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Autres toxicomanies (haschich, solvant,


LSD)
X. Laqueille, J. Cohen, C. Pflieger

Les psychodysleptiques ont été définis par Delay comme des substances psychoactives perturbant l’activité
mentale. Elles peuvent générer des tableaux d’intoxication et des complications somatiques ou psychiques.
La plus consommée, le cannabis, génère des manifestations psychosensorielles et des perturbations
cognitives. La dépendance au cannabis est plus fréquente chez les sujets jeunes et les patients schizo-
phrènes, et la relation entre cannabis et schizophrénie est bidirectionnelle : la consommation de cannabis
augmente de manière dose-dépendante le risque relatif de développer une schizophrénie, et les schi-
zophrènes sont plus fréquemment consommateurs de cannabis que la population générale. Il existe
également des corrélations entre la consommation de cannabis et les troubles anxieux et les troubles
dépressifs. Un syndrome amotivationnel induit par le cannabis a été décrit. Les autres psychodysleptiques
comprennent entre autres les hallucinogènes tels que le LysergSaüreDiethylamid (LSD), la psilocybine,
et la mescaline, les entactogènes facilitant la recherche de relation tels que le MDMA, les confusogènes
tels que le datura et les dissociatifs tels que la kétamine. Le taux d’expérimentation des hallucinogènes
en population générale est d’environ 1 %. Ce taux est bien plus élevé parmi les populations toxicomanes
et dans certains milieux festifs. L’expérimentation de 3,4-méthylène-dioxy-méthamphétamine (MDMA)
est plus fréquente chez les sujets jeunes. Les interactions des psychodysleptiques avec le système ner-
veux central sont nombreuses, notamment avec les systèmes endocannabinoïdes, sérotoninergiques,
noradrénergiques et dopaminergiques. Par ailleurs, les substances volatiles constituent une vaste famille
hétérogène de substances psychoactives dont la consommation provoque des effets psychiques variés.
© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Cannabis ; LSD ; Dépendance ; Hallucinogènes ; MDMA ; Ecstasy ; Solvants volatils

Plan  Introduction
■ Introduction 1 Les psychodysleptiques constituent une famille hétérogène
■ Cannabis 2 de substances chimiques de synthèse ou d’origine naturelles.
Épidémiologie 2 Jean Delay [1] les a caractérisés par leur capacité à perturber
Effets sur l’organisme 2 l’activité mentale, à engendrer des distorsions perceptives, des
Dépendance et sevrage 2 illusions ou des hallucinations, et à entraîner une libération
Complications 3 onirique et mnésique dans le champ de la conscience vigile.
Comorbidités 3 Le plus consommé d’entre eux, le cannabis, génère des pertur-

bations sensorielles et cognitives. Il existe de nombreux autres
Autres psychodysleptiques 4
psychodysleptiques généralement regroupés en fonction de leur
Hallucinogènes 4
effet psychotrope prédominant : hallucinogènes (LysergSaüreDie-
Entactogènes 5
thylamid [LSD], psilocybine, mescaline, ayahuasca, ibogaïne),
Confusogènes 5
entactogènes favorisant la recherche de relations (3,4-méthylène-
Dissociatifs 6
dioxy-méthamphétamine [MDMA] et apparentés), confusogènes
■ Substances volatiles 6 (belladone, datura, mandragore), dissociatifs (kétamine, Salvia
Épidémiologie 6 divinorum) [2] . Par ailleurs, les substances volatiles constituent
Effets sur l’organisme 6 une vaste famille hétérogène de produits aux effets psychoactifs
Complications 6 variés. Ces différents produits psychoactifs peuvent être l’objet
d’intoxications (syndrome réversible et spécifique dû à l’ingestion
récente d’une substance), ou de dépendances [3] .

EMC - Psychiatrie 1
Volume 11 > n◦ 3 > juillet 2014
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-1072(14)53059-3
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 Cannabis • des perturbations cognitives altération du jugement, troubles


attentionnels, troubles mnésiques (mémoire de fixation), allon-
Le cannabis est la plus consommée des drogues illicites. Le gement du temps de réaction, difficulté à effectuer des tâches
cannabis peut se présenter sous forme de pistils issus des plants complexes). Ces perturbations cognitives sont souvent mal
femelles (« têtes », « herbe »), sous forme de résine (haschich, géné- perçues par le sujet lui-même.
ralement obtenu par tamisages de plants séchés, puis pressage), ou
sous forme d’huile (obtenue à l’aide de solvants). Ces différentes Effets somatiques
formes sont le plus souvent destinées à être inhalées après combus-
tion, mais l’ingestion est également possible. En France, les effets Sur le plan somatique, l’ivresse cannabique s’associe à des
psychiques du cannabis ont été décrits dès le XIXe siècle par les signes habituellement mineurs : crampes épigastriques, séche-
aliénistes Brierre de Broismont et Moreau de Tour. Le cannabis est resse buccale, troubles du transit, hyperhémie conjonctivale,
déjà à l’époque un objet de débat : Brierre de Broismont dénoncera dilatation pupillaire modérée et, plus rarement, un nystagmus,
constamment ses effets néfastes, tandis que Moreau de Tours, sans une bronchodilatation, une toux, une tachycardie avec hypo-
nier les effets toxiques, considère que le cannabis ne suscite pas tension orthostatique, des palpitations, une fatigabilité, une
d’effets graves et que les effets sont réversibles [4] . Ces débats se pro- hypersudation, voire des céphalées, une dysurie, des éruptions
longent jusqu’à nos jours, avec notamment la question des liens cutanées. À plus fortes doses apparaissent une dysarthrie, une
avec les troubles schizophréniques. L’accroissement de la consom- bradypnée, une atteinte de la coordination motrice et une
mation [5] de cannabis (dont la loi de 1970 rappelle l’usage privatif faiblesse musculaire, avec ou sans tremblements ou secousses
illicite en France) pose un problème spécifique de santé publique myocloniques.
pour les populations vulnérables et les sujets adolescents [6] .

