Vous êtes sur la page 1sur 16

SAVOIR ET COMPRENDRE

© AFM / L. Audinet

© AFM / L. Audinet
© Shutterstock

REPÈRES

Fonction
digestive
et maladies
neuromusculaires
AVRIL 2010

Dans les maladies neuromusculaires, la fonction digestive peut être perturbée


par l’atteinte des muscles lisses et striés du tube digestif. Les troubles peuvent
concerner l’ingestion des aliments, leur mastication, leur déglutition, leur
progression dans le tube digestif au cours de la digestion (transit) et l’élimination
des selles. La difficulté à s’alimenter est une conséquence fréquente de l’atteinte
digestive. En partie liée aux troubles de la déglutition, elle peut conduire
à une dénutrition progressive. D’autres difficultés, non spécifiques des maladies
neuromusculaires (reflux gastro-œsophagien, constipation chronique…), peuvent
s’accentuer du fait de l’atteinte des autres fonctions (mobilité, respiration…).
Repérer les dysfonctionnements du système digestif et mettre en œuvre
une prise en charge ciblée (mesures diététiques, orthophonie, appareillage,
installation, traitements médicamenteux…) à partir d’un suivi régulier en
consultation neuromusculaire, contribuent à réduire les conséquences de
l’atteinte digestive et à gagner en qualité de vie.
SAVOIR ET COMPRENDRE REPÈRES

Le système digestif
Le système digestif est constitué du tube digestif et de ses organes annexes. Le tube digestif est un tube
qui parcourt presque tout l’organisme. Il est constitué de 7 compartiments :
la bouche, le pharynx, l’œsophage, l’estomac, l’intestin grêle, le gros intestin et l’anus.
Les organes annexes du tube digestif sont les dents, la langue, les glandes salivaires,
le foie, la vésicule biliaire, le pancréas.
Le système digestif assure le transport des aliments et leur digestion en
éléments plus petits, les nutriments. Ces nutriments assimilables par
l’organisme, ainsi que l’eau et les ions (calcium, sodium…) aussi
appelés électrolytes, sont absorbés dans le sang grâce à la paroi
du tube digestif et acheminés aux cellules de tout l’organisme.
Les résidus non digestibles sont éliminés. 3
1 2
4 3
Bouche, langue 1 , dents 2 , a
glandes salivaires 3 Trachée
Ingestion, mastication, amorçage de la digestion
chimique.
La mastication, à laquelle contribuent les dents et la langue
(grâce à ses muscles) mélange les aliments à la salive produite 5
par les glandes salivaires : le mélange obtenu est appelé “bol
alimentaire”.
Diaphragme

Pharynx 4
Déglutition et propulsion des aliments dans l’œsophage.
Les puissants muscles constricteurs du pharynx contribuent à 8 b
faire passer les aliments de la bouche vers l’œsophage. 6
9
c
g
Œsophage 5 7
Transport du bol alimentaire jusqu’à l’estomac.
Long de 25 cm environ, l’œsophage traverse le thorax dans
l’espace entre les 2 poumons, puis pénètre dans l’abdomen 11 10
en passant à travers le diaphragme et débouche dans
d
l’estomac. Il est fermé en haut par le sphincter supérieur de
l’œsophage a et au niveau de l’estomac par le sphincter e
inférieur de l’œsophage b .
12

f 13

Sommaire
Le système digestif ...................................... 2 Prise en charge des troubles
gastro-œsophagiens .................................. 11
Les clés de la digestion ............................... 4
L’atteinte digestive dans Prise en charge des troubles
les maladies neuromusculaires ................... 7 du transit intestinal .................................... 12

Prise en charge des troubles En résumé, l’atteinte digestive


buccaux et de déglutition ............................ 9 et sa prise en charge ................................. 14

2
Fonction digestive et maladies neuromusculaires

Estomac 6
Transformation des aliments en “bouillie” digérable.
Vide, il a la taille d’une petite bouteille d’eau d’1/2 litre ;
plein, il peut contenir 4 litres de nourriture. Les mouvements
musculaires de l’estomac agitent les aliments qu’il contient.
Cela facilite leur désagrégation chimique par l’action Pancréas 7
combinée de l’acide chlorhydrique et de la pepsine, une Fabrication et délivrance dans le duodénum des
enzyme digestive. enzymes digestives.
Les sucs pancréatiques contiennent des enzymes qui
digèrent les protéines, lipides, glucides... et des composés
alcalins qui neutralisent l’acidité du contenu de l’estomac.
Autre fonction : fabriquer des hormones qui agissent sur
Foie 8 le métabolisme des sucres (insuline et glucagon) et régulent
Fabrication de la bile. leur quantité dans le sang.
De 0,5 à 1 litre de bile est produit par jour : la bile est
composée d’eau et de sels biliaires qui émulsionnent les
graisses en fines gouttelettes pour faciliter leur digestion.
Vésicule biliaire 9
Autres fonctions : transformer et stocker les nutriments,
Stockage de la bile fabriquée dans le foie.
épurer l’organisme des molécules toxiques.
Elle est déversée dans le duodénum 1/2 heure environ après
un repas.

Intestin grêle 10
Digestion des aliments, absorption des nutriments Gros intestin (colon) 11
vers le sang. Absorption de l’eau, des ions et des vitamines,
L’intestin grêle est divisé en 3 parties : le duodénum fermentation des glucides non digestibles (cellulose...) grâce
juste après l’estomac, puis le jéjunum et enfin l’iléon qui à sa flore bactérienne, compactage des déchets pour qu’ils
débouche sur le gros intestin. Déplié, il mesure environ 6,5 transitent vers le rectum.
mètres de long chez l’adulte mais le tonus de ses muscles Autre fonction : les bactéries qu’il abrite produisent des
lisses le compacte de moitié. vitamines (K, B...) qui sont réabsorbées dans le sang.
- Le duodénum sécrète des enzymes digestives et en reçoit
du pancréas. La bile favorise la digestion des lipides. La
majeure partie de la digestion y a lieu. Rectum 12 , anus 13
- À mesure que la digestion s’effectue, les nutriments Évacuation des matières fécales (les selles).
produits sont absorbés par les cellules de la paroi intestinale Le rectum est une sorte de réservoir situé entre la fin du
et passent dans le sang, tout comme des ions (électrolytes), gros intestin et l’anus. Normalement vide, son remplissage
tels que le sodium, le potassium, le fer, le calcium… et l’eau se signale par le besoin d’aller à la selle.
produite par les sécrétions du tube digestif. Le sphincter anal se desserre de manière volontaire pour
Autre fonction : contribuer aux défenses immunitaires. l’émission des selles. Celle-ci est aidée par la contraction
La muqueuse intestinale fabrique des cellules immunitaires des muscles de l’abdomen et du diaphragme qui augmente
(lymphocytes T) et une enzyme anti-bactérienne, le lysozyme. la pression abdominale et facilite la poussée.

Sphincters
Contrôle du passage de matières d’un compartiment à l’autre en empêchant leur remontée.
Les muscles de ces zones du tube digestif sont plus toniques qu’ailleurs et resserrent localement le tube digestif. Principaux
sphincters : a et b sphincters supérieur et inférieur de l’œsophage, c sphincter pylorique (jonction entre l’estomac et le
duodénum), d sphincter iléo-cæcal (jonction entre le dernier segment de l’intestin grêle, l’iléon, et le début du gros intestin,
le cæcum), e sphincter entre le colon et le rectum, f sphincter anal entourant l’anus. g Le sphincter de l’ampoule
hépato-pancréatique contrôle le passage entre les glandes digestives (vésicule biliaire et pancréas) et le tube digestif.

