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Physique Appliquée 2ème BTS ESA

CHAPITRE 1 : GENERALITE SUR LES FLUIDES

I. INTRODUCTION :
La mécanique des fluides est la science qui s’intéresse aux comportements des fluides.
On distingue :
- La statique des fluides : appelée généralement « l’hydrostatique », c’est la filière de la mécanique des
fluides qui s’intéresse aux comportements des fluides au repos.
- La dynamique des fluides : appelée généralement « l’hydrodynamique », c’est la filière de la
mécanique des fluides qui s’intéresse aux comportements des fluides en mouvement.

II. DEFINITION D’UN FLUIDE :


Un fluide est un corps dont les molécules ont peu d'adhésion et peuvent glisser librement les unes
sur les autres (liquides) ou se déplacer indépendamment les unes des autres (gaz). Les fluides n'ont pas
de forme propre (à la différence des solides) donc ils se déforment facilement.
Quand vous introduisez un fluide dans un récipient, ce dernier en épouse les formes.
Généralement les fluides sont répartis en deux groupes :
- Les liquides : Corps peu compressibles et dont la masse volumique est importante (eau, huile…). Les
liquides occupent des volumes bien définis et présentent des surfaces libres.
Les gaz : corps très compressibles et même extensibles (dioxyde de carbone, Air, …).
Les gaz se dilatent jusqu’à occuper toutes les parties du récipient qui le contient.
Pour les fluides on distingue deux classes :
- Les fluides parfaits : un fluide parfait est un fluide dont les molécules glissent les unes sur les autres
sans aucun frottement.
- Les fluides réels : un fluide réel est un fluide dont les molécules glissent les unes sur les autres avec
frottement.

III. PROPRIETES D’UN FLUIDE :


1. La masse volumique «  » :
La masse volumique est le rapport entre la masse M d’une matière et son volume V. généralement
elle est exprimée en 𝑘𝑔/𝑚3 .
𝑴
𝝆=
𝑽
Pour les liquides la masse volumique varie très peu avec la pression, mais plus sensiblement avec la
température. Les liquides sont appelés des fluides incompressibles.
Contrairement à celle des liquides, la masse volumique des gaz varie avec la pression et la température.
Les liquides sont appelés des fluides compressibles.

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2. La densité « d » :
La masse volumique est le rapport entre la masse d’une matière et son volume.
Généralement elle est exprimée en 𝑘𝑔/𝑚3 .
La densité d’un corps est le rapport entre la masse volumique de ce corps et la masse volumique d’un
corps de référence. Les deux masses volumiques étant déterminées dans les mêmes conditions de
température et de pression.
𝝆
- Pour les liquides, cette définition se traduit par la relation suivante : 𝒅𝒍 = 𝝆 ;
𝒆𝒂𝒖
𝝆
- Pour les gaz, cette définition se traduit par la relation suivante : 𝒅𝒈 = 𝝆 ;
𝒂𝒊𝒓

NB : à T=20°C et pression atmosphérique (p= 1.013 bar) on :


𝝆𝒆𝒂𝒖 = 𝟏𝟎𝟎𝟎 𝑲𝒈/𝑚3 et 𝝆𝒂𝒊𝒓 = 𝟏, 𝟐𝟗𝟑 𝑲𝒈/𝑚3

3. La viscosité :
On appelle viscosité la propriété qui traduit la résistance d’un fluide à l’écoulement. Elle caractérise les
frottements internes ou intermoléculaires à l’intérieur du fluide. Plus la fluidité augmente (vitesse
d’écoulement du fluide) plus la viscosité diminue et inversement.

On distingue deux types de viscosités, à savoir :

- La viscosité cinématique « ν » : Exprimée en 𝑚2 /s, Stocks (St) ou centiStocks (cSt).


Avec : 1 Stokes (St) = 100 CSt = 10−4 𝑚2/s.

- La viscosité dynamique « 𝝁 » : Exprimée en Pascal seconde (Pa.s), Poise (Po) ou centiPoise (cPo).
Avec : 1 Po= 0,1 Pa.s et 1000 cP = 1 Pa.s.
Remarque : Relation entre la viscosité cinématique et la viscosité dynamique :
on a : 𝜇 =  ∗ 𝜈
NB : à T=20°C et pression atmosphérique (p= 1.013 bar) on a :
𝝂𝒆𝒂𝒖 = 𝟏𝒄𝑺𝒕 = 𝟏𝟎−𝟔 𝑚2 /𝑠 et 𝜇𝒆𝒂𝒖 = 𝟏𝟎−𝟑 𝒄𝑺𝒕

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CHAPITRE 2 : STATIQUE DES FLUIDES


(L’HYDROSTATIQUE)

I. NOTIONS SUR LES PRESSIONS :


1. Pression en un point d’un milieu fluide :
Soit deux volumes élémentaires en contact dV1 et dV2, et dS l’élément de surface qui les
Sépare. 𝑛⃗ la normale à dS au point M.

Figure 1 : Actions de contact entre deux volumes élémentaires

L’action de dV1 sur dV2 est exprimée par :


d𝑅⃗1/2 = d𝑁
⃗ 1/2 + d𝑇
⃗ 1/2

Où :
⃗ 1/2 : est la composante tangentielle à dS due à la viscosité du fluide lorsqu’il y a mouvement relatif
d𝑇
(glissement de dV2 par rapport à dV1).
⃗ 1/2 = 0
Or le fluide est au repos d’où : d𝑇
⃗ 1/2 : est la composante normale à dS dite la force de pression.
d𝑁
Remarque : La pression P au point M dans un fluide, ne dépend pas de l’orientation de la surface dS.
2. Les types de pression d’un fluide :
Il existe trois types de pression d’un fluide à savoir :
a- La pression atmosphérique « Patm »: c’est la pression de l’air, elle dépend de l’altitude.
Au niveau de la mer : 𝑃𝑎𝑡𝑚 = 1 𝑎𝑡𝑚 ≈ 1,013 𝑏𝑎𝑟 = 1.013 105 𝑃𝑎 ;
b- La pression absolue « Pab »: comme son nom l’indique cette pression est toujours positive, la
référence pour cette pression est 0. Dans le vide 𝑃𝑎𝑏 = 0 𝑏𝑎𝑟 ;
c- La pression effective « Peff »: appelée aussi pression manométrique, elle peut être négative, positive
ou nulle , la référence pour cette pression est Patm. Dans le vide 𝑃𝑒𝑓𝑓 = 0 𝑏𝑎𝑟.
On peut dégager la relation suivante entre les différentes formes de pression :
𝑷𝒂𝒃 = 𝑷𝒆𝒇𝒇 + 𝑷𝒂𝒕𝒎

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3. Equation générale de l’hydrostatique :
Etudiant l’équilibre d’une partie de fluide en forme de cylindre vertical de masse dm, de section droite
très petite S et d’une hauteur z (figure 2).

