de, la veritable «attaque de la vé
psychanalystes, autant que ceux qui
ne voulait accepter.
Vladimir Safatle
Esthétique du réel : pulsion et sublimation
dans la réflexion lacanienne sur les arts
« Pour Tamour du bonheur on renonce au bonheut
‘ins survt le désir dans Part.»
Adorno
Peychanalyse et art: histoire d’un échec?
Les rapports entre psychanal sont, encore aujourd'hui
etre non problématiques.
de serv psychanalyse. Si Freud
parvient & affirmer que « les écrivains sont des précieux alliés® »,
est parce qu'il y a chez lui deux champs d’exposition phénomé-
nale des concepts mét logiques la clinique et
productions de la culture (oii la partie majeure revient &
tique). Ces deux champs se posent comme des champs de
mation du savoir analytique, cependant seule la clinique peut
fonctionner comme un chantp inducteur de production des
concepts métapsychologiques. I n’arive jamais & Freud de changer la
structure d’un concept métapsychologique ou d’un processus de
subjectivation analytique parce qu’elle se montrait insuffisante
pour appréhender les productions esthétiques.
Néanmoins, le méme systéme d'interprétation mobilisé dans
la saisie analytique du matériau clinique sera toujours utilisé dans la
saisie du matériau esthétique. En ce sens, Freud ne reconnait aucune
contrainte spécifique du matériau esthétique sur le cadre interpréta-
tif de la psychanalyse. Ce matériau subira un travail de quéte
archéologique du sens qui vise & dévoiler la rationalité causale du
'W jms, Pari, Caliod, 1986,Psychanalyse et philosophie
phénoméne esthétique en recor
rendu presque impercep
Un texte oit on peut lire
la psychanalyse concern:
la théorie de la sexualité infant
fe conflts edipien
castration venue du pére.
proces dire que analyse ne peut pas comprendze
Pourquoi certains sujets sont plus aptes a sublimer leurs conflits
dliurne afin de penser l'écriture comme formalisation des fantasmes
(Phantasie) et des motions pulsionnelles. Cela ‘
Esthitique du réel
rique des ceuvres. Le nouage entre les
nel sert a déployer us horizon de visibilité intégrale des ceuwres
dlart, En ce sens, ce n'est pas un hasard si la plus grande partie des
analyses freudiennes des ceuvres d'art obéit normalement 2 une
analyse sémantique du contenu qui laisse peu de place ou une place
secondaire & analyse des structures formelles d
interne et aux considérations historico-social
«Ji note Freud, que le contenu d'une
eu if que ses qualités formelles et
techniques'. » Cette remarque innocente est, au fond, exposition
de tout un programme. Il ’agit de révéler la pensée présente dans la
forme esthétique (pensée, selon Freud, dont la source est « Vinten-
tion de Pariste », 'est-a-dire ses désirs inconscients et ses motions
pulsionnelles) & tr consistant & « dégager le sens et le
contenu de ce qui est représenté dans leuvre d'art? ».
‘A la psychanalyse, il reviendrait done la tiche de dévoiler la
vétité de la forme esthétique, car Poeuvre ne coincide pas avec sa
ane, scene oli se dévoilent
deur, Comme le dira Theodor W. Adorno, ce programme
fond une herméneutique: « Parce qu’elle (la psychanalyse freu-
dienne] considére les ccuvtes d'art essentiellement comme des pro-
jections de Pinconscient de ceux: produites, elle oublie les
catégories formelles en procédant 3 l'herméneutique des maté-
riawe?. » Nous pouvons parler ici d*herméneutique parce que nous
sommes devant un régime esthétique qui consiste & soumettre la
rationalité des ceuvres & une notion d’interprétation pensée surtout
‘comme déchiffrage de signes, ce qui présuppose unc comprébension
sémantique des productions déchifirées. Ce déchiffrage pose les
categories liges auxc complexes psychiques qui articulent le pulsion-
nel comme le champ structural privilégié de signification possible
elle est articu-
Duras, Lacan.
