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République 

Algérienne Démocratique et Populaire                    
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche 
Scientifique 
__ ___ _________________________________ 

Université Aboubakr Belkaid‐Tlemcen                                             
Faculté de Technologie                                                               
Département de Génie Civil                                                           
____________________________ 
  

Mémoire pour l’Obtention du Diplôme de Magister en Génie Civil                                                             
Option Civil Engineering Management 

Thème : 

MANAGEMENT D’UN SYSTEME DE SECURITE  
DANS LE BATIMENT 
 

Présenté et soutenu en décembre 2013 par   

Mr. CHIALI Nadir


 

Devant le jury composé de :  

Mr ALLAL Mohammed Amine      Professeur, Université de Tlemcen                                           Président 

Mr ZENDAGUI Djawad                   Maitre de conférences "A", Université de Tlemcen         Examinateur 

Mr BENYELLES Zoheir                    Maitre Assistant "A", Université de Tlemcen                     Examinateur 

Mr MEGNOUNIF Abdellatif          Professeur, Université de Tlemcen                                           Encadreur 

ANNEE UNIVERSITAIRE   2012 – 2013  
DEDICACES

Je dédie ce travail :

A la mémoire de mes grands-parents paternels.


A mes grands-parents maternels.
A mes très chers parents à qui je dois tout mon bonheur.
A ma femme Adila pour son soutien et sa patience.
A mes sœurs Amel et Esma.
A mon frère Chafik.
A mes beaux parents
A mes nièces et neveux Lamia, Linda, Rafik, Sirine, Fares.
A toute ma famille.
A tous mes amis.

Une pensée spéciale pour :


Ilhem, Akram, M. Abdeldjallil, T. Mohammed, H. fethi et enfin Z. Nawel.
Nadir
REMERCIEMENTS

Mes remerciements s’adressent particulièrement à monsieur A.MEGNOUNIF, qui est à


l’origine de ce travail, pour l’aide continue et efficace qu’il m’a apportée et d’avoir ainsi
permis la réalisation de ce projet.

Que monsieur M.A. ALLAL, trouve ici l’expression de ma profonde gratitude pour
l’honneur qu’il me fait en acceptant de présider le jury ce mémoire.

Mes reconnaissances vont également aux messieurs Z. BENYELLES & D. ZENDAGUI,


qui ont bien voulu honorer de leur présence le jury de ce mémoire.

Je tiens à exprimer ma reconnaissance envers tous mes professeurs qui au cours de mes
études, m’ont prodigué leurs enseignements, conseils et encouragements.
Que tous mes camarades de la promotion et le personnel du génie civil soient assurés de
toute ma sympathie.
Résumé

L’omniprésence du danger qui plane sur les établissements recevant du public et


des bâtiments oblige les ingénieurs et concepteurs à de plus d’ingéniosité dans la création
et la gestion de leurs sécurité. La sécurité de son habitat est une discipline qui a toujours
existée et suscité chez l’homme une grande réflexion et où se mêlent étroitement
différentes disciplines, d’où sa complexité et les différentes approches que l’on peut en
avoir.

Le présent travail concerne l’étude de l’approche managériale pour la gestion de la


sécurité dans un établissement recevant du public. Grace à un système de sécurité mis en
place, le manager en sécurité de l’édifice aura ainsi une aide pour lui faciliter la prise de
décision face au danger.

L’étude réalisée sera validée par différentes applications du système pour notre
pays. Les différents dangers traités s’appliqueront sur les établissements classés selon la
réglementation qui régit dans notre pays.

L’essentiel de l’étude concerne la création d’un système d’aide à la décision adapté


aux exigences des lois en vigueur dans les pays et aux besoins des occupants et usagers de
ces bâtiments. Ce qui permettra une meilleure analyse des situations à risque auxquelles
sera confronté le manager.

Mots-clés : Bâtiments, management, risque, sécurité, système.


‫‪ ‬ﻣﻠﺨﺺ‬

‫ﺑﺎﻧﺘﺸ ﺎر اﻟﺨﻄ ﺮ اﻟ ﺬي ﻳﺨ ﻴﻢ ﻋﻠ ﻲ اﻟﻤﺆﺳﺴ ﺎت اﻟﺘ ﻲ ﺗﺴ ﺘﻘﺒﻞ اﻟﺠﻤﻬ ﻮر واﻟﻤﺒ ﺎﻧﻲ اﻟﻌﺎﻣ ﺔ ‘‬


‫ﻳﺘﻄﻠﺐ ﻣﻦ اﻟﻤﺼﻤﻤﻴﻦ واﻟﻤﻬﻨﺪ ﺳﻴﻦ ﻣﺰﻳﺪ ﻣﻦ اﻟﺒﺎﻋﺔ وإدارةأﻣﻨﻬﺎ‪.‬‬

‫ﺳ ﻼﻣﺔ اﻟﺴ ﻜﻦ ه ﻮ اﻻﻧﻀ ﺒﺎط اﻟ ﺬي آ ﺎن داﺋﻤ ﺎ ﻣﻮﺟ ﻮدا وﺷ ﻜﻞ ﻋﻨ ﺪ اﻟﺒﺸ ﺮ ﺗﻔﻜﻴ ﺮا آﺒﻴ ﺮا‬
‫ﺣﻴ ﺚ ﺗ ﻨﻌﻜﺲ وﺗﺨ ﺘﻠﻂ ﻣﺨﺘﻠ ﻒ اﻟﺘﺨﺼﺼ ﺎت وﺑﺎﻟﺘ ﺎﻟﻲ ﺗﻌﻘﻴ ﺪهﺎ وﺗﻮاﺟ ﺪ أﺳ ﺎﻟﻴﺐ ﻣﺨﺘﻠﻔ ﺔ‬
‫اﻟﺘﻲ ﻳﻤﻜﻦ ﺗﺼﺪاهﺎ‪.‬‬

‫ﻳﺘﻌﻠ ﻖ ه ﺪا اﻟﻌﻤ ﻞ ﺑﺪراﺳ ﺔ ﻧﻬ ﺞ إدارة ﻟﺘﺴ ﻴﺮ اﻷﻣﻨﻔ ﻲ ﻣﺆﺳﺴ ﺔ ﻋﻤﻮﻣﻴ ﺔ‘ ﻣ ﻦ ﺧ ﻼل وﺿ ﻊ‬


‫ﻧﻈﺎم اﻣﻨﻲ ﻳﺴﻬﻞ ﻋﻠﻰ ﻣﺪﻳﺮ اﻣﻦ اﻟﻤﺒﻨﻰ أن ﻳﺄﺧﺬ ﻗﺮار ﻟﻤﻮاﺟﻬﺔ اﻟﺨﻄﺮ‪.‬‬

‫اﻟﺪراﺳ ﺔ اﻟﻤﻨﺠ ﺰة ﺳ ﻴﺘﻢ اﻟﺘﺤﻘ ﻖ ﻣ ﻦ ﺻ ﺤﺘﻬﺎ ﻣ ﻦ ﻗﺒ ﻞ اﻟﺘﻄﺒﻴﻘ ﺎت اﻟﻤﺨﺘﻠﻔ ﺔ ﻟﻨﻈ ﺎم ﺑﻠ ﺪﻧﺎ‪.‬‬


‫وﻣﺨﺘﻠﻔﺎﻷﺧﻄ ﺎر اﻟﻤﺪروﺳ ﺔ ﺗﻄﺒ ﻖ ﻋﻠ ﻲ اﻟﻤﺆﺳﺴ ﺎت اﻟﻤﺼ ﻨﻔﺔ ﻓ ﻲ ﻟ ﻮاﺋﺢ اﻟﺘ ﻲ ﺗﺤﻜ ﻢ‬
‫ﺑﻼدﻧﺎ‪.‬‬

‫وﻳﺘﻌﻠ ﻖ اﻟﺠ ﺰء اﻷآﺒ ﺮ ﻣ ﻦ ه ﺬﻩ اﻟﺪراﺳ ﺔ إﻧﺸ ﺎء ﻧﻈ ﺎم دﻋ ﻢ ﻗ ﺮار ﻳ ﺘﻼءم ﻣ ﻊ ﻣﺘﻄﻠﺒ ﺎت‬


‫اﻟﻘﻮاﻧﻴﻦ اﻟﻤﻌﻤﻮل ﺑﻬﺎ ﻓﻲ اﻟﺒﻼد واﺣﺘﻴﺎﺟﺎت ﻣﺴﺘﺨﺪﻣﻲ وﺷﺎﻏﻠﻲ هﺬﻩ اﻟﺒﻨﺎﻳﺎت ‪.‬‬

‫وهﺬا ﻣﺎ ﻳﺴﻤﺢ ﻟﺘﺤﻠﻴﻞ أﻓﻀﻞ ﻟﻠﺤﺎﻻت اﻟﺨﻄﻴﺮة اﻟﺘﻲ ﺗﻮاﺟﻪ اﻟﻤﺴﻴﺮ‪.‬‬

‫آﻠﻤﺎت اﻟﺒﺤﺚ‪ :‬اﻟﻤﺒﺎﻧﻲ‪ ،‬إدارة‪ ،‬اﻟﻤﺨﺎﻃﺮ‪ ،‬اﻟﺴﻼﻣﺔ‪ ،‬ﻧﻈﺎم‬


Abstract

It is admitted that risk occur frequently and could affect dramatically both structure
and people. Thus engineers must develop innovative strategy to enhance building as well as
people security. It is worth noting that reducing risk on structure has been of the main concern
of engineer during last decades since it involves many parameters and thus is very
complicated. In turn, this leads to many complex and different approaches.

This work aims at using the managerial approach to manage the security of a structure
receiving people. Through a security system which is developed, the manager who is in
charge of security will have the opportunity to take the right decision when facing problems.

The developed methodology is validated using several cases. These cases are
classified structures in the Algerian regulations code subjected to risks. For each case, a
rigorous decision making process is established and assessed to ensure that those risks will
not affects the structure. This process is of course in compatible with the regulations and code.

Keywords: Buildings, management, risk, safety, system.


TABLES DES MATIERES

Liste des figures


Liste des tableaux

Introduction……………………………………………………..…………………1

Chapitre 1. La sécurité dans le bâtiment………………………………….……..5

1.1 Introduction……………………………………………………………….…….5
1.2 La sécurité ……………………………………………………………….……..5
1.2.1 Explicitation du domaine……………………………………………..6
1.2.2 Caractéristiques du domaine de la sécurité ……………………………7
1.2.3 Les approches actuelles de la sécurité……………………………..…...9
1.3 La sécurité et la conception du bâtiment………………………………………12
1.3.1 La sécurité et les autres composantes…………………………………12
1.3.2 Problèmes liés à la pratique de la sécurité …………………………...13
1.4 Normes et règlements des ERP ……………………………………….………13
1.5 Normes Algérienne……………………………………………………………14
1.5.1 L'activité……………………………………………………………….…16
a/ Les Etablissements recevant publics E.R.P……………………………..16
b/ Bâtiment d’habitation B.H……………………………………………...17
c/ Les immeubles de grandes hauteurs I.G.H……………..………….……21
1.5.2. Sécurité anti-incendie……………………………………………………21
1.5.3. Sécurité des personnes…………………………………………………..22
1.5.4. Sécurité contre l’intrusion et le vandalisme……………………………..23
1.5.5. Sécurité dans l’entretien et la maintenance……………………………...23
1.6. Les normes en France…………………………………………………………24
1.6.1. Réglementation applicable……………………………………………..24
1.6.2. Réglementation spécifique……………………………………………..25
1.7. Conclusion………………………………………………………………...…..28

Chapitre 2 : Les systèmes d’aide à la décision………………………………….29

2.1 Introduction……………………………………………………………………29
2.2 Les systèmes d’information organisationnels (SI)……………………………30
2.3 Les Systèmes Interactifs d'Aide à la Décision (SIAD)……………………..…31
2.4 Les Systèmes experts (SE)………………………………………………...…..34
2.5 Les réseaux neuronaux (RN)…………………………………………………..37
2.6 Conclusion…………………………………………………………………….39

Chapitre 3 : Le système de sécurité………………………………………..……41

3.1 Introduction……………………………………………………………………41
3.2 Processus d’un Système…………………………………………………….…42
3.2.1. Identification du besoin…………………………………………………43
3.2.2. Analyse des exigences du système……………………………………..44
3.2.3. Analyse fonctionnelle …………………………………………………..44
3.3 Proposition d’une méthode de création du SIAD ……………………………..46
3.3.1 Liste des dangers majeurs……………………………………………….46
3.3.2 Élaboration des procédures d’urgence pour le SIAD……………………49
a/ Pour les incendies………………………………………………………...50
b/ Pour le risque lié au gaz (C02, CO, gaz explosif, ...)…………………….52
c/ Pour une coupure de courant……………………………………………..54
d/ Pour les accidents humains………………………………………………55
e/ Pour les catastrophes naturelles…………………….…………………….56
3.4 Proposition du fonctionnement du SIAD……………………………………...57
3.5 L’agencement des procédures…………………….………….…..…………....60
3.6 Conclusion…………………………………………………………………….62

Chapitre 4 : Intégration et évaluation du Système……………………..……...63

4.1 Introduction……………………………………………………………………63
4.2. Structure Du Programme ………………………………………..……………63
4.2.1. Les pages interactives constituant le SIAD………………...…….….…64
4.2.2 La page initiale d'installation………………………………..……..……64
4.2.3 Ergonomie d'affichage d'entrée et sortie des données pour les pages
dynamiques du SIAD……………………………………..…………...……65
a/ Page d'identification du danger…………………………………..………65
b/ Page solution qui donne la procédure d'urgence……………………....…68
4.3 L’évaluation du système………………………………………………………70
4.3.1 Les indicateurs d’impact ……………………………………………..…71
4.3.2 Les indicateurs d’activités ………………………………..………..……71
4.4 Examen et évaluation de la performance en matière de sécurité……...………71
4.5. Conclusion……………………………………………………………………73

Conclusions et recommandations………………………...……………...…..….74

REFERENCES

ANNEXES
Liste des Figures

Chapitre 1.
Figure 1.1 Bâtiments de1ere catégorie (direction générale de la protection civile) …………….17
Figure 1.2 Bâtiments de2eme catégorie (direction générale de la protection civile) ………..….18
Figure 1.3 Bâtiments de 2eme catégorie (direction générale de la protection civile)..………….18
Figure 1.4 Bâtiments de 3eme catégorie (direction générale de la protection civile) …………..19
Figure 1.5 Bâtiments de 4eme catégorie (direction générale de la protection civile) ……….….19

Chapitre 2.
Figure 2.1 Historique des SIAD………..…………………………………...…………………….31
Figure 2.2 Champs disciplinaires associés au SIAD………..…………………...……………….32
Figure 2.3 Architecture générale des SIAD………..………………………………….………….33
Figure 2.4 Schéma de principe d’un SIAD………..…………………………………..………….34
Figure 2.5 Questions liées à l’intention d’appliquer une technique nouvelle…………...……….35
Figure 2.6 Finalités de l'utilisateur et structure du système………..…………………………….35
Figure 2.7 Les retours arrière dans le système expert ………..………………………...……….37
Figure 2.8 Vue simplifiée d'un réseau artificiel de neurones………..……………………..…….38
Figure 2.9 Réseau de neurones avec rétroaction………..……………………………………….39

Chapitre 3.
Figure 3.1 Schéma de fonctionnement du SIAD……………………………………….……...….41
Figure 3.2 Analyse fonctionnelle du système sécurité……………………………………...….....45
Figure 3.3 procédure pour l’incendie……………………………………………….………...….50
Figure 3.4 procédure lié au gaz………………………………………………………….…...….52
Figure 3.5 procédure pour coupure de courant……………………………………………....….54
Figure 3.6 procédure pour les accidents humains…………………………………………….….55
Figure 3.7 Structure du domaine englobant la menace incendie……………………...……...….57
Figure 3.8 L'objet thématique…………………………………………………………...….....….57
Figure 3.9. Tâches de sécurité…………………………………………………………..….....….58
Figure 3.10 Schéma du fonctionnement de la cellule du SIAD ………………………….…...….58
Figure 3.11 Allocation des exigences………………………………………………….……...….59
Figure 3.12 Schéma d'agencement des procédures d'urgence dans la base de données……..….60
Figure 3.13 la table des lieux……………………………………………………..…………...….60
Figure 3.14 la table bâtiment……………………………………………................................….61
Figure 3.15 les relations entre les tables du système………………………….……………...….61

Chapitre 4.
Figure 4.1 la page d’identification……………………………………………………….…...….64
Figure 4.2 la page d’identification du type de bâtiments. ……………………………….…...….66
Figure 4.3 la page d’identification de la hauteur……………………………………………...….66
Figure 4.4 la page d’identification du type d’immeuble……………………………...……...….67
Figure 4.5 la page d’identification du lieu………………………………………………..…...….68
Figure 4.6 Plan d’intervention fournie par l’INRS…………………………………………....….69
Figure 4.7 la page d’identification du danger…………………………………………….…...….69
Figure 4.8 la page de la procédure affiché après exécution de la base de données…………...….70
Liste des Tableaux

Chapitre 1.

Tableau 1.1 Quelques méthodes probabilistes de sécurité……………………………………….…..9


Tableau .1.3 Quelques méthodes intuitives de sécurité………………….…………………………10
Tableau 1.4 Quelques méthodes intuitives de sécurité générale ………………………………..…10

Chapitre 2.
Tableau 2.1 Les niveaux dans un système expert………………………………………………..…36

Chapitre 3.
Tableau 3.1 Les dangers majeurs et leurs facteurs identificateurs …………………………..…48
N. Chiali Introduction

Introduction

La sécurité de son habitat est une discipline qui a toujours existée et suscitée chez
l’homme une grande réflexion et où se mêlent étroitement différentes disciplines, d’où sa
complexité et les différentes approches que l’on peut en avoir.