Figure 2 : Equation générale de l’hydrostatique


Le cylindre est soumis à l’action de son poids et à l’action des forces de pression du milieu fluide
extérieur.
- Poids : P = dm.g or m = .dV donc P = .dV.g (avec dV = z . S)
- Forces de pression :
- Face supérieure : Fsup = p . S
- Face inférieure : Finf = (p+p) . S où p est la variation de pression entre la face supérieure et la face
inférieure.
- Face latérale : Flat = 0 (les forces de pression ⊥ à l’axe du cylindre s’opposent et s’annulent).
A l’équilibre : 𝑃⃗ + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑠𝑢𝑝 + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑖𝑛𝑓 = ⃗0 ;
On projette l’équation sur l’axe OZ : 𝑃 + 𝐹𝑠𝑢𝑝 − 𝐹𝑖𝑛𝑓 = 0
.z.S.g + p.S – (p+p).S=0
.z.S.g – p.S=0
.z.g – p =0
p = z.g
D’où on peut déduire l’équation générale de l’hydrostatique entre deux points A et B du milieu fluide :
PA – PB = .g.(ZA – ZB) ;
Où : PA et PB sont respectivement les pressions du fluide aux points A et B.
ZA et ZB sont respectivement les coordonnées sur l’axe z des points A et B.
Remarque :
La pression dans un fluide homogène ne dépend que de la différence de la hauteur et de la masse
volumique ; elle est notamment indépendante de la taille ou de la forme du récipient recueillant le fluide
(figure3). Cela a des conséquences importantes :
– Pour une altitude donnée la pression est la même ;

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– La surface libre d’un fluide est plane (sauf si la tension de surface joue un rôle).

Figure 3 : Pression indépendante de la forme du récipient

Application : Mesure de la pression atmosphérique (Baromètre de Torricelli, ~ 1643)


Soit un récipient contenant du mercure de masse volumique 𝐻𝑔 = 13600 kg/𝑚3 . On plonge dans le
récipient un tube vertical, le niveau de la surface du mercure à l’intérieur du tube se stabilise à une hauteur
h = 0.76 m. Sachant que le vide règne dans la partie supérieure du tube, déterminer la pression à la surface
du mercure contenu dans le récipient.

Figure 4 : Baromètre de Torricelli, ~1643

Correction :
Soient :
- A un point appartenant à la surface du mercure contenu dans le récipient.
- B un point appartenant au mercure contenu dans le tube et situé sur le même plan horizontal passant
par le point A.  PA = PB.
- C un point appartenant à la surface du mercure contenu dans le tube.
En appliquant l’équation générale de l’hydrostatique entre les points B et C, on trouve :
𝑃𝐵 – 𝑃𝐶 = 𝜌. 𝑔. (𝑍𝐵 – 𝑍𝐶) <=> 𝑃𝐵 = 𝑃𝐶 + 𝜌. 𝑔. (𝑍𝐵 – 𝑍𝐶)
Avec : (𝑍𝐵 – 𝑍𝐶) = ℎ, 𝑃𝐵 = 𝑃𝐴 𝑒𝑡 𝑃𝐶 = 0
AN : 𝑃𝐴 = 13600 ∗ 9.81 ∗ 0.76 = 101396.16 𝑃𝑎 = 1.013 𝑏𝑎𝑟 𝑃𝑎𝑡𝑚.

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4. Théorème de Pascal :
Soit un liquide incompressible de masse volumique () en équilibre et soient deux points
A et B appartenant à ce liquide (figure 5).

Figure 5 : Théorème de Pascal (1)


En appliquant l’équation générale de l’hydrostatique entre A et B on trouve :
𝑝𝐵 = 𝑝𝐴 + 𝜌. 𝑔. ℎ
On exerce une force sur la surface, et on provoque une surpression p (figure 5).

Figure 5 : Théorème de Pascal (2)


L’équation générale de l’hydrostatique entre A et B devient :
𝑝′𝐵 = 𝑝′𝐴 + 𝜌. 𝑔. ℎ
Avec : 𝑝′𝐴 = 𝑝𝐴 + ∆𝑝 => 𝑝′𝐵 = 𝑝𝐴 + ∆𝑝 + 𝜌. 𝑔. ℎ
Or on a : 𝑝𝐴 + 𝜌. 𝑔. ℎ = 𝑝𝐵 => 𝑝′𝐵 = 𝑝𝐵 + ∆𝑝
D’où on peut tirer le théorème de Pascal : Pour tout fluide incompressible en équilibre, la variation de la
pression en un point se transmet intégralement en tout point du fluide.
Application :
Dans la figure 7, les surfaces des cylindres A et B sont
respectivement de 40 et 4000 cm² et B a une masse de 4000 kg. Le
récipient et les conduits sont remplis de liquide de densité 0,75.
Déterminer la valeur de la force F qui assurera l’équilibre, sachant
que le poids du cylindre A est négligeable. On donne h = 0.3 m.
Correction :
……………………………………………………………………...
……………………………………………………………………… Figure 7 : Levier hydraulique
………………………………………………………………………
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5. Action de pression exercée sur une paroi plane :
Soient une paroi dS d’un récipient contenant un liquide, et un point M appartenant à cette paroi.
- La pression au point M du côté du liquide est : 𝑝1(𝑀) = 𝑃𝑎𝑡𝑚 + 𝜌. 𝑔. ℎ.
-L’action de pression qu’exerce le liquide sur l’élément de surface dS est 𝑑𝐹 1 = 𝑝1 ( 𝑀 ) . 𝑑𝑆 . 𝑛⃗
Cette action est toujours perpendiculaire à dS.
-L’action de pression qu’exerce l’air sur l’élément de surface dS est 𝑑𝐹 2 = −𝑃𝑎𝑡𝑚( 𝑀 ) . 𝑑𝑆 . 𝑛⃗

