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son énergie
JACQUES H. LACHANCE
Page couverture
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation à des fins monétaires sont proscrits.
i
Avant-propos
L’idée de ce livre a surgi après avoir rédigé nombre d’aide-mémoire liés aux thèmes que j’aborde dans mes
ateliers de yoga. Il était dès lors naturel de vouloir un jour tout regrouper en un seul opus.
L’énergie en est le concept unificateur. Cela s’est imposé graduellement à la suite d’expériences qui m’ont
fortement marqué au fil des ans, notamment le monde de la nutrition et le taoïsme (tai-chi), sans oublier les
multiples facettes de l’ayurveda, la science soeur du yoga, ce qui inclut naturellement diverses techniques
de respiration. À cela, j’ajouterais une grande sensibilité à l’autonomie, vue comme le socle sur lequel abor-
der la prévention en santé, une préoccupation de tous les instants.
Ce recueil thématique n’aurait toutefois jamais vu le jour n’eût été de l’empreinte laissée depuis des décen-
nies par tous les auteurs recensés dans cet ouvrage, au premier rang mon professeur de yoga, Yogrishi
Vishvketu (Ph.D. Yoga), à l’origine de l’approche holistique Akhanda.
ii
Sommaire
Pour que SANTÉ rime avec Prévention davantage qu’avec Soins, il importe notamment de gérer efficacement
son énergie. Voici quelques pistes de réflexion.
AUTONOMIE
Liée aux capacités d’anticipation, de concentration et d’écoute de ses sensations, l’énergie va là où le mental lui
dit d’aller. À cet égard, chacun gagnerait à :
• Entretenir consciemment son ‹ muscle intentionnel › : confiance en soi, motivation, volonté et persévérance.
• Faire preuve d’autocritique et de métacognition (réfléchir sur l’acte d’apprendre) afin de repousser les limites
du conditionnement : peurs, dépendances, récompenses, lois, traditions, normes sociales…
RESPIRATION
• Identifier ce qui restreint l’émergence naturelle de la respiration — ce qu’on possédait à la naissance — à
savoir : anxiété, maladies, traumatismes, postures et vêtements inappropriés...
• Pratiquer la respiration ‹ consciente › permet de calmer l’esprit, de réduire la tension musculaire, d’amélio-
rer le rythme cardiaque et la capacité respiratoire, peu importe l’âge.
• L’humeur et l’état d’esprit [qui influent sur les émotions] sont directement liés à la manière de respirer. À
chaque inspiration, faire le plein d’énergie d’amour, puis à chaque expiration, évacuer les énergies toxiques.
POSTURE
• Trouver la ligne médiane de chaque posture de sorte que l’énergie soit correctement distribuée, assurant ain-
si une meilleure circulation du sang.
• Lors d’un entraînement, un étirement excessif est le fait d’un ego trop enflé alors qu’un étirement en des-
sous de ses capacités traduit un manque de confiance. Chercher l’équilibre dans l’instant présent tout en ex-
plorant ses limites, raisonnablement.
• L’équilibre du corps est le fondement de l’équilibre dans la vie.
SON
• La répétition lente et rythmée d’une formule sonore (mantra), surtout en période de méditation, permet
d’harmoniser les fréquences dissonantes en nous et hors de nous, permettant ainsi de stabiliser l’esprit.
NUTRITION
• Éviter les aliments nocifs (ultratransformés...) et les mauvaises habitudes alimentaires : manger sans appétit,
prendre un repas copieux avant de faire un effort physique intense, horaires irréguliers…
• S’hydrater adéquatement (privilégier l’eau) en évitant les breuvages trop froids ou trop chauds.
• Tout excès — que ce soit l’eau ou un aliment sain — génère un déséquilibre, voire un malaise, parfois une
intoxication ou une maladie.
HARMONIE — ÉQUILIBRE
• L’énergie est à son apogée lorsqu’on réussit à équilibrer les vibrations au niveau du corps, de l’esprit et des
émotions, ce qui exige d’intégrer toutes ses contradictions. Faire un bilan périodique. Expérimenter (oser),
en travaillant ses points faibles, un à la fois.
• Respecter l’environnement (gens, animaux, nature...). Faire preuve de résilience et d’empathie. Partager avec
discrétion. Lâcher prise (briser les rythmes).
• Tout relativiser. Se rappeler à quel point on est privilégié. Dire merci à la vie... tout en méditant sur l’imper-
manence des choses (idées, réalisations, possessions...).
iii
Table des matières
Avant-propos
Sommaire
Introduction .............................................................................................................................. 1
2. Respiration ...................................................................................................................... 8
3. Mouvements .................................................................................................................... 18
5. Nutrition .......................................................................................................................... 32
8. Interactions ...................................................................................................................... 62
Conclusion ............................................................................................................................... 77
Références ................................................................................................................................ 78
iv
Introduction
La santé demeure ce que la vie peut nous offrir de mieux. Encore faut-il en être conscient tout en se question-
nant sur ce qu’on doit faire pour la conserver, car la santé n’est jamais définitivement acquise. Examinons cela
de plus près.
La manifestation de l’énergie vient non pas à la naissance avec le souffle (prāna en sanskrit), mais dès les débuts
de la conception, dans une symbiose énergétique avec la mère. D’avancer Campbell1 :
« Lorsqu’un bébé vient au monde, il sait d’instinct quel comportement il doit avoir face au corps de sa mère.
Il est déjà au fait de son milieu de vie; il n’est pas nécessaire qu’on l’éduque, tout lui vient naturellement.
C’est la responsabilité du corps de sagesse. Cette sagesse est aussi celle qui a permis à l’embryon de se dévelop-
per dans le ventre de sa mère. Il a pris forme grâce à l’énergie que nous portons en nous, dont nous sommes
la manifestation charnelle. »
Cette sagesse corporelle du nouveau-né se traduit ensuite dans le geste instinctif de téter. C’est ce même instinct
qui, au moment approprié, amène le bébé à se retourner fin seul en position horizontale. Dès lors, de façon tout
à fait autonome, il apprend à s’asseoir, à se lever et à marcher. L’expression orale suit. Puis, avec un encadre-
ment adéquat, le bébé devenu enfant démontre, vers 4-5 ans, la maîtrise des fondements du système grammati-
cal de sa langue maternelle. À partir de 6-7 ans, il peut dialoguer et exprimer un raisonnement logique. Bref,
jusqu’à ±12 ans, la vie est un jeu. Toutefois, l’entrée dans l’adolescence devient un important facteur de perturba-
tion physique. Tout change rapidement en 12 ou 18 mois, principalement l’affirmation de soi. C’est à ce mo-
ment que le jeune construit sa personnalité, développe sa sexualité tout en réclamant toujours plus d’autonomie.
Qu’a-t-on fait jusqu’ici pour préparer l’adolescent à comprendre ce changement drastique et ses répercussions?
À peu de choses près, l’école a été muette, laissant ce rôle aux parents. Or, les parents sont-ils eux-mêmes con-
scients de la façon de gérer leur propre énergie? Plus ou moins si on analyse les données concernant le niveau
de santé de la population. À cet égard, il serait pertinent de rappeler certaines de nos caractéristiques.
Il semble2 que l’énergie soit dans le plein de sa force vers 20 ans. Cela perdure jusqu’à 40 ans. L’énergie com-
mence alors à décroître plus ou moins lentement, cela étant plus visible à 60 ans, surtout si on ne fait aucun exer-
cice physique. À cet âge, les vaisseaux sanguins commencent à s’altérer, les artères s’obstruer, les muscles s’atro-
phier, l’embonpoint s’installer (si ce n’est avant). À 70 ans, il y a début du tassement des vertèbres. La vitalité s’af-
faiblit. À 80 ans, l’énergie diminue plus rapidement, particulièrement au niveau pulmonaire. Le corps a perdu
sa souplesse. Dans certains cas, les dernières années se traduisent par une perte totale d’autonomie au niveau
physique.
N’oublions pas que notre comportement est plus souvent qu’autrement issu d’automatismes avec une certaine
propension au laisser-aller. Mais il n’est jamais trop tard pour réfléchir à l’importance de la prévention, celle-ci
étant clairement liée à notre responsabilité personnelle dans la gestion d’une véritable démarche santé. À cet
égard, une prise de conscience est nécessaire pour passer de l’automatisme à l’autonomie — apprendre à
s’autorégénérer — ce qui inclut le développement d’une pensée critique éveillée concernant toutes les sources
d’information disponibles, y compris le présent document. Mais au lecteur de prendre ce qui lui convient en
fonction de ses caractéristiques personnelles qui, on le ne dira jamais assez, sont uniques.
1
La vision
J’emprunte à Mantak Chia3 l’expression ‹ yoga taoïste interne › pour préciser l’orientation de cet ouvrage, mais
un yoga taoïste de facture allégée. Au besoin, seront présentées les différences et les similitudes entre, d’une part,
le taoïsme et, d’autre part, les sciences sœurs que sont le yoga et l’ayurveda. Pour apprendre à gérer consciem-
ment son énergie, on gagne en effet à s’inspirer des approches tant védique que taoïste qui s’appuient sur plus
de trois mille ans d’histoire et qui n’ont cesse de nous rappeler à quel point notre mode de vie peut être source à
la fois de bonheur et de nos propres malheurs.
Dans le but de naviguer aisément dans cette discipline, j’ai retenu trois axes porteurs, soit l’autonomie, la globali-
té et l’équilibre.
1. Autonomie : L’autonomie est directement liée à ce qu’on appelle la conscience-expérience, c’est-à-dire la
conscience de soi ou l’expérience vécue. Elle permet de rester sur le chemin de la pertinence et de la cohé-
rence dans le cadre d’une gestion responsable de son énergie.
2. Globalité : Partir du tout vers les parties pour mieux saisir la complexité d’un phénomène sans jamais en
perdre le sens.
3. Équilibre : Celui de l’ensemble ‹ corps-intellect-émotions › comme assise d’un environnement où doivent
primer santé et harmonie, tant sur le plan individuel que collectif.
on
sil
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ma ci-contre et dont on peut associer la forme au Yantra de la
pa
ce
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Guna Autonomie
symbolique mystique traditionnelle indienne, parfois appelé
C
Dosha Équilibre
Mandala.
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Son
tio
Lâcher prise
Re
Chakra
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« Le yantra est l’expression de tous les cheminements.4 » Kosha Instant présent
en
ati
Prana Énergie Harmonie
nc
Les formes qui le composent véhiculent des contenus con-
on
consciente
Co
Mudra Rythme
scients de par leur signification connue, mais ils interpellent
aussi des structures psychiques inconscientes, par exemple : Respiration Posture
ie
ud Autoguérison
og
e
ol
Éc
4. Le carré : la terre, la manifestation.
Dans un cadre pédagogique plus moderne, ce type de schéma est appelé ‹ organisateur préliminaire › (angl. ad-
vanced organizer), soit un support mnémotechnique destiné à visualiser l’ensemble des principaux concepts d’un
thème, cela d’une façon mieux intégrée qu’une simple énumération linéaire telle qu’une table des matières.
Le présent ouvrage propose trois parties en lien avec l’énergie consciente, à savoir :
1. L’énergie physique : tous les concepts dans les deux triangles.
2. L’énergie subtile : tous les concepts à la gauche du second triangle (foncé), mais à l’intérieur du cercle. Il y
aura bien sûr des interactions avec certains concepts de la première partie.
3. L’énergie convergente : les concepts à la droite du second triangle (foncé) et à l’extérieur du cercle.
Pour faire le lien avec cette convergence, débutons par le concept-phare sur lequel s’appuie cet ouvrage, soit
l’AUTONOMIE.
L’autonomie
Vers le cinquième siècle av. J.-C., Socrate élaborait le coeur de sa philosophie : « Connais-toi toi-même. »
En regard de la technique de méditation Vipassanā dont l’origine remonte aux enseignements du Bouddha, un
siècle avant Socrate, Hart affirme5 : « Savoir que vous êtes votre propre maître, que rien ne peut vous submer-
2
ger, que vous pouvez accepter avec le sourire tout ce que la vie a à offrir, ceci est le parfait équilibre de l’esprit,
ceci est la vraie libération. »
Comme nous le rappelle le Dalaï-Lama6 : « Nos joies et nos souffrances ne sont pas provoquées par l’extérieur.
Par conséquent, les êtres sensibles doivent apprendre à connaître par eux-mêmes les moyens qui les conduisent
au bonheur et à les utiliser. »
D’affirmer Krishnamurti7 : « Il faut apprendre à devenir sa propre lumière, sans dépendre de personne pour
comprendre le sens de la vie. Si on apprend par soi-même ou, plutôt, si on apprend en s’observant soi-même,
ses préjudices, ses conclusions définies, ses croyances, si on observe les subtilités de ses pensées, sa vulgarité, sa
sensibilité, alors on devient soi-même l’enseignant et l’enseigné. »
De poursuivre le philosophe indien : « L’humain gagne en autonomie lorsqu’il réussit à repousser les limites du
conditionnement. Ainsi, notre esprit serait conditionné par :
a) Des siècles d’idéalisme : l’état idéal, l’homme idéal, le prototype, le dieu...
b) La société avec son passé et ses traditions [à se conformer], ses cultures, ses lois, ses sanctions religieuses, ses
pressions économiques, etc.
c) Le jeu des récompenses et des punitions, tel un animal qu’on dresse.
d) Sa dépendance à la connaissance (entretenue par l’école), surtout aux concentrations disciplinaires,
toutes isolées, qui vont à l’encontre d’une vision globale, limitant ainsi le développement du cerveau. »
Par ailleurs, on ne saurait passer sous silence cette citation de Iyengari8, le yogi le plus lu en Occident : « Dans
un cours, vous êtes subordonné à un professeur. L’intelligence directrice vient de lui et vous suivez au mieux de
vos capacités. Chez vous, par ailleurs, c’est votre intelligence qui est le maître, et les progrès que vous faites vous
appartiennent et seront maintenus. De plus, la volonté que vous employez est vôtre. Elle ne provient pas du pou-
voir, du charisme, de la force ou de l’intensité de l’enseignant. Elle vient de vous et son effet est profond. »
Pour Krishnamacharya9, maître de Iyengar et considéré comme le plus grand yogi du 20e siècle :
« Le yoga doit s’adapter au pratiquant, non le contraire. […] L’individu doit tracer son propre chemin. »
Pour notre compatriote Gaboury10, « la fidélité à soi [l’autonomie] est finalement ce qui caractérise une per-
sonne humaine accomplie. Tout en demeurant en relation ouverte avec son entourage, celle-ci ne se laissera pas
envahir par autrui ou complètement absorber par leurs doctrines et leurs propagandes. Elle sera capable de trou-
ver sa propre réponse aux énigmes de sa vie. Car, si c’est la variété des êtres qui nous enrichit, ce sont surtout et
d’emblée ceux qui sont autonomes et intégrés qui nous poussent à trouver notre propre autonomie. »
Enfin, l’autonomie est liée à la première des trois ressources fondamentales privilégiées par les entrepreneurs in-
novants, sous l’angle de l’approche effectuale11, soit la personnalité (Qui je suis), devant l’expertise (Ce que je
connais) et les relations (Qui je connais).
Bref, toutes ces thèses cadrent parfaitement avec la pensée védique (de l’ayurveda en sanskrit) présentant l’une de
ses composantes majeures, le yoga, comme une science d’autoréalisation bienveillante, interprétée comme une
‹ auto-observation sans jugement ›, phénomène lié aux préceptes (soutras en sanskrit) regroupés il y a des siècles
par Patanjali12 : Svadhyaya/auto-apprentissage et Tapas/discipline, deux des Niyamas/vertus yogiques.
Mais l’autonomie a un prix élevé, soit une démonstration de confiance en soi, de volonté, de patience et de per-
sévérance. Par ailleurs, parler d’auto-observation exige implicitement une certaine maîtrise des compétences sui-
vantes : ‹ apprendre à apprendre › et ‹ faire preuve d’esprit critique › dont les racines s’alimentent à même la mé-
tacognition, c’est-à-dire la ‹ capacité de réfléchir sur l’acte d’apprendre ›. À cet égard, il importe de retenir
qu’en vieillissant, même si le nombre de neurones diminue, la capacité d’apprentissage ne faiblit pas dans la me-
sure où on l’entretient convenablement.
3
Première partie
L’énergie physique
Son
tio
Re
tra
lax
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ati
Énergie
nc
on
consciente
Co
Respiration Posture
Préparation
4
CHAPITRE 1
L’abc de l’énergie
L’énergie débute dès la conception (fœtus), évolue de façon plus ou moins équilibrée dans un environne-
ment interne (autorégulation ou homéostasie) et externe (familial, social…), cela jusqu’à la mort, parfois
au-delà (transplantation d’organes). Pour mieux saisir le phénomène, référons-nous à cette description géné-
rale (Wikipedia) :
« L’énergie est un concept relié à ceux d'action, de force et de durée : la mise en œuvre d'une action né-
cessite de maintenir une certaine force pendant une durée suffisante, pour vaincre les inerties et résistan-
ces qui s'opposent à ce changement. L'énergie qui aura été nécessaire pour accomplir finalement l'action
envisagée rend compte à la fois de la force et de la durée pendant laquelle elle aura été exercée. »
Ce qu’il convient de retenir sommairement, c’est que :
1. L'énergie est une mesure de la capacité d'un système, soit à modifier un état (ex : croissance), soit à
produire un travail entraînant notamment un mouvement ou un son (transfert ordonné), ou de la cha-
leur (transfert désordonné).
