Vous êtes sur la page 1sur 10

CHAPITRE INTRODUCTIF

Le concept de logistique a émergé dans l’entreprise il y a quelques années comme


l’une des fonctions clés auxquelles le management doit s’intéresser. Il ne s’agit pas de
concept nouveau, car les organisations les plus anciennes, notamment les armées, faisaient
de la logistique.

Mais la complexification des taches, des produits, des réseaux de circulation


des biens, de la distribution et de l’assistance après-vente, la nécessité d’améliorer
sans cesse la qualité, ont provoqué des évolutions de la logistique, évolutions qui se
poursuivent, à tel point que la logistique requiert des formations spécifiques.

Rôle et fonctions logistiques :


La logistique peut être définie comme l’art et la manière de concevoir,
coordonner, gérer et contrôler l’ensemble des flux de produits et d’information, au
travers des activités :

D’études ;
D’approvisionnement et d’achat ;
De production ;
De stockage ;
De distribution ;
De vente et d’après vente.

Achats

Production Ventes

Logistique
Stockage Distribution

Comme le marketing, la logistique est un état d’esprit, une façon d’aborder les
problèmes des flux de matières, de produits et d’information afin d’assurer au moindre coût
une qualité globale donnée.

Le logisticien assure un dialogue avec un certain nombre des autres fonctions de


l’entreprise :

Les études  : prise en compte des contraintes logistiques pendant le choix des solutions ;

Les achats  : participation au choix de fournisseurs, conception des équipements de


manutention et de stockage ;

La production  : planification en conciliant les objectifs des vendeurs avec les contraintes des
équipements de ressources humaines et financières de fabrication, résolution des problèmes
de circulation des produits ;

Le stockage  : détermination des stockages les plus réduits possible, les mieux adaptés et les
moins coûteux ;
La distribution  : participation au choix des systèmes de transport et de distribution des
produits ;

La vente  : préconisation pour l’élaboration et la mise en place des systèmes de prévision des
ventes pour le conditionnement et l’emballage ;

L’après-vente  : maintenance des produits.

L’évolution de la démarche logistique :


Toute activité industrielle ou commerciale contient nécessairement des
processus logistiques : enregistrer les commandes des clients, distribuer les produits
finis, gérer les stocks, planifier la production, s’approvisionner chez les fournisseurs ;
des ressources importantes y sont toujours consacrées.

L’origine du mot est militaire : la logistique des armées, c’est la mise en œuvre de
l’ensemble des ressources matérielles pour soutenir des opérations.

Traditionnellement dans l’entreprise, les différentes phases du flux étaient


cloisonnées avec les achats qui traitaient des flux entrants, le service commercial des flux
sortants, la production qui se centrait sur les contraintes propres et les objectifs d’efficacité
technique et de productivité. Mais il manque dans une telle situation une vision propre à
assurer une cohérence et une dynamique globales.

Dans les années 80 beaucoup d’entreprises ont réuni dans un même service
logistique toutes les fonctions qui traitent le flux : dès approvisionnements à la distribution,
en passant par la gestion de la production et la planification des ressources clés.
Et en même temps s’est répandue rapidement la notion volontariste de «  juste à
temps » pour tendre ces flux et tout à la fois augmenter la qualité de service et réduire le
stock.

Cette évolution très avancées dans certaines entreprises et certains secteurs comme
par exemple l’automobile est encore tout juste en train de s’amorcer dans d’autres.

Les années 90 voient une tendance à l’élargissement de ce concept de logistique vers


une acception plus ouverte, le Supply Chain Management dans lequel c’est toute
l’organisation de l’entreprise qui est pensée au travers du flux, au-delà de ses structures
actuelles d’opérations( vente, distribution, production, achats, approvisionnement) pour
permettre d’avantage la flexibilité.

La supply chain est défini comme la suite des étapes de production et distribution
d’un produit depuis les fournisseurs des fournisseurs du producteur jusqu’aux clients de ses
clients.

