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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA REHERCHE
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1. Préalables de la pratique de terrain......................................................................................4
2.1. L’observation...............................................................................................................6
Conclusion................................................................................................................................15
Bibliographie.............................................................................................................................15
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Introduction
La sociologie est une science qui a pour ambition d’éclairer la réalité sociale en
respectant les principes et protocoles de base partagés par toutes les disciplines qui se
réclament de cet ordre. Nonobstant la diversification des centres d’intérêt et des
questionnements qui la guident, la sociologie se propose d’analyser le social de manière
scientifique. La sociologie, comme toute science tend vers une quête d’objectivité en
respectant la trilogie définie par Gaston Bachelard à savoir une quête de son objet, qu’elle
s’attache à construire et in fine à constater. Cela suppose en tant que science, une volonté de
procéder objectivement en se débarrassant des prénotions par rapport aux objets de recherche.
La quête de l’objectivité implique de fait une investigation empirique du chercheur pour
recueillir des données qui vont faire l’objet d’une analyse. Il résulte de la production
scientifique en sociologie. L’inscription de la sociologie dans le domaine des sciences
implique par ailleurs le recours à des méthodes systématiques d’investigation empirique.
Ainsi parle t-on de terrain en sociologie pour indiquer le lieu où le sociologue s’investit pour
la collecte des données. Le terrain correspond aux instants durant lesquels le sociologue est en
contact direct avec son objet d’étude en faisant une investigation à l’aide des outils et des
techniques scientifiques.
C’est dans ce cadre que HUGHES E.C. définit ainsi le travail de terrain : « Le travail de
terrain sera envisagé ici comme l’observation des gens in situ : il s’agit de les rencontrer là où
ils se trouvent, de rester en leur compagnie en jouant un rôle qui, acceptable pour eux,
permette d’observer de près certains de leurs comportements et d’en donner une description
qui soit utile pour les sciences sociales tout en ne faisant pas de tort à ceux que l’on observe.
Même dans le cas le plus favorable, il n’est pas facile de trouver la démarche appropriée ».1
Pour ce cours, les étudiants seront testés sur leurs capacités à mener une étude de cas,
en respectant le protocole de recherches en sciences sociales. Autrement dit, il est demandé
aux étudiants de déposer un dossier de recherche d’une vingtaine (20) de pages environ à la
fin du semestre. Il s’agira d’un travail d’équipe portant sur le thème général de « La pratique
religieuse au Sénégal ». Mais différents sujets ayant un rapport avec le thème général
peuvent être acceptés. Les équipes seront composées de sept (7) à dix (10) étudiants,
partageant les mêmes ENO (Espaces Numériques Ouverts). Concrètement, les étudiants
devront se conformer au calendrier suivant.
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HUGHES, E.C. 1996. "La place du travail de terrain dans les sciences sociales.", in Le regard sociologique, Paris: EHESS, p.267.
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Activités Étapes Durée
Constitution des groupes et choix Étape préparatoire de l’étude Du 27 au 31 janvier 2016
d’un sujet
Revue de la documentation et Étape théorique Du 1er au 10 février 2016
entretiens exploratoires
Rédaction du cadre théorique Étape théorique Du 11 au 17 février 2016
Délimitation du champ d’étude et Étape méthodologique Du 18 au 20 février 2016
choix des cibles d’enquête
confection des outils et Étape méthodologique Du 21 au 24 février 2016
techniques de collecte de données
de terrain
Phase pré-test Étape méthodologique Du 25 au 27 Mars 2016
Administration des questionnaires Étape méthodologique Du 28 au 03 Mars 2016
et entretiens
Analyse des données des enquêtes Étape analyse des données Du 04 au 10 Mars 2016
Date limite de dépôt du dossier Le 15 Mars 2016
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- De la distanciation…
A l’entame d’une pratique de terrain, le chercheur doit justifier le choix de son thème
de recherche et ce qui le sous tend. Un thème de recherche ne sort jamais du néant, il résulte
d’une insatisfaction ou d’une curiosité ou d’un paradoxe observé et qui suscite un intérêt pour
le chercheur. Au-delà des motivations objectives, il peut exister d’autres motivations d’ordre
subjectif qui peuvent pousser le chercheur à s’investir dans un objet de recherche. Toutefois,
dans tous les cas, le sociologue doit se lancer dans un premier effort, voire permanent de
distanciation. Pierre Bourdieu offre une réponse à cette question en évoquant
l’ « objectivation participante » par une distanciation à la fois de l’objet d’étude et de sa
propre position par une capacité de « neutraliser se sentiments et refouler ses passions. » p.22
L’effort de distanciation du chercheur a comme finalité de se débarrasser et départir des
prénotions susceptibles de déformer la réalité objective.