Figure 8 : Action de pression exercée sur une paroi plane

A l’équilibre de la surface dS : la résultante des actions de pression élémentaire est :


𝑑𝐹 = 𝑑𝐹 1 + 𝑑𝐹 2 = 𝑃1 ( 𝑀 ) . 𝑑𝑆 . 𝑛⃗ − 𝑃𝑎𝑡𝑚 ( 𝑀 ) . 𝑑𝑆 . 𝑛⃗

𝑑𝐹 = ( 𝑃1 − 𝑃𝑎𝑡𝑚) . 𝑑𝑆 . 𝑛⃗ Or 𝑃1 − 𝑃𝑎𝑡𝑚 = 𝜌. 𝑔. ℎ.

⃗ = 𝝆. 𝒈. 𝒉. 𝒅𝑺 . 𝒏
D’où on trouve : 𝒅𝑭 ⃗⃗
a. Intensité de la force de pression :

La force de pression 𝐹 est déterminée par la relation suivante :

𝐹 = ∫ 𝑑𝐹 = ∫ 𝜌. 𝑔. ℎ. 𝑑𝑆 . 𝑛⃗
𝑠
Dans le repère 𝑅 (𝑂, . 𝑢
⃗ ,𝑣 ,𝑤
⃗⃗ ) on a : les coordonnées du point M sont (𝑢𝑀 , 𝑣𝑀 , 0)
𝑑𝑆 = 𝑑𝑢. 𝑑𝑣 𝑒𝑡 ℎ = 𝑈𝑀 . 𝑠𝑖𝑛 𝜃
D’où 𝐹 = ∫𝑠 𝜌. 𝑔. 𝑢𝑀 . 𝑠𝑖𝑛 𝜃. 𝑑𝑆 . 𝑛⃗
Par définition le centre de gravité est défini par :
𝑆. 𝑢𝐺 = ∫ 𝑢𝑀 . 𝑑𝑆
⃗⃗⃗⃗⃗ = ∫ 𝑂𝑀
𝑆 . 𝑂𝐺 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ . 𝑑𝑆 => {
𝑆. 𝑢𝑉 = ∫ 𝑢𝑀 . 𝑑𝑆

Donc on peut écrire⃗⃗⃗𝐹 = 𝜌. 𝑔. 𝑠𝑖𝑛 𝜃. 𝑢𝐺 . 𝑆. 𝑛⃗ or ℎ𝐺 = 𝑠𝑖𝑛 𝜃 . 𝑢𝐺


Où ℎ𝐺 est la profondeur du centre de gravité de la paroi par rapport à la surface libre.
D’où on aura la relation suivante : ⃗⃗⃗𝐹 = 𝜌. 𝑔. ℎ𝐺 . 𝑆. 𝑛⃗

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b. Cas d’une paroi horizontale :
Soit un réservoir ouvert à l'air libre de surface de base S contenant une hauteur h de liquide de masse
volumique ρ.

Figure 9 : Cas d’une paroi horizontale

𝑑𝐹 = ∫ 𝑑𝐹 => 𝐹 = ∫ 𝑑𝐹

Or la surface S est horizontale donc la pression est uniforme sur toute la surface, d’où on peut écrire que :

𝐹 = ∫ 𝜌. 𝑔. ℎ . 𝑑𝑆 = 𝜌. 𝑔. ℎ . ∫ 𝑑𝑆 = 𝜌. 𝑔. ℎ . 𝑆

c. Cas d’une paroi verticale :


Maintenant on va déterminer la force qui s’exerce sur une paroi verticale du réservoir. La section de cette
paroi est Sv de longueur L (figure 10).

Figure 10 : Cas d’une paroi verticale

Soit M un point quelconque appartenant à Sv

⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑀 = ∫ ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑀 => 𝐹𝑀 = ∫ 𝐹𝑀

