Dispositions constructives
Mars 2009
Laurent Goas
Résistance mécanique
« La façade rideau n’est pas destinée à participer à la stabilité du bâtiment,
laquelle incombe à la structure de celui-ci »
La façade rideau doit être conçue pour résister à l’ensemble des sollicitations
► Aux Etats Limites de Service ou Vent Normal les déformations ne doivent
pas altérer les performances :
• D’étanchéité
• De manœuvre des ouvrants
• De liaison aux autres ouvrages
1
Actions à considérer sur la façade
2
Actions du vent sur les ossatures
► Soit la NF EN 1991-1-4
3
Actions du vent sur les remplissages
► Soit la NF EN 1991-1-4
4
Actions du vent sur les remplissages
Critères de performance :
► Pour les ossatures :
5
Critères de performance :
► Pour les vitrages :
z Déformations maxi :
• f au centre du vitrage < 1/60e du petit coté pour un vitrage sur 4 cotés
• f au milieu du bord libre < 1/150e ou 20mm pour un vitrage isolant sur
2 cotés ( 1/100e ou 30mm pour un verre simple)
z Résistance mécanique :
• contraintes admissibles en Mpa : Recuit : 20 /Trempé : 50 / Durci : 35 /
Emaillé trempé : 35 / Emaillé durci : 20
Critères de performance :
► Par essais :
6
Actions dues au mouvement du bâtiment
► Il y a lieu de s’assurer de la compatibilité de la conception de la façade, avec
les déformations de la structure, ceci afin d’éviter des sollicitations
momentanées ou permanentes non prévues.
► L'amplitude des déplacements à prendre en compte doit être précisée par le
CCTP du projet.
► Une synthèse est à prévoir entre les lots de structure et les lots façade
► DTU 33.1 : Sauf spécifications contraires dans les DPM les déplacements
maximum que devront pouvoir reprendre les façades rideaux posées et
réglées sont
z de ± 5mm pour les façades cadres
z de ± 2mm pour les façades grilles
7
Effets du seisme
► La norme NF P 06-013 (Règles PS 92) donne des éléments de vérification
afin de s’assurer du comportement des façades en cas de séisme, en
particulier sur :
• La conception des attaches et des ancrages à l’ossature primaire ;
• Le choix des produits verriers ;
• Le traitement des points singuliers.
► La norme NF EN 1998-1 et 2 définit la conception et le dimensionnement des
structures pour leur résistance aux séismes.
► Les attaches d’ancrage de la façade sur l’ossature primaire doivent être
vérifiées sous les efforts résultants des coefficients d’accélération suivant
les trois directions principales et de la masse des éléments.
8
Cohérences des codes de calcul
pour la vérification par calcul des déformations et des contraintes les
combinaisons se feront en respectant la cohérence des textes
utilisés.
► Si les hypothèses de charges ont été déterminées avec les règles NV
65 (DTU P 06-002),
z les codes de calculs cohérents seront les règles CM 66 (DTU P 22-701)
pour l'acier et les règles AL (DTU P 22-702) pour l'aluminium.
9
Condensations
Les condensations superficielles sur les parements intérieurs
doivent être limitées (dans les conditions où le local est correctement
chauffé et convenablement ventilé ou climatisé.
► avant stabilisation du gros œuvre ( phase chantier ) une plus forte
hygrométrie de l'air peut entraîner des condensations.
► Dans le cas d'utilisation de remplissages à faible résistance thermique,
tels que le vitrage simple ( R < 0,05 m2.°K.W-1), il doit être prévu un
dispositif de recueil des eaux de condensation.
► Sauf spécification particulière, la température superficielle du parement
intérieur de la paroi intérieure des remplissages est calculée pour une
ambiance intérieure hivernale de 20°C et 40% HR.
Sécurité d’utilisation
► Pour les ouvrants, la sécurité d'utilisation est appréciée par application des
normes :
z NF P 20-302, Caractéristiques des fenêtres ;
z NF P 20-501, Méthode d'essais des fenêtres ;
z NF EN 1191, Résistance à l'ouverture et la fermeture répétée ;
z NF EN 13115, Classification des propriétés mécaniques, Contreventement, torsion
et efforts de manœuvre ;
z NF EN 14608, Détermination de la résistance à une charge verticale
(contreventement) ;
z NF EN 14609, Détermination de la résistance à la torsion statique ;
z NF EN 12400, Durabilité mécanique – Prescriptions et classification ;
z NF EN 12046-1, Forces de manœuvre – Méthodes d’essai.
10
Sécurité aux chutes
► Elle ne peut être appréciée que sur la conception de l’ouvrage
envisagé, par l’application de la norme NFP 08.302
► Sous l'action des chocs exceptionnels, l'ouvrage de façade, dans la
hauteur réglementaire de sécurité, peut être dégradé, mais sa
dégradation éventuelle ne doit pas mettre en cause la sécurité des
personnes
► Après le choc, il n'est pas exigé que la sécurité aux chutes des
personnes soit encore assurée par cet ouvrage.
