Hors collection
Guide d’anatomie-physiologie aides-soignants et auxiliaires de puéricul-
ture, par le Géracfas et J. Joubard, M.-T. Gourdon, B. Oller, M.-F. Boilland,
E. Sauvage, M.P. Retailleau, 2009, 160 pages.
Mémo-fiches AS, par J. Gassier, 2008, 256 pages.
VAE aide-soignant, module de formation obligatoire, par le Géracfas,
M.-O. Rioufol, C. Cordon, C. Ponte, E. Sauvage, 2005, 128 pages.
Modules AS. module 1, l’accompagnement d’une personne dans les
actes de la vie quotidienne, par le Géracfas, EE. SSauvage, M.H. Abeille,
M.-O. Rioufol, A. Blanchard, C. Cordon, C. Ponte, A. Vandaele, 2007, 160 pages.
Modules AS/AP. module 2, l’état clinique d’une personne, par le Géracfas,
le Ceepame, M.-O. Rioufol, C. Berte, C. Cordon, 2009, 160 pages.
Modules AS/AP. module 3, soins, par le Géracfas, M.H. Abeille, M.O. Rioufol,
C. Cordon, E. Creteur, F. Girard, A. Martocq, E. Sauvage, A. Vandaele, 2007,
272 pages.
Modules AS/AP. module 4, ergonomie, par le Géracfas, M. Bary, J. Courteaux,
2006, 144 pages.
Modules AS/AP. module 5, relation-communication, par le Géracfas,
la directrice et les formateurs de centre de formation des aides-soignants
militaires, 2007, 128 pages.
Modules AS/AP. module 6, hygiène, par le Géracfas, F. Bordet, A. Joly,
C. Larue, G. Loriette, 2006, 144 pages.
Modules AS/AP. module 7/8, transmission des informations et
organisation du travail par le Géracfas, F. De Ligondes, M. Dol, G. Loriette,
M.-F. Néau-Cottin, C. Ponte, M.-O. Rioufol, 2007, 96 pages.
Fiches de soins, la règle d’orr de l’aide-soignant, par M.-O. Rioufol, 2008,
4e édition, 352 pages.
Dirigée par Marie-Odile Rioufol
L’observation
aide-soignante
Une collaboration à la démarche de soins
et au diagnostic infirmier
Marie-Odile Rioufol
2e édition
Ce logo a pour objet d’alerter le lecteur sur la menace que représente
pour l’avenir de l’écrit, tout particulièrement dans le domaine universi-
taire, le développement massif du « photo-copillage ». Cette pratique qui
s’est généralisée, notamment dans les établissements d’enseignement,
provoque une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibi-
lité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire
éditer correctement est aujourd’hui menacée.
Nous rappelons donc que la reproduction et la vente sans autorisation,
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tion de photocopier doivent être adressées à l’éditeur ou au Centre fran-
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la propriété intellectuelle).
La démarche
de soins et
l’observation
1 Généralités 3
3 Recueil de données 15
5 Transmissions 29
Chapitre 1
Généralités
Au cours de ces dernières années, la médecine et la technologie ont subi
des transformations importantes et ont évolué à une vitesse accélérée. Des
impératifs politiques et économiques, le contexte psychosocial, ont modi-
fié les comportements humains, les mœurs, l’éducation. Pour prendre en
compte tous ces changements et pour mieux répondre aux besoins de san-
té de la personne soignée, la pratique des soins infirmiers a aussi évolué en
parallèle. L’utilisation de nouveaux outils tels que la démarche de soins et
le diagnostic infirmier sont des étapes fondamentales de ce « nouvel art
de soigner ».
Exemple
Je me fais une « image de la personne âgée » à partir des valeurs de ma famille et de
la manière dont la personne âgée est aimée et respectée, à partir des valeurs de mon
milieu professionnel (hôpital, long séjour, maison de retraite) et de la manière dont
la personne âgée est estimée, à partir des valeurs de la société et de mon pays (la
personne âgée n’est pas considérée et prise en charge de la même manière en Europe
et en Afrique…).
4
Généralités
5
La démarche de soins et l’observation
6
Chapitre 2
Démarche de soins
et diagnostic infirmier
Les changements dans la profession amènent le soignant à revoir ses propres
valeurs professionnelles :
♦ la personne soignée n’est plus un « patient » qui attend : il est acteur, il a
un projet de vie ;
♦ le professionnel n’est plus « celui qui sait » : il devient un interlocuteur
dont le rôle est :
- d’aider la personne soignée à communiquer, à exprimer ce qu’elle res-
sent,
- l’aider à comprendre ce qui se passe pour elle,
- l’aider à faire des choix,
- l’aider à vivre dans les meilleures conditions possibles,
- de lui donner des soins adaptés en tenant compte de sa personnalité
et de ses besoins.
Les changements du rôle du soignant ont modifié ses rapports avec les autres
professionnels de santé :
♦ l’aide-soignant travaille en collaboration avec l’infirmière et l’équipe de
soins ;
♦ l’aide-soignant participe à des prises de décision.
Du fait de l’évolution de la conception des soins :
♦ les soignants se remettent en question dans leur pratique soignante :
- le soignant et la personne soignée sont des partenaires d’ un soin indi-
vidualisé,
- des non-professionnels intègrent l’entourage du patient dans les lieux
de soins (bénévoles…),
- les familles trouvent une place privilégiée de soutien et d’accompa-
gnement auprès de leur parent hospitalisé ;
♦ et utilisent de nouveaux outils.
Pour avoir une bonne connaissance de la personne malade ou dépendante et
repérer ce qui est susceptible de perturber sa santé, les soignants disposent
d’une méthode rigoureuse et scientifique : la démarche de soins.
L’observation aide-soignante 7
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La démarche de soins et l’observation
♦ qui permet d’individualiser les soins pour un individu : pratiquer des soins
réfléchis, personnels, adaptés et continus à une personne unique ;
♦ à un moment donné : la démarche saisit un instant donné : c’est un instantané.
C’est une approche globale centrée sur la personne et sa situation, qui est
complémentaire de la démarche médicale centrée sur la maladie.
L’ analyse de la situation
C’est une recherche du sens.
Elle va permettre de faire le lien entre la personne (physique et psycholo-
gique), son environnement et sa maladie, et entre ce qui rattache ces signes
entre eux.
Exemples
La résolution du problème
La résolution du problème est la dernière étape qui va mettre en place un
accompagnement et des soins adaptés ; elle concerne la personne elle-même
d’abord, son entourage et l’équipe tout entière qui prend habituellement en
charge cette personne. Elle va permettre :
♦ de définir des objectifs de soins en accord avec la personne soignée et
élaborer une stratégie de soins ;
11
La démarche de soins et l’observation
Il observe
♦ L’existence de signes physiques.
♦ Des réactions face à la maladie, à l’hospitalisation, au placement… se tra-
duisant par un comportement verbal ou non verbal.
Il réfléchit et agit
♦ En cas de signes de l’ordre de l’urgence qu’il a appris à reconnaître (ex. :
saignement, difficultés à respirer, douleurs, etc.), il prévient immédiatement
l’infirmière.
♦ Il s’enquiert de contre-indications éventuelles (ex. : la personne doit rester
à jeun, est au repos strict au lit, etc.).
♦ En cas de difficulté ou d’inconfort de la personne, il l’aide par des ges-
tes, des attitudes, des paroles ou des soins relevant de sa compétence, pour
éviter qu’une difficulté passagère ne devienne un problème (ex. : en cas de
diminution de la mobilité, il pratique des changements de position et met en
place des mesures de prévention d’escarres ; en cas de régime, il en explique
la nécessité et permet à la personne de s’exprimer, etc.
♦ En cas de doute, il en réfère toujours à l’infirmière.
Il transmet
♦ Ce qu’il a observé au niveau de la personne : signes physiques, ce que la
personne a dit ou exprimé par son comportement.
♦ Ce qu’il a fait : soins, paroles, actes et comment la personne a réagi.
12
Démarche de soins et diagnostic infirmier
13
Chapitre 3
Recueil de données
Il comporte deux étapes capitales :
1. le recueil d’informations ; le recueil de données et des informations est
une phase active qui va demander au soignant :
a. de recueillir les informations, rechercher les éléments et les renseigne-
ments concernant le patient,
b. d’observer ses besoins, ses sources de difficultés, ses ressources,
c. de rassembler ces informations et les regrouper dans le dossier de
soins,
d. de rapporter ces données à l’équipe par l’intermédiaire des transmis-
sions (voir chapitre 5) ;
2. l’observation ; en référence aux 14 besoins de Virginia Henderson, grâce à
l’observation et la qualité de relation que l’aide-soignant va instaurer avec
la personne, il va élaborer une démarche de soins en identifiant les besoins de
la personne, évaluer son état de santé et mettre en place des actions de soins.
L’information
Pour élaborer son recueil de données, l’aide-soignant va rechercher les informa-
tions auprès de la personne elle-même et sa famille, et des membres de l’équipe.
Sa dernière démarche sera d’aller lire les documents existants.
L’observation aide-soignante 15
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La démarche de soins et l’observation
♦ Les éléments ayant marqué sa vie (deuil récent, accident de proches, sépara-
tions…).
Lorsque la personne ne peut s’exprimer sur ses habitudes de vie (enfant, personne
désorientée, dans l’impossibilité de parler), l’aide-soignant peut rencontrer un mem-
bre de sa famille qui pourra lui donner des informations complémentaires.
Étude des besoins (selon le modèle de Virginia Henderson)
Selon un modèle ou une grille qui sert de support, les 14 besoins sont passés en
revue pour compléter ce que l’observation n’a pas pu donner (voir chapitre 4, cas
concret, page).
La personne peut exprimer ce qu’elle ressent, ce qui la gêne, les difficultés qu’elle a à
satisfaire un besoin donné.
Informations que l’AS apprend en parlant avec l’équipe
En parlant avec les infirmières
L’aide-soignant prend connaissance :
♦ des prescriptions médicales : repos strict au lit, premier lever, lever avec appui,
régime, à jeun… ;
♦ des soins éventuels que l’infirmière demande à l’aide-soignant de pratiquer.
En parlant avec les autres aides-soignants
L’aide-soignant prend connaissance de :
♦ l’autonomie de la personne, de l’aide éventuelle qu’il faut lui apporter au niveau :
- de son installation,
- son alimentation,
- son hygiène ;
♦ la surveillance spécifique aide-soignant : pouls, diurèse, poids, selles, analyse
d’urines… ;
♦ informations diverses : relation, difficultés…
L’observation
Qu’observe-t-on ?
La personne
C’est l’observation du jour : comment se présente la personne au jour du recueil
d’informations, à ce moment précis.