L’analyse de la sécurité des habitations a suscité beaucoup d’intérêt chez certains


auteurs. Divers travaux ont été menés afin de leurs apporter des réponses, notamment sur
les systèmes de management de l’incendie ou bien des systèmes de management de
sécurité pour les bâtiments intelligents. Ces études avaient pour but de mieux valoriser les
futures constructions par de nouvelles approches que ça soit au niveau de la modélisation
ou au niveau de l’analyse.

On a longtemps délaissé la sécurité des bâtiments ou d’autres établissements déjà


existants. Pour cette raison, plusieurs auteurs ont concentré leurs efforts sur l’évaluation du
risque et des dangers du bâtiment, parmi eux on peut citer Hopp en 2002, Grangjean 1994.

Dans ce cadre, l’évolution des besoins et des technologies engendrent des


constructions sans précédant par leurs fonctions et par leurs dimensions ce qui appellent les
ingénieurs de haut niveau à se poser des questions concernant la sécurité de ces édifices et
leurs occupants et la manière de les gérer. Le souci de l’ingénieur étant toujours la
recherche ou l’analyse précis de la sécurité. Pour cela une précision des paramètres
(occupants, matériaux, les dimensions, …) est exigée pour un management de son système.

1
N. Chiali Introduction

L’utilisation des méthodes d’aide à la décision et d’analyses du risque sont ainsi


nécessaires. Ces méthodes doivent être optimisées pour économiser le temps d’action du
manager et lui offrir les bonnes décisions en peu de temps.

La sécurité d'un bâtiment est un sujet controversé dès qu'il s'agit de savoir s'il est
simple ou complexe. Pour beaucoup de concepteurs de bâtiments, elle se résume à
l'application de quelques articles de la réglementation en vigueur. Ils en concluent que le
problème est simple. Pour d'autres, il faut savoir dans quelle mesure les dispositions prises
pour la sécurité sont justifiées par l'existence d'un risque réel. Cette façon de poser le
problème soulève plusieurs questions :

– Qu'est-ce que le risque ?


– Quel est l'ordre de grandeur du risque ?
– Quels sont les moyens de lutte ?
– Quelle est l'efficacité de ces moyens ?
– Quels types d'interactions existe-t-il entre ces moyens ?
– Quelles contraintes engendrent-ils pour les autres corps d'état du bâtiment ? Et vice
versa.
– Quel est l'impact de ces moyens sur l'enveloppe budgétaire ?

L'introduction serait incomplète si elle se bornait à l'évocation de la complexité du


phénomène physique. Il faut étendre le problème en y englobant les points de vue des
décideurs. Selon le type de décideur, le point de vue sur la sécurité varie : la collectivité et
le gouvernement focalisent leur attention sur la protection des personnes et de
l'environnement, tandis que les exploitants de bâtiments sont plus attentifs (sans négliger
les points précédents) à maintenir l'outil de travail opérationnel en minimisant les pertes de
biens, marchandises, bâtiments, quoi qu'il arrive. L'impact d'un incident s'évalue alors en
arrêt d'activité, en pertes de parts de marché, en pénalités de retard et non plus en nombre
de blessés ou de morts comme dans une approche de type « sécurité civile ».

Donc, en plus du problème des hommes directement menacés par le phénomène


physique, il y a celui du maître d'ouvrage ou du chef d'entreprise. Ce dernier est en effet
civilement responsable de toutes les atteintes d'un sinistre aux personnes, à ses biens
propres et aux biens des tiers [17]. C'est un problème qui ne peut être résolu ni par

2
N. Chiali Introduction

application de réglementation ni par l'assurance. Il ne lui reste que l'appui de la technique


pour prévenir et limiter les conséquences d'un éventuel sinistre.
Signalons, pour information, qu'il y a des cas où le bâtiment n'est pas soumis à la
réglementation et où le chef d'entreprise n'est pas assurable. Le besoin est alors tel que
certains maîtres d'ouvrage bien que non soumis à la réglementation préfèrent l'appliquer ou
s'en inspirer dans l'espoir de réduire le risque.

Compte tenu du fait que le maître d'ouvrage a des limites financières et que le
maître d’oeuvre est confronté à une multitude de parades possibles et qu'il est dans un
environnement pluridisciplinaire, nous nous trouvons devant un problème d'aide à la
décision classique. Seules les connaissances nécessaires à l'élaboration des choix
intéressants font la nouveauté. Mais la quantité de ces connaissances, leur éparpillement en
plusieurs disciplines, leur manque de formalisation augmente considérablement la
complexité du problème. Pour s'en sortir, il faudrait des techniques qui sortent de
l'ordinaire.

La technique des systèmes experts, discipline de l'intelligence artificielle, fait partie


de ces évolutions profondes de l'informatique qui permettent de s'attaquer à des problèmes
considérés jusqu'alors comme insolubles par l'homme et encore plus par la machine. On
peut dire que cette technique, encore en pleine évolution, crée un état d'esprit favorable à
l'audace modélisatrice. En ce sens, elle peut être vue comme un bon cadre de
représentation pour la résolution des problèmes. Or un problème bien représenté est à
moitié résolu [20].

Dans ce mémoire, nous faisons une nouvelle application de cette technique sur le
projet ambitieux du management pluridisciplinaire du risque de bâtiments.

Objectifs de l’étude

Les objectifs de cette étude est de proposer et manager un système efficace de


sécurité à l’intérieur d’un bâtiment (quelque soit le type) qui permet au responsable de la
sécurité de prendre les bonnes décisions et rapidement face à un danger. Les différentes
étapes de l’approche managérial seront appliquées en montrant l’importance de cette
approche pour chaque occupant du bâtiment.

3
N. Chiali Introduction

Pour atteindre nos objectifs, on a choisi de présenter le mémoire comme suit :

- après cette introduction, le chapitre 1 est consacré à la présentation d’une revue de


littérature existante dans le domaine de la sécurité et le management de la sécurité.
Un bref historique est donné pour la bonne compréhension des situations. on trouve
un état de différentes normes et règlements des établissements recevant du public
qui régissent dans notre pays relatifs à la sécurité des biens et des personnes face
aux dangers. Un comparatif aux normes françaises sera mis en évidence.

- Le chapitre 2 donne une présentation et une description des différents systèmes et


outils pour la prise de décision à prendre en considération pour la formulation et
l’élaboration de notre système. Ils auront un impact important sur les prises de
décision. Les systèmes d’aide à la décision sont la clé pour une bonne structure et
organisation des connaissances et des attributs d’un système.

- Le système de sécurité va occuper une grande place dans le chapitre 3. Le principe


d’élaboration d’un système d’aide à la décision sera présenté et détaillé par
l’analyse fonctionnelle.

- Pour compléter notre étude une intégration du système et des évaluations seront
abordées dans le chapitre 4. Cela permettra de voir comment le responsable de
sécurité prendra une décision grâce au système élaboré et ainsi d’améliorer le
système en matière de performance.

- Une conclusion générale rassemble toutes les conclusions importantes déduites de


cette étude et sur la base desquelles certaines recommandations importantes sont
données pour continuer ce travail.

4
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

CHAPITRE 1

La sécurité dans le bâtiment

1.1 Introduction
Avant toute proposition, il nous a paru nécessaire d'établir l'état de l'art en matière de
sécurité. Il s'agit de montrer brièvement ce que signifie le mot sécurité pour les professionnels du
domaine. Ensuite nous aborderons la question de l'importance de la sécurité pour le concepteur et
l'exploitant du bâtiment. Puis nous ferons un survol sur les méthodes, et les pratiques actuelles.

1.2 La sécurité

1.2.1 Explicitation du domaine


La sécurité est le plus souvent abordée par le biais du concept du risque. Mais le mot
risque n'a pas toujours la même signification pour tous les interlocuteurs. Ainsi d'après l'IFP
(Institut Français du Pétrole) tirée du [25]:

– le risque est la mesure du niveau de danger. C'est une grandeur à deux dimensions
associée à une phase précise de la vie d'un système. Il caractérise un événement redouté
d'une part par sa probabilité d'occurrence, d'autre part par le montant de la perte
consécutive, celle-ci étant un préjudice quantifié.

5
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

– le danger est une situation ou propriété d'un système ou de certains de ses composants
comportant les facteurs pouvant conduire à un événement indésirable potentiel avec des
effets immédiats ou différés.

D'autres définitions du risque peuvent être rencontrées [25] :


– Evénement dommageable, de réalisation certaine, mais à date inconnue.
– Les assureurs appellent risque la personne ou la chose placée sous la garantie de l'assurance.
– En assurance incendie, le mot risque est lié à la classification des murs extérieurs d'un bâtiment
suivant leur comportement au feu. Le 1er risque est < 2ème risque < 3ème risque.

Pour le Petit Robert, le risque est :


– Un danger éventuel plus ou moins prévisible ;
– Le fait de s'exposer à un danger. D'où l'expression « Prendre le risque ».

Ces définitions nous donnent une idée des problèmes de mésinterprétation qui peuvent
survenir dans une assemblée réunissant des professionnels du « Risque » (ou de la « Sécurité »).
Et ces assemblées ne sont pas rares, car plusieurs disciplines sont liées au mot risque :

– L'Analyse des risques comprend :


* L'identification des risques potentiels ;
* La détermination du critère de risque acceptable ;
* L'étude qualitative et/ou quantitative des causes des risques considérés ;
* Le calcul des conséquences associées à la survenance des risques en termes
d'atteintes à la vie humaine, à l'environnement, des pertes économiques ;
* La proposition d'amélioration à apporter sur les événements critiques mis en évidence
ou sur le système lui-même.

– La Maîtrise des risques


Si les risques identifiés et calculés ne satisfont pas aux critères de risques acceptables, des
actions coercitives doivent être effectuées pour prévenir les accidents (réduction de leur
fréquence), minimiser les conséquences des accidents (car ils auront lieu un jour).

6
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

– La Gestion des risques


La gestion des risques cherche à trouver la façon la plus rentable de protéger les
ressources d'une entreprise par rapport à un risque déterminé. Certains arguent même que mieux
gérer ses risques que le concurrent est un facteur de rentabilisation du coût de la sécurité.

L'assurance fait partie de la gestion des risques. Mais il ne suffit pas de s'assurer pour que
cette gestion soit efficace.

1.2.2 Caractéristiques du domaine de la sécurité dans le bâtiment


La résolution d'un problème de sécurité dans le bâtiment passe par l'estimation d'un
nombre important de paramètres relatifs à plusieurs aspects de la question. On peut citer :

– l'implantation du bâtiment,
– la stabilité du bâtiment,
– l'évacuation des personnes,
– le cloisonnement,
– la détection et l'alarme,
– l'extinction,
– le contrôle des entrées,
– l'étude des phénomènes thermophysiques,
– l'assurance ou plus généralement la stratégie de financement de la sécurité.

Chacun de ces champs fait l'objet d'investigations séparées. A cela il y a trois raisons.
Premièrement, les champs n'ont pas évolué en même temps. Le paragraphe précédent montre que
l'assurance était l'unique solution dans les premiers temps de la sécurité. Deuxièmement, les
champs qui font appel à la physique sont suffisamment complexes pour engendrer des spécialités.
La troisième raison est que le nombre de champs à considérer est trop grand pour qu'un seul
homme puisse les traiter tous avec finesse.

Les habitudes de travail nous montrent bien de multiples acteurs intervenant sur le même
objet avec les mêmes buts fondamentaux mais ayant des approches différentes. Dans certaines

7
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

circonstances, les solutions partielles ainsi générées peuvent se renforcer. Mais parfois elles
peuvent se contrarier mutuellement.

1.2.3 Les approches actuelles de la sécurité


Depuis les années 1960, diverses approches de la sécurité se sont développées, des plus
empiriques aux plus scientifiques. On peut classer ces approches en trois groupes de modèles
suivant les données et les connaissances utilisées et les résultats fournis : les déterministes, les
probabilistes, les intuitives.

Les modèles déterministes cherchent à donner une valeur quantitative des phénomènes
physiques [8,3] des connaissances théoriques établies (thermodynamique, thermique, chimie,
etc.). Les résultats sont des valeurs de diverses variables physiques.

Les modèles probabilistes donnent les probabilités d'occurrence de diverses quantités de


dommages [4,5]. Ils utilisent des probabilités de certains événements (succès/échec du
cloisonnement, naissance d'un incendie dans la vie du bâtiment, etc.). Le traitement des données
se fait essentiellement par les méthodes classiques de calcul des probabilités et des statistiques.
Les résultats sont des probabilités d'événements redoutés.

De nombreux modèles probabilistes peuvent être cités [6,4]. Nous les présentons par
auteurs ou organismes dans le tableau suivant (tab 1.1):

8
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

Auteurs Modèles probabilistes


THOR et SEDIN Méthode statistique pour l'aspect coût/bénéfice des moyens de
protection des bâtiments industriels.

FITZGERALD Etude probabiliste de la propagation d'un incendie à travers un


bâtiment.
NFPA (National Fire Plusieurs arbres de défaillances avec prise en compte du temps,
Protection Association) chaines de Markov modélisant le cheminement du feu dans un
espace d'états prédéfinis comme s'il était un phénomène sans
mémoire.

MORISHITA Modèle à états.


HOGNON Réseaux de Pétri temporisés en simulation de Monte-Carlo

BECK Modèle d'états et de transitions sur l'efficacité de la sécurité des


personnes et les pertes monétaires.
WILLIAMSON Modèle couplant des approches déterministes à des approches
probabilistes.
BALDWIN Méthode statistique pour la détermination de l'optimum
économique de résistance au feu.
RAMACHANDRAN Modèles simplifiés de propagation du feu.
LING modèle de propagation par graphe valué pour la détermination du
chemin le plus probable de connexion d'un point cible du bâtiment

GSA (General Services Arbre de défaillances sans prise en compte du temps.


Administration)

Tableau 1.1 Quelques méthodes probabilistes de sécurité [6, 4]

Les modèles intuitifs sont ceux qu'il est difficile de classer dans les deux premiers
groupes. On peut dire qu'ils sont semi-probabilistes, car ils cherchent tous à nous indiquer dans
quelle mesure un incendie aura lieu dans la vie du bâtiment. Pour y arriver, ils prennent en
compte une liste plus ou moins étendue des événements susceptibles d'engendrer ou d'aggraver
l’incident. Ces événements sont souvent évalués à partir d'informations statistiques. Mais ces
méthodes n'indiquent pas de fréquences d'événements. Les méthodes de calculs utilisées ne sont
pas toujours théoriquement établies (d'où la dénomination d'intuitif).
Les modèles (ou méthodes) intuitifs sont nombreux. Citons-en quelques-uns pour
information.

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N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

Méthodes Description
DELPHI Méthode de collecte d'avis d'experts avec traitement statistiques
des réponses et feedback
GRETENER Détermine le risque incendie en distinguant personnes et biens.
L'impact des mesures de prévention et de protection est pris en
compte.

SIA Adaptation de la méthode GRETENER


ERIC Informatisation de la méthode GRETENER
MALHOTRA Méthode de cotations calculant un niveau de dangerosité en
utilisant des paramètres macroscopiques (activité, occupation,
etc.).

NELSON méthode à cotations.


MOSAR (Méthode Méthode qualitative opérant par confirmation de sources de
Organisée Systémique dangers théoriques aux sources réelles de danger relevées sur une
d’Analyser des Risques) installation. Elle fait appel à d'autres méthodes (arbres de
défaillances, SADT…) pour l'appréciation des dangers.

Tableau .1.2 Quelques méthodes intuitives de sécurité [25]

Rappelons qu'il existe d'autres méthodes intuitives dont le domaine d'application englobe
la sécurité incendie :

Méthodes Description
MARION Sécurité informatique : méthode de cotations avec bases statiques

AROME Extension de MARION aux risques généraux de l'entreprise.

MELISA Sécurité informatique : méthode de cotations avec bases propres aux


sentiments de l'utilisateur

Tableau 1.3 Quelques méthodes intuitives de sécurité générale [25]

Il existe des méthodes non spécifiques à l'incendie mais qui ont été utilisées dans ce
domaine. Il s'agit notamment de :
– Méthodes de simulation (Monte-Carlo) ;
– Méthodes de sûreté des systèmes ou de fiabilité prévisionnelle telles que :

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N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

. BDF : Diagramme Bloc de Fiabilité,


. AdD : Arbre de Défaillance,
. AdE : Arbre d'Événements,
. CdM : Chaînes de MARKOV,
. AMDEC : Analyse des modes de défaillances, de leurs effets et de leur criticité.
. APR : Analyse Préliminaire des Risques.
. HAZOP :HAZard and Operability studies.

Une autre façon de juger les méthodes actuelles concerne la modélisation de l'objet
bâtiment. Elle peut être holistique ou atomistique.

Les modèles holistiques utilisent un nombre restreint de paramètres pour décrire l'objet.
La manipulation de ces paramètres est censée rendre compte des phénomènes globaux.
Comme exemples de paramètres globaux on peut citer le nombre de niveaux, la hauteur, la
longueur, la largeur d'un bâtiment. Les méthodes GRETENER, AROME et d'une manière
générale les méthodes intuitives utilisent une représentation holistique du bâtiment.

Les modèles atomistiques utilisent le concept d'organes dont la structure et le


comportement sont décrits par des paramètres propres. L'agrégation des comportements
individuels des organes est censée rendre compte du comportement global. Les modèles de LING
et de HOGNON [6] ont une représentation atomistique du bâtiment. Il est vrai que bon nombre
des autres modèles utilisent aussi des concepts de locaux, mais ces derniers n'existent pas dans le
modèle en tant qu'entités individualisées dont les relations avec les autres sont connues. Cela est
laissé à l'utilisateur qui devra, s'il le faut, appliquer le modèle sur chaque individu.

