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L’anxiété est une crainte sans objet qui se différencie de la peur classique par le fait qu’elle n’est pas liée à
une situation objectivement dangereuse. Elle s’exprime dans trois registres bien distincts : psychologique,
somatique et comportemental. Les principaux symptômes du registre psychologique sont l’inquiétude, la
tension pouvant s’amplifier en peur, angoisse, voire panique. De plus, des fonctions cognitives
d’attention, de perception, de raisonnement et d’apprentissage peuvent être altérées. Les symptômes
somatiques sont très souvent mis en avant par les patients. Ils peuvent être de type cardiovasculaire,
neurologique, gastro-intestinal ... Enfin, les symptômes comportementaux peuvent aller d’une inhibition
majeure à de l’agitation. Ces différents symptômes peuvent être aigus ou au contraire chroniques.
Parfois, les symptômes psychologiques et cognitifs peuvent être au premier plan ; parfois, les symptômes
psychologiques ou comportementaux sont les plus visibles, les plus exprimés. Ces différences d’un point de
vue quantitatif et qualitatif permettent d’individualiser différentes manifestations de l’anxiété : des
manifestations aiguës, d’autres plus chroniques (phobies, obsessions, compulsions) ou survenant dans
les suites d’un traumatisme.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Mots clés : Troubles anxieux ; Sémiologie ; Attaque de panique ; Phobie ; Trouble obsessionnel compulsif ;
Syndrome de stress post-traumatique
Psychiatrie 1
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37-112-A-10 ¶ Sémiologie des troubles anxieux et phobiques
qui, quelques années plus tard, devait d’ailleurs devenir l’un des ou chez un médecin. Plus rarement, le caractère intolérable de
symptômes cardinaux de la névrose d’angoisse décrite par la peur peut amener le patient à abuser d’alcool ou de sédatifs
Freud. dans le simple but de mettre fin rapidement à la crise.
La clinique de l’AP doit être bien connue, car sa survenue
doit faire l’objet d’une recherche étiologique et d’une sur- ■ Sémiologie des manifestations
veillance évolutive, la répétition des crises étant susceptible
d’entraîner secondairement l’apparition de troubles anxieux subaiguës d’anxiété
chroniques, notamment le trouble panique et les conduites Nous venons de voir une manifestation aiguë d’anxiété, l’AP,
phobiques (agoraphobie), qui en sont souvent la conséquence mais l’anxiété peut aussi se présenter sous une forme plus
(cf. infra). chronique, latente, actuellement nommée anxiété généralisée.
Les AP sont des épisodes aigus d’anxiété, à début brutal, dont Elle est constituée par un état de tension intérieure pénible,
les symptômes vont atteindre, en quelques minutes, une une attitude de doute et un sentiment d’insécurité durable. Elle
intensité maximale caractérisée par un sentiment de perte de se présente comme une inquiétude et des soucis excessifs
contrôle et/ou de catastrophe imminente. Les principaux concernant les faits de la vie quotidienne auxquels sont associés
symptômes retrouvés au cours des AP sont : palpitations, des symptômes comportementaux et somatiques que nous
tachycardie, sueurs, tremblements, sensation d’étouffement ou allons détailler.
d’essoufflement, difficultés de déglutition, douleurs ou inconfort Au centre des symptômes se retrouve une anxiété floue,
thoracique, sensation de vertige, d’instabilité, de tête vide ou de envahissante, dominée par un sentiment d’insécurité perma-
malaise, déréalisation (sentiment d’irréalité) ou dépersonnalisa- nente et/ou l’attente d’une menace imprécise. Les thèmes
tion (sentiment de détachement de soi-même), peur de perdre principaux de cette anxiété flottante sont généralement : la
le contrôle ou de devenir fou, peur de mourir, paresthésies famille (79 %) ; l’argent (50 %) ; le travail (43 %) [4] . Ces
(sensations d’engourdissement, de fourmillements), montées de inquiétudes prennent la forme d’activités conceptuelles (mono-
chaleur ou de frissons [3]. logue interne ou pensées verbales) plutôt que celle d’images
La décroissance de la crise est en revanche progressive et mentales comme souvent retrouvées dans les autres troubles
variable dans sa durée, mais excède rarement quelques heures, anxieux [5]. Les inquiétudes sont liées à un script mental, un
laissant parfois le patient dans un état de fatigue intense. Les AP monologue interne répété sans fin que le patient s’avère
peuvent survenir dans des contextes variés mais souvent de incapable de contrôler. Les cognitions sont souvent centrées sur
la probabilité exagérément élevée d’être confronté à des événe-
manière inattendue, c’est-à-dire dans une situation qui n’était
ments négatifs. L’attention se focalise préférentiellement sur les
pas jusque-là anxiogène pour le sujet ; secondairement, du fait
informations menaçantes. Les patients sont souvent indécis et
de leur possible répétition et du développement d’une anxiété
en proie au doute. L’intolérance à l’incertitude est importante,
secondaire plus permanente, ces crises peuvent devenir de
et participe fortement au développement et au maintien de ces
moins en moins spontanées et avoir de plus en plus tendance à
inquiétudes excessives.
