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Définition
D’après la définition du National Cancer Institutes (NCI) aux USA, les marqueurs tumoraux
sont définis comme étant des substances présentent dans le sang, l’urine ou un tissus tumoral
permettant de poser un diagnostic, de prédire l’effet d’une thérapie et de déceler une récidive.
Introduction
Il existe plus de 20 marqueurs tumoraux en oncologie, cependant aucun „marqueur universel
du cancer“.
Les marqueurs tumoraux sont identifiés par des analyses du génome, du transcriptome et du
protéome et correspondent à des mutations/délétions d’ADN, à un taux augmenté/diminué d’ARN
messager ou de protéine et à des modifications protéiques.
Les protéines sécrétées peuvent être détectées dans le sang des patientes, et sont de ce fait
particulièrement importantes.
Malheureusement l’utilité des marqueurs tumoraux est limitée : 1) Chez presque chaque
personne saine, un faible taux de marqueur tumoral est détectable dans le sang, 2) une
production accrue de marqueur tumoral est souvent observée que lors d’une atteinte
cancéreuse avancée, 3) certains patientes atteintes de cancer ne produiront jamais de
marqueur détectable.
La zone de détection optimale chez une patiente cancéreuse correspond idéalement à la zone
de croissance latente, soit longtemps avant l’apparition clinique d’une masse tumorale (nombre de
celles cancéreuses 103-109), cependant la limite de détection actuelle des marqueurs tumoraux
à disposition est de 109, soit très proche d’une grandeur détectable cliniquement (1012).
Une valeur supérieure à 200 indique au médecin traitant, que la patiente pourrait avoir un
cancer ovarien et devrait être référée à un centre ayant l’expertise des traitements de cancers
gynécologiques.
Ceci signifie que lors de la présence d’une masse annexielle avec un RMI < 200, nous pouvons
considéré - avec une haute valeur prédictive négative - qu’il s’agit d’une tumeur bénigne. La
patiente pourra donc être opérée par laparoscopie par son propre gynécologue.
Chez des patientes jeunes, en dessous de 30 ans, il faut toujours prendre en compte la possibilité
d’avoir une tumeur annexielle à cellules germinales. Le marqueur tumoral correspondant doit être
testé.
Les kystes ovariens très grands, de plus de 20cm de diamètre, font fortement suspecter une
tumeur ovarienne de type borderline mucineuse ou un carcinome ovarien mucineux précoce. Cette
suspicion peut être renforcée par le prélèvement du CA19-9, marqueur tumoral du système gastro-
intestinal.
La mesure de marqueurs tumoraux n’a pas montré de bénéfice clinique dans le diagnostic d’autres
cancers gynécologiques (cancer du sein, de l’endomètre ou du col).
Pronostic
De plus en plus des instruments de « mesure du risque » apparaissent sur le marché, des soit
disant « signature d’évaluation du risque », conçu à l’aide de plusieurs protéines et gènes
« candidats » permettant de poser un diagnostic (OVA1®; Signature de 5 protéines pour le cancer
ovarien) ou d’estimer un pronostic (Oncotype DX®; 21-Gen-Signatur pour le cancer du sein;
Mammaprint®; 70-Gen-Signatur pour le cancer du sein).
Il faut se montrer méfiant et critique face aux nouveaux marqueurs tumoraux arrivant sur le
marché, et qui souvent apportent un bénéfice minimal comparé à ceux déjà existants.
Le test supplémentaire d’un deuxième marqueur ayant un profil de détection identique conduit
tout au plus à l’explosion des coûts. Ceci s’applique, entre autre, au marqueur du cancer des
ovaires HE4 (Fujirebbio).
La mesure de HE4 en complément à CA125 est indiqué(e) chez les jeunes patientes ayant un taux
élevé de CA125 et une suspicion d’endométriose. Un taux faible de HE4 permettrait de faire
pencher la balance en faveur du diagnostic bénin.
Dépistage de la population
L’utilisation de marqueurs tumoraux dans le dépistage de la population doit être considérée d’un
œil critique.
Une étude de dépistage de large envergure du NCI a examiné cette question pour différents types
de cancers, y compris pour le cancer des ovaires (Prostate, Lung, Colorectal, and Ovarian (PLCO)
Cancer Screening Trial) [Buys SS, et al., 2005; Buys SS, et al. 2011].
Cette étude de population randomisée, à large échelle du NCI permet d’analyser si un dépistage
influence la survie des patients cancéreux.
Pour le cancer des ovaires, 4 grandes études de population ont analysé la question du dépistage
[Image ci-dessous] [Menon U, et al., 2014]; en plus l’étude déjà évoquée, l’étude « Prostate,
Lung, Colorectal, and Ovarian (PLCO) Cancer » Screening Studie des National Cancer Institutes,
trois autres études sont d’intérêt, soit une américaine, japonaise et anglaise.
Un risque de cancer héréditaire est présent chez les porteurs de mutations BRCA1 et BRCA2 ainsi
que des mutations du DNA mismatch repair Gene (HNPCC, human non polyposis colon cancer;
Lynch II Syndrom).
Litérature
1. Jacobs I, Oram D, Fairbanks J, Turner J, Frost C, Grudzinskas JG (1990). A risk of malignancy
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2. Buys SS, Patridge E, Greene MH, Prorok PC, Reding D, Riley TL, Hartge P, Fagerstrom RM,
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3. Buys SS, Partridge E, Black A, Johnson CC, Lamerato L, Isaacs C, Reding DJ, Greenlee RT,
Yokochi LA, Kessel B, Crawford ED, Church TR, Andriole GL, Weissfeld JL, Fouad MN, Chia D,
O'Brien B, Ragard LR, Clapp JD, Rathmell JM, Riley TL, Hartge P, Pinsky PF, Zhu CS, Izmirlian
G, Kramer BS, Miller AB, Xu JL, Prorok PC, Gohagan JK, Berg CD; PLCO Project Team (2011).
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(PLCO) Cancer Screening Randomized Controlled Trial. JAMA. Jun 8;305(22):2295-2303.
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8. Burke W, Petersen G, Lynch P, Botkin J, Daly M, Garber J, Kahn MJ, McTiernan A, Offit K,
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