16
Recueil de données
Observation de la personne
1. Aspect 2. Langage 3. Orientation dans le 4. Humeur et
général de la temps et dans l’espace. comportement
personne Mémoire
– l’expression – aphasie (perte – orientation dans le – manifeste :
faciale est : totale ou partielle temps : la personne sait ou – de la gaieté
calme, tendue, de la capacité à non : – de la tristesse, de
stressée, éveillée, s’exprimer) – quelle heure il est l’abattement
endormie, ahurie – mutisme (absence – quel jour nous sommes, – de l’anxiété, la peur
– le visage : sa de communication le mois, l’année – de la colère
coloration verbale pendant un – depuis combien de
– le contact temps) temps elle est hospitalisée
visuel : yeux
ouverts, fermés,
regard fuyant, fixe
– l’apparence – débit de la parole : – orientation dans l’espace : – se montre plus ou
physique : corpu- lent, accéléré la personne sait : moins :
lence, malforma- – volume de la – où elle se trouve ? – ouverte, coopérative,
tions physiques, voix : grave, aigu, – dans quelle ville confiante, souriante
cicatrices intonations – retrouver sa chambre – apathique, en retrait,
– présence de évasive, perplexe, distante
prothèses (lu- – anxieuse, soumise,
nettes, appareil craintive, peureuse, triste
auditif, prothèse – impatiente, hostile,
dentaire…) arrogante, agressive
L’environnement de la personne
♦ Accessoires de lit : potence, barrières, cales, sacs de sable.
♦ Vêtements personnels et accessoires d’hygiène.
♦ Objets personnels.
17
La démarche de soins et l’observation
18
Recueil de données
Qui observe ?
Toute personne qui prend en charge le patient que ce soit au niveau de sa ma-
ladie ou au niveau de ses besoins, observe ce qui se passe. En fonction de sa
formation et de ses compétences elle va plus ou moins orienter son observa-
tion : ex. : le médecin sur la maladie, l’infirmière sur des signes liés à la maladie et
au comportement de la personne, l’aide-soignant sur la satisfaction des besoins
de la personne et l’apparition de signes montrant une difficulté, l’agent sur l’hô-
tellerie (hygiène de la chambre, alimentation…), la famille, les bénévoles sur des
modifications du comportement, etc.
Toute personne qui approche le malade est à même d’observer et plus l’obser-
vation sera fine et pertinente, plus le malade aura une chance d’accéder à des
soins adaptés et efficaces.
Quand observe-t-on ?
À tout moment, il est possible d’observer la personne : pendant son sommeil,
son repas, sa toilette, ses soins, ses visites, etc. Mais le moment lié au nursing
est certainement privilégié pour entrer en contact avec la personne : c’est un
moment « qui dure », qui permet d’instaurer une certaine intimité et une relation
de confiance.
Comment observer ?
L’observation est un phénomène complexe qui nécessite la mise en jeu de capa-
cités intellectuelles et sensorielles et de savoirs infirmiers, c’est un outil capital
pour l’aide-soignant de même que pour tout soignant.
Si la perception va permettre de saisir à travers nos sens les détails du monde
extérieur, l’observation va plus loin et fait appel à une activité mentale d’atten-
tion et de concentration. Procéder à une observation attentive ne se fait pas
spontanément, sans un acte volontaire qui met en alerte tous les mécanismes
nécessaires à l’observation.
19
La démarche de soins et l’observation
21
Chapitre 4
Raison de l’hospitalisation
Mme X. Madeleine.
Entrée le : 6 mars 2009 (J + 7 : nous sommes le 13 mars 2009).
Pour : syndrome occlusif en chirurgie générale.
Âge : 75 ans.
Présentation de la personne
Identité
♦ Nationalité : française.
♦ Aspect physique : pâle, les traits tirés, paraît très fatiguée.
♦ Visage : ridé, yeux noisette, cheveux châtain foncé, tendance grisonnante.
♦ Corpulence : 1,60 m pour 57 kg.
♦ Dynamisme : tonique, mais exprime une souffrance.
♦ Prothèses/Handicaps visibles : nombreuses dents manquantes.
L’observation aide-soignante 23
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La démarche de soins et l’observation
Situation familiale
Veuve, 6 enfants (2 filles et 4 garçons), 12 petits-enfants.
♦ Habitat/entourage : maison au rez-de-chaussée à la campagne, son fils
et sa belle-fille sont près d’elle, est entourée par de nombreux voisins.
♦ Professionnelle : retraitée, a travaillé dans les champs et a élevé ses
enfants.
♦ Sociale : est à la Sécurité sociale, inscrite à une mutuelle, paie le forfait
journalier.
Vie neuro-sensorielle
Est consciente.
♦ Vision : lunettes pour voir de près.
♦ Parole : s’exprime sans problème, sans difficulté, langage compréhensible.
♦ Orientation/Temps : se repère bien (jour, année…).
♦ Orientation/Espace : se repère bien (est à l’hôpital…).
♦ Mémoire : se rappelle de nombreux souvenirs d’enfance, bonne mémoire
des faits récents.
♦ Autres éléments marquant la vie du patient et sa religion (si incidence
sur l’hospitalisation) : transférée du service de médecine où elle était traitée
pour un déséquilibre de son diabète.
Habitudes de vie
♦ Mme X. Madeleine marche relativement bien, prend une canne lorsqu’elle
sort de chez elle.
♦ Elle a un régime diabétique, boit de l’eau minérale ; ne fume pas.
♦ Elle est assez souvent constipée et prend régulièrement des laxatifs.
♦ Elle se lève vers 7 h 30/8 heures, fait une sieste après le repas, dort avec un
seul oreiller et un traversin.
♦ Elle fait sa toilette seule, préfère les bains (met du savon sur son visage, a
de l’eau de toilette) ; se dit coquette.
♦ Elle est autonome pour se vêtir et choisir ses vêtements.
♦ Elle n’est pas frileuse, se chauffe chez elle au poêle à bois.
♦ Sa belle-fille s’occupe d’elle ainsi que son fils, elle a des amis, voisins.
♦ Elle sort souvent avec ses enfants.
24
Cas concret : participation de l’aide-soignant à la démarche de soins
Environnement de la personne
Mme X. Madeleine dispose d’un lit « tous soins ». Elle a une voisine de 52 ans qui
est à J + 10.
25
La démarche de soins et l’observation
26
Cas concret : participation de l’aide-soignant à la démarche de soins
27
Chapitre 5
Transmissions
Généralités sur les transmissions
Les transmissions sont la suite logique de l’observation aide-soignante, du re-
cueil d’informations et des soins pratiqués au malade.
Elles permettent la continuité des soins, en signalant les événements significa-
tifs survenus pour la personne sur le plan physique et psychologique.
Les transmissions sont toujours de deux types : orales et écrites.
De nombreux documents existent au sein d’un service ; la mise en place d’un
dossier de soins permet de les uniformiser. L’aide-soignant, après avoir recueilli
les informations avant, pendant et après un soin, doit les transmettre oralement
et les transcrire sur les fiches spécifiques ou dans le dossier de soins.
Les transmissions vont se situer à deux niveaux :
L’observation aide-soignante 29
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La démarche de soins et l’observation
30
Transmissions
31
La démarche de soins et l’observation
♦ la communication interdisciplinaire ;
♦ une valorisation du rôle propre infirmier et du rôle des aides-soignants.
Le principe des transmissions ciblées repose sur l’utilisation de 2 outils insépa-
rables :
♦ la fiche des transmissions ciblées ;
♦ le diagramme de soins.
Pour une cohérence et une utilisation optimale des transmissions ciblées ces
deux outils ne vont pas l’un sans l’autre.
Diagramme de soins
Le diagramme Exemple de diagramme
de soins
Il permet : Étiquette Date 14 juin 15 juin 16 juin
• de visualiser les M S N M S N M S N
soins
– qui ont été faits Soins de Toilette, bain… ℑ ℑ ℜ
– ceux qui restent Base ………
à faire
Soins Pansement… © © ©
• une traçabilité
des soins (qui a techniques ………
fait le soin et Information… ℘
Soins
quand !)
relationnels ………
Signature IDE/AS : (initiales ℑ,
ℜ, ©, ℘)
Équipe : M (matin) / S (soir) / N (nuit)
32
Transmissions
La Cible
Qu’est ce qu’une cible ?
La cible est un énoncé concis :
♦ de ce qui arrive au malade ;
♦ de ses réactions au problème de santé.
La cible n’est jamais :
♦ un diagnostic médical (bronchite, infection urinaire…) ;
♦ un soin ou un protocole de soins, ou une tâche infirmière ou aide-
soignante (toilette, diurèse…) ;
♦ un jugement de valeur (malade infernal…).
La cible : exemples
Une préoccupation de la Un changement dans l’état Une réaction à la maladie ou
personne soignée. de santé, un symptôme ou un aux soins.
Exemples : changement de comportement. Exemples :
• anxiété Exemples : • douleur
• altération de l’autonomie • dyspnée • peur
• fuites urinaires • encombrement bronchique • fatigue
• modification de l’image • perte de poids • hyperthermie
corporelle • perte d’appétit • vomissements
• peur de connaître la vérité • fausse route • diarrhée
• modification du traitement • désorientation • constipation
• anxiété face au transfert • difficulté de communication • éruption cutanée
dans un autre service • lassitude • somnolence
• conflit relation/équipe • pleurs • difficulté à déglutir
• conflit relation/famille • agressivité • refus de soins
• troubles du sommeil
CIBLE
L’intervention d’un autre Un événement au cours Un diagnostic infirmier.
service ou professionnel de de l’épisode de soins. Exemples :
santé. Exemples : • altération de la mobilité
Exemples : • bilan à but diagnostic physique
• diététicienne • préparation pour examen • atteinte à l’intégrité de la
• psychologue • préparation pour bloc peau
• chirurgien opératoire • perturbation de l’estime de
• médecin spécialiste • retour du bloc opératoire soi
• service social • prévision de sortie • perte d’espoir
• deuil
33
La démarche de soins et l’observation
Données : exemples
Cible fatigue • n’a pas voulu se lever pour sa toilette
• dit qu’elle se sent épuisée au réveil
• pâleur
Cible anxiété • a des difficultés à s’endormir
• sonne plusieurs fois
• demande s’il va falloir l’opérer de sa grosseur au sein
Cible douleur • dit qu’il a mal à sa jambe, grimace, est agité
en collaboration • pouls 120, échelle de douleur 8/10
AS • TA : 17/9
IDE
Les résultats
Après la mise en place des actions, ils permettent d’évaluer les changements
éventuels dans l’état de santé de la personne :
♦ amélioration ;
♦ pas de changement ;
♦ aggravation.
Selon les résultats, la cible est fermée, réexaminée, ou une nouvelle cible est
ouverte.
Résultats en fonction des actions mises en place ci-dessus.