Épidémiologie Dépendance et sevrage


Dépendance
En France, l’Observatoire français des drogues et toxicomanies
(OFDT) estime que parmi les 11–75 ans 13,4 millions de personnes Bien que discutée en France, la dépendance au cannabis
ont expérimenté le cannabis au moins une fois dans leur vie et est reconnue dans toutes les classifications internationales. Ce
1,2 million de personnes ont consommé du cannabis au moins trouble s’installe habituellement à l’adolescence ou la postadoles-
dix fois au cours de l’année écoulée. En 2011, 41,5 % des jeunes de cence. Elle est d’intensité modérée et régresse spontanément dans
17 ans déclarent avoir expérimenté le cannabis et 22,4 % d’entre deux tiers des cas entre 25 et 30 ans [11] . L’arrêt des consommations
eux déclarent avoir consommé du cannabis au cours du dernier est habituellement motivé par les complications essentiellement
mois. Ces consommations concernent surtout les tranches d’âges psychiatriques ou survient lors de la stabilisation socioprofession-
les plus jeunes et les hommes [7] . nelle et affective [12] . L’étude Epidemiologic Catchment Area (ECA)
menée en 1980 retrouve une prévalence de la dépendance au can-
nabis de 4,4 % [13] . L’étude National Comorbidity Survey (NCS)
Effets sur l’organisme menée en 1991 sur 8098 sujets âgés de 14 à 54 ans retrouve un
taux de dépendance au cannabis de 4,2 %. Dans cette étude, les
Pharmacologie jeunes de 15 à 24 ans sont les plus vulnérables avec 15,3 % de sujets
Pharmacodynamie dépendants [14] .
Les deux principales substances psychoactives contenues dans Des facteurs de vulnérabilité à une dépendance au canna-
le cannabis sont le delta-9-tétrahydrocannabinol (-9-THC) et le bis ont été décrits : sur le plan dimensionnel, la désinhibition,
cannabidiol. Le -9-THC est un agoniste partiel des récepteurs la recherche de nouveauté et de sensations, la susceptibilité
cannabinoïdes CB1. Il aurait des effets similaires à l’anandamide, à l’ennui, l’agressivité, et la difficulté à trouver du plaisir
principal endocannabinoïde connu à ce jour. Le cannabidiol est dans les situations banales ont été retenues [15] . À l’adolescence,
un antagoniste des récepteurs CB1 qui a des effets anxiolytiques l’expérimentation du cannabis peut s’intégrer dans les conduites
et module les effets du -9-THC. Les récepteurs cannabinoïdes à risques plus ou moins caractéristiques de cet âge de la vie.
cérébraux CB1 sont localisés principalement dans l’hippocampe, Elle semble favorisée par les problèmes scolaires et familiaux.
le cervelet, le cortex frontal, le striatum et les ganglions de la Les consommations sous-tendues par une recherche de modula-
base et sont impliqués dans les processus cognitifs, la mémoire, la tion de l’humeur sont plus susceptibles de devenir chroniques.
perception de la douleur et la coordination des mouvements [8] . L’accès aux produits, le rôle des pairs, la consommation de
toxiques dans la famille sont également déterminants [8] . Cette
Pharmacocinétique
période de grande vulnérabilité psychologique et neurobiologique
Après avoir fumé du cannabis, la concentration maximale de suggère de possibles modifications des récepteurs neuronaux ren-
-9-THC dans le sang est atteinte en sept à dix minutes. Très dant compte d’une plus grande dépendance à long terme [16] .
lipophile, le -9-THC se distribue rapidement dans tous les tis- Des facteurs de protection face au risque de dépendance au
sus riches en lipides dont le cerveau. La forte fixation tissulaire cannabis ont également été décrits : intelligence, capacité à
engendre une demi-vie d’élimination urinaire importante, de résoudre des problèmes, sociabilité, estime de soi, soutien fami-
l’ordre de 44 à 60 heures. L’élimination des cannabinoïdes se fait lial, modèles identificatoires positifs, régulation souple des affects,
par voie urinaire (de 15 à 30 %), digestive (de 30 à 65 %) et sudo- bonne tolérance aux frustrations et capacité à accepter des
rale [9] . contraintes [9] .
Effets psychiques
Plus que pour toute autre substance, les effets dépendent de la
Sevrage
sensibilité individuelle, de l’état émotionnel, de la quantité et de la Des critères diagnostiques pour définir le sevrage en canna-
concentration en principe actif, de la qualité de l’entourage et du bis ont été proposés dans la classification DSM-5 (Diagnostic
moment de la consommation. Les effets du cannabis apparaissent and Statistical Manual of Mental Disorders). Les études rap-
en sept à dix minutes. Les manifestations psychosensorielles per- portent un syndrome débutant après 24 heures d’abstinence, le
sistent de quatre à huit heures, les perturbations cognitives jusqu’à pic d’intensité étant maximal après deux à quatre jours et dimi-
24 heures. Elles associent [10] : nuant au septième jour. Les symptômes sont une agitation, une
• un vécu affectif de bien-être introspectif avec euphorie, exal- perte d’appétit, des nausées, des perturbations du sommeil, une
tation imaginative, ou, au contraire, une lassitude, voire une irritabilité ou une hyperactivité, parfois une augmentation de
torpeur ; la température corporelle [17] . Dans une étude de cas-témoins
• des modifications sensorielles (illusions perceptives à faibles d’anciens consommateurs de 40 ans en moyenne, 60 % des sujets
doses, voire hallucinations à fortes doses) ; présentaient des symptômes de sevrage [18] .

