Ceci est une copie numérique d’un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d’une bibliothèque avant d’être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d’un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l’ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n’est plus protégé par la loi sur les droits d’auteur et appartient à présent au domaine public. L’expression
“appartenir au domaine public” signifie que le livre en question n’a jamais été soumis aux droits d’auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu’un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d’un pays à l’autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l’ouvrage depuis la maison d’édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d’utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s’agit toutefois d’un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l’usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d’utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N’envoyez aucune requête automatisée quelle qu’elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d’importantes quantités de texte, n’hésitez pas à nous contacter. Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l’utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer l’attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d’accéder à davantage de documents par l’intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l’utilisation que vous comptez faire des fichiers, n’oubliez pas qu’il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n’en déduisez pas pour autant qu’il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d’auteur d’un livre varie d’un pays à l’autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l’utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l’est pas. Ne croyez pas que le simple fait d’afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d’auteur peut être sévère.
En favorisant la recherche et l’accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le frano̧ais, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l’adresse http://books.google.com
LA CHASSE
DV RENARD
PASOVIN , DESCOVVERT
ET PRIS EN SA TANNIERE
du libelle diffamatoire faux .
marqué le Cathechiſme
des Ieſuites.
PAR
CС НАР. І ,
L'arringe d'vn Theologien en lamai fon d'un
Seigneur dePoi &tos. L'heureux rencontre d'un
Maiſtre des Requeſtes en ce lieu . Les Diſcours
religieux des deux du Seigneur. L'arriuee
, .
des
2
Es iours pallos yn Theo .
logien de grande vertu &
do &trine apre maints tra
uaux fructueux & honora .
bles à l'Egliſe de Dieu ſoufferts es
quartiers d'Aquitaine , & Langue .
doc , s'acheminoit à Paris , pour
illce
2 L4 cha
silec prendre haleine de cet agrea .
ble leiour de la crcs.do te & tres
Saindte Sorbonne , parmy ſes com .
pagnó !,.comme auſsi pour ſalões à
la fois.vn grand nombre de ſes tres
bons Seigneurs cógregez à l'allem
biée du Clergé,au diodele deſquels
il auoit.preſché:mais ſur toutpour
yvoir ce novyel aftre heureuſemét
aſcendant ſur l'horiſon de la Fran .
ce, noftre Dauphin ,né de la Royale
conjona ion du Soleil Fráçoisauec
l'aſtre de la vierge Florencine , &
par ceſte vcuë redoubler la ferueus
de ſes plus grandes prieres , veus,
& facrifices offertsà Dicu en la fa
acur da pere , de la mere & du fils.
Pallant par le pays de Poiệtou ,ilſe
rendit en on.certain chateau à feps
lieures du matin chezvngrád Gen.
tilhomme Catholique Seigneur du
lieu , au feruice duquel i'ay touſ.
jours esté portant les armes ſoubs
luy , duquel commece Theologien .
estoit fort aimé, auſsifue-ilreceu
avec grande courtoilie , càr auſsi
toſt qu'il le vit entrer , arcourut à
luy & a bras ouueres Pembraſſant,
quel
ard afmik
Dxe Sen r .
l l
b y r
quo drodu'hu bon -hou , dic - il, ay -ic
ou s
muj icur r u ſoir rriu
, hie a n are
ſ n ſ i ſ t
Mon ftes mo Cou , mai des
q ue m ç l e r t u
R e õ
,ſhſe z e
d te l v e que
o u s
o g noi o u s 'auez uiuy
Y c ,& v l ſ
in cy t net
ce mat & le voiſer tou à poi o
u r s r a ſ thc o l
po vou emb .emLe enT .
n ua ost háb ilt
zie le fal f u e i l l , & lóuy
é
t l'ac c c m
de ſon ncoſ ave de .
r a tio e r a de oye y a nt on
{t d g i ,& a l'
l'autre raconté les cauſes & ad .
vantures de ſon voyage, tous deux
s'eliouyfoyent fort de ce que tene
dants à Paris ils adoyent fai & vn fi
heureuxrencócre. Mais le Thcolo .
gien quine vouloir perdre la ſaiſon
de ſon office, ie vous ſupplie dil- il,
au Seigneur que ie die la Meſleen
voſtre Chappelle, ce deuot lieu ou
ſont inhumes meſsicurs vos deuk .
ciers tous morts pour le feruice de
l'Eglife & de leurs Rois.Ceme ſera
vn grand hear & grád höneur, reſ.
pond le Seigneur : mais pois que il
vous plailt de nous honorer de la
celebracion de ce diuin feruice, ilóy
i
tac
* hor
en máfaueur & de mis domeſtias,
A 2
La Chape !
& de quelques Gentilshommiesde
mes ſubie & squi *'y trouveront, &
que de lõg'temps id travaille à tena
are Catholiques. 1'en ſuis content
pla
reſpond te Thcologien : Auſsipale
fant par Poietiers , eus - ié licence
de Monſeigneur de 'Poi & iers de PE
preſcher entout ſon diocefe. A pres
la MelTe & la Predrcation achçuće;
le Seigneut prend d'vne main le
Theologien , & de l'autre le Mailtre
des Requeſtes & les ayant fai@ en
tret au jardin les mçine aſſeoir en
vn cabinet richement élabouré de
toute forte d'arbriſTeaux & de
fleurs , ſur vn tertre, voiſin d'vne
fontaine qui produit le canal dyne
riucrote. Et tout rauy d'aiſe,Mera
ſieurs dit -il encore vn coup ,que ie
ſuis confölé de voo's auoit en ma
maiſon . Dieu en Toit lode. Voicy
vn beau ternaire, fi ie füis bon troi .
fieſme,l'Egliſe y eſt en la perſonne
d'vn Theologien , le tiers eſtat en
celle d'en Maiſtre des Requeſtes
car combien qu'il ſoie Gentilhom .
mede grand lieu , ſielt ce que pour
maintenant il repreſentera le tier's
eſtar ,
Du Renard Pafanin .
estat ; lequel meſme en l'aſſemblée
des Eſtats Generaux cire ſounent
fes dopatez des ordres de la igítice
ſouveraine , ila nobleſte y tiene la
place enmoy , idu de nobles pares,
bien que petit en mon particuliers
puiſque le ſort le veột ainſi , mais
qui ne veux leur cien coder ao zele
demareligion , que i'eſtime la plus
grande nobleſte . Qr:Monfigurno
Atre maiſtré vous vous avez mis la
devotion au coeur non ſeulement
par l'entremiſe de ceſte divine or
blation que venez de preſenter à
Dieu , Drais auſsi par voſtredocte
& picufeexhortacjop, le vous fup
plia que comme ou deux ou trois
ſe retrouvent aſſembles au nom de
Dica , il eft au mitan d'eux , de con
ſentir que nous pafsionsencore le
, a iuſques au diſner
tenips qu'il lys
à quelques devia ſpirituels ſurles
-affaires de la religion , & deuotion
deGaſcongne d'ou vous venez : 00
fera touſious aiguiſer l'appetiredes
chofes celeſtes pour venir plusſain
Stement à la table du corps. C'eſt
móp fouhait & ma viande qo'ouyt
A 3 & fai .
La challe
& faire tels deuis refpodle Theos
logicp . Mais dit le Maiſtre des Rea
queſtes en f¢ foofriát vous ne vous
prenez pas garde Monſieur vous gu
scut faire payer votre diſner'en le
CHAP. II, 1
1 Nome deſcription de Paſquin , Le difer
religieux & boneste de la com : aforo
pieces chef deſaint:
Europe, chantez en Ode.
ODER ? zesiz
CHAP. V.
pila premiere confutation a fur lo champ,
de ce quePaſquinmetjusaux lefuitesto
shant le fai& de l'Efat.
i
Du Renard Pafguin.
appris queles Ieſuites fuſſenttels, que
Paſquin nousles veut depeindre. I'y.
ay touſiours recognu au vray tout le
contraire. Si quelque fol Aduocata
voulu ouurir ſa bouche pour les noir
cir en celte ſorte , il n'en a ricn r'em
porté que voc generale moquerie. La
Cour de parlement , quipour l'ordi
naire a -cognu de leur cauſes , les a
embraffe , maintcgu , conſerué, pro
tegé,fauoriſé, aduancé en tout ce que
la Juſtice l'a permis , comme vtiles &
neceſſaires à la lcuneſſe, & Religion .
Les Rois en ont eu à leur ſeruice ,
particulierement le defunct Roye.
Itant encores Mórieur auoit auec luy
le Pere Emond Auger , l'affiftant de
ſes predications au camp de la Ro
chelle: Er depuis qu'il futRoy , il le
conferua touſiours prés de la Maje
Ate , duquel il fe feruoit és predicatiós
& en ſes deuotions . Qu'ils ayent eſte
participans de la mort , ļorie fables:
Autremée la Roine Blächedefuncte,
Dame, de ſignalee ſaineteté , n'euſt
failly en ce cas de pourſuiure la punie
dion des leluites, auſſi bieną deceux
des autres Ordres qui en ont eſte
ſoupçoncz, On leur a mis ſus l'arrétat
B6 a la
i 1 cbafte
à la perſonne du Roy A prefent re
gnant : mais fa Majeſté lesa iuftifica F
de la bouche . Les charlatans Hugue .
nots firentcourir va impriméa Pa .
ris , que les Jeſuites auoicnt artiloré
vn ioune homme pour meurtrir le
Prince Maurico , & en celt imprimé
eſtoitinlerce la formedu couteau qui
denoit faire le coup : mais le Roy
melmes apres en avoir faict faire af
feuree perquiſition, les a ciré de ſoup
çon. Ez apres tour cela ,ic neſcay qui
peut etre l'homme lideloaturé , ou
pluseffronté.qu'vne putain ſans verso
gongne, qui abbayant cótre la Lune,
cric effrontemer que les leſuites ſont
ennemis desEſtats , des Rois , & du
repos public Monſtrez Meſſieurs les
Huguenots , pour leſquels Paſquin
parle , monſtrez vn ſeal eſtat, auquel
voltre accufation puiſſe auoir fonde
ment. Si les Iefuites ont eſte de la
Ligue, ils ne l'ont eſte comme Icfui
( tesen leurparticulier, ains dedans le
gros: & reſte de la France, principale
ment de l'Egliſe. Cene ſonteux qui
y ont pouffé & conduit le gros , le
groslesy a traincs au contraire, ainſi
que le firmamcat meine auec ſoy &
dedans
Dl. Renard . Påſquini
dedans ſoy les cftoiles , & le total fe's ,
parties. Que voulez vous? la diſcor .
de.ciuile a cftévne maladie commu .
ne dla Fráce, & non particuliere aux
Ieſuites. C'a eſte vne coqueluche ,di
qui foutes les villespreſque, & com
pagnies de la Franceont donné palla
ge. La maladie à cu ſon cours : mais :
a elle auſſi pris la fin Les Iefuitesn'or
eſtény feuls ,ny les premiers à courir :
alà nouveauté d'vn party . Ceux qui
hantoient les Icfuites en conferion
& leçons, n'ontpuiſé chez eux ce fuc,
mais ailleurs,ou par hazard ils ſe font
trouuez en paſſant, & ou il eſtoit des
ia reſpandu . Les aucunsm'en pour
Tont dementir , fi mon dire ne con
tient verité. Ce venerable vicillard ,
autant noble de vertu , que d'extra
ction,autát Françoisd'affcction, que
de nation Vénitien , le Pere Laurent
Mage, ſcandaliſa pluſieurs François
de ce qu'il retenoiclesfiens, à ce que
Hsne feiffent ouuerture de leur mai .
ſon aux premierscommcacemens de
la Ligue , & de ce que voulant oſter
au Roy defandt toutſoupçon il en
voya à Vienne en Auſtriche , nó fan's
grand detriment de la claſſe de Theoa.
B7 logie,
Lu Chaffe
logie, ce tantvertueux & do &te pera
lonnage Alphonſe Carille Eſpagnol
de nation , & François d'ame & de
cæur. Mais puiſque nous ſommeslar
cc propos , ic nc paſſeray ſoubs filen .
cevac grande ignorance ou malice ,
quc i'ay remarqué au plaidoyé d'Aro
naud , mõadais vo des fourniſſeurs
d'eſtoffes a Paſquin ,lequel pour ren
dre les:Ieſuites odieux , & leur char
les faits de toutes autres fortes de
ger
perſonnes, & en fin les affaiſfer loubs
lcfardeau , leurimpoſe plofieurscho .
ſes faietes par vn ſecond Pere Mate
thieu. Ce Matthicueſtoit Eſpagnol &
Çordelier, & con Ieſuita , que nous
auons yeu en ſon Conuent des Cor
deliers, en Sorbone & ailleurs . Pogr.
quoy. donc.cet Aduocatie faict- il le
ſuite les lefuites ſont aſſez emper
chez à porter leurpacquet , fans qu'il
les faille ſurcharger de celuy de leurs
voiſins. Il n'eſt pas raiſonnable que
les Ieſuites ſoient rendus , la genice
du ſacrifice , devojice par le Grand
Preſtre , & ſur laquelle il charge les
pęchez de toutle peuple, puis meur
iric & ſacrifice pour tous. Et enfin
pour parler a toy Paſquin , pourquoy
auer
De Renard Paſquin .
auec tes ſemblables renouuelles.to
les playes de la France par les repro
ches de ces dernieres guerres: L'ou
blianceles a loudecs , & par ta haine
tyles yeux rafraiſchir . Tu ne peux
camenteuoir le faie des Ieſuites, qui
y ont contribué comme les autres,
& .non d'auantage, que, to ne rel
veilles les querelles & cfpeces ioten .
cionales d'icelles ià accoiſces dans le
creux profond de l'oubly .. Taistoy.
pour conclurre , crois certaine .
ment, que,ſi la nuiet ne me faietvoir
rien denouueau dans ton liure , ie te
renuoieray auec deſpens, & aux fins
denon rescuoir .
Le Seigneur . Meſſieurs je vous rem
mercie bisn humblement de vostres
deuotes , tres - prudentcs & tres
Chreſtienacs :harangucs. A demaia
degc le jugement du liare...
C HA P. V.
Plailarke eballe d'Yu Renard , Hieroglife
du Benard Pafquin .
po CHA R V.hiros ;
Sospex Chrestien Giayeux . Sonces pour
Congratuler la Gwyenne de l'heurd'audir con
Jerne les Iefuites ) 22.a
Ela vn chacun s'eſtent rendu ah
DS grandſale du chafteau, Monſei.
goeurauectoute la compagnie fe mit
on table , lefouperle paſa a la manic
re du diſner : Rien ny interuint de
piduucais., finon quelque compagnie
de Batons & Gentilshommes feuda
faires de Monſeigneur qui abordoy
pour ſaluerMonſicarle
ent la partie
Maiſtre desRequekes ,partie pour
anticker at'iugement du Liure de Paris
quinti ,auquel le bruitauoitlaptora
dinee ete efpat pille ça & là . Pendant
It louper Monfeigneur faiet chanter
des chanſons & airs muſicaux & de
voix ;' & fur les inſtrument. Etque
fueries pifces Fürent- trouueesex
cellentes! lynę fur entre autres de la
chamei là Doriënt carils enſortoyer?
tout frerchement: ' L'autre de la vic
1
toire de l'Epante contre les Turcsa
la Lydienne. La troiſieſme des ex
ploists & faits déguarrédefeoMob
1
Seigneur de Mercure.cótrç les Turcs
ala
La chailes
A la Myxolydicnnc , auquel Monſejo
gacar deftinoit dedóner fon fils pour
batailler foubslay en voc tant faincto
quertMe . Incontinens apresſouper le
maiſtre de pſallec faiæ chanter vn
moteci par luy compoſé l'apreldince
qui commençait, Dominus irridebit eos,
o Doninus fubfannabit cos . On cogant
bien que c'eſtoitâ l'auantage des Ic .
Suices, leſquels il ayme, commeil cet
bomme do bien : &, au deſadqantage
de l'Autheur de ce merchant Catc
chiſme, digre de toute mocqucrica
Neofon cuure , comme vo malicicux
ou heretique bouffon. Monſieur nos
ItreMaiſtreen peu de paroles l'anfo
marqué poor geli Ynicung
fez page
auſſi de noblelieude bonnç & belle
cle comm
andem
ent
de Monſeigneur entre autres exerçi
ces,a laPoëlie Françoile, & mufigue,
tant devoix qued'imtsumens cita
ces-versa la ſoulmyxolydicáns , aulas
quels il avoit employé, tag elprit an
pres;diſoer, & dovoix & Fur la lirs,
laquelle pendant de ſon col, auec yne
belle eſcharpeazurec,luy sedoyblox
la graec. Sont sy les Atances, ai.
10911331
STAN
Du Renard Paſquin .
STANCES .
habité la .
LeTheologien . Monſeigneur cela fid
gnifie ce que ie vous ay did .Souvent
1 vous penſez en la perſonne d'vn he.
retique trouuer vn lieure yn animal
fructueux à l'homme, & pour dire en
Yn mot.vn bon Catholique : appro
chez -vous de plus prez , & faites le
feuer de ſon liet , vous recognoiffes
que c'eft vn animaldónageable,pour
abreger que c'eſt yn Herctique
Le Seigneur . Mais Monſieur notre
Maidre i'ay bien penſé autre choſe
tant qu'à dure noſtre chaſſe. Que par
ce faie , dequoy & moy & mesGen >
tils hommes eftions fort eftonnez ,
Dicu nous a peut- eſtre donne acne
rendre ce qui ſe palle , que iugeant
auoit trouué en Paſquin yn licure
pour nous donner du paffetemps, le
fondant de prez nous ferons rencona
tre d've
D # Reward Pefquis .
fre d'en renard : Au lieu d'on bouf.
fon plaiſanteur , ſera ſubrogé vn
Heretique ou pire.
Le Tbeologies, Voltre penſée Non
heur n'eſt Tans raiſon . Quelquefois
par la chaſſe, & beſtes de vencrie,
Dieu a teſmoingne ou deſconuere
pluſieurs choſes: le corps de faina
Denis Areopagite : ſa preuovarce
& bonté enuers les predecelleurs
de S. Balle le grand: la protection
tutelaire desbons Anges , particu .
lierement divn. S. Michel en cere
tains lieux :la ſaindleté de S.Giles :
Quelques pns adiouftent la conuer.
Sion des Hubest : & autres ſecrets.
Quoy que ce ſoit la puiet nous fo
ra recognoiſtrela beſte dePaſquin
dedans ſon gifte, & demain matin
aydánt Dieu nous la leucrons.
Le Seigneur. Prénons donc henre .
Cardémain il clt leudy: La Melle
fe chante du $ . Eſprit en la chap
pelle deceans en muſique ſelon la
fondation de mes deuanciers . Cela
viendra a propos, afin quele ſainet
Bfprie vous afsifte , & ay de en l'e
samon de ce liuse . Vous y prefebe .
rez
LA Chaje
rez's'il vous plait, carvousvoyez
l'abord de la Nobleffc , en laquelle
quelque vns ſont Huguenots, qu'il
faut gagner ou au moins esbranler.