Le nouvelles organisations de la distribution, par exemple celles de la grande


distribution ou, plus récemment, celles qui sont liées à Internet organisent de nouvelles
chaînes d’approvisionnement sensiblement différentes des chaînes traditionnelles.

Une supply chain est donc la chaîne de tous les intervenants de toutes les entreprises
qui contribuent à apporter un produit à des consommateurs ou à des entreprises utilisatrices.

La logistique prend de l’importance du fait de facteurs qui la rendent davantage


stratégique : accroissement des échanges sur des distances de plus en plus longues,
accroissement de la diversité des produits qui résulte de scission en niches de marché,
rapidité des délais exigés, modification des localisations de production, alors que dans le
même temps, les marges de man œuvre pour gagner de la compétitivité se réduisent dans
certains secteurs en matière d’investissement, de différenciation technologique, de
productivité.

A ceci s’ajoute des cycles de vie des produits de plus en plus courts, un impact
toujours plus fort des cycles de la conjoncture économique, des compétences technologiques
plus spécifiques et plus internationales.
La chaîne logistique :

La notion de la chaîne logistique correspond à la globalité du flux des produits, en


partant du premier des fournisseurs pour terminer au client ultime : le consommateur.

Cela intègre ce que certains nomment Supply Chain( chaîne de l’approvisionnement)


mais aussi la Demand Chain( flux d’information sur la demande), les besoins des clients
exprimés ou prévisibles.

Cette chaîne est très large et forcement ouverte car, d’un côté, les
fournisseurs ont presque toujours des fournisseurs et, de l’autre, on peut aller loin,
surtout si on va au-delà de l’acte de consommer en pensant au flux de recyclage.

Mais il faut aussi prendre en compte les chaînes locales, entre les différents secteurs
d’une même entreprise chacun étant client ou fournisseur d’un autre.

Le concept de chaîne logistique permet un regard sur l’activité qui ne se contente pas
d’apprécier les choses à l’intérieur du seul périmètre d’une usine, par exemple, mais qui
prend également en compte les clients et les fournisseurs pour trouver des solutions plus
optimales du point de vue de l’ensemble de la chaîne logistique : meilleurs coûts, flexibilité,
délais, qualité de service.

Usine fournisseur
Usine client
Usine

entreprise
Dépôt fournisseur
Magasin client

Sous-traitants

Logistique et gestion des flux :


Si les objectifs de la logistique concerne la gestion des flux matériels( matières
premières, produits en cours d’élaboration, produits achevés) elle s’appuie sur la
gestion des flux d’information ou flux immatériels.

L’information permet à tout moment de connaître d’état du système, les lieux


ou sont les produits, les quantités, les disponibilités, les transports en cours.

L’ensemble des flux et des séquences décisionnelles forme un schéma généralement


complexe, en particulier dans les activités industrielles, du fait de nombreuses opérations de
fabrication et dans certains secteurs grand public à cause de la distribution de nombreux
articles issus de fournisseurs multiples en des points divers.

Dans les services, le réseau d’information revêt aussi une forme compliquée.

Les interactions entre les flux de produits, ceux d’information et les séquences
décisionnelles sont multiples et difficiles à gérer dans la mesure ou l’on cherche une
optimisation des coûts en regard des objectifs poursuivis par l’entreprise.

Management de la logistique :

La logistique est une discipline du management de l’entreprise qui a pour but


de concevoir et de gérer le système logistique. La conception consiste à déterminer
la structure générale : nombre, localisation et dimensionnement des centres de
stockages, de production et de distribution constituant les nœuds d’un réseau de flux
de transports.

C’est aussi réaliser l’implantation et l’équipement de ces centres. Dans ce but la


logistique fait appel aux techniques de simulation et d’optimisation de la recherche
opérationnelle.

Il y a peu de domaines de la gestion de l’entreprise qui ne soient pas concernés par


la fonction logistique. Les fonctions vente, approvisionnement, production et distribution sont
en rapport direct avec elle, de même que le réseau ou les réseaux de traitement de
l’information.

