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LA CONSCIENCE ET L’INCONSCIENT

Intro: être un sujet


Subjicere: subordonner – l'unité des divers aspects de notre personne – identité personnelle
Le siège de nos actions et notre vie intérieure (pensées, émotions, désirs) – le fait qu’elles
soient les nôtres. Par opposition à un simple objet.

Définition préliminaire de la conscience: la connaissance que nous avons de nos pensées, nos
états, de nos actes et de leur valeur morale (cum scientiae).

Pascal: le Roseau Pensant 


C’est en tant que nous sommes conscients que nous sommes sujets. Comment agir
intentionnellement ou nommer une émotion, par exemple, si nous ne sommes pas conscients,
en effet ?

Théorique / Pratique
Médiate (Réfléchie)/ Immédiate Hypothétique (Technique) / Catégorique
(Morale)

A) Qu’est-ce que la conscience?

Une question d'existence (substance?), d'essence (simple? transparente?), d'action


(intentionnalité? connaissance? réflexion? choix?) et de valeur (responsabilité? dignité?).

1) Réponse « traditionnelle »

La conscience appartient à une réalité spirituelle, distincte de la réalité matérielle qu’on


nomme âme ou esprit.

Exemple: le dualisme cartésien. Pour Descartes, le fait de se penser, la conscience (la capacité
de nous penser nous-mêmes: le cogito ergo sum, je pense donc je suis – j'existe en tant que
pensée) constitue l’essence de l’esprit qui existe parallèlement mais à un tout autre niveau que
le corps (l’esprit appartient à la substance pensée, tout comme le monde matériel est
caractérisé par l’étendue).

Cf. la notion d’âme dans les religions judéo-chrétiennes, ainsi que l'innéisme de
Platon/Descartes.
Pour Descartes, l’esprit est simple (non-complexe – de la pensée, uniquement) et transparent
à lui-même, c’est à dire qu’il peut se connaître.
Passion: la contamination de l’esprit par le corps.

2) L’intentionnalité

Mais avons-nous besoin de la notion d’âme afin de parler de ce que la conscience fait?
Pour Husserl, la réponse est non. En effet, pour lui, la conscience se caractérise par son
intentionnalité. C’est-à-dire qu’elle a comme particularité le fait d’être conscient de quelque
chose. Ainsi, quoi qu'il en soit de son statut ontologique, la conscience est une activité de
sélection. Être conscient consiste à sélectionner ce vers quoi nous dirigeons notre attention, et
donc quelles impressions vont constituer notre vécu.

De même, le fait de percevoir (être présents dans le réel et rendre le réel présent pour nous-
mêmes) n'est pas du seul ressort des sens. L'esprit est actif dans la perception et la conscience
nous permet de structurer notre vécu en reliant nos impressions entre elles pour leur donner
une forme.
Kant (chose en soi et pour moi, structuration du divers de l'intuition à travers le temps,
l'espace et les catégories – transcendantal: conditions de possibilité, révolution copernicienne,
analytique/synthétique, a priori/a posteriori).

Cette approche permet de rendre compte d’un certain nombre de difficultés que présente la
théorie cartésienne:
-Hume: si la conscience est une chose, comment se fait-il qu’elle disparaît par moment – par
exemple quand on dort? Il n'y a pas d'impression précise qui soutient l'idée de qq ch qui serait
le moi (Modus tollens: S'il y a idée, il y a impression – Or pas d'impression – donc pas d'idée.
Présupposition: les idées ne naissent pas spontanément)
-Kant: si l’esprit est éternel (retire de la matérialité corruptible), comment se fait-il que la
conscience se forme et se développe tout au long de notre vie? En effet, ce n’est qu’au terme
d’un processus de maturation que l’être humain est capable de se connaître lui-même.
(-Hegel: Deux manières de se connaître.
Théorique: immédiat – introspection
Pratique: médiat – observer son empreinte sur le monde, détour par l'objet
Or cette prise de conscience progressive permet d'interroger l'idée de l'éternité de l'âme (cf.
l'intro des Méditations, un peu à la manière de Copernic)), de même que la transparence de la
conscience.