- …A la rupture avec des prénotions
Le passage d’un objet « commun » à un objet sociologique implique un
questionnement plus profond que celui qui est quotidiennement posé par les individus. Ainsi
en s’intéressant au phénomène de la pratique religieuse ; le sociologue est appelé de dire ce
qu’est la pratique religieuse, la manière dont elle se manifeste, ses variantes, ses dimensions,
etc. C’est à partir de ce travail de défrichage théorique et conceptuel et en faisant ressortir une
orientation précise par le questionnement qu’un travail de recherche sociologique prend
forme. Loin d’être une simple attitude, il s’agit d’un refus du sens commun tout en partant de
là pour faire ressortir la complexité latente à travers la définition d’un problème de recherche.
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faut certes reconnaitre que chaque outil de recherche a ses limites heuristiques, mais les outils
de la recherche ne sont jamais arbitraires pour autant sans pour autant avoir la même valeur.
Il faut aussi préciser que le chercheur et son objet de recherche sont reliés par des
manières d’identifier, d’ordonner et de penser la réalité étudiée ou schèmes cognitifs qui ne
sont pas forcément des présupposés établis d’avance mais qui s’impose par la nature du cadre
global de recherche. Cela donne un cachet constructiviste impliquant le chercheur dans son
rapport avec son objet de recherche et le poussant à expliciter avec quels outils, techniques et
base conceptuelle il compte concevoir son discours sociologique et comment il les met en
œuvre.
Dans une pratique de terrain pour recueillir des données, généralement le sociologue
mène une enquête à travers des entretiens, une observation avec des outils bien déterminés
suivant la nature de sa recherche qu’il mène. Si on récapitule, la pratique de terrain nécessite :
- Un objet de recherche bien défini ;
- Un questionnement précis ;
- Un terrain bien déterminé ;
- Une identification et définition des cibles ;
- Un choix des techniques et outils pour la collecte de données ;
- Une bonne planification (organisation, durée, étapes…) ;
- Une définition ressources (financières, humaines, logistiques…).
2.1. L’observation
Dans la mesure où l'enquête sociologique ne peut pas toujours éluder le contact avec la
société réelle, les procédés simples d'observation sont d’une importance capitale. Plusieurs
types d’observations peuvent être utilisés.
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2.1.2. L'observation indirecte méthodique
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a. profitable en ce sens qu’elle donne la possibilité d’enrichir les informations collectées
mais cela implique une nécessaire identification des propos lors de la prise de notes
pour éviter tout biais dans le traitement de l’information ;
b. néfaste car entravant le bon déroulement de l’entretien en s’interposant entre vous et
votre interlocuteur. Dans ce cas, le chercheur peut avec beaucoup de tact amener
poliment la personne a ne pas prendre part à l’échange malgré le caractère sensible de
cette situation.
Cette technique qui laisse une grande liberté vise à recueillir des données riches en
signification mais rend délicat le contrôle des réponses et difficile leur comparaison.
Par ce type d’entretien, le plan est très souple suivant les individus interrogés. L'ordre des
questions et les termes dans lesquels elles sont posées ne sont pas respectés. L'enquêteur
s'efforçant de gêner le moins possible la spontanéité du sujet.
Ici le chercheur procède son entretien suivant un plan rigide dans lequel l'ordre des
questions et les termes dans lesquelles elles sont posées sont scrupuleusement respectés.
L'enquêté n'a pas la latitude de commenter ses réponses. Cette technique rend possible une
codification immédiate des réponses et, par conséquent, leur « quantification » et leur
traitement statistique. Mais au détriment du contenu dont la signification s'amenuise.
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d) L'entretien répété
e) L'entretien approfondi.
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3.2.2. Les guides d’entretien
La grille d’entretien est la liste des thèmes que le chercheur dresse en fonction de leur
pertinence et à partir desquels, il va structurer son entretien dans le cadre d’une recherche
qualitative. Le guide d’entretien offre plus de souplesse au chercheur comparativement au
questionnaire.
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- Développer des codes, des catégories (viser max. 5-6 catégories clé, qu’il est possible
d’étendre ensuite ou d’affiner) ;
- Faire des liens entre les catégories ;
- Développer un cadre analytique / une théorie.