être liées soit aux situations dont le patient se met à avoir peur, En ce qui concerne les symptômes somatiques, ceux le plus
soit à l’appréhension croissante liée au caractère inopiné de leur fréquemment rapportés sont une tension musculaire importante
survenue. Le caractère spontané de certaines AP est objectivé avec des cervicalgies, des douleurs rachidiennes et des céphalées,
par la survenue possible de crises nocturnes qui réveillent le mais aussi des symptômes digestifs. Les patients peuvent
patient par l’intensité de leur symptomatologie somatique, le rapporter l’impression d’être survoltés, à bout. Il peut donc
plus souvent au cours du premier sommeil et en dehors de exister une agitation parfois extrême, les patients sursautant au
toute activité onirique. moindre stimulus environnemental tel que sonnerie du télé-
Le caractère brutal, inexplicable et imprévisible des AP phone, claquement de porte, klaxon. Cette hypervigilance
explique qu’elles soient souvent vécues dans un climat de peur permanente entraîne une fatigabilité importante, avec parfois de
intense, dont la nature dépend étroitement du caractère des l’irritabilité et des signes somatiques comme une tachycardie
symptômes physiques ressentis par le patient, par exemple, la modérée avec sensation de palpitation. Il peut en résulter une
peur d’une crise cardiaque lors de douleurs précordiales ou celle hyperactivité permanente avec fatigue secondaire. Les difficultés
d’étouffer en cas de difficultés respiratoires. Ces peurs, qualifiées de concentration, les troubles mnésiques portant sur les faits
de « cognitions catastrophiques » du fait de la sensation de perte récents, peuvent être aussi au centre des plaintes des patients.
de contrôle et/ou de catastrophe imminente qui les accompa- Le sommeil est parfois perturbé, avec des difficultés d’endormis-
gne, sont de ce fait de nature variable. Mais elles sont toujours sement, un sommeil interrompu ou un sommeil agité et non
liées aux conséquences possibles de symptômes survenus en satisfaisant. Cette insomnie nocturne va majorer la fatigabilité
dehors de tout contexte susceptible de les expliquer. Ces diurne [6, 7].
symptômes physiques sont rarement isolés et débutent fré-
quemment par une sensation de striction épigastrique qui ■ Sémiologie des conduites
envahit rapidement le cou et/ou le thorax : l’hyperventilation,
facilement objectivable, explique aisément certaines manifesta- phobiques
tions des crises (sensations vertigineuses, dyspnée, paresthésies, Les conduites phobiques se caractérisent par l’apparition
contractures) par le biais de l’hypocapnie qu’elle provoque, systématique et immédiate d’une anxiété souvent très intense
évoquant souvent un diagnostic de spasmophilie ou de tétanie. en présence d’une situation ou d’un objet précis dénué de
L’examen physique est le plus souvent négatif, mais il peut dangerosité objective. Le sujet phobique a conscience du
mettre en évidence une augmentation modérée de la fréquence caractère morbide de ses troubles et des mécanismes qu’il peut
cardiaque (100–140/min) et de la pression artérielle systolique, mettre en place pour faire diminuer cette anxiété que sont les
des sueurs, des manifestations vasomotrices ou un tremblement conduites d’évitement ou la réassurance par des objets contra-
modéré. Dans 50 % des cas, des modifications sensorielles phobiques encore appelés « évitements subtils ». Lors de sa
accompagnent également les crises les plus intenses : déperson- confrontation à la situation phobogène, le sujet phobique a
nalisation, déréalisation, sensation de perte de repères ou de l’impression de n’y pouvoir faire face. De plus, il existe une
l’équilibre, intolérance au bruit ou à la lumière, sensation anticipation anxieuse avant cette même confrontation.