Dieu du mal de Paſquin en tirera
un grand bien . A conuaincre Par.
quin ,tantd'herefie s'il y en á en ſon
faiet qui eft voſtre taſche , que d'e
Are mauvais François, qui eft cello
de Monſieur le Maiſtre des Requc.
fes, mon Coubo, il faut du remps,
donnez donc l'heure Monſieur no .
ftre Mailtre , car vous y jouez te
plus laborieux perſonnage.
Le Thalegian , Si vous le trouuei
bon nous conuiendrons à voſtre
Chappelle à fepe heures du matin .
Cependát ie vais vaquer à la letnie
Be du liurc, & à mon brcuiaire.
CHAP. VIII.
Copie de la plaiſante
lettre de Pafgwin Seia
guerr Romain , contenant deſadneu dece que
Paſquin bouffon Parifien luy avoit impece se
targuant de fors authorite .
сил2. х .
LIVRE
>
Du Reward Paſquillo
EXXXX
1. IVRE TI ..
CON TENANT
POVR SUBIECT , LE
Procés & condemnation de Par .
-quin , par le Theologien au faict
de la Religion ; Puis la probation
de l'inftitut, vous , & nom dela
focieté de Iclus.
CHA P. J.
Eſsicurs , deflors
Le Theol, i'ay ietté la veuë
far les premieres
pages du livre de
Parquin , intitulé le Catechifme des
Ieſuites , il m'a falu faire vne bonne
prouiſion de patience , pour conti
nuer & paraclreuer tout le reſte, mais
en fin , graces à Dieu , i'en luis venu
au bout. Ileft semply we tantd'ima!
D 2 poſtu
76 La Chaffe
poftures , meſchancetez & erreurs
contre le nom , l'inſtitut , approba
rion , introduction , progrez de la
compagnie des Ieſuites, que pourles
reiecter & confuser par le menu, bee
foing ſeroit d'y employer pluſieurs
jours. Si ainſi-eſt qu'en vne ſeule pa
role on blefre la renomec d'vn hom .
mc, l'appellant ou vſurier ou adulic.
re , mais qu'on ne puiſſe qec par diſ
cours entiers monſtrer la calomnie,
comment pourroit on s'acquitter.ch
cet endroit , auquel chafque lieu de
ce liur et contient fon iniure & mel .
difance contre Melicurs lesIefuites.
La brefueté de la calonie qui ſe com
prend dans vn mot, donne beaucoup
d'aduantage au calomniatear contre
celuy qui la combat. l'endoieray ce
liure à vn grand Thcologien ſeculier
mon compagnon quei'ay laiſſé a To .
loſe afin de donner ſurles doigts plas
tloiGr fon Authcus ,outre que qucl.
que ame deuote de Sorbone le pour
ra confuter, & tout le grand corps de
celte faincte faculté peut- eſtre y ap
porteca ſaccoſure. Pour le prefentic
me contentcray de faire deux choſes:
L'vac pour l'acquit de ma promeſſe,
Icuer
DW Renard Pafquise. 77
Feuer la beſte de ſon gifte , apres que
toute la noiet mc la fait recognoiltre.
C'eft vn Renard , preparons nous à
dextrement luy donner la chaſſe , car
il-fçait bie rafer. La voſtrc d'hierm'a
appris que le Renard eſt vn acimal
extremement cauteleux . Et ie viens
à voſtre opinion,Monfieur que parce
que Dieu vous fit voir hier, il nous
enſeigne ce qu'il faut faire ce jour
d'hay. Paſquin doc eft vn renard qui
ſous l'accooſtrementde badin , eft yn
calomniateur à vingt-quatre carrats
fort ſuſpeat d herelie , ou Herctique,
ou bien pire.Ayant fai & voir au iour
la qualité, elle apportera quant & loy
la perte totale de credit & defoy qua
on pouuoit avoir accordé à ſon liure
par meſgarde, & ſeruira de iuftifica
sion aux Ieſuites , auſquels ne ſçau ;
roit arriuer plus de gloire,que d'eftre
blafme des ennemis de Dieu & ſon
Egliſe. L'autre choſe fera de diſcous
rir en paſſant des principaux poin & s
de l'inſtitut , approbation , & nom de
ceſte compagnie. Pour commancer
par la premiere partie de mon ſub
iect, ie vousſupplie Monſieur , com
mander qu'on face venir Paſquin afin
D3 qu'il
7-8 LaChagle
qu'il ſoit copuaincu en voftre prea
frnce , de Monſieur le Maiſtre des
Requeſtes, de Meſsicurs les Barons
& Gentils-hommes .
Le Seignent. Eſcayer amenez Para
quin , duquel vous ne vous eſtes def .
emparé depuis hier bouffonnát toula C
jours & foliant.
Le Theologies , Palquio tant à voſtre
ſemonce d'hier, que par le comman
dement deMóſieur,en la maiſon dan
quel nous ſommes, i'ay leu voſtreli
ure. Leiugement que i'en fay , eft que
outre la qualité de bouffon qui vous
etde tout acquifo & afleurce , vous
eftesvn Renard , animal malin louba
1
la peau d'vn bouffon animalpriué, &
domeſtiquc,qui difamez toutes for
tes de perſonnes honcſtes, voire rele
pádczlc venin d'heredie, ou bie mel,
me d'Atheiſmę. Vous ne nierez pas @
De foyez calomniateur, car voſtrelia
are nous en fournit par trop de preus
ucs, auquel vous ne vous cótentez pas
de bleſſer labönc renommee des Ree
yerends Peres Iefuitcs: mais auſſi en
faict concernant les cauſes Ecclefia .
ftiques ( car pour les téporelles vous
eſtes du tribunalde Monſieurle Mai:
Atce
Du Resterd Paſquin . 79
ſtre des Requeſtes ) entamez fore .
l'honneur des bons Peres Capucins.
Que vous ont faict ces fainetes ames ,
qui pour poſſeder tóot en Dieg ,'ne
poſledent rien hors delay , lorsque
vous formant ceſte incpite obiection ,
contre les Iefaites de ce qu'ils ſe font
appeller Peres , nom ſuperbe dictes
vous & appartenant aux Prelats : &
preuoiáe qa'on la peutrenuoier bien
loing parfallegatio de l'exemple des
Capucins quifontſemblablemét ap
pellez Peres,vousrefpondez à noſtre
reſolution en ces mots . La faute qui ,
fetrouue en cet endroict aux Capu- ,
cins ne doit ſéruir de garentaux le . ,
fuites. Explosbasvn bien peu . Iene ,
veux pas dire que foubs l'habit rape- ,
tallé de Capucin il n'y ait de l'ambi,
tion.Etbon Dieu quelle ambitió que
vn Seigneur deBouchage face cíchá .
ge desDuches ,des Eſtats de Mareſ.
chal Gouuerncur & Lieutenant do
Roy, & detout ce qui s'enfuit, auec la
capuche, leifac,les ſandales, la beſace
d'vn Capucin Mais pauure folap
prens que ny au fait des Capucins,ny
en celuy des feſuites il n'y a point
d'ambicion , Cenom de Pere en vertu 1
D4 de
%0 Le caffe
de l'ordre ſe peut donner toutPre
Atre , lequel en ſon ordination reçoit
la puiſſance ſpirituelle , d'engendrer ,
les.Chreſtiens par le Sacremeni du.
Bapreſme,lesrengendrer pour la ſc .
conde fois par celuy de penitence ,les
nourrir du laict de doctrine , & dela,
chair de Icſus -Chriſt lesfomenter &
couuer par bónesexhortations, toge
Ass ces actions ſont de Pere . Dela on :
viſe de ces termes Potc Confeſſeur,
Pere de Confeſſion. Pourquoy files .
Preſtres en fontappellez:n'en ſerong
auffi les Ieſuites & Capucins Prea .
ſtres? On víc du mot de Pere aux au
tres Religions.Parmy les Cordeliers.
de Pere Prouincial, Pere Cuftos,Pe.
se Gardien , Pere Vicairo , Peres de
finiteurs : parmy les Iacopios outro.
qu'il conuient aux Prieurs & Prom
uinciaux , fid'ailleurs eſtans Docteurs
ils ne prennent l'appellation de nos
Maiſtres,ilcítattribué à certains, que
ils appellent Peres du Conſeil. Tu
confeſſes toy -meſmes que les anciens
Anachoretes , bien qu'ils ne fuſſent
myPreſtrés,ny meſmes ſoubşdiacres,
fe ſurnommoient Peres. A combien
plus fosse raiſon les Capacins & Ic.
{qites.
Dx Renard Paſquix . 81
ſuites , qui font Preſtres , voire Prel
cheurs, & entendent les Confeſſions,
au moins de leur Religieux ?
Paſquin. Mais le commun des au
tres Religieux ne s'arroge pas vn ſi
grand grade d'honneur & ſe conten ,
grade infericur , qui eſt celuy
te d'vn
des freres .
Le Theologien. Paſquin ic louë le fait
des autres Religieux: mais ie neblaſ.
me pas pour cela celuy des Ieſuites
& Capucins. Ce mot de frere eſtoit
tant honorable en l'Eglife primitiue,
qu'il eſtoit donné non ſeulement aux
Chreſtiens ſimples, mais auſſi aux E
uelques comme il appert par les ef
crits de Iuſtin Martyr . Depuis il a Apolo.
commencé par la malice du peuple 2. ad
d'eſtre tourné en riſce , qui ne ſçait Anton.
faire de bons comptes,que des fre. pium .
res . Voila pourquoy par cy deuant
Jes Religieux fe cótentoyent du nom
de frere, & maintenantles leſuites &
Capucins prennent celay de Pere.
Tout ce qui appartient à l'Eglife,Re.
< ligion , & pietê, doit pour s'acquerir
reſpect & deuotion parmy le ſimple
peuple neceſſaire à celuy qui veute
difier , avoir en loy quelque choſe do
Dis Ma .
Li Chaffe
Majeſté . Quoy que loit , Paſquia
quand tu detracte des Capucins, ie
recognois fort en toy l'air herctique,
Car les Huguenots en veulent entre
tous les Saincts particulierement au
glorieux S. François , comme porte
croix du grand Archeueſque lelus
Chriſt, heritier de ſes playes, & aulli
de les iniurcs , tant en loy qu'en ſes
freres. C'eſt, ou de l'vn ic viendray
l'autre, qu'eſtant grád calomniarear,
tu es quant & quant fort fufpect d'ho
relic. Tune reſpondis rica hier a ma
raiſon que i'auois tiré de tes propos.
Je dis maintenant que par la lc @ ure
de ton Catechiſme ie te tiens du tout
pour tel.
Paſquin. Gentil Monſicur, quivous
di&tes Theologien , ie ne ſuis point
Heretique, ie ſuisbó Catholique au
tant quevous, & rcaoquevos propos
a iniate , au cas q poar les maintenir
youlicz planter-voſtre bourdon . Or
bicnie fuis ſatisfait en ce qui cócernc
faict des Capucins. Mais mettez
vous en deuoir de reſpondre fi vous
pouuez a Pootrecuidee fuperbe des
Ieſuites admettape en Portugal ſans
auçuos remords de coſcience & ver
goigne
Du Renard Paſquin . 83
goigne cetiltre ſuperlatif d'Apoſtres,
Puis vous reprendrez vos erres .
CHA P. II.
Du nom d'Apoftre attribue aux Ieſuites par les
Portugais. Cenfure de Paſquier.
1
DR : Renard Pasquin .
Savier honneur de la Nauarre auec .
ſes compagnons imitans vne vie A.
poſtolique, viuans d'aqmoſne, ſoruás:
aux hoſpitaux, enſeignans aux gráds.
& aux petits la doctrine Chreſtiena.
ne, prefchans , allumans partout le
bralier de l'amour Diuin , & ſur tout
palſaastes mairs & s'en allansa da có
quefte des nouveaux mondes, ou ia .
mais auparavant n'auoit rententy lo
fon de l'Evangile , leur ont deferé ce
beau nom . La derniere raiſon que
iray touche de ſe ietter à corps per
du'entre les Barbares pour y pref
cher premierement la foy , n'eſt pas.
de petit poix .Car ce paſſage. In omnem PS.18 .
Letran exiuit fonus eorum , in fines orbis .
tetre verba eorum , leurſon à penctré par :
toute la terre, & leur parollesiuſques
aux finsde la rotunditéd'icelle, s'ena .
tendant des Apoſtres, ne ſe peut touhu
tesfois verifier accomply en leurpër. 7
Sonneny de leursłucceſſeurs iuſques. 1
# noſtre temps , qui ne tragçrferent
iamais en -l'autre hemiſphereque bie
peu, il fe doit doncmettroen exécu
tion par autres a quipar conſequent
compris foubs ce terme, corüm , heri..
teront par participation de nom , le
D : 7: tilcro
La Chapter
siltre d'Atiopofntres auſ ſi bien que pat
,
participa d'office ils ont herité le
droid de remblables fonctions: Prin . 2
d
cipalement de tropeter l'Euangile - és
lieux ou il n'a iamais retenty.S'ily en
d
aaucans quipuiflcntiouyr dell'hon
ncur de ce tiltre , auſſi bien qu'ils ſont 9
en poſſeſſion del'office, ſeront à mon
opinion plafieurs Religieux enuoicz
de Portugal, & entre autres les lelui.
tes , qui au Jappon , à la Chine , & ail
deurs ont premierement annoncé li
foy. Cette raiſon d'eſtre le premier
qui trompette l'Euangile en vn lies, 1
eſt à mon opinion entre pluſieurs la
principale , pour laquelle ce tiltre
d'Apoſtre deFrance conuient à ſaint
Martin . Car combien que devant luy
l'Euangile fult fortmultiplié en Fran
ce,il eſtoit toutesfois incognu en plu
fears coings & recoings d'icelle, lefo
quels Sainot Martin repurgea du par
ganiſme , & y planta le Chriſtianif .
me. Qge ft les Portugais.quec raiſon
oorbonoré les lefuitesde l'epithete
dra poſtres , auec quelle sailoh ,• Pale
quin comme vn fecretaire du Ciel,
interpreta de la volonté de Dieu ,
Coleillerde foa Cáleilpriué, ofes - tu
bica
Du Renard Paſquin .
bien aduanoer que la tranſlation de
la Coronne de Portugal, que la ruine
de la famille de les Roysprouient du
de plaiſir que Dieu y reccuoit : Tucs
auffi fortuné & aduiſé à rendre raiſon
des Conſeils de la divinité en ce fait,
que ce pauure Aduocatà prophoriſer
par prelages inſpirez de Dieu . Icsafe
faires & cóportemens des Ieſuites en
France.Les-Royaumes ſont de Dica .
Leur fia eft entre fes mains, auſfi bica
que leur naiſſance. Il les transfere og
finit quád bon luy femble:Mais nous
n'en (çaarionqrendre raiſon . Que,s'il
eſt loiſible de coniecturer en cc faict,
je te dis tout le contraire . Scaches
que comme il n'y a rien de perpetual 1
aux affaires humaines , auffi falloit - il
que la famille des Roys de Portugal
eaſt-fon periode. Mais le clorre par
yoe guerre Chreſtienne .contre les
infidelles , par. va noble martyre ,
(come on peut dire quefilt Dom Sex
baltien , pouré plus par leder d'am .
plifier la Religió , que fa puiſſance par
les guerelles Turquelques , & cn luy
la famille des Rois de Portugal ,) c'eſt
le haut degré d'honneur le puis
plus iuſtement donner cette gloire
au
Lx Chaiſe
au bel accueil que fićt le Portugal &
fes Rois aux leluites, que tu n'y attri
bues la perte . Pendant que ie m'at
reſte vn peu plus à ce nom d'Apoftre
& dictifier non tant la cauſe desler
ſuites a
me Chreſtien en ce qui touche ceſte
appellation ; vne queſtion ſecretce
hearte à la porte de mon ame. Com
mene Mönſicur Paſquier eſgalement
verſe en là Theologie, & en la Philo
fophie n'a remarqué,quele nom d'A
poſtre conuenoit anciennement aux
Eucfqucs, & celuy des Euelques aux
Apoſtres . De cet antecedentil euſt
auſſi veritablemét tiré ce cófequent,
donc entre les douze Apoſtres & les
autres Euelques il n'y auoit aucune
difference de degrez, ains parfaicte
equalité en tout,que de ceſtuy -cy les.
Euelques eſtoient appellez Preſtres,
.
& les Preſtres Euelques , il conclud :
lo fien doncil'n'y auoit aucune diffe
rence entre l'Euclque & le Preſtre.
o que c'eult cſté vnc piece forte pour
baitir l'anarchie & anbierarchie des
anciens & modernes heretiques,def
De pre
Script. critte par Téroullien , en laquelle cous
ſont aigaux , voire les fcculiers Ec.
clefia
D # Renard Pasquinta 892
eleſiaſtiques, & les Eccleſiaſtiques ſc .
culiers . A la verité cela cult tellemér
applany foutes les parties de l'Eglie
fe , qu'il ny ca reſteroit ny haute ny
ballo , Supericure ny infericare , le's
Preſtres eſtant autant aduancez en
honncur que les Euelques, & les E
uelques que les Apoſtres . Et pour
degrader le ſainctPere & le reduire :
au modele des autres,on pourroitad.
joulter les propos de Paſquin , com
me tres-favorables quand il di&t que
le Pape n'eſt pas Prince , mais ſeule .
mcot primerdes Egliſes:Exceux tres
exprez dumeſmePaſquierlors qu'en
bon fils de l'Egliſe , il recogaoiltva :
Euefque plusancien que S.Pierre eng.
tre les Apoftres , & donnc yn compa .
gnon au Pape. De tout cecy ſe feroit
yn beau ſalmigondis de bó gouft aux
palais desHeretiques.Monſieur Pala
quier feroit mieux de fe cótenir dans
Les limites de la vacation , ſans s'ad
yancer en celles d'agtray ,lequel i'ay:
dit eſtre egalementyerſe.cn Thcolo .
gie & philoſophie, parce qu'il et ega ..
lement ignorant de l'vne & de l'aug
tre . Il y a toujours eu diltination en
ircles Pesktres & Euelques telle que
apore
La chaffe
entre les fimples Gentilhommes, &
Jes Princes : Entre les Euelques & le
Sain &t Perejtelle qo'entre les Princes
& lc Roy : Entre les Eucſques & lcs
Apoſtres,telle qu'entre lesMagiſtrats
eſtablis pourla cófervation des Loix
ou police ,& les legiſlateurs ou poli
cours de la Republique,qui ont inftto
tué ces Magiſtrats. Les fuperieurs tou
tesfois en la hierarchie del'Egliſe OAD
bien pris le nom des inferiçurs , les
Apoſtres d'Euefques,le Pape d'Euefa
que, l'Euelque dě Preſtre ,parce que
les fuperieurs ont toute la puiſſance ic
& exercent toutes les functions des
infericurs, ſans preiudice de ce qu'ils
ont deplus. Les infericurs auſſifont
bien appellez du nom desſuperieurs ,
comme les - Preſtres d'Euclques, les
Euclqucs de Papes & d'A poſtres ,
pour quelque reſſemblance d'office,
ou participation : bref paremprunt
feulement Du nom d'Euclque & de
Preſtre , lifez les Commentaires de S /
Chryſoſtome. Mais ou ſuis -ic, & ou
Cap.E. m'a emporté le nom d'Apoftre ? Para
pif.ad donncz moy , fi comme diſcipleie me.