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confusionnelle. Dans ce dernier cas, une évolution vers la schi-

“ Point important zophrénie est à craindre en cas de personnalité prémorbide et


de mauvaise réponse aux antipsychotiques [24] .
Syndrome amotivationnel
Critères DSM-5 de sevrage au cannabis Le syndrome amotivationnel est mal documenté dans la litté-
1. Arrêt d’une utilisation de cannabis qui a été massive et rature internationale. Il est lié à une imprégnation cannabique
prolongée. importante et ancienne. Il associe classiquement un déficit de
2. Au moins trois des manifestations suivantes se dévelop- l’activité, une indifférence affective et une asthénie physique
pant dans les jours suivant le premier critère : et intellectuelle, avec ralentissement idéique. Les perturbations
• irritabilité, colère ou agressivité ; cognitives sont au premier plan. L’indifférence affective entraîne
• nervosité ou anxiété ; un repli social, une passivité, une régression scolaire et profes-
• insomnie, appétit diminué ou perte de poids ; sionnelle. Ce trouble régresse après quelques semaines à quelques
mois d’abstinence [25] .
• agitation ;
• humeur dysphorique ou dépressive ; Tentatives de suicide
• symptômes somatiques entraînant une souffrance cli- Plusieurs études ont identifié le cannabis comme facteur de
niquement significative ; au moins un symptôme parmi risque de suicide [26, 27] .
les suivants : douleur épigastrique, tremblements, sueurs, Agressions sexuelles
fièvre, frissons, céphalées. Dans une population d’agresseurs sexuels, le cannabis a été la
3. Les symptômes du deuxième critère causent une souf- deuxième substance retrouvée après l’alcool en rapport avec la
france cliniquement significative ou une altération du levée d’inhibition [9] .
fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres
domaines importants. Perturbations cognitives
4. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale Les études réalisées chez le volontaire sain, naïf ou usager chro-
ou à un trouble mental. nique montrent lors des prises aiguës des altérations de la mémoire
à court terme, de l’attention, des capacités d’apprentissage, des
compétences arithmétiques et de la coordination perceptivomo-
trice, ainsi qu’un allongement du temps de réaction [28] . Les études
Complications en neuro-imagerie cérébrales mettent en évidence des modifi-
cations du flux sanguin cérébral touchant les régions frontales,
Complications psychiatriques temporales, du gyrus cingulaire antérieur, de l’insula et du cer-
Troubles anxieux velet [29] . Chez les consommateurs chroniques, le cannabis a un
Les troubles anxieux sont probablement les complications les impact sur la mémoire à court terme, la mémoire de travail, les
plus fréquemment rapportées par les usagers de cannabis. On capacités attentionnelles, les fonctions exécutives, l’apprentissage
distingue l’attaque de panique ou bad trip, de survenue brutale et le quotient intellectuel. Des effets cognitifs résiduels persistants
et durant quelques heures et le syndrome de dépersonnalisa- à l’arrêt des consommations, voire une neurotoxicité à long terme,
tion, de début brutal, durant quelques semaines à quelques mois, particulièrement en cas de début précoce des consommations,
le sujet ayant un sentiment d’étrangeté, de détachement asso- sont discutés.
cié à une fatigue, une humeur dépressive et des perturbations
cognitives. Complications somatiques
Le niveau général d’anxiété s’accroît dans deux tiers des cas Les complications somatiques du cannabis sont encore peu
après la prise de cannabis, contrairement à l’idée répandue d’un connues. Lors des prises aiguës, des syncopes orthostatiques ont
effet anxiolytique [19] . été décrites. Aucun décès par intoxication aiguë isolée au THC n’a
Troubles dépressifs été recensé, sinon un cas douteux en Inde chez un patient porteur
La fréquence des troubles dépressifs sur la vie entière chez les d’une valvulopathie cardiaque après ingestion d’une préparation
consommateurs de cannabis est de 25 % et le risque augmente aqueuse à base de cannabis. Les prises régulières engendrent des
avec la sévérité de la consommation. Les consommations abusives bronchites chroniques, une bradycardie, une hypotension, une
de cannabis multiplient par quatre le risque ultérieur de dépres- diminution de la sécrétion de testostérone, et une diminution
sion [20] . Les relations entre cannabis et troubles dépressifs sont du nombre de spermatozoïdes. Des cas d’artériopathie ont été
peu claires. Les études longitudinales sont en faveur de troubles décrits. Une augmentation des cancers bronchopulmonaires et
dépressifs secondaires, avec un effet dose-dépendant, les sujets des voies aérodigestives supérieures, des cancers de vessie, du
dépendants étant les plus à risque. L’association entre cannabis risque d’accident vasculaire cérébral et de l’hypofertilité sont dis-
et dépression pourrait être liée aux troubles de la personnalité, cutées. Les consommations per-partum régulières et importantes
qui favoriseraient à la fois l’usage de cannabis et la survenue de sont associées à une réduction du poids de naissance [30] .
troubles dépressifs [21] . Il existe par ailleurs des complications somatiques liées à
l’inhalation de produits utilisés pour « couper » le cannabis. Ont
Troubles psychotiques été ainsi rapportés un cas de pneumopathie d’inhalation aiguë
Les troubles psychotiques induits existent de manière indis- chez une personne ayant fumé du cannabis coupé à la silice, un cas
cutable. Ils sont à distinguer des troubles schizophréniques et associant épistaxis, ulcère buccal et toux chez une personne ayant
posent la question de ce diagnostic différentiel. Les adoles- fumé du cannabis coupé avec des microbilles de verres [31] , un cas
cents semblent plus vulnérables. Plusieurs tableaux cliniques sont de talcose (pneumoconiose liée au talc) chez une personne ayant
décrits : fumé du cannabis coupé au talc [32] , 29 cas d’empoisonnement
• les ivresses pathologiques compliquées de symptômes psycho- au plomb chez des personnes ayant fumé du cannabis coupé au
tiques (le fameux « effet parano ») [22] ; plomb [33] .
• les reviviscences spontanées ou flash-back, d’une durée de
quelques heures, avec manifestations délirantes, voire passages
à l’acte hétéroagressifs ; Comorbidités
• les états confuso-oniriques dans lesquels prédomine la déso-
rientation temporospatiale [23] ;
Autres troubles liés à une substance
• les troubles psychotiques induits avec troubles du compor- En général les consommations soutenues de cannabis sont
tement, autohétéroagressivité, hallucinations visuelles, délire accompagnées ou ont été précédées par des consommations
à thèmes polymorphes, désinhibition psychomotrice, note d’alcool ou de tabac, avec des trajectoires d’expérimentation