rong ues es,Peychanalyse et philosophie
déclare que « le seul avantage qu'un psychanalyse ait le droit de
voie! ». Comme chez Freud, la proposition indique bien ce qu’elle
‘veut indiquer. Le refus lacanien conceme le développement d'une
psychotogie de I'artste, ce qui ne lempéche pas, par exemple,
avoir tecours & la biographie de James Joyce pour trouver, dans
son rapport 3 la défaillance paternelle & travers un supplément au
alement de faire de la psychobiographie,
pas demblée la reconnaissance de la résistance du mat
ique aux procédures interprétatives de la psychanalys
iguer, chez Lacan, deux types de recours psychanalytique
premier type de recours nous renvoie a une inter
wentaire lacanien sur « La lettre volée », d’Edgar Poe, nous
apparait comme le texte paradigmatique de cette méthode, mais
nous pourrions aussi ajouter principalement les analyses sur
Hamlet, sur Le Balcon de Jean Genet et sur L’Eveil du printemps de
Frank Wedekind. Hrnous semble que, dans ces cas, le matériau
esthétique est traité comme espace d'organisation dune grammaire
du désir pensée principalement partir des deux opérateurs majeurs
de la clinique lacanienne: \
le recours psychanalytique & l'art apparait encore une fois comme
champ de légitimation de la métapsychologie.
Lorsqu'l it le conte de Poe, Lacan dit qu'l cherche &
la vérité du moment de la pensée freudienne que nous
Lacan montre avec finesse la distinction des champs de
‘imaginaire et du Symbolique dans les deux scénes qui donnent
Esthétique du réel
corps pour montrer comment
Pautoma
conte. Il suit le trajet de I
fe de Poe, ni ne questionnera
chaine composée par les autres
on entre l'ceuvre et la singularité du moment historico-
culturel dont ele fait partie.
Tl est vrai que Lacan veut se garder de commettre « ce frotti-
frotta litéraire dont se dénote le psychanalyste en mal d’
ature pour montrer l'ampleur des concepts métap-
2 laisse ouverte la question de savoir en quoi
smpleur de I'ceuvre comme événem
VYart. Ce type ne vise pas & exposer une méthode d'interptétation de
la grammaire du désis, mais il se structure autour de la question du
statut propre de Pobj é a
propos de ses innombrables références a la peinture, il précisera que
« C'est au principe radical de la fonction de ce bel art que j’essaie de
nt un « principe radical de la fonction de
‘en quéte des coordonnées qui lui per-
de la formalisation esthé-
me placer? ». En chere!
art », Lacan semble ¢1
lacaniennes sur la st
é de image esthétique, dans
Lituratere.
‘Nous devons étre attenifs au fi
Séminaire XI, et sur la lettre en
ue la formalisation esthétiquePeychanalyse et philosopbie
gueéte freudienne visa
ccuvres par le dévoilement dela structure pulsionnelle de production.
Lacan, Vart peut apparaitre comme mode de formalisation de
Maurice Merleau-Ponty
la pensée lacanienne sur
des phénoménes esthéviques. Lidéefreudienne selon tequlepem
sée de la forme esthétique tentionnalité
inconsciente de artiste n’est qu'un déploiement problématique de
Vimportance de cette cat Néanmoins, on doit a Lacan une
réforme du concept de pulsi -
tion & soi, quelque chose pacité de ce qui se
comme obs-tant (Gegensstande), comme non saturé dans
rs symbolique.
Esthétique du réel
sgeons-nous sur la fonction des vileons sur les arts & Pintérieur du
projet lacanien. Poser cette question sert & indiquer qu'il ne s‘agit
pas ici de penser la réflexion psychanalytique sur les arts comme
‘champ de légitimation des constructions métapsychologiques, mais
‘comme champ inducteur des modes de subjectivation dans la cli-
nique. Lacan essaiera de repenser les modes de subjectivation et de
ion disponibles pour la clinique & partir de
rien de pulsion simpose.