3
SAVOIR ET COMPRENDRE REPÈRES

Les clés la gorge, le voile du palais s’élève,


l’épiglotte s’abaisse recouvrant l’en-
trée du larynx (aliments, salive… ne
de la digestion peuvent pas y pénétrer) ;
• enfin, les muscles constricteurs
La digestion comprend le transport des aliments le long du tube digestif du pharynx se resserrent progressi-
ainsi que des actions mécaniques (broyage, déchiquetage, malaxage…) vement pour propulser les aliments
et chimiques (digestion acide et enzymatique…). Ces dernières permet- dans l’œsophage, tandis que le
tent de transformer les aliments en éléments nutritifs (nutriments) assi-
sphincter supérieur de l’œsophage
milables qui seront absorbés dans le sang, avant-dernière étape de la
digestion. Les muscles du tube digestif et les cellules de sa muqueuse s’ouvre (ses muscles lisses se relâ-
jouent un rôle essentiel dans le processus digestif. chent) pour laisser passer le bol
alimentaire qui descend alors dans
Mâcher les aliments, c’est déjà La déglutition : avaler sans l’œsophage.
les digérer fausse route
La digestion mécanique :
Chaque bouchée alimentaire ingé- Lorsque l’on avale (on dit aussi
broyer, agiter, mélanger…
rée dans la bouche est mastiquée déglutir), les aliments vont vers
les aliments
et broyée grâce aux dents et à la l’œsophage sans pénétrer dans la
langue. Pendant la mastication, les trachée (auquel cas, il s’agit d’une Ces actions mécaniques préparent
muscles masticateurs de la face et fausse route). La trachée est pro- la nourriture au travail des enzymes
les muscles de la langue sont très tégée pendant la déglutition, qui se digestives.
sollicités. Les mouvements de la déroule en 4 étapes : • Bouche : la mastication et les
langue replacent inlassablement les • la langue place le bol alimentaire mouvements de la langue permet-
aliments dans la bouche : ils sont à l’arrière de la bouche, en haut du tent de fragmenter la nourriture et de
mélangés avec la salive qui contient pharynx ; la mélanger à la salive.
une enzyme, l’amylase salivaire : • le larynx remonte (on peut le sentir • Estomac : le pétrissage de la
elle effectue une première diges- en plaçant ses doigts sur le gros car- nourriture dans l’estomac par les
tion chimique des sucres. La bou- tilage à l’avant du cou, “la pomme contractions des muscles lisses de
chée mastiquée s’appelle le “bol d’Adam”, pendant qu’on avale) ; sa paroi augmente son contact avec
alimentaire”. • la langue recule vers l’arrière de les sucs gastriques très acides.
• Intestin grêle : les contractions
POUR INFO

des muscles lisses de la paroi de


l’intestin grêle malaxent la nourriture
avec les sucs digestifs intestinaux,
Carrefour aéro-digestif biliaires et pancréatiques pour opti-
miser leur digestion.
Langue Ces mouvements lents et efficaces
augmentent aussi le contact des
Épiglotte nutriments avec la paroi intestinale
Pharynx favorisant leur absorption dans le
sang. Les mouvements des muscles
Aliments Larynx
lisses (péristaltisme) font progresser
Trachée le contenu de l’intestin grêle vers le
Œsophage
gros intestin.

Œsophage et trachée sont bien séparés. Le pharynx (l’arrière-gorge) est l’espace


de communication entre la bouche et l’œsophage. Le larynx (la gorge) est l’espace La digestion chimique : couper
qui surplombe la trachée conduisant aux poumons. Le mécanisme de la déglutition les aliments en nutriments
protège la trachée pour éviter les fausses routes.
Des enzymes digestives coupent

4
Fonction digestive et maladies neuromusculaires

POUR INFO
Couche musculaire Couche musculaire Le tube digestif est structuré pour digérer
lisse longitudinale lisse circulaire Musculeuse
M des milliers de repas
La couche externe (séreuse) est une sorte d’enveloppe qui protège et isole
Sous muqueuse
le tube digestif du reste de l’organisme. Elle forme le péritoine.
La sous-muqueuse rend le tube digestif plus souple. Elle est traversée par
Muqueuse
les vaisseaux sanguins qui irriguent le tube digestif.
Lumière du La tunique musculaire (musculeuse) est responsable des mouvements du
tube digestif tube digestif et de sa tonicité. Elle est constituée de muscles lisses disposés
Séreuse
en 2 couches, l’une circulaire, l’autre longitudinale, dont les contractions font
progresser les aliments le long du tube digestif (transit). C’est le péristaltisme.
Œsophage
Les contractions des fibres lisses longitudinales qui entourent le tube digestif
Contraction des fibres Bol alimentaire
musculaires longitudinales raccourcissent l’organe, tandis que celles des fibres musculaires lisses circu-
laires le resserrent. Le schéma ci-contre illustre le péristaltisme œsophagien.
Contraction des fibres
musculaires circulaires La muqueuse est la couche la plus interne du tube digestif. Ses cellules,
différentes d’un compartiment digestif à l’autre, assurent chacune une phase
spécifique de la digestion. À titre d’exemples :
Estomac • dans l’estomac, une grande partie des cellules fabrique des sucs digestifs
très acides qui désagrègent la nourriture et digèrent les protéines. D’autres
cellules produisent un mucus épais qui protège les parois de l’estomac contre l’acidité ;
• dans l’intestin grêle, la muqueuse est faite de très nombreux replis (villosités) recouverts de cellules, elles aussi pourvues de replis
(microvillosités). Leur rôle est d’absorber les nutriments produits lors de la digestion. Si on dépliait tous ces replis, la muqueuse intestinale
ressemblerait à une serviette éponge de 200 m2 ! D’autres cellules de cette muqueuse fabriquent 1 à 2 litres par jour de suc intestinal
(mélange de mucus et d’eau) qui facilite l’absorption des nutriments.