2. Dans les cellules, l'énergie peut être présente sous une forme directement utilisable (adénosine tri-phos-
phate ou ADP*) ou, au contraire, stockée pour plus tard sous forme de sucres simples ou ramifiés (ami-
don), ou de graisse.
* L’ADP fournit l'énergie nécessaire aux réactions chimiques du métabolisme, à la locomotion, à la
division cellulaire, ou encore au transport actif d’espèces chimiques à travers les membranes biologi-
ques. (Source : Wikipedia)
En physique, l'énergie est une grandeur généralement quantifiable et mesurable, une sorte de « monnaie
d’échange commune entre les phénomènes physiques » (Wikipedia). Selon les dernières recherches1, cela
semble également être le cas de certaines énergies ‹ psychokinétiques › où le mental dirige consciemment
l’énergie vers diverses parties du corps.
Par ailleurs, ce ne serait pas le cas pour l’énergie cosmique ou spirituelle qui n’est pas vérifiable ni réfutable.
Toutefois, selon Bergson2, de la même façon qu’il existe une énergie électrique, il doit exister une énergie
spirituelle qui ne peut se réduire à l'énergie physique et biologique.
Considérant les étapes du développement humain, Campbell3 souligne que la manifestation de l’énergie
« dans la psyché est désignée sous le nom de libido. » Enfin, Dale4 résume le tout comme suit : « L’énergie,
c’est tout simplement de l’information qui vibre et qui bouge. »
5
D’où l’équation suivante qui permet de définir l’énergie humaine (Éh) comme la ‹ somme des variables préci-
tées et de leurs interactions ›, à savoir :
Éh = R + Mo + Nu + Me +Ém + toutes les combinaisons de 2 variables ou plus agissant à un moment don-
né. Exemples : R-Mo; R-Ém... Nu-Me-Ém; R-Me-Ém... R-Mo-Me-Ém... R-Mo-Nu-Me-Ém.
Dans des conditions particulières, toute variable ou interaction peut avoir un effet neutre ou négatif.
Concrètement, cette approche est intrinsèquement liée à la règle (universelle) suivante :
L’énergie varie d’un individu à l’autre, et d’un moment à l’autre (minute, heure, jour, semaine…) pour un
même individu, car ces variables — corps, mental, émotions — sont dynamiques, étant notamment sous l’in-
fluence du libre-arbitre, trait caractéristique de l’être humain, ainsi que de son environnement.
Par ailleurs, pour plus d’efficacité, il serait opportun de viser, dès le départ, à établir le cadre permettant de déga-
ger un BILAN énergétique en lien avec ces variables, bilan qui correspond en fait à ‹ l’énergie nette provenant
de l’écart entre l’énergie dépensée et celle emmagasinée ›.
Par exemple, parlant du corps physique, on estime que l’énergie minimale nécessaire d’un corps au repos total
est de 100 watts5 (soit la puissance d’une ampoule électrique). Ajoutons l’énergie exigée pour :
a) Digérer la nourriture (variable selon la quantité et le type, et le moment de la journée).
b) Bouger (énergie cinétique).
c) Réfléchir (énergie mentale).
[…] le tout étant heureusement compensé par l’énergie développée par une respiration adéquate (apport d’oxy-
gène) et l’ingestion d’éléments nutritifs de qualité de même que par une activité physique pertinente.
6
1.2 Équilibre énergétique
Chia (2002) nous enseigne qu’avant de mettre l’accent sur l’augmentation de l’énergie vitale (appelée Chi par les
taoïstes), il faut en « maîtriser d’abord les étapes de conservation, d’équilibre et de transformation. » En raison
des connexions de l’énergie, et plus particulièrement de la conscience entre tous les individus, il devient par con-
séquent pertinent de distinguer ce qui nous appartient — appelons cela l’énergie interne — de ce qui ne nous
appartient pas, soit l’énergie externe.
Précisons que dans l’univers taoïste, c’est l’ESPRIT, ou l’intention, qui permet de :
a) Passer à l’attention qui est en fait une intention complètement relâchée et libre.
b) S’ouvrir à un échange énergétique avec son environnement, en projetant le Chi pour qu’il fusionne avec
elle (intention), puis en ramenant ces forces combinées dans le corps.
D’ajouter le maître taoïste : « Au moyen de l’esprit et des mains, chacun de nous peut voyager dans l’énergie
sans limite de l’univers. »
Par ailleurs, si l’on désire voyager dans cette énergie universelle de façon harmonieuse, il faut « éviter de ressen-
tir les énergies de l’anxiété de l’humanité.7 » D’où la nécessité d’exercer pleinement son autonomie, vue comme
la confiance de posséder tous les atouts pour qu’aucune autre énergie n’interfère négativement avec la nôtre.
Mais cela exige également, en tant qu’adulte écologiquement responsable, d’éviter de se nourrir des autres,
c’est-à-dire d’empiéter sur leur liberté ou leur autonomie.
Cette notion d’équilibre — un ‹ ici et maintenant › conscient et éclairé — sur lequel reposent divers éléments de
cet ouvrage, trouve son point culminant dans la troisième partie, l’énergie convergente, reflet de notre environne-
ment quotidien.
Stratégie préventive
Comme le montre le schéma7 ci-contre, la gestion de l’énergie est notamment liée à l’objectif d’aligner le seuil
de maladie sur celui de la mort, c’est-à-dire de vivre en santé en évitant le plus longtemps possible toute période
de morbidité, de plus en plus difficilement supportable humainement et économiquement.
À cet égard, nous disent les auteurs (Fardet et
Rock), il faut débuter en améliorant le niveau
d’éducation nutritionnelle « pendant la première
moitié de la vie, idéalement en commençant par
la mère, avant la conception et pendant les 1 000
jours suivant la naissance de l’enfant. »
En accompagnement de cette nutrition préven-
tive primaire pendant l’enfance et l’adolescence,
une nutrition préventive secondaire devrait per-
mettre, selon ces experts, de « maintenir l’opti-
mum le plus longtemps possible, afin, compte te-
nu de la diminution naturelle de la courbe au
cours du vieillissement, de n’atteindre le seuil de
la maladie que très tardivement, voire jamais,
augmentant ainsi l’espérance de vie en bonne
santé. »
Il est évident que la nutrition n’est qu’un aspect de l’équilibre énergétique, mais un jalon néanmoins essentiel,
au même titre d’ailleurs que la respiration et l’activité physique, sans oublier l’apport de certains facteurs qui
marquent notre quotidien : attitude, lâcher prise, harmonie, résilience, reconnaissance...
7
CHAPITRE 2
Respiration
n
Son
tio
Re
De nombreux traités ont été écrits sur la respiration. Ceux de Saraswati2,
de Iyen-
tra
lax
en
ati
Énergie
gar , de Rinpoché , de Farhi et de Gautier m’ont fortement inspiré. Mais dé-
3 4 5 6
nc
on
consciente
Co
butons par quelques notions d’anatomie et de fonctionnement respiratoire7.
Respiration Posture
Préparation
Anatomie
• Les cellules ont besoin d’énergie qu’elles acquièrent par les nutriments consommés et une offre cons-
tante d’oxygène (lors de l’inspiration). Les terminaisons nerveuses des fosses nasales constituent le princi-
pal canal d’absorption de l’énergie (prana), devant les alvéoles pulmonaires, la langue et enfin la peau.
• Ce sont les muscles respiratoires qui tirent l’air dans le corps. À l’inspiration, le diaphragme descend,
créant un espace dans la poitrine. La pression externe est alors plus grande que la pression interne, et
l’air s’engouffre pour rétablir l’équilibre. Pour expirer complètement et efficacement, le diaphragme
doit relaxer et onduler de nouveau en haut vers la poitrine.
• Comme tous les muscles, ceux dédiés à la respiration peuvent être serrés et courts, avoir un tonus faible,
et réagir négativement si on exige d’eux des tâches pour lesquelles ils n’ont pas été programmés.
- Les muscles primaires — diaphragme (75% de l’effort respiratoire), abdominaux et intercostaux —
plus bas dans la région du torse, font le gros du travail et sont plus gros et forts parce qu’ils travaillent
plus de 22,000 fois par jour (diaphragme).
- Les muscles secondaires, plus haut dans le corps tout en étant plus petits et délicats — scalènes, trapè-
zes, pectoraux, sterno-cléido-mastoïdien — sont des aides auxiliaires qui permettent une plus grande
adaptabilité à la respiration. Mais ils se fatiguent plus rapidement.
• La plus grande diffusion d’oxygène (inspiration) et de dioxyde de carbone (expiration) a lieu dans la par-
tie basse des poumons à cause d’une plus haute densité de capillaires sanguins entourant les alvéoles
(microscopiques sacs d’air). Comme les capillaires sanguins sont distribués plus généreusement dans le
bas des poumons, la respiration diaphragmatique profonde amène un apport d’oxygène plus efficace
que la respiration thoracique (haut de la poitrine).
Fonctionnement
• Apprendre à bien respirer n’est pas un cumul de techniques particulières pour améliorer notre respira-
tion actuelle, mais d’abord un processus de DÉCONSTRUCTION où l’on apprend à identifier ce qui
restreint l’émergence naturelle de notre respiration — ce que nous possédions à la naissance — notam-
ment les facteurs suivants : stress/anxiété/traumatismes, maladies (fièvre/douleur intense/asthme…),
abus (tabac/alcool/drogue/café/médicaments...), vêtements inappropriés (corset et gaine, brassière et
ceinture trop serrées), etc.
8
Que le problème soit réel ou imaginé, le système nerveux ne fait aucune distinction; il ne fait que réagir en
modifiant sa façon de respirer. Quand la situation perdure, on en arrive à oublier comment relaxer. Ce phé-
nomène d’hyperalerte peut même se poursuivre durant le sommeil. La façon de respirer se traduit alors da-
vantage par ce qui est arrivé que par ce qui arrive sur le moment.
• Quand on ne peut inhaler correctement, on tend à expirer rapidement (incomplètement) de manière à envi-
sager la prochaine inspiration pour avoir plus d’air. Un cycle s’établit où plus on essaie d’inspirer, moins d’air
(oxygène) pénètre. C’est le phénomène de l’hyperventilation qui se traduit par une diminution du dioxyde de
carbone (CO2) dans les poumons et dans les artères, et une modification du pH sanguin (alcalose respira-
toire). Quand le niveau de CO2 est sous la normale, on observe l’un ou l’autre des phénomènes suivants :
1. Les artères du cerveau et du corps se contractent. Symptômes communs : mal de tête, manque de con-
centration (cerveau); mains et pieds froids (corps).
2. L’hémoglobine qui transporte l’oxygène (par magnétisme) tend à conserver celui-ci plutôt que de le libé-
rer dans les tissus. Cela perpétue l’hyperventilation. Symptômes communs : sentiment de manquer de
souffle, étourdissement/vertige.
3. Une surexcitation du système nerveux. Symptômes communs : irritabilité, réponse inappropriée, interac-
tion précipitée, insomnie.
Autres précisions
• Distinction entre :
a) Respiration inconsciente, essentiellement abdominale (ex. sommeil).
b) Respiration semi-consciente où interviennent les parties abdominale et thoracique, mais sans planifica-
tion (ex. effort physique improvisé).
c) Respiration pleinement consciente, telle la respiration yogique (RY) — voir p. 11 — où s’insère une
planification du rythme (ex. ratio et rétention).
• La respiration consciente se nourrit de la CONCENTRATION (dharana en sanskrit) tout en améliorant
cette dernière, surtout lorsque couplée avec le son (mantra).
• PRÉPARATION : Effet marqué de la manière de respirer sur les émotions, ce qui permet de mieux gérer
les aléas de la vie.
« L’humeur et l’état d’esprit sont directement liés à notre manière de respirer. » (Rinpoché et als, op. cit.)
L’émotion fait partie de nous et ne peut être éradiquée. Selon Augier (op. cit.), c’est par la respiration que
l’on peut empêcher qu’elle soit nuisible en se mettant dans un état qui ne la sollicitera pas.
• RELAXATION : Primauté du bien-être corporel sur l’ego.
On ne vise jamais la performance cardio-respiratoire.
• Primauté de la respiration sur le mouvement corporel (exemple : posture de yoga) et ajustement des mouve-
ments sur le rythme de respiration.
Amputé de la respiration consciente, le yoga n’est plus que de la gymnastique.
• Bienfaits observés au niveau physique et mental en suivant un entraînement régulier : cela calme l’esprit et
améliore à long terme la capacité cardio-respiratoire et le rythme cardiaque. D’ajouter Gautier (op. cit.),
« lorsque vous faites votre pranayama tous les matins, vous fixez de l’énergie ou du prana dans les chakras
[voir p. 52], qui à leur tour vont stimuler les glandes endocrines et vous apporter énergie et bonne santé. »
• Lien observé entre maladie/malaise et une respiration inappropriée au contexte du moment : effort physi-
que exigeant, émotion vive, stress... Ceci est symptomatique d’un déséquilibre entre l’oxygène et le gaz car-
bonique dans le sang.
En résumé, quand la respiration est calme et régulière, le corps, l’esprit et les émotions le sont aussi. De préciser
Iyengar (2013) : « En respirant avant d’agir, nous sommes capables de ralentir notre réponse, d’inspirer le divin
et d’abandonner l’ego dans l’expiration. »
9
Les techniques de respiration génèrent de nombreux bénéfices tel que décrits ci-après.
Principales contraintes
Il importe d’éviter de proposer les techniques abordées plus haut, et décrites plus loin, aux :
• Enfants de moins de huit ans10.
• Cardiaques et à ceux souffrant de haute-pression artérielle (HPA).
Avec un rhume, éviter la respiration alternée/Anuloma Viloma.
Pour les femmes enceintes, éviter :
• La respiration alternée/Anuloma Viloma après le premier semestre.
• La respiration abdominale forcée/Kapalabhati.
Ne pas pratiquer les respirations abdominale forcée (2), alternée (3) et sonore (4) en étant couché.
Éviter la respiration yogique et la respiration abdominale forcée/Kapalabhati avec l’estomac plein.
REMARQUE :
À long terme, on gagne à s’approprier ces techniques de respiration consciente plus ou moins dans l’ordre pro-
posé ci-haut. Comme la respiration yogique facilite le lâcher-prise, elle devrait être le point de départ de tout au-
tre exercice de respiration. Par ailleurs, Kapalabhati permet de nettoyer les sinus avant d’entreprendre Alunoma
Viloma, la respiration alternée. Exécutées calmement, ces trois techniques améliorent la concentration, ce qui
permet de profiter des bienfaits de Bhramari.
10
2.1 Technique de respiration yogique (RY)
CONSIGNE :
Position immobile : Tête, cou et poitrine alignés, assis ou couché avec tête légèrement soulevée (cette dernière
position permet une meilleure relaxation-concentration). Respiration complète par le nez. On exclut la partie
claviculaire (lors de l’inspiration) ainsi que la compression de l’abdomen (lors de l’expiration).
Détente des yeux et de la mâchoire jusqu’à afficher un doux sourire, intérieur et extérieur. [Sourire permet de
ralentir le rythme cardiaque et d’abaisser la pression artérielle.]
Avant de débuter, se concentrer sur un point précis, par exemple le chakra du coeur (Anahata), lieu de rencon-
tre des énergies des chakras inférieurs et supérieurs.
La RY est abordée ici sous l’angle de l’amélioration de sa capacité respiratoire (et du rythme cardiaque) avec ef-
fet immédiat sur le LÂCHER-PRISE. Le fil conducteur de cette transformation est la ‹ mémoire corporelle ›,
attribut de la sagesse corporelle (Campbell, op. cit.) à l’origine de toute progression. Cette mémoire corporelle
s’alimente essentiellement de deux éléments, soit : la discipline personnelle — pratique quotidienne — jumelée à
une technique éprouvée telle que celle présentée ici.
Précisons d’abord les éléments constitutifs de cette technique axée sur l’‹ attention sélective › :
1. On respire toujours, le plus lentement possible, en comptant au rythme d’une horloge : 1, 2, 3…
2. La partie ‹ inspiration › se fait avec expansion de l’abdomen (ne pas oublier) et du thorax, de façon presque
simultanée, mais en excluant la partie claviculaire (on ne pousse pas jusqu’au maximum). NOTE : L’expira-
tion est passive11.
3. On assure un passage harmonieux entre inspiration et expiration, et vice-versa, au moyen d’une brève
pause ou rétention d’au moins une seconde entre chaque phase, mais pas plus de deux (au début).
4. On respecte le ratio 1:2, soit l’équivalent de ‹ 1 › seconde à l’inspiration pour ‹ 2 › à l’expiration.
5. On ancre bien chaque ‹ compte › dans sa mémoire corporelle en le répétant plusieurs fois (au moins ‹ 5 ›
cycles au début).
Rétention
Retenir brièvement le souffle (1 ou 2 secondes) entre l’inspiration et l’expiration, et vice versa, permet
d’amplifier la sensation — qui monopolise notre attention avec un minimum d’énergie — tout en offrant un
échange plus complet de l’oxygène en gaz carbonique qui est expulsé lors de l’expiration.
La capacité respiratoire ne s’améliore que très lentement, au rythme de l’assouplissement du diaphragme (qui
ne survient/se conserve qu’en pratiquant régulièrement). Ainsi, il importe de ne jamais planifier une session
en tablant sur une augmentation du compte durant celle-ci. Se limiter à écouter son corps, non son ego.