Les conclusions que l'on peut tirer de ce panorama des méthodes et modèles sont de trois
ordres : le champ couvert, les connaissances utilisées et le cadre d'utilisation. Très peu d'entre
eux prennent en compte les moyens de prévention destinés à réduire à la fois la fréquence des
incidents et leurs conséquences. Alors qu'il s'agit de moyens qui n'augmentent pas de beaucoup
les dépenses de sécurité, car il s'agit pour une grande part d'organisation humaine. Quelques

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N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

modèles, les intuitifs surtout, essayent de nous dire dans quelle mesure un événement est à
craindre. Ce qui est tout à fait logique avant de commencer à appliquer des mesures.

Du point de vue des connaissances utilisées, nous constatons un vif besoin de tenir
compte de l'aspect aléatoire de l'événement. Malheureusement, l'indisponibilité des probabilités
des événements de base constitue la pierre d'achoppement des modèles probabilistes. On a donc
souvent recours à des estimations d'experts ou à des techniques de cotation pour palier le fait
d'utiliser des données statistiques sur un cas particulier (cf. méthode MARION [14], modèle de
NELSON [1).

1.3 La sécurité et la conception du bâtiment

1.3.1 La sécurité et les autres composantes


Dans le processus de conception d'un bâtiment, trois fonctions principales sont
considérées [18] :
– Architecture : qualité architecturale en fonction des possibilités techniques et économiques ;
– Technique : solutions techniques répondant à l'architecture et aux possibilités économiques ;
– Economique : coût en fonction des données économiques, architecturales et techniques.

Les composantes de la fonction technique qui prennent le plus du temps des concepteurs
sont traditionnellement : la thermique, la structure, l'acoustique, l'éclairage. La sécurité n'est pas
considérée comme une composante à part entière. Elle est plutôt ventilée comme une contrainte
sur les autres composantes, surtout dans un souci de conformité réglementaire.
Le système bâtiment est censé :
– Protéger ses utilisateurs du milieu extérieur, des atteintes d'ordres divers (climat,
environnement, géologie, psychologie). Dans cette optique, il ne doit pas devenir un piège mortel
– Offrir un cadre propice à des activités récréatives ou lucratives. Donc il ne doit pas, en tant que
milieu intérieur, mettre ces activités en péril.

Ce sont là, des raisons suffisantes pour considérer la sécurité comme une composante de
la fonction technique du bâtiment et non comme une contrainte. La difficulté d'intégration de la
sécurité dans le processus de conception du bâtiment a trois causes.
12
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

Premièrement, il y a un problème pratique. Comme nous l'avons montré, il ne s'agit pas


d'un domaine homogène. Sa pratique requiert des approches pluridisciplinaires. Deuxième raison,
les approches globales dans la conception du bâtiment sont difficiles par manque d'outils adaptés.
Les efforts en ce sens sont encore au niveau de la recherche. Cela s'explique par le fait que ce
sont, comme nous l'avons signalé, les composantes qui occupent le plus les concepteurs
traditionnellement. Exemple la compacité de l'architecture, le nombre de niveaux, la disposition
des portes, les surplombs ont une influence directe sur la sécurité des personnes en cas d'incendie
; la stabilité au feu et le cloisonnement font partie de la composante structure et influencent la
sécurité des biens et des personnes en cas d'incendie. La troisième raison qui rend difficile
l'intégration de la sécurité dans le processus de conception tient au fait qu'elle ne concerne pas
que le système bâtiment. La sécurité admet l'entreprise comme autre objet thématique. Elle peut
donc entraîner le concepteur à considérer d'autres bâtiments que celui qui est à l'étude. Le cas se
produit si l'on considère des pertes indirectes liées à une activité située sur un autre site mais qui
dépend d'une activité menée dans le bâtiment à l'étude.

1.3.2 Problèmes liés à la pratique de la sécurité


Les études de sécurité ont lieu le plus souvent lorsque le bâtiment est déjà construit et plus
rarement en phase d'avant projet détaillé (APD). Dans les deux cas, les intervenants travaillent
seuls. Du fait de ces approches non concertées, on arrive à des solutions qui peuvent créer une
illusion de sécurité pour plusieurs raisons, l’incompatibilité avec le vécu normal du bâtiment et
l’absence de coordination des techniques.

Les approches mono-disciplinaires jouent contre la mise en place de solutions optimisées.


Celles-ci prennent mieux en compte les interactions concurrentielles entre composantes
techniques.

1.4 Normes et règlements des bâtiments

Nous devons plus que jamais savoir anticiper les incidents et mieux informer sur les
risques, pour assurer une meilleure sécurité des personnes qui vivent et travaillent dans les
établissements.

13
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

Il incombe aux chefs d’établissement et aux gestionnaires d’élaborer et de mettre en place


une démarche globale de prévention fondée sur l’évaluation de la sécurité, la tenue à jour des
documents et des registres, l’entretien et la maintenance des appareils et des outils et la formation
des acteurs.
Normalement, un bâtiment doit fournir une sécurité bien indiquée sans le besoin d’aucun
garde de sécurité. Néanmoins, le responsable de la protection et du bien être des occupants doit
régler le danger, avertir les secours et aider au mieux pour protéger ses occupants. La structure
doit pouvoir garder son intégrité durant un incendie par exemple, tout en assurant un refuge ou
une évacuation du public. Les voies de secours et sorties doivent toujours restées dégagées.
Afin que le responsable sécurité gère au mieux le risque ou le danger, il doit s’appuyer sur
les normes et les réglementations en vigueur dans son pays qui s’y affaire à la sécurité des biens
et des occupants.

1.5 Normes Algériennes


La législation algérienne sur la protection incendie est de "standard international", ont
affirmé des experts étrangers lors d'une rencontre professionnelle sur thème "Sécurité et
développement durable". "Les critères législatifs en Algérie sont au même niveau des exigences
relatives à la sécurité des constructions normalisées dans les pays les plus développés", ont
estimé ces spécialistes en présentant des exposés sur de nouvelles technologies dans ce domaine.
La lutte contre la propagation des flammes et des fumées constitue la vocation essentielle des
nouveaux produits actuellement appliqués en Algérie à travers différents établissements recevant
du public (ERP) et immeubles de grande hauteur (IGH) [1].
Les différentes lois, textes et règlements qui régissent notre sécurité dans les bâtiments
dans notre pays peuvent se résumer comme suit :

• Ordonnance N°74-4 du 20 février 1976 relative aux règles applicables en matière de sécurité
contre les risques d’incendie et de panique et à la création de commissions de prévention et de
protection civile
• Décret N° 76-35 du 20 de février 1976 relatif à la protection contre les risques d’incendie et de
panique dans les immeubles de grande hauteur.

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N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

• Décret N° 76-36 du 20 de février 1976 relatif à la protection contre les risques d’incendie et de
panique dans les établissements recevant du public
• Arrêté N° 00159 du 15 juillet 1976 portant approbation du règlement de sécurité contre les
risques d’incendie et de panique dans les immeubles de grande hauteur
• Arrêté N° 007/DGPC/DAO/SDSR du 13 mars 1977 portant approbation du règlement de
sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public
• Les règles générales d’aménagement, d’urbanisme et de construction.
• Les règles parasismiques RPA 99, version 2003.
• Les règles applicables en matière de sécurité contre les risques d'incendie et de panique.
• Les règles applicables pour l'accessibilité des lieux aux handicapés.
• Loi n ° 04-20 du 13 Dhou El Kaada 1425 correspondant au 25 décembre 2004 relative à la
prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement
durable.
• Décret exécutif n° 06-198 du 4 Joumada El Oula 1427 correspondant au 31 mai 2006
définissant la réglementation applicable aux établissements classés pour la protection de
l'environnement.
• Décret exécutif n° 07-144 du 2 Joumada El Oula 1428 correspondant au 19 mai 2007 fixant la
nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement.
• Décret exécutif n ° 09-335 de l’Aouel Dhou El Kaada 1430 correspondant au 20 octobre 2009
fixant les modalités d'élaboration et de mise en œuvre des plans internes d'intervention par les
exploitants des installations industrielles.
• Décret exécutif n° 09-399 du 12 Dhou El Hidja 1430 correspondant au 29 novembre 2009
définissant les instruments de prévision des crues.
• Arrêté interministériel du 17 Dhou El Kaada 1431 correspondant au 25 octobre 2010 fixant le
canevas relatif à l'élaboration du plan interne d'intervention.
• Canevas-PII relatif à l'élaboration du plan interne d'intervention.

A partir de là on peut tirer les principaux enseignements et recommandations qu’on doit


appliquer sur le terrain

15
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

1.5.1 L'activité

Par définition, la prévention algérienne vise suivant toute logique à assurer la sécurité des
usagers, de permettre l'intervention des secours et limiter les risques de l'extension du sinistre tel
le feu, la fumée ... .L’activité du bâtiment, elle est systématiquement présente dans les études.
Elle est associée au secteur d'activité dans lequel on classe le bâtiment. Une typologie des
bâtiments en dénombre trois grands secteurs :
- bâtiments résidentiels,
- bâtiments tertiaires,
- bâtiments industriels.

Et dans la prévention et la protection contre les catastrophes, il y a aussi un classement


distinguant les types de bâtiment, il fait surtout une distinction pour l'application des diverses
réglementations existantes et par conséquent, le classement est plus simple et condensée.

a/ Les Etablissements recevant publics E.R.P

Un établissement recevant du public (E. R. P) est un bâtiment, un local, une enceinte, dans
lequel des personnes sont admises soit librement, soit moyennant une rétribution ou une
participation quelconque ou dans lequel sont tenues des réunions ouvertes à tout venant ou sur
invitations, payantes ou non. Il faut savoir que selon les :

• Décret N° 76-36 du 20 de février 1976 relatif à la protection contre les risques d’incendie et de
panique dans les établissements recevant du public

Les ERP sont classés en cinq catégories selon leur effectif habituel :
1ère catégorie : plus de 1500 personnes.
2ème catégorie : de 701 à 1500 personnes.
3ème catégorie : de 301 à 700 personnes.
4ème catégorie : inférieur à 300 personnes.
5ème catégorie > à 19 personnes.

16
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

b/ Bâtiment d’habitation B.H

• Décret N° 76-35 du 20 de février 1976 relatif à la protection contre les risques d’incendie et de
panique dans les immeubles de grande hauteur.

Constituent des bâtiments d’habitation, tous les bâtiments dont le plancher bas du
logement le plus haut est situé à moins de 50 mètres au-dessus du sol utilement accessible aux
engins de secours et de lutte contre l’incendie.

Les bâtiments d’habitation peuvent être classés en 04 grandes familles comme suit :

1ère Catégorie

Figure 1.1 Bâtiments de1ere catégorie (direction générale de la protection civile


D.G.P.C)

Sont classés en première famille, les habitations individuelles à un étage sur rez-de-
chaussée groupées en bande, lorsque les structures de chaque habitation concourant à la stabilité
du bâtiment sont indépendantes de celles de l'habitation contiguë.

17
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

2ème Catégorie

Figure 1.2 Bâtiments de2eme catégorie, habitations individuelles


(Direction générale de la protection civile D.G.P.C)

Figure 1.3 Bâtiments de 2eme catégorie, habitations collectives


(Direction générale de la protection civile D.G.P.C)

Les habitations collectives comportant au plus 3 étages sur rez-de-chaussée sont classées
en 2ème famille quelle que soit la hauteur du plancher bas du logement le plus haut par rapport
au sol, c'est un allègement sensible de la règlementation. Le seuil de 8 mètres lié à la hauteur de
l'échelle à coulisse disparaît, mais il est exigé d'encloisonner l'escalier si le plancher bas du
logement le plus haut est situé à 8 mètres du sol (mesure d'autoprotection de l'immeuble).

18
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

3ème Catégorie : H ≤ 28m

Figure 1.4 Bâtiments de 3eme catégorie (direction générale de la protection civile


D.G.P.C)

Habitations collectives dont le nombre d'étage est supérieur à (R+3) mais dont le plancher
bas du logement le plus haut est situé à 28 mètres au plus au dessus du sol utilement accessible
aux engins des services de secours et de lutte contre l'incendie,.
PH - Certif2001
4eme Catégorie :

Figure 1.5 Bâtiments de 4eme catégorie (direction générale de la protection civile


D.G.P.C)

19
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

Habitations dont le plancher bas du logement le plus haut est situé à plus de 28 mètres et à
50 mètres au plus au dessus du niveau du sol utilement accessible aux engins des services publics
de secours et de lutte contre l'incendie. Cependant, une grande nouveauté par rapport à l'arrêté du
10 septembre 1970 est introduite : les prescriptions concernant le désenfumage peut être réalisé
par la mise en surpression de l'escalier à l'abri des fumées dans les circulations horizontales
classées à l’abri des fumées.

Si un immeuble de la 4ème Famille doit contenir des locaux autres que d'habitation, il est
classé comme Immeuble de Grande Hauteur et non plus bâtiment d'habitation de la 4ème famille.

5eme Catégorie :

Et c'est dans le cas des ERP de 5ème catégorie que nous pouvons trouver ce deuxième
classement qui est :

A : Les salles de spectacles ou d’auditions et en général tous les établissements comportant soit
un aménagement scénique, soit des appareils de projection cinématographique
B : Scène ne comportant pas de dessous, mais dont la surface est égale ou inférieure à 150 m2,
dont le volume est égal ou inférieur à 1200 m3, et dont chacune des dimensions linéaires est
inférieure à 24 mètres.
C : Estrade fixe, adossée à un mur de salle; y compris les prosceniums.
D : Estrade non adossée, pistes, plateaux ou planchers fixes.
E : Pistes, plateaux ou dispositifs mobiles installés dans une salle et actionnés par engins
mécaniques.
F : Installations cinématographiques pour films sur support de sécurité de tous les formats.
G : Installations cinématographiques pour films sur support de sécurité, mais n’utilisant qu’un
seul appareil avec source de lumière en enceinte étanche. Deux projecteurs dits jumelés fixés sur
même pied sont assimilés à un appareil unique lorsqu’ils n’utilisent que des films d’un format
inférieur à 35 mm.
L : Bains à vapeur et douches publiques.
M : Magasins de vente. Centres commerciaux.
N : Restaurants, cafés, brasseries, débits de boissons, bars, etc.

20
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

O : Hôtels à voyageurs, hôtels meublés, pensions de familles, etc.


P : Bals ou dancings, salles de réunions, salles de jeux.
Q : Salles de conférence.
R : Etablissements d'enseignement public et d'enseignement privé.
S : Bibliothèques et archives, centre de documentation, musées publics et privés.
T : Halls et salles d’expositions.
U : Etablissements sanitaires publics ou privés.
V : Etablissements de culte.
W : Banques, administrations publiques ou privées.
X : Piscines.

c/ Les immeubles de grandes hauteurs I.G.H

Tout corps de bâtiment dont le plancher bas du dernier niveau est situé, par rapport au
niveau du sol le plus haut utilisable pour les engins des services publics de secours et de lutte
contre l'incendie. Les IGH peuvent être classées comme suit :
- à plus de 50 mètres pour les immeubles d'habitation.
GHA : immeubles à usage d’habitation
GHO : immeubles à usage d’hôtel

- à plus de 28 mètres pour les autres immeubles.


GHR : immeubles à usage d’enseignement
GHS : immeubles à usage d’archives
GHU : immeubles à usage sanitaire
GHW : immeubles à usage de bureaux
GHZ : immeubles à usage mixte

1.5.2. Sécurité anti-incendie

Les concepteurs, se référeront à la réglementation générale des ERP et adopteront les


dispositions constructives qui assurent le maximum de « sécurité passive », qui limitent le
recours ultérieur à des solutions compliquées et coûteuses.

21
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

Le maître d’œuvre fournira les plans de sécurité, la signalétique incendie, secours et gaz.
Une concertation devra s’établir tout au long du projet entre le conducteur d’opération, le maître
d’œuvre, le contrôleur technique et les utilisateurs d’une part et la commission de sécurité d’autre
part.
La centrale alarme comprendra : les alarmes des systèmes de détection automatique
d’incendie, la commande des asservisseurs d’évacuation, ainsi que la commande des
asservissements de portes, de désenfumage, de vannes de barrage du gaz.
Les principaux équipements techniques : chaufferie, autocommutateur, … seront reliés à
une centrale de signalisation des défaillances techniques.
Les alarmes seront renvoyées dans la loge, le logement du gardien, la personne d’astreinte
(internat) ou vers un prestataire extérieur.

1.5.3. Sécurité des personnes

Les dispositions des lieux, les techniques de construction, les matériaux et équipements
utilisés devront être conçus pour éviter tout préjudice corporel aux utilisateurs :
- éviter les sols glissants ;
- éviter les saillies et portes à faux du gros oeuvre ;
- limiter le poids des éléments de faux-plafond ;
- utiliser du verre de sécurité pour toutes les parties vitrées situées à moins d’un mètre du sol ;
- limiter le rayon de balayage des vantaux lors de leur ouverture et donner un encombrement
minimum aux fenêtres en position d’ouverture ;

Les marches d’escaliers seront munies d’un nez de marche antidérapant fixé solidement.
Les gardes corps d’escaliers, de coursives, mezzanines…auront une hauteur minimale de 1,10 m.
Les toitures-terrasses sont généralement inaccessibles, excepté la circulation de service
qui sera munie des équipements réglementaires. Toutefois, lorsque cet impératif d’inaccessibilité
ne peut être rigoureusement respecté ou que des circonstances peuvent permettre son accès, des
mesures de protection seront imposées.
Tous les ouvrages de protection ou de sécurité relatifs aux réseaux d’eau, d’électricité ou
de chauffage ne seront accessibles qu’au personnel de service habilité.