les liaisons chimiques des glucides aliments sont méconnaissables. éléments restants non assimilables :
(sucres), des protéines et des lipides • Intestin grêle : le chyme transite par exemple, les bactéries de la flore
(graisses)... en petits éléments progressivement vers le début de intestinale transforment les glucides
nutritifs, les nutriments : glucose, l’intestin grêle (le duodénum), où non digestibles pour les éliminer. De
fructose, acides aminés, acides trois types de substances continuent l’eau y est encore réabsorbée.
gras, ions (sodium, calcium, potas- la digestion :
sium, fer…). - les sucs pancréatiques venant L’absorption des nutriments,
• Bouche : l’amylase salivaire pro- du pancréas neutralisent l’acidité
des ions et de l’eau dans le sang
duite par les glandes salivaires s’at- du contenu de l’estomac et four-
taque à l’amidon, grosse molécule nissent des enzymes qui digèrent Cette étape fournit à l’organisme
de sucre présente dans de nom- glucides, lipides, protéines, acides les nutriments dont il a besoin : ces
breux aliments. nucléiques… nutriments traversent la muqueuse
• Estomac : les sucs gastriques, - les sels biliaires contenus dans intestinale vers les vaisseaux san-
mélange d‘acide chlorhydrique pur la bile facilitent la digestion des guins pour être acheminés par le
et d‘enzymes digestives (la pep- graisses en les émulsionnant en sang à tout l’organisme.
sine), sont produits par les glandes fines gouttelettes ; • Principalement dans l’intestin
gastriques de la muqueuse de - les enzymes des cellules de la grêle, l’absorption se fait au fur et
l’estomac. Baignés dans un milieu muqueuse de l’intestin digèrent les à mesure de la digestion. Les cel-
corrosif, agités par les mouvements glucides et les protéines. lules absorbantes qui tapissent
mécaniques des muscles de l’esto- • Gros intestin (colon) : hormis la muqueuse de l’intestin sont en
mac, les aliments sont désagrégés la digestion des nutriments rési- contact avec les nutriments qui
(les bactéries sont tuées au pas- duels par les bactéries intestinales, y pénètrent dès qu’ils sont pro-
sage) et la pepsine coupe les pro- le gros intestin ne participe pas à duits, pour rejoindre les vaisseaux
téines. Le mélange obtenu est une rendre les aliments assimilables. En sanguins.
sorte de bouillie, le “chyme”, où les revanche, il finit de dégrader des Certains ont besoin de transporteurs

5
SAVOIR ET COMPRENDRE REPÈRES

pour traverser la membrane des cel- Un bon transit, c’est bon digestion et l’absorption intestinales
lules. Par exemple, les sels biliaires pour la digestion commencent.
se lient aux lipides (notamment le Au fur et à mesure, les déchets sont
cholestérol). Une grande quantité On a tendance à associer le mot acheminés de l’intestin grêle vers
d’eau (plusieurs litres par jour) et les transit à intestin. Or, le transit le gros intestin, à travers le sphinc-
ions qu’elle transporte (calcium, fer, regroupe tous les mouvements de ter qui les sépare. Les matières qui
potassium, sodium…) sont aussi matières dans l’ensemble du tube parviennent au gros intestin (colon)
réabsorbés vers le sang. digestif, mouvements qui ne s’inter- y restent entre 12 et 24 heures.
• Dans le gros intestin, se produit rompent que rarement. Leur évacuation est déclenchée de
une importante absorption de l’eau Manger remplit l’estomac et stimule manière réflexe par les repas après
provenant des résidus non digé- de manière réflexe la motricité du lesquels on a souvent besoin d’aller
rables. Il existe aussi une absorption tube digestif. aux toilettes. Les contractions des
des vitamines (K, B…) fabriquées L’estomac commence à se vider muscles lisses du colon déplacent
par la flore bactérienne intestinale vers l’intestin, par saccades, son contenu et transportent les
du gros intestin ainsi que celle de quelques minutes après un repas déchets vers le rectum. Le remplis-
certains ions (sodium, potassium). et en moins de 4 heures (plus un sage du rectum déclenche le besoin
repas est riche, plus c’est long). d’aller à la selle.
Manger... éliminer Lorsqu’il est suffisamment rem- Tous les compartiments sont donc
pli, l’intestin grêle envoie des liés : si l’un des compartiments ne
Au fur et à mesure que les nutri- signaux à l’estomac pour que s’évacue pas normalement, c’est
ments sont absorbés, les déchets sa vidange se ralentisse : la toute la digestion qui est perturbée.
produits sont compactés et légère-
POUR INFO

ment déshydratés. Ils sont poussés La fonction digestive a besoin de muscles


vers le gros intestin par la contrac-
• Les muscles lisses
tion des muscles lisses et transpor-
Les contractions des muscles lisses du tube digestif font progresser son contenu par un
tés jusqu’au bout de ce dernier, pour
mécanisme appelé péristaltisme. Au fur et à mesure de sa progression, le contenu alimen-
atteindre le rectum.
taire est digéré. Les contractions produisent aussi des mouvements doux du tube digestif
Lorsque le rectum se remplit, il se
qui mélangent les aliments avec les enzymes digestives : la digestion est optimisée. Enfin,
distend, ce qui déclenche le réflexe
elles favorisent le contact des nutriments avec la muqueuse intestinale pour qu’ils soient
d’évacuation des selles. Volontai-
mieux absorbés.
rement, nous relâchons le muscle
La contraction des muscles lisses du tube digestif ne dépend pas de notre volonté (com-
externe de l’anus pour évacuer les
mande involontaire) : elle se déclenche lorsqu’il est distendu par la nourriture ou les matières
selles tandis que les muscles du
(estomac, intestin, rectum…) ou lorsque certaines hormones sont produites.
rectum se contractent, tout comme
• Les muscles striés localisés
ceux de la paroi abdominale. Le
Par endroits, le tube digestif possède des muscles striés. Leur contraction volontaire inter-
sphincter externe de l’anus est nor-
vient dans toutes les phases de la digestion que l’on contrôle soi-même : mastication,
malement suffisamment tonique
déglutition, défécation.
pour retenir les selles dans le rec-
Les muscles de la langue lui permettent de bouger d’avant en arrière, de droite à gauche et
tum jusqu’à ce que l’on décide de le
de changer de forme : ainsi, elle malaxe la nourriture pendant que l’on mâche. Les muscles
relâcher pour les éliminer. Si ce n’est
masticateurs situés au niveau des joues (masséters, buccinateurs, temporaux...) donnent
pas le cas, il y a incontinence anale.
de la force à la mâchoire lors de la mastication.
Lorsque les déchets ne sont pas
Les muscles du cou et du pharynx sont essentiels à la déglutition : les muscles constricteurs
évacués régulièrement, ils s’accu-
du pharynx qui entourent ce dernier se contractent et le resserrent fortement pour propulser
mulent dans le gros intestin (colon)
la nourriture dans l’œsophage.
et une quantité excessive d’eau
Le sphincter externe de l’anus est un muscle strié que l’on resserre volontairement pour
est absorbée. Les selles devien-
retenir les selles ou que l’on relâche pour les évacuer. Les muscles de la paroi abdominale
nent plus sèches et compactes et
et le diaphragme sont contractés volontairement pour augmenter la pression abdominale
sont difficiles à évacuer : c’est la
lors de l’effort de “poussée”.
constipation.