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des ivresses alcooliques et cannabiques similaires. L’escalade


vers une polytoxicomanie n’est pas constante, mais parmi
 Autres psychodysleptiques
ceux qui ont consommé du cannabis au moins dix fois Hallucinogènes
dans l’année, un quart a expérimenté des stimulants, un
quart des champignons hallucinogènes et un tiers des sol- LSD
vants [34] . Les consommations occasionnelles d’héroïne, de
Le LysergSaüreDiethylamid (LSD) fut synthétisé à partir de l’acide
cocaïne, d’ecstasy chez le consommateur de cannabis sont
lysergique de l’ergot de seigle en 1938. L’ergot de seigle (Claviceps
péjoratives [12] .
purpurea) est un champignon parasite du seigle. L’intoxication à
l’ergot de seigle (ergotisme ou feu de Saint-Antoine, se manifes-
Troubles schizophréniques tant principalement par une hyperthermie, une hypersudation
et une gangrène sèche) a été à l’origine de milliers de morts
La forte co-occurrence entre la consommation de cannabis au Moyen-Âge en Europe [51] . Le LSD est, lui, un agoniste séro-
et les troubles schizophréniques pose de nombreuses questions toninergique générant d’importantes modifications perceptives.
étiopathogéniques. Quarante-sept pour cent des schizophrènes
Aux États-Unis, il a accompagné le mouvement psychédélique
ont un diagnostic de dépendance à l’alcool ou au canna-
et la montée de la contre-culture dans les années 1960–1970.
bis et 6 % des sujets dépendants du cannabis présentent un
En France, sa prohibition totale date de 1970. Le LSD se vend
trouble schizophrénique [20] . La fréquence des consommations
imbibé sur de petits buvards, plus rarement en gouttes ou dans
abusives et de la dépendance au cannabis chez les schizo-
des enveloppes gastrosolubles (« micropointes »). Ces différentes
phrènes est de 22 à 42 % sur la vie entière [35] . Ces chiffres sont à
préparations sont destinées à être avalées [52, 53] . Les effets psy-
comparer avec ceux retrouvés en population générale de l’ordre
chodysleptiques apparaissent dès la dose de 0,5 à 1 ␮g/kg per os
de 5 à 10 % [36] . Le cannabis aggrave le cours de la maladie
après une période d’environ 30 minutes et se prolongent durant
schizophrénique : plus d’hospitalisations, plus d’altérations du
six à 12 heures. On retrouve notamment des phénomènes de
fonctionnement social, un niveau symptomatique plus sévère,
persistances visuelles (« traces ») et des synesthésies. Des varia-
plus de perturbations cognitives, plus de comportements anti-
tions de l’humeur peuvent se prolonger pendant plusieurs jours,
sociaux, plus de difficultés relationnelles et d’affects dépressifs,
ainsi qu’une sensation d’asthénie [50, 54] . En France, la fréquence de
plus de rechutes [37] et une moindre compliance aux traite-
l’expérimentation de LSD est de 1,1 % en population générale, et
ments [38] . Les patients sevrés auraient une meilleure adaptation
de plus de 66 % dans les milieux « technos ».
sociale [39] .
Une étude portant sur 45 000 conscrits suédois évalués
en 1969 montre un risque relatif des consommations de can- Champignons hallucinogènes
nabis dans la survenue d’une schizophrénie de 2,4 avec un Les deux principales molécules actives contenues dans les
effet dose-dépendant : 0,6 % de schizophrénies chez les non- champignons hallucinogènes sont la psilocine et la psilocybine.
consommateurs, 3,8 % chez ceux qui avaient consommé plus Il existe près de 80 espèces de champignons à psilocybine. En
de 50 fois [40] . Ce résultat est spécifique du cannabis et n’est France, les champignons hallucinogènes peuvent être cueillis
pas retrouvé avec les autres substances psychoactives, en par- dans les campagnes à l’automne, faire l’objet d’autocultures à
ticulier amphétaminiques [41] . Il reste significatif même après l’aide de kits achetés sur internet ou être directement achetés sur