Philip. fuis mis à fuiure mes Maiſtres & les
Apoftres qui nous ſontenuoyez. Or
il est
Du Renard Paſquin . 9
Heſt teps que je retourne chez moy ,
que ie reuienne a ma belongne & *
declarer quel eft noftre Peſquin , ou
ſuſpect du coucherelic, ou melmen
ment heretique.
CHAP. III.
Que. les: Ieſuites s'alterent aucunement. La
bíerarchiel, cins qu'ils en fontdefenſeurs ,
de l'Egliſe.
:::FECHA P. IV .
Les tefuites purgez de cequ'on leur obie &te les
diuifions de l'Egliſe d'Angleterre.
CHAP : V.
Pasquin heraligae , an moins ſuſpe& d'hea
ľ refie , en'ce gu'il se marque de la Canonizao
tion des Säixats.
21
ES Il ſera maintenant temps que ic
te iecte vn autre coup & auquel
tu ne ſçaurois parer. Tu te moques
allés ouuertement de la Cononiza .
cion des Säinets , & authorité da
11 Sainąt Siege, à enregiſtrer dans le
1 Kalendrier de l'Egliſe ceux qui ay
ant eſté des toure eternité deſcrits >
1
dans le liure de Dieu , ſono main .
tenant enroollez en celuy de l'E .
sh E 3 glife
: La Challe
gliſe & inſerez au nõbre des biena
heoreux.Car tu dis que les Ieſuites
emporteront en fin par menſonges
& importunités, qui leur ſont pro
pres, quele bien -heureux Ignace &
Xauier queto affermes eſtre hypo
crites inſignes , foyent canoniſez ,
ainſi que teſmoigne Bocace , que
Chappeller du Prat ſuperlatif en
toutes ſortes de meſchancetés , fur
canonìzé par les ames idiotes au
Monastere des Cordeliers de Diz
jon. Donc à con dire noſtre S. Pere
peut errer en la canonization des
Saincts. Quc pourroit dire d'auan
tage vn formel & ouuert heretiques
Non non . Les Catholiques siegnés
que ce ſouuerain Pontife aſsis au
throſne de S.Pierre ,otprepointer
vn faict de fi grande importance .
Car que s'enſuiueroit il de la Qu'vn
homme damné & citoyen de l'En.
1
fer , feroit eſtimé de l'Egliſe bien
heureux & Citoyen du Ciel , ve .
neré & adoré d'un chacun . Que
le Diable auroit bien gain de cau:
fe, lors voyant porter chandelles à
en fien compagnon de damnation ,
Quand ,
Du Renard Paſquits. 103
Quand , il y a quelques années ,on
commença a reuoquer en doubiela
ſaincteté de Fælix premicremene
Pape ſchiſmatique, mais puis apres
legitime & martyr, (hiſtoire remar
cable s'il en fut onques ) Dieu cela
moigna par vn miraculeux hazard ,
combien il aſsiſte au S.Siege, au ju .
gement de la Saincte de les ferui.
teurs.Ceſte tienne do &trine croulle
& esbranle la veneration & honeur
de tous les Sainets.Car fi le S.Siege
elt crompé en celay.cy , il le ſera en
celuy - la , & au tiers & au qaart &
sien ne demeurera afleuré.
Pefquir . Ne voyes vous pas. To
exemple fourny par Bocaccia
Le Theologies, Vragement cu em
ployes un bon teſmoin , vn bouffon
comme toy , vn fale & vilain Sati
re tel qu'on diet que tu es , & qu'on
iccognoiſt cel par les vers impudie
ques que tu eſcris à ta femme.Mais
ainſi ſoit qu'a Bocace ſoit deu l'hős
Deur de toute croyance , comme à
vn Autheur de marque. Quoy pour
cela ? Il y a autant de differenc :,
entre ce qu'il dia & ce que tu dis,
Et
qu'en
Lá Challe
qu'entre la terre & le Ciel, entre
vn grain de millet & le premier
mobile. Tu parles d'vn qui ſeroit
canonizé par noſtre Sainct Pere:Ec
luy d'on qui le ſeroit ſeulement par
des ames idiotes . Les particuliers
Chreſtiens, voire meſmes les Egeſ .
ques , chacun à par foy , peut errer
aux choſes de la croyance Mais
non pas ce ſouaerain Pontife , au
quel noſtre Seigneur à diet en la
perſonne de S. Pierre Rogani pro to
Petre vf not deficiat kades t44. l'ay priė
pour toy afin que la foy ne deffail .
le. Pour ceſte raiſon appartient au
feul Pape priuatiuement de tout
autres d'ordonner le Symbole de la
Foy . De meſmes en ceſte deſcrip .
cion heureuſe qui ſe fait des faincts.
en la matricule des Citoyés du ciel ,
apres le premier enroollement és
cayers de l'Egliſe en leur Bapteri
me , ne peut eftre circonuenu ce
throſne de S. Pierre . Si bien pour
roit celuy de S. Iacques en Ieruſa
lem , deSainct lean en Epheſe , de
Saint Marc en Alexandrie , d'Euoa
dius en Antioche, de Sainet Denys
à Paris
Du Renard Pafquis .
à Paris,de 'S aina Irenée à Lyon . A
plus forte raiſon le Siege Bezean
au deſnombrement de ſes Saipats ,
Caluin ,Pierre Martyr & autres.Tu
es donc fort erronee Paſquin &
m'aflegre - ie du toutherériqie .
Paſquin. Cela eſt faux vous parle
résmisux , quand il vous plaira , ou
quand vous ſerez ſage, gentil Doc .
1 teur . Ces Meſsieurs icy ſoubs om .
bre qu'on leur a donné à la grande
fale de Monſieur de Paris vn bon
ner à quatre cheminées pour euda
porer le feu & fumée de leur cho .
lere , & qu'ils ont vn mitou a l'ene
tour du col , Ils veulent alleruir
tout le monde à leur Loix , & l'ar
fubie &tir à leur cenfure. Defquels
ilne le faut eftonner s'ils Courtien
nent les feſuites: Carils ont esté &
. Ceux - cy , & ceux -la, les boutefeux
de France , leſquels ſoubs pretexto
de youloir renuerfer l'Hérelie re
repaiſſent de la fumée des belles
promeſſes qu'on leur faiſoit , vou . i
İoyent baftir leur grádeur dans les
ruynes de cer eſtar.
Le Theologien , Meſsieurs voyla va
E 5 aut.e
LH Chaffe
autre tour de Renard . Apres se
ſtre deffendu , apres auoir fuy.,. ef
quiué & s'eſtre deſguilė, le Renard
pille, ſoubs voftre reuerence , & de
1a. queuč il reſpand l'rrine de fes,
iniores contre l'ordré ſacré de
Meſsieurs les Theologiens , dçr
quels ie ne ſuis que petit appren .
ty & tres -humble feruireur. Orga
pallons outre.
CH AP. VT.
Confutation de la calomnie ie &tee auxilea
Suites, d'etre Abailardiſtes. La malice ſecrete
te de Paſquin defcouueric.
1
Dr Renard Pasquini
lons ,luy qui ne vitiamais homme
armé qu'en peinture . Il coarne en
mocquerie du bien heureux Ignace
Pere & fondateur de la compagnie ,
qu'on le rire ſans liure marqué de
do & rine, & auec le chappellet pa
rure des femmelettes , & tefmoja
gnage de fon ignorance. Ce fainet
hõméeſt ainſi depeinctpour mon =;
Atrer,en quoy il excelloic plus. Car:
combien qu'il furt dodte & aboa .
damment verſé aux Sainctes let :
tres , & ſur tour au maniement des
conſciences, fi eft.ce que ſon prin .
cipal, come de tout Autheur d'or
dre Religieux , eſtoic la piecé. Le
chappeller qu'on luy donne entre
fes mains leuées au Cielaa pied du
Crucifix , n'eſt en luy ſigne d'igno .
rance, come impofe Paſquin, mais
de rare deuorion enuers lefus & la
Mere, I'vn & l'autre protecteur de
toute l'Egliſe ,& de tous les ordres
qui bataillent enricclle. Mais ie re.
torque cefte irriſion contre Pala
quin à meilleur droict , & dis que
pour peintre bien apris qui entre
prédra ſon portraia ,luy deniera ie
miaka
'
La Chape
mafleure & lechappellet, & le lir
ure , & la main melmes . Lechap .
pellet, parce qu'il n'a ancun refere PE
timent de deuotion , ce qu'il refa
moigne qualifiant le chappellet , la
parure des femmelettes & fymbo .
le d'ignorance, combien qu'il orne
de long temps le col , les mains, les CE
Goſtés des plus grands Docteurs de fit
P'Egliſe. Le liure, combien que tant
affe tioné de Paſquin, luy ſera tou
tesfois refuſé , parce qu'il eſt igno
rant en la Saincte Eſcriture , mara
quée par ce livre,Le peintre ſe gara
dera bié de la ley mettre en main ,
main tant prophane , de laquelle
elle eſt rant indignement maniée.
Finalement ne ſeront octroyées à 7
fon tableau les mains, non pour re • HE
preſenter en lay la ſincerite de la les
Loy Cincienne à n'admettre point
de preſants,mais le peu de pouuoir
qui eſt en luy, reſemblant au Soleil de
de Feurier quin'a ny force ny ver ni
tu . Rien ne luy refte que la langue, do
& vo peu de babil auec lequel ilme d
nace les Iefuites en cefte forte . Au m
demourant donnés ordre que les lo
voftras
Du Renard Paſquix
poftres n'eſcriuent plus ou s'ils er
criuent qu'ils ſoyentplus ſages ſur
peine de perdre voſtre ordre . Le
poauoir de nuire aux Jeſuites ne
luy faict prononcer ses parolles ,
mais la crainete de leur touche.Car
tel menace qui a grand paour . Vsay
eft quc fi i'eltois du conſeil des le .
ſuites , ie leur donncrois aduis de
meſpriſer les fornettes de ce bouf
fon. Et d'ailleurs comme les Ieſui.
des ne ſont fouls intereſſés par ce
galád ,mais toute l'eſcole de Theo
logie , laquelle il bar à flanc faiſant
ſemblant de bracquer ſes artillea
ries contre la lacieté de Icfus , ic
m'affeure que de ceſte efchole de
Theologie ſortiraquelque feculier
armé de zele & do & rine, qui bail.
lera auec le vol de la plume telle .
mene la challe à ce Renard, qu'il le
côtraindra ſe mufler dans le creux
de ſon ignorance , & d'vn ignomie
nieux filence . Mais ce que pourroit
deſirer ce Theologien qui ſe reno
droit defenſeur de la cauſe come
mune de toute l'eſchole de Theo .
logie , ſeroit que paſquin ne com
bacist
L# Chaft
batift plus ſoubs les armes d'au mo
truy & ſoubs vn nom emprunté . , to!
mais qu'il ſe miſt en campagne ,ap . he
poſait ſon nom à ſon ouurage. Lors
on voiroit ce Theologien armé de 94
toutes pieces de l'antiquité & pro
phane & ſacrée , venir fondre ſur 66
Paſquin comme le faucon ſur le ca tre
nard. Paſquin tu te veux faire bat .
99
tre en poche.Ne faut pas faire com PE
me les grimaulds de college qui fa .
uoriſés du benefice de la nui& , 00
be
de l'obſcurité d'un lieu , reicotent
& ruënt grommades incognus l'on de
à l'autre . Allons l'eſpéc blanche ety ri
main au pré aux Clercs,, c'elt a dire
en cecombat des lettres & de iafti
ce , ou la malice armée d'vn peu de
jargon attaque d'yn coſté, & liver.
tude l'autre equippée de ſciences
& d'eloquence defend la cauſe non
tant des Ieſuites , que de tous les for
Theologiens .
Paſquix. Meſsieurs, dire monoray
nom ie ne puis pour encores,le de .
fire eſſayer auparauant quel ſuccés
auramonæQure . Touchát le point
qui ſe craite pour le preſent , ie
VQUS
De Reward Paſquin ITS
vous confefferay ingenuement que
comme ma profeſsion eſt autre , ie
ne ſçay pas toutes les diftin & iong
de Thcologie : Toutesfois ie l'ay
quelque peu effleuree , & allespour
ma proviſion & vlage. Mais di& cs
ce qu'il vous plaira , ie ne ſçaurois
trouuer bon que on forme celte
queſtion. An fitDeus, qu'on la diſa
pute iw wramque patrem , & en fin que
onla decidepar raiſons naturelles ,
la foy qui ne peut contenir aucu
ne fauflete comme eftant emanée
de cette premiere & ſouueraine ve .
rité , nous doit plus que ſuffiſam .
ment ſuffire,
? Le Theologien , ôle traiet de Renard
qui veuc olter au Theologien fes
ármes contre fes ennemis , qui ne
battent le Chriſtianiſme que par
Philoſophie, vaine tromperie ,ainſi
L'appelle ſainet Paul. Quelle diffe- ad co
rence y a-il entre Paſquin deſro . lof.2.
bant au Tihcologien la raiſon natu
relle , & fulienl'Apoftat , qui fe- In In
lon la plainte quien forme Sainct lian .
Gregoire de Nazianze interdiſoit inued .
aux Chroíticas l'eſtude des lettres do
Lecuo
Le Chale
feculieres & humaines , afin d'en
venir bien toſt about? Et quand il
condamne le Pere Maldonat il
condamne en luy toute la venera
ble eſchole de Theologie ,qui pro,
6 : de demefme maniere : Partiva &
lierement ceſte grande lumiere &
cinquieſme Docteur del'Egliſe S.
Thomas d'Aquin, qui ne pred d'ails CU
leurs le commencement de la ſom , Q
me que de cet article , An fit Deus ,
afin que commeDieu relyit en tous ,
les frontiſpices descreatures,apſsi
face il en celuy de fon cuure . Pala P
quin qui en fon ame le mocque de
ce Saina Docteur & de tourelles
chole , n'olanttoutesfois les heure,
ter , chocque yo de cette ſaindle
profeſsion , afin que du iugement
qu'il fera deceluy - la , par tacite &
ſecrette ſentence tout bon Achée
Cd
face en la conſcience paller cona
damnation au reſte.Quine deſcoue
vriroit con artificePafquin .
Paſquix , le ſuis forc bon Cacholi .
que, car ic ſuis bon Papiſte ..
-13 1. CHAP
Da Renard Paſquin .
CHAP. VII .
Que les -Iefuites »ne font point Papelards,
comme lescalomnic Paſquin : Au contraire que
Palquin et pray Papelard.
19 CHAP. X.
CHAP, X.
CHA P. XII .
Multiplication de l' Atheiſme. Deploration
de sofre besle. Exortation 4 chaffer er forf
fer l'Abeiſme.
Le Theolog.Soistotel comme on
croira, ac lc fois-tu pas,
il y a long temps que i'ay ouy parler
de l'Atheiſme , & detous ces genres
qu'il contient. Maisie n'eufre lamais
creu q facileméton fe fult laillé aller
à ce precipice & abifre de malheur?
Pafqmis. Ne vous en elmerveillez
d'auan .
A Rensed Pregnin . 149
daa antagé. Tout homme quifera
arriue là , ne ſera ſeul , mais aura
des compagnons en bon nombre ,
& en tous les Eftats. Voltre Tera
tallien diſoit aux Paychs de ſom
téps queles Chreſtiens montoyens:
en yn nombre infiny , & qu'ils ac
noyenc semply les villes illes para
quers, les tribunaalx, les palais,les
armées , & eftoycot partout , 0 % .
osprédbexiTemples des Adoles. Les
deifter & Atheiſtes en ſecond chef ,
ne font arriuezà li grand nombres
Mais toutesfois ils s'eſparpillent
Peu à peu; & font davantage ô gęs:
anciens Obreſtiensa car ilss'intro ..
duiſeng en vos Egliſes & autels,
Lệ Thealogies : En quel malhoue
Sommes -nous venus!voila la fin de
therefic, laquelle apres auoir blaſ.
phemés.vn Dieu le faiſant Ancheur
du peché , le faiſant de fefperer en
la Croix , & endaréraux Enfers les
peines desdamaés,co fin degenere:
en l'Atheiſme pour le ricr du tout..
O fiecle de fer , celuy auquel nous
forgmesi ! fiecle de geants } fiecle.
danti-thées & Athées ! Dieu ſoit
G3 loué :
loué qui auec tant de paricnce ſup
porte l'iniquité & impieté des hõ .
mes , ſur leſquels ie m'eſtonne quo
ito'ellance ſés foudres, ou ne rados
mene vn & autrefois les eauxdu De
lange. A vousMeſſieurs, & a vous
particulierement Monſieur quieft
Yo ſingolier ornement de la Ioftia
oc , & Maiſtre des Réqueftės iad .
dreſſeray ma parolte . Qu'il ſeroit:
adeliver qué P Atheiſmo pollulanc
ſecrettement; li bien qu'on ne peues
remarquer ceux qui en fone pro
feſſion , au moins on apportait les
remedes contre ces ames ' impies ,
tromperces d'Atheiſmequi com .
poſent, imprimont, dioulguent ces
thefchans & abominables liures ,
afin d'empeſchier la perte & cora
raption de pluſieurs . Céta fe fe
roit ayfément , fiapres là cenſure .
des facoltes de Theologie , tes Of
ficiers de fuftice faifilföyene telslis !
ures, les fupprimoient; & faifoient
bruſler parmain de bourreau , cea !
noyent main forte qux Prelats , &
iteux Prelats confinogend les Au .
thieurs că prilon perpecuéllon our
tout
Da Renard peſquius. 13 .!!
fout moyen leur eltant retrenché
d'infcéter ſoit de voix , Tois parele
crit,ils fullenc cótraints paſſer leur
vie en penitéce & larmes pour l'ex .
piation d'poli'grand crime. Noosi.
auons yn Roy cres -Chreſtien pour :
l'ordóner; & Monſeigncur le Chan .
celier Catholique,Seigacur de rase
verto & ſagello pour le faire effe
auer. O pauure Gaule, qui ancien- :
nement eſtois ſeule exempre des
monſtres , commel'Angleterre de
loops, que tu en as porté & portes
deſpuis wagueres d'eſtrange & hor.
nbles. Le defunct Roy la ſageſſe
des Roys ,auoit fort heureuſement.
commencé d'en reparger la Fran .
ct , & euft'acheué long temps ya ,
frle Diable n'euft ſemė l'yuroye de
diſcorde en noſtre champ . Voicy
ſon ſucceſſeur qui fe leueapres luy
noftre Roy trés-Chreftien la vaila
lánce des Roys , & cep Hercule qui
yuidera & deliurera de monde de
tels monſtres , qui comme yo So
leil par les rayons de fa juſtice qui
font les Parlemens de France , &
par ſes feſches qui ſont les lances:
G4 & ele
La chaffe
& efpeces de la nobleſſe cxccutane
la volonté du Roy., meurtrira ce
grand Python & dragon d'Atheiſ.
me , que les croupiſſantes eaox da
deluge d'Herefie ons de leur cor.
ruption engendré. Or Meſsieurs ie
me ſais acquité de ma premiere
promelic , la beſte a eſte par moy
recognuë & lcuée c'eſ
, t un Renard
quiſous le manteau de bouffon ap
portoit en ſon ſein le poiſon d'he .
refie & Atheiſme . Ie luy ay donné
la chaſę, & ay par la grace de Dieu
fes roſes. le viens à
fait vois toutes
ma ſeconde promeſſe , qui eft de
trai&cr dc l'inAitorio des Iefuitos .