6
Fonction digestive et maladies neuromusculaires

L’atteinte digestive
dans les maladies neuromusculaires
La fonction digestive peut être perturbée si les muscles lisses du tube apparaître si les muscles du pharynx
digestif et/ou les muscles striés associés sont atteints. Les manifes- affaiblis propulsent mal la nourriture
tations digestives dépendent des maladies neuromusculaires et sur- dans l’œsophage.
viennent plus ou moins tardivement. Qu’ils soient fréquents comme le - D’autres muscles striés sont situés
reflux gastro-œsophagien ou plus rares comme la dilatation gastrique à l’autre extrémité du tube digestif :
aiguë, ces troubles s’accompagnent de signes qu’il faut prendre au
le sphincter externe de l’anus est
sérieux pour éviter les complications.
constitué de muscle strié. Sa toni-
cité importante ferme le rectum
L’atteinte des muscles l’articulation de la mâchoire et/ou de pour retenir les selles jusqu’à leur
du système digestif la langue et perturbe l’étape orale de évacuation volontaire. Son atteinte
la digestion : difficultés à introduire peut aboutir à une difficulté à retenir
Les muscles lisses les aliments dans la bouche, à les les selles.
Lorsqu’ils sont atteints, les muscles y maintenir lors de la mastication - Les muscles striés de l’abdomen
lisses qui entourent le tube digestif et de la déglutition, mastication ainsi que le diaphragme peuvent
peuvent avoir un tonus de base plus incomplète. être atteints parallèlement ; cela peut
faible et moins se contracter (hypo- Les troubles de la déglutition, à retentir sur le transit intestinal et sur
tonie) ou, au contraire, se relâcher l’origine de fausses routes, peuvent l’évacuation des selles.
moins bien (myotonie). Dans un
POUR INFO

cas comme dans l’autre, le transit L’atteinte digestive est variable d’une maladie et d’une personne
des matières alimentaires peut être à l’autre
perturbé. L’atteinte des muscles impliqués dans la fonction digestive (muscles lisses et striés) varie
On peut avoir des difficultés à ava- selon les maladies. La plupart des troubles générés conduisent à un inconfort plus ou moins
ler (la nourriture ne passe pas, reste marqué et, souvent, à des difficultés à s’alimenter. Manger de moins en moins entraine une
bloquée), être sujet à un reflux baisse progressive des apports nutritionnels. Le risque de dénutrition est important et les
gastro-œsophagien plus ou moins mesures de prévention et de prise en charge sont à appliquer le plus tôt possible.
important (remontée du contenu Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est la manifestation la plus fréquente dans les maladies
acide de l’estomac dans l’œso- neuromusculaires. Il concerne aussi bien les enfants que les adultes.
phage), avoir des troubles du tran- Les troubles de la déglutition (difficultés à avaler avec ou sans fausses routes) sont égale-
sit intestinal se manifestant par ment fréquents. Dans la dystrophie musculaire oculopharyngée, c’est la seule manifestation
une constipation si les selles ne de l’atteinte digestive. Dans les dystrophies musculaires congénitales, tout comme dans les
s’évacuent que rarement, voire une amyotrophies spinales, les troubles de la déglutition peuvent apparaître assez tôt après la
occlusion intestinale. Plus excep- naissance et dans l’enfance. Chez l’adulte, ces troubles concernent notamment la dystrophie
tionnellement, le déficit en muscle myotonique de Steinert et la dystrophie musculaire de Duchenne dans laquelle ils peuvent
lisse conduira à une dilatation de être majorés par une augmentation du volume de la langue (macroglossie).
l’estomac, parfois aiguë. Le ralentissement du transit intestinal (constipation, alternance constipation/diarrhées…)
est fréquent et plus marqué chez les personnes peu mobiles car l’activité physique favorise
Les muscles striés un bon transit.
- Une partie de ces muscles se D’autres manifestations plus rares se rencontrent particulièrement dans certaines patho-
situe dans la sphère orale : visage logies : la dilatation gastrique aiguë, véritable urgence dans les amyotrophies spinales, le
(muscles masticateurs), bouche mégaœsophage lié à l’hypertonie du sphincter inférieur de l’œsophage, ou encore l’in-
(muscles de la langue, muscles continence anale, conséquence, dans la dystrophie myotonique de Steinert, d’un déficit
des lèvres) et pharynx (muscles musculaire du sphincter anal ou d’un transit intestinal bloqué (et de l’accumulation de
constricteurs du pharynx). Leur fai- matières jusque dans le rectum).
blesse entraine des modifications de

7
SAVOIR ET COMPRENDRE REPÈRES

L’atteinte de la mâchoire dans le sang dans les myopathies L’absence de cette stimulation favo-
et des dents (par atteinte du muscle). Ce taux rise le ralentissement du transit.
élevé peut faire croire, à tort, à une • La mauvaise qualité de la res-
Dans certaines maladies, les défor- maladie hépatique. piration peut avoir un impact sur
mations de la mâchoire empêchent la capacité à digérer (la digestion
la mastication. Elles peuvent être Impact des autres fonctions nécessite de l’énergie et une bonne
dues à une hypotonie ou à une sous oxygénation) d’où une fatigue sup-
de l’organisme sur la fonction
utilisation des muscles de la face, plémentaire après les repas.
digestive
empêchant une croissance osseuse • Lorsque l’on est sous ventila-
harmonieuse de la mâchoire, voire L’atteinte de certaines fonctions tion, l’apport mécanique d’air et
occasionnant l’enraidissement de de l’organisme dans les maladies les réglages du ventilateur peuvent
son articulation. Les déformations neuromusculaires (mobilité, respi- favoriser l’entrée d’air dans l’œso-
peuvent aussi être dues à l’utilisa- ration…) peut agir sur le bon fonc- phage puis l’estomac, créant des
tion, dans l’enfance, de masques tionnement des autres. Le suivi troubles digestifs : aérophagie, bal-
faciaux pour la ventilation assistée pluridisciplinaire permet de prendre lonnements, douleurs…
ou d’une mentonnière. Enfin, une en compte cette dimension dans la • La fonction motrice est aussi
petite mâchoire peut engendrer une prise en charge. concernée : le manque de mouve-
malposition des dents et perturber • L’altération de la fonction respi- ment et de changement de position
la mastication ; le mauvais état des ratoire peut perturber la fonction peut contribuer à un ralentissement
dents (caries…) également. digestive. Quand on respire, le du transit. Si le transit intestinal est
diaphragme se contracte, et ce, ralenti, les intestins sont plus volumi-
des milliers de fois par jour. Il stimule neux dans l’abdomen et repoussent
L’atteinte biliaire et hépatique
en même temps la motilité du tube le diaphragme, rendant la respiration
L’atteinte biliaire est fréquente digestif, ce qui favorise le transit. plus difficile.
dans la dystrophie myotonique de
Steinert. C’est une “prédisposition”
EN PRATIQUE

à fabriquer des calculs biliaires qui Vigilance face aux signes d’atteinte digestive et suivi régulier
affecte 1/3 des personnes atteintes • Les troubles de la déglutition peuvent d’abord passer inaperçus.
de cette maladie. Les calculs biliaires Des signes tels que des infections pulmonaires répétées (dues à des micro-inhalations
sont des cristaux formés dans la régulières de salive), une perte de poids, une toux pendant ou en dehors des repas, ou, chez
vésicule biliaire par du cholestérol l’enfant, un refus de manger, doivent éveiller l’attention.
habituellement en solution dans les • Les troubles du transit peuvent s’installer progressivement.
sels biliaires. Lorsque la quantité de Des douleurs gastriques, un inconfort ou des douleurs abdominales, une difficulté à
cholestérol est trop importante ou aller à la selle, une alternance de diarrhées et de constipation, signe de présence d’un
celle des sels biliaires trop faible, le fécalome… doivent être pris au sérieux.
cholestérol cristallise. Ces cristaux • La dimension psychologique de l’atteinte digestive n’est pas négligeable.
biliaires peuvent se coincer dans le Lorsque les troubles de la déglutition surviennent, l’appréhension des repas longs, risqués
canal qui transporte la bile jusqu’au (peur de faire des fausses routes) ou tendus, peut conduire à les éviter. On mange un peu
duodénum, entrainant de vives dou- moins, puis de moins en moins, avant les autres, sans ses amis… et on a de moins en moins
leurs (colique hépatique) qui irradient envie de manger. L’apport nutritionnel peut diminuer (en quantité et en qualité) sans que l’on
dans la région thoracique droite. ait bien conscience de l’impact puisque l’amaigrissement est progressif.
Côté transit intestinal, la réticence à déranger l’entourage pour aller aux toilettes, lorsque l’on
Le fonctionnement biologique en est dépendant, est souvent évoquée. C’est une des raisons pour lesquelles on ne va pas
du foie peut être perturbé sans aux toilettes régulièrement, alors que cette régularité aiderait à un bon transit. Malgré l’in-
entraîner de gêne digestive. Les confort, on peut s’habituer à sentir son abdomen « plus plein », tenter d’oublier les douleurs
transaminases sont des enzymes diffuses pourtant régulières et aboutir à une constipation installée plus difficile à soulager.
présentes dans le foie et aussi le • Faire le point régulièrement avec le médecin sur les difficultés digestives rencontrées est
muscle. Un taux élevé de transa- donc essentiel pour que la prévention et la prise en charge soient mises en œuvre à temps.
minases est fréquemment retrouvé