d’accélération ou de ralentissement du cours de la pensée, En fonction des situations et/ou objets phobogènes, nous
modification de la perception de l’espace ou du temps... allons détailler trois conduites phobiques : l’agoraphobie, la
Pour le comportement, le sentiment d’urgence amène sou- phobie sociale et les phobies simples ou spécifiques.
vent le patient à arrêter ses activités en cours et éventuellement
à fuir la situation dans laquelle il se trouve pour chercher Agoraphobie
l’isolement, la fraîcheur, l’air ou pour bénéficier de la réassu- Le terme d’agoraphobie vient du grec agora qui signifie
rance d’un tiers, à moins qu’il ne se rende d’urgence à l’hôpital « place du marché, lieu de rassemblement, de réunion ».
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Initialement décrite comme une crainte de traverser certaines contact avec des personnes familières ou non, des personnes du
rues ou places, elle se définit depuis la fin du XIXe siècle comme sexe opposé ou des figures d’autorité, ou bien peut être exposé
une anxiété liée au fait de se retrouver dans des endroits ou des à l’éventuelle observation attentive d’autrui. Le sujet craint
situations dont il serait difficile ou gênant de partir en cas de d’agir (ou de montrer des symptômes anxieux) de façon
survenue d’un malaise, d’une attaque de panique ou de symp- embarrassante ou humiliante. Les situations sociales redoutées
tômes à type d’attaque de panique [8]. Cette anxiété peut aussi provoquent de façon quasi systématique une anxiété majeure,
se manifester dans des lieux où trouver du secours est difficile. pouvant aller jusqu’à l’AP. Ces situations sont alors anticipées de
Cela regroupe donc des endroits très variés tels la foule, les files façon intense, évitées ou vécues avec une détresse ou une
d’attentes, les magasins, les transports en communs, mais aussi anxiété majeures [12].
les grands espaces découverts (campagne, montagne...). Des Les patients phobiques sociaux ont une tendance accrue à
manifestations d’agoraphobie typique peuvent aussi survenir considérer toute situation sociale comme étant soumise à une
secondairement à des problèmes médicaux, notamment chez la évaluation de la part d’autrui. Cette anxiété d’évaluation est
personne âgée. Mais, plus classiquement, l’agoraphobie va donc une des caractéristiques cognitives essentielles de ce
survenir suite à des AP. En effet, quel que soit le contexte des trouble. Toute situation sociale devient une épreuve dans
premières AP, leur répétition est susceptible d’entraîner le laquelle il faut être intéressant, passionnant ou brillant au
développement d’une anxiété anticipatoire plus chronique se risque de paraître ridicule. Les patients ont tendance à suréva-
focalisant sur la crainte permanente de voir survenir de manière luer le caractère négatif du jugement d’autrui (prise en compte
inopinée de nouvelles crises ou sur la peur d’aborder des seulement de signaux tels que les bâillements, les soupirs, vécus
situations dans lesquelles la survenue d’une AP pourrait repré- comme des signaux de danger) sans considérer les signaux
senter un danger potentiel. L’évitement progressif de ces sociaux de réassurance. Il existe aussi une autofocalisation de
situations que l’on qualifie donc d’agoraphobie peut être source l’attention. Le sujet maintient son attention sur lui-même et ses
d’un handicap important : limitation de la conduite automo- sensations anxieuses.
bile ; peur d’être seul ; évitement de la foule et/ou des endroits Il est assez fréquent de retrouver de véritables attaques de
clos ; abandon des activités sportives ; crainte des transports en paniques situationnelles avec leur cortège de symptômes
commun... À côté de ces évitements phobiques, dont l’intensité végétatifs. Un sentiment de honte est fréquemment retrouvé,
peut restreindre considérablement l’autonomie de certains qui peut s’accompagner d’un sentiment de frustration, voire de
patients, on peut retrouver aussi d’autres conséquences possibles colère.