► La personne qui occasionne le choc ne doit pas pouvoir traverser la
façade.
► Lorsque cela est nécessaire l’exigence d'une protection résiduelle au
sens de la norme NF P 01-012 est applicable ( une lisse supérieure,
une lisse médiane et une lisse basse)
11
Hauteurs d’allège
► Les hauteurs d'allèges assurant la sécurité aux chutes des personnes
doivent respecter la NF P 01-012 et, pour les bâtiments d'habitation,
l'article R 111.15 du Code de la Construction et de l'Habitation
H>1m
► La hauteur de cette protection définie pour les ouvrages formant garde-
corps doit être conforme aux réglementations selon les types de
bâtiment.
► Pour la sécurité des travailleurs, la norme applicable est la NF EN
14122-3 ( H = 1,10m )
z Par PV d’essai
z Par analogie à d’autres ouvrages validés
12
Sécurité aux risques électriques
► les façades ne doivent pas être utilisées comme conducteur de
descente du système de protection contre la foudre.
► Les matériels électriques, montés sur ou dans la façade, doivent être
choisis en fonction des conditions de service et influences externes
(chap 512 NF C 15-100)
► Attention aux les canalisations encastrées dans les parois. Le passage
de canalisations électriques d'étage à étage par la façade est à
proscrire.
► Lorsque cela est spécifiquement requis, l’équipotentialité de la façade
doit être réalisée conformément à l’annexe de la NF EN 13830.
le façadier prévoit des plots de raccordement sur indications du Maître d’œuvre afin que
l’électricien puisse relier les éléments à la terre. Il est généralement conseillé de prévoir
un plot de raccordement par portion de façade de 200m².
Perméabilité à l’air
► La façade, compte tenu des effets des actions du vent doit réaliser
«l'étanchéité à l'air» (limitation de la perméabilité) entre les ambiances
intérieure et extérieure
► La vérification des performances peut être réalisée soit :
z Sur ouvrants indépendants > dans ce cas un classement AEV est possible
suivant les normes des fenêtres ( NF EN 12207 et NF EN 1026)
z Sur une maquette comprenant fixes + ouvrants > dans ce cas les ouvrants
seront caractérisés par différence entre le flux total sur tout le corps
d’épreuve (ouvrants + fixes) et le flux mesuré après avoir obturé les joints
ouvrants (NF EN 12152 et NF EN 12153)
► Les performances sont à considérer tant en pression qu'en dépression
z la perméabilité doit être < 1,5 m3/h.m2 ou 0,5 m3/h.ml de joint des parties
fixes selon la norme NF EN 12152 (Perméabilité vérifiée à P1 = 0,25% de
P caractéristique)
z Pour toutes les parties ouvrantes, Une performance minimum A*3 est
requise.
z Pour les portes intégrées dans les façades, les exigences sont celles du
FD P 20-201 (Référence DTU 36.1/37.1).
Présentation Bureau Veritas _ Date 26
13
Étanchéité à l’eau
► La façade doit rester étanche sous les effets de la pluie et du vent
associés.
► L'étanchéité à l'eau est définie comme l'absence de pénétration d’eau
qui mouillerait de manière continue ou répétée :
z Des parties de la face intérieure du corps d’épreuve.
z Tout élément ne faisant pas partie du système de drainage vers l’extérieur.
Dispositions de drainage
► Un système de récupération et d’évacuation (système de drainage) est
obligatoire, pour tout volume d'air intérieur à la façade susceptible de présence
d'eau, soit par infiltration, soit par condensation si cette eau est néfaste aux
exigences de sécurité, d'habitabilité et de durabilité.
► Les drainages doivent être conçus :
z afin que l'eau ne puisse stagner sur des éléments non prévus à cet effet et
risquant d’être dégradés ( chant de vitrage isolant ou feuilleté, chant de
remplissage, produits réalisés en matériaux corrodables par nature,
coupures thermiques…
z doivent être adaptés et éprouvés pour l'angle d'inclinaison de la façade en
œuvre.
z doit être continu (montants, traverses).
z ne doit pas permettre le passage d’eau de drainage ou d’infiltration dans la
feuillure inférieure
z Un dispositif continu ne doit pas constituer plan de capillarité avec le chant
supérieur du remplissage inférieur.
14
Drainage à évacuation directe :
15
Drainage à évacuation indirecte (en cascade) :
Conditions nécessaires :
► une conception spécifique (étanchéité en bout de traverse )
► Une technique de traverse pénétrante
► Un dispositif d’étanchéité capable d’absorber les dilatations de la traverse ;
► Des sections de drainage aux extrémités de chaque traverse et des alvéoles
dans les montants d’au moins 100 mm².
► Des vitrages isolants dont l’indice de pénétration d’humidité IP < 0,1 selon la
norme NF P 78451.
► Des dispositions d'équilibrage de pression complémentaires à ceux du
drainage et de mêmes sections (généralement réalisés en parties hautes des
montants ou en façade sur les traverses).