8
Fonction digestive et maladies neuromusculaires

Prise en charge des troubles


buccaux et de déglutition

EN PRATIQUE
Avoir des difficultés pour mettre les aliments dans la bouche, les Évaluer les troubles de la
mâcher et/ou les avaler empêche de bien s’alimenter et augmente les déglutition
risques de fausse route, de dénutrition... La prise en charge précoce de
La déglutition ne s’effectue pas de
ces troubles en réduit l’impact. Alimentation adaptée, suivi en ortho-
phonie, aides techniques pour le repas, compléments alimentaires, la même façon chez tout le monde.
nutrition entérale… sont des mesures utiles. Si le processus est le même, le
temps que prend chaque étape
Ingestion et mastication Les troubles de la déglutition varie selon les personnes. L’origine
du trouble peut aussi différer d’une
Les difficultés peuvent être On parle de difficultés à avaler (dys- personne à l’autre. Une évaluation
dues à : phagie) et de troubles de déglutition précise des dysfonctionnements
- un volume trop important de la lan- en général si : conduit à proposer une prise en
gue (on parle de macroglossie) ; • les aliments ne descendent pas charge adaptée. Les examens
- une raideur de l’articulation de la (même si le processus de déglutition utilisés pour faire cette évalua-
mâchoire, notamment s’il y a des fonctionne bien) ; ils restent bloqués tion sont pratiqués dans de nom-
rétractions des muscles mastica- dans la gorge ou dans l’œsophage breuses consultations pluridiscipli-
teurs ; une ouverture insuffisante (le relâchement des sphincters de naires par des équipes spécialisées.
de la bouche pour y introduire de la l’œsophage est insuffisant pour les Par exemple, le test de De Pippo
nourriture et bien la mâcher ; laisser passer) ; ça fait mal (soit à qui consiste à faire boire un verre
- des déformations de la mâchoire (si cause du blocage, soit à cause d’un d’eau de 90 ml (ou moins si ce n’est
son développement a été contrarié œsophage irrité). On sent la nourri- pas possible), permet de déceler la
à cause de la faiblesse des muscles ture passer. Parfois, elle peut même présence de fausse route. Si dans la
masticateurs, au port précoce d’un ressortir brusquement. Il n’y a pas minute qui suit l’ingestion de l’eau
masque de ventilation ou d’une obligatoirement de fausse route ; la personne tousse, parle d’une voix
mentonnière mal adaptée) ; • le processus de déglutition ne voilée…, cela signale des petites
- une fermeture incomplète de fonctionne pas bien : le recul de la fausses routes.
la bouche due à la faiblesse des langue est incomplet, les muscles Si ce test est positif, on pratique des
muscles masticateurs. Si l’ouver- constricteurs du pharynx sont trop examens plus approfondis tels que la
ture est très importante (béance faibles pour propulser le bol alimen- radiovidéoscopie de la déglutition. On
buccale), il est difficile de garder les taire dans l’œsophage, la remontée visualise, grâce à un enregistrement
aliments dans la bouche lors de la du larynx ou sa protection ne se vidéo, la mécanique de la déglutition
mastication. fait pas bien... Cela entraine des pendant que la personne avale des
fausses routes (on avale de tra- liquides ou des aliments de texture
Ces difficultés d’ingestion et de vers) : arrivés dans l’arrière gorge, plus ou moins épaisse, et dans
mastication augmentent le risque les aliments vont vers le larynx et la différentes positions de la tête et du
de fausses routes car la nourriture trachée. Le réflexe de la toux (spon- cou. On sait alors si telle texture pose
n’est pas assez réduite en petits tanée ou aidée par quelqu’un) per- des problèmes de déglutition et pas
morceaux. met de faire ressortir l’aliment. telle autre. On peut ainsi identifier les
Elles causent aussi beaucoup de textures alimentaires les plus adap-
fatigue et de découragement lors Repérer les signes de troubles tées et les postures qui minimisent le
des repas. Petit à petit, ces troubles de déglutition risque de fausses routes.
peuvent induire un refus de s’ali- - Tourner longtemps la nourriture Une rééducation orthophonique
menter et provoquer une limitation dans la bouche et la mâcher sans ciblée sur les troubles détectés lors
d’apports nutritionnels, voire une l’avaler. de l’évaluation peut être proposée.
dénutrition. - Tousser et recracher les morceaux.

9
SAVOIR ET COMPRENDRE REPÈRES

- Laisser s’échapper les aliments ou trop fermée, la nourriture peut être Nutrition entérale
la salive de la bouche. prise à la paille ; préférer les couverts Lorsque l’alimentation orale devient
- Être sujet à des infections pulmo- qui ne blessent pas (à bords doux). insuffisante sur le plan nutritionnel, il
naires répétées (signes de micro- - Adapter les quantités : une assiette faut souvent recourir à une alimenta-
inhalations régulières de salive). modérément remplie est moins tion assurée d’une autre façon.
- Refuser régulièrement de manger ; décourageante ; de petites bou- L’alimentation entérale (par gastros-
s’il s’agit d’un enfant, pleurer au chées de nourriture dosées avec tomie généralement) permet d’ache-
moment des repas… une toute petite cuillère, également. miner directement dans l’estomac la
- Adapter la posture : manger le nourriture en quantité suffisante. La
Prise en charge des troubles menton légèrement incliné vers le gastrostomie n’empêche pas de se
bas, le dos bien droit. nourrir de temps en temps par la
oraux
- Manger dans le calme. bouche tout en assurant un apport
La surveillance médicale régulière en - Commencer les repas avec
consultation pluridisciplinaire permet les voies respiratoires dégagées