La mort comme pulsion
«Toute pulsion est virtuellement pulsion de
tion est décisive pour comprendre la figure Iaca
Souvenons-nous que le psychanalyste a tendance & opérer dans la cli-
nique selon une modalitétrs particule de monisnne pulsionmel ce
s'est pas un hasard sil parle normalement de la pulsion au singulier.
direct de la réduction de
Lacan part de idée freu-
‘qui n'est qu'une image du moi
plus grandes mises au jour parPeychanalyse et philosophie
déclare-til afin de pouvoir affiemer que Eros n'est qu'une
propre au narcissisme.
En ce sens, pour Lacan, le vrai probléme clinique n’est pas de
limiter Pimpulsion de destruction de la pulsion de mort afin de per-
mettre a la vie d’opérer des processus larges d'unification. Au
abord de produire une rupture de cette unité
imaginaire recherchée par Eros. Richard Boothby est sans doute le
commentateur lacanien qui a le mieux compris cela: « Pour Lacan,
la force de désintégration propre la pulsion de mort n’est pas diri-
gée contre Pintégrité de Porganisme biologique, comme Freud
avait conclut, miais contre la cohérence imaginaire du moi? » et
contre les relations imaginaires d’objet. Ainsi, il nous semble que
Lacan a eu le mérite de comprendre la pulsion de mort au-dela de la
répétition compulsive de Vinstinct de destruction, ce qui a ouvert
ie pour penser les figures du négatif dans la clinique.
Ce changement nous explique pourquoi la pulsion de mort
lacanienne n'est pas exactement identique & son homoloy
dien,
vers la figure de la compulsion de répétition, comprise comme mou-
vement de retours vers la mort organique, comme forgage répétitif
de la mort qui insiste au-dela du principe de plaisiz.
La place de la pulsion de mort dans la clinique freudienne est
complexe. Dans Analyse finie et analyse infinie, Frend s'interroge
sur les limites aux liaisons (Bandigung) dela pulsion—ce que nous
pouvons comprendre comme une question portant sur la possibi-
lité de dompter, principalement, la compulsion de répétition
caractéristique de la pulsion de mort. La réponse freudienne est
programmatique: est la correction aprés-coup du processus de
tefoulement originaice, c’est-i-dire de cette premiére négation
(Verwerfuung) entendue comme rejet hors de soi d'un réel q
ébranlait le principe de constance de l'appareil psy:
peut mettre fin & la puissance effective du facteur quant
~ pulsion. Mais Freud lui-méme a été le premier & recon
caractére infini de la force pulsionnelle en soulignant le caractére
1. RihardBootby, Froud ac phiccophr, New York, Rouge, 2001p 151
2: Sigmund Fed, « Aurela dx peop de ir in Eade pychaae, Ps, Payor,
1981, 9. 90.
Esthétique du réel
inépuisable de son domptage: « On pourrait parfois douter que
les dragons du temps originaire soient vraiment morts jusqu’au
dernier. » Comme s'il y avait une négativité qui ne cessait jamais
retour, Comme si la symbolisation psychanalytique ne
pas dissoudre ce forcage répétitif de la mort comme pul
sion qui insiste au-dela du principe de plaisit. ; .
sla négativité de la pulsion de mort ne sera pas incorporée
ique freudienne en tant que moteur des processus de guéri-
son. La compulsion de répétition apparaitra comme limite 4 la cli
nique et aux mécanismes de remémoration, de verbalisation et de
symbolisation réflexive propres aux modes freudiens de s
tion, Freud ne peut penser la manifestation de la négativité
pulsion de mort & Pintérieur de la clinique qu’a travers
la séaction thérapeutique négativ, de le destruction de l'autre dans
le transfert et d'autres manifestations des fantasmes masochistes ou
set & la fin de
sme de mort qui se transforme, Au lieu de la
‘nanimé biologique, Lacan pense la possibi-
mais Cest le concept
‘mort organique et de
lité de satisfaire la p
« seconde mort ». En
comme fonction ontologique de ce qu'il y a de réel dans le sujet sans
fre obligé d'entrer dans le cortege propre au désir brut de mort
Freud suggérait une autodestruction de la personne dans la
satisfaction de la pulsion de mort. Disons que, pour Lacan, la mort
cherchée par la pulsion est vraiment « lautodestruetion de la per-
condition qu’on entende par personne
sujet a Pintérieur d’un univers symbolique constitué.
