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Fiche méthode : TRAVAUX PRÉPARATOIRES au Commentaire

littéraire
➢ Le travail préliminaire est identique à celui de la lecture linéaire : lecture du texte, examen
du paratexte, contextualisation (appartenance à un mouvement littéraire…) ; identification du
genre, du type et du registre du texte, des buts de l’auteur ; recherche d’idées directrices
➢ Une lecture linéaire (rapide) est essentielle : elle permet de faire apparaître les centres d’intérêt
du texte, ainsi que les procédés d’écriture.

Le commentaire suppose donc une lecture approfondie personnelle et organisée du texte.


Plusieurs lectures attentives sont conseillées. La lecture linéaire a pour but de mettre en évidence
l’originalité ou la singularité d’un texte littéraire dans son sujet, dans les intentions, les objectifs,
les buts de l’auteur et dans les moyens qu’il a utilisés pour atteindre son/ses but/s : genre littéraire,
procédés de style, registre.
L’analyse méthodique du texte consiste à observer :
➢ Le paratexte. Soyez attentif à la mention de l’auteur, à la date de composition de l’œuvre, à ce
qui vous est indiqué en italiques avant le texte. Ces indications peuvent vous être utiles pour
trouver des idées directrices mais aussi pour alimenter votre introduction. Elles donnent au texte
un contexte dans l’histoire littéraire (vous pouvez ainsi rattacher le texte à un mouvement littéraire
ou à un événement historique important) et dans l’œuvre même dont le texte est extrait
➢ Observer et interpréter la disposition typographique
➢ Analyser l’organisation du texte (plan, mouvement, progression)
➢ Déterminer les thèmes majeurs du texte
➢ Étudier l’énonciation : relevé des indices personnels (première et deuxième personne), des
marques de subjectivité (modalisateurs et évaluatifs), des indices spatiaux et temporels, des
apostrophes, des interrogations rhétoriques. Qui est le locuteur, l’énonciateur, c’est-à-dire celui
qui produit l’énoncé, le message ? S’agit-il d’un personnage ? S’agit-il de l’auteur ? Y a-t-il
plusieurs locuteurs ? Quelle est la situation d’énonciation ? Se demander si le texte est ancré dans
la situation d’énonciation (c’est-à-dire si le locuteur s’implique directement dans son texte, expose
sa pensée devant le destinataire souvent interpellé), ou s’il est coupé de la situation d’énonciation
(c’est-à-dire si le locuteur s’efface derrière les événements racontés, et ne s’adresse pas
directement à son destinataire)
➢ Étudier les formes de discours. L’énonciateur, le locuteur peut choisir la forme argumentative
(cette forme vise alors à obtenir l’adhésion de l’interlocuteur face à la thèse proposée ou rejetée),
la forme narrative (le narrateur raconte alors une histoire, c’est-à-dire une suite d’événements, et
il produit ainsi un récit), la forme descriptive (cette forme de discours vise à décrire un être, une
chose, un paysage c’est-à-dire à en présenter les caractéristiques), la forme explicative (il s’agit de
présenter, de façon ordonnée, des données objectives qui permettent d’informer le lecteur)
➢ Définir le genre du texte et étudier ses principaux traits d’écriture selon qu’il s’agit d’un poème,
d’une scène théâtrale, d’un essai…
➢ Identifier le ou les registres (multiples possibilités) et leurs traits caractéristiques : comique,
humoristique, ironique, parodique, burlesque, tragique, dramatique, épique, pathétique,
fantastique, lyrique, élégiaque, nostalgique, didactique, polémique, critique, satirique,
Autres qualifications : réaliste, pittoresque, fantaisiste, mystérieux, effrayant, inquiétant, tonique,
dynamique, animé, émouvant, apaisant, symbolique, allégorique, laudatif, oratoire, éloquent,
froid, glacial, grave, passionné, traditionnel, anticonformiste, provocateur, contestataire, juridique,
scientifique, philosophique, historique, psychologique, descriptif, féerique, bucolique…
Remarque : plusieurs registres peuvent apparaître successivement dans le même texte. Le choix
du registre d’un texte est fonction de l’effet qu’il cherche à produire sur le lecteur.
➢ Repérer et interpréter les choix lexicaux, grammaticaux et rhétoriques de l’auteur
➢ Étudier le rythme et les sonorités
➢ Quelle est l’époque à laquelle a été écrit le texte ? (3 possibilités)
Un texte peut faire partie d’une œuvre qui :
➢ Suit des règles précises (classicisme, symbolisme ...) correspondant à une école ou s’y oppose.
➢ Est très dépendante d’une époque dont elle exprime les préoccupations politiques, religieuses,
sociales, économiques, idéologiques ...
➢ Évoque un événement précis d’une époque précise
Il convient donc de bien posséder les mouvements littéraires : humanisme, baroque, classicisme,
philosophie des Lumières, romantisme, réalisme, naturalisme, symbolisme, surréalisme…
➢ Les buts de l’auteur
Informer, analyser, expliquer ; faire une synthèse, vulgariser, transmettre des informations avec
objectivité…
Argumenter : démontrer, convaincre, persuader, délibérer, débattre, critiquer, dénoncer, plaider...
Émouvoir, faire / rire, pleurer, rêver ; effrayer, dépayser, choquer, provoquer une émotion /
réaction (à préciser), créer le suspense…