EN PRATIQUE
de connaitre les difficultés rencon- (désencombrer avant si nécessaire). La macroglossie dans les
trées et de proposer des examens maladies neuromusculaires
médicaux complémentaires pour Rééducation orthophonique Une macroglossie est une augmen-
en comprendre l’origine et adapter La prise en charge orthophonique tation du volume de la langue. Dans
la prise en charge. a pour but d’utiliser au mieux ses les maladies neuromusculaires, les
capacités bucco-pharyngo-laryn- fibres musculaires sont remplacées
Hygiène bucco-dentaire gées. Elle permet d’avoir mieux progressivement par du tissu grais-
Bien se laver les dents et se rendre conscience de la façon dont on seux et fibreux. La macroglossie peut
régulièrement chez le dentiste pour avale, en ressentant les différentes apparaître dans plusieurs maladies
vérifier l’état des dents, et ce dès le étapes du processus de la dégluti- neuromusculaires, notamment la
plus jeune âge. Si une tierce per- tion (“schémas bucco-faciaux”). dystrophie musculaire de Duchenne.
sonne se charge de l’hygiène den- On utilise des petits exercices Parfois, le volume de la langue est
taire, assurez-vous que celle-ci est qui aident à fermer les lèvres, à si important qu’elle ne peut être
faite correctement. contrôler le déplacement du bol ali- contenue dans la bouche et dépasse
mentaire dans la bouche, à reculer à l’extérieur : on parle de protrusion.
Alimentation et posture ou avancer la langue, à faire travailler Il devient difficile de s’alimenter car
- Adapter les textures des aliments, les joues et à mieux élever le larynx… une fourchette ou une cuillère ne
en privilégier le goût (on sent mieux Le travail sur les sons apprend à pla- peut y entrer. La langue ne peut pas
passer les aliments épicés), la variété cer la langue. non plus contribuer à une mastica-
et la présentation : aliments mixés Les progrès réalisés avec ce type de tion efficace ni à la déglutition.
ou faciles à mâcher (tendreté, sou- rééducation sont réels, même s’ils La macroglossie peut nécessiter
plesse,…), eau gélifiée… ne sont pas immédiats. une consultation spécifique en
Éviter les aliments petits et friables stomatologie ; elle peut faire l’ob-
(semoule, riz, petits pois…) sauf Éducation alimentaire jet d’une intervention chirurgicale
mixés. La nourriture tiède est à pros- Elle est faite parallèlement au travail qui aura pour but de réduire le
crire car c’est la plus mal déglutie : de l’orthophoniste. Un nutritionniste volume de la langue. Les résultats
il vaut mieux manger franchement ou une diététicienne (à la consulta- de cette intervention sont souvent
froid ou franchement chaud. tion pluridisciplinaire neuromuscu- satisfaisants même si la réduction
- Il est possible d’utiliser des com- laire ou en libéral) peut vous aider n’est pas définitive. Il existe peu de
pléments alimentaires dont la texture à savoir comment bien manger, à médecins spécialisés dans cette
est plus adaptée, notamment si l’ap- connaître les besoins du corps, à intervention encore peu pratiquée :
port alimentaire n’est pas tout à fait trouver des recettes appétissantes renseignez-vous auprès de la
suffisant. pour continuer à apprécier les repas. consultation pluridisciplinaire dans
- Adapter les outils : en présence Renseignez-vous auprès du méde- laquelle vous êtes suivi.
d’une macroglossie, d’une bouche cin qui vous suit.

10
Fonction digestive et maladies neuromusculaires

nutritionnel suffisant. effet, susciter de l’appréhension : Chirurgie


Si elle est pratiquée chez de jeunes en parler avec l’équipe médicale, Dans certaines maladies neuromus-
enfants, un suivi orthophonique pour bien comprendre de quoi il culaires (dystrophie musculaire
leur permet d’acquérir la capacité s’agit (comment s’effectue sa mise oculopharyngée), l’étroitesse du
à manger par la bouche, ou de la en place, comment vivre avec...) sphincter supérieur de l’œsophage
conserver. peut aider à démystifier ce mode entraine des difficultés à avaler. Une
Ne pas attendre que la dénutrition d’alimentation dont les bénéfices intervention chirurgicale (myotomie
soit trop importante pour évoquer en termes de santé et de qualité de cricopharyngienne) réalisée par des
cette question avec le médecin vie sont indéniables. La gastrosto- médecins spécialistes permet d’élar-
de la consultation neuromuscu- mie n’empêche pas de mener une gir le passage du sphincter pour
laire est recommandé. La mise en vie normale, de pratiquer des loisirs faciliter la déglutition, avec de bons
place de la gastrostomie peut, en (se baigner...). résultats.

Prise en charge
des troubles gastro-œsophagiens
Le reflux gastro-œsophagien est très répandu dans les maladies neuro- après le repas et/ou lors d’un repas
musculaires. Les douleurs qu’il occasionne retentissent sur le confort, plus important ou plus riche.
l’envie de manger et donc l’état nutritionnel. Il peut être prévenu et Certaines personnes peuvent avoir
traité par des médicaments. La dilatation gastrique aiguë, touchant tant de mal à avaler à cause de la
tout particulièrement les enfants atteints d’amyotrophie spinale, doit
douleur qu’elles refusent de manger
être repérée et traitée rapidement.
et maigrissent beaucoup.
Le reflux gastro-œsophagien (RGO) douleur est due à l’irritation de la • Troubles de la voix dus à l’irritation
paroi de l’œsophage (œsophagite) du larynx.
Manifestation assez fréquente dans par le liquide gastrique acide ; elle • Des épisodes d’encombrement
les maladies neuromusculaires, le peut être perçue au niveau du dos respiratoire, une toux persistante
reflux gastro-œsophagien est dû, le et on ne fait pas toujours le lien avec en particulier au coucher à cause
plus souvent, à un relâchement du un problème gastrique. Ces signes de la position allongée peuvent indi-
sphincter inférieur de l’œsophage : sont accentués en position allongée quer la présence d’un reflux. Les
ce sphincter n’empêche pas la
EN PRATIQUE

remontée du contenu très acide de


Prévenir et soulager le reflux gastro-œsophagien
l’estomac dans l’œsophage, comme
il le devrait. Sa paroi interne, une - Après les repas, rester en position assise ou semi-assise au moins 2h ; un lit équipé d’un
muqueuse assez fragile, peut être relève-buste peut parfois être envisagé si le reflux gastro-œsophagien est très important.
irritée. - Eviter les repas copieux et les aliments trop acides (fruits acides, jus d’orange à jeun...).
Traiter le reflux gastro-œsophagien
Repérer les signes du reflux - Un traitement anti-reflux consiste à prendre des médicaments qui soulagent la douleur, qui
gastro-œsophagien protègent la paroi de l’œsophage, qui neutralisent l’acidité des remontées gastriques ou qui
modifient la motricité digestive. On peut citer la dompéridone (Motilium®) dont l’efficacité n’a
• Des remontés acides dans l’œso- cependant pas été démontrée, les pansements antiacides (Maalox®, Gaviscon®...) qui traitent
phage après les repas (régurgita- les symptômes de brûlures digestives et les médicaments anti-sécrétoires inhibiteurs de la
tions), parfois jusque dans la bouche pompe à protons (Mopral®, Lanzor®, Inexium®, Ogast®...). Certains médicaments peuvent
sont des manifestations du RGO. Il être pris en permanence si les symptômes le justifient (sur prescription médicale) : parlez-en
peut se manifester aussi par des avec le médecin qui réalise votre suivi médical. En parallèle du traitement, demandez conseil
vomissements. Les régurgitations à une diététicienne pour savoir quels aliments éviter et/ou privilégier.
sont parfois douloureuses. Cette

11
SAVOIR ET COMPRENDRE REPÈRES

infections pulmonaires sont dues à cours de la ventilation assistée et émotionnels (contrariétés, stress…)
un reflux dans les voies respiratoires une évacuation insuffisante de cet ou encore par le maintien prolongé
de microgouttelettes de liquide gas- air vers l’intestin, par des facteurs de la position allongée sur le dos.
trique remonté dans l’œsophage.