des crises, telles l’arrêt des activités sportives, sexuelles ou Les évitements sont nombreux. Ils sont secondaires à
sociales, l’évitement de certains aliments (café notamment) ou l’anxiété anticipatoire. Celle-ci survient le plus souvent long-
la nécessité permanente de se faire accompagner, qui peuvent temps avant une exposition sociale anxiogène et s’accompagne
aussi être considérées comme de véritables équivalents phobi- de ruminations anxieuses concernant les capacités du sujet ou
ques. L’agoraphobie est un élément pronostique défavorable le jugement qu’aura autrui de sa performance sociale. Cette
dans le trouble panique et peut être source d’une invalidité non anxiété anticipatoire invalidante, à l’origine d’une souffrance
négligeable dans le domaine des troubles anxieux. significative, a comme conséquence l’évitement des situations
sociales afin de supprimer une émotion désagréable. Cette
Phobie sociale stratégie se révèle efficace à court terme, mais peu à moyen et à
Les premières descriptions de ce type de phobie sont ancien- long termes, en renforçant le trouble. Les évitements sont soit
nes. Hippocrate faisait la description suivante : « en raison de sa situationnels en évitant totalement la situation, soit plus subtils
timidité, de son caractère suspicieux et timoré, il ne pourra être avec un évitement incomplet, des dissimulations (maquillage,
dévisagé, il aimera vivre dans l’ombre et ne pourra supporter la lunettes noires), ou des conduites de prévention anxieuse (prise
lumière ou s’asseoir au grand jour ; son chapeau cachant de toxiques) [13, 14].
toujours son regard, il ne pourra ni voir, ni être vu malgré ses Plusieurs situations anxiogènes sont distinguées [15] :
bonnes intentions. Il n’osera pas aller en compagnie de peur • prise de parole et interactions formelles : cours, prise de
d’être abusé, ridiculisé, dépassé par ses gestes ou ses paroles, de parole lors de réunion (70 %) ;
paraître malade, il pense alors que tout le monde l’observe » [9]. • prise de parole et interactions informelles : être présenté à des
L’anxiété sociale, qui se définit par la survenue de manifesta- personnes inconnues, prendre des repas avec des non-
tions anxieuses conditionnées par la présence d’autrui, a intimes, être invité à une soirée ;
souvent été vue comme une caractéristique stable et constitu- • affirmation de soi : exprimer son désaccord, son mécontente-
tionnelle de la personnalité. De même que pour d’autres types ment, refuser, faire une demande, donner son avis, répondre
d’anxiété, elle pose la question du rapport entre le normal et le à des reproches (31 %) ;
pathologique. En effet, elle recouvre des processus physiologi- • observation par les autres : effectuer une tâche, manger, boire,
ques comme la timidité ou le trac, mais aussi des entités écrire sous le regard des autres (22 %).
pathologiques comme la phobie sociale ou la personnalité On peut donc distinguer de façon schématique les situations
évitante. La timidité, qui peut être définie par « l’association de performance (parler en public, manger ou boire en face des
dans des proportions variables, chez un individu qui vit ou autres, entrer dans une pièce alors que tout le monde est assis...)
anticipe une situation sociale donnée, de manifestations des situations d’interactions (téléphoner, parler avec des
somatiques d’anxiété, de pensées négatives quant à sa valeur et étrangers, prendre contact avec le sexe opposé ou avec une
sa compétence sociale et d’un comportement d’inhibition ou personne représentant l’autorité, ramener des marchandises
d’évitement » est un concept ancien et non psychiatrique [10]. dans un magasin, maintenir le contact des yeux avec une
Elle serait différente de la phobie sociale du fait des cognitions personne non familière...).
présentes qui seraient caractérisées chez le sujet timide par un Il est rare que les patients ne souffrent que d’une phobie
fort désir de contact, plutôt que par la crainte d’être humilié isolée. Ces formes isolées représentent seulement 10 %. On
comme pour le phobique social. La timidité entraîne gêne et parle de forme généralisée quand les peurs concernent la
inconfort, désir d’être accepté, mais elle est occasionnelle avec plupart des situations sociales.
peu d’anticipation, pas d’évitement, et la répétition de l’expo-
sition aux situations entraîne une habituation. En revanche, Phobies simples ou spécifiques
dans la phobie sociale, on retrouve des émotions telles que la Les phobies spécifiques ou phobies simples consistent en une
panique, la honte, le désir d’être oublié et ceux-ci deviennent peur persistante et excessive d’un objet ou d’une situation
obsédants, avec une anticipation majeure des situations redou- spécifique. La plupart des personnes reconnaissent le caractère
tées et des évitements fréquents avec une sensibilisation lors des excessif de cette peur, en admettant que l’objet phobogène n’a
répétitions [11]. pas de caractère proprement menaçant. Mais l’exposition au
La phobie sociale peut se définir par la peur persistante et stimulus anxiogène, ou sa simple évocation ou anticipation,
intense d’une ou plusieurs situations sociales ou bien de provoquent presque toujours une réponse immédiate d’anxiété
situations de performance durant lesquelles le sujet est en pouvant être très intense et se rapprocher d’une réelle attaque
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de panique. Cette anxiété s’accompagne généralement d’évite- entraînent. Les patients présenteraient plus de rituels de lavage,
ments. Ces évitements, l’anxiété anticipatoire ou la souffrance tandis que les sujets sains feraient plus de gestes magiques
dans les situations anxiogènes interfèrent avec les activités protecteurs [23-25].