⃗⃗⃗⃗⃗𝑀 = 𝜌. 𝑔. ℎ𝑀 . 𝑑𝑆 . 𝑛⃗ et ℎ𝑀 = 𝑧𝑀 => 𝐹𝑀 = ∫ 𝜌. 𝑔. 𝑧𝑀 .d𝑆𝑉


Avec : 𝑑𝐹
Or d𝑆𝑉 = 𝐿. 𝑑𝑧 => 𝐹𝑀 = ∫ 𝜌. 𝑔. 𝑧𝑀 . 𝐿. 𝑑𝑧 = 𝜌. 𝑔. 𝐿. ∫ 𝑧𝑀 . 𝑑𝑧

𝑧2 ℎ2
𝐹𝑀 = 𝜌. 𝑔. 𝐿 [ ] = 𝜌. 𝑔. 𝐿.
2 0 2
ℎ2
𝐹𝑀 = 𝜌. 𝑔. 𝐿. 2

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6. Poussée d’Archimède
a. Histoire et légende :
Archimède est un savant grec qui vécut à Syracuse (Sicile) de 287 av. J.-C. à 212 av. J.- C. Il est
connu pour ses multiples travaux scientifiques, théoriques ou pratiques, que ce soit en mathématique ou
en physique. Parmi ces derniers, son Traité des corps flottants jette les bases de ce qui sera plus tard la
science nommée hydrostatique. C'est notamment dans cet ouvrage qu'il étudie avec rigueur l'immersion
d'un corps, solide ou fluide, dans un fluide de densité inférieure, égale ou supérieure. Le théorème qui
portera plus tard le nom du savant y est ainsi énoncé (ce théorème fut ensuite démontré au XVIe siècle).
Le roi Hiéron II de Syracuse (306-214) aurait demandé à son jeune ami et conseiller scientifique
Archimède (âgé seulement de 22 ans) de vérifier si une couronne d'or, qu'il s'était fait confectionner
comme offrande à Zeus, était totalement en or ou si l'artisan y avait mis de l'argent. La vérification avait
bien sûr pour contrainte de ne pas détériorer la couronne. La forme de celle-ci était en outre trop complexe
pour effectuer un calcul du volume de l'ornement.
Archimède aurait trouvé le moyen de vérifier si la couronne était vraiment en or, alors qu'il était au bain
public, en observant comment des objets y flottaient. Il serait alors sorti dans la rue en s'écriant le célèbre
« Eurêka » (j'ai trouvé).
Ce qu’a constaté Archimède au bain public est que, pour un même volume donné, les corps n'ont pas le
même poids apparent, c'est-à-dire une masse par unité de volume différente. On parle de nos jours de
masse volumique. L'argent (masse volumique 10 500 kg·𝑚−3) étant moins dense que l'or (masse
volumique 19 300 kg·𝑚−3) il a donc une masse volumique plus faible : pour obtenir un poids voulu il
faudra une plus grande quantité d'argent que d'or. De là, Archimède a déduit que si l'artisan a caché de
l'argent dans la couronne du roi, la couronne est plus grande que si, pour le même poids, elle avait été
faite exclusivement d'or, alors elle a une masse volumique plus faible qu'une couronne de même taille
seulement en or.
Pour répondre à la question du roi Hiéron, Archimède a donc pu comparer les volumes d'eau déplacés par
la couronne et une quantité d'or de poids identique. Si les deux déplacent le même volume d'eau, leur
masse volumique est alors égale et on peut en conclure que les deux sont composés du même métal. Pour
réaliser l'expérience, on peut imaginer plonger la masse d'or dans un récipient rempli à ras-bord (et muni
d'un bec verseur pour mieux observer la chose). Une certaine quantité d'eau débordera alors du récipient
(on peut la recueillir pour la mesurer).
Ensuite, on retire l'or et on le remplace par la couronne à étudier. Si la couronne est bien totalement en or,
alors l'eau ne débordera pas. En revanche, si sa densité est plus faible et donc son volume plus important
pour la même masse, de l'eau supplémentaire débordera.
b. Enoncé du théorème :
Tout corps plongé dans un fluide au repos, entièrement mouillé par celui-ci ou traversant sa surface libre,
subit une force verticale, dirigée de bas en haut et opposée au poids du volume de fluide déplacé ; cette
force est appelée poussée d'Archimède.
- Si le solide et le fluide sont homogènes alors G et C sont confondus.
- Si le solide et le liquide sont hétérogènes alors G et C sont distincts.
Pour assurer l’équilibre du corps immergé, il faut que le centre de poussée et le centre de gravité soient
alignés.
* Remarques :
1- Si la masse volumique du solide est inférieure à celle du liquide (ρs<ρL) : le solide flotte.
2- Si la masse volumique du solide est égale à celle du liquide (ρs=ρL): le solide est immergé et il reste en
suspension dans le liquide.
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3- Si la masse volumique du solide est supérieure à celle du liquide (ρs>ρL) : le solide est immergé et il
touche le fond du contenant du liquide.

Figure 11 : Variation de la position du solide dans un liquide en fonction ρ

On cherche à déterminer la résultante des forces de pression qui s’exercent sur un solide en équilibre dans
un liquide.
c. Poussée d’Archimède

Figure 12 : Poussée d’Archimède

Le volume fictif de fluide reste en équilibre sous l’action de son poids 𝑃⃗ et de l’ensemble des forces de
pression exercées sur sa surface extérieure par le fluide environnant.
L’application du principe fondamental de la statique montre que la résultante des forces de pression (ou
poussée d’Archimède 𝐹 ⃗⃗⃗⃗𝐴 ) est égale et opposée au poids 𝑃⃗ .
⃗⃗⃗⃗
𝐹𝐴 =-m.𝑔=- ρ.Vi . 𝑔
Avec :
Vi : volume de fluide déplacé (𝑚3 )
g = 9,81 m. 𝑠 −2 ))
FA : poussée d’Archimède (N)
 masse volumique du fluide (kg·𝑚−3)
d. Condition de stabilité :
Dans le cas d’un solide partiellement immergé ou d’un solide complètement immergé mais non
homogène, le centre de poussée A est distincts du centre de gravité G du solide, ce qui influe sur la
stabilité du solide.

Figure 13 : Condition de stabilité


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Le point M, situé à l’intersection de la verticale passant par le point A et de l’axe de symétrie du solide,
est appelé métacentre et dm est la distance métacentrique.
Si M est situé au-dessus de G, il y a toujours stabilité ; le solide tend à revenir dans sa position d’équilibre
après un écart. Il y a instabilité dans le cas contraire, lorsque M est au-dessous de G.
Application :

Un corps cylindrique de diamètre d = 50 mm, de hauteur h = 0,4 m et de masse négligeable est rempli
d’huile jusqu’à la moitié de sa hauteur. La masse volumique de l’huile est huile = 900 (kg/𝒎𝟑 ).
L’ensemble (corps cylindrique + huile) est immergé dans l’eau.