Cible fatigue • est satisfaite de sa toilette qui a eu lieu à 10 h 30
• se dit plus reposée
Cible anxiété • une heure plus tard, la personne est endormie
Cible douleur • une heure plus tard évaluation de la douleur à 3/10
• se dit soulagée
Exemple
Exemple de fiches de transmissions ciblées sur 3 malades
Mme X. Yvonne
Date Cibles Transmissions Signature
06/06/2004 Fatigue D (Donnée) : n’a pas voulu se lever pour sa toilette, Mme Dupont
8 h 00 dit qu’elle se sent épuisée au réveil, pâleur AS
11 h 00 A (Action) : proposer de décaler l’heure de la
toilette plus tard dans la matinée
R (Résultat) : est satisfaite de sa toilette qui a eu
lieu à 10 h 30, dit qu’elle est plus reposée
35
La démarche de soins et l’observation
Mme Y. Jeanne
Date Cibles Transmissions Signature
06/06/2004 Anxiété D (Donnée) : a des difficultés à s’endormir, sonne Mme Durand AS
22 h 00 plusieurs fois, demande s’il va falloir l’opérer de sa
23 h 00 grosseur au sein
A (Action) : écouter ses préoccupations, faciliter
l’expression, l’informer de la visite du médecin
qui passera après le retour des examens en fin
de matinée demain, proposer de repasser dans
une heure
R (Résultat) : est endormie
M. Z. René
Date Cibles Transmissions Signature
06/06/2004 Douleur D (Donnée) : dit qu’il a mal à sa jambe, souffre IDE
18 h 00 à 8/10 (sur l’échelle d’évaluation de la douleur), Mme Dublé IDE
19 h 00 grimace, est agité ; pouls 120, TA : 17/9
A (Action) : pose d’un arceau ; appel de l’interne
de garde : injection de morphine toutes les six
heures
R (Résultat) : évaluation de la douleur à 3/10, dit
qu’il est soulagé
N.B. Des cases vierges sont prévues pour permettre de noter des soins non
répertoriés dans le diagramme du service, car non fréquents ou exception-
nels pour ce service.
Exemple
Un malade porteur d’une stomie depuis plusieurs années, est hospitalisé
en chirurgie orthopédique : le soin « changement de poche de stomie » va
apparaître ponctuellement sur le diagramme de soins.
38
Transmissions
39
La démarche de soins et l’observation
Dans ce diagramme de soins, les soins de base et les soins relationnels sont de la
compétence des IDE et AS.
Les soins techniques ou sur prescription sont de la compétence des IDE.
Utilisation du diagramme
Pour être compris par tous, un guide d’utilisation peut faciliter l’usage du dia-
gramme. Il est construit par l’équipe et comporte les informations nécessaires
pour le rendre adapté, performant, sécuritaire et légal.
Il doit être réévalué pour être réactualisé après un temps d’utilisation.
♦ Pour une validation immédiate, le diagramme de soins doit être facile-
ment accessible. À la sortie du malade, il sera rangé dans le dossier de soins.
♦ Tous les soins réalisés doivent être validés ; si un soin n’existe pas dans le
diagramme, le noter et le valider dans la rubrique « autres ».
♦ Après chaque soin effectué, le soignant IDE, AS, doit le valider dans la case
correspondant aux soins, et au moment où il a été réalisé M (matin), S (soir),
N (nuit) :
- soit en cochant les cases et en signant en bas de la colonne ; ceci
est facilement réalisable dans les unités où la sectorisation est mise
en place, et où chaque colonne retrace les soins effectués par la même
personne,
- soit en inscrivant ses initiales dans la case concernée ; lorsque plusieurs
IDE ou AS interviennent auprès de la même personne ; chaque soin réa-
lisé devant être signé par la personne qui l’a pratiqué pour une meilleure
traçabilité des soins et l’engagement de responsabilité.
(Le cadre infirmier du service a au préalable élaboré un protocole de signatures
avec la liste des soignants avec leur signature et leurs initiales. Cette liste lui res-
tant confidentielle.)
♦ Tout soignant doit valider les soins qu’il a pratiqués : IDE, AS, étudiants en
soins infirmiers, élèves AS, personnel de remplacement, etc.
♦ Les cases servent uniquement à valider le soin, aucune autre information
ne doit apparaître (pouls, TA…).
♦ La couleur rouge (ou le surlignage en fluo) est réservée pour mettre en
évidence et de façon lisible la lettre T (transmissions), qui renvoie à une
transmission ciblée (donnée, action, résultat) dans le dossier de soins, qui
permet de décrire le problème du jour.
40
Transmissions
41
Partie II
Les besoins
physiologiques
6 Besoin de respiration/circulation 45
8 Besoin d’éliminer 59
44
Chapitre 6
Besoin de respiration/
circulation
Une respiration normale est calme, régulière, souple et silencieuse, elle est
libre et aisée au repos comme à l’effort et revient rapidement au calme lors
de périodes d’émotions, elle procure un sentiment de bien-être. La peau et les
muqueuses sont rosées.
La personne adopte spontanément des postures qui dégagent sa cage
thoracique.
Le système cardio-vasculaire règle le débit sanguin en fonction de l’effort et des
besoins de l’organisme.
L’observation aide-soignante 45
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La démarche de soins et l’observation
46
Besoin de respiration/circulation
Comportement verbal
La personne :
♦ exprime une sensation de gêne respiratoire, une sensation de chaleur ;
♦ se plaint de fatigue, de douleur ;
♦ dit qu’elle a l’impression d’étouffer, de suffoquer ;
♦ demande ce qui se passe, a une voix inquiète, dit qu’elle est angoissée ou
qu’elle a peur.
Rôle de l’aide-soignant
Transmettre à l’infirmière ces manifestations. La prévenir d’urgence en cas
d’apparition brutale de ces signes.
Ceux-ci peuvent être les symptômes de certaines pathologies respiratoires qui
seront diagnostiquées par le médecin. L’infirmière exécute les soins sur prescription
et l’aide-soignant veille aux soins d’hygiène et de confort.
Pour éviter qu’une difficulté passagère ne devienne un problème qui s’inscrit dans
la durée, dans le cadre du rôle propre de l’infirmière et avec sa collaboration, les
interventions de l’aide-soignant et sa surveillance porteront sur tous ces points
d’observation.
47
La démarche de soins et l’observation
En cas de sécrétions
♦ Procurer des mouchoirs en papier et un crachoir.
En cas de douleur
♦ Se mettre à son écoute pour qu’elle exprime sa douleur, l’aider à trouver
une position antalgique et qui favorise la respiration et observer les
caractéristiques de la douleur et les facteurs qui l’augmentent ou qui la
diminuent.
♦ Évaluer la douleur par l’intermédiaire d’échelles d’évaluation et
de grilles adaptées.
En cas d’anxiété
♦ Permettre à la personne de l’exprimer et répondre à ses interrogations
lors des soins, lui expliquer clairement et simplement ce qu’on lui fait.
49
Chapitre 7
♦ Suffocation.
♦ Altération de la muqueuse buccale : douleur, lésions, plaque blanche,
langue saburrale (blanche et chargée), bouche sèche, ulcérations, inflamma-
tion, saignements.
♦ Dents brisées, cariées, manquantes, prothèse dentaire mal adaptée (trop
grande ou trop petite).
♦ Douleur abdominale, crampes, borborygmes, sensation de malaise au ni-
veau de l’estomac.
♦ Poids inférieur ou supérieur au poids idéal (rapport poids/taille/âge), em-
bonpoint, obésité ou maigreur.
♦ Perte de poids malgré une ration alimentaire adéquate.
♦ Manque de tonus musculaire, ongles cassants, pâleur des conjonctives et
des muqueuses, perte excessive des cheveux.
♦ Peau et muqueuses sèches, soif.
♦ Modifications des urines : urines concentrées (oligurie), ou diluées, aug-
mentation ou diminution de la diurèse.
♦ Modifications du transit intestinal : diarrhée, constipation.
♦ Asthénie.
52
Besoin de boire et de manger
Comportement verbal
La personne dit/exprime :
♦ qu’elle n’a pas faim, qu’elle ne se sent pas capable de manger ;
♦ qu’elle n’a plus de goût pour les aliments, qu’elle n’éprouve pas de plaisir
à manger ;
♦ qu’elle a peur de s’étouffer en mangeant, ou « que cela ne va pas pas-
ser » ;
♦ que sa prothèse dentaire la gêne, lui fait mal ;
♦ qu’elle réduit sa boisson par crainte de l’incontinence ;
♦ ses difficultés à suivre un régime : « Ce n’est pas bon ; cela manque de
saveur ; j’ai faim entre les repas ; je n’aime pas ces aliments nouveaux ; je me
sens fatiguée ; cela ne sert à rien… » ;
♦ qu’elle mange tout le temps pour se réconforter ;
♦ un manque d’information ou des informations erronées ou des fausses
idées sur la ration alimentaire, les régimes ou l’équilibre alimentaire ;
53
Les besoins physiologiques
Rôle de l’aide-soignant
Transmettre à l’infirmière ces manifestations. La prévenir d’urgence en cas d’appari-
tion brutale de ces signes.
Ceux-ci peuvent être les symptômes de certaines pathologies digestives qui seront
diagnostiquées par le médecin. L’infirmière exécute les soins sur prescription et
l’aide-soignant veille aux soins d’hygiène et de confort.
Pour éviter qu’une difficulté passagère ne devienne un problème qui s’inscrit dans
la durée, dans le cadre du rôle propre de l’infirmière et avec sa collaboration, les
interventions de l’aide-soignant et sa surveillance porteront sur tous ces points
d’observation.
♦ En cas de fatigue, proposer en début de repas les aliments les plus nutri-
tifs, et des aliments faciles à mastiquer, laisser manger seule au début, l’assis-
ter par la suite.
♦ Conseiller de manger lentement et de bien mastiquer, respecter le rythme
de la personne que l’on aide à manger, ne pas brusquer, laisser le temps
de « souffler » entre 2 cuillères, faire des pauses, proposer à boire entre les
bouchées.
♦ À la fin du repas, proposer une hygiène dentaire.
♦ Noter tout changement au niveau de la quantité des aliments ingérés, si
besoin établir une fiche repas.
♦ Encourager la personne dans ses efforts, la féliciter.
En cas de régime
♦ Expliquer à la personne les aliments permis et défendus du régime.
♦ Lui permettre d’exprimer ses sentiments négatifs, ses craintes, sa colère
ou les causes de son refus face au régime.
♦ L’aider à modifier quelques habitudes alimentaires en proposant des
substituts qui respectent son régime et tiennent compte de sa culture.
♦ Les indiquer à sa famille et lui expliquer l’importance du régime pour
qu’elle évite d’apporter des aliments défendus.
♦ En servant les repas, s’assurer d’une présentation attrayante, vérifier qu’ils
correspondent au régime prescrit, et encourager la personne dans ses ef-
forts pour suivre son régime.
56
Besoin de boire et de manger
57
Chapitre 8
Besoin d’éliminer
L’organisme doit se libérer des substances nuisibles résultant du métabolisme
de l’alimentation. L’élimination demande la mise en jeu de capacités sensorielles,
neurologiques et motrices et l’intégrité des organes et des voies d’élimination
spécifiques.