Chaque fois qu’on réussit à augmenter le compte d’une seule unité, on découvre en même temps que chaque
amélioration alimente la mémoire corporelle. Cela a un effet direct sur la motivation à vouloir poursuivre l’expé-
rience (en envisageant une certaine progression), car il peut y avoir plafonnement pendant de longs moments,
volontairement ou non, ou même régression certains jours, selon le degré de relaxation et, surtout, de concentra-
tion du moment (ref. Attention sélective).
11
Bref, après avoir dégagé une MARGE DE MANOEUVRE au niveau de 4:6, on passe graduellement à 4:7,
puis à 4:8. Bien ancrer chaque nouveau compte.
Par après, on prolonge le compte, mais en commençant d’abord par l’expiration, soit de 4:8 à 4:9, puis à 4:10.
Cela nous permet alors d’allonger le compte à l’inspiration de ‹ 1 › unité, soit à 5:10.
On continue ainsi de suite jusqu’à 8:16, soit une séquence de ‹ 5 › comptes (en prenant tout son temps). À partir
de 9:18, on peut alors retrancher le compte le plus bas de la séquence pour n’en conserver que ‹ 5 › (si on se sent
à l’aise de débuter à un niveau plus élevé). Cela vaut également pour la suite de la progression.
Enfin, élément majeur de la technique, lorsqu’on se sent très à l’aise durant la démarche, on peut diminuer le
nombre de cycles par compte, passant de ‹ 5 › (nombre minimal suggéré au départ) jusqu’à ‹ 1 › cycle, mais de
façon progressive, sans jamais se hâter.
Règle absolue : Un cavalier ne peut aller plus vite que sa monture (l’ego doit céder le pas au corps).
Le bris conscient du rythme de respiration ouvre ainsi la voie au ‹ bris conscient du cycle des pensées ›.
12
2.2 Technique de respiration abdominale forcée — Kapalabhati
POSITION :
Assis confortablement ou à genoux. On conserve la colonne vertébrale étirée vers le haut, la tête droite, les
épaules détendues, les mains sur les genoux. On peut fermer les yeux pour mieux se concentrer.
CONSIGNES :
1. On prend une ou deux respirations normales, par le nez seulement.
2. Vers le milieu de l’expiration, toujours par le nez, on expulse l’air avec force en contractant rapidement
les muscles de l’estomac.
3. Sans briser le rythme, on laisse entrer l’air dans les poumons de façon passive, c’est-à-dire que l’on ne con-
trôle pas le rythme à l’inspiration. De même que l’air est expiré brusquement, de même l’air est inspiré rapi-
dement de façon naturelle (automatique).
4. Sans briser le rythme, on continue à expulser l’air de façon brusque.
5. On continue ainsi pendant 10 cycles successifs pour une (1) période.
6. On revient à un rythme normal : étape 1.
7. On reprend l’exercice 5 fois : étapes 2 à 6… pour un total de 50 cycles.
8. Lorsque les muscles abdominaux deviennent plus forts, un bénéfice tangible de cette technique, on peut ten-
ter d’allonger le nombre de cycles par période : 20, 30, 50, 100... Tout est question d’écouter son corps (plu-
tôt que son ego).
RAPPEL :
• Durant l’exercice, seul l’estomac bouge, le reste du corps demeure passif.
• S’attendre à ce que le pouls s’accélère durant les 20-30 premières secondes avant de se stabiliser.
• Ne rien craindre car cette technique semblable à de l’hyperventilation, mais contrôlée, n’offre pas les symptô-
mes d’une hyperventilation ordinaire ou subie.
La technique
On commence par une respiration normale, lente, puis après l’expiration :
1. On bouche la narine droite pour débuter la première inspiration avec la narine gauche.
Ensuite, on bouche la narine gauche et on expire par la narine droite.
Puis, on inspire par la narine droite. On bouche celle-ci pour expirer par la narine gauche.
Voici un cycle.
13
2. Pour le rythme, on suggère :
• Une durée identique — ratio 1:1 — tant à l’inspiration qu’à l’expiration.
• En tout temps, de prendre une pause de une (1) seconde entre inspiration et expiration, et vice-versa.
• De continuer ainsi pendant 5-10 cycles au début. On peut allonger par la suite.
• De ne jamais forcer le rythme.
3. Après avoir maîtrisé la technique des cycles respiratoires, on peut commencer à appuyer la langue sur le pa-
lais derrière les dents — la langue agissant ainsi comme un commutateur — contribuant à améliorer la con-
centration tout en favorisant une meilleure circulation de l’énergie. Ce faisant, le mélange d’énergie Yin et
Yang, froide et chaude, terrestre et céleste, se fait automatiquement, équilibrant ainsi les plans physique, psy-
chique et émotif de l’être (détails p. 19-20 et chapitre 7).
Adi Kriya
Cette méthode alternative suggérée par Yogrishi Vishvketu (https://akhandayoga.com) vise à segmenter la
respiration alternée en trois étapes.
Dans la première, on conserve un rythme d’environ une seconde pour chaque phase du cycle, sans prendre
de pose, idéalement durant deux minutes. On concentre son attention sur le sixième chakra, Ajna, situé entre
les sourcils. À la fin, tout en respirant normalement, on se repose durant environ 30 secondes en répétant un
mantra, par exemple ‹ Je suis en expansion infinie ›.
On reprend la respiration alternée avec une durée d’environ quatre secondes pour chaque phase du cycle
avec une pose d’une (1) seconde entre chaque phase, encore là durant deux minutes. On concentre son
attention sur le chakra coronal (septième) au sommet du crâne. À la fin, tout en respirant normalement, on
prend un bref repos d’environ une minute en répétant toujours le même mantra.
Enfin, on conclut en inspirant et expirant selon ses capacités (vitesse lente), l’inspiration et l’expiration étant
de même durée, mais sans forcer, pendant un dernier 2 minutes tout en portant son attention sur son ‹ étoile
personnelle ›, soit le lien entre le septième chakra — la couronne ou le dessus de la tête — et le cosmos ou
l’infini. On prend toujours une pose d’une seconde entre chaque phase du cycle. On termine en demeurant
dans un état de méditation pendant quelques minutes et en conservant une respiration normale.
Ce sont ces moments de complète relaxation, en silence, qui aident vraiment à LÂCHER PRISE.
Exemples de sons porteurs d’énergie qu’on peut utiliser en yoga, notamment en position statique (Yin) :
• Une lettre de l’alphabet : Aaaaaaaaaaaaaaa…
• Un mantra : un son associé à un ou plusieurs mots, comprenant une ou plusieurs syllabes, ayant chacun un
champ vibratoire qui lui est propre, tel que OM, utilisé souvent au début et à la fin d’une session de yoga.
• Enfin, Bhramari, le son de l’abeille, associé à la lettre M, mais prononcé la bouche fermée : Mmmmmmm...
14
Voici comment se déroule une pratique autonome de Bhramari.
1. On s’assoit confortablement, le dos droit. On respire lentement et calmement.
2. On lève les bras en pliant les coudes à hauteur des épaules.
Puis, on bouche les oreilles avec les pouces et on couvre les
yeux avec les index [photo] en conservant une pression à
peine perceptible.
3. Ensuite, on ferme la bouche et on inspire lentement par le
nez; on suggère, lors de l’expiration, d’émettre un son doux
et régulier, tel Mmmm…, celui de l’abeille.
4. Chaque respiration complète constitue un cycle. On suggère
de débuter par 7-8 cycles, puis d’augmenter graduellement
la durée de chaque respiration.
L’expérience peut être prolongée en tout temps jusqu’à 30 minutes :
a) En cas d’un niveau élevé de tension.
b) Pour supporter un processus de guérison, notamment en période post-opératoire.
c) Durant la grossesse et lors de l’accouchement.
5. Quant au rythme de respiration, on peut choisir soit une durée égale (ratio 1:1) entre inspiration et expira-
tion, soit le ratio 1:2, c’est-à-dire une seconde à l’inspiration pour 2 secondes à l’expiration (Ref. Respiration
yogique). Peu importe le ratio, on essaie de conserver un délai de 1 secondes entre chaque phase.
6. Quant au moment de la pratique, il est préférable de choisir un environnement calme, propice à ‹ l’éveil de
la sensibilité psychique ›.
Par exemple, terminer sa pratique de yoga comme suit : la posture de repos dite du Cadavre (Savasana), sui-
vie de la ‹ respiration alternée › (Anuloma Viloma), enfin Bhramari.
Terminons sur un aspect unique de cette technique.
Lorsqu’on expérimente Bhramari régulièrement et dans des conditions idéales, des couleurs et des formes ap-
paraissent inévitablement sur notre ‹ écran intérieur ›.
Ces images, généralement très brèves et dynamiques, varient d’une expérience à l’autre, quoique certaines
peuvent revenir à l’occasion lorsqu’on pratique durant une certaine période de temps.
Néanmoins, il n’y a aucune signification particulière à tirer de ces visions, sinon une prise de conscience de
notre potentiel unique de créativité.
15
Iyengar (2013) suggère toutefois que la technique de Kumbhaka — retenir son souffle de plus de quelques secon-
des — ne soit utilisée que par des personnes ayant terminé leur croissance (adultes) et maîtrisant minimalement
la technique de respiration yogique, et qui ne souffrent pas de problèmes de pression artérielle ou de pression
aux yeux (glaucome, décollement de rétine...).
Autres précisions
Le meilleur moment pour s’approprier cette technique de rétention se situe à la fin d’une période de respiration
abdominale forcée ou Kapalabhati. En effet, lorsqu’en maîtrise totale de cette dernière (point 2.2), on peut rete-
nir sa respiration comme suit :
Lors de la dernière expulsion d’air, on garde l’abdomen contracté tout en conservant un niveau de confort —
rétention externe — puis, lorsqu’on sent que le corps a besoin d’oxygène, on inspire lentement et normale-
ment pour ensuite conserver l’air dans les poumons — rétention interne en utilisant, en option, les trois ban-
dhas (point suivant) — jusqu’à ce qu’on ressente qu’il faut retourner à un cycle normal de respiration.
C’est pourquoi il importe d’éviter de contracter l’abdomen trop longtemps si l’on désire reprendre un rythme
normal lors de l’inspiration qui suit. En effet, c’est en se concentrant à inspirer le plus lentement possible qu’on
peut allonger significativement la rétention suivante. Là encore, il faut penser à ne pas retenir trop longtemps
l’air dans les poumons si l’on veut reprendre un rythme normal de respiration.
Lorsqu’on retient correctement sa respiration, on observe les phénomènes suivants :
• Le pouls s’accélère quelque peu.
• On devient conscient qu’il est plus difficile de conserver l’air hors des poumons qu’à l’intérieur de ceux-ci.
• La durée de la rétention est directement proportionnelle à la durée d’un cycle de ‹ respiration consciente/yo-
gique › (point 2.1). Mieux cette dernière est maîtrisée, plus la rétention pourra s’allonger et se faire aisément.
• Enfin, on doit s’approprier tout cela de façon graduelle; la sagesse corporelle ne se développe qu’avec l’accu-
mulation des expériences.
Se rappeler de toujours se méfier de son ego.
2.6 Bandha
Le bandha est une compression de certains muscles qui permettent de verrouiller l’énergie au sein du corps. Uti-
lisés particulièrement lors de la rétention de la respiration (kumbhaka), les trois principaux bandhas se déclinent
comme suit :
• Jalandhara Bhanda : compression de la gorge par inclinaison de la tête.
Ce bandha se fait de façon naturelle, sans forcer.
• Mula Bandha : contraction du périnée.
Ce bandha ne doit être utilisé qu’après la rétention interne, soit après l’inspiration.
Note : Un seul auteur recensé parle de contracter le périnée après l’expiration, ce qui va à l’encontre, à mon
avis, de l’esprit de relaxation et de lâcher-prise propre à l’expiration.
• Uddiyana Bandha : contraction du ventre.
Se fait après l’inclinaison de la tête et la contraction du périnée (inspiration). On a alors la sensation que tout
est contracté en un seul bloc.
On prête néanmoins des vertus à ces bandhas qui devraient néanmoins être utilisés dans l’ordre précité.
16
2.7 Émotions et respiration
Sous leurs multiples facettes, les émotions — joie, tristesse, peur/stress, colère, surprise, amour... — agissent sur
nos comportements quotidiens. Les émotions font en effet partie de nous et ne peuvent donc être éradiquées.
Toutefois, on en devient victime que si elles nous surprennent, notamment lorsqu’on ne réussit pas à les identi-
fier clairement. On peut néanmoins les vivre sans être dominé dans la mesure où on réussit à les anticiper.
En fait, ce qui distingue les gens est la façon dont ils envisagent leurs émotions et y réagissent. Un être ordinaire
les accepte ou les rejette instinctivement, suscitant l’attachement ou la répulsion. Par contre, un ‹ sage › perçoit
tout ce qui se manifeste dans son état naturel et originel, sans permettre à l’attachement d’influencer sa percep-
tion.
Dans le présent contexte, retenons que le souffle est profondément lié à nos émotions et à ce qui les influence,
notamment l’origine fasciale et sensorielle de nos rigidités mentales, phénomène abordé plus loin (p. 56). D’au-
tres précisions s’imposent.
1. « Le stress est l'élément qui provoque un ensemble de réactions physiologiques (sueurs, accélération du
cœur et de la respiration) et psychologiques (inquiétude, troubles du sommeil) qui se manifestent lorsqu'un
individu est soumis à un changement de situation. [...] Le stress peut permettre une mobilisation des forces
physiques et mentales. Par exemple, l'élévation des rythmes cardiaque et respiratoire (dû notamment à une
décharge d'adrénaline) permet de mieux oxygéner les muscles; c'est une réaction animale (préparation à la
fuite ou au combat face à un danger). » (Wikipedia)
2. On observe14 chez les dépendants de certaines drogues, généralement des personnes fragiles émotionnelle-
ment, les phénomènes suivants :
• À court terme : respiration rapide, pulsations cardiaques rapides ou irrégulières, accroissement de la
pression artérielle et de la température...
• À long terme : anxiété, confusion, insomnie, comportements violents...
3. Dans le monde taoïste, le poumon — lié directement au souffle — est associé aux émotions suivantes15 :
• Positives : courage, droiture, loyauté, lâcher-prise, lucidité.
• Négatives : tristesse, peine, chagrin, découragement, dépression, malhonnêteté.
De préciser Tremblay (op. cit.), « lorsque ces émotions et pensées négatives perdurent trop longtemps dans les
Poumons, elles abaissent le taux d’énergie et engendrent par voie de conséquence des manifestations psycho-
somatiques comme les grippes, les rhumes, les allergies respiratoire, la toux, la sinusite ou la tuberculose. Si
ces émotions négatives sont niées, refoulées ou méconnues, elles deviennent inconscientes et se logent en pro-
fondeur dans l’entraille Yang, le Gros Intestin, et provoquent des symptômes de plus en plus profonds ratta-
chés au Gros Intestin, comme la diarrhée, la constipation, l’intestin irritable, la maladie de Crohn, la sinusite
chronique, les allergies respiratoires, l’asthme ou les maux de dents. »
L’objectif est donc de travailler à transformer les émotions négatives en émotions positives.
Comme il y a un lien direct entre la maîtrise du souffle et la santé, on ne saurait insister assez sur le principe vou-
lant que < mieux vaut prévenir que guérir >. À cet égard, Augier (op. cit.) souligne : « Plus vous pratiquerez (tra-
vail respiratoire), plus les angoisses profondes — des plus élémentaires (Pourvu que je ne rate pas mon bus) aux
plus complexes (Qui suis-je?) — vont remonter et se < nettoyer > d’elles-mêmes. »
En somme, il s’agit d’être constant et persévérant dans sa pratique, même au milieu de la confusion, en prenant
toutefois soin d’écouter attentivement son corps. À cet égard, les pratiques intensives de 10-15 minutes sont sou-
vent les plus bénéfiques.
17
CHAPITRE 3
Mouvements
n
Son
tio
Re
tra
lax
sera lent et fluide, debout ou assis sur une chaise afin de poser la plante des
en
ati
Énergie
nc
pieds sur le sol, permettant de se concentrer à éliminer les tensions.
on
consciente
Co
2. À l’opposé, les pratiquants védistes sont plutôt stables. Tout en retenant Respiration Posture
des positions debout, ils peuvent s’assoir, sur chaise ou par terre, les Préparation
De façon concrète pour Iyengar (2005), Yoga signifie « unifier, faire un lien avec la source de la vie. »
Se référant également à Patanjali, Ravindra (op. cit.) souligne que « le but du yoga est de calmer l’esprit. »
Pour Desikachar (op. cit). le yoga permet de « lier les brins de l’esprit ensemble ». Il se réfère aussi aux dits
soutras de Patanjali pour décrire les qualités d’une posture-asana de yoga comme suit : stabilité (confort) et
éveil. En fait, selon cet auteur, tout changement physique ou mental serait du yoga.
Dit autrement, le yoga est l’art d’unir et d’équilibrer les énergies du souffle (prana), du corps, des sens et de
l’esprit. Cet art réside dans l’acuité de l’observation de soi.
À l’origine, le yoga était une longue méditation assise (Yin). Pour conserver cette position sans sourciller,
une certaine forme physique était de mise. De là l’ajout graduel de postures d’entretien énergétique
dont le nombre s’est échelonné très lentement sur plusieurs siècles. Puis, suite à la découverte du yoga
par les envahisseurs anglais lors de la conquête de l’Inde, l’offre s’adapta aux besoins sans cesse crois-
sants de cette clientèle occidentale, situation qui perdure encore de nos jours, souvent avec excès.