22
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

Les allèges et les vitrages situés dans l’ensemble des locaux résisteront aux chocs et ne
présenteront pas de danger en cas de bris ou bien seront protégés.
D’une manière générale, les arêtes vives et saillies dangereuses des équipements et
aménagements intérieurs sont proscrits.

1.5.4. Sécurité contre l’intrusion et le vandalisme

Les bâtiments et les équipements seront protégés contre l’intrusion et les actes de
vandalisme. Les systèmes de protection seront simples, efficaces et leur entretien facile (ouvrants
résistants aux chocs et tentatives d’effraction…). Ces dispositions pourront être remplacées
éventuellement lorsque la forme du bâtiment le permet par une installation de détection péri
métrique.
Les portes des espaces seront équipées d’un système simple et convivial pour éviter tout
alourdissement des charges d’exploitation et de maintenance.
Les équipements et aménagements intérieurs seront solides et résisteront à toute dégradation
quelle qu’en soit l’origine.
Il sera prévu un système de détection de type volumétrique, avec alarme dans la loge du
gardien avec report, couvrant l’ensemble des points de « passage obligé » (circulations) vers les
espaces considérés comme vulnérables.
La surveillance des espaces éloignés ou hors du champ visuel, pourra se faire
éventuellement par caméra et moniteur à la loge.

1.5.5. Sécurité dans l’entretien et la maintenance

Le maître d’œuvre veillera, dès la conception des ouvrages et au cours de leur exécution,
à ce que toutes les opérations de maintenance, d'entretien et d'interventions ultérieures sur
l'ouvrage, puissent se faire dans des conditions aisées, économiques, et en totale sécurité tant
pour les usagers que pour les ouvriers chargés de ces interventions. Les principes généraux et
fondamentaux de prévention dans les « établissements recevant du public » reposent
principalement sur :
- des modalités de construction permettant l’évacuation rapide et en bon ordre des
occupants;
- des façades accessibles aux secours;

23
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

- des dégagements et des sorties en nombre suffisant;


- un bon comportement au feu des matériaux;
- un isolement efficace des locaux;
- un éclairage de sécurité;
- l’absence de matières dangereuses dans l’établissement;
- des installations techniques sûres (électricité, gaz, ascenseurs, chauffage, ventilation,
désenfumage et appareils de cuisson);
- des moyens d’alarme, d’alerte et de secours, de lutte initiale contre l’incendie adapté;
- un entretien et une maintenance des installations correctes.

1.6. Les normes en France

Le terme établissement recevant du public (ERP) en droit français, défini à l'article R123-
2 du Code de la construction et de l'habitation, désigne les lieux publics ou privés accueillant des
clients ou des utilisateurs autres que les employés (salariés ou fonctionnaires) qui sont, eux,
protégés par les règles relatives à la santé et sécurité au travail (Annexe 2).

Cela regroupe un très grand nombre d'établissements tels que les cinémas, théâtres,
magasins (de l'échoppe à la grande surface), bibliothèques, écoles, universités, hôtels, restaurants,
hôpitaux, gares et qu'il s'agisse de structures fixes ou provisoires (chapiteau, structures
gonflables) (Annexe 2).

1.6.1. Réglementation applicable

Les règles essentielles relatives à l'exploitation et à l'aménagement des établissements


recevant le public sont fixées par Le Code de la construction et de l'habitation, et notamment les
articles R123-1.

Leur aménagement est contrôlé soit dans le cadre d'un permis de construire ou d'une
procédure comparable du Code de l'urbanisme, soit par le biais d'une autorisation spécifique
prévue par les articles R 123-22 et suivants du Code de la construction et de l'habitation.

Les ERP sont soumis au respect d'un règlement de sécurité contre l'incendie et les risques
de panique, dont la dernière refonte a été faite par l'arrêté du 25 juin 1980. Cet arrêté est

24
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

régulièrement adapté à l'évolution des techniques et en fonction des enseignements tirés de


sinistres importants.

1.6.2. Réglementation spécifique

Selon la législation française, ces établissements doivent être conçus de manière à


permettre de limiter les risques d'incendie, d'alerter les occupants de la réalisation d'un sinistre, de
favoriser leur évacuation, d'éviter la panique, permettre l'alerte des services de secours et faciliter
leur intervention. De plus, les ERP doivent être accessibles aux Personnes à Mobilité Réduite
(places de stationnement, portes suffisamment larges, rampes d'accès, ascenseurs, toilettes
handicapés...).

Pour cela, en fonction de l'importance du public accueilli et de la nature de l'activité


exercée dans l'ERP, tout ou partie des règles suivantes peuvent être imposées :

• Prévention (mesures passives pour éviter la survenue d'un incendie et limiter sa


propagation) :

o Stabilité au feu du bâtiment, afin qu'il ne s'effondre pas pendant l'évacuation des
personnes, ni pendant l'intervention des sapeurs pompiers

o Résistance au feu des matériaux utilisés pour la construction et la décoration

o le bâtiment peut devoir disposer de portes et cloisons coupe-feu afin de ralentir la


progression d'un éventuel incendie au sein du bâtiment et vers les bâtiments
voisins

o le stockage de matériaux inflammables, explosifs ou toxiques est normalement


interdit;

o toutes les installations techniques (locaux techniques, appareils spécifiques,


installations électriques, …) doivent être régulièrement vérifiées, entretenues et
subir des visites techniques de conformité par des organismes de contrôle agréés

o l'établissement doit faire respecter l'interdiction de fumer (qui s'impose en outre à


tous les locaux à usage collectif, mais là pour des raisons de santé publique),

o si des travaux sont susceptibles de générer un danger ou de gêner l'évacuation, tout


ou partie de l'établissement doit être fermé au public
25
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

• Prévision (mesures actives prises au cas où un sinistre surviendrait) :

o l'établissement doit comporter un système d'alarme d'importance appropriée au


risque, complété le cas échéant par des systèmes de sécurité incendie (SSI)

o l'éclairage doit être électrique :

Il doit y avoir au moins deux circuits normaux séparés par salle pouvant
accueillir plus de 50 personnes, chaque circuit permettant d'éclairer toute la
salle (cela évite une extinction accidentelle de toutes les lumières) ; ils
doivent être allumés en présence du public (en dehors des théâtres et
cinémas)

Il peut être imposé un éclairage de secours (anti-panique) permettant


d'éclairer la salle en cas de défaillance électrique (ampoules sur
alimentation indépendante espacées au maximum d'une distance égale à la
hauteur du plafond, et assurant un éclairage de 5 lumen par m2) et balisant
le cheminement vers les sorties de secours ; cet éclairage doit pouvoir tenir
une heure ;

o le bâtiment doit disposer de sorties de secours suffisantes en nombre et en largeur,


signalisées et balisées, bien réparties. Lorsque l'effectif dépasse 50 personnes les
portes doivent s'ouvrir dans le sens d'évacuation ;

o les locaux techniques doivent être isolés afin d'éviter la propagation d'un incendie
qui pourrait y survenir, et d'éviter que la fumée empêche l'évacuation (il faut
notamment limiter au maximum les ouvertures et les gaines traversantes),

o le bâtiment peut devoir disposer de dispositifs de surveillance, de détection et de


moyens de lutte contre l'incendie (extincteurs, extincteurs automatique à eau,
colonnes sèches et humides, robinet d'incendie armé),

dans les établissements commerciaux supérieurs à 3 000 m², une protection


incendie type gicleur conforme à la norme NF EN 12845 est obligatoire
sur l'ensemble du site.

26
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

o il doit y avoir des moyens d'alerte (téléphone fixe, tasal),

o en cas de SSI automatique, le SSI déclenche l'alarme, ferme les portes coupe-feu,
déverrouille les sorties, ferme les clapets coupe-feu dans les conduits, met en
marche le désenfumage dans le niveau sinistré ;

o les locaux et les dégagements peuvent devoir être désenfumés (désenfumage par
tirage naturel ou mécanique)

o le bâtiment doit être accessible aux secours, ce qui impose dans certains cas de
disposer de voies suffisamment larges pour un fourgon d'incendie (voie engin), ou
pour les bâtiments d'une certaine hauteur assez larges pour le passage de la grande
échelle (voie échelle) ;

o dans les petits établissements, le personnel doit être formé aux mesures de
prévention et de lutte contre l'incendie ;

o dans les grands établissements, un service de sécurité incendie est obligatoire.

Les mesures dépendent du type d'activité et du nombre de personnes que peut recevoir
l'établissement. L'exploitant du bâtiment doit tenir un registre de sécurité dans lequel sont
consignés tous les documents liés à la sécurité de l'établissement : les formations des personnels,
les consignes particulières, les travaux avec leur nature, l'entreprise les ayant effectués, les
certificats de réaction au feu des matériaux, les rapports de vérification des installations
techniques, etc.

Pour les bâtiments neufs, ces mesures sont à prendre dès la conception. Le permis de
construire n'est délivré qu'après avis de la commission de sécurité.

Les règles générales de sécurité relèvent aussi du bon sens, en France, les bâtiments
publics doivent assurer la sécurité des occupants de par son intégrité et sa structure. Une
signalisation claire et des voies de sorties dégagées doivent assurer l’évacuation pour éloigner les
personnes du danger.

27
N. Chiali La sécurité dans le bâtiment

1.7 Conclusion

L'approche globale de la sécurité des bâtiments repose sur le souci d'intégrer des
connaissances de divers intervenants afin d'obtenir une meilleure sécurité du bâtiment face aux
dangers.
Les caractéristiques du système sont présentes pour nous guider et nous canaliser vers
l’élaboration de notre système. Elles façonnent sa conception par le fait de limiter voir établir les
paramètres des exigences du système.
En ce qui concerne notre système cela nous donnera une idée sur l’importance des critères
souhaités et exigées par les clients et par les règlements en ce qui concerne les règles de sécurité
dans les établissements recevant du public.
La comparaison des exigences existant dans nos lois et textes par rapport à d’autres pays
permettra une meilleure élaboration et structuration de notre système. Une optimisation dans la
structure du système est souhaitée pour une bonne gestion et que pour le système soit
opérationnel dans n’importe quel pays.
Nous voyons donc que les règles restent dans le principe très similaire aux normes
françaises en ce qui concerne des effectifs pour la surveillance. Seuls les chiffres et quelques
détails sont différents et propres à chacun mais nous comprenons que les règles de sécurité
reposent en grande partie sur du bon sens et l'efficacité des dispositions dans la construction et
l'aménagement des édifices publics pour assurer la protection des occupants.

28
N. Chiali Les systèmes d’aide à la décision

CHAPITRE 2

Les systèmes d’aide à la décision

2.1 Introduction

Les systèmes d'aide à la décision font référence à un ensemble varié d'outils informatiques
supportant directement ou indirectement la décision voire le travail général du gestionnaire. Ces
systèmes vont modifier la décision. Afin de produire des systèmes réellement utilisés, il est
important d'avoir des modèles riches et justes du décideur et du fonctionnement de la décision.
On peut considérer qu'un modèle est un système d'aide au travail de l’utilisateur.

Lors qu'on analyse la littérature, les mots de "décision support" et de "advisory system" sont
souvent associés aux systèmes experts qui ont fait leur preuve dans certains domaines restreints.
Plus globalement, il existe une littérature spécialisée sur les systèmes de support à la décision
("décision support systems, DSS"). Elle est née dans les années soixante-dix [18] et issue de
certaines branches de l'informatique commerciale comme les systèmes bureautiques ("office
automation"), les systèmes d'information de gestion ("management information systems", MIS),
etc. On peut distinguer trois périodes de recherche principales [18]. Au début, un DSS faisait
référence à tout outil informatique qui aide le gestionnaire dans ses tâches y compris la prise de
décision-choix. Aujourd'hui un grand nombre d'outils (comme les systèmes documentaires, les
bases de données, les tableurs et autres outils d'analyse de données) sont disponibles et font objet
29
N. Chiali Les systèmes d’aide à la décision

de recherches spécialisées. Aussi, vers la fin des années quatre-vingt et sous le slogan "putting
the `D' back in", les chercheurs se sont davantage intéressés au DSS comme outil d'aide à la
décision (et au processus de la décision) au sens propre du terme et ils ont commencé à
s'intéresser de près aux études de la décision dans les organisations, notamment dans la
perspective du paradigme de la "bounded rationality". Dernièrement, l'aspect social, c'est-à-dire
l'échange de l'information dans une organisation et l'aide à la décision de groupes sont au centre
de l'attention de la recherche.

Cela illustre les forces respectives que possèdent les humains et les ordinateurs. Les bénéfices
espérés de l’association de ces deux facteurs sont incontestables, mais encore faut-il qu’il y ait
une bonne adéquation. Les différents types de système d’aide à la décision sont classés selon 4
grands axes [24] :
• Les systèmes d’information organisationnels
• Les systèmes interactifs d’aide à la décision
• Les systèmes experts
• Les réseaux neuronaux

2.2 Les systèmes d’information organisationnels (SI)

Les Systèmes d'information organisationnels constituent une discipline ayant émergé au


cours des années 1950 au confluent des diverses composantes des sciences de l'administration
(management, comptabilité, recherche opérationnelle, etc.) et de l'usage des ordinateurs.

Connue dans les milieux anglophones sous le nom de MIS : Management Information
System, cette discipline s'intéresse au système d'information qui doit organiser la collecte
(création) des informations (parfois aussi appelées données), leur conservation ou mémorisation,
leur diffusion ou communication ainsi qu'une assistance à leur traitement. Cette discipline se
trouve donc en amont de l'informatique (programmation des logiciels et réalisation et installation
du matériel informatique et des réseaux) un peu comme un architecte dont l'activité précède celle
de l'entreprise de construction d'un bâtiment.

30
N. Chiali Les systèmes d’aide à la décision

Elle porte une attention particulière au rôle de l'information dans le fonctionnement des
organisations aussi bien au plan des individus qui y œuvrent qu'au plan collectif.

• On peut définir un SI comme étant :


• un sous-système de l’organisation
• un ensemble de procédures, machines, personnes produisant des informations pour
les acteurs (décideurs) de l’organisation
• un système informatisé ou non, recueillant, mémorisant, transmettant et traitant
des données

“ C'est un système intégré humain-machine qui observe et récupère des données de


l'environnement, qui cueille des données provenant des transactions et des opérations de
l'organisation, qui filtre, organise et choisit les données et les présente comme de l'information
aux gestionnaires. ” [7].

2.3 Les Systèmes Interactifs d'Aide à la Décision (SIAD)


Un SIAD est un système d’information interactif, flexible, adaptable et spécifiquement
développe pour aider a la résolution d’un problème de décision en améliorant la prise de décision.
C’est un amplificateur du raisonnement humain, qui doit assister le décideur et pas le remplacer.
Il utilise des données, fournit une interface utilisateur simple et autorise l’utilisateur à développer
ces propres idées ou points de vue. Il peut aussi utiliser des modèles pour supporter les
différentes phases de la prise de décision et inclure un système de base de connaissances.

Figure 2.1 Historique des SIAD

31
N. Chiali Les systèmes d’aide à la décision

Les systèmes d’aides à la décision traites différents types de problèmes où (fig. 2.2) :
- les préférences, jugement, intuitions et l’expérience du décideur sont essentiels
- la recherche d’une solution nécessite la recherche d’information, la formulation, la
définition, la structuration du problème ainsi que le calcul et la manipulation des
données.
- Les critères pour la décision sont nombreux, en conflit et fortement dépendant de la
perception de l’utilisateur
- La solution doit être obtenue en temps limité
- Le problème évolue rapidement.

Figure 2.2 Champs disciplinaires associés au SIAD

On peut les considérer comme un SI amélioré ou adapté en fonction des besoins précis de
ses utilisateurs (fig. 2.3)
• Fournir de l’information pour la prise de décision
• Aide l’utilisateur dans toutes les phases de son processus de décision (Interactif)
• Le SIAD ne prend pas de décision. Il procure plutôt une quantité d’informations
facilitant la prise de décision
• L’utilisateur doit donc user de son expérience, de son intuition et de son jugement

32
N. Chiali Les systèmes d’aide à la décision

Figure 2.3 Architecture générale des SIAD

“ L’expression “ Systèmes interactifs d’aide à la décision ” désigne les systèmes qui servent dans
le processus de la prise de décision. Ces systèmes aident, mais ne remplacent pas le décideur.
Dans cette perspective, l’aide généralement “ automatisée ” permet au décideur d’avoir accès aux
données et de tester différents choix possibles pour la résolution du problème à traiter. ” [21].
Le SIAD permet un accès facile à une base de données et à des modèles pour tester les
diverses solutions possibles. Il vise donc à supporter le processus de prise de décisions en tentant
de répondre aux questions suivantes :
• Qu’est-ce qui s’est passé ?
• Pourquoi est-ce arrivé ainsi ?
• Que se passerait-il si ?

La définition des SIAD proposée par Peaucelle présente certains aspects de ces systèmes
sans toutefois faire allusion à deux aspects très importants présentés par Probst [22] soit :
– “ Une décision motivée ”
• Sur quelles bases avons-nous pris notre décision ?

– “ le cadre normatif ”
• Quelles sont les étapes à suivre ou les moyens à utiliser ?

“ Un logiciel conçu pour faciliter la préparation d’informations pertinentes sur la base


desquelles une décision motivée peut être prise… donc un ensemble de moyens informatiques
organisés pour améliorer le processus décisionnel. Ces systèmes fourniraient un cadre normatif à
la démarche devant aboutir à une prise de décision. ” [22].