donc Popérateur phénoménologique qui nomme la suspens
régime symbolique et fantasmatique de production des ide
Veffacement duu pouvoir organisateur du Symbolique qui, a laPeychanalyse et philosophie
limite, nous conduit vers la rupture du moi comme formation ima-
sinaite, Ainsi, le négatif de la mort peut apparaitre comme figure di
‘non-identique. Le vocabulaire de la non-identité ne el@ve pas ici du
hasard. En fait, out se passe comme si Lacan
{qui « les hommes ne sont humains que lorsqi
quelque chose ».
art contemporain en suggére quelque chose, dans la mesure
expression qui ne serait pas li
mations indiquent un changement concernan
sion trés proche de celle que nous trouvons chez Lacan. Pour
guelqu’un comme Adorno, qui a construit la catégorie d'impulsion
subjective (Impads, Drang, Trieb) & partir du concept psychanaly-
tique de pulsion, expression ne peut pas étre subordonnée 3 la
tion fonctionnel fence du négatif dans Veeuvre. Dans
certains cas, cette négation apparait comme tendance vers lin-
forme, ce que nous voyons dans les analyses adorniennes d’Alban,
Berg. Adomo ne cesse de rappeler, propos de Berg, que « celui qui
analyse cette musique, surtout, la voit se désagréger comme si elle
lui arrive de considérer la pulsion
sent son ceuvre?, » Alnsi, ce qu’Adorno avait dit de John Cage vaut
pour Berg: « Ces compositeurs cherchent & faire de la faiblesse
= Paychologique du moi une force esthétique’. » Lacan dirait peut-
Esthétique du réel
‘tre quils cherchent & transformer Vexpérience de mort symbotique
dans un nouage possible entre esthétique et pulsionnel.
II faut convoquer Adorno parce qu’il entre dans une véritable
complémentarité avec Lacan sur ce point. Is conservent chacun la
catégorie de sujet, mais reconnaissent le probléme posé par la poss
bilité de Pauto-objectivation du sujet a Vintérieue de la réalitéalié-
née des sociétés modernes. D’autre part, ils chercheront aussi un
horizon de réconciliation dans la formalisation esthétique.
Lacan détermine la signification, autant de la réalité que de son
cadre symbolique, comme suppoctée pat le fantasme et ses modalités
de production narcissique d’identité. Ce rapport & objet du « moi
de Phomme moderne » et soumis aux protocoles d'un narcissisme
fondamental produit un discours instrumental dont les objectiva-
ns nous conduisent& « 'alignation la plus profonde du sujet de la
tion scientifique? ». Le modele dune critique de la rationalité
insteumentale se dessine alors, et conduit Lacan & montrer com-
‘ment ce discours aliéné produit une communication soumise « 2
Pénorme objectiva e par la science et qui permettra au
sujet d’oublier sa .
‘Adorno reconnait également la structure narcissique (« fausse
projection ») propre & la compétence cognitive du moi de "homme
moderne. En ce sens, il lui arrive de dire que « route perception est
projection’ », en se servant de la théorie freudienne de la soumis-
sion de la perception & la quéte d'un objet fantasmatique. La consi-
dération « génétique » sur le moi donne une assise supplé
au diagnostic historique selon lequel le sujet de notre &
devant une réalité mutilée par la pensée identfiante de la logique
nts, pensée caractéristique du fétichisme de la marchan-
pensée identifiante ravalée 4 sa condition instrumentale
pas seulement les qualité, elle contraint les hommes &
tables copies conformes* ».