exclusion des schizophrénies apparues cinq ans après, ce qui per- internet en provenance du Mexique, d’Hawaï ou de la Colom-
met d’éliminer les syndromes prodromiques [42] . Pour Arseneault, bie [52] . Chez les moins de 17 ans, les régions les plus touchées
le cannabis n’est ni une cause nécessaire ni une cause suffisante par l’expérimentation sont dans l’ordre la Franche-Comté, le
de psychose. C’est un facteur causal dont l’éradication diminue- Poitou-Charentes, la Normandie, l’Aquitaine et la Bourgogne [55] .
rait l’incidence de la schizophrénie de 8 % [43] . Les autres études En population générale, l’expérimentation concerne essentielle-
longitudinales retrouvent un effet bidirectionnel, le trouble psy- ment les jeunes adultes [56] , notamment le milieu « techno » où
chotique prédit la consommation de cannabis, la consommation une personne sur deux les a déjà expérimentés. Les champignons
de cannabis prédit la psychose [44, 45] . sont consommés par voie orale, frais, secs, en infusion, ou comme
Des facteurs neurobiologiques pourraient expliquer cette forte ingrédients d’un plat (omelette, pizza). Une fois qu’ils sont ingé-
association. Les cannabinoïdes endogènes sont augmentés dans rés, l’effet psychodysleptique apparaît en une demi-heure à une
le liquide céphalorachidien des patients schizophrènes [46] et la heure et persiste en moyenne six heures.
densité des récepteurs cannabinoïdes CB1 préfrontaux a été
retrouvée accrue en post-mortem chez des schizophrènes [47] .
Les cannabinoïdes endogènes pourraient avoir un rôle essentiel Ayahuasca
dans la maturation cérébrale pubertaire [48] . Les cannabinoïdes L’ayahuasca est une plante hallucinogène traditionnelle inca.
exogènes pourraient altérer le développement normal de Elle contient des ß-carbolines et de la diméthyltryptamine
l’encéphale [49] . (DMT). Les ß-carbolines inhibent les monoamines oxydases
de type A et permettent ainsi au DMT de franchir la barrière
intestinale. Elles expliquent aussi les effets purgatifs et éméti-
Troubles bipolaires sants de l’ayahuasca. Le DMT est un agoniste sérotoninergique.
Dans une étude en population générale menée aux États-Unis, L’intoxication se caractérise généralement par une expérience
22,7 % des sujets dépendants au cannabis présentaient un trouble introspective accompagnée d’une participation émotionnelle
bipolaire de type I, et le risque de présenter un trouble bipolaire forte. Les prises continues favorisent les fonctionnements para-
de type I lorsque l’on était dépendant au cannabis donnait un logiques, intuitifs et interprétatifs délétères chez les sujets les
odds ratio (OR) significatif à 2,6 [11] . Les études montrent un effet plus suggestibles. L’utilisation dans la prise en charge de certaines
délétère du cannabis dans les troubles bipolaires de type I : une addictions de l’ayahuasca par certaines communautés dites théra-
moindre compliance aux soins, une altération du fonctionnement peutiques fait l’objet de débats, les milieux scientifiques relevant
psychosocial, des tentatives de suicide plus nombreuses et une la faiblesse méthodologique des travaux réalisés. L’ayahuasca est
moindre réponse au lithium [50] . également consommé dans certains rites chamaniques, et lors de
sacrements de certaines églises syncrétiques [57] .

Troubles de la personnalité Ibogaïne


Dans une étude en population générale menée aux États- L’ibogaïne est issue de l’iboga, un arbuste. La particularité de
Unis, 76,7 % des sujets dépendants au cannabis présen- l’ibogaïne est son effet psychotrope prédominant sur le cours de la
taient un trouble de la personnalité, les personnalités antiso- pensée par une action plus onirogène que perceptive. Des données
ciales ayant la plus forte corrélation avec la dépendance au évoquent un risque neurotoxique et des allongements du QT. Les
cannabis [11] . effets durent de huit à 48 heures.