Les urines sont limpides et transparentes, légèrement acides, de couleur jaune
pâle (elles peuvent se colorer en fonction des aliments et des médicaments).
Leur émission est facile et complète en 4 à 6 mictions par jour, la diurèse est
d’environ 1 500 millilitres. La continence est diurne et nocturne.
Les selles de couleur brune (elles peuvent se colorer en fonction de l’alimentation)
sont d’émission facile régulière et rythmée (selon les individus de 1 à 3-4 jours)
L’éducation et l’apprentissage de la propreté ont une dimension psychologique
et sociale importante sur la conduite personnelle face à la satisfaction
de ce besoin.
Manifestations et particularités du besoin
Enfant Adolescent Jeune adulte Adulte retraité Personne âgée
L’observation aide-soignante 59
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La démarche de soins et l’observation
Comportement verbal
La personne dit/exprime qu’elle :
♦ a peur de se déplacer par peur de tomber ;
♦ ne peut pas utiliser un bassin de lit, elle exprime son manque d’intimité
au moment de la défécation ;
♦ a besoin de se forcer pour uriner, sent des brûlures en urinant ;
♦ ressent toujours le besoin d’uriner même après la miction ;
♦ ressent par moments des besoins d’uriner pressants et impérieux, et ne
peut pas se retenir ;
♦ sent une perte d’urine lorsqu’elle est debout ou au moment d’efforts, ou
lors de toux, de rires… ;
♦ a peur d’avoir des fuites et se sent gênée ;
♦ ses sentiments par rapport à ses difficultés d’élimination
(pertes d’urines, incontinence) : « Je suis foutu », « j’ai honte », « je ne veux
plus voir personne » ;
♦ n’a pas conscience du besoin d’éliminer ou du passage des urines ou
des selles ;
♦ utilise des laxatifs, des suppositoires ou des lavements sans avis médical,
pratique l’automédication ;
61
La démarche de soins et l’observation
Observation de l’environnement
♦ Obstacles physiques gênant l’accès aux toilettes.
♦ Mauvais éclairage, plancher glissant, tapis et meubles déplacés,
chaussures mal adaptées.
♦ Lit trop haut, barrières.
♦ Toilettes trop éloignées, trop petites (fauteuil roulant, déambulateur),
siège trop bas ou trop haut, absence de barres d’appui…
♦ des obstacles physiques rendant l’accès aux toilettes difficile, une absence
d’installation sanitaire convenable ou adaptée, des perturbations affectives ;
♦ la douleur, le stress et l’anxiété ;
♦ un milieu étranger, des problèmes familiaux, professionnels ou financiers.
Rôle de l’aide-soignant
Transmettre à l’infirmière ces manifestations. La prévenir d’urgence en cas d’appari-
tion brutale de ces signes.
Ceux-ci peuvent être les symptômes de certaines pathologies urinaires et digestives
qui seront diagnostiquées par le médecin. L’infirmière exécute les soins sur prescrip-
tion et l’aide-soignant veille aux soins d’hygiène et de confort.
Pour éviter qu’une difficulté passagère ne devienne un problème qui s’inscrit dans la
durée, dans le cadre du rôle propre de l’infirmière et avec sa collaboration, les inter
ventions de l’aide-soignant et sa surveillance porteront sur tous ces points d’ob
servation.
En cas de diarrhée
♦ Garder les selles si des examens sont demandés et pour les montrer en
cas d’anomalies à l’infirmière ou au médecin.
♦ Transmettre les signes d’accompagnement (douleur, nausées,
vomissements).
♦ Prendre la température et la noter.
♦ Transmettre les sensations de soif ou de sécheresse de la bouche.
♦ Donner souvent à boire s’il n’y a pas de vomissements ou de
contre-indications.
♦ Laisser le bassin de lit ou la chaise percée à portée, répondre rapidement
à la sonnette.
♦ Donner les soins d’hygiène appropriés, nettoyer et sécher la région anale
après chaque selle, noter l’irritation de la peau à ce niveau, changer la literie
au besoin.
♦ Si la personne manifeste de l’anxiété, lui laisser l’exprimer, être à son
écoute et lui donner des explications claires et précises sur les soins qu’on lui
fait, proposer un massage de détente.
♦ Expliquer que pendant cet épisode il faut éviter de consommer
les aliments à base de lait et riches en fibres (fruits et légumes verts), le pain
frais et les viandes en sauce, et qu’il faut favoriser le pain rassis ou grillé,
biscottes ou biscuit, le jambon, les œufs, le poulet, la carotte cuite, la banane
bien mûre et les fromages à pâte cuite (gruyère, cantal).
En cas de constipation
♦ Établir une routine d’élimination pour la personne : lui donner le bassin
de lit, ou la mettre sur la chaise percée ou la conduire aux toilettes ou lui
suggérer d’aller aux toilettes à heures fixes, et lui laisser un temps suffisant.
♦ Au moment du repas, conseiller de consommer des légumes verts, des
légumes secs, des aliments à base de son (pain, gâteaux…) qui apportent
des fibres, lui en expliquer l’importance.
♦ Expliquer qu’une bonne mastication a un effet sur la digestion et le
péristaltisme.
♦ Proposer souvent à boire (sauf contre-indication) : au moins 1,5 à 2 litres
par jour.
♦ Proposer des petits moyens qui peuvent aider à déclencher le réflexe de
vouloir aller à la selle : prendre un grand verre d’eau fraîche ou de jus de fruit,
le matin au réveil (sauf contre-indication).
64
Besoin d’éliminer
1.3.1.1. Constipation
Changement dans les habitudes d’élimination, caractérisé par la diminution de la
fréquence des selles et/ou l’émission de selles dures et sèches.
1.3.1.1.1. Pseudo-constipation
Autodiagnostic de constipation et utilisation de laxatifs, de lavements et de sup-
positoires pour assurer une élimination intestinale quotidienne.
1.3.1.1.2. Constipation colique
Émission de selles dures et sèches due à un ralentissement du passage des résidus
alimentaires.
1.3.1.2. Diarrhée
Changement dans les habitudes d’élimination, caractérisé par l’émission fréquente
de selles molles, liquides et non formées.
1.3.1.3. Incontinence fécale
Changement dans les habitudes d’élimination intestinale, caractérisée par l’émission
involontaire des selles.
1.3.2. Altération de l’élimination urinaire
Perturbation dans l’élimination urinaire.
1.3.2.1.1. Incontinence urinaire à l’effort
Écoulement d’urine de moins de 50 millilitres se produisant lorsque la pression
abdominale augmente.
1.3.2.1.2. Incontinence urinaire réflexe
Écoulement involontaire d’urine se produisant à des intervalles relativement pré-
visibles quand la vessie atteint un volume déterminé.
1.3.2.1.3. Incontinence urinaire par réduction du temps d’alerte
Écoulement involontaire d’urine peu après qu’une forte envie d’uriner s’est fait
sentir.
1.3.2.1.4. Incontinence urinaire fonctionnelle
Écoulement involontaire et imprévisible d’urine.
1.3.2.1.5. Incontinence urinaire complète (vraie)
Écoulement continu et imprévisible d’urine.
1.3.2.2. Rétention urinaire
Évacuation incomplète de la vessie.
6.5.4. Incapacité (partielle ou totale) d’utiliser les toilettes
Difficulté à utiliser des toilettes sans aide.
Le diagnostic infirmier posé, l’infirmière, en collaboration avec l’aide-soignant
et l’équipe, mettra en place des objectifs de soins et une planification des ac-
tions pour permettre à la personne de retrouver totalement ou partiellement
l’indépendance de ce besoin.
66
Chapitre 9
Besoin de se mouvoir/
maintenir une bonne posture
Le squelette est la charpente du corps, et avec la participation des muscles, il crée
le mouvement. Le système nerveux coordonne et contrôle l’activité musculaire
et le tonus.
La mobilité permet de maintenir la force musculaire, de favoriser la circulation
sanguine et d’accomplir des activités.
La posture doit permettre un alignement corporel correct et assurer un bon
soutien du squelette sans tension sur les articulations ou les muscles.
En fonction de sa personnalité, l’individu exprime par son corps, son
tempérament, sa tonicité et son énergie.
L’observation aide-soignante 67
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Les besoins physiologiques
68
Besoin de se mouvoir/ maintenir une bonne posture
Comportement verbal
La personne dit qu’elle :
♦ a mal, se plaint de douleur lors de mouvements, au niveau des articulations
(dit qu’elles sont raides), des muscles, des os ;
♦ a peur de tomber, dit que sa tête tourne ;
♦ ne sait pas comment utiliser ses béquilles, son cadre de marche, son
fauteuil roulant ;
♦ ne veut pas participer aux activités physiques : exprime sa fatigue, ses
douleurs, son manque d’intérêt ;
♦ en cas de plâtre ou d’appareil de contention : se plaint de douleur, de
fourmillements, d’engourdissements.
Rôle de l’aide-soignant
Transmettre à l’infirmière ces manifestations. La prévenir d’urgence en cas d’appa-
rition brutale de ces signes (en cas de signes de malaise suite à un premier lever,
recoucher immédiatement le patient). Ceux-ci peuvent être les symptômes de certaines
pathologies de l’appareil locomoteur ou musculaire qui seront diagnostiquées par le
médecin.
L’infirmière exécute des soins sur prescription et l’aide-soignant veille aux soins d’hy-
giène et de confort.
69
Les besoins physiologiques
Pour éviter qu’une difficulté passagère ne devienne un problème qui s’inscrit dans
la durée, dans le cadre du rôle propre de l’infirmière et avec sa collaboration, les
interventions de l’aide-soignant et sa surveillance porteront sur tous ces points d’ob-
servation.
70
Besoin de se mouvoir/ maintenir une bonne posture
71
Les besoins physiologiques
72
Chapitre 10
L’observation aide-soignante 73
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Les besoins physiologiques
Comportement verbal
La personne :
♦ dit qu’elle a mal, au niveau de sa lésion ou lors de mouvements ;
♦ se plaint d’avoir froid pendant les soins ;
74
Besoin d’être propre et protéger ses téguments
Rôle de l’aide-soignant
Transmettre à l’infirmière ces manifestations. La prévenir d’urgence en cas d’appari-
tion brutale de ces signes. Ceux-ci peuvent être les symptômes de certaines patholo-
gies médicales ou du comportement qui seront diagnostiquées par le médecin.
L’infirmière exécute des soins sur prescription et l’aide-soignant veille aux soins
d’hygiène et de confort.
Pour éviter qu’une difficulté passagère ne devienne un problème qui s’inscrit dans
la durée, dans le cadre du propre de l’infirmière et avec sa collaboration, les inter-
ventions de l’aide-soignant et sa surveillance porteront sur tous ces points d’obser-
vation.