GHAP. XIII.
CHAP. XIIII .
Que la profesion des Lettres bumaines et
repugne, aixs.conuient fort a l'estat Religieux,
Opar conſequent aux lefuites ,
CHAP . XV.
Que les lefuites ne font aucun tort 4XX
Vniuerſirez en enſeignast.
CHẠP XVI .
Confutation de Paſquix calomniantl'obeyfis .
Sauce aueugle des lefujtes.
CHAP. XVIII.
Que les Iefuiles ne pechent point en feree
preſentant la perſonne de Iefus - chrift , prefene
se en celle du Superieur. Confutation de ce que
die Paſquin que le general des lejuites a eſta .
bly for throſie & Romea l'enny de celuy de
Stinct Pierre.
L'obeillance & foubmiſſion quo
les inferieurs rendent aux Su .
perieurs appartient ce que les cons
iticucions des teſuites commandent,
& ce que Paſquin ne peut aucunemét
goulter, tant il eſt amer, voiremorti.
fere felon ſon opinion : Aſçauoir que
l'inferieur ſe repreſentera en la per
fonneduSuperieur la perſonne Ieſus
Chrilt, afin de luy obeye auec plus
de
D# Renard. Paſquithe 18r
de deuotion . Icm'cltonnc quc Para
quin ſe comporte en cette accuſation
auec plus demodeſtie qu'a ſon ordi.
naire, Et qu'il n'obięête aux Ieluixes .
qu'ils ſontidolatres,adorane korsa.
pericur commc Ieſus Chriſt.Rien ne :
leur, reſtoit q ce dernier eitre d'hon -...
neur apres qu'il lesa ia qualifiez de
celuy d'heretiques, & Machiageliftes
Faut queles Ieluites confeſſent qu'au
moins en cet arcicle ils ont vne fingu .
liera obligation à Palquin, commeles
ayant fore eſpargncz. Mais voyons lii
lés : Iefaites ſont criminels ſelon le
sapport de Paſquin . Le Lieutenant :
de Roy , n'eſt pas le Roy., mais il re .
preſente le Roy , & en la perſonne da
Roy on peut recongnoſtre celle du :4
Roy preſente. De meſmes nous ne
diſons pas qu'en l'ordré des Ieſuites
Je Superieur-foit Isfus- Chriſt , mais
qu'au ſupport du Saperieur , linfe .
fieur doit conceuoir comme lefus .
Chriſt preſcat. Car comméenſeigne 2.Cat. :
l'Apoſtre, les Prelats exercentloftice s.
de Legation pour lefus. Chrift, & la Eph.6. ,
fouueraine verité nous enſeigne qu'il
eft preſent en la perſonne des Apo- Luce.
10 .
fures, Qui vousoitm'oitauilu: Voire
H7
.- La Chate
Mat. en lapersone des pauures, vous m'a .
2 . dezidonné a manger , Se ce que vous
ayez fait à l'un demes plus petisme
Eoloſ. bres, vousmel'auez faict. L'Apoſtre
veut que le ſerviteur n'obeyffc point
a fon Maiſtre temporel par maniere
d'acquit ,mais comme rendant celer.
uice à noftre Seigneur mefmes Siles
Roys temporels ſont les plusexpreſ
fes & viues imagesde Dieu entre les
hommes quant la temporalité iuſ.
Pfalo 6 guesala que l'Eſcriptor eles appelle
; peut- onpas en per.
foane recongaoifire commepreſente
celle deDieu :A.combien doncq plus
forte raiforr , en celle diyn Superieur
Ecclefiafticque , quicommandedela
part de Dieu , non pourle partagede
la terre , non pour les limites & bor.
nes de quelqueRoyauinç, mais pour
l'heritage du Cich pour loger & eſta
blir les ſubiects parmy les Saints
ondres de cette Hierarchic coeleiter
L'abbé, te Priear,le Gardico, & aue
tre Superieur quelque nom quevous
Juy vouliez donner corre Ses Religi.
eux ne leur exhibe al pas par repre
fentation pour vfer de ces termesen
de lefasChriſt,sou:
fa perſonne celle
uerain
Du Renard Paſquirt.
uerain Abbé, Prieur, Gardien, & Sus
perieur, parmy ſes Apoftres , en fa
compagnie & famille , le plus Sain &
Monaſtere quiaye onques eſté: Ainſi
que le Prelar & Eueſque Eccleſiaſti.
que parmy le peuple louſtientlaper
fonne du meſme Ieſus Chriſt , con
uerſant & preſchant aux grouppes &
allemblées ? En fin pour quelle rai
fonen l'ordre des Capucios , Fueil,
lentins & autres Reformez , ou l'hu
milice & obferuance des reiglesa ſon
lieu , les Religieux s'agenouillent- ils
ordinairement deuant les Superieurs
preſque en toutesactions, s'humiliant
deuant eux , ſe proſternaat à terrci
Ceſte ſainete ſoubmiſſion ne procede
elle de ceſte Religieuſe, conception
qui leur remiect Iefus -Chriſt comme
preſantdeuantles yeux en la perſon .
ne du Superieur , viquaire bien que
non ſonuerain , de Ieſus -Chrit le
me fache en moy-meſmes quand i
voy vo grate-papier , va ronge par
chemin , car ie-mcdonneray bien de
garde de l'honorer du titre d'Aduoz
cat comme par crop noble , decider
des affaires de l'eſtat Religieux &
luy quinefut iamais bon à la Cohue,
pren .
9 La Chaffe
prendre cognoiſſance des cloiftres:
Quád ie voy vn qui s'eſt nourry par :
myles Damoiſelles, entre leurs fufe .
aux & quenouilles , ſe conſtitueria .
ge des Moines & Religieux ; de leur
capuche & habit: Quand ie voy va
amoureux qui paſſoit ſon temps i
prendre les pulces au ſein des cours
tiſanes , tout a coup le vendiqueria -
cognoiſſance de la haire quelesReli .
gieux endofſent ſur leur peau . Ceſte
grande obeyſſance & fubmiſſion des
Ieſuites enuers lear General ſert à
Paſquin pour y fonder les pretéduës
pretenſions que ledict General con F
Eoit des couronnes , & dela Papauté
meſmes. Pour parler des couronnes ,
que Paſquin nous nomme les coron
nes, Royaumes, ou principautez qu'il
a cóquisioſques à ce jourd'huy.Que
fi la fortune luy cíté & a les prede.
ceffeurs ficótraire que leor deſleinge
n'ayent peu reüllirau
, moins de gra.
ce qu'il nous dile ſur quels eſtats les -
Generaux ou les Iefuites aient cu in
telligences , fait leur practiques &
mences . Car a la verire le premier
manque fouuent & preſque confiour's
aux ames ambicicules , parce ſ Dieu
art
DW Renard Pafquin .
ereceu ſous la protection & tatele
les compagnies des homes & la per .
foane ſacree des Rois, & deſcouare
les attentats des perfides & parrici.
des, les send inutiles , & les redui & :
en fumce. Mais le ſecond neleur der .
faut iamais. Combien donc files le
fuites lonttels , en a lon trouve paro .
my cux, ic pe diray pas convaincus,,
mais accafez, ic no diray pas accuſez ,
mais ſoubçonnez d'avoir procuré
quelque coronne a leur General en
tant d'annees , & en l'eftendue de
toute la terre ?.. Pour parler dela Pa..
pauto , quand Palguin nous affirme
quele Generala draffé & eftably for
throſac dedans Rome a l'enuy duis
throſne de S. Pierre , qu'il nousalli .
gne le lieu ou il elt , qu'il ſpecifiefon
eſtoffe, fa figure, la parurc. N'eſt -ce
point vn throſnc ſuperbe & fublin tel
que celuy de Salomon ? Pourquoyle :
Pape auec ce facré Synedrium de
Mefreigneurs les Illuftriffimes.Cara's
dinaux letolere - il & l'a - iltoleré tant
de temps : A la verité aul Catholique
ac le voit , mais le ſeul Paſquin auſſt:
oculé à aperceuoir ce chroſne inaifi .
ble , que les Hereriques ſes parens a
voir
La Chaffe
voir l'Egliſeinuifible pendant les laps
deplaſieurs ficclcs. Paſquin dit en ce . mo
qu'il preuoit ce qui doit arriper TOT
auec le temps, & pour ſa chariteit en
donne adais ao SaindzSiege.Grande: Que
prevoyance ! inca dita charité de ces
nouucau Prophete & Prenoſtiqueur : gic
affr heureux en ſes predictions, que
lereſueur Paſquier à fauflemét :preo
dire les affaires des Iefuitesia palfees de
l'eſpace de trente ans ! Omáis ce rea ,
plique: Paſquine; le Geacral fe faict
adorer & baiſeries mains le jour de
fon election affisen vne chiere.N'eft C
ce pasetre yn fecond Paper Gare
Mefficurs , Voicy le coup perilleur .
Le ne veux'm'arrefter a diſcourir am
plement du baiſer des pieds, de la
iambe, du genouil , de lacuiſſe ,de la PUL
robbe , de la main , & de la bouche
pra &tiqué rouſiours d'homeà l'hom uc
me ſelon la condition de l'honorant,
& honoré le me contente de dire
que Paſqain le monftre yn grand fot.
Qu'il apprenno qu'es Religions Ro .
formees non ſeulemeton s'agenouil .
le deuant le General le jour de fa
creació, & qu'esybes on lay baiſe les
mains,es autres on faict vae profona
de ia
LA . Chaffe :
prendre cognoiſſance des cloitres:
ܐe
Quád ic voy vn qui s'eſt nourry par
myles Damoiſelles, entre leurs fufe lo
aux & quenouilles, ſe conſtituer ic . ܬܐ
gedes Moines & Religieux , de leur... de
capuche & habit : Quand icvoy va
amoureux qui palloit ſon temps it lar
prendre les pulces au ſein des coura
tiſanes , tout a coup fe vendiquer la
cognoiſſance dela haire que lesReli?
gieux endoſſent ſur leur peau . Ceſte
grande obeyſſance & fubmiſſion des --
Ieluites envers leor General ſert A
Paſquin pour y fonder les pretéduës 10
pretenſions que ledia General con PE
Eoit descouronnes , & dela Papauté 9
meſmes. Pour parler des couronnes, ta
que Paſquin nous nomme les coron
nes,Royaumes,ou principautez qu'il
a cóquisiuſques à ce jourd'huy. Que
fi la fortune luyà eſté & a les predc . PC
ceſſeurs ficótraire que leor deſfeings
n'ayent peu rcüfſir , au moins de gra.
ce qu'il nous dile ſur quels eſtats les - MT
Generaux ou les Iefuites aient cu in
telligences's fai&t leur practiques & de
merces . Car a la veriré le premier DC
manque fouuent & preſque confiour's OC
auxamés ambicicules , parce 5 Dieu bl
are -
DW Renard Palanin
treceu ſous la protc & ion & tatele
les compagnies des homes & la per .
fonae ſacree des Rois, & deſcouure :
les attentats des perfides & parrici.
des, lesrend inutiles, & les redui& :
enfumce. Mais le ſecond neleurdem .
fant jamais . Combien donc files les
fuites loat tels , ena lon trouve pare,
my eux , ic pe diray pas convaincus,,
mais accoſez, ic no diray pas accuſez,
mais : loubconnez d'auoir procore
quelquc coronne a leur Gencral en
tant d'annces , & en l'eftendue de
toute la terre ? Pour parler dela Pe..
paule , quand Palquin nous affirme
qucle Gencrala dreffe & .eftably for
throfac dedans Rome a l'enuy di
throfne de S. Pierre , qu'il nous alli
gne le lieu ou il eſt , qu'il ſpecific ſon
eftoffe, la figure, la parurc . N'eſt -ce
point vn throſne ſuperbe & fublin tel
que celuy de Salomon : Pourquoyle ;
Pape. auec ce ſacré Synedrium de
Mefreigneurs les.Illuftrillimes-Cara:
dinaux le tolerc - il& l'a -il toleré tant
de temps . A la verité nul Catholique
nc le voit , mais le ſeul Palquin aullt
oculé à aperceuoir ce chroſne inaiſi .
ble , que les Hereriqucs. ſes parens à
voir.
La Chaffe
voir l'Eglife inuifible pendant leslaps
deplaſieurs ficcles. Paſquindit en ce
faict qu'il preuoit ca qui doit arriver
auec letemps, & pour ſa chariteiten : re
donne adois an ,Sainat Siege.Grande : fu
preuoyance ! inga dita charité de ce
nouueau Prophete & Pronoſtiqueur:
auffcheureux en les predi&tions, que
lereſueur Paſquier à faoſemét pre
dire les affaires des Iefuitesia palfece
l'elpace de trente ans ! O mais cores ,
plique: Paſquin ; le Geacral fe faiete
adorer & bailertes mains le iour de
fon election affis en vacchiere.N'eft
ce pas etre yn fecond Paper Gare
Mefficurs , Voicy le coup perilleur.
Ie ne veuxm'arrefter diſcouriram
plement du baiſer des pieds, de la
iambe , du genouil , de lacuiffè, de la
robbe , de la main, & de la bouche
practiqué touſioursd'home à l'hom
mc ſelon la condition de l'honoraat
& honoré , le me contente de dire
que Paſqain fo monftre vn grand fot.
Qu'il apprenno qu'es Religions Re :
formaces non ſeuleméton s'agenouil .
le deuant le General le jour de la
croatió, & qu'és.ybes on lay baiſe les
mains, es autres on faict vae profona
de in
Du Renard Pasquin . 1 $7
de inclination de telte juſques à la.
moidjé des caiſſes come ſi on les luy
vouloit baiſer , honneurmitoyen ca.
tre le baiſement des mains aux Euc .
ques, & des pieds à noltreSainet Pice
re , mais auſſi qu'en plafcursReli
gionsà l'arriucc d'un nouucao Pro
uincial tousles Religieux le recevant
a la porte s'agenouillent & lyy ren
deni l'honneur de ceſte inclination
que je viens de defçrirc. Cenonobs
ftant on a veu les generaux des Icluie
29s, particoliçecmentce grand Duc &
CapitaineBorgiasquand on cft yenu.
aceſte ceremonie rougir, & lorsque
on leur prenoit la main d'yn colté,
tourner la face del'autre,ainſi õli on
leur eult vouluouurir la vene. Mais
puiſque nous ſommesſur cespropose
je ſuis d'aduis d'admenervac proba.
uion cófirmatiue du dire de Paſquin ..
L'annec du (ubilè nousrencontrala 1
mes pluſiçurs Theologicns François
dedangla ville de Rome. Nous nous
trouualmes quelques vns en l'antia
chambre d'vn Cardinal, ou pour la
preſence comme d'yn Prince de l'E
gliſe,nouseſtiós la tafte deſcouuerte.
Arriva le PereGeneraldes lefuites,
qui
Cbage
quid'vne partſans fe repreſenterque
ke Cardinal eſtoit des plas pauuresi
des plus icunes , & qac il auoit de
grandes obligationsà la compagnie ,
particulierement-aodia General , &
de l'autre part mettant en oubly gue
iceluy General eſtoit illá de Princes ,
onclé d'vn Cardinal fort adgancéen
credit qu'il eſtoit refpe & able pour L
fa venerable vieilleſſequ'i
, leſtoie fi...
viablement chef a'vae di grandecomes
pagnie, demouroit debout le bondet i &
antre les mains aucc nous iaques
ce que le Cardinal tournant viſage
l'apperçeur & l'alla recueillir , Ren .
dre ces honncurs ie qe diray pas au 9
Pape , maisá yn ſien enfant , ie net
diray pas à cegrand throſne de fainatt
Pierre, mais i va de fes Scnateurs &
Affecurs,eſt - ce comme dia Paſquin , lp
baſtir & cftablir vn throſne dedans
Rome à l'endy de celay de S.Pierre RU
Mais puis qu'ca ces parolles il mon ? m
ftre qu'il n'a point de nez , achemia. he
aons nous à quelque choſe quiaya el
plus de rithmac & deraiſon . la
be
СНАР .
9
Dr Row word Tafquite.
CHAP. XIX .
fue les seus fimples des lefuites font legitia
i nas,odignes d're finguliere prudenie..
868
briſeroient.On y a aucunemét póut .
ucu en cette maniere deveus qui s'y
practiquent. Quelques vos font ils
infirmes & incapables d'y demeurer,
ne ſont-ils capables d'eſtre retcnus
par les ſainctes admonitions des S4
pericurs , exempleside jaots d'homa
mes. deuots & Saincts ; par lesprice
res qu'on fai&t pour eux ?1 Hsrecoin Suce
uent leur congé , & apres travaillent low
CHA .
P. XXI.
Que les lefuites sont vrais Religieux.
CHAP. XXII.
Quefans irreverence ou ambition, l'ordre des
kſaites, s'appellela compagniede Iefus..
LIVRE
Du Renard Pafgain . 223
LIVRE III .
CONTENANT LE
PROCES DE PASQUIN
ſur le faict de l'Eſtat, & la condem
nation par Monſieurle Maiſtre des
Requeſtes auec vne pleniere abfo .
lution & iuſtification des Ieſuites.
C HA P. I...,
.
724 La Chasſe
iures contre les Peres Capucins. En Relig
voicy vne inſigne qui offenſe fort a . entre
trocement Meſfeigneurs les Cardig Cardi
naux , Princes, Eucſques, Preſidens, de Va
Conſeillers & gens du Roy és cours: mort
Souucraines , Theologiens, Predica leCa
teurs , Gentils- hommes, leſquels ont fent
intereſt en ceſte cauſe, & doiuét con mais
ftituer Procureurs & choiſir Aduo . viano
cats , Monſieur le Procureur general enlo
du Roy comme ayant intereſt pour dem
tant demembres del’Eftat,fe ioignác de V
à la cauſe pour demander reparation , 10 ;
i d'iniure . Voicy les propresparolles Prin
de Paſquin. Les Enfans nourris par moi
les Ieſuites, promeus aux charges du . cien
Royaume , font d'humeur ſombre & lon
morne, & non aucunement affortable Tre
, au public, Aux autres Colleges en les Are
, nouriſſant no auec chimagrees phan ; l'A
o taſques , ains gaillardiſe d'eſprit en : gulf
, noſtre Religion ancienne , on les diſa ce,
2 -poſe à toutes charges tantpolitiques , da ?
que Eccleſiaſtiques . Donc d'humeur Pre
ſombre ſont ou ont eſté & non allor tes ,
table au public, non capables de chari t MO
ges politiques & Eccleſiaſtiques , co iug
me nourris en chimagrees phantal ciic
ques, non en gaillardiſe d'elprit en la uai
Reli .