33
N. Chiali Les systèmes d’aide à la décision

Devant un même problème, les décideurs demandent de l’information différente, ne se


comportent pas de la même façon et surtout n’utilisent pas la même démarche pour le résoudre.
Les SIAD interviennent donc dans un contexte de décision non structuré ou semi-structuré.
C’est là un point majeur qui les différencie des SI.

A la différence d’un système expert, dans un SIAD l’utilisateur est impliqué dans le
processus de décision, ce qui offre une plus grande flexibilité. De plus, il est plus adapté pour
aider dans l’urgence puisqu’il guide à trouver plus rapidement la solution adéquate. Le
responsable de sécurité n’a pas le loisir de lire durant le risque. Par l’intermédiaire d’une
interface de communication, l’utilisateur a accès aux informations désirées d’une base de
connaissances grâce à diverses requêtes et questions. Un SIAD a donc la capacité de s’adapter à
la situation présente pour offrir la meilleure aide possible.
Un système interactif d’aide à la décision fonctionne alors suivant le schéma de principe
suivant (fig. 2.4) :

Base de
Connaissances
UTILISATEUR : BUT :

RESPONSABLE AIDE POUR


DE LA SECURITE LA
SECURITE

Interface de
communication

Figure 2.4 Schéma de principe d’un SIAD

2.4 Les Systèmes experts (SE)


On peut définir un système expert comme étant un système d’intelligence artificielle
utilisant des faits, des connaissances et des techniques de raisonnement pour résoudre des
problèmes qui nécessitent certaines habiletés de type humaines [23]. Pour cela, ils requièrent un
accès à une base de connaissances conséquente qui doit être construite de façon efficiente. Ils

34
N. Chiali Les systèmes d’aide à la décision

doivent être à même de fournir divers modes de raisonnement et de justifier les conclusions
auxquelles ils aboutissent.

D'une manière générale, un système expert est un outil capable de reproduire les
mécanismes cognitifs d'un expert, dans un domaine particulier. Il s'agit de l'une des voies tentant
d'aboutir à l'intelligence artificielle. Dès que l'on veut appliquer une nouvelle technique, un
ensemble d'interrogations apparaissent (ou le devraient). Il en est de même de la technique des
systèmes experts (fig. 2.5).

Figure 2.5 Questions liées à l’intention d’appliquer une technique nouvelle

On peut déjà retenir que ces éléments expriment l'existence d'un ensemble finalisé.
Ensemble qu'il faudra transformer en organisation afin que les finalités soient atteintes dans les
délais, car il s'agit d'une situation éphémère (le temps de créer le système expert). On peut aussi,
sans trop se tromper, écrire les affirmations suivantes (fig. 2.6):
Finalités des commanditaires + Besoins de l’utilisateur

Finalités su SE

Tâches (fonctionnalités) du SE Structure du SE

Figure 2.6 Finalités de l'utilisateur et structure du système


35
N. Chiali Les systèmes d’aide à la décision

Un système expert se compose de 3 parties :

• une base de faits,


• une base de règles et
• un moteur d'inférence.

Le moteur d'inférence est capable d'utiliser faits et règles pour produire de nouveaux faits,
jusqu'à parvenir à la réponse à la question experte posée.

La plupart des systèmes experts existants reposent sur des mécanismes de logique formelle
(logique aristotélicienne) et utilisent le raisonnement déductif. Les plus simples des systèmes
experts s'appuient sur la logique des propositions (dite aussi « logique d'ordre 0 »). Dans cette
logique, on n'utilise que des propositions, qui sont vraies, ou fausses. D'autres systèmes
s'appuient sur la logique des prédicats du premier ordre (dite aussi « logique d'ordre 1 »), que des
algorithmes permettent de manipuler aisément. Enfin, pour faciliter la description de problèmes
réels sous forme de règles logiques, on a recours à des opérateurs ou des valeurs supplémentaires
(notions de nécessité/possibilité, coefficients de plausibilité, etc.).

La conception de système expert peut se faire par niveaux. Elle fait une recherche
systématique des entités pouvant être modélisées par le système général, le concepteur étant lui-
même pris en compte. Elle se situe à mi-chemin entre les méthodes de prototypage rapide et les
méthodes analytiques. Elle est, utilisable même lorsque l'expert dont on veut reproduire la
compétence (et la performance) n'existe pas en tant que personne directement accessible. La
compétence qui en résulte dans ce cas est un produit de synthèse.

Tableau 2.1 Les niveaux dans un système expert


36
N. Chiali Les systèmes d’aide à la décision

Figure 2.7 Les retours arrière dans le système expert

Avantages :
• applique les règles de façon systématique
• possibilité d’ajouter, de modifier ou d’effacer certaines règles
• peut regrouper les connaissances de plusieurs experts
• peut être utilisé comme outil de formation
• peuvent être utilisé par des personnes qualifiées de “ non expertes ” dans le
domaine
Inconvénients :
• Quel est le niveau de responsabilité des concepteurs ?
• moins fiable qu’un expert quand les résultats ne sont pas validés
• les coûts de développement et de maintien sont souvent élevés
• difficulté d’obtenir un consensus entre les experts

2.5 Les réseaux neuronaux (RN)

Un réseau de neurones artificiels est un modèle de calcul dont la conception est très
schématiquement inspirée du fonctionnement des neurones biologiques.

Derrière le vocable de RNA se cache une grande diversité d'architectures de réseaux et


d'algorithmes d'apprentissage. La définition proposée ci-dessous [9] paraît bien rendre compte de
l'état actuel du concept de réseau de neurones artificiels :
"Un RNA est une structure de traitement de l'information parallèle et distribuée, constituée

37
N. Chiali Les systèmes d’aide à la décision

d'unités de calcul (les neurones) interconnectées par des réseaux unidirectionnels appelés
"connexions". Chaque unité de calcul n'a qu'une seule connexion de sortie qui peut être dupliquée
en autant d'exemplaires que désiré, les duplicata transportant le même signal." (fig. 2.8).

Les réseaux de neurones sont généralement optimisés par des méthodes d’apprentissage
de type probabiliste, en particulier bayésien. Ils sont placés d’une part dans la famille des
applications statistiques, qu’ils enrichissent avec un ensemble de paradigmes permettant de créer
des classifications rapides (réseaux de Kohonen en particulier), et d’autre part dans la famille des
méthodes de l’intelligence artificielle auxquelles ils fournissent un mécanisme perceptif
indépendant des idées propres de l'implémenteur, et fournissant des informations d'entrée au
raisonnement logique formel.

Figure 2.8 Vue simplifiée d'un réseau artificiel de neurones

Les réseaux neuronaux sont construits sur un paradigme biologique, celui du neurone
formel (comme les algorithmes génétiques le sont sur la sélection naturelle). Ces types de
métaphores biologiques sont devenus courants avec les idées de la cybernétique et
biocybernétique. Celui-ci ne prétend pas davantage décrire le cerveau qu'une aile d'avion, par
exemple, copier celle d'un oiseau.

À l’opposé des méthodes traditionnelles de résolution informatique, on ne doit pas


construire un programme pas à pas en fonction de la compréhension de celui-ci. Les paramètres
importants de ce modèle sont les coefficients synaptiques et le seuil de chaque neurone, et la
façon de les ajuster. Ce sont eux qui déterminent l'évolution du réseau en fonction de ses
informations d'entrée. Il faut choisir un mécanisme permettant de les calculer et de les faire
converger si possible vers une valeur assurant une classification aussi proche que possible de
l'optimale. C’est ce qu'on nomme la phase d’apprentissage du réseau. Dans un modèle de réseaux

38
N. Chiali Les systèmes d’aide à la décision

de neurones formels, apprendre revient donc à déterminer les coefficients synaptiques le moins
mal adaptés à classifier les exemples présentés (fig. 2.9).

Figure 2.9 Réseau de neurones avec rétroaction

Les connexions entre les neurones qui composent le réseau décrivent la "topologie du
modèle". Elle peut être quelconque, mais le plus souvent il est possible de distinguer une certaine
régularité.

2.6 Conclusion

Les systèmes de support de décision ont probablement un rôle qui va au-delà de la simple
assistance. Ils exercent sans doute une influence sur la façon de voir le monde et de raisonner. La
publication de Salomon (1988) porte le titre significatif "AI in reverse: computer tools that turn
cognitive". Elle montre, qu'en utilisant un logiciel, on peut l'imiter peu à peu et adopter ses
logiques de raisonnement.

Les systèmes d'aide à la décision de l'avenir sont sans doute les systèmes d'information
qui intègrent un accès à de multiples sources d'information comme les bases de données, les
hypertextes, les systèmes expert, etc. qui combinent ce dispositif avec des systèmes "computer
supported coorperative work" et de "group decision support" [12]. Un bon prototype pour un
système d'information de la nouvelle génération est SIMS [2] qui est présenté sous le label
"information mediator". Ce système tente de médiatiser dans une interface commune des
systèmes de données, de connaissances, de support de décision, de planification, etc. Avec
l'énorme prolifération des systèmes d'information et d'aide à la décision, il est sans aucun doute
avantageux de construire des accès plus ou moins transparents à l'aide d'une seule interface.

39
N. Chiali Les systèmes d’aide à la décision

La solution la plus simple pour aider est de présenter la procédure d’urgence adéquate. A
partir de là, il est clair qu’il faut étudier les caractéristiques constitutives de chaque bâtiment
étudié ainsi que les normes pour obtenir un outil d’aide viable et opérable pour le plus grand
nombre de cas possible. C’est ainsi qu’une proposition de solution pour une approche globale de
la sécurité sera présentée dans le chapitre suivant et qui présentera la création et le
fonctionnement du SIAD.

40
N. Chiali le système de sécurité

CHAPITRE 3

Le système de sécurité

3.1 Introduction

Traditionnellement, les architectes et les ingénieurs se fient aux codes du bâtiment et


aux normes des assurances pour élaborer une conception en fonction de la sécurité. Les codes
du bâtiment n'offrent qu'un seul moyen pour atteindre l'objectif en matière de sécurité des
personnes en cas d'incident. Puisqu'ils ne contiennent que des dispositions générales, ils
traitent rarement de problèmes spécifiques. Ceux-ci seront plutôt résolus à l'aide d'une
méthode intégrée d'analyse de la sécurité dont il sera question. Étant donné que les codes
constituent le principal outil de référence en matière de conception et de sécurité, il est
important de comprendre leur rôle dans la solution des problèmes relatifs à la protection, et
les moyens utilisés pour limiter les pertes.

Les codes, par exemple les décrets et lois qui paraissent dans le journal officiel,
établissent indirectement le degré de sécurité incendie requis en spécifiant les dimensions des
issues (à partir desquelles le temps d'évacuation peut être calculé), la résistance au feu des
matériaux, les techniques d'extinction des incendies et d'autres aspects comme des restrictions

41
N. Chiali le système de sécurité

sur la charge combustible. D'un point de vue global, ces exigences représentent le degré
minimal de sécurité incendie que les législateurs sont prêts à accepter dans les bâtiments
construits. Par conséquent, les concepteurs doivent respecter ce degré de protection pour
satisfaire aux objectifs de sécurité incendie contenus dans les codes du bâtiment.

3.2 Processus d’un Système.


Le monde peut être divisé en, partie naturelle où il y a tout système qui vient par
nature et partie humaine faite par tous les produits, systèmes et procès structuraux faits par les
gens pour les gens [16]. De nouvelles technologies sont introduites et il faut les gérer
économiquement dans un monde où il y a beaucoup de compétition. Il faut surtout s’intéresser
à l’amélioration des méthodes pour définir les exigences des systèmes et des produits comme
reliés aux vrais besoins des clients, adresser le système total avec tous ces éléments, d’un
point de vue cycle de vie, aux éléments de support. C’est à dire définir le système en termes
de fonctionnel bien avant d’identifier le logiciel, les moyens humains et matériels,
l’information. Il faut aussi ne pas omettre de considérer la hiérarchie globale du système et les
interactions entre les différents niveaux dans la hiérarchie, ainsi que de prévoir une approche
efficace pour la révision, l’évaluation et le feedback pour progresser de façon efficace tout le
long du cycle de vie d’un système.
Le système peut être utilisable dans plusieurs pays et bâtiments à la fois, comparer les
normes et les différentes procédures existantes pour ressortir les points communs et les
différences s’avèrent important pour réaliser un système simple qui puisse donner une réponse
rapidement. De même, lorsqu’un danger a lieu, les deux points les plus importants sont de
fournir l’information à temps aux occupants pour assurer leur sécurité et éviter à tout prix la
panique.
L’installation du système commencera avec l’initialisation du type de bâtiment et le
pays, ces deux paramètres seront alors fixes par la suite dans le système car ils ne sont pas
censés varier au cours de l’existence de l’édifice. Puis le SIAD aide l’utilisateur à identifier le
danger et son lieu dés l’instant ou celui-ci a été averti par un préposé ou par des détecteurs.
Enfin le système fournit la procédure d’urgence appropriée pour l’aider dans ses décisions. Le
schéma du fonctionnement du SIAD est représenté par la figure suivante :

42
N. Chiali le système de sécurité

Figure 3.1 Schéma de fonctionnement du SIAD

La viabilité du fonctionnement du système (Figure 3.1) dépendra donc du gain de


temps dans les prises de décision, de l’efficacité accrue des procédures d’urgence tout
particulièrement pour les édifices de grande taille. En fait ce sera un réel avantage si on
identifie à l’avance les risques. Le système semble tirer un réel profit s’il regroupe un grand
nombre de paramètres distincts que l’utilisateur pourra immédiatement et facilement
identifier. Par conséquent, les caractéristiques du SIAD sont :
- le moyen d’identifier clairement et facilement le danger
- la rapidité et la fiabilité de l’aide offerte selon les lois du pays
- le moyen de contacter les aides extérieurs appropriées
- la liste des dangers majeurs
- une certaine interaction avec l’architecture du bâtiment
Ces caractéristiques sont en fait intimement liées. Si la réponse envoyée est simple, la
rapidité d’exécution en sera d’autant plus accrue et présenter des procédures communes
simplifiera la création et l’utilisation du SIAD.

3.2.1. Identification du besoin.

L’identification du besoin pour de nouvelles entités ou bien pour l’amélioration d’un


système existant marque le début d’une analyse systémique et est la plus importante.
Afin de cerner le projet des moyens, des recommandations, des exigences ont été les
prérogatives du responsable de sécurité, des occupants, et des responsables des établissements
qui se traduisent par les points suivants :

- la sécurité des biens et des personnes ;


- l'évacuation rapide et sûre du public;
- la limitation des causes du sinistre;
43
N. Chiali le système de sécurité

- la limitation de la propagation du sinistre;


- faciliter la gestion du manager de la sécurité;
- des mesures favorisant l'action des secours.

3.2.2. Analyse des exigences du système.

Les textes et lois qui régissent notre pays constituent un recueil type d'exigences
techniques. Bien que le recours à une exigence ou la référence à une norme sous-entende un
certain niveau de performance, le code n'exige pas que les produits ou ensembles soient
homologués.

Les organismes d'homologation offrent un service aux utilisateurs des codes et aux
organismes de réglementation en certifiant que les produits portant leurs marques ont été
soumis à des essais et sont conformes aux divers codes et normes. Bien que l'homologation ne
soit pas exigée comme preuve de performance, elle permet de confirmer que des normes
minimales ont été respectées.

Lorsqu'il est question des objectifs en matière de protection des biens, le degré minimum
de sécurité est habituellement fonction de considérations d'ordre économique, sauf lorsque le
bien à protéger assure un service essentiel. Les primes d'assurances et le coût des mesures de
protection contre l'incendie sont des considérations économiques importantes.

3.2.3. Analyse fonctionnelle

L’analyse fonctionnelle permet de définir le résultat recherché non plus en termes


techniques décrivant la solution, mais en termes d’exigences à satisfaire, quelle que soit la
solution. Cette approche systémique, mise en œuvre de façon systématique et exhaustive,
nous permettra de dégager un maximum de degrés de liberté lors de la recherche de solutions
alternatives.
L’analyse fonctionnelle est la première étape de nombreuses méthodes d’optimisation
de solutions : l'analyse de la valeur, AMDEC, SDF, QFD, la méthode TRIZ, pour la
conception de produits, services et processus. Le management par la valeur la met en œuvre
pour l’aide à la décision sur d’autres sujets : stratégie, organisation, coaching, achats…
Sa spécificité tient dans la mise en œuvre d’une des questions centrales du
raisonnement « valeur » : « à quoi ça sert ? », pour faciliter et guider l’expression des
besoins des parties prenantes, indépendamment des solutions.

44
N. Chiali le système de sécurité

Exigences du
système

1 3 4 5
Prévenir le 2 Détecter le Identifier le Alerter le Traiter le
danger danger danger danger danger

1.1Entraîner 2.1 Voir le 3.1Reconnaître 4.1Avertir les 5.1 Protéger 5.2 Secourir
danger occupants

1.2 2.2Sentir le 3.2 4.2 5.1.1Etablir un 5.2.1Examiner la


Afficher Recueillir des Appeler les
périmètre de
danger informations secours sécurité personne

1.3 2.3Entendre le 4.2.1 5.1.2 5.2.1.1


Informer Transmettre les Eloigner les Questionner
danger informations gens la personne

1.4 4.2.2Attendre les 5.1.3


Former Surveiller 5.2.2 Etablir un
instructions diagnostic

5.2.3 Soigner la
personne

5.2.3.1 5.2.3.2
Effectuer les Panser les
premiers gestes blessures

5.2.3.3
Donner un
remède

5.2.4 Evacuer la
personne

5.2.4.
Repérer un
chemin

5.2.4.2
Choisir la
technique

5.2.4.3Choisir le lieu
d’évacuation

5.3 Évacuer 5.4 Aérer les


lieux

5.3.1 5.4.1
Annoncer aux Ouvrir les
occupants portes

5.3.2 5.4.2
Guider les Ouvrir les
occupants fenêtres

5.3.2.1 5.3.2.2 5.4.3


Allumer les Signaler les Utiliser des
lumières sorties aérateurs

5.3.3 Sortir les


occupants

5.5 5.6
Relancer les Eteindre
générateurs l’incendie

Figure 3.2 Analyse fonctionnelle du système sécurité


45
N. Chiali le système de sécurité

3.3 Proposition d’une méthode de création du SIAD

La deuxième phase de la fonctionnalité d’un système constitue la présentation de la


méthode de création possible du système d'aide à la prise de décision. Elle est constituée des
étapes suivantes :

a. l'établissement de la liste des procédures d'urgence;


b. la création de la base des connaissances contenant les procédures d'urgence;
c. la proposition d'un fonctionnement du SIAD.