75
Les besoins physiologiques
♦ Lui exprimer qu’on l’accepte comme elle est, éviter les comportements
non verbaux (froncements, signes de dégoût…) qui signifieraient un rejet
pour elle.
♦ Assurer une bonne hygiène de la peau : laver à l’eau et au savon, rincer
puis sécher attentivement.
♦ Assurer une bonne hygiène du lit : tirer les draps, éliminer les plis, les
corps étrangers, les miettes…
En cas de désorientation
♦ Évaluer le niveau de confusion pour savoir ce que l’on va demander à la
personne au niveau de sa participation.
♦ Respecter un horaire régulier pour la toilette, pour lui donner un point de
repère.
♦ Pendant les soins, la faire participer en lui demandant par exemple :
« Donnez-moi le savon, le gant, la serviette » et/ou « Lavez-vous le visage,
essuyez-vous le bras ».
♦ Stimuler ses sens en lui demandant de s’exprimer sur la chaleur de l’eau,
l’odeur du savon, la douceur de la serviette, etc.
♦ Selon les capacités de la personne et ses progrès, lui demander d’en faire
chaque fois un peu plus elle-même, la féliciter lors de soins accomplis ou de
progrès.
78
Chapitre 11
Besoin de se vêtir
et de se dévêtir
Le vêtement — tout en protégeant le corps des agressions telles que le chaud,
le froid, l’humidité, etc. — signe l’appartenance de la personne par rapport à son
âge, sa culture, son statut social.
Il est un moyen de communication non verbale, contribue au confort physique
et joue un rôle majeur dans l’état de bien-être psychologique de la personne.
De même, il exprime sa personnalité, son humeur, et permet de protéger sa
pudeur et son intimité sexuelle.
Se vêtir et se dévêtir demande une prise de décision pertinente dans le choix
des vêtements ainsi que coordination, dextérité, équilibre et amplitude des
mouvements pour les adapter sur le corps. Cela exige un apprentissage et
une intégrité des fonctions physiques, psychologiques ou mentales de la
personne.
L’observation aide-soignante 79
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Les besoins physiologiques
Comportement verbal
♦ La personne dit :
- qu’elle n’arrive pas à manipuler ses vêtements,
80
Besoin de se vêtir et de se dévêtir
Rôle de l’aide-soignant
Transmettre à l’infirmière ces manifestations. La prévenir d’urgence en cas d’appa-
rition brutale de ces signes. Ceux-ci peuvent être les symptômes de pathologies
associées qui seront diagnostiquées par le médecin.
Pour éviter qu’une difficulté passagère ne devienne un problème qui s’inscrit dans
la durée, dans le cadre du rôle propre de l’infirmière et avec sa collaboration, les
interventions de l’aide-soignant et sa surveillance porteront sur tous ces points
d’observation.
En cas de confusion
♦ Réorienter la personne dans le temps et lui rappeler qu’il est l’heure de
s’habiller/déshabiller.
♦ Lui parler calmement, distinctement, ne pas la presser.
♦ Lors de l’habillage/déshabillage, lui expliquer au fur et à mesure les gestes
à faire, l’un après l’autre, avec des mots simples et précis, corriger les erreurs
avec patience et gentillesse.
♦ La guider dans le choix de ses vêtements, limiter à deux le nombre de
vêtements qu’on lui donne à choisir.
♦ Disposer les vêtements ou les présenter selon l’ordre dans lequel elle
les mettra, et, lors du déshabillage, faire placer les vêtements dans l’ordre
d’utilisation.
82
Besoin de se vêtir et de se dévêtir
83
Chapitre 12
L’observation aide-soignante 85
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Les besoins physiologiques
Comportement verbal
La personne :
♦ se plaint de difficultés pour s’endormir, de ne pas être reposée, d’avoir
sommeil ;
♦ dit qu’elle a des insomnies ;
♦ exprime sa grande faiblesse, son abattement, son découragement ;
♦ dit qu’elle se sent épuisée, qu’elle n’a plus de force, qu’elle manque d’énergie ;
♦ dit que sa tête lui tourne, qu’elle a des étourdissements ;
♦ dit qu’elle a des difficultés à se libérer de ses soucis, de ses tensions ;
♦ dit qu’elle a peur de l’annonce d’un résultat d’examen, d’un diagnostic,
d’une anesthésie, d’une intervention chirurgicale, de l’ablation d’un organe
et la mutilation qui va suivre ;
86
Besoin de dormir et se reposer
Rôle de l’aide-soignant
Transmettre à l’infirmière ces manifestations. La prévenir d’urgence en cas
d’apparition brutale de ces signes. Ceux-ci peuvent être les symptômes de
pathologies associées qui seront diagnostiquées par le médecin.
Pour éviter qu’une difficulté passagère ne devienne un problème qui s’inscrit dans
la durée, dans le cadre du rôle propre de l’infirmière et avec sa collaboration, les
interventions de l’aide-soignant et sa surveillance porteront sur tous ces points
d’observation.
87
Les besoins physiologiques
88
Besoin de dormir et se reposer
89
Chapitre 13
Besoin de maintenir
la température de son corps
dans les limites de la normale
La température est maintenue constante grâce à un système de thermorégulation.
Elle peut varier physiologiquement, en fonction de l’âge, du sexe, de la température
ambiante, au cours des émotions, d’activités physiques, de la digestion.
L’équilibre thermique est le résultat d’une harmonie entre la chaleur produite
par l’organisme grâce à l’activité cellulaire, l’apport alimentaire et l’activité
musculaire (thermogenèse) et la déperdition de chaleur faite par élimination
(thermolyse).
Pour maintenir cet équilibre, en fonction de ses activités, de l’environnement et du
climat, l’être humain apprend à mettre en place des comportements adaptés.
Pour une température corporelle normale, la peau est rosée et tiède et la
transpiration minime.
L’observation aide-soignante 91
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Les besoins physiologiques
Comportement verbal
La personne :
♦ se plaint de douleurs, de crampes ;
♦ dit qu’elle a chaud ou, au contraire, froid ;
♦ a des paroles lentes, confuses ou incohérentes ;
♦ dit qu’elle ne sait plus où elle est, est désorientée ;
♦ dit qu’elle a envie de dormir, qu’elle ne voit pas bien (vue troublée).
92
Besoin de maintenir la température de son corps
Rôle de l’aide-soignant
Transmettre à l’infirmière ces manifestations. La prévenir d’urgence en cas d’appari-
tion brutale de ces signes. Ceux-ci peuvent être les symptômes de pathologies médi-
cales ou chirurgicales qui seront diagnostiquées par le médecin.
Dans le cadre de son rôle prescrit, l’infirmière exécute des soins précoces et ponc-
tuels et elle intervient dans le cadre de son rôle propre avec la collaboration des
aides-soignants à la mise en place de soins d’hygiène et de confort.
Pour prévenir les complications et éviter qu’une difficulté passagère ne devienne un
problème qui s’inscrit dans la durée, les interventions de l’aide-soignant et la sur-
veillance porteront sur tous ces points d’observation (sauf contre-indications).
En cas d’hyperthermie
♦ Prendre la température selon la prescription (matin et soir ; elle peut être
demandée toutes les 3 heures).
♦ Changer le linge du malade qui transpire ; rafraîchir le corps avec de l’eau
de toilette, sécher au fur et à mesure, frictionner.
♦ Donner à boire pour réhydrater. En cas de contre-indication, proposer un
soin de bouche.
♦ Lubrifier les lèvres.
1.2.2.2. Hypothermie
Réduction de la température corporelle au-dessous des limites de la normale.
1.2.2.3. Hyperthermie
Élévation de la température corporelle au-dessus des limites de la normale.
1.2.2.4. Thermorégulation inefficace
Fluctuations de la température corporelle entre hypothermie et hyperthermie.
Le diagnostic infirmier posé, l’infirmière, en collaboration avec l’aide-soignant
et l’équipe, mettra en place des objectifs de soins et une planification des
actions pour permettre au malade de retrouver totalement ou partiellement
l’indépendance de ce besoin.
95
Chapitre 14
L’observation aide-soignante 97
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Les besoins physiologiques
98
Besoin d’éviter les dangers (sur le plan physique)
Comportement verbal
La personne :
♦ dit qu’elle est fatiguée, qu’elle a du mal à se lever ;
♦ se plaint, crie, pleure ;
♦ dit qu’elle a mal, qu’elle ne supporte plus le bruit, la lumière, son voisin, sa
famille, les visites : tout lui est insupportable ;
♦ dit qu’elle en a assez de souffrir, que cela fait trop longtemps, est
découragée ;
♦ dit qu’elle ne dort pas, a des insomnies.
Observation de l’environnement
♦ Noter l’âge de la personne (très jeune enfant…), sa connaissance des
mesures de sécurité et sa capacité à les prendre en compte (personne
désorientée, confuse, déficience intellectuelle…).
♦ Repérer l’absence de moyens de prévention ou de moyens de sécurité
pouvant entraîner des risques (absence de barrières, objets dangereux ou
lourds placés trop près).
99
Les besoins physiologiques
Rôle de l’aide-soignant
L’aide-soignant, en prenant la personne en charge, doit assurer sa sécurité, et par sa
surveillance doit éviter que celle-ci ne se trouve dans une situation où elle risque de
souffrir ou de se blesser. Il va transmettre à l’infirmière toutes manifestations à risque
et la prévenir d’urgence en cas d’apparition brutale de signes graves.
De même, il va mettre en place, dans les limites de sa fonction, des actions préven
tives pour éviter que la personne ne souffre des effets néfastes dus à l’hospitalisation
ou au placement et des complications dues à la maladie.
Il devra s’assurer, lors de visites, qu’elles ne soient pas trop nombreuses et ne fati-
guent pas le malade.
100
Besoin d’éviter les dangers (sur le plan physique)
101
Les besoins physiologiques
102
Besoin d’éviter les dangers (sur le plan physique)
♦ Lorsqu’un malade doit être à jeun, s’assurer qu’il ait compris l’importance
du jeûne, c’est-à-dire ni manger, ni boire, ni fumer au moins à partir de
6 heures avant l’intervention, voire depuis la veille.
♦ En cas de vomissements : mettre un enfant, un opéré, un comateux en
position latérale de sécurité.
En cas d’oxygénothérapie
♦ Pour prévenir le risque d’explosion, ne pas mettre en contact l’oxygène
avec des corps gras inflammables (type vaseline), ne pas graisser la bouteille
d’oxygène au niveau du manodétendeur.
♦ Ne pas approcher une flamme ou une cigarette de toute source d’oxygène ;
s’assurer que le malade a compris ainsi que son entourage.
103
Les besoins physiologiques
Prévenir la constipation
♦ Une alimentation riche en fibres et en apport d’eau va permettre de lutter
contre la paresse intestinale due à l’immobilisation au lit… (voir chapitre 8,
« Rôle de l’aide-soignant »).