Comment trouver des idées directrices


Il existe 2 méthodes pour trouver et définir des idées directrices de lecture
➢ L’une part du relevé des indices (lexicaux, syntaxiques, stylistique : champs lexicaux,
parallélismes, images…) et conduit à présenter la synthèse organisée des remarques faites sur le
texte. La démarche est donc la suivante : relevé-repérage puis synthèse
➢ L’autre part des impressions de lecture et de caractéristiques générales du texte pour composer
une sorte de « formule » du texte. De même la formule d’un texte est une expression brève qui,
partant de l’impression ressentie à la première lecture, précise – avec le moins de mots possibles
– les caractéristiques générales, les différents aspects du texte. La démarche est donc la suivante :
des impressions de lecture à la vérification.
Pour dégager la « formule » du texte, il suffit de croiser les informations suivantes : le genre du
texte (et son appartenance à un mouvement littéraire), le type de texte et le thème principal, le
registre du texte (ou la qualification du texte par des adjectifs qualifiant le texte : émouvant,
dramatique, tragique, fantastique...), les buts de l’auteur

Poser des questions aux termes de la « formule »


Posez, pour les termes essentiels de la « formule » des questions simples en variant leur
formulation. Ces questions vous invitent à vous interroger de façon précise sur le texte, permettent
de dégager les problématiques de votre commentaire, de définir les idées directrices de lecture et
servent de garde-fou. Exemple : d’où naît le pathétique du texte ?

Élaboration de la problématique
La lecture linéaire permet de relever des éléments marquants. Il convient ensuite de dresser le bilan
du travail d’analyse. Il s’agit ensuite de dégager une ligne directrice autour de laquelle on va
structurer les éléments majeurs que l’on a distingués : c’est la problématique, c’est-à-dire le
questionnement autour duquel va s’organiser tout le devoir, le problème que l’on pose en
introduction, et auquel le développement permettra de répondre.
Il s’agit, dans cette problématique, de mettre l’accent sur ce qui paraît contradictoire dans le texte :
par exemple, un apologue propose une histoire particulière et il prétend pourtant donner une leçon
de portée générale. Voici deux aspects contradictoires sur lesquels la problématique mettra
l’accent : « comment un texte qui raconte une anecdote particulière peut-il en même temps donner
une leçon à tous les hommes ? »
Comment à partir de cette problématique, dégager un plan ? Un commentaire est argumentatif et
doit se présenter comme un tout ordonné en fonction d’un raisonnement. Le plan se présente
comme une série d’étapes qui permettent de répondre à la question posée dans la problématique et
d’aboutir à la conclusion
Cette annonce du plan que l’on suivra au cours du développement (se contenter d’indiquer les
grands titres) peut rejoindre ou recouper la problématique.

Vérifier la pertinence des idées directrices


Attention : une idée directrice n’est pas un thème mais une thèse, un jugement porté sur ce qui
caractérise le texte et fait son intérêt.
Deux vérifications s’imposent :
➢ Vérifiez que le surlignage du texte fournit un nombre suffisant de références précises au texte
pour soutenir l’idée directrice ; sinon, celle-ci n’est pas exploitable
➢ Faire procéder mentalement l’idée directrice de l’expression « je veux montrer que… »
Supposons que l’une de vos parties soit « le personnage de Candide ». Vous ne pouvez dire : « je
veux montrer que le personnage de Candide » : l’idée directrice n’est donc pas pertinente car il n’y
a pas de visée démonstrative
Autre supposition : « Candide, une marionnette sans épaisseur ». Vous pouvez dire : « je veux
montrer que le personnage de Candide est une marionnette sans épaisseur : l’idée directrice est
pertinente

Erreurs à éviter :
➢ Ne pas confondre une idée directrice avec les indices qui servent à l’étayer : ce que vous
surlignez dans le texte n’est qu’une illustration pour soutenir la démonstration ; l’idée directrice
ne peut être surlignée puisqu’il s’agit d’une interprétation. Un aspect formel du texte (champ
lexical, figure de style…) ne peut constituer une idée directrice
➢ Ne jamais séparer le fond de la forme ; ne jamais relever un procédé de style sans indiquer en
même temps l’effet qu’il produit sur le lecteur ou l’idée qu’il soutient ? Donc ne pas commenter
le sens sans étudier la forme, n’étudiez pas la forme sans expliquer le sens.
➢ Ne procédez pas à un éparpillement de remarques ponctuelles sur le texte sans lien entre elles
et sans progression générale

ÉLABORATION DU PLAN
Le commentaire doit être organisé avec rigueur. Le plan du commentaire permet cette solidité ; il
s’agit de classer les fruits de l’analyse en grands ensembles d’éléments qui vont dans le même
sens, qui abordent le même thème et qui constituent les axes du commentaire et les parties du
développement. Ce plan doit donc permettre de rendre compte de l’organisation des centres
d’intérêt à l’intérieur du texte, de rendre compte de vos hypothèses de lecture.
Les parties sont elles-mêmes divisées en paragraphes. Le commentaire compte deux ou trois
parties divisées en 2 ou 3 paragraphes.
2 erreurs à éviter absolument :
➢ Le commentaire linéaire qui suivrait l’ordre du texte (ce n’est pas une explication linéaire !!!!)
➢ Le commentaire qui séparerait le fond et la forme
Établir une progression : vous devez hiérarchiser les différentes parties, suivre un fil conducteur,
choisir pour votre commentaire une progression du plus simple au plus complexe, du plus évident
au plus implicite (notamment pour les textes critiques, symboliques ou allégoriques, qui recourent
à l’implicite, au sous-entendu, à l’ironie)

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