EN PRATIQUE
Que faire face à une dilatation gastrique aiguë ?
La dilatation gastrique aiguë Repérer les signes.
La dilatation gastrique aiguë peut se manifester par des douleurs abdominales, un gon-
C’est une complication grave qui
flement dans la région supérieure de l’abdomen (épigastrique), des vomissements, une
peut toucher les personnes atteintes
difficulté à respirer, voire une sensation de malaise avec chute de la tension artérielle.
d’amyotrophies spinales et plus par-
La déshydratation est souvent importante car le contenu de l’estomac ne s’évacue pas (l’eau
ticulièrement les SMA de type I. Elle
est retenue dedans) ou alors s’évacue en vomissements.
doit être traitée rapidement car elle
met en jeu le pronostic vital. Elle Agir.
provoque une déshydratation impor- La prise en charge de la dilatation gastrique aiguë nécessite une hospitalisation. Contactez
tante, voire une hypoglycémie. le service d’urgences le plus proche.
La dilatation gastrique aiguë peut En attendant : s’il y a vomissements (répétés), mettre l’enfant sur le ventre pour les stopper ;
être déclenchée par un repas trop hydrater l’enfant en lui administrant à la cuillère une solution de réhydratation vendue en
copieux ou trop vite absorbé, par pharmacie et qu’il faut avoir dans la pharmacie familiale.
l’insufflation d’air dans l’estomac au

Prise en charge
des troubles du transit intestinal
Les troubles du transit intestinal, dont la constipation est l’expression un effort important à fournir pour les
majeure et les troubles d’évacuation des matières fécales nécessitent évacuer.
une prise en charge précoce. Ils sont accentués notamment par l’im- • Absence de besoin d’aller à la
mobilité et une alimentation insuffisamment diversifiée. La prévention selle.
consiste à appliquer des mesures diététiques et comportementales.
• Alternance d’épisodes de diarrhées
Les troubles d’évacuation, moins fréquents (incontinence anale) néces-
et de constipation (les médecins
sitent un diagnostic précis et une rééducation.
parlent de fausse diarrhée) : ils
peuvent être la manifestation d’un
La constipation intestinale. Fécalome et occlusion fécalome.
intestinale doivent être traités en • Impossibilité à retenir les selles :
Elle traduit un ralentissement du urgence. signe de surcharge du rectum.
transit intestinal. Elle se caracté- • Les signes d’urgence : douleur
rise par moins de 3 selles émises Les signes de la constipation vive, vomissements, pas de selles
par semaine ou des selles plus fré- depuis plusieurs jours avec un ventre
quentes mais de tout petit volume. • Inconfort abdominal : le ventre douloureux.
La constipation devient chronique est lourd et ballonné à cause des
lorsque le trouble existe depuis plus matières et des gaz stagnants. D’autres facteurs accentuent
d’un mois. Sans prise en charge, • Douleurs : d’importance variable
la constipation
la constipation peut s’accentuer et selon les personnes, elles sont
conduire à la présence d’un féca- sources d’inconfort. La constipation n’est pas réser-
lome (accumulation de matières • Difficultés à aller à la selle : les vée aux personnes atteintes de
sèches dans l’intestin, bloquant matières fécales peuvent être trop maladies neuromusculaires mais
le transit), voire d’une occlusion compactes ou trop sèches, d’où la maladie peut en accentuer les

12
Fonction digestive et maladies neuromusculaires

manifestations. progressent plus difficilement. l’intestin et le rectum qui poussent


• L’immobilisation : moins on bouge, • L’atteinte des muscles respiratoires le trop plein vers l’extérieur sans que
plus le transit intestinal se ralentit. (diaphragme...) : les mouvements du le sphincter anal ne puisse le retenir.
• La diversité des aliments : s’il y a diaphragme moins nombreux stimu- Elle peut provenir aussi d’un déficit
des troubles de la déglutition asso- lent moins la motricité des intestins ; du muscle strié du sphincter anal et/
ciés, l’alimentation a tendance à les abdominaux affaiblis soutiennent ou de son innervation.
être moins diversifiée et la teneur en moins ces derniers.
fibres (présentes dans les céréales, La prise en charge
les fruits, les légumes...) insuffisante, L’incontinence anale de l’incontinence anale
tout comme l’hydratation. Or, fibres
et eau “assouplissent” les matières Elle se manifeste par une perte de • Consulter pour ces troubles spé-
fécales, ce qui facilite leur transit et selles de manière incontrôlée (en cifiques est utile : des solutions qui
leur évacuation. plus ou moins grande quantité). permettent de retrouver un confort
• La dépendance d’un tiers pour aller Peu fréquente dans les maladies de vie peuvent être appliquées. Le
aux toilettes : pour ne pas déranger, neuromusculaires, elle concerne médecin qui réalise votre suivi à la
on peut se retenir et ne pas aller aux surtout la dystrophie myotonique consultation pluridisciplinaire neu-
toilettes selon ses besoins. Petit de Steinert et l’amyotrophie spinale. romusculaire peut vous proposer
à petit, intestin et rectum devien- Elle peut être due à la présence de réaliser une évaluation de ces
nent “paresseux”, et les matières y trop importante de matières dans troubles dans un service hospitalier
plus spécialisé.
EN PRATIQUE

Que faire face aux problèmes de transit intestinal ?


L’évaluation du trouble sphinctérien
s’effectue par une mesure mano-
• Prévenir la constipation et favoriser le transit
métrique de la puissance du muscle
- Boire de l’eau dans la journée.
anal. On mesure ainsi son niveau de
- Ajouter tous les jours à la nourriture des aliments riches en fibres (ils peuvent être cuits et
contraction volontaire, en force et en
mixés) : légumes, fruits (préférer les crudités et les fruits cuits, plus digestes), pain complet
durée.
ou semi complet…
• Lorsque l’incontinence anale est
- Réaliser des massages doux de l’abdomen pour stimuler la motricité de l’intestin : deman-
due à un déficit du muscle strié
dez au kinésithérapeute de faire ces massages et d’apprendre à l’entourage à les réaliser.
anal, la rééducation est essentielle-
- Des médicaments laxatifs doux (type Movicol® ou Forlax®) qui contiennent de grosses
ment basée sur la stimulation de ce
molécules qui retiennent davantage l’eau dans l’intestin et fluidifient les matières fécales,
sphincter, pour entretenir l’activité
facilitent leur évacuation.
encore présente.
- Les lavements doivent être utilisés avec modération tout comme les suppositoires de
C’est le kinésithérapeute qui réa-
glycérine.
lise ce travail, à l’aide d’une sonde
• Instaurer de bonnes conditions pour faciliter l’évacuation des selles
placée, le temps de la séance,
Aller à la selle est un besoin naturel qui doit être satisfait pour se sentir bien.
dans l’anus de la personne. Celle-ci
- Cela peut être difficile de devoir toujours demander l’accompagnement d’un tiers :
effectue des séquences succes-
apprendre à dédramatiser cette demande, en parler avec l’entourage ou lors d’une consul-
sives de poussée et de relâchement
tation médicale peut aider à lever un blocage.
du muscle. Cela permet de prendre
- Fixer un moment quotidien pour aller aux toilettes : cela entretient le réflexe d’évacuation.
conscience du mouvement et d’en-
- Être installé sur les toilettes en surélevant, si possible, les pieds sur un petit tabouret posé
tretenir les capacités musculaires
devant la cuvette : la flexion des hanches est une position qui favorise l’évacuation des selles.
existantes.
• Consulter sans attendre en cas de difficultés persistantes
• Mais avant toute autre mesure,
Des douleurs abdominales importantes, un ventre dur, une impossibilité à aller à la selle
la constipation chronique doit être
depuis plusieurs jours, de la fièvre… doivent amener à consulter. Plus généralement, si
traitée, notamment si l’incontinence
le transit est difficile, il ne faut pas attendre que cela passe tout seul mais en parler à son
anale est liée à un gros intestin
médecin : ce sujet peut être évoqué lors de la visite annuelle de suivi en consultation pluri-
trop plein. Penser à appliquer les
disciplinaire. Des mesures simples permettent souvent de retrouver un transit plus régulier
mesures utilisées dans la prise en
et un confort au quotidien.
charge de la constipation.