3.3.1 Liste des dangers majeurs


Nous voyons clairement que l'incendie, les foyers de feu ainsi que les fumées qu'ils
engendrent représentent un danger majeur pour les occupants du bâtiment. Comme c'est un
phénomène qui apparaît assez souvent n'importe où dans n'importe quel édifice dans le monde
en provocant des dégâts et des risques importants pour les personnes présentes, il est
naturellement et clairement considéré comme un danger majeur.

Mais d'autres dangers sont aussi à prendre en compte et qu'ils ne sont pas liés au feu. Il
s'agit par exemple du cas de l'asphyxie par la concentration de monoxyde de carbone (CO)
ayant atteint un niveau létal. Et il apparaît très fréquemment si on utilise mal un groupe
électrogène dans une pièce trop exiguë ou parce qu'une voiture est laissée en marche dans un
parc de stationnement souterrain, le gaz toxique accumulé représente un danger majeur car il
n'est pas détectable à l'odorat humain. Des détecteurs ont été créés pour repérer un tel risque
et donc mon système d'aide à la prise de décision peut aider la personne en charge qui
apercevra le signal indiquant une trop forte présence de monoxyde carbone dans une partie du
bâtiment public.

Bien évidemment, d'autres dangers survenant dans un édifice public peuvent


provoquer des risques aux occupants mais ils ont des degrés d'importance variable. On
n'apportera pas le même égard entre une explosion d'une bombonne de gaz et une flaque d'eau
sur le carrelage qui peut faire glisser quelqu'un. Mais ils restent tout de même des dangers
potentiels. Le système vise à donner des directives d'aide pour régler les dangers qui peuvent

46
N. Chiali le système de sécurité

provoquer des risques graves et dégâts importants dans l'immédiat. Et réguler ces dangers tout
en assurant la sécurité des occupants nécessite une prise de décision vitale rapidement.

Néanmoins, il existe des phénomènes qui sont bénins pour un type de bâtiment mais
qui peuvent provoquer des conséquences graves pour un autre type de bâtiment. Il s'agit par
exemple des coupures de courant. Dans un édifice d'affaire, dans l'immédiat, l'interruption
d'énergie ne constitue pas un problème normalement ni dans les 5 prochaines minutes du
moment bien sûr que le générateur de secours reprend le relais. Et même si ce n'est pas le cas,
avec le temps, le responsable du bon fonctionnement du bâtiment trouvera bien une solution
ou saura quoi faire car il n'y a pas de risque dans l'immédiat et n'a donc pas de pression pour
résoudre au plus vite le problème. Par contre dans un hôpital ou des patients sont en soins
intensifs et survivent grâce à des machines qui les aident à respirer artificiellement, l'arrêt de
ces appareils dû à une coupure de courant ne doit pas excéder une minute. Généralement, ces
machines disposent d'un onduleur et l'hôpital est équipé de générateur de secours pour éviter
ce risque. Mais le SIAD doit tout de même prendre en compte le risque que les générateurs ne
s'enclenchent pas automatiquement; il doit donc donner des directives comme relancer les
générateurs ou avertir les secours nécessaires ou les personnes sachant résoudre le problème.

A ce stade, nous n'avons discuté que des dangers conventionnels et mesurables par un
système intelligent (ou non) de détecteurs. Il reste alors l'autre catégorie de dangers non
quantifiables et moins prévisibles dans leur déroulement. Il s'agit des catastrophes naturelles,
le rapport par un tiers et les autres qui impliquent le facteur humain comme l'alerte à la bombe
ou une attaque terroriste.

Pour le premier, cela dépend du type du phénomène naturel. Il peut appeler à mettre
les gens dans un refuge, ce qui paraît le plus naturel et logique face à un tremblement de terre
ou une tempête. Toutefois, si l'intégrité de l'édifice ne peut plus assurer la protection des
occupants (inondation ou trombe), il vaudrait mieux évacuer les lieux et aller vers un autre
refuge. La procédure reposera beaucoup sur la situation et l'expérience du responsable de
sécurité.

Pour le danger rapporté par un tiers, une personne peut très bien rapporter sans que le
responsable de sécurité n'ait rien vu encore sur son tableau de contrôle. Dans ce cas là, il vaut
mieux regarder à nouveau ce qu'annoncent les détecteurs, envoyer du personnel de sécurité

47
N. Chiali le système de sécurité

pour inspecter les lieux, demander à cette personne les détails pour tenter de connaître le type
de danger et de lancer un début de procédure d'évacuation si un doute persiste et ce, même si
cela pourrait être une fausse alerte. Ce cas repose alors sur l'expérience du responsable de
sécurité. Il vaut mieux commencer à évacuer les étages élevés si un début d'incendie non
détecté existe vraiment et tenter de le repérer plutôt que laisser le doute. Bien évidemment, si
c'est quelqu'un du personnel de sécurité de danger qui le rapporte, il n'y a pas de doute et
même cette dernière devrait plutôt lancer le signal d'alarme et informer le responsable en chef.

Enfin le dernier type rentrera dans une catégorie autre, ce qui laisse la place à d'autres
possibilités qui pourront être incluses plus tard. Mais il s'agira surtout d'alerte à la bombe,
d'attaque par des intrus, etc.. . . Ces dangers provoqués par l'homme pourront être analysés
ultérieurement et nécessiteront des procédures appropriées. Le chapitre de proposition de
fonctionnement du système apportera justement des précisions sur comment rajouter une
procédure d'urgence supplémentaire.

Ainsi, une première liste de dangers majeurs qui doivent être réglés au plus vite est :

Dangers majeurs Facteurs identificateurs


Incendie Détecteurs anti-incendie,
Gicleurs,
Fumée, hausse de température, feu.

Gaz (CO²,CO,gaz Détecteurs de gaz,


Dangers "connus" explosifs …) Personnes suffocantes dans une pièce,
Malaises/ mauvaise odeur.
Coupure de courant perte d'énergie dans tout le bâtiment.
Accident humain personne blessée, inconsciente…
catastrophe naturel Tempête de neige, crue, glissement de terrain,
tornade, forte pluie verglaçant, ou autres.

Dangers
"imprévisibles" Rapport d'un tiers Personne rapportant un danger ou signal
enclenché
Autre Néant (études supplémentaires nécessaires).

Tableau 3.1 Les dangers majeurs et leurs facteurs identificateurs [11]

L'accident humain est classé dans le type de danger connus dans le sens que la
procédure reste pratiquement toujours la même dans l'urgence. Dès l'annonce du blessé, il faut

48
N. Chiali le système de sécurité

appeler les secours dans la minute et très souvent appliquer les mêmes premiers gestes comme
éloigner les personnes présentes pour faire de la place, voir si le blessé respire, éviter de le
déplacer et appliquer les premiers soins d'urgence.

3.3.2 Élaboration des procédures d’urgence pour le SIAD

Nous avons déterminé plus haut une première liste de dangers majeurs que le SIAD
doit savoir traiter. Il faut donc associer à ces dangers des procédures d'urgence pour mettre les
occupants en sécurité puis tenter de maîtriser le danger. Chaque type de ce dernier caractérise
une procédure particulière.

Avant toute chose, le système est conçu pour être utilisé par le responsable de sécurité
et des occupants du bâtiment public. Cela veut dire qu'il est le chef de la sécurité, qu'il est
responsable d'un personnel entraîné à surveiller et aider les personnes pour une évacuation.
C'est lui qui doit coordonner les actions quelque soit le danger qu'il doit régler. Il est donc une
personne expérimentée qui a connaissance des procédures d'urgence et qui connaît en théorie
les grandes démarches à suivre. Mais la pratique ne rime pas avec la théorie. Le responsable
de sécurité doit prendre les décisions au plus vite et cela sans faire d'erreur. C'est le but du
SIAD à concevoir et par conséquent, il ne devra donc que montrer les directives essentielles
d'une procédure d'urgence pour un type de danger. On évite donc de programmer les détails. Il
s'agit donc de choisir les critères les plus déterminants dans la sécurité et mettre les
informations les plus vitales pour éviter tout risque. Et comme l'information doit être
transmise, communiquée et donc lue le plus simplement et rapidement possible, il faudra
réduire au maximum le nombre de points importants de la procédure.

Afin de créer les procédures d'urgence qui constitueront le cœur de la base de


connaissances, nous nous appuyons sur les résultats de l'étape de comparaison des normes de
sécurité mais aussi sur d'autres éléments utiles de l’analyse fonctionnelle déjà etablie. Pour
compléter ces procédures, il est tout à fait possible d'utiliser un maximum d'information
officielle du moment qu'il respecte les contraintes des codes du pays.

49
N. Chiali le système de sécurité

a/ Pour les incendies

Exigences d’un
incendie

1er niveau
1.0 2.0 3.0 4.0
Annoncer le Evacuer les Eteindre Eviter la
danger occupants l’incendie propagation

2eme niveau

1.1
Appeler les secours
1.0
Annoncer le
danger 1.2
Avertir les
occupants

2.0 2.1 2.2 2.3


Evacuer les Annoncer aux Guider les Sortir les
occupants occupants occupants occupants

3.0 3.1 3.2


Eteindre Appeler les Couper les
l’incendie secours arrivées de gaz

4.0 4.1 4.2


Eviter la Encercler le feu Ralentir la
propagation propagation du
feu

3eme niveau

2.2.1
Allumer les
lumières

2.2 2.2.2
Guider les Parler aux
occupants occupants

2.2.3
Signaler les
sorties

Figure 3.3 procédure pour l’incendie

50
N. Chiali le système de sécurité

a. annoncer danger, sirène incendie, lancer gicleurs (sur l'étage);


b. évacuer les occupants du danger;
c. éteindre l’incendie.
d. éviter la propagation.

Comme il a été étudié précédemment au niveau des normes, les incendies provoquent
avant tout des fumées toxiques et dangereuses pour l'homme en plus du feu incontrôlable. Il
faut donc à tout prix éloigner les personnes présentes le plus loin possible du ou des foyers de
feu en annonçant si possible dans quels étages il y a du feu, en disant les endroits ou des
escaliers (et ascenseurs) à éviter, en lançant la sirène d'alarme si ce la n'est pas fait. Les
gicleurs devront être utilisés que dans les étages concernés. Et dans le même temps, en
lançant le système d'alarme, les pompiers sont normalement avertis ou contacté
automatiquement par le système de sécurité. Si ce n'est pas le cas, il faudra bien sûr les
téléphoner et donner l'adresse. Le responsable de sécurité sait qu'il faut désigner et envoyer
des groupes d'agent de sécurité pour guider et coordonner l'évacuation. Ce sera à lui aussi de
dire si tel agent peut utiliser les ascenseurs.
On fait l'hypothèse simplificatrice qu'il n'y a pas besoin d'écrire en détail tout ce qu'il
doit faire mais d'exprimer les idées directrices qui permettront de lui rappeler ce qu'il faut
faire. Et l'hypothèse s'applique pour les autres procédures aussi lorsqu'il est question d'une
évacuation.
Les escaliers extérieurs peuvent présenter le risque d'exposer ceux qui l'empruntent à
des flammes sortant par les fenêtres à proximité ou par des fumées qui remonteraient ces
escaliers. Ces derniers ne représentent pas une protection suffisante surtout si la fumée limite
la visibilité et cachent les flammes qui deviendraient mortelles pour ceux qui passeraient par
cette voie.
Les portes coupe-feu et les portes coupe fumée limitent la propagation de l'incendie et
permettent de sécuriser les lieux et l'évacuation avant que les pompiers n'arrivent. Il est vital
que ces portes puissent rester fermées pour qu'elles remplissent leur office. Bien sûr, tout le
monde peut les ouvrir et traverser lorsqu'il s'agit de fuir les flammes. Mais les agents de
sécurité doivent garder en tête de les laisser fermées si possible.

51
N. Chiali le système de sécurité

b/ Pour le risque lié au gaz (C02, CO, gaz explosif, ...)

Exigences d’une
fuite de GAZ

1.0 2.0 3.0 4.0


Annoncer le Evacuer les Aérer les lieux Déterminer la
danger occupants cause

2eme niveau

1.1
Appeler les secours
1.0
Annoncer le
danger 1.2
Avertir les
occupants

2.0 2.1 2.2 2.3


Evacuer les Annoncer aux Guider les Sortir les
occupants occupants occupants occupants

3.0 3.1 3.2


Aérer les lieux Ouvrir les accès Renouveler l’air
d’air

4.0 4.1 4.2 4.3


Déterminer la Se protéger Inspecter les Choisir un lieu
cause lieux

3eme niveau

2.2.1
Allumer les
lumières

2.2 2.2.2
Guider les Parler aux
occupants occupants

2.2.3
Signaler les
sorties

4.2.1
Prendre des
4.2
photos 4.2.3
Inspecter les
lieux Évaluer
4.2.2
Prendre des
échantillons
52
Figure 3.4 procédure lié au gaz
N. Chiali le système de sécurité

a. annoncer danger (sirène, annonce,. . .);


b. évacuer les occupants de la pièce;
c. aérer les lieux.
d. déterminer la cause.

Il est vital d'évacuer les personnes au plus vite pour les éviter d'être exposées. Le
responsable de sécurité devra alors envoyer du personnel de sécurité si nécessaire pour réguler
les passages et faire des annonces vocales pour dire quelles zones à ne pas y aller. Ensuite le
responsable jugera s'il est nécessaire d'appeler les pompiers pour aider à régler le danger.
Cette section regroupe aussi le cas d'un gaz détecté comme le propane, le butane ou le
méthane à savoir des gaz domestiques utilisés pour le chauffage ou des cuisinières. Il s'agit
plus communément des risques liés aux fuites de gaz qui peuvent se terminer en une
explosion dangereuse. Même si le bâtiment n'est pas alimenté en gaz, la fuite pourrait
provenir d'une canalisation souterraine sous l'édifice. Si une fuite est détectée, il faut annoncer
une alerte et procéder à une évacuation, aérer l'édifice si possible dont les pièces incriminées,
tout en appelant les pompiers ou le service des gaz pour venir évaluer le danger. Bien sûr, le
responsable de sécurité est conscient du danger et peut ne pas lancer une évacuation totale
dans l'immédiat si la fuite est faible et facilement réparable. Mais le principe de précaution est
le meilleur pour éviter tout risque. Cela dépendra des circonstances présentes car l'explosion
peut survenir à n'importe quel moment aussi bien dans la minute que dans plusieurs heures si
la fuite n'est pas importante, ce qui peut laisser le temps à l'utilisateur de réfléchir.
Pour les deux procédures ci-dessus, il est question d'évacuation et celle-ci se déroule
différemment si l'on connaît ou non le lieu du danger, si l'on connaît l'étage, le sous-sol ou
non. Si des gicleurs se sont enclenchés, il est nécessaire d'évacuer les étages concernant en
premier et ceux qui sont au-dessus. Dans l'ignorance du lieu de l'incendie ou de l'émission de
gaz, il vaut mieux procéder à une évacuation généralisée mais en éloignant des pièces qui
peuvent présenter des risques potentiels. Il s'agit là de la liste des pièces à risques qui est
relative au type de bâtiment. Ainsi, on enverra aussi du personnel qualifié pour les inspecter et
de tenter d'évaluer et de maîtriser le danger éventuellement présent.

53
N. Chiali le système de sécurité

c/ Pour une coupure de courant

Exigences d’une
coupure de courant

1er niveau
1.0 2.0
Relancer le Alerter le danger
générateur

2eme niveau

1.1
Relancer
1.0
Automatiquement
Relancer le
générateur
1.2
Relancer
Manuellement

2.1 2.1 2.1


2.0 Appeler les Transmettre les Attendre les
Alerter le danger secours informations instructions

2.2
Appeler au
calme

Figure 3.5 procédure pour coupure de courant

a. relancer la génératrice de secours si elle ne s'est pas lancée automatiquement;


b. appeler les secours ou ingénieurs pour régler le problème.
Comme nous l'avons vu auparavant, ce type de danger est majeur pour seulement
certains types de bâtiment. Dans notre cas, cela correspond aux hôpitaux. Normalement ce
type d'édifice dispose obligatoirement de générateurs de secours pour pallier à ce type de
problème qui représente une source grave de complication si les appareils de maintien en
survie de certains patients ne fonctionnent plus au-delà d'une certaine durée critique. La
procédure vise donc à donner la solution la plus simple et le plus rapidement à savoir relancer
les génératrices de secours si la mise en marche automatique ne s'est pas lancer; ou alors
lancer des groupes électrogènes de secours à la main.