‘Ainsi, pour Lacan comme pour Adorno, qui ne veulent pas tout
la délivrer de la
‘dentité, il n’y a de cure possible qi
tune expérience radicale de décentrement et de non-idé
39sophie
jent dela force négatrice de
(qui permet & Lacan de tro
é heute
Esthétique du réel
le sujet pas un champ pré-réflexif d'imma-
nence. Le sion de mort nous
indique quil s'agit du rapport du sujet a ce quil y a d’iréductible-
ment négatif et opaque aux procédures réflexives de production de
sens. La corporéité peut bien apparaitre comme racine du caractére
pré-subjectif de Pobjet de la pulsion, mais le corps n’apparait pas ici
‘comme champ d'immanence. Le corps apparait comme espace du
négatié.
Pour introduire le concept lacanien de sublimation
‘Avant d’entrer dans Panalyse du concept de sublimation, il faut souli-
‘ger la place centrale qu'il occupe dans la métapsychologie laca~
nienne, pour autant qu'il indique une destination possible aux
‘catégories et positions que Lacan caractérise comme « impossibles* ».
En fait, rout ce qui ext figure du non-identique dans la clinique, tout
ce qui est espace de reconnaissance de altérité adicale entre dans la
catégorie de impossible. En ce sens, le terme « impossible » nomme
cette série d’expériences qui opposent des résistances insurmontables
trouvent pas de
la vie sociale.
ute jouissance, i elle existait »).
tion nous permet de dégager une procédure com-
olution de ces impasses. Rappelons d'abord comment la
ion articule de fagon conjointe les themes de la jouis-
sublimation est avant tout le mode de satisfaction
~ Befriedigung - de la pulsion), de la position féminine (+ c'est tou-
jours par Fdentification a la femme que la sublimation produit
Papparence d'une création® »), du corps (cat, en afficmant que la
sublimation est une jouissance, nous ne pouvons pas oublier qu’« i
ero son pa eacaes de exp
son impossible que dans a pepe
labor explque pourquo es categoriesn'y a de jouissance que du corps!
‘met la présentation de ce qui y a
‘montre comment elle est une voie pr
5 questions. En ce sens,
‘comme « ce qui ne cesse pas
sublimation per-
le est défini exactement
rire», nous pouvons dire
que la sublimation est un mouvement dialectique qui transforme
Vimpossible a écrire en une écriture de Vimpossible.
Si nous revenons a Freud, nous trouverons la sublimation
sera surtout une fagon de satisfaire les pulsions sexuelles polymor-
phigues & travers le détournement (Ableniong) du but sexuel vers
des nouveaux buts socialement reconnus et lis, principalement,
aux activités artistiques. A cété de T'dée de détous
sexuel, Freud envisage aussi la sublimation comme une inhibition
quant a son but (
esthétique indiquerait ce mouvement oft Péne
idée de satisfaction de la pulsion a tra-
sment valorisés, Freud insére le probléme de la
sublimation dans uné Togique de la reconnaissance oi
capable d'enlever les barritres « entre chaque moi indi
autres », produisant ainsi un moyen de reconnaissance et une pro-
esse de jouissance de ce que tout sujet perd dans la socialisation
du désin « Le créateur lttéraire nous met en mesure de jouir de nos
propres fantaisies* », remarque Freud en transférant toute négati
vité de Part dans les conflits pulsionnels de sa genése pour Veffacer
dansle résultat de
fonction sociale de Pact comme promesse de bonheur, comme
enuvre de toute négatvité et la transforme dans l'image positive
@une réconcilation entre des exigences pulsionnelles et les impé
tifs imersubjectifs de la vie sociale. L'espace des confis est roale-
‘ment transféré vers les conflts pulsionnels qui produisent Poeuvre,
Esthétique du réel
réaliser une promesse de réconciliation - éta
configuration historiquement déterminée de |
rend pas compte des questions majeures émergeant aprés le moder-
la critique de apparence esthétique et des aspira-
harmonique. Ensuite, et 1a réside toute la
complexité de lenjeu, Freud pense la trajectoire de la sublimation
comme un détournement du but sexuel sans refoulement. Mais
’est-ce que pouvait signifier « détourner sans refouler »?