13
SAVOIR ET COMPRENDRE REPÈRES

En résumé, l’atteinte digestive


et sa prise en charge
Dans les maladies neuromusculaires, l’atteinte
Bouche et gorge 1
digestive peut concerner toutes les étapes de la • Difficultés à ingérer les aliments et à les mastiquer
digestion sauf la phase d’absorption des nutriments (faiblesse des muscles masticateurs, béance
qui s’effectue normalement. buccale ou ouverture trop petite, déformation
Si l’apport nutritionnel est suffisant, il n’y a pas de la mâchoire, macroglossie).
de problème de carence en nutriments. • Troubles de la déglutition : les aliments restent
L’organisme peut donc tirer les bénéfices d’une bloqués (dysphagie) et/ou le mécanisme de la
alimentation équilibrée. déglutition est incomplet (risque de fausse route
de salive et/ou de nourriture).


PRISE EN CHARGE

• Adapter la texture des aliments (mixés, pas trop


petits, non friables, tendres...).
1
• Manger froid ou chaud plutôt que tiède ; épicé.
• Manger dans le calme... et dans la bonne
Les troubles posture : dos droit, menton vers le bas.
digestifs hauts • Adapter les outils (fourchette, verre haut,
concernent paille...).
• Rester assis au moins 2 heures après les repas.
le haut du
• Rééducation orthophonique : réapprendre à
tube digestif,
2 avaler.
de la bouche
• Éducation nutritionnelle (diététicienne).
à l’estomac
• Réduction chirurgicale du volume de la langue.
• Visites régulières chez le dentiste.
• Nutrition entérale le plus souvent par
gastrostomie.
3

Les troubles
Vésicule biliaire 4
digestifs bas
concernent Troubles biliaires : calculs biliaires (lithiase biliaire).
le bas du Occasionne de vives douleurs sous les côtes du
5
tube digestif, côté droit.
de l’intestin

grêle à l’anus
6
PRISE EN CHARGE

• Si troubles importants : ablation chirurgicale de


la vésicule biliaire.

14
Fonction digestive et maladies neuromusculaires

Œsophage 2 Estomac 3
Reflux gastro-œsophagien dû à la remontée dans • Troubles de la vidange gastrique (le contenu de l’estomac
l’œsophage du contenu acide de l’estomac (douleurs vives transite mal vers l’intestin).
épigastriques et dorsales) (œsophagite). • Dilatation gastrique aiguë (trouble rare qui entraine
un gonflement de l’estomac, des vomissements, des

difficultés à respirer…).


PRISE EN CHARGE

• Éviter les repas copieux et les aliments acides.


PRISE EN CHARGE
• Sur prescription médicale : traitement médicamenteux
anti-reflux et anti-acide (Mopral®, Lanzor®, Inexium®…). • Traitement qui stimule la motilité du tube digestif.
• Dilatation gastrique aiguë : contacter les Urgences.
Réhydrater (solution de réhydratation, boisson sucrée).
Si vomissements, mettre sur le ventre.
Intestin grêle et colon 5
Perturbation du transit intestinal : constipation chronique
(selles rares), alternances de diarrhée et de constipation...
À l’extrême : fécalome, occlusion intestinale. Rectum, anus 6
Incontinence anale (difficulté à retenir les selles).

PRISE EN CHARGE

• Adapter l’alimentation : diversifiée, riche en fibres et eau. PRISE EN CHARGE


• Masser l’abdomen pour stimuler la motilité intestinale. • Mesures identiques à celles utilisées pour la constipation
• Aller aux toilettes à heures fixes ; installation confortable qui favorisent l’évacuation des selles...
et adaptée. • Rééducation du sphincter anal.
• Traitements laxatifs doux type Movicol® ou Forlax®.
• En cas d’occlusion : aspiration endoscopique, plus
rarement chirurgie, pour vider l’intestin.

Il faut consulter un médecin en cas de :


• Difficultés à s’alimenter, manque d’appétit et refus de manger...
Un suivi médical régulier
• Perte de poids.
Le suivi en consultation pluridisciplinaire permet de
• Encombrement bronchique et infections pulmonaires répétées.
faire le point sur sa fonction digestive, dans le contexte
• Douleurs de ventre, douleurs thoraciques...
de la maladie et en tenant compte de l’atteinte des
• Remontées acides dans la bouche.
autres fonctions, si elle existe.
• Diarrhées, selles rares, inconfort abdominal, +/- généralisé.
Ce suivi permet de mettre en place une prise en charge
• Retentissement sur l’état général : manque d’énergie, fatigue...
adaptée, lorsque cela est nécessaire, et de prévenir
ainsi les difficultés. Ne pas attendre si :
Il existe 75 consultations pluridisciplinaires neuro- • Douleurs intenses : gastriques, œsophagiennes ou abdominales...
musculaires dans toute la France. • Vomissements répétés et rapprochés.
N’hésitez pas à contacter celle qui est la plus proche • Fausses routes répétées.
de chez vous (http://www.afm-telethon.fr). • Amaigrissement important.

15
SAVOIR ET COMPRENDRE REPÈRES

© AFM 04/2010 • ISSN : 1769-1850 • Rédaction : M.O. Schanen-Bergot • Validation : JC. Desport, F. Gottrand, F. Guilleré, V. Varille • Illustrations : © AFM/M. Gilles • e-mail : myoinfo@afm.genethon.fr • Mise en page : a2i graphic • Impression : Taag 01 65 25 40 40
+E N S AVOIR http://www.afm-telethon.fr
(Informations, actualités, coordonnées des
Services régionaux de l’AFM de votre région
et des consultations pluridisciplinaires
neuromusculaires.)

“Organisation des soins et maladies


neuromusculaires”,
Repères Savoir & Comprendre, AFM, 2008

“Soutien psychologique et maladies


neuromusculaires”,
Repères Savoir & Comprendre, AFM, 2009

“Bien s’équiper pour bien dormir”,


Repères Savoir & Comprendre, AFM, 2009

“La nutrition entérale”,


Repères Savoir & Comprendre, en préparation

Nous remercions chaleureusement toutes les per-


sonnes qui ont participé à l’élaboration de ce docu-
ment et apporté leur contribution photographique.

Vous aimerez peut-être aussi