normales du patient, qu’elles soient professionnelles, sociales ou Chez les patients souffrant de TOC, les obsessions les plus
relationnelles. Les patients peuvent mettre en place des condui- fréquentes ont pour thème : la contamination (50 %) ; le doute
tes contraphobiques qui leur permettent de lutter plus ou moins (42 %) ; la maladie (33 %) ; la symétrie (32 %) ; les impulsions
efficacement contre l’anxiété anticipatoire. Les classifications agressives (31 %) ; les impulsions sexuelles (24 %). Quant aux
actuelles reconnaissent cinq types de phobies spécifiques [16] : compulsions le plus fréquemment rencontrées, ce sont : les
• type animal : peur induite par les animaux ou les insectes qui vérifications (61 %), les lavages (50 %), le fait de compter
débute classiquement durant l’enfance ; (36 %), la confession (34 %), la symétrie (28 %) et les collec-
• type environnement naturel : orages, hauteurs, eau ; tions (18 %) [26].
• type sang-injection-accident : très familial, ce type est souvent Un même patient peut présenter au cours de sa vie des
caractérisé par une réponse vasovagale intense pouvant modifications dans les thématiques de ses obsessions et com-
entraîner des syncopes, contrairement aux autres types qui pulsions. Malgré cette constatation, plusieurs auteurs ont essayé
entraînent plutôt une stimulation sympathique [17] ; de regrouper les obsessions et les compulsions en catégories
• type situationnel : transports publics, tunnels, ponts, ascen- homogènes, et ceci dans un but à la fois de meilleure compré-
seurs, avions, conduire une voiture, endroits clos ; hension physiopathologique, de réponse aux traitements et de
• autres types : situations qui pourraient conduire à un étouf- prise en charge en thérapie. Nous avons choisi de présenter les
fement, au fait de vomir ou de contracter une maladie, résultats de Calamari et al., qui retrouvent dans une analyse en
phobie de l’espace. cluster cinq dimensions [27] :
Environ un quart des patients seulement rapportent souffrir • obsessions agressives, religieuses et compulsions de vérifica-
d’une seule peur (prévalence vie entière). La majorité en tions ;
rapporte deux (26 %), trois (23 %), quatre (10 %), voire plus • obsessions de symétrie et d’exactitude, avec compulsions
(17 %) [18]. d’ordre et de répétition ;
• obsessions de contaminations, et compulsions de lavage et de
nettoyage ;
■ Sémiologie des conduites • obsessions de certitude, avec le besoin d’être absolument
obsessionnelles et compulsives certain, et compulsions de vérifications essentiellement ;
• obsessions à type de craintes superstitieuses, de besoin de se
Les obsessions sont définies par des pensées, impulsions ou souvenir, avec des rituels mentaux.
représentations récurrentes et persistantes, ressenties comme Pour évaluer au mieux un patient souffrant de TOC, il est
intrusives, absurdes et inappropriées, entraînant une anxiété ou nécessaire aussi de prendre en compte le degré de doute, c’est-
une détresse importante. Comme dans l’anxiété généralisée, ces à-dire la prise de conscience du caractère excessif ou irrationnel
intrusions dans le champ de la pensée sont incontrôlables, mais des symptômes. Cette dimension permet de différencier le
dans le cas des obsessions le patient fait des efforts importants groupe « sans conscience des troubles » du groupe « avec
pour les ignorer, les réprimer ou les neutraliser par d’autres conscience des troubles ». Les patients appartenant au groupe
pensées ou actions. Le sujet reconnaît que les idées obsédantes « sans insight » ne remettent pas ou peu en question leurs
proviennent de sa propre activité mentale, mais critique leur croyances et leurs comportements. Ils pensent que leurs pensées
caractère irrationnel (egodystones), car contrairement à l’anxiété obsédantes sont réalistes et que les compulsions sont nécessai-
généralisée les obsessions ne sont pas simplement des soucis res. Ces patients ne représentent pas la majorité des patients
excessifs à propos de la vie quotidienne. En effet, dans l’anxiété souffrant de TOC. Ils auraient une demande de soin plus
généralisée (cf. supra), les pensées sont egosyntones, réalistes, précoce, une évolution plus sévère, et une résistance aux
liées à l’expérience du moment se présentant sous forme thérapies cognitives et comportementales.