En se rappelant que les postures-asanas ne peuvent être abordées sans des techniques de respiration adé-
quates — généralement, on inspire en étirant le corps, on expire en le contractant — il importe d’aborder
harmonieusement le yoga en analysant ces quelques principes empruntés principalement à Desikachar (op.
cit.) et à Iyengar (2005).
• On commence la pratique avec des postures simples qu’on aime et qu’on aborde de façon progressive.
• La recherche de la posture adéquate est un effort conscient d’aligner le Soi sur l’Infini de façon à ren-
dre fluide la circulation de l’énergie dans le corps.
18
• Dans l’exécution d’une posture, on essaie de générer et de stabiliser son énergie, de la conserver et de ne
pas la gaspiller en pure perte. C’est ce qui permet notamment d’améliorer la respiration et d’en retirer les
bénéfices (voir chapitre précédent).
• On doit trouver la ligne médiane de chaque posture de sorte que l’énergie soit correctement distribuée.
• On doit créer la détente en l’équilibrant avec le juste degré de tension.
• « Savoir peser et équilibrer la tension est la clé de l’art de vivre. » (Iyengar, 1978).
• Le défi du yoga est d’aller au-delà de ses limites, raisonnablement. Si un étirement excessif est le fait d’un
ego trop enflé, un étirement en dessous de ses capacités provient d’un manque de confiance.
• La colonne vertébrale a pour tâche de garder l’esprit alerte. Elle ne doit jamais être relâchée, mais s’élever
jusqu’au Soi. Faute de quoi la lumière divine qui est en nous s’obscurcit.
• La stabilité exige de l’équilibre. L’équilibre du corps, qui se retrouve grâce au mouvement, est le fondement
de l’équilibre dans la vie. Quelle que soit notre position ou notre condition dans la vie, il faut trouver un
équilibre qui symbolise l’état du ‹ ici et maintenant ›.
• Après avoir atteint la posture finale, il faut apprendre à laisser aller l’effort et la tension des muscles, et pas-
ser la charge aux ligaments et aux articulations de manière à ce qu’ils maintiennent la posture fermement,
sans même que la respiration ne fasse vaciller le corps.
Ce dernier point permet d’ouvrir la porte au débat sur le type de postures à privilégier, à savoir : statique-récep-
tif (Yin) ou dynamique-actif (Yang) ou une combinaison des deux. Néanmoins, c’est à chacun de découvrir
l’équilibre adéquat entre ses énergies Yin et Yang.
Voici les préceptes importants du Yin Yoga.
19
• L’attribut premier du Yin Yoga est le temps, non l’effort.
En effet, cela prend du temps aux tissus Yin pour répondre à un stress même léger. Faire preuve de patience
permet de calmer l’esprit tout en développant une attitude propice à la méditation.
• Garder brèves les postures Yang entre les postures Yin. Par ailleurs, dans une classe fusion, faire des postures
Yang ou Yin pendant 15 minutes avant de changer de style.
• Les postures en extension — on se penche vers l’arrière — sont plus énergétiques que celles où on se penche
vers l’avant (flexion), qui sont plus calmantes.
• Il y a des avis différents sur le fait qu’une contre-posture doit suivre immédiatement une posture (par exem-
ple, flexion-extension). Toutefois, la contre-posture doit être plus simple ou moins énergivore que la posture.
À cela, nous pourrions ajouter quelques règles pertinentes :
• Pour chaque posture, présence d’une fiche signalétique (voir l’encadré à la page suivante).
• Bien connaître son état de santé. S’informer des contre-indications et des précautions à prendre avant de
choisir une posture. Écouter son corps en tout temps.
• Choisir des postures variées avec le meilleur rapport ‹ bénéfice escompté/niveau de difficulté ›.
• Déterminer ses priorités dans l’exécution d’une posture : positionnement de la colonne vertébrale, équilibre
du corps au départ et à l’arrivée, respiration, amplitude du mouvement avant de prendre une position stati-
que (Yin) ou durant une séquence dynamique (Yang), etc.
• S’en tenir à ce qui peut être maîtrisé par étapes plutôt que d’essayer de débuter avec une posture complexe.
NOTE : La complexité d’une posture, couplée à l’influence perverse de l’ego, peut inciter le pratiquant à
outrepasser ses capacités physiques, voulant plutôt imiter à la perfection certains modèles humains : ins-
tructeur et autres références (cours, affiches, photos, vidéos...). Cette image de perfection semble être le
côté spectacle ou l’angle narcissique du yoga, même s’il serait contreproductif d’en présenter une version
au style relâché. On devrait à tout le moins faire des efforts pour proposer des étapes permettant de distin-
guer ce qu’un débutant peut réaliser lors de son premier essai par rapport à la même posture exécutée par
un pratiquant expérimenté, peu importe le niveau de difficulté de la posture. Cela cadrerait davantage
avec l’idée d’équilibre (sattvique) que l’on veut promouvoir (voir p. 56).
• Pratiquer régulièrement afin d’entretenir la ‹ mémoire corporelle ›, vue comme la capacité de se remémorer
le niveau de performance des exécutions récentes. Cette régularité permet de mieux anticiper les réactions
du corps au moment de débuter l’exécution d’une posture : choix de sa durée, du niveau d’intensité, du
rythme de respiration… ce qui ne peut qu’améliorer l’exécution.
• L’exercice matinal favoriserait l’établissement et le maintien de la pratique à long terme (Farhi, op. cit.).
20
tion au soleil (Surya Namaskar) >, car cette posture Yang de type flexion-extension utilise notamment une con-
traction de l’abdomen à plusieurs niveaux. Soulignons, par ailleurs, qu’en temps et lieu, les rotations de la co-
lonne exercent une certaine pression sur le foie (côté droit) et sur l’estomac (côté gauche).
Mais dans tous les cas, l’effet thérapeutique de ces pressions est plus marqué lorsqu’on termine une posture en
stabilisant le mouvement — rotation, flexion, extension — pendant un certain temps (Yin Yoga). À cet égard, Au-
gier (op. cit.) avance que les positions statiques favoriseraient, à long terme, la régénérescence de la moelle.
21
Lorsqu’en position assise sur le sol, jambes croisées — on dépose les mains sur les genoux en utilisant une des
mudrās précitées — on se trouve à stimuler un ou plusieurs méridiens (reins, rate, foie, vésicule biliaire, esto-
mac) qui parcourent la cuisse jusqu’au coccyx, activant le premier chakra (coccyx-Muladhara).
• Nasikagra ou Nasagra (lors de la respiration alternée)
a) Index et majeur groupés et repliés sur la paume (photo); annulaire et auriculaire
allongés et groupés, pouce allongé; l’annulaire et le pouce sont utilisés pour boucher
les narines en alternance.
b) Option : Index et majeur groupés et allongés, appuyés sur le front (entre les sourcils),
l’auriculaire plié sur la paume, le pouce et l’annulaire utilisés pour boucher alternative-
ment les narines.
Dans toute autre circonstance, pour ne pas laisser s’échapper l’énergie vitale, on peut positionner les extrémités
des doigts sur n’importe quelle partie du corps.
3.4.2 Taoïsme
Selon Augier (op. cit.), construire un capital énergétique exige de développer la capacité de conserver l’énergie
Yang qui est de nature volatile et qui tend à s’échapper naturellement. Mais auparavant, on gagne à accumuler
l’énergie environnante par un effort conscient en la visualisant entrer par :
• La peau.
• La paume des mains/Laogong.
• La plante des pieds/Yongquan (d’où l’idée de les appuyer toujours sur le
sol).
Comme les points Laogong sont des portes d’échange d’énergie avec l’extérieur, on peut visualiser une boule
d’énergie entre les paumes lorsqu’elles sont l’une face à l’autre, avec une distance variable entre celles-ci.
Les deux paumes peuvent aussi se toucher aux points Laogong, paume droite (Yang) sur paume gauche (Yin).
On peut également frotter les paumes des mains l’une contre l’autre jusqu’à ce qu’elles soient chaudes. Cela per-
met de faire venir le Chi jusqu’au bout des doigts. On peut ensuite se masser la nuque, les reins, etc., ou déposer
les paumes sur certaines parties de la tête pour les revigorer : yeux, oreilles, tempes, etc.
22
• Poumons. Étendez le sentiment d’amour aux poumons en même temps que vous respirez. Sentez-les se dé-
contracter, particulièrement lors de l’expiration. Sentez la nature humide et spongieuse de cet organe.
• Région de l’abdomen. Les reins sont le transformateur intérieur des veines et des artères.
• Salive. Le sourire intérieur doit accompagner la salive jusqu’à l’œsophage, se répandre avec elle dans l’appa-
reil digestif, puis s’immobiliser au nombril. La salive est un merveilleux lubrifiant contenant l’énergie vitale
qui, du centre situé au nombril, se diffuse partout dans le corps. Grâce au sourire intérieur, répandez l’éner-
gie nerveuse dans votre estomac; la qualité de vos aliments s’en trouvera rehaussée et votre digestion facili-
tée. Laissez l’énergie du sourire intérieur détendre l’intestin grêle, le gros intestin, le rectum...
« Le regard, c’est la projection d’une énergie, d’une qualité, d’une faiblesse particulière... C’est une synthèse
de l’être entier. Si nous voulons avancer sur le chemin de l’amour, de la sagesse et de la vérité, nous devons
étudier nos gestes et nous demander s’ils manifestent ou non ces trois vertus. »
Aïvanhov5
3.6 Repos
Le Yin Yoga nous a familiarisés avec des postures statiques où l’on applique de façon consciente une tension sur
les articulations (tendons et ligaments). À l’opposé, certaines postures de relaxation telles que le Cadavre-Savasa-
na (immobile, couché sur le dos) sont également associées à une immobilité consciente, mais sans aucune ten-
sion.
C’est aussi ce que suggère la photo ci-contre avec la posture de
l’Enfant/Balasana ou du Bébé/Balakasana, position idéale et natu-
relle chez l’enfant pour relaxer.
De façon consciente, on gagne à garder la tête dans l’axe du
corps, à l’angle désiré, tout en plaçant les bras à l’endroit le plus
confortable qui soit. On écarte les genoux pour ne pas mettre de
pression sur l’abdomen, facilitant ainsi la respiration. C’est pour-
quoi on peut utiliser un coussin sur lequel s’appuyer (photo du cen-
tre). Néanmoins, il est capital d’allonger les orteils pour une
meilleure détente.
On découvre rapidement les bénéfices à tenir cette posture quel-
ques minutes à tous les matins avant de sauter hors du lit afin d’as-
souplir les articulations, surtout celles des genoux. On peut s’y réfé-
rer également après de longues marches ou sorties à vélo. C’est
également efficace avant de se coucher pour relâcher le bas du dos
(comme au réveil, on peut le faire sous les couvertures). Avec le
temps, le bassin tend à s’abaisser. Retenir que cette posture facilite
la digestion et soulage des crampes menstruelles.
Par ailleurs, il est parfois impossible de s’étendre sur un matelas ou
un tapis. La photo du bas illustre une façon de relaxer lorsqu’on
est limité à un simple siège. Il s’agit alors de s’asseoir sur le devant,
d’écarter ensuite les jambes, puis de se pencher gentiment vers le
bas en laissant tomber la tête et les bras. On prend soin de respirer
normalement.
BREF, que l’on soit assis ou couché, l’important est de tout relâ-
cher durant quelques minutes. En étant patient et persévérant,
tous les tendons et ligaments deviennent, à terme, plus souples, et
l’esprit plus détendu.
23
Par ailleurs, en plus de la posture de l’Enfant, il y a des positions relativement stables nécessitant un minimum
de tension, par exemple lorsqu’on est passager dans un véhicule. Il est va de même lorsqu’on est à la maison,
assis dans un fauteuil moelleux, en train de regarder la télévision ou d’écouter une oeuvre musicale. Ce qui nous
semble sur le moment confortable peut néanmoins occasionner des problèmes si l’on conserve inconsciemment
ce type de posture trop longtemps du fait, notamment, que la colonne vertébrale n’est pas toujours alignée cor-
rectement. Dans ces conditions, certains tendons et ligaments subissent des tensions qui risquent de perdurer
pendant plusieurs heures, surtout si l’on se dirige rapidement au lit pour dormir. Le sommeil pourrait ainsi ne
pas être aussi récupérateur qu’espéré.
Les recherches ont démontré que la sédentarité a un effet néfaste sur la densité osseuse et la masse musculaire.
Depuis la révolution agricole il y a au moins 8 000 ans, la densité osseuse aurait subi une perte de 20% par rap-
port à celle de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs6. Cela ne peut qu’empirer, surtout que nous comptons de plus
en plus de personnes âgées sédentaires. Pensons que dans certains pays, notamment en Inde, chaises et fauteuils
sont peu ou pas utilisés. Les gens s’assoient directement sur le sol (tapis, coussin), ce qui ne les empêche pas
d’avoir une structure corporelle plus ferme que la nôtre, habitués depuis leur plus jeune âge à ces ‹ accommode-
ments › corporels.
D’ailleurs, une étude récente7 réalisée auprès d’une tribu
tanzanienne de chasseurs-cueilleurs* démontre que s’ac-
croupir — qui correspond à la posture de yoga nommée
Mālāsana (photo) — serait meilleur pour la santé que s’as-
seoir. « Les résultats ont montré que leurs muscles se con-
tractaient plus accroupis qu'assis, et que cette contraction
était similaire à celle de la marche à 40%. Autrement dit,
même au repos, cette posture permet une activité muscu-
laire constante, ce qui n'est pas le cas de notre position as-
sise classique. »
* : Quoique de grands marcheurs, ces chasseurs-cueilleurs
passaient 20% de leur temps en position accroupie.
Comme en Inde, il n’y a pas de chaises dans ces communautés et les gens utilisent cette position depuis leur plus
jeune âge, souvent en joignant les pieds, geste qui exige toutefois une très grande souplesse des tendons calca-
néens (d’Achille).
Bref, dans notre préparation en vue d’un sommeil réparateur — étape clé dans la gestion de son énergie — on
devrait s’inspirer de la stratégie proposée dans les ateliers de yoga, à savoir : postures statiques-Yin et,ou dynami-
ques-Yang précédant une posture de relaxation immobile. À ce chapitre, on gagnerait également à éteindre tout
écran (TV, ordinateur...) au moins une heure avant la période de sommeil. Notons que les recherches ont démon-
tré depuis longtemps8 que « la lumière bleue émise par ces écrans bloque la sécrétion de mélatonine, l’hormone
inductrice de sommeil. » Enfin, une fois au lit, si le sommeil tarde à se manifester, on suggère des exercices de
respiration yogique et,ou la lecture sur support papier d’un thème étranger à nos préoccupations quotidiennes.
Une colonne vertébrale flexible et des muscles souples contribuent à ralentir le processus de vieillissement.
Rotations, flexions et extensions du tronc permettent de masser gentiment les organes internes et d’éliminer
les toxines.
On gagne à viser une pratique confortable, joyeuse et équilibrée au niveau de la tension musculaire et du
rythme... à tous les jours, même brièvement.
24
CHAPITRE 4
Sons et mantras
n
Son
tio
Re
tra
lax
en
ati
Avec des techniques de respiration-pranayama ainsi que des postures-asanas,
Énergie
nc
on
consciente
Co
le son constitue le troisième élément physique lié à la gestion consciente de
Respiration Posture
l’énergie. Soulignons que le son est vibration et toute vibration est en mouve- Préparation
ment selon un rythme.
Le son est en effet la représentation grossière d’un champ invisible de vibrations dites subtiles. Symbole de
la communication, de la créativité et de l’identité, le son est le premier niveau de transcendance du corps
ou de ses limitations. Certains1 invoquent même que « les cellules humaines émettent des sons et que les
vibrations sont différentes selon leur type ou selon qu’elles sont en santé ou non ».
De fait, le son a un effet de purification physique, émotionnelle et mentale, car il permet d’harmoniser les
fréquences dissonantes en nous et hors de nous. Cette harmonisation coïncide avec la stimulation (ou l’ou-
verture) du 5e chakra (Visshudha) au niveau de la gorge (voir p. 52), permettant ainsi de modeler notre con-
science en fonction du champ vibratoire qui nous entoure. Cela se concrétise lorsque se développe le ni-
veau d’abstraction de l’enfant, entre 7 et 12 ans.
Comme outil commun pour stimuler le 5e chakra à cet âge, pensons au chant choral, perçu ni plus ni
moins comme un jeu tout en étant un support au développement de la concentration et du système cardio-
respiratoire. C’est également pour cette raison — concentration — que les instruments émettant un son
sont l’élément essentiel des rituels sacrés de toutes les cultures.
Par ailleurs, l’utilisation la plus courante du son pour stimuler le 5e chakra est le ‹ mantra ›, perçu comme
un outil de protection contre les cycles improductifs de la pensée et de l’action, aidant par le fait même l’es-
prit à se concentrer et à se calmer.
Précisons que la vibration est la manifestation du rythme, c’est-à-dire « l’impact du rythme d’un plan sur la
substance d’un autre. » (Judith, op. cit.) À cet égard, le rythme lent et paisible du mantra, accordé sur la res-
piration, permet de relaxer en tout temps alors que sa répétition aide à en intégrer la signification dans la
conscience — même sans comprendre le sens des mots — lui permettant alors d’entrevoir certaines manifes-
tations mentales associées à l’illumination. Suggérée en méditation pour stabiliser l’esprit, la répétition d’un
mantra, sonore ou silencieuse, est également appelée ‹ mantra yoga › par Iyengar (2005) qui suggère une
durée identique entre l’inspiration, l’expiration et la rétention.