104
Besoin d’éviter les dangers (sur le plan physique)
En prévention
♦ Lavage des mains, port de gants à usage unique pour protéger toute
lésion cutanée du soignant.
♦ Port de gants à usage unique pour toute manipulation de sang et des
sécrétions (urines, selles, vomissements, etc.).
♦ Port de surblouse et masque pour tout risque éventuel de projection de
sang ou de liquides biologiques.
En action
Tout contact avec le sang et les sécrétions du malade et toute manipulation de
matériel souillé doivent amener le soignant :
♦ à jeter dans les sacs « à incinérer » le matériel à usage unique utilisé ;
♦ à décontaminer (mettre en contact avec un désinfectant) le matériel non
jetable avant de le laver et le stériliser ;
♦ à mettre dans les sacs « à décontaminer » le linge souillé par le sang ou
liquides biologiques ;
♦ à nettoyer et désinfecter avec un désinfectant (ex. : eau de Javel) toute
souillure sur la surface de travail ou sur le sol.
105
Les besoins physiologiques
108
Partie III
Les besoins
psychosociaux
Au niveau des besoins psychosociaux, il est plus difficile de déterminer les signes
significatifs et observables (en dehors de comportements déviants ou patholo-
giques manifestes) de la satisfaction du besoin. Ceux-ci, en effet, sont propres à
chaque individu et liés à sa personnalité, à son éducation ainsi qu’à son héritage
culturel dans sa manière d’exprimer ou de ne pas exprimer sa satisfaction.
Toutefois, certains signes vont permettre de repérer une difficulté, ceci d’autant
plus que l’on connaîtra la personne et ses réactions.
110
Chapitre 15
♦ La personne est agitée, ses déplacements sont fréquents, elle bouge sans
arrêt ses jambes, ses pieds, ses bras et/ou ses mains, elle ronge ses ongles,
manifeste de l’impatience et de la nervosité, mordille ses lèvres…
♦ Elle sursaute souvent, est sensible au bruit, se méfie, manifeste de la
défiance, par des regards obliques et fuyants.
♦ Elle a une expression de peur, d’effroi.
♦ Elle a une humeur triste, dépressive avec des crises de larmes fréquentes,
ou au contraire est surexcitée, volubile, rit nerveusement, est bouleversée.
♦ Irritable, en colère, les poings serrés, le visage tendu, l’attitude rigide.
♦ Son comportement est provocateur, agressif, autodestructeur ou
menaçant.
♦ Elle se désintéresse de son hygiène personnelle, a une tenue débraillée.
♦ Elle a tendance à la passivité, à se complaire dans une dépendance
excessive.
♦ Elle diminue ses activités de la vie quotidienne et/ou les accomplit
difficilement.
♦ Elle s’ennuie, a une pensée ralentie, se replie sur elle, a des difficultés à se
concentrer.
♦ Elle refuse de communiquer.
♦ Elle recherche l’attention d’autrui, a un besoin excessif d’être rassurée.
♦ Elle a des troubles du sommeil : insomnie, cauchemars, cris, difficulté à
s’endormir.
♦ Elle a des troubles de l’appétit : manque d’appétit, changement des
habitudes alimentaires, modifications de l’appétit ou du poids.
♦ Elle abuse ouvertement ou en cachette de l’alcool, tabac et/ou médica-
ments.
Comportement verbal
La personne :
♦ s’exprime d’une voix neutre, monotone ou tremblante, chevrotante ou
d’une voix forte, avec augmentation du timbre et du débit de la parole ;
♦ s’exprime avec de longues périodes de silence ; avec un léger bégaiement ;
♦ s’exprime avec colère : a des paroles agressives, tient des propos hostiles
et menaçants, manifeste sa rage ;
♦ a des paroles confuses ou son langage est inapproprié, incompréhensible ;
♦ a des idées pessimistes, dit « qu’elle en a assez de vivre, qu’elle veut mou-
rir » ;
♦ exprime un sentiment de désespoir, un sentiment d’impuissance ;
♦ fait part de ses doutes, de ses échecs, de ses regrets, de son incapacité à
surmonter les difficultés ;
113
Les besoins psychosociaux
114
Besoin d’éviter les dangers (sur le plan psychologique)
Rôle de l’aide-soignant
Transmettre à l’infirmière ces manifestations. La prévenir d’urgence en cas d’appari-
tion brutale de ces signes. Ces symptômes peuvent accompagner certaines patholo-
gies médicales ou mentales, qui seront diagnostiquées et traitées par le médecin et
prises en compte par le psychologue et l’équipe soignante.
Dans le cadre de son rôle prescrit, l’infirmière exécute des soins précoces et ponctuels
et elle intervient dans le cadre de son rôle propre avec la collaboration des aides-
soignants à la mise en place de soins sécurisants d’hygiène et de confort.
Pour prévenir les complications et éviter qu’une difficulté passagère ne devienne un
problème qui s’inscrirait dans la durée, les interventions de l’aide-soignant et la sur-
veillance porteront sur tous ces points d’observation.
115
Les besoins psychosociaux
116
Besoin d’éviter les dangers (sur le plan psychologique)
117
Chapitre 16
Besoin de communiquer
avec ses semblables
La communication est une des principales fonctions humaines. Les organes senso-
riels permettent de capter des stimulations et de les transmettre au système ner-
veux pour les interpréter et donner une réponse. Le langage corporel (expression du
visage, gestes, postures…) révèle les états « d’être » de la personne (émotions, état
affectif…), le langage verbal précise et nuance ce qu’elle veut exprimer.
Par les échanges avec sa famille, son entourage, ses amis, qui peuvent être de
l’ordre du physique, émotionnel, affectif, intellectuel ou artistique, la personne
peut assurer la satisfaction de ce besoin fondamental.
Ces modes d’expression s’apprennent et se développent tout au long de la vie
et selon des critères propres à la culture, l’éducation, les valeurs familiales et la
personnalité.
♦ Au cours des soins, elle recherche l’attention des soignants et leur appro-
bation, ou au contraire s’en désintéresse.
♦ Elle est indifférente aux stimulations touchant un seul côté de son corps
(ne regarde pas ce côté, laisse des aliments dans son assiette de ce côté).
♦ Elle régresse à un stade de développement psychologique antérieur.
Comportement verbal
La personne :
♦ est étrangère et ne connaît pas la langue dominante (par ex. : le français
en France) ;
♦ a des troubles de l’élocution : bégaiement, difficulté à former des mots ou
des phrases ;
♦ a une communication inefficace : langage incohérent, messages obscurs
et incomplets ;
♦ est agressive verbalement : cris, colère ;
♦ est hostile dans la voix ou irritable envers autrui, nerveuse ;
♦ refuse qu’on lui manifeste de l’intérêt ou de la sollicitude ;
♦ a de la difficulté à exprimer ses besoins, ses émotions, refoule ses senti-
ments ;
♦ dit qu’elle a l’impression d’étouffer ;
♦ dit qu’elle se sent mal à l’aise lorsqu’elle est avec d’autres personnes, choisit
de s’isoler ;
♦ ne communique pas avec les personnes qui l’entourent (voisins de table, au
cours de sorties…), ne montre pas d’intérêt ou de sollicitude pour les autres ;
♦ exprime un manque d’affection et d’amour de la part de ses proches ;
♦ exprime un sentiment de culpabilité ;
♦ ressent des inquiétudes concernant sa sexualité (craintes de limitations
futures dans les relations sexuelles, de la perte d’un attrait sexuel, peur d’être
rejetée…) ;
♦ manifeste son anxiété suite à une modification de son image corporelle.
Comportement de l’entourage
♦ La personne est rejetée, jugée par les autres (soignants, autres malades
ou résidents…) comme ayant un comportement inacceptable.
♦ Absence de visites, de soutien de la part de personnes considérées comme
importantes : famille, amis…
l’accident vasculaire cérébral (AVC avec aphasie), les cancers du larynx, la mala-
die de Parkinson, la sclérose en plaques, la paralysie des cordes vocales, la tra-
chéotomie, les traumatismes crâniens, les comas, la dépression, les délires, la
schizophrénie…
Outre les pathologies médicales, chirurgicales ou psychiatriques, l’altération de
ce besoin de communiquer peut être liée à des facteurs biologiques psycholo-
giques, culturels ou sociaux :
♦ des déficits sensoriels (diminution ou atteinte d’un organe des sens) ;
♦ la mise en place de mesures d’isolement suite à une prescription médicale ;
♦ le vieillissement qui entraîne une moindre résistance au stress et une plus
grande difficulté à s’adapter ;
♦ une origine culturelle différente, une barrière linguistique ;
♦ un manque de connaissance des moyens efficaces de communiquer ;
♦ une crise existentielle ou situationnelle, d’origine physique (hospitalisa-
tion, maladie…), psychologique (éloignement, déménagement, déracine-
ment…), sociale (retraie, chômage…), etc. ;
♦ un deuil ou des perturbations dans les relations familiales ou sociales
(rupture, séparations, divorce…) ;
♦ une difficulté d’adaptation à une situation, une dépendance ;
♦ un manque de contrôle de l’anxiété ;
♦ une diminution de l’estime de soi.
Rôle de l’aide-soignant
Transmettre à l’infirmière ces manifestations. La prévenir en cas d’apparition soudaine
de ces signes.
Ceux-ci peuvent être les symptômes de certaines pathologies, ils peuvent aussi
accompagner d’autres pathologies et seront pris en compte par le médecin et/ou la
psychologue.
L’infirmière exécute les soins sur prescription médicale et l’aide-soignant veille aux
soins d’hygiène et de confort.
Pour favoriser une meilleure communication, prévenir des complications, et pour évi-
ter qu’une difficulté passagère ne devienne un problème qui s’inscrirait dans la durée,
dans le cadre du rôle propre de l’infirmière et avec sa collaboration, les interventions
de l’aide-soignant et sa surveillance porteront sur tous ces points d’observation.
124
Chapitre 17
Besoin d’agir
selon ses croyances
et ses valeurs
La dimension spirituelle est inhérente à la nature humaine, c’est un principe de vie,
elle ne se limite pas uniquement aux croyances et aux pratiques religieuses, elle
concerne tous les aspects de l’existence et permet de donner un sens à sa vie.
Le bien-être existentiel fait référence au sens et à l’agrément que l’on trouve à
la vie, le bien-être religieux fait référence à sa relation à Dieu, au sens de la vie
replacée dans une perspective d’éternité.
Des événements imprévus et bouleversants amènent toute personne à réfléchir
sur le sens de son existence, sa relation avec elle-même, avec les autres et avec
Dieu, à se poser des questions et parfois même à prendre une décision qui remet
en question son système de croyances et de valeurs.
Le deuil
Un deuil, une perte (toute transformation physique, psychologique ou sociale
peut être ressentie comme une perte), entraînent une grande souffrance et de
la confusion dans ses sentiments.