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Mescaline et peyotl MDMA, également appelé « ecstasy » ou XTC, présente un effet


entactogène prédominant se traduisant par une désinhibition
La mescaline est isolée à partir d’un petit cactus à fleurs,
relationnelle, un désir de contact et une augmentation du sen-
le peyotl. La structure chimique de la mescaline l’apparente à
timent d’empathie. L’usage du MDMA a été prohibé en 1985 du
l’adrénaline et aux dérivés indoliques. Les effets de la mescaline
fait des risques d’usage abusif ainsi que du fait de la découverte
durent de dix à 12 heures.
d’une neurotoxicité concernant les terminaisons nerveuses séro-
toninergiques chez l’animal [60] .

“ Point important Épidémiologie


En France, en 2005, le nombre de personnes âgées de 12 à 64 ans
ayant consommé de l’ecstasy au moins une fois dans leur vie
Critères DSM IV de l’intoxication aux hallucino- est estimé à 800 000 et celui des usagers au cours de l’année à
gènes (American Psychiatric Association 2000) 200 000. L’expérimentation d’ecstasy se fait essentiellement par
• Utilisation récente d’un hallucinogène. les jeunes adultes (3,7 % des 15–34 ans) [61] . Ce taux s’est stabilisé
• Changements comportementaux ou psychologiques, depuis 2003 alors qu’auparavant l’augmentation avait été sen-
inadaptés et cliniquement significatifs. sible [62] . Entre 1998 et 2002, la part de l’ecstasy comme produit
• Altérations des perceptions survenant en pleine consci- à l’origine de la prise en charge d’un nouveau patient dans les
ence. structures spécialisées d’addictologie a augmenté [63] .
• Au moins deux des signes suivants :
Effets sur l’organisme
◦ dilatation pupillaire ;
◦ tachycardie ; Pharmacologie
◦ transpiration ; Le MDMA est rapidement absorbé après administration orale,
◦ palpitations ; la concentration maximale est atteinte en une ou deux heures, et
◦ vision trouble ; la demi-vie est de six à huit heures. L’effet psychique a une durée
moyenne de deux à quatre heures. Le MDMA inverse le fonction-
◦ tremblements ;
nement du transporteur de la sérotonine et favorise la libération
◦ incoordination motrice. intrasynaptique de sérotonine. Il agit aussi sur le transporteur
• Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale vésiculaire et contribue à l’augmentation de la concentration
ou à un trouble mental. intracellulaire de sérotonine, secondairement excrété dans la fente
synaptique.
Effets psychiques
Chez le sujet sain et pour une dose moyenne de MDMA,
Complications des hallucinogènes les effets prédominants sont une sensation de bien-être, une
Complication psychiatrique aiguë extraversion, une augmentation de la sociabilité, une hyper-
réactivité émotionnelle et une légère activation psychomotrice.
Le bad trip correspond à une réaction dysphorique aiguë. Il
Existent également une dépersonnalisation modérée, une sensa-
représente la complication la plus fréquente de l’intoxication.
tion d’irréalité et une altération des perceptions. Ces effets durent
Les symptômes comprennent un sentiment d’insécurité, la
entre trois et quatre heures. Lors de l’intoxication on retrouve
crainte de devenir fou ou de mourir, la présence d’illusions ou
une léthargie, une dysphorie, une irritabilité, une insomnie et des
d’hallucinations visuelles et/ou auditives, mais peuvent se compli-
idées de référence. La vulnérabilité plus importante des femmes
quer d’une angoisse majeure allant jusqu’à l’attaque de panique.
aux effets toxiques du MDMA est étayée par des études d’imagerie
Dans de rares situations, ce tableau peut être accompagné de ter-
cérébrale fonctionnelle sur les neurones sérotoninergiques [64] .
reur, de délire, de confusion et comporter un risque de troubles du
comportement autohétéroagressifs qui nécessitent une interven- Effets somatiques
tion thérapeutique urgente. Les symptômes durent de quelques Les manifestations somatiques de l’intoxication au MDMA
heures à plusieurs jours. sont comparables à celles observées avec les hallucinogènes :
Complications psychiatriques chroniques mydriase, tachycardie, élévation de la pression artérielle, nau-
sées, hypersudation, tremblements, hyperréflexie, nystagmus,
Réactions psychotiques prolongées.
bruxisme et insomnie. Les modifications cardiovasculaires sont
Les réactions psychotiques prolongées se manifestent notam-
doses-dépendantes [65] . L’hyperthermie constitue la complica-
ment par un vécu persécutif. Dans les études menées sur la
tion somatique principale et peut engager le pronostic vital.
survenue de troubles psychotiques prolongés lors des usages médi-
Elle peut s’accompagner d’une rhabdomyolyse, d’une coagu-
caux expérimentaux, leur incidence est globalement comparable
lation intravasculaire disséminée (CIVD) et d’une insuffisance
à celle de la schizophrénie en population générale, cela étant en
rénale aiguë [66] . D’autres symptômes ont été rapportés durant
faveur d’un rôle de facteur précipitant chez un sujet vulnérable.
les premières heures de l’intoxication : thrombocytopénie, leuco-
Cependant, des cas de sujets sans signes évidents de prémor-
cytose, acidose, hypoglycémie, œdème pulmonaire, hépatites et
bidité psychiatrique ayant manifesté des troubles psychotiques
complications neurologiques [67] .
prolongés ont été rapportés [58] . Par ailleurs, des décompensations
d’un trouble schizophrénique ou bipolaire au décours d’une prise
d’hallucinogène ont été observées. Confusogènes
Modifications persistantes des perceptions visuelles.
Des modifications des perceptions visuelles peuvent persister Anticholinergiques naturels
au-delà de la période d’activité biologique des hallucinogènes [59] . La belladone, le datura et la mandragore sont des plantes de
L’évolution est généralement favorable, et la moitié des individus la famille des Solanacées. Elles contiennent des substances psy-
ont une disparition progressive de leurs symptômes au bout de choactives anticholinergiques, notamment de l’atropine et de la
cinq ans en moyenne, tandis que l’autre moitié continue de pré- scopolamine. Les signes psychiques de l’intoxication associent
senter cette symptomatologie de manière plus ou moins gênante. une confusion, une désorientation, des hallucinations voire une
agitation. Les signes somatiques associent une mydriase, une
sécheresse buccale et une tachycardie [68] .
Entactogènes
Le MDMA et ses apparentés constituent les principaux
Médicaments anticholinergiques
entactogènes. Ils associent dans des proportions variables les Divers médicaments anticholinergiques peuvent être détournés
effets entactogènes, hallucinogènes et psychostimulants. Le pour obtenir un effet confusogène, notamment les correcteurs des