La plupart des opérations logistiques sont interdépendantes et présentent des


interfaces avec les opérations de nature différente.

C’est notamment le cas pour la production et le transport des produits finis, le


stockage dans les entrepôts et la distribution.

Une gestion séparée du transport et des entrepôts ne permettrait pas de trouver la


gestion optimale de l’ensemble.

En logistique, l’absence de coordination globale conduit souvent à l’existence de


stocks pléthoriques pour certains produits alors qu’un nombre important d’autres sont en
rupture.

Dimensions de la performance logistique :

Si la logistique est au cœur des priorités de l’entreprise, c’est parce qu’elle


contribue fortement à la performance, avec un impact particulier dans un certain
nombre de domaines :

Le service aux clients : le contrat avec le client est une promesse qu’il est vital d’honorer
convenablement pour l’image de l’entreprise fournisseur.
Livrer dans les conditions prévues en fonction de la demande est la première des
caractéristiques de la qualité logistique. En effet un client peut être très fortement pénalisé
s’il n’a pas les produits attendus dans les délais annoncés.

Le taux de service ( T ) est l’indicateur qui mesure la proportion des produits


livrés à temps par rapport à tous ceux que les clients ont demandés à une date
donnée :

T = Quantité totale de produits livrés à temps / Quantité commandée

Cet indicateur peut se décliner tout au long de la chaîne logistique, chacun


ayant des fournisseurs et des clients avec qui les relations de livraison peuvent se
mesurer par des taux de service.

Les délais : les clients n’attendent pas seulement un produit de qualité, avec un coût
intéressant en proportion de sa valeur perçue, mais aussi un délai.

Suivant les produits, les secteurs industriels et commerciaux, suivant aussi les
cultures et les pays, cette dimension du délai peut prendre une part prépondérante dans le
choix qu’un client fait de son fournisseur.

Le temps de réactivité ou temps de réponse correspond au délai entre la demande de


livraison et la livraison réelle.

Le temps d’écoulement représente quant à lui le temps de traversée des produits du


point d’entrée au point de sortie d’un site. Il caractérise l’aptitude du système industriel et
logistique à servir rapidement une demande sans recours à des stocks intermédiaires.

Le délai de mise sur le marché est quant à lui vital pour les produits nouveaux ou
fortement évolutifs( informatique, pharmacie…).

Les stocks : ils sont là pour assurer la disponibilité des produits que l’on veut vendre, et
permettre un bon service au client malgré des temps de production interne longs ou peu
fiables.
Mais ils présentent de graves inconvénients : ils sont à l’origine de coûts importants
et, de plus, ont des effets secondaires ennuyeux ; ils rendent plus compliquée la gestion,
moins directe la détection des problèmes de qualité. Ils constituent vite une mauvaise
habitude dont on ne peut plus se passer.

On sous-estime souvent le véritable coût des stocks, le coût financier tout d’abord,
pour lequel il convient de prendre un taux d’actualisation puis un ensemble d’autres coûts
liés aux stocks : le coût des surfaces, des bâtiments utilisés pour le stockage et l’entretien de
ces bâtiments, le gardiennage, les équipements divers pour le stockage et la manutention, la
main-d’œuvre de manutention des stocks, les frais de gestion administrative, saisie des
mouvements, informatique, inventaires, temps de recherche de produits, risques de
vieillissement, de détérioration, risque d’obsolescence.

Les coûts logistiques : la logistique a un impact sur certains postes de coûts très significatifs,
si bien qu’il n’est pas rare que dans une entreprise les coûts logistiques soient estimés de 8 à
15% du chiffre d’affaires.

Les coûts de transport, les coûts de manutention, les coûts induits par les défaillances
logistiques : productivité et capacité diminuées en fabrication à cause de problèmes
d’approvisionnement, temps passé à résoudre de problèmes divers, pertes de ventes ou de
marges liées à un service médiocre.

Vous aimerez peut-être aussi