Concert organisé par l'Association des Amis de l'orgue

de Montolivet 13012 Marseille

Dimanche 15 octobre 2017 à 17h00
À l’orgue : Thierry Boccamaiello, Récital d'orgue de la Saint fortuné
Organiste titulaire de l’Église St Pie X-Mission de
France (Rue Tapis Vert 13001)

Orgue de l’église St Pie X

Eglise St Fortuné
13012 Marseille

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Un petit mot sur l'orgue en général…... Jean François Dandrieu (1682-1738)
« Magnificat du deuxième ton (plein jeu) Trio, récit de
Nous sommes habitués aujourd’hui à admettre que la nazard, tierce en taille, Offertoire sur les grands jeux».
plupart des nouveautés techniques sont dues aux Claveciniste et organiste de la chapelle royale au
recherches d'un certain nombre de personnes plutôt qu'à
«quartier» d'avril en 1725. A la suite du grand succès
un inventeur isolé, et qu'elles s'étalent dans le temps en
en France, des sonates en trio d’A. Corelli, il compose
passant par des prototypes avant le résultat final.
On peut bien et édite en 1705 un volume de six sonates dont
penser qu'un certains mouvements seront arrangés pour orgue
instrument aussi dans quatre offertoires de son livre d'orgue paru en
complexe que 1739.
l'orgue doit lui aussi Georges Muffat (1629-1684): «Toccata prima»
résulter d'une Né à Megève en Haute Savoie et mort à Passau en
longue évolution, Bavière, d’ascendance écossaise devenu allemand, il
surtout si l'on est formé en Alsace et en Italie. C’est un musicien
compare le premier cosmopolite qui par ses voyages (Paris, Vienne,
instrument construit Prague, Salzbourg…) et ses nombreux contacts, joue
par le grec Ktésibios un rôle important dans les échanges des traditions
en 246 avant Jésus musicales, italiennes, françaises et germaniques. Il est
orgue de ktésibios
Orgue de ktésibios Christ et celui le seul à avoir personnellement côtoyé Lully et Corelli,
construit en 2015 à les deux symboles de la musique française et de la
la salle philharmonique de Paris... Ktésibios est un musique italienne. Il nous laisse un important recueil
ingénieur dont la pensée hérite de Pythagore pour lequel de pièces pour orgue « Apparatus musico-organisticus
la musique est l'art du nombre rendu audible. (1690) », dont nous écoutons la première toccata.