Tradition Critique Intentionnalité


-âme dans la religion -Hume: illusion Husserl: la conscience se
-Descartes -Hobbes : la promenade caractérise par sa nature
-Kant/Hegel: processus de active – elle est consciente
La conscience en tant que maturation de quelque chose.
chose (transparente et
indivisible)
ÊTRE  FAIRE

B) Que fait la conscience? (action)

1) Elle nous permet de connaître

Le monde:
Kant distingue représentation (l'objet est présent pour moi) et conscience (la représentation
d'une représentation), ainsi que matière de la conscience (impressions sensibles) et forme de
la connaissance (les schémas qui nous permettent d’interpréter les donnés de la sensibilité –
donner du sens à ce que nous voyons, entendons etc.). En appliquant des concepts aux
impressions sensibles, la conscience permet à nos représentations d'être moins obscures.
Popper: la nécessité des concepts offerts par le langage (distinction langue et parole)

Nous-mêmes:
Nous avons conscience de ce qui se passe dans notre esprit, pas moins que nous avons
conscience de choses dans le monde qui nous entoure. Cf. Hegel: la connaissance de soi de
deux manières (théorique – introspection / pratique – laisser sa marque sur le monde,
ultérieurement observable)

2) Elle nous permet d'agir: action, responsabilité et dignité

Bergson: par la conscience nous accédons au choix, sans quoi il n'y aurait pas d'action
(l'action se distingue, en effet, de l'événement en comportant une visée, elle découle d'une
intention). Par quelles modalités la conscience nous fait-elle accéder au choix? Elle nous
permet de nous inscrire dans la durée (présence au monde) à travers la mémoire et
l'anticipation, et ainsi nous projeter vers l’avenir, tout en tenant compte des leçons que nous
enseigne la mémoire.
Si, par la conscience, nous formons différents projets possibles entre lesquels il faut choisir,
alors nous sommes responsables de nos actes, que nous soumettons à la délibération et à la
réflexion (dialogue intérieur): lien choix/responsabilité. C'est quand nous sommes
responsables de nos actes qu'on peut exiger quelque chose de nous et que nous pouvons
exiger quelque chose de nous-mêmes. La conscience, quand elle se manifeste comme choix,
nous fait donc accéder à la moralité.

Ajouts:
 La durée et le temps selon Bergson (parallèle: le langage) – appauvrissement du vécu
à travers la spatialisation du temps (et l'abstraction des mots)
 Parenthèse: la conscience de la mort selon Epicure (ne nous concerne pas – prémisse
matérialiste) et Heidegger (individualité et authenticité): pas uniquement source
d'angoisse.
 Kant: le pouvoir de dire je – Dignité et prix (Oscar Wilde sur le barbare). Raison
instrumentale et structurante. La bonne volonté et la raison (l'incapacité des émotions
et du désir de fonder une justification acceptable pour tous).
 L'importance du langage: c'est à travers lui que nous nous pensons (cf Popper).
 De ce fait, elle met l’homme à part : elle est source de moralité et de dignité.
 Conscience morale innée (Hume, Rousseau, tradition chrétienne) – confronter avec
Bergson et Kant
C) La conscience morale: arbitrage entre la raison et le désir?

Le désir – le conatif – est un manque (reconnaissance d'un bien) qu'on cherche à combler afin
d'être satisfait:
-il est actif et demande à être satisfait (à la différence du souhait, qui n'engage à rien)
-il ne s’épuise pas, mais passe d’objet en objet (à la différence du besoin, qui est lié à une
situation spécifique. Quand cette situation cesse d'exister, le besoin n'a plus lieu d'être, alors
que la chose désirée n’est qu’un pâle reflet du bonheur, qui est ce qu’on désire réellement)
-il est d’ordre émotionnel, ressenti (à la différence de la volonté, qui consiste en une réflexion
rationnelle quant aux fins à poursuivre, ainsi qu'aux moyens qu'il convient de mobiliser, sans
nécessairement dépendre du fait qu’on attend une satisfaction)
-il peut exister avec d’autres désirs (à la différence de la passion, qui est exclusive)

Les émotions – l'affectif – des réactions à ce qui nous arrive: plaisir, joie, amour, fierté /
douleur, tristesse, haine-dégoût, culpabilité-honte … Nous désirons le plaisir, et nous fuyons
la douleur.
Complément: la pitié (Rousseau: texte dans le chapitre sur Autrui) – nous y reviendrons.