Di Renard Påſquin . 235
Religion ancienne ; premieremeno
entre Meffeigneurs les lluftriffimes
Cardinaux ,Monſeigneur le Cardinal
de Vaudemont de rare pieté , que la
mort nous a tröpröſt rauy, Monieig.
le Cardinal de Lorraine viuant a pre
fent Prince doué de belles parties ,
mais que le Diable craignant & en
urant a par l'ouvrage des fiensaffligé
en ſon corps, comme un kob . Secon.
dement entre les Princes Móſeigneur
de Verdun Prelat plein de toute ver .
tu ; Monſeigneur le Dac de Guyſe
Prince par la vaillance & courage telo
moignant qu'il eſt du fang de cesana
ciens & derniers Godefroys de Buil .
lön iflus en la maiſon de Lorraine .
TroiGeſmement entre Meſſieurs les
Archeuelques & Euelques , Móſieur
l'Archeuelque d'Aix Prelat de fin
guliere pieté,zele, doctrine,eloquen
ce, prudence, & d'vne nature capable
da tout:Monſieur de Clairmont grad
Prelat en ce fiecle: Monſieur de Nane
* tes , tres docte, tres - fage , & tres - bon ;
Monſieur de Paris d'vn bon eſprit 36
t jugement , verſé aux lettres , & affe
ctionné à l'Ealiſe :Monſieur de Beau
uais Pair d . France , noſtre Didume
K -5 Fran
L4 Chaffe
François ,auquel la graceà abondam .
mentréparé par la yeuē ſpirituellele
defaut denature en la vepê corporele
le : Monſieur d'Acxs qui par lonia
gement & conduite donne allés à co .
gnoiltre qu'il eſt fils d'vn grand Pere
& illuftre ea noſtre fiecle:Móliear de
Vaates picur, lettré , & doax :Mon
ſieur de Marcon come minime d'or
dre, auſi pieux,docte & excellet Pre
dicateur , & à la verité.la grace & le
bien dire eſt domeſtique à la famille
de Meffieurs les Digets: Monſieur de
Seolis pieus docte & modeſte : Mon
fisur de Tarbes Religieux & verſé
aux lettres . Quatrieſmement ds Par
lemens vn nombre infiny de ſignalés
perſonnages, deſquels on ne ſçauroit
teoir conte : Entre autres ie nomme
ray Monſieur de Verdun maintenant
vn Soleil de juſtice au Languedoc,
qui auparauant eltoit vn de ſes pre
miers & plus nobles altres en France,
l'arriuec duqael orne à meraeille la
ville de Tolore , fpecialement le Pare
lement, oa il eſt pomyces Senateurs,
comme vn Apolon entre les mules,
tous Catholiques , tous fages, affec.
tionnez à lcur Roy & tres grands iu .
Aticiers:
Du Renard Paſquin . 227
ſticiers: Senathien accomply. Autant
en dirons- nous de celuy de Bour.ic.
aus , auquel auec vn bon nombre de
Melſicurs, tous lesgens du Roy ont
faict leurs eftudes aux Ieſuites. C'est
pourquoy en ces derniersteps ils ont
tellement accordé les baſſes & hautes
cordes, les Dorienges & Lydiennes,
la Religion & l'Eſtat au parfaict Sy
ſteme & Dyſdiapaſon de leurharmo .
nicuſe -muſique compoſé de la Relia
gion & Eſtat , qu'ils ont conſerué les
droits à l'Egliſe & a la Monarchie.
Nulle corde naeſté rompue , bien que
Jes Ieſuites qui font le tetracorde des
conioinctes , n'ayent rendu pour vn
? temps le ſon de leur muſique chro .
matique chantant les choſes ſpiritu
elles , lors que la Diatonicque nous
foonoit lesalarmes ; & l'harmorique
nous entonnoit les chants triſtes &
plaintifs des priſes & ſaccagemensde
villes , pilleries de Temples, viole .
mens de femmes & filles. Cinquieſ.
mement en l'eſcole de Theologie &
en la chiere des Predicateurs , qui pa
roiſſent ou ont paru auec honneur,
Meffreurs Seguin , Benoiſt le jeu
ne fleur que la mort à cueilly au
K 6 prine
Li Chaſſe
printemps de ſon sage;Gazil, du Val;
Bouchier leieane, Boulanger, Mar
tin , noſtre Maiſtre Cocqueau Augu
Itin , duquel l'Italie apres la France à
goulté & loué le ſçauoir, le Pere Ba
lile, le Pere Archange Capucins , le
Pere Humblot Minime , & autres
que i'ay ouyou veu en divers lieux .
Sixieſmement en l'art militaire plu .
ſieurs Gentils -hommes. Septielme.
ment en l'ordre honorable de l'addo .
cation , quimeplaiſt entre tous apres .
celuy des Predicateurs, pluſieurs do .
etes & eloquens Aduocats , qui en
leur maiſon ſont lesprudéts rendans.,
aux parties les oracles de leur reſpo .
fes touchant le droict , & au barreau
ſontles protecteurs du pauure , de la
veulue, de l'orphelin . Tous ces Sei- .
gneurs & Sieurs bien que grandes lu .
mieres , ſont au iugement de Paſquin
d'humeur ſombre non affortable au
public non propres aux dignicez po
liticqacs & Eccleſiaſticques comme
Dourris en chimagrees phantaſques
& non aucc gaillardiſe d'eſprit ,ny en ,
noltre ancienne Religion . En va mot
il font bigots , & les appelleroit tels
s'il oroit. Nos Roys ont grand tort
de les
Da Renard Paſquin. 229
de les auoir choiſis, pour Conſeillers.
d'Etat , pour ſes LieutenansesPro .
uinces , pour generaux d'armees,pour
Officiers de la Couronne : Les Rois
ſe ſont extremement fouruoyé les
noimint aux Euerchez , Archeuer
chez , Cardinalat ſupreſmedignité de
1»Egliſe apres la Papauté : & les.Sic
gea lourdement choppé les inſticuát
en cas grades . Paſquin apres celte
premiere iniure,ſurcharge lesefcho .
liers des Iefuites d'vne feconde , a
fçauoir quel'eſchole des leluites eſtát
vne eſchole de feditio ou fe baftiffene
les monopoles contre la France , &
d'ou ſortent les boute- feux, par con
ſequent les Seigneurs qui s'y font
nourris reſentent ce leuain , quitou
tes - fois ont faict & font de notables.
feruices aux Roys & à l'Eltar . Mais
Paſquin ne prend pas garde qu'il ſe
contredit ſo y mefmes , & que ceſte
ſeconde iniure repugne à la premie- .
re . Car fi les enfans ellenez par les
lefuites pour eſtre d'humeur ſombre:
& nona lortable au public, Continep
tes aux charges politiqnes, comment
peuvent - ils allumer le braſier en la
France, à quoy les plus fins & habi .
K.7 Ics
La Chafte
les
les ſe ſentent bien empeſchez. Faut
oftre extrememét accord & ruſe pour pre
gaigner les cours des peuples & les l'in
loulicuer à la reuolte. l'excuſe le peu 94
d'eſprit de Paſquin , Carva menteur CO
couſiours ſe coupe : mais ie n'excuſe 00
ſa bouchede vipere , qui pour guera do
royer les Ieſuites,fe propoſe decom de
: battreces Illuſtriſſimes perſonnages,
les altres & lumieres de l'Egliſe & du 02
Royaume: Even iceux le faict , le
Conſeit , l'election des Roys & des le
Papes tout enſemble. Par ceſte dog
ble iniurc de Paſquin contre les El
colliers des lefuites, les nous craion.
nantineptes & feditieux,ceſont fou .
lement blefiez-principalement iceux
Eſcoliers, mais auſſi les parens accef
ſoitement , tanten ce qu'il importe à
leur hóneur d'agoir des enfans lour.
daux & perturbateurs du public, que
aullpar ce qu'on leur pourra obic
&er d'auoir efté ou imprudêts à choi .
fir bonne nourriture au leur , ou mal
affectionnez n'ayant voulu la leur
donner. Si les parens ont bonne part
a celte double calomnie , comme ils
ont au vray , tous lesperſonnages il
luftres du Royaume, fort peu excep
tes , y
De Renard Paſquin . 231
tes, y ſeront engeloppez, ny en ayanr
prelque aucun gui n'aye commis
l'inſtruction des ſeſuites, qui ſon fils,
qui fon frere, qui fon nepucu , qui ſon
couſin, qui ſon allié .Rappellons chez
nous la doucememoire de ces annecs
dorees , eſquelles vo peo deuant nos
derniers troubles le Roy defunctay
ant comblé & le Royaume de biens
par la paix , & ſpecialement la ville de
Paris de richelies par ſa demeure, les
lettres auſi.y fiorilloyent, & eſtoient
montees iuſques à leur midy. Pour
ne parler d'un grand nombre de No.
blefre , comme de Meſſieurs de Vila
lars & Montpeſatſon frere,Monſieur
le Compte de Rochefoucaud , Mela
fieurs de Rotfec, Monſieur de Lanſac
le fils , Meſi:urs d'Aubeterre , & ad
tres , qui receuoyent la teinetarc de
la piecé & des lettres chez les lefui.
tes, pour ne parler auilide tous les
enfans de Mellieurs des Cours ſou .
, ueraines qui , rempliſſoyent les clalles
& chambres de ce College , ie me
contenteray d'en nommer quelques
vos des principaux . Monſieur de
Harlay premier Preſident du Parle
ment de Paris , d'ancienne nobleſſe ,
grand
23 2 ? La Chaſe
grand'iuſticier & fort prudét au mka
niement de l'Eſtat , auoit Monfiele
fon fils en cet Ecole ;& ſous la pe
dagogie de Monſieur Gazilínourri .
çon des leluites. Monſieur le Şeguier
Preſidêt àMortier pournourrirtrois
de Melfrears ſes enfans en la piece de
qui eſt hereditaire à leur illuſtre fa &
mille , les tenoit à leur peſion & ſous
" Jear pædagogie, Monſieur de Blanc .
menil Prefident á Mortier perfonna
ge d'excellente reputation en Reli
gion , vertu & ſageſſe leur en'aucit
donnétrois des liens en penſion , def
quels l'vn eſt cePrelat ieune de corps
& vieil d'ame,lequel dellorspromet
toit fort de ſoy parfon viſage & hono
neſte maintien . Monſieur de Thiou
Preſident à Mortier ſecodant en ver
tu & bonté Monſieur le premier Pre .
fident de Thoa ſon frere , tous deux
dignes rameaux de ce bon & beag
tige de la maiſon illuſtre de Thou , ka
noit agreable que Monfieur ſon nep
ucu y tiit fes eltudes.Pourquoy ces
quatre Seigneurs Preſidents , faiſoy .
ent - ils donner la trampe des lettres à
Meffi - urs leur enfans & nepueu de
Ja ma'n des lefuires;Neftoit ce point
comine .
DK Renard Paſquin . 233
comme ce calomniateur côçoit, pour
de ces enfans des premieres maiſons
da Royaume en la Iuſtice , tirer des
humeurs ſombres ineples à toutes ,
charges Eccleſiaſtiques & politiques,
& enfin en former des perturbateurs
d'Eſtat des Catilincs , des Albiniens
& Nigriens : Tais toy bouffon , tais.
toy menteur , tais toy calomniateur,
C'eſt par trop offenler les enfans &
les peres. Mais ie vous ſupplie Mel
ſieurspoiſons yn peu laſotte fuperbe
de Paſquin . Il eft ſeul clair voyant å
iuger comme il appartient de l'edu
cation des lefaites,en laquelle fetró
pe toute la France, ſe ſont touruoyez
ces quatre grandes lumieres du Pare
lement de Paris. C'eſt :rop griefue
ment blefler la ſage prudence au iu
gement des choſes , la fincere fidelité
enuersles Rois, la bonne volonté en .
uers le bien public du Royaume,
l'affection plus que paternelle enuers.
le repos du peuple,de cestres.nobles
Haalays, Seguiers ; Blancmenils, de
Thou , & generalement de cous les..
hommes illuſtres du Royaume, qui:
ont donné leur enfants a efleuer aux
Ieſuites. Vous Meſſieurs, qui auez
fuc
234 L'a'chaffe
fuccé le laiet de leur doctrinc, & vous
Meſſieurs quiauez voulu que vos en . 10E
fants le plus precieux threſor@ Dieu Te.
vousaye döné, preſlafient leurmam . lue
melles , c'eſt a voas , a qui ce tortelt 00
faict,c'eſt vous que Paſquin charbon
ne, & noirciſtdela plus vilaine ancre,
les vnseſtes lourdaus, ineptes a tout, 10
excepté qu'a troubler l'Eltat, les au ܐܐ
tres impudents ou mal affectionnez
au public & à vos propres enfants à
fon dire . Faudrail qu'il ſoit permis
à un Aduocaceau de neffles , d'ainfi 16
iuger des premiers iuges du monde
& de tous les illuftres hommes de la
France , que ceſte ridicule.corneille
Bu babillarde pie donne da bec a ces
Royales Aigles, que cet oyron brides
& licentieuſement desbridé vueille
embouër , enuilainir & fouillerlabel
le blácheur & le net plumage des cy
gnes , entre leſquels ilne deuroit pas
comparoir. Sus, ſus, Meſſieurs c'eſt
trop parienté ,ſeruez vous de votre
credit , vlez devos authorisez pour
faire reprimender & impofer.frience
à ce baucur & bauafleur . Que Paſ.
quin aduiſe comme il pourra reparer
ces iniures. Je croy qu'il n'y a aucun
moyed ,
Du Remard Pafquis. 235
moyen , qu'eſtant mis en chemiſc , la
torche au poing, les genouilsen ter .
rę, la corde au col , & eftant a perpe .
tuité banny de France , & ſes biens
confiſquez au Roy , C'eſt la peinela
, puiſſe
Car la calomnie & libelles diffama ,
toires de ſoy meritent la mort Celoni
la sigusur des Loix.
US
C H A P. 1 :
СНА Р. MC
pr
Du Renierd yafquin 240
CHAP. III.
Paſquin coulpable de plufients atroces 64
Lomnies contre les Ieſuites . La premiere eft
qu'ils font perturbateurs d'Eftat. Les lefuites
purgez de diners attentats en Flandre, Angle
terre, Escofe.
.
244 La Challe
vie & en la mort lefuite. C'eſt en ve
moc vouloir charmer les oreilles &
les yeux de toute l'Vniuerſité,detou
te la ville de Paris , voire de coutlo
monde. En ceſte accuſation Paſquin
raconte vne choſe qui gaſte tout ſon
, potage. Brofre demande à Criahon
dit-il,fi cnſaing conſcience ilpouuoit
, conſentir à ceſte entrepriſe, ou s'il en
, pouuoitdiſpenſer. A quoy ke Ieſuite
diet que non : mais que le meurtre
, eſtant par luy faiæ & lc yenant con
, feffer a luy il l'en abfoudroit. Quielt
le ſot, ie ne diray pas Ieſuite , mais
autre Confeſſeur ,quel qui ſoit , qui
conſeille au penitent le peché ſoubs
eſperáce d'abſolution & pardon ? Ce
Pere Criahon n'eſtoit pas niez,Car
Paſquin l'admet auoir eſte Recteur
de Lyon, comme ila efté, & employé
à grandes affaires. Mais que voulez
vous?Pafguin eft aufli heureux a cir
conſtancier vn faict pour luy donner
couleur, qu'a le provuer. Or Mel
ſicurs voicy le poinct, celuy duquel il
eſt queſtion , & celuy qui s'enfuyura
xpres ſurleſquels partendois Paſquin
pour luy conuaincre les memoires 1
eftre faux & controuuez . Car quant
å l'at.
Du Renard Paſquin. 243
à l'attentat ſur Metelan , tant s'en
faut que le Pere Cricthon l'aye ia
mais conſeillé; qu'au contraire il
diſſuada celuy qu'entreprenoit Pa
trifur ta Royne d'Angleterte.com .
stie nous dirons incontinens,Etquit
La fourny cels,memoires Paſquin ,
eſquels ouere le principal cu mens
és acceſſoires Premierement en
ce que tufais 'Brúffe Gentilhomme
Eſcolfois ,Ifn'eſtoit Gentilhomme,
ny du coite de ſon ſere ny du'coſté
de la Mere:" Nous l'avons cogniu
en diuers lieux . Secondemene en
ce que tu dis que le Pere Criąhon
egit en la compagnie de l'Eael.
que du Dumbtain cnuoyé par
Pape Sixte au Roy d'Efcofle pour
hiyfaire offre de mariage de l'ina
cu >
ge
io & au
yg Sh ec .
2 ni ive
que du Dumblạia ftne parla iamais
de ce mariage, auquel Il n'y euft eu
aucune apparence, veu que le Roy
d'Eſpagne n'ayant gueres d'efpe
rance de la vie de fon fils lors ma.
kadif , reſerușit fi long temps ſa
L23 fille
240 2 3 Le Chaffe
ſa fille à vn de la maiſon d'Auſtria
che , comme en fin l'a il donné au
Cardinal d'Auſtriche,bien que lors
fon fils promettoit plus de ſa vie.
Cet Euelque fut ſeulement enuoye
par le Pape vers le Roy d'Eſcorte
pour l'aduertir de l'eminent dan .
ger que il couroit s'il ne remettoic
les Catholicques en l'exercice de
leur Religion , veu que lannée pro
chaine l'armée Eſpagnole dçuoit
faire voile en Angleterre , & auec
l'Angleterre pouuoit enuclopper
l'Eſcoffe. De ce danger le Pape ad
ucrtilloit le Roy pour l'affe & io que
il portoit à la mere la Royne d'Era
colie. Le Roy d'Eſcoſſe auoit ia fait
l'Edia de reftabliſſement de la Rea
figion Catholique ſans qu'on adui
fa dedemáder dix mille eſcus pour
le publier leſquels l'Eueſque ne lui
pouuant fournir fi promptement,
le coup fut rompu pour ceſtefois.
Vray,eſt que l'Euęſque aduança du
fien au Roy , que sil vouloit eſtre
Catholique , il luy feroit eſpouſer
vne Princeſſe de Florence qui luy
Porteróit grádes finances, laquelle
toutes
Du Renard: Paſquin . 247 ,
toutesfois la fingnliere prouídéce
de Dieu referuiroit à un plus grád:
Mais nul mot de l'Infante d'Eſpai.
gne. Le Roy d'eſcolle cuft elté fort
degoute , lors principalement que
la couronne ſembloit deuoir com.
ber à l'Infante, l'Enfant d'Eſpagne
ne donnant grande eſperance de
ſa vie. Metelan ne s'oppola doncq,
jamais à ce mariage , mais bien en
faueur du Roy de Dannemarch , &
de la fille , au mariage que on luy.
offroit d'ync Princellc en France .