Parmi les mantras les plus connus, citons :
AMEN/Ainsi soit-il, ALLÉLUIA/Louez le Seigneur.
OM ou AUM, le ‹ son primordial › (voir page suivante). Comme dans Omniprésent, Omniscient.
SOHAM : ‹ Je suis lui/cela › sur le rythme suivant : SO (inspiration), HAM (expiration).
NAM MYOHO RENGUE KYO : ‹ Hommage au sutra du lotus ›.
OM MANI PADME HUM : Mantra bouddhiste de la compassion. Ces six syllabes transforment les émo-
tions négatives suivantes — orgueil, jalousie, désir, ignorance, avidité, colère — en actions positives : gé-
nérosité, conduite harmonieuse, endurance, enthousiasme, concentration, connaissance transcendante.
25
Mais rien n’interdit de créer ou de se référer à des mantras tels que ‹ J’incarne le bonheur › ou ‹ Je suis lumière,
je me dirige vers la lumière, je répands la lumière ›.
Un de mes mantras préférés : ‹ Je suis persévérant ›.
* Représenté souvent par le symbole ci-contre qui termine chacun des chapitres,
OM s’écrit en sanskrit AUM.
‹ A › est la première lettre de l’alphabet et symbolise la création (l’éveil, le conscient).
‹ U › signifie la continuité (le rêve, le subconscient).
‹ M › est la dernière consonne, symbole de dissolution (le sommeil profond, l’inconscient).
Passer de ‹ A › à ‹ M › dans la ‹ continuité › symbolise tout ce qui peut être représenté en lettres et en mots.
Prononcer le ‹ A › se fait la bouche ouverte (le son origine du ventre). ‹ U › est formé dans le milieu de la bouche,
légèrement fermée. La bouche se ferme complètement pour ‹ M ›, cela jusqu’à la fin de l’expiration dont les der-
niers instants correspondent à la totalité, à l’accomplissement (samadhi en sanskrit).
Répéter le mantra OM avec ces symboles en tête permet d’amener l’esprit dans un état d’immobilité bien-
veillante, prélude à une suite de ‹ ici et maintenant › propice à contrer les effets perturbateurs de l’ego (Desika-
char, op.cit.).
26
4.1.2 Approche taoïste
Chaque son — ainsi que chaque couleur — génère une énergie différente pour guérir différents organes tout en
assurant l’équilibre physique, énergétique et émotionnel.
Le meilleur moment pour pratiquer : avant d’aller dormir.
Consigne : Toujours sourire à l’organe avec sincérité jusqu’à ce que l’organe nous rende le sourire. Le Sourire
Intérieur commence avec les yeux.
Comme le souligne un Maître2, « quand vous récitez un mantra, vous chargez votre souffle et votre énergie de
l’énergie même du mantra. Récitez-le doucement, avec une attention profonde, et laissez le souffle, le mantra et
votre conscience, ne faire qu’un. »
4.2 Méditation
La méditation n’est pas un but, mais une pratique qui a démontré son efficacité, notamment pour réduire le
stress et la douleur ainsi que pour améliorer la santé, l’immunité, la concentration, les émotions positives et l’em-
pathie3 tout en ralentissant le processus de vieillissement4. À cet égard, Frawley5 affirme que « le vrai pouvoir du
mantra apparaît dans la méditation en y établissant un espace de guérison. »
C’est pourquoi la récitation d’un mantra, tel OM, est associée étroitement au début et à la fin d’un exercice de
yoga ou de méditation pour amener le pratiquant à se concentrer sur le moment présent. En option, on peut le
faire en fixant un point fixe à l’horizon, la flamme d’une chandelle, un yantra ou un mandala (voir plus loin).
On peut aussi alterner des périodes de méditation avec des exercices de respiration ou des postures de yoga,
idéalement de façon silencieuse.
Les pages suivantes permettent de découvrir quelques exemples dont Prana Mudrā Pranayama, une méditation
incluant des gestes physiques (levée des bras). Néanmoins, se rappeler ces propos :
« Ce qu’il faut rechercher en méditation, ce n’est pas l’accumulation des expériences, mais la libération des
expériences.6 »
« La tâche de la méditation est de permettre aux pensées de ralentir afin que l’intervalle qui sépare chaque pen-
sée de la suivante devienne de plus en plus manifeste.7 »
C’est dans ce contexte — contrôle des sens, contrôle de la respiration, contrôle des gestes — que l’on réussit à
diriger son attention/esprit/conscience vers l’intérieur, état que l’on nomme pratyahara (en sanskrit), telle une tor-
tue repliant ses membres sous sa carapace.
27
Divers types de méditation
1. La méditation yogique
Préparation
1. Relaxez, assis confortablement, le dos droit. Respirez par le nez. Souriez durant toute la méditation. Sou-
rire à tous ses organes, spécialement le cerveau, le cœur et la région du nombril — les trois réservoirs d’éner-
gie dans le corps — aide à créer un temple intérieur qui unit le corps, l’esprit et l’âme.
Concentrez-vous sur votre respiration.
2. Visualisez ensuite un lien physique avec l’énergie terrestre à partir du coccyx (Muladhara). Puis, visualisez
votre ‹ étoile personnelle › située juste au-dessus de votre couronne (Sahasrara, siège de la conscience su-
prême, qui anime tous les chakras (voir p. 52)). Votre étoile personnelle — le lien subtil avec le cosmos ou
l’univers — est liée notamment avec celles de toutes les personnes qui méditent au même moment dans
l’univers. Ce lien permet d’amplifie les énergies positives circulant dans votre corps tout en vous isolant des
influences négatives externes.
Technique
3. Portez votre attention sur l’énergie pure et naturelle qui provient de la terre jusqu’à votre coccyx (Muladha-
ra). Puis, INSPIREZ en amenant cette énergie (Yin) vers le haut, dans une spirale autour de la colonne ver-
tébrale, au niveau de vos autres chakras : sacrum (Swadhisthana), nombril (Manipura), plexus solaire/cœur
(Anahata), gorge (Visshudha), troisième œil (Ajna), jusqu’à la couronne (Sahasrara), clé maîtresse liée direc-
tement à votre étoile personnelle.
Concentrez-vous quelques instants — rétention interne — sur l’énergie circulant entre votre étoile person-
nelle et l’univers/cosmos.
4. Puis, commencez à EXPIRER en ramenant de l’univers, à travers votre étoile personnelle et votre cou-
ronne, cette énergie salvatrice (Yang) en lui demandant de pénétrer chacune de vos cellules, de vos os, de
vos muscles, de vos nerfs et particulièrement de vos chakras, cela dans l’ordre suivant : troisième œil, gorge,
cœur, plexus solaire, nombril, sacrum, coccyx.
Au coccyx, continuez à pousser cette énergie jusque dans la terre en ordonnant à toutes les forces négatives
de quitter le corps afin d’être recyclées par Mère Terre.
Concentrez-vous quelques instants — brève rétention externe — avant de continuer votre respiration.
Option 1
Poser la langue au palais derrière les dents permet de faciliter la concentration et de créer de facto un effet
calmant tout en générant une certaine quantité de salive, considérée comme l’eau de vie (voir p. 51).
Option 2
Durant la respiration, on peut visualiser la couleur blanche qui accentue l’effet de cette énergie salvatrice.
Toutefois, on peut substituer au blanc l’ensemble des trois couleurs suivantes, dans l’ordre : le vert pour laver
les cellules des toxines; le bleu pour rincer les cellules des impuretés restantes; le violet pour énergiser les cel-
lules. Les couleurs peuvent être utilisées sur 3 cycles consécutifs de respiration.
Option 3
Lors de l’inspiration, on peut se concentrer sur une vertu, une faculté ou un sentiment tel que la compassion,
la volonté, l’amour, la sincérité, l’adaptation, l’empathie, la patience ou la persévérance, etc. Le lien créé avec
le cosmos lors de l’inspiration permet de renforcer cette vertu/faculté/sentiment et, lors de l’expiration, d’en
laisser des traces dans tout le corps.
Option 4
À l’expiration, on peut émettre intérieurement (en silence) un son, tel celui de l’abeille (revoir la technique de
Bhramari, p. 14). Cela facilite également la concentration.
Option 5
On peut y joindre les mouvements de Prana Mudrā Pranayama (illustration ci-après).
28
Prana Mudrā Pranayama*
L’étape (angl. stage) 1 consiste à conserver une
respiration normale jusqu’à l’atteinte du ni-
veau de calme voulu. On maintient la co-
lonne droite. Les mains sont l’une dans le
creux de l’autre, palmes vers le haut (Bhairavi
Mudrā). On garde les yeux fermés.
À l’étape 2, on commence à lever les bras à
l’inspiration au moment où on visualise l’éner-
gie au niveau du coccyx.
Les mouvements ascendants suivent la mon-
tée de l’énergie au niveau des autres chakras
jusqu’au troisième œil (étape 5).
En conservant les mains quelques secondes à
cette position, l’énergie est projetée ensuite
vers la couronne et l’étoile personnelle (au-des-
sus de la couronne), puis jusqu’au cosmos.
Il en va de même lors de l’expiration qui sym-
bolise le mouvement de l’énergie venant du
cosmos.
On commence à baisser les bras lorsqu’on vi-
sualise l’énergie au niveau du troisième œil.
Les mouvements suivent la direction descen-
dante de l’énergie jusqu’au coccyx.
Au coccyx, on continue à pousser cette éner-
gie jusque dans la terre en ordonnant à toutes
les forces négatives de quitter le corps afin
d’être recyclées par Mère Terre.
À ce point, les mains reprennent alors leur
position de départ.
Et on reprend le processus en inspirant...
Option
S’il y a lieu, la durée de la rétention de plus de quelques secondes (Kumbhaka) doit se faire sans effort et n’être
intégrée que lorsqu’on est à l’aise avec le mouvement des bras. On peut alors conserver un ratio 1:1:1:1, soit la
même durée pour : l’inspiration, la rétention interne, l’expiration, la rétention externe. La durée est fonction des
capacités de chacun, en visant toutefois à ne jamais perdre le rythme.
2. Yantra — Mandala
Quelque soit le type de respiration retenu, on peut méditer en visualisant un yantra ou un mandala.
Le yantra « exprime la totalité de la personnalité. Symbole unificateur, il correspond à la nature microscopique
de l’âme. Il est l’expression de tous les cheminements. » (Jung, op. cit.)
Comme précédemment décrit dans l’introduction de cet ouvrage, « les formes qui le composent véhiculent des
contenus conscients de par leur signification connue, mais ils interpellent aussi des structures psychiques incon-
scientes. »
29
Dans la symbolique mystique traditionnelle indienne, le sens de ces figures
(telle celle-ci) est le suivant :
1. Le point, Bindu, énergie, centre où a lieu la création.
2. Le triangle équilatéral : l’harmonie, la proportion.
Lorsqu’il pointe vers le bas : Shakti Kona, aspect féminin, l'eau.
Lorsqu’il pointe vers le haut : Shiva Kona, aspect masculin, le feu.
3. Le cercle, Chakra, l'air.
4. Le carré, Bhupura, la terre/manifestation.
5. La fleur de lotus, Padma, la pureté.
Selon Frawley et Lad (op. cit.), le yantra peut être utilisé avec le mantra pour nettoyer l’environnement psychique,
toujours stagnant en cas de maladie. Le yantra peut être aussi utilisé pour augmenter le potentiel de guérison de
la médication ainsi que pour purifier la salle de traitement. Selon les auteurs précités, on peut également le pla-
cer sur les chakras pour soulager des blocages.
3. Vipassanā
Selon Hart (op. cit.), Vipassanā est l’une des plus anciennes techniques de méditation de l’Inde, qui aurait été re-
découverte par le Bouddha Gautama il y a 2 500 ans. L’auteur y décrit l’approche popularisée de nouveau il y a
quelques décennies en Birmanie par Goenka comme « l’observation de la réalité en nous-mêmes. » Sous cet an-
gle, l’objet de l’attention concerne nos propres sensations physiques, car « c’est à travers les sensations que nous
faisons l’expérience directe de la réalité » nous rappelle l’auteur.
La technique requiert de déplacer son attention d’un bout à l’autre du corps, de la tête aux pieds et des pieds à
la tête, en suivant un ordre régulier tout en conservant une posture stable. En effet, on doit éviter que l’attention
se déplace au hasard. À cet égard, il peut être utile de visualiser un flux lumineux (boule d’énergie) qui circule
lentement dans les diverses parties du corps selon une séquence précise.
L’effort consiste simplement à observer objectivement les sensations qui se manifestent dans le corps, de quelque
nature que cela soit : palpitation, douleur, froid, chaleur, démangeaison, pulsation, etc. Aucun effort n’est fait
pour rechercher et comprendre la cause d’une sensation. Il s’agit seulement d’être conscient de ces sensations.
Ainsi, il importe peu que les sensations soient agréables ou non, uniformes ou variées. On ne doit porter son at-
tention que sur le moment présent, à un endroit précis, sans effort apparent, sans même penser à la respiration.
Par ailleurs, lorsque cette forme de concentration permet d’identifier des zones de tension ou de douleur, il faut
réaliser alors que cette tension ou cette douleur est la nôtre et qu’on doit l’accepter telle qu’elle est, objective-
ment et sans sourciller. Il se peut alors que la douleur ou la tension change, disparaisse, revienne, etc.
30
Comme le souligne Hart, le travail « consiste à nous observer comme un scientifique dans son laboratoire. » Ob-
server sans réagir, en prenant néanmoins conscience du caractère éphémère de nos sensations. De façon subtile
mais réaliste, cela devient une étape vers le déconditionnement.
REMARQUE : À certains égards, la présente description s’apparente à la ‹ Méditation Pleine Conscience ›.
Durant l’état de conscience inhérent à la méditation, des souvenirs profondément ancrés ainsi que des
traumatismes sont digérés à un niveau inconscient, sans que le méditant puisse identifier exactement ce
qui a été digéré. Ce travail de nettoyage — un bain pour l’esprit — a toutefois pour effet d’accélérer la
libération d’émotions négatives, permettant ainsi de mieux profiter des périodes de relaxation, par
exemple à la fin d’un cours de yoga, tout en améliorant la qualité du sommeil.
Chatterdji et Vishvketu, op. cit.
4.3 Persévérance
Pratiquer seul — méditation, yoga... — demande beaucoup de discipline. Après une période d’initiation, voire
de perfectionnement, certains demeurent esclaves de ces rencontres de groupe à cause de l’énergie qui s’y dé-
gage. C’est inspirant mais également contraignant : déplacements, coûts, horaire peu flexible et restreint (rare-
ment plus d’une fois par semaine).
Sans nier la pertinence de s’en remettre parfois à quelqu’un d’expérience pour une mise à niveau ou pour explo-
rer de nouveaux horizons, on gagne à devenir autonome et à choisir soi-même les modalités de sa pratique : fré-
quence (tous les jours !!!), horaire, endroit, durée, contenu/séquence...
À cet égard, l’affirmation de Iyengar (2005) déjà citée (p. 3) prend tout son sens :
« Dans un cours, vous êtes subordonné à un professeur. L’intelligence directrice vient de lui et vous suivez au
mieux de vos capacités. Chez vous, par ailleurs, c’est votre intelligence qui est le maître, et les progrès que
vous faites vous appartiennent et seront maintenus. De plus, la volonté que vous employez est vôtre. Elle ne
provient pas du pouvoir, du charisme, de la force ou de l’intensité de l’enseignant. Elle vient de vous et son
effet est profond. »
Le rôle du maître extérieur est d’introduire le disciple à la vérité de son maître intérieur.
S. Rinpoché, op. cit.
31
CHAPITRE 5
Nutrition
32
• Ces neurotransmetteurs alimentent votre mémoire, lui indiquant non seulement que cette expérience culi-
naire est agréable, mais également l’endroit et le moment où vous l’avez vécue. Cela augmente les probabili-
tés de récidiver si vous vous trouvez dans un contexte analogue.
Parfois, le social a plus d’impact que le nutritif. Par exemple, certains préfèrent manger au restaurant plu-
tôt qu’à la maison. Ainsi, toute période de solitude mal gérée, couplée souvent à un manque d’imagina-
tion dans la cuisine, va vous inciter à fréquenter un endroit à l’ambiance conviviale, voire carrément fes-
tive, tel un restaurant, en attente d’être comblé par l’imagination de quelqu’un d’autre (chef cuisinier) de
même que par une attention particulière lors du service. En somme, vous participez à un spectacle où
vous êtes l’un des principaux acteurs, sinon la vedette tout court.
BREF, c’est la répétition d’un geste associé à une récompense qui génère les habitudes, notamment les habitu-
des alimentaires. Par ailleurs, certains aliments agissent sur le corps et le cerveau de manière quasi instantanée.
C’est le cas de certains breuvages transformés : boisson énergisante et café (stimulation), alcool (lâcher prise, dé-
tente)… Il en va de même avec les produits hallucinogènes naturels ou de synthèse (méthamphétamine…) qui
vous font fuir la réalité en vous amenant dans d’autres dimensions.
Nutrition et éducation
Il est donc important de se pencher sur la façon dont nous avons été nourris dans notre jeunesse afin de com-
prendre nos présents comportements alimentaires. Précisons que le circuit de récompense se développe assez
tôt alors que la maîtrise comportementale n’atteint sa pleine maturité qu’au début de la vingtaine, rendant ainsi
la période de l’adolescence critique pour gagner de bonnes habitudes ou en éviter de mauvaises.