La raison: la capacité de bien penser, en progressant par des étapes bien justifiées (prémisses
vraies– raisonnement valide – conclusion vraie).

1) Le désir est-il proprement humain ? Nos émotions sont-elles à réprimer?

Deux courants :

-Pour certains (Kant, Platon, Descartes…) l'être humain se caractérise par la raison, et le fait
de donner une trop grande place au désir équivaut à une dégradation, une descente vers
l'animalité, qu’il convient de réprimer afin de pouvoir se concentrer sur des fins plus dignes.
Ainsi on affirme son humanité. Qui plus est, le désir est une source de malheur
(Schopenhauer), une oscillation entre le manque d'un côté et le dégoût et l'ennui.
Héritage platonicien: l'être humain cherche une complétude qui est hors de sa portée, et vole
d'objet en objet, qui n'en sont que des avatars, à sa recherche – toujours en quête, jamais
satisfait. Ainsi, un désir déréglé compromet notre liberté. Chariot : raison, désir et courage.

-Pour d’autres (Hegel, Spinoza, Epicure…), le désir n’est pas forcément un mal : on peut, en
le combinant avec la raison, lui donner une forme authentiquement humaine tout en laissant la
porte ouverte aux satisfactions qui y sont liées.
Hegel: le désir humain se caractérise par le fait que la raison s'interpose entre le désir et
l'action. Ainsi, l'homme se distingue de l'animal.
Pour Spinoza, le désir est même une énergie vitale indispensable à travers lequel nous nous
renforçons en donnant satisfaction à nos besoins (dès lors que nous lui donnons une forme
appropriée à l’aide de la raison qui nous permet de se demander ce qui est fondamentalement
bon pour nous).

2) Quelle place donner à la raison?

Le désir est donc une épée à double tranchant. Il nous est nécessaire, mais en même temps il
nous fait courir le risque de nos égarer et de souffrir.
Ici intervient le concept de prudence. C’est la capacité de désirer intelligemment, en relation
avec la raison.
Il s’agit de l’intelligence pratique, la faculté de distinguer ce qui est fondamentalement bon
pour nous de ce qui ne l’est pas – de prendre ses précautions non seulement par rapport à ce
que nous faisons, mais également par rapport à ce que nous voulons.
Ainsi, il convient parfois de s’abstenir d’un plaisir s’il conduit à une douleur plus grande, ou
bien accepter une douleur si le plaisir qui en résulte est assez grand.

-La philosophie d’Epicure1 est un exemple d’une pensée qui conseille la prudence. Il fait la
distinction entre besoin (plaisir naturel et nécessaire), le luxe (plaisir naturel non nécessaire)
et les plaisirs non naturels qui nous sont nuisibles et qui conduisent à la souffrance, la tristesse
et le malheur. Il conseille qu’on ne s’efforce à satisfaire que le premier – la paix de l’âme et
l’absence de peines qui constitue la vie bonne en découle. En effet, pour Epicure, la vie bonne
est une vie à l’écart de la douleur et de l’inquiétude (notamment par rapport à la mort), qui
l’annulent. L’absence de troubles est également un plaisir.

-Descartes (morale par provision : coutume, résolution, se vaincre soi-même plutôt que la
fortune, cultiver la raison), en adoptant une position stoïcienne (selon laquelle le bonheur est
une vie marqué par la tranquillité de l’esprit). Il s’agit de changer ses désirs plutôt que
d’essayer d’altérer l’ordre du monde. Rappel: pour Epictète, il faut distinguer ce qui dépend
de nous (notre vie intérieure) de ce qui ne dépend pas de nous (ce qui nous arrive). Ainsi, il
s'agit de former son vécu à travers la pensée.
-Plus généralement, nous pouvons dire que les théories d’Epicure (cultiver un désir modéré)
et des stoïciens (si on ne peut pas changer le monde, il faut se changer soi-même) sont des
hédonismes modérés : on évite le malheur à l’aide de la prudence.