S'il eſtoit loyfible de raualler les
plus grands de softre Royaume fi
bas , quede poster temoignage
contreilee fadelles de Paſquin
quelques; vns ditoyens bien quel
fur lors ce refus . L'hiſtoire doncg
cft cefte - cy . Bruſle hay & des yns
& des autres, des Catholicques &
Herecioques Elgollois , pour ſale
gereté & inconſtance eſeriuát tan .
toft contre ceux - 6 , taneoſt con .
tre ceux -la , meſmes contre la pere:
fonne du Roy d'Eſcole, eſtoic para
ciculierement ennemy de Mete
lan , & par tout , bien que poltron
L4 & ti.
248 La Chali
& cimide à executor, mais brauafi
che à menacer ſe vaptoit de le cuer.
Vne nuiet Metelan aduerty ou e.
ftoir Bruſſe le fiet aſſieger dans un
. logis pour l'attacher à vn gibet,
mais il ſe faqua par vne porte de
derriere . D'Ercoſſe il vint aux pays
bas. Il eſt veritable , qu'il fut mis
en priſon pour s'eftre referué gran :
de lommed'argent quele Prince de
Parme & autres Catholiques ena
woyoient à ceux d'Eſcofle affligés,
& ſans les prieres de Mõſieur l'As .
cheueſque de Glaſco & celles de
Monſieur l'Euelque de Rolle fuf
fragant de Rouen couroic fortune
de la corde. Lors comme it eftoie
homme eceruclé s'imaginant que le
Pere Cri thon luy auoit tendu ce
piege, ſema vn bruict par tout que
fedict Criahop l'auoit folicité à ce
meurtre, iuſques à ce que l'an paffé
il ſoit mort à Paris.Voyla Philtoi .
xe , de laquelle je ne veux autres
teſmoins, queMeſſieurs les Gentils.
hommes Eſcoffois des deux Relia
gions, & Monſieur l'Archeveſque
Garco Ambaſadeur d'Eſcolte vers
le
Du Renard Pafquis . 2499
le Roy. Puiſque la fauſſete de tes
memoires que tu affermes bons &
fideles, eſt tellement eluencée ; cu
merites n'eftre iamais creu à l'ada
Denir en cous ceux que tu pourras
alleguer . Il chargele Pere Richard
Vualpode de grande authorite d'ao
uoir tant chevale en Eſpagne , E.
douard Squirre Anglois , qu'en fin
il luy perſuada de faire mourir la
Royne d'Angleterre & ſon grand
Mareſchal le Côte d'Efıx par po .
ſon . Mais ce paoure ſor , bien que
Repard ailleurs , à oublié le lac de
les prepucs au fond du pot en ce
Jogpper , ou premierement il con
çeur ſon liure , Tellement que pour
le preſent il n'en peut fournir au
oune. Cependant nous diſons qu'il
a menty ſoubs voſtre correction,
Meſleurs. Car la ſeule façon de la
quelle il orde lefil de ſon hiſtoire
le dément, neftant croyable qu'un
homme d'encendement rela Vuale
pode lụy ayant conſeillé le meur
tre de la Royne d'Angleterre l'àyè
reuelé, à la Royne. Deux raiſons
l'euſſent:empeſche manifeſtement
L 5 de
La chage
de cefaite. L'vne que à l'aduenir
la Royne fcroit aduertie de ſe tenir
für ſes gardes. D'autre que ele fel
roit faire perquiſition de ce qui
vié droit àEſpagne .Ic laiſſe la prin .
cipale', qui eſt que n'ayant ouy au.
cunes nouuelles de Squirre,il pou .
uoit couliours attendre le coupi
l'eſperance ettoic fuffiſante a Par..
reiter de ceſte reuelation i Mais
Paſquin eft ainſi malheureux à ren.
contrer . Il met ſus au Pere Benea
detto Palmio , au Pere Hannibal
Coldreco, & autres teſuites d'auoir
confenry & confirmé Guillaume
Parry Anglois Docteur és droia's
au deſſeing que il auoir de tuër ta
Royne d'Angleterre Les Iefuites
doiuent vn grand mercy à Paſquin
de ce que il ne les faict Autheursi
mais approbareur's ſeulement &
confirmateurs de lentrepriſe. Oril
preuue merüeilleuſement bien ce
complot, à fçauoir par les archiucs
de la justice d'Angleterre : Forté
& authentique preuue!Páſquin non
ftré afne chante icy viktoites &
comme ûn baudet luipenſe audit
atteint
Du Renard Paſquix . 2:51
atteint fon bran , faucille auec ſon
balt, panniers , clilceles, & brame:
en cette forte . Maistre Anthoine
Arnaut par ſon plaidoyé.leur ob
iecte cet attentat , à quay Monta .
gnes qui à eſcrit contre loy, na tel.
Pondu, recognoillane pár lon bilen.
ce , que l'obiection estoitveritable .
Car en obie tions de moindre con .
fequence il ne leſpargne , luy rel
pondant. Celuy qui a faict la def
fenſe du College de Clairmone re
cognoiſt que Parri fat cxecute à
mort pour ceſte pretenduë trahi ,
fon : Mais que c'elt vne charice, qui
luy eſt preſtée par les ennemis ca.
pitaux des Ieſuites, qui eſt propre
Alent ſe d’yn
Cé procés eft aux regiſtres de la lu :
ſtice. ô grand baudet plus q ceux
d'Arcadie à bráſmer lô gaillard
Baudet plus propt& vifte au chant
de tes vi&toires que
, ceux de Pale
ftine à la courſe à laquelle ils egua .
lents les genets d'Eſpagne & cour
fiers de Naples ! Si Montaignes ne
t'y à reſpondu ,ce neſt pas pour n'a
uoir peu , mais pour nauoir voulu ,
ny
Es chaje:
ny iugé à propos . Par courtoilicic
te diray ce que il pouuoit refpon's
dre. Tu produis pour pieces de
preuue les regiſtres de la luſtice
d'Angleterre Fais lesnous voir ,ic
ce prie . Mais ſera à tes deſpens.cat
ce nett.pas à l'accuſé , ains à l'accuin
ſadeur de fournir preuues. Va le
uer copie du greffe d'Angleterre .
En attendant ta ne feras non plus
creu encefait pretendu , que aux
8 autres. Et quand bien le greffe le
roit chargé de tout ce que defluss .
as - cu bié li for de te perſuader, que
* on y adiouftalt plas de foy :ğ à con :
dire ? Quiſont les iuges qui ont
parfaict ce procés ? Chriſtofe Che .
ualier , & autres Seigneurs : mais .
$ tous heretiques, Quieſt le Greffiec
qui a recéu les depolitions de Pa .
tri, & ena dreſſiles actes . Vnhed
recicque. Ne ſçais -su pas , ce que
nous recognoiſtons tous , queles
luges & Greffiers hereciques n'ef
pargnerontiamais un trait de plu.
me en la faucur des Teluites ? Vrajea
ment tu'as bien occaſion de faire
Cant d'Eſtat de ces regiſtres , com
inc
De Renard Paſquirt 253
me s'ils eftoyent quelques celeftes
eſcritures. Ie croy que l'amitié des
heretiques Anglois envers les lc .
fuices ne les rend pas plus iuftes en
leurſentences & cloges , la craina
te fictice pauure luge Payen quice.
pendant contre la conſcience & la
verité cognuë declara noftre Sei
gneur convaincu de leze Majeſtéi
Iefus Nazarenus Rex Tudeorum . Mais que
ainſi ſoit , que en ces Regiſtres fe
trouuent couchées des depoſitions
de Patri contre les deſuites, & que:
fans preſt d'aucune charité aus les
fuites , les Iuges & le Greffier les
ayent inferé en leurs papiers aind :
que Patri le proferoic. Serontelles
auchentiques pour cela . Non cere .
tes, car ou vn tourd , ou la crainte
d'vn toard de gehennc pouvoitex
torquer de Patrice que en ſon amé
il ſçauoit eſtre faux, ou leſperance
d'etre plus doucementtraicté, ou
Japparence de la diminution de fa
coulpe, principalement veu que fa
foy & conſcience eſt tellement ren .
voquée en doubte par'les Catholia.
ques& heretiques Anglois, qu'elle
LT: meri .
ast L4 Chapte
mérite pour vn temps de tre miſe
en compromis . Mais puiſque Pafé
quin allegue les regiſtres d'Anglea
berrel, pour dreſſervne concrebac .
Ecriegie diş que lesIeſuites les paua
uét citer auec plus de verité luy,
& y tiennent plas honorable lieu
qu'il ne diet . Carelles contingent
l'hiſtoire que ie vois reciter . Lors
que on faiſoit le procés à Parry , le
Pere Cri & thon eſtoit priſonnier à:
Łódres. Parry interrogé li patlant
par Lyon ilauoic cófulté Criathon
Re& eur die College ſur l'attentad
en la perſonne de la Rayne ,çelpõd
quc ouy.Interrogé quel conſeil luy
auoit donné lediat Cri hon , rela
pond que il·luy auoitdit que il na
pouuoit faos óffenfer Diensenţre .
preodre ce meurtre . Et que Parry
luy replicquan : que quelques- vns
le trouuoyent bon , Crið hon re
paſcit , ils auront celle opinion que
il leur plaira, quant à moy ie ne le .
Say iamais de cet aduis, La Royne
d'Angleterre aducrtie de tout ce
cy. & failied'admiration : Ercom .
mena dic -elle ,on dic que Crichon
CUC
De Renard Pafquir . 235
veut entreprendre ſur ma vie en
Angleterre ; & en la France , ilis'en
rend protecteur. Ie'ne croy de ſon
lay mer fus, qu'on te deliure . Il fut
deliure qui autrement eſtoit eſcrit
au liure de mort . La Royne ne ſe
côtáta de le mettre en liberté,mais
fit imprimer toute cefte hiſtoire,
laquelle courur toute l'Angleterre
& Eſcoſſe . Le croy bien que la fin
de l'imprimé eſtoit tant la iuftifi .
cation des feſuites ,que la deteka .
tion à l'adaenir des entreprifes fur
la perſonne de la Royne , pois ĝ les
Ieſuites meſme les improuuoyens
Ce penpant de ce faict s'enſuyt la
juftification des Ieſuites , & parcia
culieremer du Perc Cricthon . Tou .
te l'Angleterre & Eſcoſſe peut ata
tefter cecy qui en à veu le manifea
ftes & les greffes d’Angleterre en
ſontchargés.Et cependant le Pere
Criathon à voulu faire meurtrir
Metelan au dire de Paſquin , lequel
eſtoit bien plus courtois enuers les
Catholiques que le Magiftrat d'Am .
gleterre fous ľauthorité de la Roy
ne ; & daquel il n'auoit iamais
rece u
236 La Chafle 9
receu aucāne iniure. Ie me ſuis D
Es Ieſuites y ontinuentė la Li
" gue , & d'eux.en one eſte les
principales trompettes , dict Pal,
quin , pourla femer par les nations
eſtrangeres , le Pere Claude Ma.
thieuLorrain & Henric Sammier
de Luxembourg .Lepremier porta
la premiere nouuelle de la Ligue à
Rome, & lay donna-grád progres;
Le ſecond la reſpáditpar l'Alema,
gne, Italie , & Efpagne : & parſon
induſtrie elle y fut la bien receue.
Fale
Du Renard. Pafquir : 257
Paſquin dict que ce conſeil des leo ,
fuites commeça à enfanter, & pro- ,
duire les effets incontinent apres ,
lamort de Monteur frerc du def
funét Roỳ , Car auparavant il n'y
auoit point d'apparece de faire ces
entrepriſes ſur la France , lors que ,
les forces de ces deux freres vnies
eſtoyent baſtantes pour abyſmes.
eeux qui leur caffent voulu faire ,
selte . Grand merácillc , & prodige
monſtrueux , qu'vn enfant agille le
jour de ſa naiſſance ', & beaucoup
plus grand que de rire comme en
Zoroafter ou de parler , comme
on faiſoit coario le brui& ces dérz
niers iours du noiicau AnteChriſt
né en Babylone . Il n'eſt pas poſſible
que vne Ligue ſe conçoiue , naille,
& agiſſe , roise ietce ſesplains ef
förts tout en un temps, principa .
lemont Ligue baftié par de ſimples:
Religieux , auſquels font beſoin
plufieurs jours , mois , & années à
pourpēſer leur dellein, le ruminer
aduiſer aux moyens ; gaigner le
coeur des grands á leur cordelles ,
pratiquer , intelligencee fecretces
& des
1
Le chaffe
& dedans , & dehors le Royaume, ch
& toutes- fols ces deux Religieux
ont faiat tout cela en peu de temps
& à moins de tourner la main , de .
puis la fatale mort de Monſieur ,
auec lequel deuoit eſtre enſeuelié .. PE
la paix ,l'heur, & la ſplendeur de la , PE
France. Les Ieſuites doiuenticy vn .
fecond grand grand mercy, à Pafe
quin , de ce qoc pour venir au bout or
de leur deſfeing il ne fes charge & DE
feindt d'auoir moyenné l'empoyé. ic
fonnement ou lamort de Mõleur ,
qui feut feruoic de barriere à leur 1
fa &tion . Le jugement, que ie fayde
cette nonúelte accuſation ,et que
comme ferait une impudence crop &
mánifefte d'exempter les ſeuls leer
P
fuites de la Ligue entre tant de Reo N
higieux : "Auſſt eſt-ce une grande
merchanceté de les en faire Au ::
theurs. Ils y ont leur quotité au pro
rata , mais non le total in foliduim .
d
Paſquintoutesfois auec les autres , to
feur én attribue l'intention ,pour
feruir a la farce, les rendre odieux ,
& empeſcher leur reſtablillement,
& en fin part ynel/extraordinaire
cha .
Du Renard Paſquin 259
charitè & juſtice diftributive , en
laquelle il abonde , faire en ſorte
que les Ieſuites , qui ont eu part
ſeulement en ce mał, ayant le total
en la peine. Faudroit que Paſquin
prouuaſt ce qu'il aduance : Mais ne
produiſant que fauſſes accuſations
ſans aucun inftrument de lettres ,
ou autre genre de probation , con
tre toute apparence de verité , il
perdra fa cauſe , fera condamné a
tous les deſpens, dommages & ino
tereſts , & à l'amende honoraise caso
vers les feſuites . Car comment ces
deux Religieux cufſent-ils peu re
muer ce grand corps de France ,
& tous les Royaumes ou princi .
paucés eſtrangeres ? Tanta molis erat:
Nous accordons ſeulement que les
Princes , qui en leur cabinerauoy .
ent faict ce complot de Ligue , ſo
font feruis comme des autres or
dre's , aufft des Teröites , & entre
tous de cesdeux cy, leſquels ilsree
cognoiſfoyent zelés d'vn coſte , &
de l'autre d'authoritè & d'induftrie
Car de depeindre Sammier hom
me addonné aux femmes comme
faiet
260 L ! chants
fai &t Paſquin eſt mentir impudem
ment. Mais ce n'eſt pas choſe diffi , ci
cile à Paſquin , qui comme calom ai
niateur meſdic touſiours : Er come C
(ale & vilain , iuge des autres qu'ils le
ſopc cels . Tels que nous ſommes, P
tels nous croyons les autres, ainli
2
qu'vn vil imbu de la couleur bleuf , 8
uc par l'obiect & interpoſition de
quelque yoire bleuf, iuge bleuftou P
tes les choſesqu'il regarde, Lol . 9
dias Princes.ont d'autant plus fa
cilement rangèces Religieux aleur
party, qu'il auoit d'apparence de
Religion ,& que la Religion em
bloir courir fortune en France, Cas
la maiſon devalois premierebrang R
che du tige Royal pour lors eſtans L
reduite à la perſonne d'vn feul prie
ué de ſucceſſion , & celle de Boure
Bon preſte d'y ſucceder en la para
fonns d'vn qu’on craignoit & qu'on G
ayme maintenanc plus que oo na C
iamais redouté cy deuant ( toute la $
färcheuſe crainte s'eſtant tournee
en douls amour & reueréce filiale)
on-auoir martel en teſte, q deuien
dra l'Egliſe. Tout à coup les Prin .
ces
Du Renard Paſquit . 26
ces de Lorraine, ayant aſſocié auec
eux ceux de Saudye & de Mátovë,
qui auoyent grand credit parmy les
Catholiquesde France ,en laquel
le ils tenoyent des premiers sangs,
propoſent aux Jeſuites, auſſi bien
que aux autres Religieux , voire au
gros dés Catholiques yne Ligue à
vec deux conditions , l'onc d'em .
peſcher qu'vn Prince non Catholi
que paruipt'à la Couronne, affin de
conſeruer la Religion , l'autre de
recognoiſtre pour ſuccesſeur de la
couronne Monſeigneur le Cardinal
de Bourbon , Aing dyne pierre
deux coups , la manutention de la
Religion , & la ſucceſſion de ſainet
Loys. Tout ce qu'il y auoit d'alse
ration , eſtoit le reculement de la
perſonne de noſtre Roy , de laquel
le toutesfois Dieu auoit faict ele
Qion à la couronne , à l'Egliſe , &
côme nous eſperons & len prions,
au Paradis. Mais , Meſſieurs , ie
vous ſupplie d'ouurir les yeux auec
moy , & vous voyrés au plein l'ar
pifice desHoguenots. Deuant que
los I ſuires ſc fuffent par tant de
bota
26 % La Chape
notables ſeruices excite Penuic des
hereticques , la clianſon ordinaire ,
de ces Meffieurs les pretenduz e .
ſtoit que la maiſon de Guyſe auoits
des pretenGons ſur l'Eſtat , que la
elle dreſſoit à l'Abfalonique tous
les offices, qu'elle rendoit à la Fran
ce: Que ce grand Cardinal de Lor
raine Pere de la Rcligion & des Ice
tres , eſtoit vn infigne hypocrite i
bien manier ce ico . Non eft hypocrita
Jalis vt Dominus Cardinalis chantoyent
ils en leur rithme : Que le Prin.
ce de Conde ne s'eſtoit priué de la
bonne grace des Roys , que pour
s'armer cótre les entrepriſes Lór .
raines . Parce moyen les heretic
ques ſc vouloyent touſiours ven
diquer l'hõneur desbons François ,
de Patrõs, & prote &teurs du droit
de ſucceſſion , bien que ils fiſſent
la guerre à leur Roy à toure ou .
trance , à ſon Royaume , à l'Egli.
Ye : Au contraire declarer ceux qui
portoyent les armes pour ſon fer
uice , coupables de leze Majefté, &
& ennemis du ſang de S. Louys .
Or, maintenant leur' rage enuers
celte
D# Renard Paſquin . 263
cefte maiſon eſtant yo pou aſſou .
uie par la mort de feo Monſieur de
Guyſe, ils tournét leur mcſmc pic .
ce de batteric contre ceux qu'ils
croyent etre leur plus fort enne.
mis pour le preſens , à ſçauoir les
Ieſuites. Anciennement c'estoit la
maiſon de guiſe qui faiſoit la Li.
gue , car elle à eu ſon premier plan
longtemps y a , de pluſieurs années
fe couuoit, & meare apres elle
elle
à tout à coup eſclarté diſoyent-ils,
deuant la mort de ce Prince : Mais
maintenant c'eſt l'ordre des Ieſui
6 tes , qui a faiat la Ligue. Tellement
que parmy eux l'inuention de la Li .
gue eft vne chauſſure & vn fer à
tous pieds, vnc obie & ion fort pro
pre pourdetemps en temps de fai
Son en ſailon , rédre odicux yncha
cun à ſon tourd . Indubitablement
fi les Heretiques euſſent peu con
duire à fin leur deſſeing qui eſtoic
de chaſſer du tour hors de la Fran .
ce les Ieſuites , ils auroyent main
-tenantremué & appliqué leur bat
sterie aux murs des Capucins , pour
meſme, fin , les accuſant d'auoir
forgé
264 La challe
forgé la Ligue pource qu'ils l'ort
prelchée : & puis apres à ceux des
Chartreux, des Cæleftins, Bencdi.