1 2 3 4 5
La négation Rage et Le marchandage La dépression L’acceptation
« non, pas colère « pourquoi « oui moi, « oui, moi »
moi » moi ? » mais… »
À l’annonce de ce Elle réagit au Elle accepte la Elle pleure, Son heure est
qui va provoquer fait que ce soit réalité de la pense à ce arrivée, elle est
la perte, la per- à elle que cela perte mais essaie qu’elle a fait ou prête ; ce stade
sonne exprime arrive plutôt qu’à d’échanger quel- pas fait, à ce n’est ni heureux
le choc produit un autre que chose pour qu’elle aurait ni malheureux,
par la prise de gagner du temps aimé faire si ce « il est »
conscience malheur ne lui
était pas arrivé
1 Élisabeth Kübler-Ross, médecin psychiatre d’origine suisse, est la première à avoir décrit le
travail de deuil, après une longue expérience dans l’accompagnement des mourants, dans les
années soixante-dix.
126
Besoin d’agir selon ses croyances et ses valeurs
Comportement verbal
La personne :
♦ dit mal dormir, se dit fatiguée et lasse ;
♦ exprime un sentiment de culpabilité, des remords et des regrets, dit que
sa maladie est une punition, s’excuse tout le temps ;
♦ se pose des questions sur des choix à faire, parle de ses doutes, est an-
goissée devant une décision à prendre ;
♦ s’interroge sur le sens de sa vie, son existence, la signification de sa souf-
france ;
127
Les besoins psychosociaux
Rôle de l’aide-soignant
Transmettre à l’infirmière ces manifestations. La prévenir d’urgence en cas d’appari-
tion brutale de ces signes. Ces symptômes peuvent accompagner certaines patholo-
gies et seront pris en compte par le médecin et/ou la psychologue.
Pour éviter qu’une difficulté passagère ne devienne un problème qui s’inscrit dans
la durée, dans le cadre du rôle propre de l’infirmière et avec sa collaboration, les
interventions de l’aide-soignant et sa surveillance porteront sur tous ces points d’ob-
servation.
128
Besoin d’agir selon ses croyances et ses valeurs
129
Les besoins psychosociaux
130
Chapitre 18
Besoin de s’occuper
en vue de se réaliser
S’occuper en vue de se réaliser est une nécessité pour tout individu. Cela corres-
pond à des activités qui répondent à un idéal, qui lui permettent de satisfaire ses
aspirations ou d’être utile aux autres.
Apprendre à se connaître et à connaître les autres, accéder à son autonomie,
prendre des décisions et en accepter les conséquences ; accéder à l’indépen-
dance dans la satisfaction des besoins, accepter l’aide nécessaire, développer
son potentiel, mobiliser ses énergies, identifier ses motivations, s’investir dans
le présent, se projeter dans l’avenir ; s’impliquer et s’engager dans de nouveaux
rôles et nouvelles responsabilités, se réaliser : tel est le travail incessant de toute
une vie.
Le concept de soi évolue de la naissance à la mort, il est influencé par les rela-
tions interpersonnelles, le milieu socioculturel. Il englobe la façon dont on se
fait une représentation mentale de soi-même, une estime de soi-même : de sa
valeur, de ses capacités, de son pouvoir à aimer et à se faire aimer. Il intègre plu-
sieurs composantes :
♦ l’image corporelle (corps qui change et qui vieillit) est un jugement que
l’on porte sur son propre corps, sur son apparence, sur sa manière de le soi-
gner, de s’habiller, de se coiffer, de marcher, de parler… et la façon dont on
montre son corps aux yeux des autres ;
♦ l’identité personnelle est ce qui fait que la personne est unique et se
distingue des autres (« Je suis Mme, M. ou Mlle X. ») ; elle comprend l’idée
d’autonomie et la façon dont la personne veut gérer sa propre vie. Cette ca-
pacité à se réaliser est unique et propre à chaque individu ;
♦ l’estime de soi se construit dans l’amour et s’organise à partir des qualités
que la personne se prête et de la façon dont les autres la jugent. C’est une
comparaison entre « ce que je crois être » et « ce que je suis ». Il faut appren-
dre à se situer entre les critiques, la désapprobation d’autrui et la considéra-
tion ; certains individus ont plus besoin que d’autres d’être valorisés ;
♦ l’exercice d’un rôle peut être imposé par les groupes sociaux et/ou peut
être choisi et adopté de son plein gré. Il s’exerce en référence à un modèle
social et/ou culturel et familial, avec les obligations et responsabilités que
cela entraîne. En fonction de son âge et de sa croissance, l’individu apprend à
se développer, à se valoriser, à jouer plusieurs rôles selon ses goûts et prend
ainsi conscience de sa valeur et de ses capacités ;
À domicile
♦ Mauvais entretien : accumulation de poussière, de déchets alimentaires,
d’ordures, état de saleté des ustensiles de cuisine, du linge, désordre impor-
tant, température ambiante inadéquate, mauvaises odeurs, etc.
♦ Surmenage des membres de la famille : anxiété, épuisement.
133
Les besoins psychosociaux
Comportement verbal
La personne en institution ou à domicile :
135
Les besoins psychosociaux
136
Besoin de s’occuper en vue de se réaliser
Au niveau de la famille
L’altération de ce besoin peut être liée à :
♦ la gravité de la maladie de la personne soignée : problèmes psychologi-
ques, problèmes cognitifs, confusionnels ;
♦ la longueur de la période de soins, une maladie chronique ;
♦ des problèmes de santé de l’aidant ;
♦ des responsabilités trop lourdes compte tenu de l’âge de l’aidant, une
inexpérience, un isolement, un manque de répit et de loisirs ;
♦ un handicap ;
♦ un retour à domicile (ou un projet de retour à domicile) d’une personne
nécessitant des soins importants, trop complexes ou trop nombreux.
Rôle de l’aide-soignant
Transmettre à l’infirmière ces manifestations. La prévenir d’urgence en cas d’apparition
brutale de ces signes. Ces symptômes peuvent accompagner certaines pathologies et
seront pris en compte par le médecin et/ou le psychologue.
Pour éviter qu’une difficulté passagère ne devienne un problème qui s’inscrirait
dans la durée, dans le cadre du rôle propre de l’infirmière et avec sa collaboration,
les interventions de l’aide-soignant et sa surveillance porteront sur tous ces points
d’observation.
137
Les besoins psychosociaux
Auprès de la personne
Par rapport à son image corporelle
♦ Faire participer la personne le plus possible à ses soins et aux décisions
qui la concernent, discuter avec elle de ses progrès, l’aider à contrôler la si-
tuation.
♦ Inciter la personne à effectuer ses soins personnels et les compléter si
besoin.
♦ Soulager les malaises physiques qui diminuent les réserves d’énergie et
être attentif au confort et à l’installation de la personne.
♦ Souligner l’importance de l’apparence soignée : coiffure, maquillage,
barbe…
♦ Respecter le fait que la personne ne veuille pas voir immédiatement les
modifications corporelles (ne veut pas de miroir, ne veut pas se regarder, ne
veut pas se toucher).
♦ Maîtriser son expression faciale ou son comportement non verbal
(mouvement de répulsion…) auprès d’une personne qui a son apparence
fortement modifiée ; aller la voir souvent et lui montrer qu’elle est digne
d’intérêt.
Auprès de la famille
♦ Accueillir le membre de la famille, lui permettre d’exprimer ses senti-
ments, ses difficultés.
♦ Créer un climat propice à l’épanouissement des relations et à la confiance :
accueil, écoute, maintien de la communication, donner de son temps…
♦ Respecter l’intimité lors des visites (éviter d’entrer dans la chambre trop
fréquemment).
♦ Reconnaître que la situation est difficile pour l’aidant et sa famille, com-
prendre la fatigue, le stress, l’anxiété.
♦ Expliquer qu’il est important (surtout en cas de maladie qui s’inscrit dans la
durée ou dans le cas d’un placement), que la famille poursuive les activités qui
lui permettent de s’épanouir et de garder son énergie, qu’elle prenne du repos.
♦ Ne pas juger un membre de la famille qui ne répond pas aux attentes du
malade, essayer de comprendre les difficultés et les bouleversements induits
par la maladie ou le placement.
♦ Ne pas juger les choix qui sont pris par rapport au malade ou la personne
handicapée ou âgée.
♦ En cas de conflit familial, par rapport aux soins ou au traitement de la per-
sonne soignée, ne pas prendre partie pour un membre ou un autre, renvoyer
les personnes au médecin ou à la surveillante.
♦ Soutenir la personne qui doit faire face elle aussi au processus de deuil : lui
laisser le temps d’exprimer ses sentiments et d’affronter la perte (enfant né avec
une infirmité, séquelles physiques ou psychologiques importantes suite à un ac-
cident, modification de l’image corporelle de la personne, pertes intellectuelles
ou cognitives dues au vieillissement ou à des pathologies dégénératives…).
♦ Soutenir les parents dans l’amorce du processus d’attachement avec le
bébé, proposer de participer aux soins, montrer comment le bébé répond
de façon positive aux stimulations verbales, tactiles, d’amour (il sourit, il se
calme, il se détend…).
139
Les besoins psychosociaux
140
Besoin de s’occuper en vue de se réaliser
141
Chapitre 19
Besoin de se récréer
Se récréer est une nécessité qui permet à toute personne d’obtenir une détente
physique et psychologique. Se distraire, jouer, se délasser, s’amuser permettent
de maintenir un équilibre intellectuel et affectif, de retrouver son énergie, d’en-
tretenir des sentiments positifs et de réduire les effets du stress. Le temps libre et
les loisirs rythment notre temps au même titre que le travail et le repos. La satis-
faction du besoin de se récréer et de se divertir doit apporter détente et plaisir.
Comportement verbal
La personne :
♦ au point de vue physique, dit qu’elle :
- ne peut pas adopter les postures qui lui conviennent à cause de son
immobilisation au lit,
- ne peut pas se servir de ses membres supérieurs et de ses mains (dou-
leur, handicaps, opération, plâtre, etc.),
- a un déficit sensoriel, voit mal, entend mal,
- est fatiguée, exprime son découragement,
- souffre trop, se plaint de douleurs ;
♦ dit qu’elle ne se sent pas d’énergie, « qu’elle se sent toute drôle », qu’elle
ne se reconnaît pas ;
♦ dit qu’elle s’ennuie, qu’elle n’a envie de rien ;
♦ manifeste son impression d’un temps qui passe lentement ;
♦ est hostile et irritable dans ses propos ;
♦ exprime sa difficulté à pratiquer ses activités récréatives, sent sa faiblesse
ou ses manques, a conscience de sa lenteur, a peur de ne pas réussir ;
♦ ne veut faire aucune activité, dit que cela ne l’intéresse pas ;
♦ exprime son anxiété à s’intégrer à un groupe.