Bataille représente un contrepoint : parfois la démesure n’est pas dénuée de sens. En effet,
beaucoup de comportements qui sont spécifiquement humains ont comme caractéristique
d’être excessives et, du moins en apparence, irrationnelles. Cependant, on peut se demander
s’ils ne représentent pas une tentative d’affirmer un ordre humain libre des déterminations
naturelles.

Nietzsche : il y a une peur devant le désir, surtout chez ceux qui ne peuvent pas se limiter, qui
peut s’exprimer comme hostilité envers la sensualité. Ainsi, la faiblesse conduit à une haine
du désir qui est aussi une haine de la vie.

L'hiérarchie de besoins de Maslow: modèle intéressant pour réfléchir à propos de ce qui est
important. L'urgence équivaut-elle à l'importance? est-ce plus important de survivre que de
bien vivre? Les besoins, et les souffrances qu'ils représentent, ne sont pas que physiques.

L'hiérarchie de biens d'Aristote: certains biens sont plus fondamentaux que d'autres, et ils
donnent un sens aux biens inférieurs qui contribuent à leur réalisation. Une manière sûre de
devenir malheureux est de se fixer sur un bien de niveau inférieur (santé, argent…), plutôt que
de viser l'équilibre des biens (cf. les niveaux d'âme d'Aristote.)

3) Comment donner une place à la raison ?

1
Quadruple remède: les dieux ne sont pas à craindre (s'ils existent, ils n'ont pas plus à faire de nous que ce que
nous avons à faire des fourmis), ni la mort (atomisme), le bonheur est possible (classification des désirs -
ataraxie), la douleur est gérable (soit mortelle, soit faible).
Cette question est motivée par le phénomène de la faiblesse de la volonté (‘je sais ce que je
dois faire, mais je n’y arrive pas’). Savoir quoi faire n’implique pas forcément qu’on le fasse.

Epictète érige la volonté en faculté supérieure. En effet, elle permet de donner une direction à
nos autres facultés et capacités en exerçant le jugement (c’est-à-dire peser le pour et le contre
et affirmer et nier).
Il s’agit d’arbitrer entre ce que l’on désire et ce que l’on sait, et en conséquence agir ou ne pas
agir. Ainsi, notre volonté est notre plus grande ressource, mais aussi notre plus grand
problème, si elle est défaillante.

Comment remédier à la faiblesse de la volonté?

Pour Socrate, "Nul n'est méchant volontairement". En effet, dans l'éthique grecque, il n'y a pas
de principes absolus, et le fait d'être "méchant" équivaut à cultiver le vice (le contraire de la
vertu, c'est-à-dire l'excellence et l'accomplissement de soi qui contribuent à embellir nos
existences), et donc à provoquer son propre malheur – ce qui est un comportement absurde.
La méchanceté, dans cette perspective, est motivée par une mauvaise compréhension de ce en
quoi consiste réellement la vertu, et son remède c'est une attitude critique à l'égard de ses
propres valeurs. Ainsi, une première réponse à la faiblesse de la volonté pourrait consister en
la réflexion et aux prises de conscience auxquelles elle mène.

La réponse d’Aristote est à la fois simple et intéressante : il faut cultiver les bonnes habitudes.
Petit à petit il faut privilégier des ‘bons’ comportements et essayer de se débarrasser des
mauvais. Ainsi il s’agit d’une construction délibérée de la vertu dans le temps : petit à petit ça
devient naturel de bien agir.
Comme la société participe à l'éducation, la vertu devient une question politique (cf., aussi,
Platon : hommes justes dans une cité juste, à travers l’éducation (cf. bildung))

Cf., aussi, les TCC (qui semblent inspirées par la philosophie antique: construction de bonnes
habitudes mentales, impact émotionnel des pensées, notre capacité à former notre esprit…), la
méditation etc.

D) Orgueil et préjugés (essence)

Un certain nombre d’éléments mènent à penser que notre conscience est limitée, que nous ne
nous connaissons pas entièrement et que nous ne sommes pas entièrement maîtres de nous-
mêmes.

Avec Marx et Engels naît l’idée que nos valeurs et nos attitudes sont pour une grande part le
produit de la société dont nous sommes issus (la sociologie en témoigne également).
Suprastructure intellectuelle (droit, religion, art, philosophie…) idéologique (défendre les
intérêts de la classe dominante) sur la base sur les conditions matérielles.