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André Raison (1640-1719)
«Trio en passacaille. Basse et dessus de trompette»
Organiste de l'abbaye Sainte-Geneviève et celui de
l'église des Jésuites de la rue Saint-Jacques à Paris,
son art se démarque de la plupart des autres
organistes. Dans une volonté pédagogique il choisit
de ne pas abuser des difficultés voire de proposer des
doigtés. Auteur de deux livres pour orgue, il enrichit
son deuxième livre de précieuses indications
d'interprétation.
La basse de la passacaille en trio du premier livre est
directement tirée de l'introït du
dixième dimanche après la Pentecôte,
thème que l'on retrouve dans la
fameuse passacaille de J.S.Bach.
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Dans toute l'antiquité et jusqu'à la fin du Moyen Age, la
musique exprime pour les hommes l'ordre du monde:
elle est l'expression de la beauté de Dieu et de sa
création.
L'orgue de la philharmonie de Paris est un
instrument qui obéit également à l'ordre du monde, mais
un monde différent dans lequel la notion d'art s'est
perdue.
Monde dans lequel les « techniciens » de l'orgue
développent une mode qui introduit la confusion des
genres, contexte dans lequel il est facile d'attribuer de la
valeur à ce qui n'en a pas.
Avec son absence de buffet, ses tuyaux dont la
disposition échappe à toute rationalité, cet orgue n'est
pas le fruit d'un perfectionnement mais de changements,
d'adaptations continuelles.
Chaque époque a produit les instruments dont elle avait
besoin pour sa musique et ses circonstances.
En France, à la chute de l'ancien régime et la fin des
guerres napoléoniennes, l'époque romantique maudit
véritablement la génération précédente. L'orgue
n'échappe pas à la règle: il n'est plus le fruit de l'artisanat
mais de l'industrie. Il est exhibé dans les expositions
universelles !
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 Les goûts de l'époque vont à l'effet et au frémissement, à
l'exaltation religieuse succèdent une musique profane, le
délassement brillant des concerts ou le plaisir frivole des
salons.
Les facteurs d'orgue ayant remplacé beaucoup
d'orgues « anciens » jugés désuets par des instruments
plus « modernes », l'époque devient celle de la
démesure : la virtuosité règne et dans les églises
l'organiste n'attire plus le public par la science de son
art mais par le brio de son jeu, grâce aux sonorités
''étonnantes de son instrument''.
Dans son traité d’orchestration de 1847, Berlioz qualifie
l'orgue d'instrument fait pour ‘’la domination absolue'',
''jaloux et intolérant'' il n'a qu'un seul rival : l’orchestre.
L'évolution de l'orgue n'est donc pas une ascension
constante vers une «perfection actuelle» qui aurait
succédé à une antiquité primitive et un Moyen Age
ignorant. Ce fameux instrument de la philharmonie de
Paris est malgré sa fantaisie esthétique, basé sur le même
principe que celui de Ktésibios ainsi que de tous les
autres construits depuis 2000 ans: un système qui envoie
de l'air dans des tuyaux commandés par un clavier.
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Georg Boëhm (1661-1733)
«Vater unser im Himmelreich»
Né en Thuringe, mort à Lüneburg il fut d'abord l'élève
de son père. Dès 1693 il s'installe à Hambourg, ville
dont le rayonnement musical n'est plus à vanter grâce
notamment à son opéra où l'on y jouait des œuvres
italiennes et françaises. Son œuvre est la synthèse des
styles italiens, français croisés aux traditions
musicales d'Allemagne du nord et du sud. Ce choral
constitue un exemple d'expressivité baroque, d'une
invention sans précédent de toute la période.
Domenico Zipoli (1688-1726)
«Quatre versets en sol mineur. Canzone en mi mineur»
Organiste en 1715 de l’église du Gesù à Rome, il part
à Séville l'année suivante où il entre chez les jésuites.
En 1717il rejoint une mission à Buenos Aires où il
compose beaucoup d’œuvres religieuses très
appréciées auprès des peuples des Réductions
jésuites. C'est à Rome qu'il compose un important
volume pour clavier comprenant des suites pour
clavecin et des canzones, versets et diverses pièces
pour orgue.
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John Stanley (1712-1786)
«Voluntary en ré opus sept »
Aveugle depuis l’enfance, organiste, violoniste et
pédagogue, il était doué d’une mémoire qui lui permit
de diriger les oratorios d’Haendel. Le voluntary, genre
typiquement anglais était à l’origine une pièce
improvisée s’inscrivant dans le contexte liturgique
sans aucune autre prétention que de distraire
noblement l'assemblée des fidèles. Stanley nous en
laisse trois recueils dont le style trahit l’influence
italienne exportée en Angleterre par Haendel. Détails de l’orgue de la philharmonie de Paris
Gaël Liardon (né en 1973)
«Nun komm der Heiden Heiland:
Choral au soprano. Fugue à cinq voix»
Né en Suisse, claveciniste, organiste et pédagogue, il
est très vite attiré par la composition. Il trouve sa voie
en prenant modèle dans les compositions des XVII° et
XVIII° siècles, En utilisant des méthodes anciennes de
composition, il crée des œuvres personnelles et
originales.

Que l'orgue soit un instrument d’exception :

nul n'en doute !

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 Semblant défier le temps du
haut de sa tribune, il
apparaît souvent intimidant,
inabordable et envahissant,
d'autant plus que la plupart
du temps il cache à la vue
du public l'artiste qui lui
donne vie.
Il est victime d'un discrédit
musical qui a tendance à le
rendre inaccessible alors
qu'il est grâce à la diversité de ses sons, le seul
instrument qui reprend tous les sons de la création.
« En se faisant l'écho de la plénitude des sentiments, de la
joie à la tristesse, de la louange à la lamentation, il en seul
instrument en mesure d'imiter tous les domaines de
l'existence humaine et nous rappelle d'une certaine façon
l'immensité et la magnificence de « Dieu » (Benoît XVI).
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L'orgue de l'église St Fortuné que nous entendons ce soir,
est par sa conception, sa décoration et sa composition un
exemple d'instrument parfaitement ordonné à l'édifice
dans lequel il se trouve : son buffet est en harmonie avec
la tribune, sa décoration avec celle de l'église et sa
composition obéit à une esthétique précise dont la
sonorité est bien servie par l'acoustique de l'église.
PROGRAMME DU CONCERT
Johan Pachelbel (1653-1706)
«Chaconne en ré. Prélude et fugue en utmineur»
Dans une existence fertile en déplacement, il exerce
son art sur deux instruments : Erfurt et Nuremberg.
Ces deux orgues, très modestes, sont à l’image du
compositeur : d’un caractère doux et effacé il nous
laisse une œuvre pour orgue importante divisée en
deux parties : l’une destinée au culte, et l’autre d’un
caractère plus libre .
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