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Rédigez un commentaire d’entretien à partir de vos différents brouillons. D’abord
présentez socialement l’interviewé, ensuite le contexte et la dynamique de l’entretien, bâtissez
votre commentaire autour de ce qui fait, selon vous, la spécificité de cet entretien. »
L’écriture, dans l’enquête par observation, est le principal moyen de consignation des
données dont des textes, des photographies ou des éléments audio, vidéo. Il s’avère judicieux,
avec les risques de déperdition d’informations la consignation des informations au fur et à
mesure est indiquée. Le format du journal de terrain est distinct du compte rendu
d’observation. A la fin de chaque séance d’observation, les notes d’observation prises sur le
vif doivent être mises «au propre » dans le journal de terrain. Dans le journal de terrain, on
peut retrouver des notes descriptives, des données d’observation.
Le journal enrichira les notes prises sur le vif (décomptes, caractéristiques des
individus présents, bribes de propos entendus) avec des détails dans la description des lieux,
des séquences d’événements. Dans la description, le chercheur doit veiller à adopter le
vocabulaire le plus neutre possible et s’efforcer de dissocier description et interprétations. Il
doit faire des annotations prospectives sur le procédé à tenir dans la prochaine séance
d'observation, les choses à vérifier ou à observer.
La tenue d’un journal de terrain est un procédé méthodologique qui permet d’encadrer
l’ensemble d’une recherche. Il est utile car plaçant le chercheur en position de mettre la
lumière sur ses présupposés souvent déniés et méconnus de prime abord. Le plan d’un journal
de terrain est fonction de la démarche de l’enquête (inductive, déductive, etc.) et des
techniques d’enquête mobilisées (entretien, questionnaire, etc.).
Réserver une double page pour chaque séquence de l’enquête (une lecture, une
observation, un entretien…). Pour toute nouvelle lecture, nouvelle observation, nouvel
entretien, etc., il faut aller à la double page suivante afin de distinguer clairement
chaque étape de sa recherche ;
Consigner sur la page de droite les prises de notes du chercheur relatives à chaque
livre lu, situation observé. La page de droite contient ainsi, des éléments de
description : des notes d’observation, les extraits d’un livre…
Les prises de notes doivent être plus ou moins brèves tout en étant datée et référencée.
Pour un extrait d’un livre, il s’avère indispensable de noter le numéro de la page, le nom de
l’auteur. Dans le cas d’une note d’observation, il faut mentionner la date et opérer une
nomination des personnes observées et des lieux observés. Par contre, étant donné que les
entretiens sont enregistrés avec un dictaphone et que les questionnaires contiennent en
principe toutes les réponses des interrogés, les pages de droite d’un journal de terrain peuvent
alors contenir des prises de notes concernant le contexte dans lequel l’entretien ou le
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questionnaire s’est déroulé : accueil chaleureux ou vives tensions ; attitude générale de
l’interrogé… Plus généralement, la page de droite de votre journal de terrain contient donc
toutes les informations pratiques de votre étude. Elle renferme les notes descriptives qui
répondent aux questions ‘‘qui, quoi, quand, où, comment, quand ?
Conclusion
La production de données par l’investigation du chercheur est fondamentale dans toute
recherche sociologique. Cela suppose une définition claire des objectifs de recherche qui va
conditionner les techniques et les outils. Il revient au chercheur d’en choisir les plus pertinents
suivant la nature de sa recherche et d’en user pour collecter les données qui vont lui servir
dans sa systématisation. Le travail sociologique relève d’une ambition de compréhension et
d’explication du social. Cette prétention à la généralisation s’établit à partir de concepts, de
modèles et de théories. Dans ce cadre, l’orientation peut être qualitatives (entretiens,
observations plus ou moins participantes) ou quantitatives (mini-sondages par questionnaires).
Bibliographie
- Arborio Anne-Marie et Fournier Pierre, 1999, L’enquête et ses méthodes :
l’observation directe, Paris, Nathan – 128.
- Bizeul Daniel, 2007, “Que faire des expériences d’enquête ? Apports et fragilité de
l’observation directe,”. Revue française de science politique, vol. 57, n° 1, p. 69–89.
- Chapoulie Jean-Michel, 2000, “Le travail de terrain, l’observation des actions et des
interactions, et la sociologie,”. Sociétés contemporaines, vol. , n° 40, p. 5–27.
- Hughes Everett C, 1996,“La place du travail de terrain dans les sciences sociales,” Le
regard sociologique, E.C. Hughes ed., Paris, Editions de l’EHESS, p. 267–279.
- Latour Bruno et Woolgar Steve, 1979, La Vie de laboratoire. La production des faits
scientifiques, Paris, La Découverte.
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