De même, Nietzsche nous avertit du risque de se perdre dans un «brouillard d’opinions»


concernant ce que c’est qu’un être humain plutôt que de vivre sa propre vie en toute
authenticité.
Influence de la culture sur notre idée du moi – girouettes fragiles, influençables.

Leibniz : même notre perception n’est pas entièrement objective. En effet, elle repose autant
sur l’activité de notre esprit que sur nos sens. Ainsi, percevoir revient aussi à simplifier: à
faire des choix et à opérer des synthèses (exemple : le fait d’écouter ou quelqu’un nous parler
dans un environnement bruyant). Une nécessité pour ne pas se noyer dans le tourbillon des
sens, mais aussi un appauvrissement de notre vécu.

Descartes avait déjà noté, à propos d’une fille qui louchait que le présent est conditionné par
le passé, même si nous n’en sommes pas conscients. Ceci est notamment le cas pour notre vie
émotionnelle. Proto-psychanalyse, mais Descartes est combatif. Il ne s'agit pas d'étudier les
passions, mais de les dominer.

Spinoza: l'illusion finaliste (nous nous pensons libre parce que nous cherchons à satisfaire nos
appétits, mais d'où viennent ces derniers? – cf. déterminisme). Cf. texte dans Le Désir: pas de
bien ou de mal dans l'absolu: nous ne désirons pas une chose parce qu'elle est bonne, nous la
considérons bonne parce que nous la désirons (elle ajoute à notre puissance d'exister).

Freud, à son tour, opère une distinction entre psychisme (toute notre vie intérieure) et la
conscience. L’inconscient est cette partie de notre psychisme dont nous ne sommes pas
conscients et qui échappe donc à notre contrôle. « Le moi n’est pas maître dans sa propre
maison ».

E) La théorie freudienne de l’inconscient

Freud avance l’idée d’une partie de notre psychisme dont nous n’avons pas conscience –
c’est-à-dire l’inconscient – afin d’expliquer un certain nombre de phénomènes (actions,
émotions…) qui peuvent sembler irrationnels et paradoxaux. Rêves, lapsus, actes manqués,
névroses (phobies, obsessions, anxiété etc.).

Par la suite Freud va rendre plus complexe son modèle en introduisant les concepts de moi, de
surmoi et de ça :
-le surmoi est constitué de toutes les interdictions sociales que nous avons intégré depuis la
petite enfance et que nous avons fait nôtres. Ainsi elles deviennent des barrières que nous
nous imposons à nous-mêmes : les enfreindre nous cause de l’inconfort.
-Le ça : ce sont les pulsions, ce que nous ferions s’il n’y avait aucune barrière. Des désirs,
besoins et envies que (sexuels ou autres). Bien qu’elles représentent une énergie
indispensable, ces pulsions ne sont pas toujours socialement acceptables – du coup il y a
conflit avec le surmoi.
-Le moi : à la différence du ça et le surmoi, le moi est en grande partie consciente. C’est la
partie de nous qui nous permet de nous contempler et de délibérer afin de savoir ce que nous
devons faire et ne pas faire.

La théorie psychanalytique s’est beaucoup développée depuis Freud, notamment avec Lacan,
qui estime que notre psychisme fonctionne comme une langue, qu’il doit être interprété ainsi
et que la langue que nous employons porte en elle la trace de notre inconscient.
JUNG ?

D’autres concepts freudiens intéressants :


-Le refoulement est le mécanisme à travers lequel nous repoussons quelque chose hors de
notre conscience (mauvais souvenirs, désirs jugés inacceptables) vers l’inconscient. En soi
cela peut être utile, mais si nous refoulons trop de choses, l’inconscient peut devenir lourd à
porter.
-La sublimation : c’est le fait de donner une expression socialement acceptable à une pulsion
qui ne l’est pas.
-Le préconscient: ce qui n'est pas présent à l'esprit, mais dont on peut se rappeler lorsqu'on en
a besoin.