Ainsi, d’où nous viennent nos habitudes de préférence ou de rejet d’un aliment? Si la vie nous a incités à chan-
ger nos comportements, surtout pour le mieux, comment cela s’est-il passé? Peut-on en tirer des leçons nous
permettant de se défaire de mauvaises habitudes et d’en acquérir de nouvelles?
Enfin, devant un aliment nouveau qui ne soulève pas un plaisir immédiat, mais dont on sait qu’il est bénéfique
pour la santé, ne devrait-on pas penser à reformater consciemment notre circuit de récompense? En effet, il est
acquis qu’on peut faire évoluer nos gènes gustatifs — apprendre à apprécier un aliment, idéalement sain — en
consommant cet aliment régulièrement, surtout si on en varie la préparation (recette).
33
5.2 Mauvaises combinaisons alimentaires
Pour Shelton (op. cit.), pionnier dans le domaine, éviter de manger en même temps :
• Sucre et amidon (ex : pâtisserie, céréales sucrées…).
• Sucre et protéines (ex : pain et confiture). Protéines et acides (ex : tarte aux fruits acides).
• Protéines avec glucides/hydrates de carbone (ex : viande/œuf/fromage avec pain/pomme de terre).
• Deux protéines concentrées. Ex : lait et œuf, viande et œuf, viande et fromage, pain et fromage/viande, etc.
• Lait/produit laitier et sel.
D’ailleurs, pour Kelder5 qui a étudié le régime des lamas tibétains, on gagnerait à ne manger qu’un seul aliment
par repas : viande, féculents, fruits, légumes, voire fruits et légumes.
34
Aliments bénéfiques/neutres pour tous les groupes sanguins
Viandes Autruche – Dinde
Poissons Bar blanc – Barbotte jaune – Baudroie – Brochet – Morue – Carpe – Corégone – Doré jaune – Éperlan –
Espadon – Grand sébaste – Mahimahi – Maquereau – Perchaude – Perche – Perroquet – Requin – Sardine –
Saumon – Sébaste rosé – Thon – Tilapia – Vivaneau
Produits laitiers Ghee (beurre clarifié] – Fromages : Fêta, Chèvre, Fermier, Mozzarella. Presque tous pour le Groupe B
Œufs Poule (blanc, jaune)
Légumineuses Soya – Haricot (vert, mange-tout, à parchemin, blanc fin, northern)
Noix / graines Amande (noix, beurre, lait) – Lin – Grenoble – Macadamia – Noyer cendré – Pacane (noix et beurre)
Céréales Avoine (farine, son, gruau) – Riz (farine, son, grain blanc/brun/basmati, soufflé, crème, lait) – Épeautre (farine)
– Soya (farine) – Millet – Quinoa – Pain de céréales germées – Pain essénien (Manna) – Pain sans gluten
Légumes Ail – Algue – Asperge – Bette à carde – Betterave (racine, feuille) – Brocoli – Carotte – Céleri – Céleri-rave –
Champignon de couche – Chicorée frisée – Chou (rave, Bruxelles) – Courge (été, hiver), courgette – Cresson –
Crosse de fougère – Échalote – Épinard – Fenouil – Laitue – Navet – Oignon (blanc, jaune, rouge, vert,
espagnol) – Panais – Pissenlit – Petit pois (gourmand, mange-tout) – Pousse de bambou – Raifort – Rutabaga –
Varech vésiculeux
Fruits Ananas – Bleuet – Canneberge – Cerise – Citron – Datte – Figue (fraiche, déshydratée) – Fraise – Framboise –
Groseille à grappes (noires, rouges) – Lime – Melon (sauf miel) – Mûre (sauf noire et sauvage) – Nectarine –
Pamplemousse – Pastèque – Pêche – Poire – Pomme (fruit, jus, cidre) – Prune – Pruneau – Raisin
Huiles Amande – Foie de morue – Graine de cassis – Lin – Noix – Olive
Fines herbes / Aneth – Basilic – Cardamone – Cari – Caroube – Carvi – Cerfeuil – Ciboulette – Chocolat – Clou de girofle –
Épices Coriandre – Crème de tartre – Cumin – Estragon – Feuille de laurier – Gingembre – Marjolaine – Menthe
(poivrée, verte) – Moutarde sèche – Muscade – Origan – Paprika – Persil – Racine de réglisse – Romarin –
Safran – Sarriette – Sauge – Thym – Vanille
Condiments Levure (bière, boulangerie) – Moutarde (sans blé ni vinaigre) – Pectine de pomme – Sel de mer
Édulcorants Mélasse – Miel – Sirop d’érable – Sirop de riz – Sucre brun
Boissons Thé vert – Vin rouge
35
Recherche de l’équilibre
Le défi qui nous attend est d’équilibrer les apports nutritionnels avec nos besoins respectifs à chaque instant de
notre vie. Parfois, ce sont des symptômes physiques qui peuvent nous indiquer la direction à prendre. Les ta-
bleaux qui suivent permettent de faire le lien entre l’idéal, tel que recommandé par les nutritionnistes, et notre
senti, surtout lorsqu’on est confronté à un malaise ou à un manque d’énergie. (Sources : Shears (op. cit.), DK8)
Fer : Anémie, faiblesse, fatigue Foie de bœuf et de porc – Jaune d’œuf – Légume feuilles
(épinard) – Soja – Palourde – Moule – Huitre – Lentille et
haricot – Gingembre – Champignon
Zinc : Diarrhée, voies respiratoires, sous-nutrition, système Céréale complète – Fruits de mer – Viande rouge –
immunitaire, croissance Champignon
36
Carence en vitamines - Symptômes Meilleures sources
Liposolubles
A : Mauvaise vue, mauvaise ossification, maladie respiratoire, Oeuf – Poisson gras – Huile de poisson (morue, flétan, thon) –
infection, peau sèche Lait entier – Foie (surtout dinde) et rein – Germe de blé –
Graine de tournesol – Carotte – Avocat
D : Faible taux de calcium, mauvaise santé des os et rachitisme Oeuf – Poisson – Huile de poisson (flétan, morue) – Viande/
(enfant) foie – Lait entier – Soleil
E : Rare, surtout à long terme : troubles neurologiques Oeuf – Soya – Avocat – Cacahuète – Noisette et amande –
Huiles : soya, arachide, olive et tournesol – Germe de blé (et
huile de...) – Avocat – Thon
Oeuf (jaune) – Abat (foie, cervelle) – Lait – Légume vert –
K : Coagulation difficile, hémorragies, ecchymoses Tomate – Chou – Chou-fleur – Avocat – Fromage à pâte
molle – Beurre
Hydrosolubles (principales)
B1 : Mal de tête, irritabilité Levure de bière – Noix – Graine de tournesol – Huitre – Thon
– Oeuf – Légume – Soya – Germe de blé
B2 : Faiblesse et anémie Oeuf dur – Riz – Lait – Viande (foie, rognon) – Huitre et
poisson gras – Soya – Amande – Fromage à pâte molle
B3 : Difficulté à se concentrer, maux de tête, insomnie, Levure alimentaire – Cacahuète – Foie (veau, agneau) – Datte
anxiété, dépression, éruption cutanée, indigestion – Céréale entière – Légume feuilles – Graine – Poisson
B6 : Rigidité musculaire, anémie, insomnie, irritabilité, Foie – Poisson – Grain complet – Levure de bière – Son de riz –
difficulté à digérer les protéines Avoine – Germe de blé – Soya et noix – Banane
37
Principaux aliments à réaction alcaline et acide (basique) dans le corps humain
Précisons d’entrée de jeu trois éléments importants.
• Le pH devrait avoisiner idéalement 7.3-7.35 (pour le sang). À cet égard, une diète équilibrée devrait conte-
nir 20 % d’aliments à ‹ réaction rapide › ou excitants et 80 % d’aliments à ‹ réaction alcaline ›.
• Certains aliments sont classifiés différemment par les auteurs, sans faire toutefois l’objet d’un écart impor-
tant (au plus une catégorie). On trouve même des tableaux faisant la promotion d’une classe dite ‹ neutre ›,
c’est-à-dire regroupant les catégories ‹ moins alcalins › et ‹ moins acides ›.
• Ne pas confondre ‹ aliment acide › et ‹ aliment à réaction acide ›. Par exemple, un fruit acide tel un ananas
bien mûr provoque dans l’estomac une réaction alcaline.
Par ailleurs, combiner les sources de protéines durant le repas — viande, légumineuses, fromage — le rend
acidifiant tout en ralentissant la digestion.
38
Autres aliments ou comportements nocifs
• Produit cultivé avec pesticides/herbicides/hormones, transformé ou dénaturé, irradié ou récolté trop hâtive-
ment ou tardivement. Produit contenant des antioxydants synthétiques. Viande provenant d’élevage intensif.
• Mode de cuisson : grill, barbecue, friture (contenant profond) et micro-ondes. Nourriture trop cuite.
• Surconsommation de glucides à effet rapide (en angl. fast carbs), pauvres en nutriments. telle la farine blanche
à laquelle on ajoute sel et sucre (pour homogénéiser le goût), puis du gras (pour faciliter la mastication). Ces
mets — pizza, frites, hamburger… — génèrent une surconsommation de calories sans toutefois indiquer au
métabolisme un sentiment de satiété (ce qui survient normalement avec des glucides à digestion lente)9.
• La surconsommation de sucre serait liée au déclin cognitif au moment où l’âge avancé affecte la qualité de
vie10.
• Breuvage très froid ou très chaud. Eau pétillante (fatigue le foie, la rate et l’estomac). Café et alcool (ampli-
fient la déshydratation). Boisson énergisante.
Lorsque l’estomac est vide, l’assimilation de l’alcool se fait sans obstacle et les effets sont rapides. Le fait de
manger ne change rien pas plus que de danser ou courir. Le travail d’élimination de l’alcool par le foie (à
hauteur de 90%) ne peut être accéléré. Seul le temps est efficace11.
Bref, la thermorégulation de notre système a ses limites. Ainsi, il faut apprendre à s’hydrater convenablement —
les personnes âgées ressentent moins les effets de la soif, ce qui les amène facilement à la déshydratation — tout
en s’assurant de ne jamais boire en excès, ce qui amène une diminution du taux de sodium dans le sang. Ce phé-
nomène appelé ‹ hyponatrémie › ou hyperhydratation est aussi dommageable que la déshydratation. Toutefois,
mieux vaut (un peu) plus d’eau que moins.
39
5.7 Autres bénéfices d’une saine alimentation
Une recherche récente13 a permis d’observer une forte diminution de la quantité de pesticides* — insecticides,
herbicides, fongicides — dans l’urine de consommateurs de produits biologiques (diète complète) par rapport à
leur niveau avant la modification de leur alimentation. Des changements pour le moins spectaculaires auraient
même été constatés au bout de six jours seulement.
* Pour les détails sur les produits et les niveaux de concentration, se référer à l’article cité en référence.
Quoique ces résultats aient été obtenus à partir d’un échantillon limité, on a remarqué que les sujets — des fa-
milles, parents et enfants, vivant dans des régions différentes (USA) et présentant un profil racial différent —
avaient consommé une plus grande quantité de fruits et de légumes qui, lorsque cultivés biologiquement, con-
tiennent moins de pesticides.
Par ailleurs, une recension d’écrits14 sur les microbes semble démontrer l’efficacité des probiotiques, ces bacté-
ries naturellement présentes dans nos intestins et dans les aliments fermentés, comme les yaourts. De là l’utilité
d’entretenir soigneusement son microbiote (voir l’encadré ci-après) qui subit les effets de la prise de médica-
ments, de l’alimentation, de notre rang dans la fratrie, etc.
Bref, se nourrir adéquatement demeure le premier déterminant d’une saine gestion de son capital énergétique.
Cela concorde d’ailleurs avec les données démontrant que la façon de se nourrir a une plus grande incidence
sur la perte de poids que l’entraînement physique. Comme le souligne un expert15, « on perds du poids dans la
cuisine, on préserve sa santé au gym. »
Une excellente combinaison dans la mesure où l’on croit aux bienfaits de la prévention.
Suggestions alimentaires pour agir sur la diversité du microbiote : Mangez des aliments variés, des
aliments riches en nutriments et pauvres en calories. Consommez des probiotiques en quantité suffisante (par
exemple, les yaourts) et variez les souches. Les probiotiques sont en effet reconnus comme ayant des effets
préventifs et thérapeutiques chez les enfants souffrant de diarrhée et chez les adultes souffrant du syndrome
de l’intestin irritable.
Favorisez l'alimentation biologique, locale, crue et cuite à la vapeur, assaisonnée d'huile riche en oméga 3 et
pressée à froid. Évitez les aliments riches en sucre et en céréales, évitez toute les biscuiteries bio ou non et,
bien entendu, évitez les plats cuisinés.
Prévention : Évitez le plus possible les antibiotiques qui réduisent le patrimoine microbien. De toute façon,
plus on en consomme, moins ils sont efficaces.
Par ailleurs — un avis aux sportifs, surtout ceux de haut niveau — il semblerait que l'excès d'aliments riches
en énergie aurait tendance à réduire la diversité du microbiote, entraînant ainsi la création d'un cercle
vicieux de réduction de la diversité microbienne. De là l’importance d’une alimentation variée et équilibrée.
40
Préserver la jeunesse de son foie17
La bonne activité du cerveau, du coeur, des yeux, des os, des reins, de la glande thyroïde et même des organes
sexuels, sont sous la « dépendance dépurative » directe du foie. Cet organe — le plus gros du corps humain —
est néanmoins confronté de plus en plus à l’exposition à divers polluants ainsi qu’à un mode de vie parfois
déséquilibré et, surtout, à une nourriture souvent inappropriée.
Si le foie est le seul organe qui peut se régénérer, à l’instar d’un four autonettoyant, il est difficile de bien connaî-
tre son état, sauf lorsqu’il émet des signaux de détresse. Citons, par ordre relativement croissant de gravité : dé-
mangeaisons ou hypersensibilité de la peau, perte d’appétit, nausées, vomissements, douleurs abdominales,
perte de poids inexpliquée, rétention d’eau (jambes, chevilles, pieds enflés), fatigue persistante, faiblesse muscu-
laire, troubles de la mémoire et de l’élocution, désorientation, troubles de la conscience et du comportement,
problèmes de coordination, voire perte de conscience et coma.
Par ailleurs, les recherches montrent qu’un foie mal entretenu, c’est-à-dire trop gras, peut provoquer chez cer-
tains individus des problèmes tels que : surpoids, parfois morbide, diabète de type 2, maladie cardio-vasculaire,
syndrome de l’intestin irritable, maladie de Crohn et maladie coeliaque.
Parmi les facteurs de risque involontaires, on observe principalement :
• L’âge, surtout après 60 ans, tant pour les hommes que pour les femme.
• Le sexe. Le foie des femmes dégrade plus lentement les toxines présentes dans l’environnement et certains
médicaments. Idem pour l’alcool qui est plus concentré dans le sang de la femme que dans celui de l’homme
(à poids égal, pour la même quantité consommée dans le même laps de temps).
• Les antécédents familiaux (facteurs génétiques et comportementaux).
Parmi les principaux facteurs de risque volontaires, citons notamment : consommation irréfléchie d’alcool et de
sucre, surtout du fructose transformé, tabac, médicaments (surconsommation, mauvaise utilisation), stress, trou-
bles du sommeil, manque d’activité physique, pesticides et produits ménagers toxiques...
41
Fortifier ses organes internes18
Non seulement faut-il protéger son foie, mais également tous les organes liés à la digestion. Tout abus ou déséqui-
libre alimentaire peut provoquer des situations traumatisantes qui ne se révèlent souvent que trop tardivement.
En voici quelques unes parmi les plus connues ainsi que certains aliments à privilégier ou à éviter.
42
Résumé
Pour donner suite aux recommandations initiales d’éviter les mauvais aliments/comportements/combinaisons
alimentaires, prudence est de mise pour ne pas être confronté à des désordres internes tels que ceux décrits pré-
cédemment, tout en se protégeant de l’insidieux ‹ syndrome de l’intestin irritable ›. À cet égard, voici une réfé-
rence (parmi d’autres) pertinente, à savoir :
https://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/Dietes/Fiche.aspx?doc=syndrome_intestin_irritable_diete.
BREF, l’analyse des meilleures sources alimentaires pour éviter des carences nutritionnelles — vitamines, miné-
raux, oligoéléments, fibres, protéines... — et des perturbations au niveau des organes digestifs, ou si l’on veut de
l’hygiène interne, nous amène aux constats suivants :
• Il y a très peu de viande ou de gras animal au menu. Dans la viande, ce sont les abats qui sont les plus nutri-
tifs. Néanmoins, se rappeler que l’élevage des animaux (pour l’alimentation) utilise 83% des terres agricoles
pour ne fournir que 18% des calories que nous consommons19.
• Pour les bon gras, il faut privilégier les poissons sauvages, les huiles végétales le plus possible pressées à froid
et biologiques ainsi que les noix, en variant leurs sources.
• Il faut néanmoins faire preuve de curiosité pour se constituer un menu équilibré et adapté à ses besoins, tout
en privilégiant une alimentation plus alcalifiante qu’acidifiante.
• Il ne faut pas attendre d’avoir un malaise avant de réagir. Comme dit ce vieil adage, « Mieux vaut prévenir
que guérir. »
À cet égard, quelque soit l’angle sous lequel on étudie le lien ‹ énergie - nutrition ›, il importe de se questionner
en toute honnêteté :
• Nos présentes habitudes remontent-elles à notre éducation familiale? A-t-on évolué avec le temps?