d’idées, de monologues intérieurs [19]. D’autres types d’idées obsédantes existent, telles celles
Les compulsions sont définies comme des comportements retrouvées dans la dysmorphophobie. Celle-ci peut être décrite
répétitifs ou des actes mentaux que le sujet se sent poussé à en termes de symptômes dans des pathologies telles que la
accomplir en réponse à une obsession ou selon certaines règles schizophrénie, mais aussi être individualisée en tant que trouble
qui doivent être appliquées de manière inflexible ; ceux-ci sont à part entière depuis Andreasen et Bardach (1977) [28] . Les
destinés à neutraliser ou à diminuer le sentiment de détresse, ou patients sont alors préoccupés par l’idée qu’ils ont un défaut
à prévenir un événement redouté. dans leur apparence physique. Or, ce défaut est imaginaire ou
Les obsessions et les compulsions sont à l’origine d’un minime, mais l’angoisse qu’il génère ainsi que le retentissement
sentiment de détresse marqué, d’une perte de temps souvent fonctionnel peuvent être majeurs. Le défaut se situe dans les
importante et d’interférence avec la vie socioprofessionnelle du zones pileuses/cheveux (63 %), le nez (50 %), la peau (acné,
sujet qui font toute la gravité de ces troubles. Pour porter un rides ...) (50 %), la tête, le visage (20 %) (forme, taille ...), les
diagnostic de trouble obsessionnel-compulsif (TOC), la durée jambes, genoux (13 %), la poitrine (seins), pectoraux (10 %), les
des obsessions et/ou des compulsions doit être de plus de oreilles (7 %), les fesses (7 %), le pénis (7 %) ... Les préoccupa-
1 heure et la détresse engendrée par ces symptômes doit être tions liées à ce prétendu défaut peuvent durer entre 1 et plus
majeure. Ces notions de durée et d’intensité de la détresse sont de 12 heures par jour, et entraîner de véritables comportements
très importantes, car plusieurs études menées chez des sujets répétitifs mais qui, contrairement aux comportements ritualisés
issus de la population générale ont montré que 80 à 99 % des retrouvés dans le TOC, ne diminuent que très partiellement
personnes peuvent présenter des obsessions dont les thèmes et l’anxiété liée à l’idée obsédante. Ces comportements sont : se
le contenu sont identiques à ceux présentés par les patients comparer à autrui (91 %) ; se scruter devant un miroir (84 %) ;
souffrant de TOC [20, 21] . Ce sont donc leur durée et leur se camoufler (84 %) ; rechercher un traitement dermatologique,
intensité moindres, ainsi que leur fréquence, qui vont permettre médical ... (72 %) ; quêter la réassurance (42 %) ; s’apprêter
de différencier les obsessions normales des obsessions patholo- (35 %) ; se nettoyer la peau (skin picking) (27 %). Plus que dans
giques. D’autre part, point très important, les sujets sains le TOC, la conscience des troubles a une grande importance face
décrivent qu’ils peuvent les rejeter très facilement [22]. Ces idées à ces symptômes, car elle permet d’individualiser les patients
intrusives seraient à relier chez les sujets sains à l’humeur, au sans idées délirantes des patients avec idées délirantes, ces
stress. De la même façon, plusieurs auteurs se sont intéressés à derniers ayant la conviction inébranlable d’avoir un défaut de
la fréquence des compulsions en médecine générale. Ils retrou- l’apparence physique [29].
vent des taux allant de 10 à 54 %. De même que pour les Ces idées sont aussi proches de celles retrouvées dans un
obsessions, les thèmes seraient assez proches chez les sujets trouble tel que l’hypocondrie, où l’idée obsédante concerne
sains et les patients, mais une fois de plus la durée serait l’état de santé personnel et la préservation d’une ou plusieurs
moindre, ainsi que leur fréquence et bien sûr la gêne qu’ils fonctions physiologiques, somatiques ou psychiques. Le trouble
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est sous-tendu par l’interprétation erronée de certaines sensa- (klaxon, cri) et entraîner de véritables AP, avec parfois des cris
tions ou signes physiques. Les comportements répétés de et des réactions de sursaut exagéré très caractéristiques.