Rôle de l’aide-soignant
Transmettre à l’infirmière ces manifestations. La prévenir d’urgence en cas d’apparition
brutale de ces signes. Ces symptômes peuvent accompagner certaines pathologies et
seront pris en compte par le médecin et/ou le psychologue.
Pour éviter qu’une difficulté passagère ne devienne un problème qui s’inscrirait
dans la durée, dans le cadre du rôle propre de l’infirmière et avec sa collaboration,
les interventions de l’aide-soignant et sa surveillance porteront sur tous ces points
d’observation.
145
Les besoins psychosociaux
146
Chapitre 20
Besoin d’apprendre
Apprendre est une nécessité pour l’être humain.
L’acquisition de nouvelles connaissances ou de nouveaux comportements va lui
permettre d’évoluer jusqu’à la fin de sa vie, d’acquérir de nouvelles expériences
pour appréhender le monde afin de satisfaire ses propres besoins.
La mise en jeu de ses fonctions cérébrales, la remise en cause de ses modes de
vie et de ses comportements, la mise à profit de ses expériences de vie, vont
lui permettre de trouver les attitudes les plus judicieuses pour mieux s’adapter
aux changements d’un environnement psychosocial en perpétuelle mutation et
pour se maintenir en bonne santé.
Comportement verbal
La personne :
♦ exprime sa difficulté pour apprendre ;
♦ montre des connaissances erronées ;
♦ exprime son manque de connaissances par rapport à sa maladie, son régime,
son traitement, les soins et les examens qu’on lui fait et qu’on doit lui faire ;
♦ présente une altération de la pensée : incapacité à raisonner, à se concen-
trer, lenteur dans la réponse aux questions ;
♦ présente un déficit de la mémoire : exprime ses oublis (ou il est constaté), ne
sait pas dire si elle a accompli un acte précis (ex. : a fait sa toilette, a déjeuné…),
148
Besoin d’apprendre
ne retient pas les informations, ne sait plus faire des techniques qu’elle a déjà
apprises, oublie les événements qui viennent de se passer (si sa famille est ve-
nue lui rendre visite…) ;
♦ pose sans cesse les mêmes questions sur son bilan ;
♦ présente des épisodes de délires, d’hallucinations ;
♦ exprime son incapacité à faire face à la situation, à trouver des solutions,
dit qu’elle ne se sait pas affronter les événements ;
♦ demande de l’aide ;
♦ ne se tient pas au courant de ses problèmes de santé, dit que « ce qui lui
arrive lui est égal » ;
♦ ne pose pas de questions ;
♦ refuse ou nie un changement dans son état de santé, persiste dans la dé-
négation, minimise les symptômes ;
♦ nie des problèmes évidents aux yeux des autres, donne toujours une ex-
plication ;
♦ dit qu’elle n’accepte pas que les soins ou le traitement entraînent un chan-
gement dans son style de vie ou par rapport à ses croyances, ses valeurs ou
sa culture ;
♦ rejette sur autrui la responsabilité de ses échecs ;
♦ est susceptible et hypersensible au manque d’égards et aux critiques, a
besoin d’être rassurée en permanence ;
♦ n’envisage pas l’avenir ;
♦ ne collabore pas à ses soins, n’éprouve pas le besoin d’être autonome, se
laisse faire ;
♦ se plaint ou s’inquiète de l’attitude de la personne affectivement impor-
tante pour elle, par rapport à son problème de santé.
149
Les besoins psychosociaux
150
Besoin d’apprendre
Rôle de l’aide-soignant
Transmettre à l’infirmière ces manifestations. La prévenir d’urgence en cas d’apparition
brutale de ces signes. Ces symptômes peuvent accompagner certaines pathologies et
seront pris en compte par le médecin et/ou le psychologue.
Pour éviter qu’une difficulté passagère ne devienne un problème qui s’inscrit dans
la durée, dans le cadre du rôle propre de l’infirmière et avec sa collaboration, les
interventions de l’aide-soignant et sa surveillance porteront sur tous ces points
d’observation.
Auprès de la personne
♦ Comprendre ce que la personne sait sur sa maladie, ses soins.
♦ Lui laisser exprimer ses sentiments et émotions par rapport à sa maladie :
pleurs, colère, déni, refus.
♦ Adopter une attitude de non-jugement, se rappeler que ces étapes font
partie du processus normal d’adaptation à la maladie.
♦ Répondre à ses questions et expliquer calmement avec des mots simples
(éviter le jargon médical).
♦ La diriger vers l’infirmière ou le médecin en cas de manque d’informa-
tions en ce qui concerne le diagnostic de sa maladie, son traitement ou des
complications éventuelles.
♦ Lui expliquer les précautions particulières à prendre pour assurer sa sécu-
rité et éviter des complications et s’assurer qu’elle ait bien compris (ex. : lors
du lever, de la marche, positions à prendre, etc.).
♦ Lui expliquer comment utiliser les appareils de mobilisation : canne,
cadre de marche, fauteuil roulant.
♦ En cas de déficit auditif, se placer en face de la personne, parler lente-
ment, faire des gestes explicatifs, ou parler du côté de la meilleure oreille, en
cas d’appareil auditif, vérifier que la personne le porte, l’aider à le mettre au
besoin, ne pas crier.
♦ En cas de déficit visuel, vérifier que la personne porte ses lunettes (ou ses
lentilles), répéter les informations à plusieurs reprises.
♦ Lui permettre d’exprimer ses inquiétudes ou ses difficultés pour appren-
dre de nouvelles pratiques ou de nouveaux gestes, par rapport à ses soins
quotidiens.
151
Les besoins psychosociaux
Auprès de la famille
♦ Aider la famille, impressionnée par les changements de la personne,
qui n’ose pas ou ne sait plus manifester sa présence et son affection. Lui
153
Les besoins psychosociaux
154
Besoin d’apprendre
155
Bibliographie
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Démarche de soins par besoins. Paris : Maloine ; 1989.
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soins. Brive : Papyrus ; 1987.
157
Index
A Colère 113, 116, 121, 127, 130, 133,
Accès aux toilettes 63 138, 151, 152
Accidents 97, 100 Collaboration 7, 12, 13, 30, 34
Accueil 153 Communication 32, 34, 119, 121, 136,
Actions 34 139
Communiquer 113, 119, 123
Agitation 46, 60
Compétence 40
Agressivité 127, 136, 150
de l’infirmière 11
Alimentation 12, 15, 51
Comportement 12, 19, 20, 30, 44, 52,
Altération de la pensée 152 61, 77, 113, 127, 132, 135, 147
Analyse de la situation 9 agressif 133
Angoisse 47, 88, 112, 114, 116 agressif et/ou violent 116
Ankyloses 70, 103 anxieux ou agité 116
Anxiété 48, 52, 53, 62, 86, 87, 99, 111, Concepts 3
114, 120, 122, 127, 133, 135, 136, de soi 131
139, 144, 149, 150, 152
Confort 76, 88, 89, 102, 154
Aphasie 17, 120, 124
Confusion 46, 82, 152
Appareillages 18
Constipation 52, 64, 104, 106
Apprendre 19, 147
Contamination 104
Atteinte sensorielle 123 Crise d’angoisse 116
Attitudes vicieuses 71, 103 Croyances 18, 125, 138, 149
Autonomie 4, 6, 16, 34, 76, 134, 136, Culture 54, 56, 119, 122, 149
152
D
B Déficit
Bébé 65, 139, 154 auditif 124, 151
Besoins 3, 4, 9, 18, 20, 30, 71 sensoriel 122, 144
14 besoins 6, 15, 16, 21 visuel 124, 151
Bouche sèche 107 Déglutition 51, 55, 101, 102
Brûlures 101 Démarche 112
de soins 3, 7–9, 13, 21, 23
C qualité 41
Cas concret 23 Dépendance 4, 5, 37, 54
Changements 7, 35, 87, 124, 136, 138, Dépression 116, 130, 138, 150
149, 153 Désorientation 77, 82, 120
de position 77, 102 temporo-spatiale 124
Chute(s) 82, 100, 152 Deuil 116, 122, 129, 136, 139
Cible(s) 31, 33, 36, 40 Diagnostics infirmiers 3, 7, 10, 44
Diagramme 40 culturelles 54
de soins 32, 37, 38 d’élimination 65
Diarrhée 52, 64, 106 d’hygiène 76
Difficultés 6, 9, 44, 53, 60, 80 de sommeil 120
problèmes 27 de vie 9, 15
Diminution de la mobilité 48 vestimentaires 81
Diurèse 46, 59, 63 Humeur 79, 113, 127, 152
Données 34, 36 et comportement 17
Dossier de soins 15 Hydratation 15, 51
Douleur 47, 48, 51, 53, 60, 63, 69, 70, Hygiène 12
75, 81, 88, 89, 92, 98, 99, 106, 129, alimentaire 78
144, 145 de la peau et du lit 78
Dyspnée 46, 68, 107, 120, 145 personnelle 76, 113
E
Effleurages 77 I
Élimination 12 Identité personnelle 131
des selles 15 Image corporelle 76, 121, 131, 134,
138, 139
urinaire 15
de soi 133
Empoisonnements 101
Immobilisation 77
Encombrement bronchique 104
Incontinence 82, 106
Enfant 89, 101, 103, 135, 148
urinaire et/ou fécale 65
Équipe 16, 30, 40, 129, 153
Incontinent 76, 88
Escarres 70, 77, 88, 103
Indépendance 5
Estime de soi 122, 131, 135
Infections 104
Évaluation 40
Informations 16, 29, 31, 34, 53, 62,
Évaluer 12, 30
123, 138, 139, 151
F Insomnie 107
Famille 76, 82, 106, 119, 123, 130, Interdits religieux 54
133, 137, 139, 146, 150, 153 Intimité 61, 63, 76, 79, 82, 129, 135,
Fatigue 47, 53, 55, 69, 70, 75, 88, 99, 139
139, 145
Fausses routes 101 J
Fugues 102 Jeune enfant 101
G
Grilles K
d’évaluation 4 Kübler-Ross 126
d’observation 4
L
H Lavage des mains 104, 105
Habitudes 88 Lutter contre le chaud 93
alimentaires 52, 54, 56, 113, 120 contre le froid 94
160
Index
Temps U
laisser le 55, 76, 82, 83, 139 Urines 52, 59–61, 63, 104
prendre le 139
Théories 3 V
Thromboemboliques (troubles) 104 Valeurs 119, 125, 149
Toilette 12, 74, 76 Validation 37, 40
Toux 46, 51 Valider
Traçabilité 37, 40 la cible 34
Traditions culturelles 129 les soins 41
Transmettre 12 Vécu de la maladie 134, 138
Transmissions 15, 21, 44 Vêtements 61, 71, 79, 80, 94
ciblées 11, 35, 37, 40 Vieillissement 75, 122
écrites 30 Vomissements 55, 60, 92,
orales 30 101, 103
162