1°) Isoler l’ensemble (corps cylindrique + huile) et faire l’inventaire des forces qui lui sont appliquées.
2°) Donner l’équation d’équilibre statique de cet ensemble. En projetant cette équation sur l’axe 𝑧⃗ ,
exprimé h’ en fonction de h, huile et eau . Calculer h’.
3°) En remplaçant le volume d’huile par le même volume d’eau dans ce corps cylindrique, calculer dans
ce cas la nouvelle valeur de h’.
Correction

……………………………………………………………………...………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
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………………………………………………………………………………………………………………
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………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
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CHAPRITRE 3 : CINEMATIQUE DES FLUIDES
INCOMPRESSIBLES
I. DESCRIPTION D'UN ECOULEMENT :
1. Définitions :
L’écoulement d’un fluide peut être permanent ou non permanent, uniforme ou non uniforme, laminaire ou
turbulent.
- Ecoulement permanent : un écoulement est dit permanent si la vitesse des particules de fluide qui se
succèdent en un même point, et quel que soit ce point, reste la même (constante) au cours du temps.
- Ecoulement uniforme : un écoulement est dit uniforme si la vitesse des particules de fluide est la même
en tout point de l’écoulement (même direction, même intensité et même sens en chaque point).
- Fluide parfait ou idéal : un fluide parfait est un fluide dont la viscosité est supposée nulle. Il n’y a pas
de contraintes de cisaillement dues au frottement interne entre molécules et frottement contre les parois. Il
n’y a pas de rotation des particules de fluide autour de leur centre de masse (elles sont dites
irrotationnelles). Il ne supporte que des forces de pression et les écoulements puissent être représentés par
des lignes de courant.

Figure 14 : Profils de vitesse


- Lignes de courant : les lignes de courant sont des lignes imaginaires de l’écoulement indiquant la
direction du mouvement du fluide. C’est la courbe suivant laquelle se déplace un élément de fluide. Une
ligne de courant est tangente en chaque point aux vecteurs vitesses des particules.
- Tube de courant : C’est l’ensemble formé à partir d’un faisceau de lignes (sorte de canalisation).il n’y a
pas d’écoulement de fluide latéralement ou transversalement au tube. L’écoulement s’effectue par les
sections d’entrée (S1) et de sortie (S2).
- Filet de courant : C’est un tube de courant s'appuyant sur un petit élément de surface ∆𝑺.
La section de base S du tube ainsi définie est suffisamment petite pour que la vitesse du fluide soit la
même en tous ses points (répartition uniforme).
- Lignes d’émission : à un instant donné, c’est la courbe géométrique décrite par les particules de fluide
qui passent en un point choisi de l’écoulement

Figure 15 : Ligne, Tube et Filet de courant

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Remarque : En écoulement permanent, les lignes de courant, les trajectoires et les lignes d’émission sont
identiques ou confondues.
2. Débits :
Le débit est le quotient de la quantité de fluide qui traverse une section droite de la conduite par la durée
de cet écoulement. On distingue deux types de débit à savoir :
a. Débit volumique :
Soit V le volume de fluide qui a traversé une section droite de la conduite pendant le temps t, par
∆𝑉
définition le débit-volume est : 𝑞 𝑣 = avec 𝑞 𝑣 en 𝑚3 . 𝑠 −1
∆𝑡

b. Débit massique :
Soit m la masse de fluide qui a traversé une section droite de la conduite pendant le temps t, par
∆𝑚
définition le débit-masse est : 𝑞 𝑚 = avec 𝑞 𝑚 en 𝐾𝑔. 𝑠 −1
∆𝑡

* Relation entre 𝑞 𝑚 et 𝑞 𝑣 :
∆𝒎
La masse volumique  est donnée par la relation :  = ∆𝑽
∆𝑚 ∆𝑡 ∆𝑚 ∆𝑡 𝒒𝒎
On multiplie le numérateur et le dénominateur par t on trouve  = .
∆𝑉 ∆𝑡
= ∆𝑡
. ∆𝑉 d’où  = 𝒒𝒗

3. Equation de conservation de la masse ou équation de continuité :


a. Conservation du débit :
Considérons un tube de courant entre deux sections S1 et S2. Pendant l'intervalle de temps t, infiniment
petit, la masse m1 de fluide ayant traversé la section S1 est la même que la masse m2 ayant traversé la
section S2.
𝒒 𝒎𝟏 = 𝒒 𝒎𝟐

En régime stationnaire, le débit-masse est le même à travers toutes les sections droites d'un même tube de
courant.
Dans le cas d'un écoulement isovolume ( = Cte) :
𝒒 𝒗𝟏 = 𝒒 𝒗𝟐

b. Vitesse moyenne :
En général la vitesse v n'est pas constante sur la section S d'un tube de courant ; on dit qu'il existe un
profil de vitesse (à cause des forces de frottement) (figure 14).
Dans une section droite S de la canalisation, on appelle vitesse moyenne 𝒗 𝒎 la vitesse telle que :
𝑞𝑣
𝑉 𝑚𝑜𝑦 =
𝑆
La vitesse moyenne vm apparaît comme la vitesse uniforme à travers la section S qui assure le même débit
que la répartition réelle des vitesses.
Si l'écoulement est isovolume, cette vitesse moyenne est inversement proportionnelle à l'aire de la section
droite.
𝑞𝑣 = 𝑣1𝑚𝑜𝑦. 𝑆1 = 𝑣2𝑚𝑜𝑦. 𝑆2 = 𝐶𝑡𝑒
C'est l'équation de continuité.

𝑽𝟏 𝑺𝟐
= 𝑺𝟏 ; La vitesse moyenne est d'autant plus grande que la section est faible.
𝑽𝟐

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4. Exercices d’applications
Enoncé
On veut accélérer la circulation d’un fluide parfait dans une conduite de telle sorte que sa vitesse soit
multipliée par 4. Pour cela, la conduite comporte un convergent caractérisé par l’angle α (schéma ci-
dessus).

Questions :
1) Calculer le rapport des rayons (R1/R2).
2) Calculer (R1 - R2) en fonction de L et α. En déduire la longueur L. (R1 = 50 mm, α = 15°).

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CHAPRITRE 4 : DYNAMIQUE DES FLUIDES
INCOMPRESSIBLES
I.THEOREME D'EULER OU DES QUANTITES DE MOUVEMENT :
1. Principe :
Ce théorème établit une relation entre les éléments cinématiques d'un fluide et les efforts qui lui sont
appliqués. La somme vectorielle des forces appliquées à un tronçon de fluide en écoulement permanent
est égale au produit du débit massique par la différence vectorielle des vitesses du fluide en aval et en
amont de ce tronçon.