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37-396-A-16  Autres toxicomanies (haschich, solvant, LSD)

syndromes parkinsoniens induits par les neuroleptiques : bipéri- 36,6 % des sujets avaient un âge inférieur ou égal à 20 ans, et 70 %
dène, trihexyphénidyle et tropatépine. Les tableaux cliniques sont des sujets étaient des hommes. Il existait un retentissement sur le
semblables à ceux induits par le datura, et parfois accompagnés système nerveux central dans 62 % des cas, sur l’appareil cardio-
d’hallucinations visuelles. L’usage détourné des anticholiner- vasculaire dans 8 % des cas, sur l’appareil gastro-intestinal dans
giques a été décrit chez les enfants des rues, les adolescents, les 8 % des cas et sur l’appareil respiratoire dans 3 % des cas [80] . Aux
étudiants, et les patients psychiatriques [69] . États-Unis, entre 1996 et 2001, l’abus de substances volatiles a été
rapporté surtout chez les 13–19 ans (6358 cas ; 54 %) et chez les
6–12 ans (1803 cas ; 15 %) ; 2330 cas (20 %) ont eu une issue grave
Dissociatifs dont 63 décès. Les substances les plus utilisées étaient l’essence
Kétamine (41 %), la peinture (13 %), le propane ou le butane (6 %), les déso-
dorisants (26 %) et le formol (5 %). Trois catégories de produits
La kétamine est un anesthésique vétérinaire dérivé de la ont été responsables de la majorité des décès : l’essence (45 %),
phencyclidine. Elle est antagoniste des récepteurs N-méthyl-D- les désodorisants (26 %) et le propane ou le butane (11 %) [81] . Au
aspartate (NMDA) du glutamate. Elle présente des propriétés Canada, la proportion d’adolescents qui ont essayé des substances
dissociatives, antalgiques et sédatives. L’altération des percep- volatiles est de l’ordre de 3 à 5 % [82] .
tions visuelles, auditives et nociceptives entraîne une diminution
de la vigilance et un effet d’indifférence à l’environnement
(d’où le terme « dissociatif »). Les modifications perceptives Effets sur l’organisme
varient en fonction de nombreux paramètres (âge, dose, voie
d’administration, contexte de consommation). À doses élevées, Les substances volatiles sont facilement absorbées par les
les effets psychédéliques prennent le pas sur l’effet dissociatif [70] . poumons. Les effets apparaissent peu après l’inhalation et dis-
Sur le plan cognitif, des troubles mnésiques [71] et des troubles paraissent en quelques heures. La variété des substances génère
de l’apprentissage [72] induits par la kétamine ont été décrits. Sur une variété de mécanismes d’actions neurologiques et donc
le plan somatique, l’intoxication peut se compliquer de réten- une variété des manifestations psychiques. On peut néan-
tion vésicale et de nécrose papillaire [73] . En revanche, des études moins retenir comme signes d’intoxication aux solvants une
récentes ont montré un effet synaptogène chez l’animal et un effet euphorie, une désinhibition, une excitation psychomotrice, un
antidépresseur rapide chez les patients déprimés résistants [74] . état confuso-onirique, une désorientation temporospatiale, des
troubles de l’élocution et une diplopie. À des doses élevées
Salvia divinorum apparaissent des hallucinations et une ataxie. Les poppers ont
des effets vasodilatateurs, hypotenseurs, myorelaxants, eupho-
La sauge divinatoire appartient à la famille des Lamiaceae. Elle
risants et aphrodisiaques. Le protoxyde d’azote, agoniste GABA
contient de la salvinorine A, un agoniste sélectif des récepteurs
et antagoniste NMDA, a des effets anxiolytiques, analgésiques et
opiacés kappa. L’intoxication associe un vécu subjectif intense,
euphorisants.
des effets dissociatifs, des troubles mnésiques et une sédation
à des doses élevées [75] . L’expérimentation de la Salvia divinorum
concerne surtout les populations jeunes (6,1 % chez les 18–25 ans
versus 2,8 % dans la population générale aux États-Unis) et les
populations consommatrices de substances psychoactives [76] .
“ Point important
Critères DSM IV de l’intoxication par des solvants
 Substances volatiles volatils (American Psychiatric Association 2000)
• Exposition à des solvants volatils.
Les substances volatiles désignent les produits dont l’inhalation • Changements comportementaux ou psychologiques,
ne nécessite ni chaleur ni combustion à la différence du tabac par inadaptés et cliniquement significatifs.
exemple. L’inhalation d’une substance peut se faire à partir du • Au moins deux des signes suivants :
récipient, à partir des vapeurs contenues dans un sachet, ou à par-
◦ étourdissements ;
tir d’un linge humecté appliqué sur le visage [77] . Les substances
volatiles constituent une vaste classe de produits hétérogènes au ◦ nystagmus ;
sein de laquelle on retrouve principalement les solvants et les ◦ incoordination motrice ;
nitrites. ◦ discours bredouillant ;
Un solvant est une substance capable de dissoudre un soluté, ◦ démarche ébrieuse ;
qu’il soit solide, liquide ou gazeux, pour produire une solu- ◦ léthargie ;
tion. On retrouve les solvants dans les produits de nettoyages ◦ diminution des réflexes ;
à sec, les dissolvants, les diluants, les décapants, les détergents ◦ ralentissement psychomoteur ;
et les colles, entre autres. On peut citer de manière non exhaus- ◦ tremblements ;
tive : l’éthanol, l’éther, le chloroforme, l’acétone, le toluène, le
◦ faiblesse musculaire généralisée ;
tétrachloroéthylène, l’hexane. Les solvants sont en eux-mêmes
◦ vision trouble ou diplopie ;
une classe hétérogène aux effets neuropharmacologiques variés :
l’éthanol est un agoniste GABA-ergique, l’éther interagit avec les ◦ stupeur ou coma ;
récepteurs NMDA et gamma-aminobutyric acid (GABA), le chloro- ◦ euphorie.
forme agit sur les canaux potassiques. • Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale
Les nitrites sont principalement représentés par les poppers et ou à un trouble mental.
par le protoxyde d’azote, un gaz anesthésique.

