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Semaine 4 - Oscillateur harmonique à une dimension amortie par frottement fluide

- Équation différentielle d'un oscillateur amorti par frottement visqueux


- Interprétation des solutions de l'équation différentielle
- Bilan énergétique de l'oscillateur amorti et décrément logarithmique

4. Oscillateur harmonique amorti par frottement fluide


4.1. Equation du mouvement

Lorsque l’oscillateur harmonique à un degré de liberté subit des forces de frottement de type fluide, c’est-à-dire
proportionnelle à la vitesse du mouvement, l’équation du mouvement autour de la position d’équilibre stable
𝑥 = 0, projetée sur l’axe (𝑂, 𝑥) en utilisant le PFD s’écrit :

𝑚𝑥̈ = −𝐾𝑥 − ℎ𝑥̇

On pose :
2𝛼 = : facteur d’amortissement de l’oscillateur amorti

𝜔 = : pulsation propre ou pulsation de l’oscillateur amorti.

La constante de temps qui donne une idée sur la déperdition de l’énergie de l’oscillateur, le temps de relaxation est
l’inverse du facteur d’amortissement :
ℎ 1
= 2𝛼 =
𝑚 𝜏
Du temps de relaxation 𝜏 et de la pulsation propre 𝜔 , on définit le facteur de qualité :

𝑄=𝜔 𝜏

On peut donc écrire :


ℎ 1 𝜔
2𝛼 = = =
𝑚 𝜏 𝑄
Ainsi l’équation du mouvement peut s’écrire :
1 𝜔
𝑥̈ + 2𝛼𝑥̇ + 𝜔 𝑥 = 0 ou 𝑥̈ + 𝑥̇ + 𝜔 𝑥 = 0 ou encore 𝑥̈ + 𝑥̇ + 𝜔 𝑥 = 0
𝜏 𝑄
La solution de cette équation différentielle est une combinaison linéaire de deux solutions de la forme 𝑒 ,
linéairement indépendante. L’équation caractéristique s’écrit donc :
𝑟 + 2𝛼𝑟 + 𝜔 = 0
dont le discriminant réduit est :
Δ =𝛼 −𝜔

Suivant le signe du discriminant, trois cas peuvent être observés.

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4.1.1. Régime apériodique

Pour Δ′ > 0 ⇒ 𝛼 > 0 𝑄 < , les racines de l’équation caractéristique sont réelles et négatives :

𝑟 = −𝛼 − 𝜔′ et 𝑟 = −𝛼 + 𝜔′ avec 𝜔′ = 𝛼 − 𝜔

La solution générale de l’équation du mouvement est :

𝑥(𝑡) = 𝐴 𝑒 +𝐴 𝑒

où 𝐴 et 𝐴 sont des constantes d’intégration dépendant des conditions initiales.


L’amortissement est fort et le retour à l’équilibre se fait asymptotiquement pour un temps fini, sans que jamais le
mobile ne passe par la position d’équilibre : il n’y a pas d’oscillation.

4.1.2. Régime critique

Pour Δ = 0 ⇒ 𝛼 = 𝜔 𝑄= , l’équation caractéristique admet une racine double :

𝑟 = −𝛼 = −𝜔

Les solutions particulières linéairement indépendantes sont 𝑒 . D’où :

𝑥(𝑡) = (𝐴 𝑡 + 𝐴 )𝑒

où 𝐴 et 𝐴 dépendent des conditions initiales.


L’amortissement est qualifié de critique et le retour à l’équilibre se fait sans oscillation. L’allure de la courbe est la
même que dans le cas précédent mais le retour à l’état d’équilibre se fait beaucoup plus rapidement.