Figure 16 : Théorème d’Euler

⃗⃗⃗2 − ⃗⃗⃗
∑ 𝐹𝑒𝑠𝑡 = 𝑞𝑚 (𝑉 𝑉1 )
D’où :
∑ 𝐹𝑒𝑠𝑡 : La somme vectorielle des forces extérieures appliquées à un tronçon de fluide isolé (N).
𝑞𝑚 ∶ Le débit massique du fluide (kg/s).
⃗⃗⃗
𝑉1 ∶ La vitesse vectorielle du fluide à l'aval (m/s).
⃗⃗⃗
𝑉2 ∶ La vitesse vectorielle du fluide à l'amont (m/s).

2. Applications :
Dans la pratique on trouve plusieurs applications du théorème de d’Euler notamment les jets pour
entrainer les turbines et la propulsion des fusées.
II.Théorème de BERNOULLI :
1. Théorème de Bernoulli pour un écoulement permanent d’un fluide parfait incompressible :
Un fluide parfait est un fluide dont l'écoulement se fait sans frottement.
On considère un écoulement permanent isovolume d’un fluide parfait, entre les sections S1 et S2, entre
lesquelles il n’y a aucune machine hydraulique (pas de pompe, ni de turbine).

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Figure 17 : Fluide en écoulement entre deux points (1) et (2)


Soit m la masse et V le volume du fluide qui passe à travers la section S1 entre les instants t et t+t.
Pendant ce temps la même masse et le même volume de fluide passe à travers la section S2.
Tout se passe comme si ce fluide était passé de la position (1) à la position (2).
En appliquant le théorème de l’énergie cinétique à ce fluide entre les instants t et t+t (la variation
d’énergie cinétique est égale à la somme des travaux des forces extérieures : poids et forces pressantes),
on obtient :
𝑉2
𝜌 + 𝜌𝑔𝑧 + 𝑝 = 𝑐𝑡𝑒
2
𝑝 ∶ Pression statique.
𝜌𝑔𝑧 : Pression de pesanteur.
𝑉2
𝜌 ∶ Pression cinétique.
2
Tous les termes exprimés en pascal.
En divisant tous les termes de la relation précédente par le produit 𝝆𝒈, on écrit tous les termes dans la
dimension d'une hauteur (pressions exprimées en mètres de colonne de fluide).
𝑉2 𝑝
+𝑍+ = 𝐻 = 𝐶𝑡𝑒
2𝑔 𝜌𝑔
Avec :
H : est la Hauteur totale
𝑝
∶ est la Hauteur de Pression
𝜌𝑔

𝑍 ∶ est la cote
𝑉2
∶ est la Hauteur cinétique
2𝑔
𝑝
𝑧 + 𝜌𝑔 ∶ est la Hauteur piézométrique

2. Cas d'un écoulement (1) => (2) sans échange de travail


Lorsque, dans un écoulement d’un fluide parfait, il n'y a aucune machine (ni pompe ni turbine) entre les
points (1) et (2) d'une même ligne de courant, la relation de Bernoulli peut s’écrire sous l'une des deux
formes suivantes :
1
𝜌(𝑉2 2 − 𝑉1 2 ) + 𝜌𝑔(𝑍2 − 𝑍1 ) + (𝑝2 − 𝑝1 ) = 0
2
1 1
Ou (𝑉2 2 − 𝑉1 2 ) + (𝑍2 − 𝑍1 ) + 𝑔 (𝑝2 − 𝑝1 ) = 0
2𝑔

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3. Cas d'un écoulement (1) => (2) avec échange de travail :
Lorsque le fluide traverse une machine hydraulique, il échange de l’énergie avec cette machine sous
forme de travail W pendant une durée t.
∆𝐖
La puissance P échangée est : 𝑃 = ∆𝐭

Avec : P en watt (W) ; W en joule (J) ; t en seconde (s).

Figure 18 : Ecoulement avec échange de travail


Si p > 0 : l’énergie est reçue par le fluide (exemple : pompe) ;
Si p< 0 : l’énergie est fournie par le fluide (exemple : turbine).
Si le débit-volume est qv, la relation de Bernoulli s’écrit alors :
1 𝑃
𝜌(𝑉2 2 − 𝑉1 2 ) + 𝜌𝑔(𝑍2 − 𝑍1 ) + (𝑝2 − 𝑝1 ) =
2 qv
4. Application du Théorème de Bernoulli
a. Tube de Pitot
On considère un liquide en écoulement permanent dans une canalisation et deux tubes plongeant
dans le liquide, l'un débouchant en A face au courant, et l'autre en B le long des lignes de courant, les
deux extrémités étant à la même hauteur.

Figure19 : Tube de Pitot


Au point B, le liquide a la même vitesse v que dans la canalisation et la pression est la même que celle du
liquide pB = p.
En A, point d'arrêt, la vitesse est nulle et la pression est pA.
D'après le théorème de Bernoulli,
1 1
𝑃𝐵 + 2 𝜌. 𝑉 2 = 𝑃𝐴 Soit 𝜌. 𝑉 2 = . 𝑔. ℎ
2

En mesurant la dénivellation h du liquide dans les deux tubes, on peut en déduire la vitesse V
d'écoulement du fluide.