54
N. Chiali le système de sécurité

d/ Pour les accidents humains


Exigences d’un
accident humain

1er niveau
1.0 2.0 3.0
Protéger Alerter Secourir

2eme niveau
1.1
Etablir un périmètre
1.0 1.3
de sécurité
Protéger Surveiller
1.2
Eloigne les gens

2.1
Appeler les
2.0
secours
Alerter

2.2
Appeler de l’aide

3.0 3.1 3.2 3.3 3.4


Secourir Examiner la Etablir un Soigner la Evacuer la
personne diagnostic personne personne

3eme niveau

3.1 3.1.1
Examiner la Questionner la
personne personne

3.3.1
Effectuer les
premiers gestes

3.3 3.3.2
Soigner la Donner des
personne médicaments

3.3.3
Panser la
blessure

3.4 3.4.1 3.4.2 3.4.3


Evacuer la Repérer un Choisir la Choisir un lieu
victime chemin technique

Figure 3.6 procédure pour les accidents humains

55
N. Chiali le système de sécurité

a. protéger la victime et faire de la place autour du blessé


b. appeler les secours le plus rapidement possible;
c. 'appliquer les premiers soins de secours.

Il s'agit ici d'accidents qui peuvent survenir comme une chute, un malaise ou une crise
cardiaque. Il faut alors appliquer les soins de secours de toute urgence et notamment une
respiration artificielle pour une personne ne respirant plus. Normalement, le personnel de
secours ou de sécurité devrait avoir une formation de base pour les premiers soins mais ce
n'est pas forcément le cas.
Le système pourra donc être pourvu, pour cette procédure d'urgence, de fiche rappel
expliquant ce qu'il faut faire avant tout, comment exécuter la respiration artificielle ou encore
que donner comme premiers soins. Bien sûr, il est nécessaire aussi d'appeler une ambulance le
plus vite possible.

e/ Pour les catastrophes naturelles

a. Mettre les occupants dans un refuge ou les évacuer.

Le type de procédure dépendra grandement du type de catastrophe naturelle. Pour un


tremblement de terre on ne va pas évacuer à l'extérieur les occupants car le déplacement serait
trop dangereux mais dans le cas d'un risque de glissement de terrain, il est préférable
d'évacuer tout le monde au plus vite. Cette procédure reste un peu délicate à traiter car ce type
de danger dépend du lieu géographique du bâtiment et de la saison aussi. Mais de façon
générale, sonner l'alerte et l'évacuation ou se réfugier semble les meilleures solutions. Il a
plusieurs sirènes d'alarme spécifique à chaque catastrophe naturelle comme les tremblements
de terres ou les tornades.

De toute manière, il faut savoir aussi qu'une procédure ne doit pas forcément être prise
au pied de la lettre. Le système ne doit qu'aider à prendre des décisions. Ce sera à l'utilisateur
de faire des choix en se basant aussi sur son expérience.

56
N. Chiali le système de sécurité

3.4 Proposition du fonctionnement du SIAD.


Le fonctionnement de notre système se fera par la création de la base de connaissances
car c'est elle qui permettra au système de respecter les caractéristiques de rapidité et de
simplicité de construction et d'utilisation. Les procédures devront être organisées de façon
astucieuse pour permettre une recherche et une visualisation rapide une fois que le danger est
identifié mais aussi une construction simple pour que n'importe quel nouvel administrateur
puisse compléter la base par la suite après d'autres études ultérieures. Les paramètres
identificateurs faciliteront cette organisation.

La mise en place et la priorité des caractéristiques est de résumer simplement l'idée


principale de construction, l'astuce pour simplifier l'organisation s'avère d'associer chaque
partie distincte de la procédure aux différents paramètres identificateurs.

Notre domaine d'étude fait partie de la structure suivante :

Figure 3.7 Structure du domaine englobant la menace incendie

Figure 3.8 L'objet thématique

Les tâches concourant à la résolution du problème d'analyse de la vulnérabilité sont les


suivantes :

57
N. Chiali le système de sécurité

Figure 3.9. Tâches de sécurité

C'est par rapport à l’analyse fonctionnelle que dans notre exemple les tâches « évaluer » et «
identifier » sont reconnues comme de la prédiction ; les tâches « prévenir » et « protéger », de
la conception ; et la tâche « financer », de la planification.

Figure 3.10 Schéma du fonctionnement de la cellule du SIAD [25]

C’est ainsi que l’allocation des exigences se fait grâce aux procédures en suivant le
cheminement suivant :

58
 
1.0  1.1 Entrainement 
Prévention

2.0 Détection  1.2 L’affichage 
ET ET
4.0 L’alerte 1.3 L’information 

5.0  1.4 Formation 
Mode opérationnel  Traitement
pour l’incendie 
1.0  2.1 La vision
Prévention
ET 2.2 L’olfaction
2.0 Détection 
ET 2.3 L’écoute
4.0 L’alerte

5.0  3.1 Reconnaissance Les audits 


Mode opérationnel  ET
Traitement
pour le gaz  3.2 Recueille
1.0  Poste de 
Prévention 4.1 Avertissement commandement 

2.0 Détection 
ET 4.2 L’annonce
ET
4.0 L’alerte
4.3Transmission  Les issues 
5.0  des données
Mode opérationnel pour 
Traitement
coupure de courant 
5.1 Protection
1.0  Les alarmes 
Prévention 5.2 Sécurité du 
périmètre 
2.0 Détection 
Système de  Mode opérationnel 
Ou  ET
sécurité  pour accident humain  4.0 L’alerte 5.3Surveillance Les secours 

5.0  5.4Secourisme
Traitement
5.5 Soins
Mode opérationnel pour 
1.0 
catastrophe naturel  Prévention 5.6Premiers 
secours
2.0 Détection 
ET 5.7 Examen
3.0 
Identification 5.8 Diagnostic

4.0 L’alerte 5.9 Évacuation

5.0  5.10 Signalement 
Traitement des issues
Mode opérationnel pour 
ET 
un danger inconnu  1.0  5.3 Allumage 
Prévention des lumières

2.0 Détection  5.11Acheminement 
ET des occupants 
3.0 
Identification 5.12 Repérage

4.0 L’alerte 5.13 Sélection 
technique 
5.0 
Traitement 5.14 Sélection lieu 
d’evacuation

5.15 Aération 

5.16Ouverture 
des portes

5.17Ouverture 
des fenêtres
Figure 3.11 Allocation des exigences
5.18 Relance 
générateur 

5.19Extinction 
N. Chiali le système de sécurité

3.5 L’agencement des procédures


L'étape de création du SIAD est intimement liée à la base de connaissances car elle
réutilise les informations stockées. Et comme celles-ci sont déjà organisées, l'étape de création
du SIAD consistera surtout à créer des pages dynamiques pour l'identification du danger qui
se mettront en corrélation avec la base de connaissances et les paramètres d'identification,
puis créer des pages de sortie pour afficher la procédure.

Figure 3.12 Schéma d'agencement des procédures d'urgence dans la base de données

Pour créer cette base, il faut anticiper avec la méthode de création du SIAD. La base
de connaissances qui contient les procédures d'urgence (figure 3.13) communes aux normes
étudiées et qui montrera les nuances et exceptions de façon interactive et intelligente
correspondra au corps du système à créer. Si la base est construite de manière organisée,
structurée et hiérarchisée, le fonctionnement du système n'en sera que plus clair comme pour
un athlète avec un corps sain. Cette base rassemble des procédures existantes et mêmes que
des bâtiments intelligents utilisent l'interopérabilité des systèmes présents. Mais la
contribution de cette étude, grâce à la base de connaissances et au système, sera de donner une
méthode pour construire un outil d'aide qui pourra s'implanter dans des bâtiments déjà
existants et qui ne dispose pas d'une telle aide.

Figure 3.13 la table des lieux

60
N. Chiali le système de sécurité

Le SIAD à concevoir devra renvoyer la procédure d'urgence ou une solution au


problème suivant les paramètres entrés par l'utilisateur. Le système doit guider le dialogue
afin de déterminer la nature et la gravité du danger. Comme il s'agit d'une procédure typique
suivant le danger, un SIAD utilisant des tableurs qui se baseront sur une base de
connaissances sur les normes et les procédures semble le plus approprié.

On pourra voir dans les figures 3.14 et 3.15 un aperçu des différentes tables qui
constituent le cœur de notre base de données. La figures 3.16 montre les relations réalisés
entre les tables afin d’avoir des connections et ainsi faire appel aux données souhaités.

Figure 3.14 la table bâtiment


L’agencement entre les procédures et les connaissances déjà en notre possession se
feront grâce au logiciel Accès qui peut les classer en tables. Ainsi on aura une base de
données bien établie et les différentes tables pourront interférer entre elles grâce aux requêtes
mis en place et des connections suivant la procédure du fonctionnement du SIAD.

Figure 3.15 les relations entre les tables du système

61
N. Chiali le système de sécurité

3.6 Conclusion
Le design du système s’articule autour des 3 étapes de sa création. L’établissement de
la liste des procédures tirées de l’analyse fonctionnelle a contribué pleinement à la mise en
place du système. La base de données contenant les procédures est une chose primordial dans
chaque création d’un système c’est le noyau ou sont stockés toutes les données nécessaires à
l’utilisateur pour la prise de décision. La proposition du fonctionnement du SIAD dépend de
la formulation des procédures et de leur précision. L’analyse systémique et surtout l’analyse
fonctionnelle ont permit à établir des procédures qui pourront servir à l’intégration du système
et a répondre aux exigences des systèmes.
Le chapitre suivant nous démontrera comment le système va intégrer ces procédures et
ainsi faciliter la prise de décision au responsable de la sécurité et donner aux occupants les
informations dont ils souhaitent avoir au moment opportun.

62
N. Chiali Intégration et évaluation du systeme

CHAPITRE 4

Intégration et évaluation du système

4.1 Introduction
On présente dans ce chapitre l’application du travail et les différents résultats obtenus
accompagnées par des interprétations. Une partie de nos applications était consacrée à des
expérimentations dans le but de mettre en évidence le choix de notre système et l’acuité donné
à l’utilisateur pour la prise de décision au moment opportun.

4.2 Structure du programme


Le programme élaboré, est constitué de plusieurs unités spécifiques à chaque opération
de la modélisation du traitement de la décision. Le but est de vérifier le bon fonctionnement
du programme et de montrer sa capacité pour les calculs. Cette étape n'est que la suite logique
du plan de construction du système et présente la conception des pages interactives pour
l’entrée et la sortie des données et l'identification du danger.

63
N. Chiali Intégration et évaluation du systeme

4.2.1. Les pages interactives constituant le SIAD


Le SIAD utilise la base des connaissances ainsi que les relations créées dans le logiciel
ACCESS. Dans ce chapitre, ce sont surtout des idées et des démarches de conception
générales et non pas des descriptions des méthodes de construction suivant le logiciel qui
seront débattus. Le SIAD doit respecter les objectifs de simplicité, de compréhension et de
rapidité d'exécution grâce aux directives soulevées dans le paragraphe précédent. Créer
plusieurs pages dynamiques facilitera grandement la lecture et guidera efficacement
l'utilisateur sur les choix qu'il doit opérer pour ainsi lui faire garder son calme. Il est question
d'abord de la page de présentation pour l'installation initiale du système dans le bâtiment
public, puis nous étudierons une page de renvoi comme boucle de rétroaction avec les pages
de question pour déterminer le danger et la procédure à associer avant de terminer sur le choix
de l'ergonomie générale des pages pour l'entrée et la sortie des données.

4.2.2 La page initiale d'installation


La première page dynamique devrait donc en toute logique poser des questions pour
déterminer le pays et le type de bâtiment auquel le système s'applique (figure 4.1).

Figure 4.1 la page d’identification

64
N. Chiali Intégration et évaluation du systeme

A priori, lorsque le SIAD est utilisé dans un bâtiment public et dans un pays qui sont
tous deux des paramètres bien précis et qui ont peu de chance de changer radicalement pour
l'édifice, il est alors possible de rendre permanent le choix des deux paramètres durant
l'installation et la première utilisation du système. Bien sûr l'utilisateur pourra toujours les
changer en cas d'erreur mais l'avantage est d'éliminer les deux premières questions et alléger
la démarche d'identification du danger. De toute manière, moins l'utilisateur a de questions à
répondre, plus il trouvera la réponse plus clairement et rapidement.

4.2.3 Ergonomie d'affichage d'entrée et sortie des données pour les pages
dynamiques du SIAD

4.2.3.1 Page d'identification du danger


Il s'agit là de l'entrée des données par l'utilisateur pour communiquer avec le SIAD et
indiquer ce qu'il perçoit. En fonction des informations entrées, le SIAD doit être en mesure de
reconnaître le type de danger. Pour tout système qui constitue un dialogue interactif avec son
utilisateur, il doit proposer des choix pour guider une recherche. Or ici la contrainte de temps
est primordiale dans l'aide à la prise de décision pour sauver de nombreuses vies si le bâtiment
est en proie à un danger qui évolue rapidement.

Le SIAD doit donc faciliter les choix dans le sens de la lecture et reconnaissance des
idées et cela tout en faisant garder le sang-froid à l'utilisateur qui ne doit pas s'empêtrer dans
la recherche qui causerait des délais, du stress et donc la panique. Il faut comprendre la
physionomie de l'utilisateur pour reconnaître des signes et lire. Ce dernier communiquera
avec le SIAD essentiellement avec les yeux. Les oreilles peuvent affiner la compréhension si
le système utilise la configuration sonore de l'ordinateur afin de donner des indications de
façon orale. Mais comme les configurations audio ne sont pas forcément installées sur ce
genre de poste, je me baserai essentiellement sur la reconnaissance des signes et la lecture.

65
N. Chiali Intégration et évaluation du systeme

Figure 4.2 la page d’identification du type de bâtiments.

En faisant le parallèle sur la prise de réaction mais en relativisant, l'utilisateur du SIAD


à concevoir a quant à lui une ou deux minutes, pour se faire aider par le système pour prendre
une décision, le SIAD fournira automatiquement la réponse qui est la procédure d'urgence.

Figure 4.3 la page d’identification de la hauteur

66
N. Chiali Intégration et évaluation du systeme

Par conséquent, la page d'identification des dangers doit faciliter les choix et donc les
critères de sélection. Les études montrent que l'oeil humain a de très grandes capacités de
distinction de forme et de couleur mais se fatigue rapidement pour une lecture longue. Les
pages, en couleur, doivent donc présenter les questions sous formes de phrases très courtes
pour chaque type de danger et être accompagnées d'un symbole ou d'un schéma représentatif
pour faire travailler l'intuition.

Figure 4.4 la page d’identification du type d’immeuble

Dans le cas présent du mémoire, des images ont été utilisées en guise d'exemple de
pictogramme possible. Le choix reste bien évidemment très subjectif. Comme les symboles
sont différents entre les pays et peuvent apporter une certaine confusion, le SIAD devrait
utiliser d'autres symboles tout aussi parlants. Mais cela nécessite des études supplémentaires
qui commencent à sortir du cadre du mémoire.

67
N. Chiali Intégration et évaluation du systeme

Figure 4.5 la page d’identification du lieu

D'après l'organigramme de création du système au chapitre précèdent, pour certains


dangers il est nécessaire de créer une autre page dynamique qui permet de préciser le lieu du
danger (figure 4.5). La page alternative aura le même schéma pour chaque danger dépendant
du lieu. Elle portera en haut le titre du danger et sera composée d'un nombre de boutons égal
au nombre de lignes existantes dans la table « LIEU ». Dans notre cas, on a quatre boutons
qui porteront chacun comme nom :
1. étage connu ;
2. parc de stationnement ;
3. sous-sol connu ;
4. lieu inconnu.

4.2.3.2 Page solution qui donne la procédure d'urgence


La page qui affiche la procédure d'urgence ne doit montrer que le strict minimum à
savoir les directives primordiales pour assurer la sécurité, du public face à un danger. Il vaut
mieux tenter de créer des procédures avec des phrases les plus grosses possibles et étaler les
conseils sur un certain nombre de pages qui contient le titre et les informations connexes la
définissant en petit caractère au haut de la page.

68
N. Chiali Intégration et évaluation du systeme

le résultat et les données fournis aux différends acteurs du système peuvent être
octroyés par plusieurs support que ça soit sonore par le biais de sirène, d’alarme ou de
hautparleurs, ou bien visuelles comme l’affichage des procédures à des endroits stratégiques
ainsi que des pictogrammes (figure 4.6) pour canaliser les occupants et leur montrer le chemin
vers la sortie.

Figure 4.6 Plan d’intervention fournie par l’INRS


(Institut national de recherche et de sécurité)

Figure 4.7 la page d’identification du danger


69
N. Chiali Intégration et évaluation du systeme

La figure 4.7 présente une idée de ce que verra le manipulateur du programme c’est-à-
dire le manager de la sécurité et cela afin de prendre la bonne décision.

C’est ainsi et suite à l’exécution de notre base de données à prendre une décision
(figure 4.8) et cela en choisissant comme critère un incendie dans un étage connu d’une
université en Algérie. Apres 2 à 3 clics de l’operateur une page de procédure est affichée sur
le moniteur, cela représente 3 à 5 secondes de manipulations après avoir entendu une sirène
ou acquis une information concernant le danger existant.

Figure 4.8 la page de la procédure affichée après exécution de la base de données

Ce travail montre qu’il peut être perfectionné et cela soit dans la perspective
d’affichage, ou bien celle du temps mis pour la prise de décision. Cette optimisation est
réalisée grâce au feedback nécessaire au système.

4.3 L’évaluation du système


Les besoins spécifiques pour le test et l’évaluation sont définis initialement à l’étape
conceptuelle quand les exigences du système sont globalement établies. Si une nouvelle
exigence est établie, la question est comment on serait capable de déterminer si l’exigence est
respectée et quelle méthode d’évaluation et de test doit être implémentée pour vérifier ceci.