Stins, & Bernardins , parce que ils
l'ont aydée d'argeot , ou de faueur .
ó que Paſquin crieroit que on fup
primi ces gents ; & que on rachete
de leur grands biens les terres en
gagees de la couronne , comme on
afaict anciennemét des Templiers ,
Et comme maintenant il clabaude
que on eſtoufe l'ordre des Iefuites
à l'exemple des humili's Religieux
d'Italie , & que de feur pofleffion }
on defengage le domaine du Roy .
Seroit bien le temps auquel Parc
quin hanniroit apres l'or de l'Egli.
fc , & eſquarquilleroit les yeux pour
voir s'il ny auroit poinct quelque
piece diheritage appartenant à ces
ordres , de laquelle par droit de
bien ſeance il ſe peult accommo
der. Mais quoy lespretenſions ſont
Teſculées ; & à luy & aux fiens par
Ja guerre qu'il leur faut premiere
ment liurer aux leſuites à la fron
tiere , teſquels ils iogenr les plus
mauuais garçons, & le regimét des
Dri .
Du Renard Palqnitt. 265
Dragonsde l'Egliſe. Ovous autres
ordresteaczpour certain , que la So
cieté de Iefusvous ſert de boulevart,
de Marqoiſat , & terre de frontiere
tontre lesHerctiques. Mais ny vous
nyles Iefaites n'aucz siena craindre
d'eux foubs la prote &tion du ſceptre
Royal, maaie maintenant de la main
de noftre Roy , & apres luy de celle
de Monſeigneur fe Dauphin, la naiſ
ſance duquel le Pape eſtrenera de fa
benediction & faueur Apoſtolique,
& le Roy de la remiſe des Iefuites,
Dieu dydant, à la pourſuite & con
folation de ce deuot , de ce fage, die
cet humble & doux Pere Laurent
Mage Gentil -homme Venitien ; Pver
des premiers & plus noblesmembres
de ceſte Cópagnic. Meſficors i'eſton
perois bien Paſquin , fi ie tirois la iv .
ftification des Ieſuites, & de tous ceux
de la Ligue de ces proprespropos .
Or eſt- il que je le feray. lc ne veux
icy me icrer à la iuftice ou iniudice
de ce party , lequel a cíté enfeucly as
ucc toutes les iniures depart ou d'au .
Tre , non feulement dans le tombeau
dyne eteroclle oubliance , mais dans
la Conuerſion du Roy ; de pou .
M uoic
266 Lt Chaſe
uoit auoir un plusmagnifiqueſeput
chre lemonſtreray ſeulement qu'ay
dire de Peſquin , les Ieſuites one forf
bien faict ausc tout le reſte de la Lię
gues quant à la fubſtance de celte cau ,
, : fe. Voicy ces propos.NosRois eſtang
Catholiques comme il faut neceſſai
9 sement qu'ils ſoyent s'ils veulentre
gner,je ne crains rien en noltre Fran .
rce de Huguenot , lequel bon gré mal
, gré ſera contraint avec le temps quit
, ter la place au S.Siege. Beauspropos
de Paſquin & fort contolatifs d'vn
corte, qui de premiere face augurent
la ruincide l'hereſie , & la victoire de
l'Egliſe en France,& de l'autre iuqi
fiçatifs de la Ligue , & en icelle des
Jeſuịços. Caris'il y a neceßité que les
Roys foyent Catholicques , ou ceſte
neceffité leur eſt impoſec de Dicu ,
qui le veu & ordon'ne ainſi, ou du
Pape , ou du Royaumç De quelque
colte qu'elle vienne, la Ligue donc &
les Iefuites en icellecommc membres
au corps , n'ont faict que le ranger,
cooperer, ſeruir a la Loy.de cellene .
ceffice. I'ay dit Mellicurs que depree
miere face , ces propos ſemblent rire
aux Catholiques , car li vous lesel
plu .
Du Renard Pafcuis . 267
pluchez de pres,ils aduancent le par
iy Huguenor.Paſquin ne craint point
rien de Huguenot er. Fratice , done
monis donc en alleurance, car l'ennci
my neft point à craindre , cependant
le -Huguenot veillera. ! ladiouſte le
Huguenot bon gré mal gré fera cop .
traint auec le temps quitter la place
au S. Siege , attendon's ce temps-là ,
cependant ils'en ſeruira pour le fora
rifier , principalement par les charges
publicques du Royaume, aurquelles
indifferemment l'admet Paſquin le
faiſantpartie de la Republique. Ainli
ceHua & Milan heretique veut en
dormir les mulots . Mais tu dis Pal
quin que tu ne crains rien du Hu
guendi en France , tunc dis jamais
plas grande verité , & r'en croyons
pourquoy crain
bien lans ſermét, car
drois-tu tes loyaux amis ; tes chers
freres , auſquelstu fournis defibela
les maximes & de Religion & d'Eftat:
pour les aduancer en l'vn & l'autre ?
pour leſquels tu prends l'affirmatiue
contre tous leurs ennemis , & parti
culierement contre les plus forts 86
puiſſansqu'ilsa és?Aulqueisnutéds
les mains& les bras , &ne viendra
M 2 iainais
26.8 . La chaffe
jamais alles toft á ton loghaia leiour
qui les introduira abx benefices &
offices principaux de la France ? Ce
que tu ne voiras iamais toutes -foisa
car Dicu fera que la prediction aura
lieu , & non passon fecret & malicia
cux artifice.
CHAP. V.
Que les Iefuites ne conſeillent poist
Paſaſinat des Roys.
1
274 Et Chaffe
faire . L'autre cas eſt du Tyran quiche
ia poſledé . Voila (ce que deuát vedis
Dicumenuoyes'il luy plaiſt la mort ,
& memet en lieu de repos , Carles
troubles mécnuient trop .:) Vn Roy
en basage de trois quatre ou cinq ans
pendu encorcsarcol de la nourrice,
en braffieres , ou pour le plus.com
mancane à begaier , deſtiqué de Pere ,
fous la regencel de la mere bien em
peſchce à porter le poiſans fais del E.
itat , on dreffe vne partie contre luy,
on luy faict guerre. Lemalheur porte
que la Royne Mere regente perd la
batail ! e.Elle est contraincte de ſere
stirer avec le Roy ſon fils , & fort peu
" degentilshommes & officiers en yng
des liziercs du Royaume , attendant
quelque fecours eſtrangier. Le Tye
span pendant ne perd pascemps , car
none les villes;ou lesmenaffe : Ilen
prend les vnesz lesautres ſe réndens.
Touts lay preſtebit par contraincte
le ferment, ekceptéprou degents qui
esabfentcnti & laymasno mieuxſuyure
slazdefolee fótunesdeleur.Roy dla
gndado tqase bohaage, Quanta may
! dexttenrent i'eretiappe à l'occalion
de iurer: fidclice o Tyrao ,llsmec
garai
DuRh Pufquin .
garnilomite coutes les ficadelles
Sieltagtäinhalqure; il regne en paix,
jauyldes finances; & depart les offie
ces du Roiaumeaux fiés. le larmgye,
ie langlotte , ie trampe mon vin , ie
baigne mon paię , & ma: couche de
Jarmes,voyant mon Roy en ſi basage
affige , & le Tyran ( ſoit-il Turcq,
fait -il agtre eſtrangier , ſoit -il Fran .
çois Catholicque ou Hereticque )!ay
coccuper fon Royaume, & regner en
toute proſperite. Arriąg gue par ha
and te Tiran eſt mis en mopouuoir.
Gax allant a la chaſſe , eſquarce loing
deş fiens,ilſe retire dans vne caderne
scomme vn Saül, pour deſcharger na
turc. A l'entree ie trouue fon eſpce
deſpendue de ſon coſté, ſon piſtolei
toue bádé alarçon de la folle du chee
eual attaché à voe branche d'arbre. Le
paisentrer & l'occire de ſes propres
armes ,cuil ne le voira apres Dieu' &
fes Anges , que le mien conduyſaņo
la main & lecouſteau , en tous casiay
fon cheval preft pourmefauuer. Que
dois je faire le disqueſi c'eſtoit en
faction de guerre , e le ferois. . Si
la Royne regeote mc le comman .
doit eſtano preſente, ſemblablement.
M. 6 Quoy
quoy donc? En premier ligulë preu
{ eate le grand bien quis'enfaguroit,
par vn.coop roftituana la Couronné
à mon Princo ; &la liberté àmô pays:
Ea ſecond lieg ie confidere la voloni
té interpretatiue de la Royneregen
te, foaslaquelle ſemble qoe ie le puis .
faire. En troiſieliela guerrceſt do
darce entre le Roy legitime duquel
je ſuis ſubiect, & le Tyran . Queſtion
donceit de prendre reſolution en ce
fecond cas & du premier. Voulez .
vous la ſçavoir , Melheurs voulez
vous qie la đíc : Tramperay -iemon
couſteau dans le ſang du Tyran ; ou
ma main luy pardonnera - eller Que
ta dreſſes lesoreilles Paſquin pour
entendre fi je me foaruoitray , & quc
Tu eſquarquilles les yeux , pour voir
li je feray quelquepas de clerć. Ces
cas fonttrop chatouilleax & pardef
Tu's mes forces , qai ne ſuis pas verſé
maux'cas de conſcience, eftanc de pro
Fellion luriſconfulte. Içmien rappor
te à la confhlre qu'en pourroit faire
faire, & ad iagement qu'en pourroit
faire döner la Royne regente lorsen
fi grande perplexité d'affaires avec
Mefleurs de fon Conſeild'Eſtat. Si
Bodin
Dr Renard Peſquis .
Bodin François & officier du Rog:
eſtait appellé& admis au nóbre des
conſultans, il opinieroit qu'il eſt loi
ſible de cúër le fyran , au ſecond cas linrezi
chap.s
propoſé , ainſi qaiila des- ia cnſeigne in Piata
en la republique, & admoneroit pour blice
predue de fon direla loy Valeria ti. la ..
Tee de Platarqae . Cependant ie te
dis Paſquin quele docteur Sacatend :
fa propoſitió en l'on deces deaxcas ,
non poinct en toute l'amplitude que
eu veux faire accroire. De laquelle ne
s'edlait pas comme tu dis queles.Iée
folitos ſoyent deltrudeurs des Royne
alumits , & ennemis des Roys :: A :
contraire qu'ils en ſont les conſerua-
teurs & ſeraitears . Car pourquoy
eft - ce ou que la doctrine de Sa bou .
che l'entree du Royaumequ premier
cafau Tyran ; ou l'en degradead fem
condo Celt poor le perpetuer auvray.
Prince . Il guerroye doncq le Tyran
pour maintenir.le Roy , & renderſe
la cyrkonie poor cóſeruer la Royaua
&& Ton Concilene faict nypour ny.
contre , Caricellay refpond feals .
mencà la queſtion propofce,díçavoir
s'il eſt loiſible de taer vn Tyran re
gnant iniquement , il ne parle pas da :
M :7 pic :.
7. Lachage 1
premier comme Saz maisdu fèceria
genre de Tyran . Es choſes humaines
-morales & politiques ilne faut que te
moindre li;lemoindre ca,la plus pe
namas tiţe circonſtance pour changer cola
asd .. lement la nature d'yn faiat.Içne iuge
...en cette matiere eftce à propos de iu
ftifier les lefuites en ce que Paſquin
& fesfémblables les accufent d'ap
prouver leingemét de Gregoice troi
Lelme , qui transfera d'Empire des
Grocs béis - images aux Latins Car
tholiques, & deda maiſon de Coltan
tin fizieſmas grand perfecuseur des
sitaages apres fes Peres , en celle de
Charlemagne. Car l'offencé a pour
obie &t nonies Ieſuites ,mais premier
Coment la mémoire de ce Souueraia
Pontifę,qu'iltaxe d'injuſtice en cette
tranflation , Secondemenol Allamaie
gno en cierez, Carauiremente quel
tileretiéntelte. V'Empire iuſques à ce
iourd'huy, quelqués:yosn'admettant
ledcoia depreſcription auxlowuc
Taingiez, & fpecialementa l'Empire,
lequel quando bienoil y aúrgic licu ,
riafques au temps neceſſaire:ilapsef
cription efcoulé , de quelle conſcien
r ce l'a elle poffedé? Troizieſmement
Chafar
DA Renard Pafquir . 279
Gharlemagne, qui a donc eſté a feur
dire non legitimeEmpereur , mais
inique vfurpateur , & en la perſonne
de Charlemaigne eft entamél'hon .
neur de nos Roys & dela mailon de
France,luy erantchoſe fort gloricu .
ſe quele Sainct Siege n'ayelçeu a qui
micucliarer l'Empire. l'ayme mieux
deſiree & prief Dieu que noltre Roy
viuantlongues anneesioigne par vne
belle elegion l'Empire à ſon Roy :
aume, comme la Chreſtienie nepora .
te Prince approchát de ſes rares quae
Jitez propres a gouuernec. l'Empi
s , que de diſputer du tiltre de la
juſtice par lequel il a eſte transferé
d'Orient en Occident .
€ HA P. VI. I
Seconde iniure.contre les leſuises, a fanair
d'entre plagiaides , o de defrober lesenfans
axlavens, confrree . 674 170 Cum
نین12 تک5 م3! ردهدوم وlry به
A fecondeCalomaie de laquelle
nore je condamnt Pasquia.elt,d'apel
Jerjęs leluktes plagiaircs. Pardonnez
moy:Monlieue molteo Maiſto pac
mynda juriſprydencoje ſuis quelques :
o inconscainademeler la Theologie :
en ce poinct. Ie ne diray que ce que :
VOUS
La Chase
vous m'anez appris. Ce a eft & l'ordi
naire inlure,qu'on atoaſioursobiece RE
té aux Saincts perſonnages , qui ont de
de l'eſtar religieux &
faict profeſſion
monaſtique ; Particulierement nous lo
lifons de S. Bernard vn des grands fa
honneurs de la France , que les Peres GH
& Méres cachoient leurs enfans, de fe
peur qu'álliſtansà la predication ils re
ne fuſſentelmcusà fuyarenoſtre Sci
gneur, & porter la croix auec lay , Il
n'eſt icy befoing d'entrer plus auant
en matiere, & proceder a leur iuſtifi
gation . Car noſtre Seigneur y ſeroit
l'accuſé,legael appellant les hommes {
,
on abaodonne Peres , Meres , Freres
& Svars ; biens & honneurs pour
nudz l'accompaigner nud . Paſquin
faiſant le bon valet , & reģoardanta
fon ordinaire proiette qu'il a cveut
condamner en ce fait les autres Re .
ligieux, o l'hommede bien, & grand
amateur du Monachat Mais ši bien
les feuils Tefuites. Ec pourquoy ? Que
ont ils entre codige particulierement
demerite: Premiere nient,rolpendo ,
Sent ce qu'ils excitent' e faboratuites
1 ehfansa se ranger auecéux , Quand
aiali
Dx Renard Paſquinta
high feroit, qu'ils les y conojaſſent, il
ny agroit pas grandmal.Car lil'effat
de religieox eſt l'eſtat de perfc & ion ,
gil.cftleltat d'innocence ,s'ilefl'ho.
locauſte leplus agreable qo on puiſſe
faire à Dicu ,Pourquoy ne ſera illoy- .
fible d'y conuier le prochain, Ence
faiet ie m'aſſeure queles Ieſuites de
ſeront fans compagnons. Qu'vn amy
capable de l'eſtat religieux viſite yn
Chartreux , yn Capucin , lovucnt il
entendra ce langage prouenant à les
verité de la chariçe decos religieox ,
qui deliorez do naufrage du monde
font foucieux de leurs amis, qui y
font auec tant de perilleus bazards.
Mais.ic foultiens à Paſquin que les
Icfuitcs font entre tous les Religieux.
les plus excmpts de ſoliciter lesena
fants.Car leur legiſlateur le bienheu :
reux Ignace precogant que fi ſes Re,
ligieux le laillant coduire au deſir de
selte cbaritè ordinaire pouſſoient Ics .
Elcholiers à entrer en leur compai.
gaie, plufieurs ay viendroient li loy..
uent auec l'eſprit requis, & enfia en
recuielleroient vn repentir, Lordona
né:& faie reigleexprefle que lesIc .
fuites n'aient ſolicitcraucun enfant
ир d'en .
282 La chaffe
d'entrer en Religion . Secondemenr
noſtre Paſquin reſpondque les Iefuia
kes ne doident onfeigner la icunefſe
de pear a háátane lears Eſcholeselle
ne loit alaichee, & enfin prifé à la pipa
peo, ce danger n'ayantlieu aux autres
religions,qui n'ont aucun commerce &
auec la jeunelle . Pour celte occaſion
Meſſieurs les Cappucins ne preſchét
poin & deuant la iềuneſe, particulie
rement es Congregations compofees
des ſeuls icupes hommes . Er vous P
Melfieurs les Chartreux fermoz vos
Egliſes , vosCloiſtres , & cellules , a
ce quela jeuneſſe n'ayant aucune.com
gnoillance de vous à hansife suco
vous , ne ſe rendcà vous. Mis Pals
quin ca ceſte refpondenie prend pas
garde qu'il s'elquarte dela verite; car
puis que les autres ordres ont ancia
ennement enſeigné , & enſeignent en
cores pour le jourd'huy , voire la
Philoſophic & Theologie lors que
les enfants fontmieurs à ce que lare.
Higion tescueille & lesreçoiuc, il ny
4
moinsde dangerenleur faict qu'en
celuy des Iefaitesi Gert en ceſte ref
ponce de Palgoityou is remarque le
double artificesde diable , tant en ce
qu'il
D# Reward Paſquix . 287
qu'il veut empeſcher que la jeuneſſe
accoltant les Religieux embraſſe leur ,
inſtitut., que auſi en ce qacil yeur
rauir à la jeuneſſe le grand bien qu'
elle doit perceuoir par l'educatio des
leſuites . Carquoy qu'elle deuienne,
& a quelque eſtat qu'elle ſe vueille
retirer par apres, ſoitde religion, ſoit
de l'Egliſe en l'eſtat ſeculier , roit de
iuſtice , ſoit de Nobleflc , ſoit de Fi.