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b. Tube de Venturi
Une conduite de section principale SA subit un étranglement en B où sa section est SB. La vitesse du fluide
augmente dans l’étranglement, donc sa pression y diminue : 𝑉𝐵 > 𝑉𝐴 => 𝑝𝐵 < 𝑝𝐴

Figure 22 : Tube de Venturi


Le théorème de Bernoulli s'écrit ici :
1 1 1
𝑝𝐴 + 𝜌. 𝑉𝐴 2 = 𝑝𝐵 + 𝜌. 𝑉𝐵 2 = 𝑝𝐶 + 𝜌. 𝑉𝐶 2
2 2 2
D'après l'équation de continuité, 𝑉𝐴 𝑆𝐴 = 𝑉𝐵 𝑆𝐵 = 𝑞𝑣 et 𝑉𝐵 > 𝑉𝐴 Donc : 𝑃𝐴 > 𝑃𝐵
1 1 1
𝑃𝐴 − 𝑃𝐵 = 𝜌 ( 2 − 2 ) . 𝑞 2 = 𝑘. 𝑞²
2 𝑆𝐵 𝑆𝐴
La différence de pression aux bornes des extrémités du tube de Venturi est proportionnelle au carré du
débit.
c. Ecoulement d'un liquide contenu dans un réservoir - Théorème de Torricelli
Considérons un réservoir muni d'un petit orifice à sa base, de section S et une ligne de courant
partant de la surface au point (1) et arrivant à l'orifice au point (2). En appliquant le théorème de Bernoulli
entre les points (1) et (2)

Figure 21 : Théorème de Torricelli


2 2
𝑉1 𝑉2
 + 𝑔𝑍1 + 𝑃1 =  + 𝑔𝑍2 + 𝑃2
2 2
Or 𝑃1 = 𝑃2 = pression atmosphérique, 𝑍1 − 𝑍2 = ℎ et 𝑉1 << 𝑉2 .
D'où La vitesse d'écoulement est la même que la vitesse de chute libre entre la surface libre et l'orifice,
quelle que soit la masse volumique du liquide.
𝑉2 = √2. 𝑔. ℎ

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CHAPRITRE 5 : ECOULEMENT VISQEUX ET PERTES DE
CHARGES
I- INTRODUCTION :
Un fluide réel, en mouvement, subit des pertes d'énergie dues aux frottements sur la paroi de la
canalisation (pertes de charges systématiques) ou sur les "accidents" de parcours (pertes de charge
singulières). Ces pertes dépendent de la forme, des dimensions et de la rugosité de la canalisation, de la
vitesse d'écoulement et de la viscosité du liquide mais non pas de la valeur absolue de la pression qui
règne dans le liquide.
II-LES DIFFERENTS REGIMES D'ECOULEMENT, NOMBRE DE REYNOLDS :
Les expériences réalisées par Reynolds (1883) lors de l'écoulement d'un liquide dans une conduite
cylindrique rectiligne dans laquelle arrive également un filet de liquide coloré, ont montré l'existence de
trois régimes d'écoulement : laminaire, transitoire et turbulent.

Figure 22 : Expérience de Reynolds

Figure 23 : Régimes d’écoulement


En utilisant des divers fluides (viscosité différente), et en faisant varier le débit et le diamètre de la
canalisation, Reynolds a montré que le paramètre qui permettait de déterminer si l'écoulement est
laminaire ou turbulent est un nombre sans dimension appelé nombre de Reynolds et donné par :

.v.D v.D
𝑅𝑒 = ou 𝑅𝑒 =
𝜇 𝜈
Avec :
*  = masse volumique du fluide ;
* v = vitesse moyenne ;
* D = diamètre de la conduite
* = viscosité dynamique du fluide ;
μ
*  = viscosité cinématique 𝜈 =  ;
L'expérience montre que :
- Si Re < 2000 : le régime est LAMINAIRE
- Si 2000 < Re < 3000 : le régime est intermédiaire (appelé aussi transitoire)
- Si Re > 3000 : le régime est TURBULENT
Ces valeurs doivent être considérées comme des ordres de grandeur, le passage d'un type d'écoulement à
un autre se fait progressivement.

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Figure 24 : Passages entre les régimes d’écoulement

III- THEOREME DE BERNOULLI APPLIQUE A UN FLUIDE REEL SANS ECHANGE


D’ENERGIE :
Lors de l’écoulement d'un fluide réel entre deux points (1) et (2), il peut y avoir des pertes de charge.
Dans le cas d’une installation ne comportant pas de machine hydraulique (pompe ou turbine) entre les
points (1) et (2), la relation de Bernoulli s’écrit sous la forme :
1
𝜌(𝑉2 2 − 𝑉1 2 ) + 𝜌𝑔(𝑍2 − 𝑍1 ) + (𝑝2 − 𝑝1 ) = −∆𝑝12
2
Où : ∆𝑝12 représente l’ensemble des pertes de charge entre (1) et (2) exprimée en Pa.
Il existe deux types de pertes de charge à savoir :
- Les pertes de charges systématiques (appelées aussi linéaires ou régulières).
- Les pertes de charges singulières.
VI- LES PERTES DE CHARGES
1. Pertes de charge systématiques (linéaires ou régulières) :
Les pertes de charge régulières (chute de pression p = p1 - p2) résultent du frottement exercé entre le
fluide et la surface intérieure de la canalisation. Elles sont proportionnelles à la longueur L de la conduite
et au carré de la vitesse moyenne V du fluide, inversement proportionnelle au diamètre D et fonction de la
rugosité moyenne R de la canalisation.
Entre deux points séparés par une longueur L, dans un tuyau de diamètre D apparaît une perte de pression
p. Exprimée sous les deux formes suivantes :
. v² L v² L
∆𝑝 = 𝜆 ou ∆ℎ = 𝜆
2 𝐷 2𝑔 𝐷
Différence de pression (Pa) Perte de charge exprimée en mètre
de de colonne de fluide (mCF)

𝜆 est un coefficient sans dimension appelé coefficient de perte de charge linéaire. Le calcul des pertes de
charge linéaires repose entièrement sur la détermination de ce coefficient. La valeur de 𝜆 dépend du
régime d’écoulement.