70
N. Chiali Intégration et évaluation du systeme

L’expression ‘indicateurs de performance en matière de sécurité’ est utilisée pour


signifier les mesures observables qui fournissent des indications sur l’état d’un concept – la
sécurité – difficile à mesurer directement

4.3.1 Les indicateurs d’impact


Sont conçus pour contribuer à évaluer si les actions en matière de sécurité (politiques,
procédures et pratiques) atteignent les résultats souhaités et si de telles actions réduisent la
probabilité d’occurrence d’un accident et/ou les effets néfastes pour la santé humaine,
l’environnement et/ou les biens en cas d’accident. Ce sont des mesures réactives qui
permettent de mesurer l’impact des actions entreprises pour gérer la sécurité et sont
semblables à ce que l’on appelle des ‘indicateurs retardés’ dans d’autres documents.

Les indicateurs d’impact mesurent souvent les changements dans les performances en
matière de sécurité, ou le manque de performance.
Ainsi, les indicateurs d’impact vous indiquent si vous avez atteint un résultat souhaité
(ou lorsqu’un résultat souhaité en matière de sécurité n’est pas atteint). Cependant,
contrairement aux indicateurs d’activités, ils n'indiquent pas pourquoi le résultat a été atteint
ou pourquoi il ne l’a pas été.

4.3.2 Les indicateurs d’activités


Sont conçus pour aider à identifier si les entreprises/organisations mènent les actions
considérées nécessaires pour réduire les risques (par ex. les types de politiques, procédures et
pratiques décrits dans les Principes directeurs). Les indicateurs d’activités sont des mesures
proactives, et sont semblables à ce que l’on appelle les ‘indicateurs avancés’ dans d’autres
documents. Ils mesurent souvent les performances en matière de sécurité par rapport à un
niveau de tolérance qui indique des déviations par rapport aux attentes en matière de sécurité
à un certain moment. Lorsqu’ils sont utilisés de cette manière, les indicateurs d'activités
soulignent le besoin d’action lorsque le niveau de tolérance est dépassé.

4.4 Examen et évaluation de la performance en matière de sécurité


Examiner et évaluer régulièrement la performance en matière de sécurité d’un
établissement font partie intégrante de la gestion de la sécurité. Il est essentiel de mesurer
l’engagement de l’organisation en matière de sécurité, d’évaluer les réalisations relatives aux

71
N. Chiali Intégration et évaluation du systeme

politiques et les buts fixés, et de reconnaître les normes de performance adéquates mais
également les normes de performance bonnes et inadéquates ou qui se dégradent.
Les examens et évaluations de la performance doivent aborder, entre autres :

- la performance générale en matière de sécurité ;


- les attitudes des employés ; et
- le respect des exigences dans les procédures formelles.

Les examens et évaluations de la performance doivent couvrir à la fois les aspects


administratifs et techniques. Les examens et évaluations de la performance doivent être
effectués, au moins en partie, sous la forme d’audits réalisés par des intervenants
indépendants. Les résultats des examens et évaluations doivent revenir vers la direction et les
employés, et doivent être utilisés pour corriger les déficiences et fixer de nouveaux buts et de
nouvelles priorités.

Même si le succès d’un établissement dans le domaine de la sécurité est


principalement déterminé par la culture de la sécurité (instaurée par la direction du fait de son
engagement et de ses politiques), il est tout aussi nécessaire pour elle de soutenir et de
renforcer cette culture au moyen de procédures et des systèmes formels.

Bon nombre de ces procédures font partie du système de gestion de la sécurité,


d’autres en sont indépendantes ; Certaines d’entre elles sont de nature administrative, d’autres
sont de nature plus technique.

Les procédures sans doute les plus importantes concernent ‘l'identification des dangers
et l'évaluation des risques’ car pour bien comprendre les risques liés à l’installation, établir et
mettre en œuvre des normes et des buts relatifs à la gestion de la sécurité, il faut dans un
premier temps évaluer ces risques. Il s’agit là du fondement de toute gestion de la sécurité.
Il est particulièrement important que l'identification des dangers et l'évaluation des risques
soient réalisées à chaque fois qu’un processus est modifié ou qu’un changement est opéré
dans la gestion. Les données historiques suggèrent que les procédures liées à la gestion des
changements sont un élément déterminant.

72
N. Chiali Intégration et évaluation du systeme

4.5. Conclusion
Le bon fonctionnement du programme ne peut être validé complètement que par le
traitement de multiples applications. Notre système grâce à l’intégration de l’analyse
fonctionnelle et l’introduction des principes de la systémique donne un certain détail dans
l’élaboration des taches et des procédures et facilite le travail à l’utilisateur que ça soit le
manager de la sécurité ou bien les personnes occupantes l’établissement.

Les exemples données ci-dessus nous montre que l’operateur peut avoir une réponse
en seulement quelque secondes ce qui est important pour la suite des évènements c’est à dire
l’action après la prise de décision. L’évaluation continue à toutes les étapes du système
permet d’avoir une amélioration continue qui se répercutera sur la révision des
caractéristiques et des règlements mis en place par les autorités compétentes. Cela permettra
aussi d’améliorer le système que ce soit sa base de données ou bien la façon de percevoir
l’information.

On a constaté aussi que avoir des réponses imagées sont mieux perçus que d’avoir des
procédures écrites longues et détaillés à retenir. L’occupant ou l’utilisateur pourra être mieux
orienté vers la sortie ou les secours à entreprendre et cela simplement par des pictogrammes
ou des signaux lumineux placés aux bons endroits.

73
N. Chiali Conclusion et recommandations

Conclusions et Recommandations

C'est dans le secteur des bâtimentset des établissements recevant du public que les
améliorations apportées à la sécurité auront le plus grand effet sur les pertes de vies. Ces
améliorations doivent être adaptées spécifiquement aux bâtiments et au mode de vie de leurs
occupants à l'aide d'une analyse de la sécurité, les résultats permettront d'apporter des
modifications aux codes du bâtiment. Voilà le vrai défi qui se pose aux concepteurs, aux
agents du bâtiment et aux rédacteurs des codes.

Pour comprendre ce phénomène, et dans le cadre de ce mémoire, une investigation


dans la réglementation algériennea étémenée pour en tirer les principales exigences du
système. Les caractéristiques du système ont été évoquées pour paramétrer et donner ainsi une
première approche de son design. L’analyse fonctionnelle du système nous a permis d’établir
les taches nécessaires aux systèmes et qui permettront àleurs tours d’élaborer les procédures
qui seront des éléments principaux dans la prise de décision.

Avant d'aboutir au bilan des dangers intéressants, nous avons constaté que les
différences entre les normes ne se situent pas dans le danger en soi mais selon les priorités
essentielles de sécurité des édifices publics. De façon générale, les procédures ont été

74 
 
N. Chiali Conclusion et recommandations

construites sur le bon sens et l'efficacité; les nuances se situent surtout au niveau de détail de
forme et non de fond.

Dans le cadre de ce travail, les conclusions les plus intéressantes, à tirer, peuvent être
comme suit :

- Dresser le bilan des connaissances disponibles en termes de leur localisation et de


leurs formes était nécessaires. Il a fallu également considérer des connaissances
non disponibles qui sont beaucoup plus des souhaits que des manières de faire
explicites.
- les règles restent les principaux pourvoyeurs en termes de besoins et d’exigences.
Ils représentent le principal client pour notre système. les règles de sécurité
reposent en grande partie sur du bon sens et l'efficacité des dispositions dans la
construction et l'aménagement des édifices publics pour assurer la protection des
occupants.
- Les systèmes de support de décision exercent une influence sur la façon de voir le
monde et de raisonner.

- Les systèmes d'aide à la décision de l'avenir sont les systèmes d'information qui
intègrent un accès à de multiples sources d'information comme les bases de
données, les hypertextes, les systèmes expert. Les systèmes d'information et d'aide
à la décision sont avantageux de construire des accès plus ou moins transparents à
l'aide d'une seule interface.
- La solution la plus simple pour aider est de présenter la procédure d’urgence
adéquate. A partir de là, il est clair qu’il faut étudier les caractéristiques
constitutives de chaque bâtiment étudié ainsi que les normes pour obtenir un outil
d’aide viable et opérable pour le plus grand nombre de cas possible.
- Le design du système s’articule autour de la formulation des procédures et de leur
précision. L’analyse systémique et surtout l’analyse fonctionnelle ontpermit à
établir des procédures qui pourront servir à l’intégration du système à répondre aux
exigences des systèmes.
- Le fait de proposer un système qui permet au responsable de sécurité de prendre
les bonnes décisions et rapidement nous a permis de voir que l’analyse
fonctionnelle est importante pour hiérarchiser les fonctions de sécurité et ainsi
faciliter la création de procédures de secours.

75 
 
N. Chiali Conclusion et recommandations

- Les différentes étapes managériales ont une importance primordial que ce soit au
niveau des occupants afin de recueillir ses besoins et ses exigences ou bien au
niveau du manager de la sécurité qui lui facilite la prise de décision et la gestion de
son travail.

Une nouvelle approche a été proposée dans ce travail pour cerner et montrer tous les
paramètres du système de sécurité. L’analyse fonctionnelle des taches nous a permis
d’élaborer des procédures qui peuvent faciliter la décision à l’utilisateur et ainsi gagner du
temps et sauver des vies humaines.

On ne peut donc terminer sans évoquer les développements qui pourraient faire suite à
cette recherche, on peut particulièrement mentionner les sujets suivants :

- recourir aux méthodes intégrées d'analyse de la sécurité incendie, qui permettent


d'aborder des problèmes et des lacunes spécifiques. Ce qui nécessite l'évaluation
des diverses mesures de sécurité incendie.
- Elaborer un modèle générique du fonctionnement humain dans les activités
finalisées il sera donc nécessaire de l’adapter à l’activité ou à la situation de travail
étudiée en insérant dans chaque module le contenu pertinent et utile à l’analyse.
- compléter le système et donc sa base de données. Pour cela, des administrateurs ou
utilisateurs qui voudraient compléter le SIAD avec un autre type de bâtiment
public, les normes d'un nouveau pays ou un nouveau danger devront garder en tête
les hypothèses simplificatrices émises pour respecter les caractéristiques et le
cahier des charges.  

Il y a surement d’autres sujets plus complexes et intéressants qui nécessitent


l’exploration et un grand challenge est lancé aux différents chercheurs pour la compréhension
de la sécurité et du management

76 
 
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‫ﻣﻠﺨﺺ‬

‫ﺑﺎﻧﺘﺸ ﺎر اﻟﺨﻄ ﺮ اﻟ ﺬي ﻳﺨ ﻴﻢ ﻋﻠ ﻲ اﻟﻤﺆﺳﺴ ﺎت اﻟﺘ ﻲ ﺗﺴ ﺘﻘﺒﻞ اﻟﺠﻤﻬ ﻮر واﻟﻤﺒ ﺎﻧﻲ اﻟﻌﺎﻣ ﺔ ‘ ﻳﺘﻄﻠ ﺐ ﻣ ﻦ اﻟﻤﺼ ﻤﻤﻴﻦ واﻟﻤﻬﻨ ﺪ ﺳ ﻴﻦ ﻣﺰﻳ ﺪ ﻣ ﻦ‬
.‫اﻟﺒﺎﻋﺔ وإدارةأﻣﻨﻬﺎ‬

‫ﺳ ﻼﻣﺔ اﻟﺴ ﻜﻦ ه ﻮ اﻻﻧﻀ ﺒﺎط اﻟ ﺬي آ ﺎن داﺋﻤ ﺎ ﻣﻮﺟ ﻮدا وﺷ ﻜﻞ ﻋﻨ ﺪ اﻟﺒﺸ ﺮ ﺗﻔﻜﻴ ﺮا آﺒﻴ ﺮا ﺣﻴ ﺚ ﺗ ﻨﻌﻜﺲ وﺗﺨ ﺘﻠﻂ ﻣﺨﺘﻠ ﻒ اﻟﺘﺨﺼﺼ ﺎت‬
.‫وﺑﺎﻟﺘﺎﻟﻲ ﺗﻌﻘﻴﺪهﺎ وﺗﻮاﺟﺪ أﺳﺎﻟﻴﺐ ﻣﺨﺘﻠﻔﺔ اﻟﺘﻲ ﻳﻤﻜﻦ ﺗﺼﺪاهﺎ‬

‫ﻳﺘﻌﻠ ﻖ ه ﺪا اﻟﻌﻤ ﻞ ﺑﺪراﺳ ﺔ ﻧﻬ ﺞ إدارة ﻟﺘﺴ ﻴﺮ اﻷﻣﻨﻔ ﻲ ﻣﺆﺳﺴ ﺔ ﻋﻤﻮﻣﻴ ﺔ‘ ﻣ ﻦ ﺧ ﻼل وﺿ ﻊ ﻧﻈ ﺎم اﻣﻨ ﻲ ﻳﺴ ﻬﻞ ﻋﻠ ﻰ ﻣ ﺪﻳﺮ اﻣ ﻦ اﻟﻤﺒﻨ ﻰ أن ﻳﺄﺧ ﺬ‬
.‫ﻗﺮار ﻟﻤﻮاﺟﻬﺔ اﻟﺨﻄﺮ‬

‫ وﻣﺨﺘﻠﻔﺎﻷﺧﻄ ﺎر اﻟﻤﺪروﺳ ﺔ ﺗﻄﺒ ﻖ ﻋﻠ ﻲ اﻟﻤﺆﺳﺴ ﺎت‬.‫اﻟﺪراﺳ ﺔ اﻟﻤﻨﺠ ﺰة ﺳ ﻴﺘﻢ اﻟﺘﺤﻘ ﻖ ﻣ ﻦ ﺻ ﺤﺘﻬﺎ ﻣ ﻦ ﻗﺒ ﻞ اﻟﺘﻄﺒﻴﻘ ﺎت اﻟﻤﺨﺘﻠﻔ ﺔ ﻟﻨﻈ ﺎم ﺑﻠ ﺪﻧﺎ‬
.‫اﻟﻤﺼﻨﻔﺔ ﻓﻲ ﻟﻮاﺋﺢ اﻟﺘﻲ ﺗﺤﻜﻢ ﺑﻼدﻧﺎ‬

‫وﻳﺘﻌﻠ ﻖ اﻟﺠ ﺰء اﻷآﺒ ﺮ ﻣ ﻦ ه ﺬﻩ اﻟﺪراﺳ ﺔ إﻧﺸ ﺎء ﻧﻈ ﺎم دﻋ ﻢ ﻗ ﺮار ﻳ ﺘﻼءم ﻣ ﻊ ﻣﺘﻄﻠﺒ ﺎت اﻟﻘ ﻮاﻧﻴﻦ اﻟﻤﻌﻤ ﻮل ﺑﻬ ﺎ ﻓ ﻲ اﻟ ﺒﻼد واﺣﺘﻴﺎﺟ ﺎت‬
. ‫ﻣﺴﺘﺨﺪﻣﻲ وﺷﺎﻏﻠﻲ هﺬﻩ اﻟﺒﻨﺎﻳﺎت‬

.‫وهﺬا ﻣﺎ ﻳﺴﻤﺢ ﻟﺘﺤﻠﻴﻞ أﻓﻀﻞ ﻟﻠﺤﺎﻻت اﻟﺨﻄﻴﺮة اﻟﺘﻲ ﺗﻮاﺟﻪ اﻟﻤﺴﻴﺮ‬

‫ ﻧﻈﺎم‬،‫ اﻟﺴﻼﻣﺔ‬،‫ اﻟﻤﺨﺎﻃﺮ‬،‫ إدارة‬،‫ اﻟﻤﺒﺎﻧﻲ‬:‫آﻠﻤﺎت اﻟﺒﺤﺚ‬

Résumé
L’omniprésence du danger qui plane sur les établissements recevant du public et des bâtiments oblige les ingénieurs
et concepteurs à de plus d’ingéniosité dans la création et la gestion de leurs sécurité. La sécurité de son habitat est une
discipline qui a toujours existée et suscité chez l’homme une grande réflexion et où se mêlent étroitement différentes
disciplines, d’où sa complexité et les différentes approches que l’on peut en avoir.

Le présent travail concerne l’étude de l’approche managériale pour la gestion de la sécurité dans un établissement
recevant du public. Grace à un système de sécurité mis en place, le manager en sécurité de l’édifice aura ainsi une aide pour
lui faciliter la prise de décision face au danger.

L’étude réalisée sera validée par différentes applications du système pour notre pays. Les différents dangers traités
s’appliqueront sur les établissements classés selon la réglementation qui régit dans notre pays.

L’essentiel de l’étude concerne la création d’un système d’aide à la décision adapté aux exigences des lois en
vigueur dans les pays et aux besoins des occupants et usagers de ces bâtiments. Ce qui permettra une meilleure analyse des
situations à risque auxquelles sera confronté le manager.

Mots-clés : Bâtiments, management, risque, sécurité, système.

Abstract

It is admitted that risk occur frequently and could affect dramatically both structure and people. Thus engineers
must develop innovative strategy to enhance building as well as people security. It is worth noting that reducing risk on
structure has been of the main concern of engineer during last decades since it involves many parameters and thus is very
complicated. In turn, this leads to many complex and different approaches.

This work aims at using the managerial approach to manage the security of a structure receiving people. Through a
security system which is developed, the manager who is in charge of security will have the opportunity to take the right
decision when facing problems.

The developed methodology is validated using several cases. These cases are classified structures in the Algerian
regulations code subjected to risks. For each case, a rigorous decision making process is established and assessed to ensure
that those risks will not affects the structure. This process is of course in compatible with the regulations and code.

Keywords: Buildings, management, risk, safety, system.

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