Épidémiologie
Complications
À 17 ans, 5,5 % des jeunes disent avoir déjà expérimenté les sub-
stances volatiles. Cette part a progressé de 1,9 point entre 2005
Complications aiguës
(3,6 %) et 2008. Les poppers seraient expérimentés par 13,7 % L’atteinte du système nerveux central peut entraîner des convul-
des garçons et filles de 17 ans (5,5 % en 2005) [78] . L’usage à long sions, un coma, voire un arrêt cardiorespiratoire [83] . Des accidents
terme des substances volatiles parmi des populations margina- mortels peuvent survenir si le sujet s’évanouit en continuant à
lisées (enfants des rues par exemple) ne semble pas exister en inhaler ou s’il vomit et s’étouffe. La plupart des symptômes ne
France [79] . En Espagne, un centre antipoison a collecté 109 cas sont pas spécifiques et peuvent être confondus avec ceux d’autres
d’intoxication due à la consommation de substances volatiles : maladies ou syndromes. Les signes d’une intoxication récente

6 EMC - Psychiatrie
Autres toxicomanies (haschich, solvant, LSD)  37-396-A-16

incluent des taches de peintures ou d’huiles sur les vêtements ou [4] Arveiller J. Le Cannabis en France au XIXe siècle : une histoire médi-
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drogues.gouv.fr/.
Pour en savoir plus Institut national de prévention et d’éducation pour la santé : www.inpes.
sante.fr/.
European Monitoring Center for Drugs and Drug Addiction (EMCCDA) : National Institute on Drug Abuse : www.drugabuse.gov/.
www.emcdda.europa.eu/. American Psychiatric Association DSM-5 Development : www.dsm5.org/.

X. Laqueille, Chef de service (x.laqueille@ch-sainte-anne.fr).


Service d’addictologie du Docteur Laqueille, Centre hospitalier Sainte-Anne, 1, rue Cabanis, 75674 Paris cedex 14, France.
Université Paris Descartes, 45, rue des Saints-Pères, 75006 Paris, France.
J. Cohen, Assistant spécialiste.
C. Pflieger, Praticien attaché.
Service d’addictologie du Docteur Laqueille, Centre hospitalier Sainte-Anne, 1, rue Cabanis, 75674 Paris cedex 14, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Laqueille X, Cohen J, Pflieger C. Autres toxicomanies (haschich, solvant, LSD). EMC - Psychiatrie
2014;11(3):1-9 [Article 37-396-A-16].

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