Aances, elle y apprend, & fai&t bonne
prouiſion de vertu. & pieté à l'adue .
nir. Cel ce que le diable cnuic a ces.
petites ames , leſquelles ayant fubiu .
guces des le ventre de la mere il vou .
droit maintenát recourſes par le ſang
de Iefus- Chriſt , ſubiuguer de nou
ucau incontinent au prin temps de
leur cage. En cecy ie retorque l'in .
iure de Plagiaire obiceté aux Iclui.
tes par Parquin , contreluy -meſmes,
& dis que c'eſt luy qui eſt Plagiaire,
qui rauiſt à Ieſus- Chriſt les petits
enfans & Tesames tendrelettes cona
tre l'expres commandement qu'il en
a faict, Permettez que les petits vien .
nent à moy . le dis d'auantage que
non ſeulement eſt - il Plagiaire , mais
infanticide,non parmort corporelle,
mais
284 La Chaffe
mais par la fpiritaelle beaucouppirc,
car empeſchant la religieuſe & pieu 9
fe nourriture desieunes énfás, illeur
ouure la porte au vice & lt chemin
de l'enfer Selon le dire de noſtre Sei .
gneur , il ſeroit plus expediant à Paf
gain , qu'vne meule feult atrachec 22. de
fon col, & qu'il fuſt ierté dans la ri d
uiere, que de ſcandalifer ces petitons d
& enfançons de Icſus- Chriſt , c'eſta
dire leur donner obſtacle au bien , & te
les faire chopper’au ſentier de la ver fa
tu . le ſuis petit nourriçon de l'Vnis 8
uerfite de Paris , il faut confeffer que
lors que les Ieſuites y mirét premie
rement le pied , il y auoit quelques le
s. fe
culté des Arts : Mais ie pois dire auec . ce
perité qucau reſte elle eſtoitfort cors
rompuè, Outre les mauuaiſes meurs, Š
qai comme humeurs viticuſe la ren . 91
doient fort malade, outre les hereſies
qaiy pulluloient , en plaſieurs maia
fres es Ars , Pedagogues , Regents, de
Profeſſeurs &. Principadxil fe trou lic
poit peu ou poinctde religion, ſinon lic
que dc Pyndare , Anacreon, Tibulle, pl
leſquels s'appelloyent de la Pynda R
ricas , Anacreonticas,Tibulliens, &
ainſi
DA Renard Paſquin . 28-5
ainfi des autres . Le me ſuis laille dire
que vne bande de Poétesapresavoir
biea banqueté ſacrifia vn bouca Bac .
chus dans yn bois touffu & vmbra .
geux. Voyla le Paganiſme. Que pou
uoit tirer de bonſucla perite.iconelle
de tellesperſonnes, qui faiſoient plus
d'eſtat outre,la peruerſité de la vie,
de l'hereſie, du libertinage, du Paga
niſme , & Atheiſme meſmos , que de la
religion Chreſtienne ? Les petits en
fants en ceſte ſterilite de picté , reli .
gion & bóncs meurs demandoiét du
pain comme ditl'Eſcripture, & per
lonne, ou peu fe trouuoycot pour le
leur rompre & diſtribuer. Or Gile
famine eftoit figrande dedans Paris,
elle n'eſtoit maindre aux autres Voi
verſicez ,qui s'alloient fournir de Re
gents à Paris . Iene veux alleguer ce
qu'a eſcrit le Sieur de la Fon, l'illy
ftriffime Cardinal de Tournon fut
contrainct de changer les Profeſſeurs
de lon Vniuerſité, à raiſon de l'here
ſic , & fubroger les Ieſuites en leur
licu , mais ie diray ce qui c'eſt faia
plusloing, à ſçauoir en Portugal. Le
Roy de Portugal affectionné à la na.
tion Françoiſe , auoit compoſé ſon
Vni
86 La Challe
Vniuerlité desProfesſeurs François
aux ſciéces profanes: Mais ilfüt cons
trainet de les renuoyer dans peu de
jours pour les iuger Luthericns, leſa
quels tous ſans la faueur du Roy qui
fa
ne vouloit deſplaire aux François ,
cuſtent courru fortune de leur vie'a
i)
tribunal del'Inquiſitio . Que Paſquin
neme reſponde a lVniuerſité d'au .
jourd'huy eſt bien avire à Paris. Iele PE
crois ainſi. Mais à quil'obligation a
pres Dieu? Aux lefuites, deſquels les
Eſcholiers ſontauiourd'huy les prin .
CE
cipaux ſupports de l'Vniuerfite. Que
filhuille defaut à la lampe , & que
plus long temps elle ceſſe d'y elre P
verſec par les-Veſuites , plus de tine.
bres quc iamais l'endcloperont. Mais
Melliears, ie ceſſe de m'esbayr,fi paro g
guin prend tant de plaiſir à la memois
re de ces anciens Profefleurs de Pa .
les
ris qu'il cite contraires aux lefuires.
+ H na garde d'inſerer en la liſte des
Picards, Charpentiers, Guillons, A.
quercu , d'Aurats & autres de bonne
vie : Mais deribleurs come luy , & ido
peu ou de nulle religion comcluy, en
L.
rout & par tout ſemblables à luy, ex
1 cepté vn ſeul poinct ; qu'ils sitoient
vero
De Renard Pafgain. 287
yerles aux lettres Latines & Greco
ques, & lugy cſt vn grand alne, com
me auſſi au fait des ſciéces, bien que
a ſon iugement il ( oit vn maiſtre palle
d'aliborum : Il a eſté prouué col au
faict de la Theologie , de laquelle ce
Çinge vouloit dire la rattelee: Telef
il auſſi en celuy de la juriſprudence:
Mais a Va aatre temps le ieu de cette
partie. Impoſons la fin à la confuta .
tign de cettefeconde Calamaie Pal
quinienac pourlaquelle clorre ie die
ray qu'il nelt beſoing que i’examine
ce.gue il impoſe aux leſuites ,à ſça
ugie que charque College a despa
piers & tabletres digiſces en pluſieurs
quarrcanx a la maniere des poin
Etes es Egliſes Collegialles , eſquels
quarreaux eft eſcrit en l'vn ingenium ,
en l'autre iudicium , plus esfubfequcos
MORES , doctrina , ad que Societatis officia de
lexium habeat : Puis qu'on enroolle & ;
diſtribue l'on les noms de chaſque,
enfant ſelon.cesclaſſes & cellules, cette
à dire , ces quarreaux , leſquels ainſi
inleres on enuoye d'an enao au Ge.
peral. Car tout prudent Auditeurog
Lcacur (caura bien luy ietter forg)
a propos va dementir ſur le nez
Eſt -il
288 L tlaje
Eft - il poſſible que le Pere General le
puiſſe tenir conte de deux millions, RE
d'Eſcholiers quiför leur eſtudes aux
(
Jeſuites en Italie, Fráce, Allemaigne;
Eſpaigne, Poloigne , aux Indes & au d
Iappon , & par apresordoner, practi tc
ques tel & tel pour eſtre de la Com ic
pagnie ? Chaſque Recteurdes Ielui
tes enuoye bien le nom de fes reli
gieux au General adec fa fuffisance,
afin que le General puille fournir les
ai
prouinces & Colleges , mais non pas
le nom des Eſcholiers. Avquel faiet
des Telgitesrelait vne grade prudena
ce, & font dignes en iceluy de louans
ge, non plus nc moings que ceft hona
neur au Roy le grand General de la
Nobleſſe cognoitrepar lemenutous
les 'vaillans Genrils -hommes de ſon
Royaume,& fçauoir ce qu'ils fçauent te
faire,& quelcourage ils ont: Pleoft il 2c
à Dieu que tous les Prelats du Roy. N
aume , chacun à fon dioceze s'eftus d
dialt, de fcauoir , quels font les Pre le
Itres & Clercs de fon dioceze , & de ni
les employer chacun ſelon ſon talent, L
les-rocompenſer & colloquer' ſelon
fon merite : les happelopins indignes
lorspromeus aux charges ;
pe ſeroiét
les
Du Renard refquin . 289
les capables& vertacux y feroyent
aduances : Et par ce moyen l'hercle
en brief ſeroit terracee , & le vice
challe.Meffieursles Prelats ,es mains
dolgúels ce liuret aura.l'honneur de
tomber, conſiderez yo peu ce poinct,
is vous ſupplie , je ne pealeray pas
auoir perdu ma peine , quand d'vn
ſeulbenefice fera reculé en ignorant,
& y poolle.va vertueux. Et i'eſpere
toutes- fois, aydant Dica , que cecy
artiuera en pluſieurs .
CHAP. VII.
La troiſieſme iniure contre les Iefuites, d'eftre
cauteleux ,confutee, & leurprudence leucé .
A croiſtelmc iniure pour laquelle
LÀ
Pafquin doitſubir códemnation ,
eſt qu'iltaxe les Ieſuites d'eſtre cau
teleux, fins ſagesmondains. Il'faat
accorder qu'ils ſontfages & prudéts,
Mais non pas cauteleux . Il y a telle
difference entre la prodence & cau
ielle, qu'entrela force d'vn bó guer .
rier, & celle d'vn bandolier & pirate,
L'vne & lautre à meſmes armes,meſ
mes façosde guerroyer,meſmes ſtra
tagemes, l'vne & lautre faiet de meſa
mes exploits.Mais lapremiere a pour
N fin &
290 La Chaffe
fin & obie & le bien & laiufte defen
ce de la religion , du pays, du Prince: li
l'autre les vols,rapincs, brigandages. ac
La premiere ayantvn bon obiect , fe od
ferc des moyens legitimes & affortis d
a icelay: la ſeconde ayantvn respero de
nicieux obiect, fe fert auſſi des moyés
du tout meſchans, & ainſi entre l'ono M
& l'autre y agrandedifference . Semas in
blablement la prudence & callidite b=
conuiennçat en inuention , conſeil & ti
maniere d'executer , ontartificesco . le
muns ; mais la premiere ſe propoſe 06
touſiours deuánt les yeux la vertu , & 16
ne ſe depare iamais en les moyens de
l'honnciteté : la ſeconde vile au mal, 9
& mefle pour y atteindre des moyens
illegitimes , Etainſi combien qu'a
apparence elles conuiconent , fi'font
PE
ciles tort oppofecs & contraires, ainſi
92
guc l’or & lelaidon . La callidité et d
deffenduč aux religieux, voire à tout &
Chreſtien ,voire à tour homme : Mais
non la prudence ; laquelle commeco!
PE
ftant la guide , l'æil , le porte- fiam ,
beau , le Soleil de contes autres ver &
tus, noſtre Seigneur rousapprend, R
ſoyez fimples come Colombes, mais ! DO
prudents commeSerpcors. Faudroit
que
Du Renard Paſquir. 294
que Paſquin , pour preuve de la cal.
lidité des Ieſuites exhibaft quelques
a &tions leur , eſquelles ils current mis
comme l'on dićt l'honneur de Dieu
derriere la porte , & fe fuſſentaydes
de quelquesmoyésobliques, Ce que
il ne ſcauroit faire. Monſieur noſtre
Maiſtre à fort bien diſcouru de leur
introduction au monde, & de l'apro ,
bation qu'ils ont tiré de diuers Pon .
rifes : auſquels Paſquin veut pocher
les yeux ,diſant qu'ils ont eſté circon.
nenus, l'adiouſte que touchant leur
reception advancement & progrez
en France , ils y ont apporté tout ce
que pouuoyent faire des faiges hom
mes : mais rico dauantage. Les Sou
uerains Pontifcs devát auoir cogneu
par certaines experiéces le grád bien
que ceftc compagnie faiſoit au mon .
de , la retraignirent à peu nombre ,
& apres l'amplifierent,dilacereat,e8
alrerent , ainſiquand ceſte Cópagnie -
premierement parut en France , l'e
gliſe Gallicancaſſemblce & Poiſſy, &
To Parlement de Paris.cil droict du
Royaume , n'ayant encores toute la
notice d'icelle , que depuisilà cu , la ,
reaferma dans cettaines limites de
N 3 fun .
292 La Chaſſe
functions, & de tiltres que il luyaca
corda, non pour iuger de fon inſtitue
apresle Souuerain Pontife , car alay
ſeul appartient ce iugement : Mais
pour conſiderer en quoy fa reception
& l'exercice de les functions Ieroit
profitable en la France , & auſſi pour
de tourner de ces premiers qui s'e
ftoyent enregiſtrez en icelle , l'cnuic
de diners corps q leur pouuoit.cau .
fer en ſon origine le tiltre de Societé
du nom de lelus. Depuis que l'expe
Tience journaliere à faiet toucher au
doit le grand feruice, que cefte Com .
pagnie faict à l'Egliſe contre les he .
relies & les vices , l'Egliſe Gallicane
& lc Parlemét a celle de ſe formalifer
de fes.tiltres & functions: Au cótrai.
re la chairie & gratificc en tout ce q il
a peu . Faut cognoiſtre,porte le Prem
uerbe, deuantqu'aymer. Cependant
les Iefuites, comme vo Pere Ponce,
que Paſquin marque de la qualité de
grand negociateur, & autres , ſe ſont
Teruis des occaſions pour aduancer
leurs affaires : Mais auec toute iulti
ce , & honneur. Ils ont bien faiet en !
cela ; puis qils receuoyent la loy, & :
ne la faiſoient pas, ils prenoiétce qon 1
leur
Du Renard Pufquir. 293
leur conce doit . Ils n'auoient la pic .
ce de drap , & les fizeaux en leur
main pouren coupper comme bon
leur ſembloit . Ce leur eft honneur
d'auoir en fin par leur patience &
prudence obtenu ce qui leur eſtoic
deu , & q la France ayé par un con
fentement tacite auec certaine ſci
ence & notice routefois receu couts
les poinets de l'inſtitut, prerogati.
ues & priuileges que Rome auoic
accorde à ceſte Compagnie. Oho.
norable vieillard , Pere Ponce, pre ..
mier agent de cette Compagnie en
France , la plus belle orailon func
bre quoon pa ile faire en con hon
neur, & la plus belle colomne on
1
puille dreſſer à ca memoire , et le
selmoignage que Paſquin rend de
toy , s'il lortoit de la bouche d'vo
homme de bien , d'auoir fi dexire.
ment manié le gouvernail de ton
Nauire, que ſans iniure d'aucun par
ta prudence , to l'aye faict voguer
en France, comme à Rome , & qu'il
aye deſployd'ſes maiſtrelles voiles
en l'ene & l'autremer: Ce qui n'eſt
fans grande recommandation &
N 3 tiltre
394 Le Challe
cilore d'aprobacion que reçoit ceſte
Compaignie , qui anec patiéce ,pru .
dence,fimplicité,religioſité, predi. n
cations,leçons, cófeſſions, aſi ltan .
ces des pagures peftiferez lors que
la peſte deuoroit tout à Paris , à gai:
gné à Paris ce qu'elle obtenoit à
Rome , eſt autant grande en France
qu'en Italie; Bref à laquelle l'Egliſe
& l'Eſtat, la ſpiritualité & tempo .
ralité rendent teſmoignage d'hon.
neur . Paſquin ſçais- tu pourquoy
les Icfuites ontelté fi ſages & pru .
dens que tu dis ? Dieu la voulu ainſi
pour ſe preferuer de tes artifices,
& de ceux de tes ſemblables en ce
fiecle qui eſt plein non ſeulement
de Regnardeaux , mais viedls &
grands Regnards tels que toy .
Meſſieurs ie vous prie de faire auec
moy vne remarque que i'ay fait
! apres de grands perſonnages. En
diuers temps ſelon les ennemis qui
heurtent l'Egliſe , Dieu la pour
uoit d'armes contraires . En ces
premiers liecles eſquels les tyrans
& bourreaux excogitoyent & ex
erçoyent tous ſupplices & tour
mens
Du Renard Palguins. 299
mens contre elle ; Dieu luy a cn .
uoyé de tres- forts & tres-magoa
nimes athletes ces ſaincs Martyrs.
Apres ceſte perſecution, vint celle
des Arriens & autres Hereciques ,
lors notre Seigneur la muailt de
Docteurs, qui luy produyſoit l'O
rient , l'Occident , & le midy . En
troilielme licu ſuruint Mahomet ,
Dieu luy cótrepoineté Charlemai..
gne , Saina Louys & autres Prino
Ges . Comme Dieu honora tant S.
Louys , que luy Reny de France ,
uec le Roy de Naurre entreprint
la guérre ſaincte , auſſi qu'il face
quelque jour ceſte grace à Monrei
gneur I : Doulplin pesc fils de S.
Louys , Roy de France & de Nt .
Uarre tout enſemble de trauerfer
les mairs & .eſtre le Heau de Maho .
met & deſtructeur de ſon Empire.
S'il baftit ſur la fortune que le Roy
ſon Pere luy mettre en main au .
tant que ſon meſme Pere a faict
ſur celle qui luy fut laiſſée par le
ften , nous deuons eſperer ces be
aux exploiets Chreſtiens pour la
conquefte de toute la terre lainete ,
N4 ancien
290 La Chaffe
ancienne appartenance des Fran .
eois. Dieu luy en face la grace.
Maintenant que le monde eſt plus
sufé & malicieux qu'il n'a oncques
cité, ildöne à fes feruiteurs le con
trepoiſon de prudence. Cependant
Paſquin ne vois -tupas q en deſcri .
uant les Ieſuites liſages mondains ,
tu admets yne contradi & ion : Car
files icunes enfans ellevez en leur
Efchole ſopt à con dire d'humeur
fombre, & morne & no aſſorcables
au publicq , comme nourris en chi.
magrees phantaſques ;comment le
peut -il faire , que tirés de ceſte ef
nt s
chole
n ide éne
Societé mefmes ain à
es , dtout
Cou ldeui li fag mó ,
CHAP. VIII .
Arriet donne par Monſieur le Maiſtre des:
Requeſtes cosire Paſquin ,
?
me au fou . Quantata punition pérol
Hele de l'Autheur,nyxouchóspoint
Eſperós la du (uge Sowjerain. Móni .
feigneur le Chancelier, ainſi queme
fait-iuger fa religion & fagolie admi
rabic : & que le cognoisz- reprouvant
& trouuadttresimaituais beltouure
dePaſquinMo i nheur le Procure
Général du Roy , grand honneurde
fon ordre, pourra le faire partie &
conclurre a vn årreſt general de ce
facré Sonatcontre tous ceföre for
t s,
-999
afin
D Renard Palguin .
afin de leur fermicelá bouche a l'ad
gegir & couper les plames à tous lie
belles diffamatoires : Eccependant
pourferuir d'exemple faire lensir les
rigueurs de la juſticeau calumniaccur
Palqain Cela aura bica meilleure
grace . Tera bien plus authentique
Ghaffez foulement pourcette heura
maifon&de toutes voster
de Voltre
rès ce bouffon Bay faifarit donner en
celte le bonnet jau!ne plumaché de
gucué de coc, & la marote en maia . a
R Le Seishexrofera - Caiet ainfi de
Doina ea poing Cependant allots
prendre ya mauuais dilner , que je
ne vous donncray pas , car vousl'ar
ucz bien gaigne . Qu'on face diſner
Palguin ala fouillonnerie deuant qųe
i le licenciehonteuſement, afin qu'il
Ae puiſſe pas dire qu'il aye emporté
la fain demamaiſon 1* ****
*** 2522,178
FIN ...
܂ ܃ ;::
: :::
:܂ :ܐ3 ݂ܺܕܬ ܐ ܐ ܺܝܐ ;، :
4 .3