• Qu’est-ce qui nous attire dans un mets : l’aspect santé, l’aspect plaisir seulement, le prêt-à-manger commer-
cial ou la facilité, le je-m’en-foutisme ou le faire-comme-les-autres...?
• Nos choix alimentaires sont-ils un reflet de notre personnalité, quelque part entre les axes ‹ conditionne-
ment/consommation › et ‹ autonomie/créativité ›?
• Quand on ne se sent pas bien — faiblesse, anémie, irritabilité, etc. — nous arrive-t-il de penser que l’origine
du problème est liée à ce qu’on a ingurgité et,ou à une mauvaise digestion (mauvais fonctionnement des or-
ganes internes lié à de mauvais comportements alimentaires)?
• Enfin, est-on persistant dans nos bonnes habitudes tout en évitant de se culpabiliser lorsqu’on en déroge à
l’occasion (fête...)?
43
Deuxième partie
L’énergie subtile
Cette partie nous permet de mieux saisir comment les mondes ayurvédique et taoïste entrevoient certains
aspects liés à l’énergie. Sont abordés principalement les étapes-chapitres suivants.
7. Vecteurs énergétiques
• Enveloppes énergétiques / Koshas
• Canaux d’énergie / Nadis et méridiens
• Centres énergétiques / Chakras (roues énergétiques), dan tien, fascias
• Attributs de la nature / Gunas
• Forces primaires / Vayus
8. Interactions
• Doshas — Nutrition
• Doshas — Yoga/postures
• Chakras — Yoga/postures
• Chakras — Ayurvéda/nutrition-jeûne
Ré
on
sil
ssi
ien
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Guna Autonomie
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Dosha Équilibre
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44
CHAPITRE 6
Doshas
Comme première incursion vers une plus grande autonomie énergétique, vient naturellement à l’esprit
le phénomène des DOSHAS, appelés ici ‹ profils ayurvédiques ou bio-énergétiques ›. Cette caractérisation
plusieurs fois millénaire concorde, dans un contexte actualisé, avec la première des trois ressources fonda-
mentales privilégiées par les entrepreneurs innovants, à savoir : « Qui je suis » (voir p. 3).
D’entrée de jeu, précisons que dosha signifie « ce qui provoque l’altération ou l’avarie ». En plus d’être res-
ponsables des processus physiologiques, les doshas ont de plus une implication psychologique au niveau du
tempérament et des émotions.
La compréhension de ces trois profils — VATA (air), PITTA (feu) et KAPHA (terre - eau) — permet de per-
sonnaliser les apports/interventions destinés à soutenir la vitalité et à minimiser les risques de maladie : ré-
gime alimentaire et plantes médicinales, exercices, postures de yoga, techniques de respiration et de médita-
tion, régularisation des habitudes de vie, cure de nettoyage (Pancha Karma...). Une description plus dé-
taillée fait l’objet du huitième chapitre.
Globalement
VATA est le véhicule qui facilite la circulation et le travail sous-tendant toute action.
PITTA est la force de transformation qui génère le changement et la nouveauté.
KAPHA est la force stabilisatrice qui supporte l’environnement, que ce soit la santé ou la maladie.
Règles importantes1 :
1. Il y a toujours interconnexion entre les trois doshas. Étant tous différents les uns des autres, nous som-
mes affectés à des degrés divers. Ainsi, la majorité des individus possèdent un dosha majeur, accompa-
gné d’un dosha mineur. Rarement rencontre-t-on quelqu’un doté d’un équilibre parfait entre les trois
doshas ou d’un dosha unique (se démarquant très largement des deux autres).
2. Un des principaux objectifs de santé vise, à travers nos actions et notre alimentation, à équilibrer ou à
éviter d’augmenter son dosha (majeur) : un excès continu tend à provoquer des malaises physiques ou
émotionnels (sujets abordés plus loin).
Précisons que le vent-VATA, la bile-PITTA et le mucus-KAPHA sont trois formes de toxines qui s’ac-
cumulent dans le corps, causant douleur et maladie.
Le vent provoque sècheresse, rigidité, nervosité et débilité.
La bile cause infection, inflammation, saignement et fièvre.
Le mucus cause congestion, œdème et obésité.
Voir le sommaire à la page suivante.
3. Les postures de yoga, avec leur effet d’apaisement, de relaxation et d’étirement, sont le principal exer-
cice physique pour équilibrer les doshas. Les postures aident à garder le corps et l’énergie en harmonie
en assurant une meilleure circulation du sang et de l’énergie-prana.
45
Sommaire VATA PITTA KAPHA
Élément Air Feu Eau
Siège Colon et gros intestin Petit intestin, foie, sang Estomac, poumons, tête
Organe sensoriel Ouïe et toucher Yeux Goût et odorat
Correspondance
Cerveau, système nerveux, énergie Métabolisme, digestion Sécrétion des muqueuses,
physique corporelle système lymphatique
Correspondance Adaptabilité, vitalité et sensibilité de Intelligence, raison, Cohésion, stabilité, calme
mentale l’esprit compréhension
Émotion positive Enthousiasme Courage Amour, émotion, sentiment
Émotion négative Peur Colère Dépendance, désir
Environnement Chaleur et humidité Fraicheur, ombre, eau Chaleur, lumière, vent, sècheresse
préféré
Couleur positive Or, rouge, orange, jaune, blanc Vert, bleu, pastel, blanc ou gris Or, rouge, orange, jaune
Lorsqu’en Constipation, inflammation génitale Gastrites, ulcères, troubles Rigidité articulaire, rétention
déséquilibre, et urinaire, fatigue chronique, colon hépatiques, du pancréas ou de d’eau, obésité, congestion des
possibilité de … irritable, ostéoporose la rate muqueuses
46
VATA PITTA KAPHA
Général
Activités Très actif, créatif, enthousiaste Modéré, je réfléchis avant d’agir Posé, je n’aime pas courir
Voix Plutôt faible ou rauque Assurée, parfois forte Profonde, timbre adéquat
Caractère Anxieux, nerveux, imprévisible Intelligence, courage, vitalité, Calme, stable, attachant, parfois
autocritique léthargique
Sommeil Léger, réveil hâtif Normal Long et profond
Soif Variable Excessive Légère
Pouls Rapide, irrégulier, faible Modéré, vigoureux, sautillant Profond, lent, régulier
Gestes Marche et agis rapidement Gestes réfléchis et précis Aime prendre mon temps
(accomplir des choses)
Langage Parle vite, bavard Précis et vigoureux, bon orateur Lent et monotone
Mémoire Rétention et oubli rapides Ciblée (ce qui me convient), mais Avec un certain délai, mais
permanente permanente
Actions Je suis spontané Je suis planificateur Je préfère suivre plutôt que
planifier
Prise de Indécis, je change souvent d’idée Je décide facilement et m’en tiens Je préfère refiler le problème à
décision à mes choix d’autres
Libido Forte Moyenne Sans problème
Force/ Faible, débute et arrête Normale, mais intolérance à la Forte, mais lent à débuter
endurance rapidement chaleur
Esprit Nerveux, je m’emballe Je deviens rapidement impatient Très calme, posé
rapidement
Rêves Fréquents, colorés Modérés, romantiques Peu fréquents, perturbés
Personnalité « Puis-je changer d’idée? » Soit ma façon d’agir, soit le néant Ne pas s’en faire
Tendances Craintif, anxieux, nerveux Coléreux, irritable, querelleur Calme, sentimental, attaché à…
émotionnelles
Tendances Hystérie, tremblements, anxiété Rage, tempérament extrême, Dépression, chagrin,
névrotiques accès de colère irresponsabilité
Finances Dépensier, pauvre Modéré, aime le luxe Économe
Climat préféré Chaud et humide Frais Chaud et sec
Sports Aime l’action Aime gagner Aime m’amuser
Passe-temps Arts (dessin, peinture, danse), Sports, politique, ce qui Nature, jardinage, lecture, tricot
voyage augmente l’adrénaline
Total des points
Interprétation
Le résultat le plus élevé est associé au dosha majeur. Si ce chiffre dépasse de loin les deux autres types, le dosha
est alors dit ‹ simple ›, soit : V, P ou K.
Par ailleurs, si le second chiffre se démarque du troisième sans être trop éloigné du premier, le dosha est alors
dit ‹ double ›, avec une composante majeure (résultat le plus élevé) et l’autre mineure (second résultat), soit :
VP, PV, VK, KV, PK ou KP.
Dans le cas où les trois chiffres sont identiques ou presque (plutôt rare), le dosha est alors dit ‹ triple › : VPK.
47
Les trois essences vitales : Prana, Tejas, Ojas
Clé du fonctionnement des doshas (VATA, PITTA, KAPHA), ces essences dites vitales sont une contrepartie sub-
tile contrôlant le fonctionnement psychophysique ordinaire. Lorsque orientées correctement, ces essences per-
mettent d’accroître notre potentiel spirituel tout en faisant la promotion de la santé, de la créativité et du bien
être, offrant ainsi un cadre de référence pour des pratiques avancées de yoga et de méditation. En effet, ces es-
sences ne sont pas seulement des forces associées au corps physique, mais aussi au corps subtil-astral (manifesta-
tion des émotions) et au corps causal (manifestation de la sagesse et de l’intellect).
Orientation :
Il est souhaitable d’avoir une base solide (Ojas) et de prendre le bon chemin (Tejas) si l’on désire cheminer har-
monieusement (Prana). Mais ces essences doivent être tenues en équilibre afin d’éluder les problèmes.
48
CHAPITRE 7
Vecteurs énergétiques
L’énergie est associée globalement au souffle, nommé ‹ prana › par les védistes (Inde), ‹ Chi ou Qi › par les
taoïstes (Chine). Ce souffle vital circule dans des canaux ou méridiens et est concentré à certains endroits
dont les principaux sont nommés Centres énergétiques ou ‹ chakras › par les védistes, ‹ dan tien › par les
taoïstes. Néanmoins, tous s’entendent à l’effet que l’énergie, qu’elle soit physique ou subtile, doit circuler de
façon fluide, harmonieuse et équilibrée.
49
Enveloppes énergétiques — Koshas
Dans l’univers védique, les koshas symbolisent des sphères dans lesquel-
les nous vivons et qui s’expriment du grossier (physique) vers le subtil,
chaque couche ou niveau d’expérience englobant toutes celles qu’elle
recouvre tout en vibrant à une fréquence supérieure :
- Annamaya/corps physique : dépendance (nourriture, eau, air).
- Pranamaya/énergie vitale : respiration, parole, digestion.
- Manomaya/mental : perception, conscience, intuition, émotion.
- Vijnanamaya/sagesse innée du corps (qui guide le mental).
- Anandamaya/bonheur, béatitude : amour, désir, aspiration.
Campbell1 précise que l’enveloppe mentale, tout en étant dirigée vers celles de la nourriture et du souffle, con-
cerne l’éthique, le bien et le mal, l’ombre et la lumière, la douleur et le plaisir, alors que l’enveloppe de la sagesse
sait qu’il y a autre chose avant : c’est le bonheur. En fait, nous sommes des êtres enracinés dans la jouissance (ka-
ma en sanskrit), autant mentale que physique.
Par ailleurs, selon certains spécialistes2 étudiant ‹ l’aura › ou champ d’énergie humaine, il y aurait une couche
associée à chacun des principaux chakras (voir p. 52). Ainsi, la première couche serait associée au premier cha-
kra (fonctions physiques et autonomie des fonctions organiques), la suivante au deuxième chakra, etc. Comme
le champ aurique est une émanation des chakras, ces couches agiraient ni plus ni moins comme un filtre éner-
gétique et une barrière de protection pour l’individu.
Il existerait donc, dans notre système d’énergie, des lieux spécifiques pour les sensations, les émotions, les pen-
sées, les souvenirs et les expériences non physiques. À cet égard, la compréhension du rapport entre nos symptô-
mes physiques et ces localisations aide à saisir la nature des différentes caractéristiques tant de la santé que de la
maladie (voir le tableau p. 53).
Néanmoins, on s’entend sur le fait que :
• Le mouvement entre les enveloppes se fait à l’aide de ‹ prana-énergie › dont on pourrait traduire la fonction
comme étant la position ‹ neutre › dans le fonctionnement d’une transmission manuelle (ex : voiture).
• Chaque couche est différenciée et représente une version expansive du Moi.
• Il existe un flux d’énergie vitale qui se manifeste tout au long du champ dans la moelle épinière, flux que
Brennan appelle le ‹ conducteur vertical d’énergie ›, version occidentale du Sushumna nadi (voir ci-après).
50
On observe généralement une prépondérance d’une narine sur l’autre lors de la respiration. Quand tout bai-
gne dans l’huile, ces périodes alternent à toutes les 90 minutes environ avec un bref instant de 2 à 3 minutes
où les deux narines fonctionnent simultanément de façon optimale.
Par ailleurs, il arrive que les canaux Pingala (soleil) et Ida (lune) ne fonctionnent pas efficacement, causant
éventuellement un déséquilibre au niveau du canal central ou astral Shushumna. En voici quelque symptômes
et leurs causes.
Soulignons que ces trois canaux s’entrecroisent au niveau des chakras (voir p. 51), ces centres psychiques où
s’accumule ‹ prana-énergie ›, et qui agissent à la fois comme transformateurs pour que cette énergie soit uti-
lisée par divers organes et parties du corps, et comme commutateurs pour éveiller les facultés supérieures et
les dimensions de la conscience.
NOTE : Pour assurer la cohérence et l’équilibre du système, Augier3 mentionne également le canal Carrefour
(Chong Mai) qui passe par le centre du périnée et le sommet du crâne, assurant la transformation et la
distribution du Chi et du sang, ainsi que le canal Ceinture (Dai Mai) qui passe par le tour de taille
tout en maintenant l’ensemble des méridiens en leur centre telle une ceinture.
51
7.3 Centres énergétiques
52
Agissant sur divers aspects de l’autoconscience, les chakras fonctionnent différemment pour des gens différents
et à des moments différents, étant corrélés à des phénomènes variés et à différents niveaux en fonction de :
a) Leur intégration chez chaque individu, différent de tous les autres.
b) Leur réaction au contact de l’énergie d’autres personnes.
Par ailleurs, il importe que les chakras fonctionnent efficacement (soient en équilibre) et qu’ils coopèrent pour
nous aider à atteindre notre propre équilibre. En effet, lorsque nous bloquons notre flux d’énergie, nous cessons
d’éprouver certaines sensations, créant ainsi des mares d’énergie stagnante dans notre système. Si celles-ci de-
meurent longtemps en place, elles provoquent des malaises ou maladies. Par exemple, un ego (le masque de la
conscience) surdimensionné (3e chakra, manifestation du pouvoir) — souvent lié à une perception erronée de ce
qu’est l’amour, synonyme de paix/partage/compassion (4e chakra) — peut entraîner un déséquilibre au niveau
du comportement sexuel (2e chakra), ce qui peut déboucher éventuellement sur des perturbations inconscientes
au niveau physique (1er chakra).
Tableau synthèse5
53
Le travail sur l’ouverture des chakras s’opère par l’entremise des intrants suivants :
• Pranayama / respiration (chapitre 2).
• Mantras : son, méditation (chapitre 4).
• Postures adaptées de yoga (chapitre 3) en lien avec son Dosha/profil bioénergétique (chapitre précédant) et
avec la qualité de son environnement physique, mental et émotionnel.
54
Quelques suggestions pour équilibrer ses chakras (suite) Yantras
Par ailleurs, afin de purifier, équilibrer et guérir les chakras, il importe de toujours revenir à la règle suivante :
À chaque inspiration, faire le plein d’énergie d’amour. À chaque expiration, évacuer les énergies toxiques.
Parmi les autres points importants sur lesquels insistent les taoïstes, men-
tionnons principalement :
• Le nombril — Shenjue — point d’origine de la vie (cordon ombilical)
ou pompe énergétique.
L’énergie produite est stockée dans la région du nombril (idem pour
les védistes); le corps s’y réfère automatiquement quand un organe a
besoin d’un supplément d’énergie. D’où la nécessité que les organes
digestifs baignent dans un état harmonieux et équilibré.
55
En lien avec les éléments illustrés dans le dessin ci-contre (voir p. 22) :
• Le centre de la main — Lao Gong — et celui de la plante des pieds : Yong
Quan. Pour s’ouvrir à un échange énergétique avec son environnement,
on tend les mains loin du corps pour les ramener ensuite, entraînant
l’énergie vers soi en la concentrant sur le point Lao Gong.
Rappelons que :
• Les pieds sont les fondations du corps — l’extension du premier chakra pour les védistes — qui nous relient à
la terre, nous permettant d’en absorber l’énergie Yin. C’est ce contact qui contribue notamment à l’enracine-
ment physique permettant de stocker le Chi.
• Le sommet de la tête nous relie au ciel et absorbe l’énergie positive Yang venant notamment du soleil.
• Comme chaque chose ou élément contient le Yin et le Yang, sa représentation n’est ni statique, ni équiva-
lente, mais est fonction d’un équilibre dynamique en perpétuelle mutation.
Chia8 rapporte que des chercheurs ont développé un instrument permettant de mesurer l’endroit où le cer-
veau dirige l’énergie. Ils ont notamment validé la perception, connue depuis des millénaires par les taoïstes,
d’un second cerveau lié à l’intestin (Tan Tien inférieur), soit le système nerveux entérique, qui pourrait
envoyer et recevoir des impulsions de même qu’enregistrer des expériences et répondre à des émotions.