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a) Cas de l'écoulement laminaire : Re < 2000
Dans ce cas on peut montrer que le coefficient 𝜆 est uniquement fonction du nombre de Reynolds Re ;
l'état de la surface n'intervient pas et donc 𝜆 ne dépend pas de de la rugosité R (noté aussi k), ni de la
nature de la tuyauterie.
64 v. D
𝜆= 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑅𝑒 =
𝑅𝑒 𝜈
Il est alors immédiat de voir que 𝜆 est proportionnel à la vitesse v et donc au débit q, ainsi qu'à la
viscosité cinématique 𝜈 .
b) Cas de l'écoulement turbulent : Re > 3000
Les phénomènes d'écoulement sont beaucoup plus complexes et la détermination du coefficient de perte
de charge résulte de mesures expérimentales. C'est ce qui explique la diversité des formules anciennes qui
ont été proposées pour sa détermination.
En régime turbulent l'état de la surface devient sensible et son influence est d'autant plus grande que le
nombre de Reynolds Re est grand. Tous les travaux ont montré l'influence de la rugosité et on s'est attaché
par la suite à chercher la variation du coefficient 𝜆 en fonction du nombre de Reynolds Re et de la
rugosité k du tuyau.
La formule de Colebrook est actuellement considérée comme celle qui traduit le mieux les phénomènes
d'écoulement en régime turbulent. Elle est présentée sous la forme suivante :
1 𝑘 2,51
= −2log ( + )
√𝜆 3,7𝐷 𝑅𝑒√𝜆
L'utilisation directe de cette formule demanderait, du fait de sa forme implicite, un calcul par
approximations successives ; on emploie aussi en pratique des représentations graphiques (abaques).
Pour simplifier la relation précédente, on peut chercher à savoir si l'écoulement est hydrauliquement lisse
ou rugueux pour évaluer la prédominance des deux termes entre parenthèses dans la relation de Colebrook.
* Remarque :
On fait souvent appel à des formules empiriques plus simples valables pour des cas particuliers et dans un
certain domaine du nombre de Reynolds, par exemple :
Formule de Blasius : (pour des tuyaux lisses et 𝑹𝒆 < 𝟏𝟎𝟓 )

𝜆 = (100. 𝑅𝑒)−𝟎.𝟐𝟓 = 𝟎. 𝟑𝟏𝟔. 𝑹𝒆−𝟎.𝟐𝟓

2. Pertes de charge singulières :


Les pertes de charges singulières résultent de la présence de coudes, raccords, branchements, robinets, etc.
Tous ces éléments (singularités), installés le long des canalisations, constituent des obstacles qui freinent
le passage du fluide et amènent des pertes de charge.
Les pertes de charge singulières sont proportionnelles au carré de la vitesse, elles sont exprimées sous les
deux formes suivantes :
. v² v²
∆𝑝 = 𝐾 𝑜𝑢 ∆ℎ = 𝐾
2 2𝑔
Différence de Pression (Pa) Perte de charge exprimée (mCF)

Où K est appelé coefficient de perte de charge singulière (sans dimension).


Le coefficient k est déterminé empiriquement à partir des abaques ou des tableaux.

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Figure 25 : Modèle d’abaque pour la détermination de k

Figure 26 : Modèle de tableau pour la détermination de k

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3. Pertes de charge totales
Lors d’un écoulement dans une conduite hydraulique, les pertes de charge totales sont l’addition de
deux types de pertes de charge (régulières et singulières)
∆𝑃𝑇 = ∆𝑃𝑟 + ∆𝑃𝑠

.v2 𝜆.L
Avec ∆𝑃𝑟 = 𝐾𝑟 ( 2
): pertes de charge par frottement ; où 𝐾𝑟 = 𝐷
. v 2
∆𝑃𝑠 = 𝐾𝑠 ( ) : pertes de charge singulières ;
2
V-THEOREME DE BERNOULLI GENERALISE
Lors d'un écoulement d'un fluide réel entre deux points (1) et (2) il peut y avoir des échanges d'énergie
entre ce fluide et le milieu extérieur :
- Par travail à travers une machine, pompe ou turbine ; la puissance échangée étant P (voir Théorème de
Bernoulli)
- Par pertes de charge dues aux frottements du fluide sur les parois ou les accidents de parcours ; la
différence de pression étant p.

Le théorème de Bernoulli s'écrit alors sous la forme générale :


1 ∑𝑃
𝜌(𝑉2 2 − 𝑉1 2 ) + 𝜌𝑔(𝑍2 − 𝑍1 ) + (𝑝2 − 𝑝1 ) = − ∆𝑝𝑇12
2 𝑞𝑣
Avec :
- ∑ 𝑃 : somme des puissances échangées entre le fluide et le milieu extérieur, à travers une machine, entre
(1) et (2) :
- P >0 : si le fluide reçoit de l'énergie de la machine (pompe).
- P <0 : si le fluide fournit de l'énergie à la machine (turbine).
- P = 0 : s'il n'y a pas de machine entre (1) et (2).
- ∆𝑝𝑇12: somme des pertes de charge entre (1) et (2).

VI-NOTIONS SUR LES PUISSANCES :

1-Exemple d’un groupe Turbine-alternateur :

Figure 27 : Groupe électropompe


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Le moteur est alimenté par la puissance électrique Pe qu’il absorbe mais comme il a un rendement m , Il
restitue sur l’arbre de transmission , la puissance P telle que : P = Pe.m .
Cette puissance de transmission est absorbée par la pompe : compte tenu de son rendement p , elle
restitue la puissance Ph telle que : Ph = P.p
Finalement : Ph = Pe.m.p
G = p . m : Rendement du groupe électropompe .
On remarque que Pe > P > Ph : La puissance de départ est donc toujours la puissance la plus élevée, elle ne
fait ensuite que diminuer.
La puissance transmise au fluide, Ph sera dite puissance hydraulique.
* Remarque :
Si la transmission du mouvement entre le moteur électrique et la pompe se faisait par un organe de
transmission de puissance mécanique, il y aurait un rendement de transmission à introduire.

2- Exemple d’un groupe Turbine-alternateur :

Figure 28 : Groupe Turbine-alternateur

L’eau alimente la turbine avec la puissance hydraulique Ph que celle-ci absorbe mais comme elle a un
rendement T, elle restitue sur l’arbre de transmission la puissance P telle que : P = T . Ph
Cette puissance de transmission est absorbée par l’alternateur : compte tenu de son rendement
a, il restitue la puissance Pe telle que : Pe = P . a
Finalement : Pe = Ph . T . a

G = T . a : Rendement du groupe Turbine-alternateur.


On remarque que Ph > P > Pe : La puissance de départ est donc toujours la puissance la plus élevée, elle ne
fait ensuite que diminuer.

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