oe Tacan revient sur cete question, Pour li, afrmer que la pul-
sion peut trouver sa satisfaction dans un but qui n’est pas directe-
‘ment sexuel ne signifie pas qurelle puisse étre tout simplement
déexualisée, @autant que, pour lui, il y aura toujours un rapport
fondamental entre esthétique, éthique et érotique. La désexualisa-
tion ne fournit pas Vexplication des processus de détournement. Et
Lacan n'oublie pas de montrer que « Fobjet sexuel, accentué
comme tel, peut venir au jour dans la sublimation‘ ». La possiblité
de détournement sans refoulement indique simplement que la pul-
mise au primat de organisation gé
la pulsion n’est pas li a Padé
propre la fonction biologique de reproduction. Au contraire,
intimement lié& la reconnaissance de ce que Pobjet « est ce qu'il y a
La stratégie lacanienne consiste & voit dans cette vari
structurale de objet (qui n’est pas une simple indifféren
de objet) que le but de la pulsion est, d’une certaine fagon, le mow-
vem idéquation par rapport aux objets empiriques: « Son
but n'est point autre que ce retour en circuit,» Si Pobjet est ce qu’
ya de plus variable dans la pulsion et s'il peut « étre remplacé &
volonté tout au long des destins que connait la pulsion’ », c'est
parce que le but de la pulsion est la négation de Vobjet. Cela est
explicitement posé par Lacan lorsqu’ll affirme que « la pulsion
ues Lacan, Le Séminaire Live Vb UEshigue de a poychamabe, op tp. 19
criti ance 1 let
fapryhologt, Pas, Clima,Peychanalyse et philosophie
Iytique nous apprend
‘quelle type méme d’objer que chacun recherche, loin dete variable,
Pour la comprendre, nous devons nous rappeler comment
Lacan, en analysant la pulsion a partic du texte « Pulsion et destins
dela pulsion », se tourne vers ce mouvement pulsionnel de retour en.
circuit, Palleret-retour, cette réversion signifiante que Freud
nomme renversement dans le contraire (Verkherung ins Gegentei),
afin de rendre compte de 'un des destins de la pulsion et d’analyser
Jes renversements du sadisme en masochisme et du voyeurisme en
‘exhibitionnisme. Le terme freudien de Verkehrung est lourd de r6s0-
nances pour la dialectique, pour autant qu’il nous renvoie nécessai-
rement aut renversement hégélien avec ses passages dans l’opposé.
En ce sens, il nous semble que, si Lacan peut affirmer que « ce qui
est fondamental, au niveau de chaque pulsion, Cest Valler et retour
ot elle se structure? », Cest parce quil veut penser un objet de la
Esthétique du réel
Ans, si le but de la pulsion est a négation de objet, alors la
‘peut se satisfaire dans la jouissance d'un objet qui porte en
Car la négation propre la pulsion de mort
de la destruction des protocoles
que Lacan a appelé
ine chose que Pon peut
‘a au moins une destruction qui est u
«La pulsion de mort est une sublimation créationniste? »3 « la
ppulsion de mort se présente dans le champ de la pensée analytique
Comme une sublimation’. » Ces deux affirmations mont
dabord pole imagi
sion de mort peut app:
sujet dans Pimaginair
tion ne soit pas un simple désir de destruction, il faut spécifer « autre
mode d'imaginarisation » (néologisme qui pouvait étre remplacéPeychanalyse et philosophie
tion’ +) non spéculaire et permettant
inung® » qui est venue au jour de la sin-
sa soumission & ’Imaginaire. La subli-
alors la constitution de cet autre mode d’objetivation
sment par « object
apparition fune des traduction possibles d’Erscheinung| de Vobjet
qui nous jettent dans une tout autre dimension [..] Sina
ange. Celle-ci ne saurait d’aucune fagon ss
Insane en faced 7
ce nouvea
du rapport sof-disant primord
Ce n'est que devant cet objet non-identique produit par la
jon que le sujet peut se reconnaitre.