réassurance (la demande d’examens médicaux ou la multiplica- D’autres symptômes peuvent être présents, tels des évite-
tion des consultations) n’entraînent au mieux qu’une diminu- ments persistants et un émoussement de la réactivité générale.
tion très transitoire de l’anxiété mais le plus souvent aucun Le patient fait des efforts pour éviter les pensées, les sentiments
soulagement et contribuent au contraire à maintenir les ou les conversations associés au traumatisme. De même, des
préoccupations pathologiques des patients concernant leur activités, des endroits voire certaines personnes sont aussi évités.
santé. Malgré tout, le patient peut avoir l’impression d’être dans
l’incapacité de se rappeler un aspect important du traumatisme.
Il peut être détaché et présenter une réduction nette de l’intérêt
■ Sémiologie des troubles pour des activités importantes, ce qui peut s’accompagner d’une
diminution des activités avec une sensation d’avenir bouché.
survenant secondairement à Les affects sont diminués, avec des signes d’activation neurové-
gétative tels qu’un sommeil perturbé avec des difficultés
des événements traumatiques d’endormissement ou des réveils multiples, de l’irritabilité ou de
majeurs la colère, et des difficultés de concentration [33].
Ces symptômes peuvent survenir dans le mois suivant le
Il s’agit de l’ensemble des symptômes survenant au décours traumatisme, ou bien leur survenue peut être différée et
d’une exposition à un événement objectivement traumatique. apparaître plusieurs mois voire années après le traumatisme.
Décrit dès la fin du XIXe siècle, ce n’est qu’après la première
guerre mondiale et surtout suite aux conflits plus récents que les
descriptions cliniques se sont affinées et que ces symptômes ont ■ Conclusion
donné lieu à des études systématisées. Auparavant appelé « shell L’anxiété, émotion normale que tout un chacun peut ressen-
shock » « névrose du combat » et actuellement syndrome de tir, devient pathologique lorsque son intensité devient trop
stress post-traumatique, ce trouble a bénéficié depuis 30 ans de importante, invalidante, ou lorsqu’elle survient de façon
nombreux travaux, essentiellement menés par des équipes inappropriée à la situation, au contexte. Une analyse approfon-
américaines dans les suites des guerres de Corée et du Vietnam. die de celle-ci, c’est-à-dire de son moment de survenue, de son
Actuellement, de nombreuses catastrophes naturelles et la expressivité, de ses conséquences, permet de différencier de
multiplication des actes de violences impliquant un nombre façon assez précise différentes manifestations. La connaissance
élevé de personnes font que ce trouble reste malheureusement de la sémiologie est donc indispensable pour ensuite pouvoir
d’actualité [30]. poser un diagnostic et ainsi proposer au patient la démarche
Par définition, le patient doit avoir été exposé à un événe- thérapeutique la plus adaptée à son trouble. Cette démarche
ment traumatique, comme victime, comme acteur ou comme thérapeutique doit toujours être individualisée en se référant au
témoin. Il peut s’agir de situations extrêmes comme la guerre, vécu émotionnel, cognitif et comportemental du patient, mais
des cataclysmes naturels, ou des accidents source de frayeur aussi à son histoire, son parcours de vie. La prise en charge de
intense ou accompagnés d’un sentiment de mort imminente ces troubles peut reposer actuellement sur des psychothérapies
(incendie, explosion, accident d’avion...), mais aussi des et/ou un traitement pharmacologique. Enfin, il est important de
accidents de la route ou domestiques, ou des agressions, ou se souvenir que l’anxiété est un symptôme qui peut être
encore l’annonce d’une maladie grave, une urgence médicale retrouvé dans tous les troubles psychiatriques et au cours de
vitale... Durant cet événement, le patient ou d’autres personnes beaucoup de troubles somatiques. Soulager celle-ci, en tenir
auraient pu mourir, être blessés, ou leur vie ou leur intégrité compte, la prendre en charge, est indispensable pour le soin du
physique et mentale a été menacée. Il faut de plus que cette patient, tant son retentissement en termes de souffrance et sur
exposition provoque une réaction émotionnelle caractérisée par la qualité de vie est important.