Figure 2.11

4.1.3. Régime pseudo périodique

Pour Δ′ < 0 ⇒ 𝛼 < 𝜔 𝑄> , l’équation caractéristique admet deux racines complexes :

𝑟 = −𝛼 − 𝑗𝜔 𝑒𝑡 𝑟 = −𝛼 + 𝑗𝜔 avec 𝜔 = 𝜔 − 𝛼

La solution générale de l’équation différentielle est une combinaison linéaire des solutions particulières :

𝑥(𝑡) = 𝐴 𝑒 +𝐴 𝑒 =𝑒 𝐴 𝑒 +𝐴 𝑒

où 𝐴 et 𝐴 sont des constantes complexes dépendant des conditions initiales. Elle peut s’écrire encore de la
façon suivante :

𝑥(𝑡) = 𝑒 [𝐴 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡) + 𝐵 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡)] = 𝐶𝑒 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑)

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où 𝐴, 𝐵,𝐶 et 𝜑 dépendent des conditions initiales.
La dernière expression de la solution générale montre deux enveloppes exponentielles :

±𝐶𝑒

pour la courbe de 𝑥(𝑡). Les extrema de 𝑥(𝑡) ne correspondent pas avec le point de contact avec les enveloppes.
L’amortissement est qualifié de faible et quand le temps s’écoule, 𝑥(𝑡) tend vers 0 en oscillant. A cause des
frottements, le mouvement oscillatoire n’est pas périodique. En effet, la pseudo période :
2𝜋 𝑇 𝑇
𝑇= = =
𝜔 𝛼
1− 𝜔 1
1 − 2𝑄

car 𝑇 augmente avec les frottements. Graphiquement, la pseudo-période est le temps entre deux extrema
successifs de même nature.

Figure 2.12

5. Etude énergétique de l’oscillateur harmonique amorti


5.1. Puissance des forces de frottement

L’équation différentielle de l’oscillateur harmonique amorti étant :


𝑑
𝑚 (𝑥̇ ) + ℎ𝑥̇ + 𝐾𝑥 = 0
𝑑𝑡
multiplier par 𝑥̇ , il vient :
𝑑 1 1 𝑑𝐸
𝑚𝑥̇ + 𝐾𝑥 = −ℎ𝑥̇ soit encore = −ℎ𝑥̇ = 𝑓⃗ 𝑥⃗̇ < 0
𝑑𝑡 2 2 𝑑𝑡
L’énergie mécanique n’est plus une constante car sa dérivée par rapport au temps est égale à la puissance des
forces de frottement.

5.2. Puissance des forces de frottement

Le rapport de deux élongations consécutives est :

𝑥(𝑡 + 𝑇) 𝑒 ( )
= =𝑒 =𝑒
𝑥(𝑡) 𝑒

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Où :

𝛿 = 𝛼𝑇 = est une constante caractéristique de l’oscillateur amorti appelé décrément logarithmique. Son
expression en régime pseudo-périodique est :

𝑥(𝑡) 2𝜋𝛼 𝜋
𝛿 = 𝑙𝑛 = 𝛼𝑇 = =
𝑥(𝑡 + 𝑇) 𝜔 −𝛼 1
𝑄 − 2

Déterminé expérimentalement, il permet de remonter au facteur de qualité 𝑄.


Entre deux extrema consécutifs 𝑥(𝑡 ) et (𝑡 + 𝑇), la vitesse est nulle et l’énergie mécanique décroît en passant
de 𝐸 à 𝐸 + ∆𝐸 avec : 𝐸 = 𝑘𝑥 (𝑡 ) et

1 1 1 𝑥(𝑡 + 𝑇)
𝐸 + ∆𝐸 = 𝑘𝑥 (𝑡 + 𝑇) = 𝑘𝑥 (𝑡 + 𝑇) = 𝑘𝑥 (𝑡 ) =𝐸 𝑒 ⇒
2 2 2 𝑥(𝑡 )

∆𝐸
= 𝑒 −1 <0
𝐸

Pour de faibles amortissements :


𝜋
(𝛿 ≪ 1) ou 𝑄 ≫ 1 ⟹ 𝛿 =
𝑄
Puisque :
∆𝐸 2𝜋 𝑇
𝑇≈𝑇 ⟹ = −2𝛼 = − =− ⇒
𝐸 𝑄 𝜏

le facteur de qualité et le temps de relaxation, énergétiquement sont définies comme :


𝐸 𝐸
𝑄 = −2𝜋 et 𝜏 = −𝑇
∆𝐸 ∆𝐸

Quelques chiffres :

o Terre, lors d’un tremblement de terre 𝑄 ≈ 10

o Atome excité 𝑄 ≈ 10

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