comme pouvoir de co des objets & partir des négations
internes, comme production d'images de destruction des images,
puisse étre comprise comme sublimation?
cfs, 0. 9.74
thine de le aychaae, op ty 9. 128
Esthétique durée
4 cette question exige un pas en arriére, Nous avons
éflexion lacanienne sur les arts ne pouvait pas aban-
égorie d'expression en tant que fondement pour la
sion de la rationalité des phénomiénes esthétiques. En ce
he peut pas accepter des programmes esthétiques fondés,
smple, sur 'hypostase de la construction intégrale et de l'or-
‘ganisation fonctionnelle des ceuvres (comme c'est le cas du séria-
lisme intégral en musique). Néanmoins, la catégorie d'expression est
reconstruite grace des considérations sur la pulsion. Une pulsion
‘qui est virtuellement pulsion de mort et qui, par conséquence, doit
apparaitre a Vintérieur des ceuvres comme négation des identités
fixes soumises & une organisation fonctionnelle. Des procédures
esthétiques de dépersonnalisation et d’émergence de Finforme appa-
raissent comme fondements pour une nouvelle réflexion sur les arts.
étique se réalise dans les euvres
décournement du bat
isés, Lacan rel
ster sur la structure particuligre de
pelle que, dans la sublimation,
tun pole imaginaire des projections narcissiques. Cela rejoint ce
qu’Adorno affirmait & propos du sublime esthétique : une identifi
ne consistait pas a rendre oeuvre semblable a soi
‘au contraite,& se faire semblable & elle’ ». A
Comme nous le verrons, ces réflexions sur Pesthétique se rappro-
ique comme formal
sation d'une expérience de non-identité capable de poser une
expression d'un moi, mais expression dun
‘un état des choses qui se sournettrait
Réel n’est pas lié& un probleme de
des choses. Il concerne un champ d'expériences subjectives qui me
peuvent pas étre symbolisées de fagon adéquate ou colonisées par
Tr Fheodor W, Adorno, Theme eben, op. 237Peychanalyse et philosophic
des images fantasmatiques. C’est pourquo'
normalement comprise par Lacan coi
tique au concept ». Il trouverait peut-tre la meilleure dé
son régime dans le concept de « réalis 2
devons nous demander si
ts
Heider ute Chose, Ou comme st question de
ion des pulsions non social
importance, & ses yeux, des
hétérogéne et
La complexité Gun tel sujet exigerait un autre livre. I faut tout
de méme noter que ces perspectives présupposent un rapproche-
ment entre la notion lacanienne d'inconscient et des notions liges &
Varchaique ou a Vimmanence des affects. Mais cette maniére de
penser une certaine esthétique du Réel comme formalisation des
expériences de décentrement est surtout a
historique. Lesthétic é
qui ne voit plus dans l'art une promesse de bonheur, comme le
ire une détermination coneréte et adéquate
de la Chose. Au contra, le temps de la s
correspond au moment historique qui voi
pouvoir réconciliatenr et unifiant de
Ou encore comme fagon sensible de soutenir ce qui ne peut pas
irmer immédiatement dans
le besoin d'une certaine det
‘Tout art se caractérise par un certain mode organisation
Theodor W Adomo, Thor eubdsne, op tp 188
Esthétique du réel
autour de ce vi
au régime de
de la théologie négative qui insite sur les themes
de Pincomplétude, comme nous voyons dans certaines
ques inspirées par Lacan, surtout dans le cham
rire. Ft qui essaient de rapprocher le psychanalyste et, par exemple,
Mautice Blanchot.
Le vide laca
rappelons le diagn
sence affirmative de
a des horizons arch
‘oles dont Lacan se sert pour structur