Tout-le monde a-t-il besoin de thérapie? Aimer/travailler – image pragmatique du sac à dos…

F) Guérir par la parole

1) La cure psychanalytique

Freud ne propose pas seulement une théorie, il propose également une pratique, un traitement
des troubles psychiques qui peuvent résulter d’un inconscient trop chargé en traumatismes et
de conflits internes. Il s’agit pour le patient de parvenir à rendre conscient ce qui ne l’est pas
afin d’apprendre à gérer ce qui était ingérable. A travers la compréhension de soi, on se libère
du poids que constitue notre part d’ombre.
Le travail psychanalytique se sert de diverses techniques afin de saisir ce qui est difficilement
saisissable – interprétation de rêves, association libre, analyse de souvenirs et de faits de
langage (des moments où nous baissons notre garde).

2) Les thérapies cognitives et comportementales

Freud est un pionnier, mais d’autres formes de thérapies se sont ajoutées au dispositif
clinique, notamment sur la base d’évolutions dans la compréhension et de critiques dirigés
vers Freud (hyper-sémantisme, pseudoscience – critère de falsifiabilité…).

a) Thérapie comportementale

Thérapie basée sur le comportementalisme, qui est l’ambition d’étudier le psychisme à travers
des comportements objectivement observables (cf. black box). La thérapie comportementale
repose sur le fait que certains stimuli occasionnent régulièrement certaines réponses, et qu’un
certain conditionnement (renforcement) puisse ainsi avoir lieu, afin d’occasionner des
comportements souhaitables (exemple : phobies – exposition graduelle)

b) Thérapie cognitive

On se base sur l’idée que notre façon de penser provoque des émotions. Pour moins souffrir, il
faut donc changer sa façon de penser. Nous appliquons aux évènements des schémas
automatiques de pensée (rapides et inconscients, formées à travers notre vécu) et il s’agit d’en
prendre conscience afin de penser d’une manière plus constructive et pertinente.

G) Remises en cause de la théorie freudienne de l’inconscient

Intro:
-L'acquis et l'innée, nature and nurture – (dans quelle mesure peut-on dépasser ses
prédispositions: discuter Letter from a psychopat).
-Le développement de médicaments/chimie et structure cérébrale.
-Théorie évolutionniste.
-Popper: critère de démarcation (falsifiabilité) – la psychanalyse est-elle une pseudoscience?
(a-t-elle éventuellement une utilité? preuve pragmatique? différentes jambes sur lesquelles se
tenir?)

Alain, sur la base d’un héritage cartésien, fait valoir que l’inconscient est redondant (pas
nécessaire) afin d’expliquer nos agissements. Il pense que nos instincts, notre nature animale,
suffisent, et il propose donc un autre modèle explicatif de nos troubles. Les passions sont là
pour être combattues, pas pour être comprises. Il s’agit d’arrêter de se plaindre, et d’exercer sa
raison et sa volonté.

Sartre prend pour point de départ le mécanisme de refoulement : il ne voit pas comment on
peut envisager l’existence d’un refoulement qui ne serait pas le résultat d’un choix. Ainsi, ne
pas prendre la responsabilité de ses actions relève de la mauvaise foi – on se cacherait de la
responsabilité qu’on a pour qui on est et pour ce que l’on fait. EXISTENCIALISME

Freud modère sa position en disant qu’en effet une vie dominée par l’inconscient n’est pas
une finalité. En effet, à travers un travail sur soi on peut parvenir à une bonne santé psychique
(affirmation du sujet – aimer et travailler…).

H) La formation du soi, l'accession à l'état de sujet: le rôle d'autrui.

Kant: l'insociable sociabilité. Nous nous renforçons grâce à la résistance qu'autrui nous
fournit. En effet, en apprenant à vaincre les autres, la raison prend de plus en plus de place
dans notre vie intérieure, gagnant la capacité à nous structurer. Ainsi, nous accédons à la
moralité (obéissance au devoir de faire ce que la raison nous dicte afin de pratiquer la bonne
volonté – la seule chose au monde qui est universellement bonne).
Cf. Schopenhauer: en apprenant à vivre avec autrui, nous développons la vertu de politesse,
qui est, à la fois, nécessaire pour assurer une coexistence paisible et quelque chose qui nous
anoblit (en nous apprenant à maintenir la juste distance)

Le langage: retour sur Popper

La réflexion: Tournier

La reconnaissance: Hegel et Lévinas

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