56
Mentionnons, par ailleurs, que les émotions ne vont apparaître qu’au huitième mois de grossesse, au terme de
la formation de son organe principal, l’amygdale cérébelleuse, au centre du cerveau limbique de la tête.
C’est cette apparition tardive dans notre développement qui nous fait percevoir l’émotion comme grossière par
rapport à la sensation, jugée plus subtile. [Notons que le rôle des émotions a été abordé au point 2.7, p. 17].
À cet égard, on peut travailler à neutraliser nos émotions négatives (peur, colère...) en prenant conscience de nos
sensations — en libérant les fascias de leurs crispations, tensions, figements... — non seulement d’une façon géné-
rale, mais également juste avant ou au moment de la manifestation des dites émotions. Il n’est jamais trop tard.
Comme le rapporte Drouet (op. cit.), « en descendant dans la matrice-conscience des fascias, nous accédons à ces
informations sensorielles cachées nous révélant à nous-mêmes. »
D’où, naturellement, la suggestion de recourir à des techniques de < défigement > sensoriel : respiration (chapitre
2), pratiques corporelles (yoga…) abordées au chapitre 3, méditation (chapitre 4), alimentation saine (chapitre
5), harmonisation/équilibre (chapitre 9).
Notre bien-être psychologique dépend de l’équilibre entre les trois esprits suivants.
Il y a d’abord celui que l’on croit être, et qui n’est autre que notre ego. Il est différent de ce que l’on est
vraiment. Et c’est lors d’expériences émotionnellement intenses qu’une part de la vérité nous apparaît.
Celui que l’on est vraiment est le deuxième esprit, un esprit profond très lié à l’inconscient, qui correspond à
un territoire hors de la réalité et qui ne peut donc interagir directement avec le monde. […] Voilà pourquoi,
pour vivre plus intensément, « on a besoin des services de celui que l’on croit être, tout en restant conscient
qu’au fond de nous veille celui que l’on est véritablement. »
Enfin, le troisième esprit est celui que l’on prétend être — et dont on est souvent conscient — et qu’on
entretient à nos dépens. Ce sont tous les personnages qu’on interprète en fonction des milieux où on évolue.
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Gunas Propriétés
Sattva Conscience Esprit Inspiration Ciel Harmonie Pureté Responsabilité
Rajas Énergie Vie Expiration Atmosphère Agitation Ambiguïté Inconstance
Tamas Matière Corps Rétention Terre Inertie Immoralité Déni
Il importe de pouvoir identifier, en temps et lieu, ses états tamasiques [inertie menant parfois à la maladie et/
ou au déséquilibre émotionnel] afin de s’orienter graduellement vers des situations rajasiques [action positive]
avec, comme finalité, le désir d’oeuvrer dans un environnement sattvique [équilibre], puis de le transcender
(vers une meilleure connaissance de soi et de l’autre).
Passer de tamas à rajas Éliminer les blocages et la stagnation avec des gestes positifs; neutraliser les
dépendances et les mauvaises habitudes en recourant à la motivation, la volonté et
la persévérance. Éviter la nourriture tamasique*. Faire de l’exercice. Lire des textes
spirituels. Se fixer des buts et travailler à les atteindre.
Passer de rajas à sattva Combattre : agitation, gaspillage, revendications et agressivité, en mettant en jeu le
pardon, le calme, la paix et la non-violence. Suivre quotidiennement une routine
santé. Privilégier la nourriture sattvique**. Agir de façon désintéressée. Aider les
autres.
Développer un pur sattva Déployer : constance sur le plan spirituel, sang-froid comme état d’esprit,
dévouement et compassion comme trait naturel.
Exécuter des techniques avancées de Yoga et de méditation.
* Nourriture tamasique : Indigeste, lourde, altérée, avariée, énergivore (consomme plus d’énergie qu’elle en gé-
nère), aux effets dépressifs (alcool...), transformée commercialement, etc.
** Nourriture sattvique : Fruits, grains entiers, légumes, herbes et épices toniques (cannelle, gingembre), légumi-
neuses. noix, miel et, particulièrement en Inde, produits laitiers frais (le surplus que ne prennent pas les veaux
en lactation).
Note : Les cercles noirs sur le corps humain représentent les principaux chakras (voir p. 52).
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Nature mentale des gunas en lien avec les doshas
Au préalable, on gagne à préciser notre personnalité afin d’envisager plus d’harmonie dans notre vie. Voir la fi-
che d’identification de son profil doshique (p. 46).
Style de vie
Selon l’heure, le jour ou la saison, et quelque soit notre profil doshique, nous sommes souvent confrontés à des
choix variant entre confort et perturbation. Trouver et conserver un équilibre ‹ corps-esprit-émotions › qui
donne du sens n’est pas de tout repos. L’important est d’apprendre, au fil des expériences, à mieux se connaître
afin de prendre des décisions éclairées et de s’accepter tout en respectant les autres.
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7.4.2 Pancha Prana — Vayus
Cinq forces primaires — l’ensemble étant appelé ‹ pancha prana › — opèrent au niveau physique en tout temps,
permettant au corps d’assumer ses fonctions. Ces forces :
• S’expriment différemment, parfois simultanément, selon les parties du corps ;
• Permettent de maintenir l’équilibre entre le physique et le mental ;
• Agissent au niveau subtil, influençant et étant influencées par l’esprit et la conscience.
PRANA VAYU véhicule le combustible (cerveau, sens, cœur). Calme les doshas (au moyen de la prise de nutri-
ments par la bouche et les sens). Gouverne l’inspiration.
Aspect psychologique : Gouverne la réceptivité à l’inspiration mentale, aux sensations, aux émotions et aux
idées. Donne énergie et vitalité à l’esprit.
Par ailleurs [aspect négatif], produit des envies insatiables et des désirs pervers.
Aspect spirituel : Offre la motivation et l’aspiration adéquates pour notre développement spirituel.
UDANA VAYU gouverne l’énergie positive (et la parole) créée durant le processus et détermine le travail que
peut faire la machine (estomac, poumons, gorge).
Aspect psychologique : Fournit volonté, énergie mentale positive et force. Donne joie et enthousiasme et aide à
réveiller notre potentiel spirituel et créatif.
Par ailleurs [aspect négatif], provoque : orgueil, arrogance, inflation de la volonté, déracinement, désir de
s’élever trop haut et de perdre ses racines.
Aspect spirituel : Gouverne la croissance de notre conscience et élève l’énergie dans le ‹ Sushuma nadi › (canal
d’énergie au centre de la colonne vertébrale).
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VYANA VAYU fait circuler l’énergie vers les différents chantiers (poumons, cœur). Permet d’éliminer les toxines
par la peau (transpiration). Gouverne la circulation.
Aspect psychologique : Promeut la circulation mentale, la libre circulation des idées et des émotions. Donne la
compréhension, l’agilité et l’indépendance d’esprit.
Par ailleurs [aspect négatif], cause la séparation, la haine et l’aliénation de même que l’incapacité de s’unir et
de se concentrer sur ce qu’on fait. Expansion exagérée de ses énergies jusqu’au point de désintégration.
Aspect spirituel : Permet de purifier les nadis (circuits d’énergie), les gardant ouverts, propres et équilibrés. Per-
met l’expansion infinie de l’esprit.
SAMANA VAYU convertit le combustible en énergie (organes digestifs : petit intestin, foie, pancréas, estomac).
Accroit le feu (digestif), permettant d’équilibrer les doshas. Gouverne l’absorption d’oxygène.
Aspect psychologique : Facilite la digestion mentale. Nourrit et satisfait l’esprit. Permet la discrimination, la
concentration et l’équilibre. Unit esprit et cœur.
Par ailleurs [aspect négatif], suscite : attachement et jalousie, attitudes, croyances et émotions négatives.
Aspect spirituel : Crée la concentration de l’esprit menant à Samadhi (unir celui qui perçoit avec l’objet perçu).
APANA VAYU dégage les résidus venant du processus de conversion (reins, vessie, organes reproductifs). Gou-
verne l’expiration.
Aspect psychologique : Permet l’élimination des pensées et émotions négatives. Donne détachement et indiffé-
rence, devenant notre immunité mentale.
Par ailleurs [aspect négatif], provoque la peur et la dépression, coincés que nous sommes dans nos expérien-
ces non digérées qui nous ralentissent, causant rigidité et faiblesse.
Aspect spirituel : Nous protège des influences et des expériences négatives sur le chemin.
Le flux énergétique est à son summum lorsqu’on fait interagir, en équilibre, le corps, l’esprit et les émotions.
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CHAPITRE 8
Interactions
Pour mieux cibler nos objectifs individuels dans un contexte équilibré, il importe d’analyser quelques inter-
actions liées à certaines typologies vues précédemment.
1. Doshas — Yoga/postures
2. Chakras — Yoga/postures
3. Chakras — Ayurveda/nutrition-jeûne
4. Doshas — Nutrition
Mouvement ou stabilité
VATA Conserver des poses stables (Yin). Mouvements lents contrôlés avec respiration yogique.
PITTA Mouvements lents et faciles ou immobiles (Yin) s’il n’y a pas beaucoup de tension. Postures permettant
un laisser-aller.
KAPHA Mouvements intensifs (Yang) pour s’énergiser. Garder des positions stables mais exigeantes (sur la tête
ou debout si accompagné de respiration profonde).
Durée des postures
VATA Tenir la posture mais sans stress afin de développer la stabilité.
PITTA Tenir la posture aussi longtemps qu’il n’y a pas de tension ou de chaleur.
KAPHA Tenir la posture au-delà du confortable.
Respiration
VATA Respiration lente, régulière, profonde, consciente. Pour diminuer le dosha, inspirer par la narine
droite/expirer par la gauche le matin. Le contraire le soir venu.
PITTA Respirer par la bouche pour réduire la chaleur.
Pour diminuer le dosha, inspirer par la narine gauche et expirer par la droite.
KAPHA Respiration profonde et rapide (au niveau du thorax/Bhastrika).
Pour diminuer le dosha, inspirer par la narine droite et expirer par la gauche.
Défis afin de contrer ses tendances naturelles
VATA Demeurer immobile en développant une conscience de la posture plutôt que de succomber à son envie
d’action et de mouvements rapides.
PITTA Ne pas se surmener. Être gentil avec soi-même. Ne pas se donner d’objectifs de performance.
KAPHA Être actif et continuer la pratique longtemps après la durée prévue au départ.
Indices d’une pratique inadéquate
Tous Douleur, tension, blessure, agitation, indigestion.
VATA Raideur, anxiété, insomnie, constipation.
PITTA Tension, colère, irritabilité, fièvre.
KAPHA Léthargie, somnolence, tristesse, congestion.
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8.2 Yoga — Chakras
Sont présentées ici les grandes lignes pour permettre l’ouverture des chakras. La posture dite ‹ Salutation au so-
leil › ou Surya Namaskar est considérée pouvoir ouvrir tous les chakras.
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Ce qui nous amène à présenter la posture la plus simple pour favoriser l’équilibre, soit tout simplement ‹ se tenir
debout sur la plante des pieds (1er chakra) ›. On peut périodiquement soulever quelque peu les talons (photo) ou
les laisser sur le plancher, mais alors avec les 2/3 du poids sur la section plantaire, sans jamais oublier d’étirer la
colonne vers le haut.
Si l’on désire développer davantage sa concentration (6e chakra), on peut :
(1) joindre les pieds ensemble et fermer les yeux, puis (2) ramener les épaules
vers l’arrière et rentrer légèrement le bassin pour que les bras soient position-
nés dans l’axe des jambes. On se sent alors plus léger du fait que le corps est en
équilibre. Le fait de se concentrer ensuite sur sa respiration permet de générer
un sentiment de bien-être au niveau de la région cœur-poumon (4e chakra).
Cette position en équilibre peut devenir la référence pour entreprendre toute autre posture debout.
Pourquoi mettre ici l’emphase sur le jeûne? Tout simplement parce que le jeûne permet de ‹ briser le rythme ›
de l’ingestion de nourriture au même titre que la rétention du souffle pendant 1-2 secondes, ou plus, entre l’inspi-
ration et l’expiration (et vice versa). À cet égard, quelques précisions s’imposent.
1. Selon un expert1, le vrai danger de se priver entièrement de nourriture commence vers la quarantième jour-
née si on boit de l’eau, la vingtième si on s’en prive. Ceci vaut toutefois pour une personne adulte en santé.
2. Le fait de jeûner permet aux organes digestifs de se reposer, avec effet bénéfique sur le cœur, tout en faisant
baisser le taux d’inflammation de l’organisme. Il est néanmoins recommandé de boire de l’eau pour s’hydra-
ter et permettre d’accélérer l’élimination de toxines. Dans ce contexte, l’énergie du corps s’active au net-
toyage des cellules au lieu d’être utilisée à la digestion des aliments ingérés.
3. On peut faire de l’exercice de façon modérée, en fonction de la durée du jeûne.
4. On gagne à se préparer mentalement au jeûne et à le faire en toute conscience, sans pression externe. Au
début, il est suggéré de jeûner lors d’une période de relaxation, au moment où on brise le rythme dans un
autre domaine : vacances, journée hebdomadaire de repos, arrêt du tabac ou de l’alcool…
5. La durée idéale du jeûne? Commencer par un seul repas, idéalement le souper, mais après avoir pris un
dîner-déjeuner soutenant qui exclut toutefois tout stimulant : viande, sucre, café, alcool..., aliments qui favo-
risent la déshydratation. Un repas végétarien est souhaitable.
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6. Plus on expérimente, plus cela devient facile. Nos peurs s’envolent et on découvre que l’on a davantage
d’énergie après un jeûne. Il faut toutefois revenir à une nourriture saine et à des petites quantités espacées
(premier jour ou premier avant-midi). Il faut éviter de trop stimuler l’estomac après une période de repos.
7. Le retour à une ingestion normale contrôlée est la partie la plus difficile, mais la plus gratifiante. Quand on
y parvient, petit à petit avec l’expérience, cela représente une victoire de la volonté sur les sens.
8. Enfin, si on prend le temps d’être à l’écoute, toute période d’introspection durant un jeûne ouvre la voie à
une manifestation accrue de ses intuitions. C’est la période de grâce préalable à la sublimation.
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L’ayurveda reconnaît six goûts principaux : Piquant, acide, salé, amer, astringent et doux. Chacun de ces goûts
nous affecte différemment selon notre profil bio-énergétique (dosha).
Amer Air et éther Froid/1 P-, V+, K+ Amers : rhubarbe… Foie Rafraichissant,
Astringent Terre et air Froid/2 P-, V+, K- Glace, tanin, écorce Colon calmant vivant;
tissus plus fermes
Doux Terre et eau Froid/3 P-, V-, K+ Sucre, féculent Rate, pancréas
Pour une typologie très détaillée d’herbes et de leurs effets sur la santé, lire Frawley et Lad (op. cit.).
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Profil personnel
Dosha : ........... Bilan initial (0) Cible 1 Bilan 1 C2 B2 Cn Bn
Poids
Pouls
Tension artérielle
Respiration : durée du cycle
au repos
Pratique : durée, fréquence
Sommeil : durée, qualité
Comportements alimentaires :
horaire, régularité...
Alimentation prédominante :
végé, végan...
Carences nutritionnelles
Hydratation : type
Volume quotidien
Activité physique : type
Fréquence
Durée
Handicaps, maladies/malaises
chroniques...
Objectifs de vie
Degré d’autonomie
Degré de motivation
Persévérance
Capacité de résilience
Lâcher-prise
Autre...
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Troisième partie
L’énergie convergente
Il faut ici penser convergence dans son sens étymologique — signifiant avec — comme dans : conscience,
convivialité, concertation, collaboration, cohésion, même compétence, mais surtout consensus (harmonie).
Cette troisième et dernière partie nous permet d’aborder comment nos actes le plus possible conscients
peuvent nous aider à mieux gérer nos énergies dans un cadre d’harmonie et d’équilibre, cela autant avec le
monde qui nous entoure qu’avec soi-même. Le neuvième et dernier chapitre présente, dans l’ordre, les élé-
ments suivants :
1. Lois védiques pour l’harmonie totale
2. Écologie védique
3. Attitude yogique
4. Résilience
5. Lâcher prise
6. Compassion
7. Reconnaissance
8. Transcendance
9. Action de l’esprit Ré
on
sil
ssi
ien
pa
ce
om
Guna Autonomie
C
Dosha Équilibre
n
Son
tio
Lâcher prise
Re
Chakra
tra
lax
ati
on
consciente
Co
Mudra Rythme
Respiration Posture
Préparation
At Ayurveda - Nutrition
tit
ie
ud Autoguérison
og
e
ol
Éc
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CHAPITRE 9
Harmonisation — Équilibre
« L’équilibre harmonieux de notre être n’est possible que par l’intégration de toutes nos contradictions. »
S. Macneil1
Jusqu’ici, nous avons abordé des phénomènes énergétiques caractérisant notre mode de vie sous sa forme
primitive, soit : respirer, manger, bouger et s’exprimer (son-mantra), de même que certaines de leurs interac-
tions. À cela se greffent bien sûr des périodes de repos, voire de méditation, dans le sens de l’influence sub-
tile que représente la circulation de l’énergie sous l’angle notamment des sciences ayurvédiques et taoïstes.
Il importe néanmoins de pouvoir, de façon périodique, se recentrer sur quelques lois et principes de vie tout
en continuant à se percevo