une peur intense, de l’impuissance et de l’horreur. Cet aspect
émotionnel intense de l’expérience vécue de l’événement peut
ne pas être rapporté spontanément par le patient. ■ Références
Or, dans les suites immédiates d’un traumatisme, des symp-
[1] Lemperière T. Perspectives historiques. In: Boulenger JP, editor. L’atta-
tômes peuvent apparaître, tels un sentiment subjectif d’émous- que de panique : un nouveau concept?. Château du Loir: Jean Pierre
sement, de détachement, un état de déréalisation et/ou de Goureau; 1987. p. 11-38.
dépersonnalisation, ou une amnésie dissociative. Des flash-back [2] Boulenger JP, Capdevielle D. L’attaque de panique. Rev Prat 2006;56
peuvent aussi être présents, avec des images, des pensées, des (sous presse).
rêves ou illusions se rapportant au traumatisme. Le patient [3] Servant D, Parquet PJ. Étude sur le diagnostic et la prise en charge du
présente de plus des évitements marqués des stimuli susceptibles trouble panique en psychiatrie. Étude PANDA. Encephale 2000;26:
d’entraîner une réactualisation de l’événement traumatique. 33-7.
L’anxiété et l’hypervigilance vont accompagner ces symptômes [4] Sanderson WC, Barlow DH. A description of patients diagnosed with
et entraîner une souffrance cliniquement significative [31]. On DSM-III-R generalized anxiety disorders. J Nerv Ment Dis 1990;178:
parle alors d’état de stress aigu si cette symptomatologie ne dure 588-91.
pas plus de 1 mois après l’événement traumatique. [5] Borkovec TD, Inz J. The nature of worry in generalized anxiety
Parfois, suite à ce stress aigu, un ensemble de symptômes disorder: a predominance of thought activity. Behav Res Ther 1990;28:
peuvent perdurer et l’on parle alors d’état de stress post- 153-8.
traumatique. Parmi ces symptômes peut apparaître le syndrome [6] Barlow DH. Generalized anxiety and generalized anxiety disorder: des-
de répétition. Le patient va revivre, à intervalles plus ou moins cription and reconceptualisation. Am J Psychiatry 1986;143:40-4.
réguliers, la scène traumatique. Ces reviviscences peuvent [7] Starcevic V, Fallon S, Uhlenhuth EH. The frequency and severity of
generalized anxiety symptoms: toward a less cumbersome
prendre la forme de souvenirs répétitifs et envahissants de
conceptualization. J Nerv Ment Dis 1994;182:80-4.
l’événement sous forme d’images, de pensées ou de perception.
[8] Boulenger JP, Uhde T. Crises aigües d’angoisse et phobies. Aspects
Ils peuvent survenir de jour, avec l’impression de revivre historiques et manifestations cliniques du syndrome d’agoraphobie.
l’événement, des illusions, des hallucinations, voire de réels Ann Med Psychol (Paris) 1987;145:113-31.
épisodes dissociatifs à type de déréalisation ou de dépersonna- [9] Marks IM. Fears, phobias and rituals. Oxford: Oxford University
lisation avec des flash-back [32]. La nuit, des rêves répétitifs Press; 1987.
peuvent provoquer un sentiment de détresse majeure. D’autre [10] Tignol J, Pujol H,Auriacombe M. Phobie sociale, timidité, personnalité
part, ces symptômes vont aussi pouvoir survenir lors de l’expo- évitante. In: Les phobies sociales. Paris: Masson; 2002. p. 113-44.
sition à différents indices rappelant ou ressemblant à l’événe- [11] André C, Légeron P. La peur des autres. Paris: Odile Jacob; 1995.
ment traumatique ou à un aspect de celui-ci. Ces indices [12] APA. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders.
peuvent être internes (tachycardie, essoufflement) ou externes Washington DC: American Psychiatric Association; 1994.
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D. Capdevielle (d-capdevielle@chu-montpellier.fr).
J.-P. Boulenger.
Service universitaire de psychiatrie adulte, Hôpital La Colombière, 39, avenue Charles-Flahault, 34295 Montpellier cedex 5, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Capdevielle D., Boulenger J.-P. Sémiologie des troubles anxieux et phobiques. EMC (Elsevier Masson SAS,
Paris), Psychiatrie, 37-112-A-10, 2007.
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