► les éclissages des montants et leur extrémité basse doivent permettre
z la continuité de l'étanchéité
z le renvoi des eaux infiltrées vers l’extérieur
Pièce permettant
l’évacuation et l’aération
(schuco FW50)
16
Drainage à évacuation indirecte (en cascade) :
Les remplissages
Remplissages transparents non verriers : généralement des matériaux de
synthèse (polymétacrylates, polycarbonates, ect.) monolithiques, composés,
alvéolaires
Remplissages opaques manufacturés (EDR): remplissage composé, dont les
parois (métal, pvc, résine,…) sont solidarisés par collage sur un isolant ou un
autre procédé (cadre bois, nid d’abeille…).
z Étanches si la perméance de la paroi extérieure est inférieure à 0,01 g/m².h.mm de
Hg
z Perméants si la perméance de la paroi intérieure < 3 x perméance de la paroi
extérieure mais sans dépasser 0,015 g/m2.h.mm de Hg.
17
Remplissages opaques ventilés
► Pour les lames d'air dont la hauteur h ne dépasse pas 3 m, les orifices de
ventilation, tant en partie basse qu'en partie haute doivent avoir une section
minimale, σ3, de :
z σ3 = 7,5 cm² par m² pour les locaux tels que bureaux, écoles, locaux
climatisés, habitations (sauf cuisines et salles de bains) ;
z σ3 = 17,5 cm² par m² pour les locaux à forte hygrométrie tels que cuisines
ou salles de bains et sur prescription du maître d'ouvrage ;
z σ3 = 3,5 cm² par m² dans le cas où le parement intérieur peut supporter
sans inconvénient des condensations et si la perméance de la paroi
intérieure (avec éventuellement un écran pare-vapeur), est inférieure à
0,015 g/m² h.mm de Hg.
z Lorsque les orifices sont disposés uniquement en partie basse, leur section
doit être de deux fois σ3 dans chacun des trois cas ci-dessus.
► Pour les lames d'air dont la hauteur h dépasse 3 m, les orifices de ventilation,
nécessairement situés en partie basse et en partie haute, doivent avoir une
section minimale σh tant en partie basse qu'en partie haute déterminée par la
formule :
18
Remplissages opaques ventilés
Limitation d'emploi des isolants placés derrière un vitrage transparent
ou peu réfléchissant :
► L'emploi de vitrages en paroi extérieure impose la détermination du
régime de températures extrêmes ψ = τ+0,5 αoù τ et α étant
respectivement le facteur de transmission et d'absorption énergétique
du vitrage.
► La valeur de ψ ne devra pas dépasser :
19
Remplissages visions ventilés
► La ventilation est forcée mécaniquement sur l’intérieur
20
Autres remplissages
Remplissages VEC (vitrage extérieur collé)
► Ces remplissages remplissages relèvent de l’ATE + DTA ou de l’AT
(GS2)
Remplissages photovoltaïques
► Il s’agit de remplissage vitrés incorporant des capteurs photo-
voltaïques, destinés à produire du courant lorsqu’il sont soumis à
l’éclairement.
► Ils peuvent être opaques ou transparents.
21
Dispositifs de liaison serreur /ossature
► La fixation doit être mécanique, par vissage :
• Soit à travers une paroi métallique et/ou par pièce métallique
indépendante (par exemple clameau, insert ...)
• Soit dans un canal de vissage.
► Les fixations devront justifier d’une résistance caractéristique à l’arrachement
de 200 daN minimum et d’un entre axe < 300mm (sauf justification
particulière).
► Le dispositif doit permettre de limiter les efforts de compression sur les
remplissages lors de la fixation des serreurs.
► Le système doit permettre le démontage et le remontage tout en assurant les
mêmes performances.
22
Liaison Montant / traverse
► d’assemblage assurant la liaison montant/traverse doit être soudé ou
assemblé mécaniquement.
► Cette pièce d’assemblage doit être métallique.
23
Dispositifs de liaisons au gros oeuvre
► Les attaches doivent permettre de reprendre les écarts dimensionnels
de l’ossature primaire dans ses limites de tolérances géométriques
(suivant XPP28.003 ou spécification des DPM)
► Toutes les fixations doivent être freinées pour la durée de vie de
l'ouvrage, après réglage, tout en tenant compte du ou des degrés de
liberté éventuels. Par frein, il faut entendre tout dispositif empêchant le
desserrage autrement que par une action volontaire.
Calfeutrements
► Les calfeutrements assurent la continuité des performances remplies
par la façade. Ils doivent permettre les mouvements différentiels et les
tolérances de fabrication et de pose des différents éléments.
► Pour les mastics, est applicable la NF P 85-210 (Référence DTU 44.1).
24
Acrotère
Dans les cas courants, la façade rideau monte sur la hauteur de l'acrotère
du gros œuvre et l'ensemble est recouvert par une couvertine.
• doit être en pente ;
• doit pouvoir se dilater librement (éclissages)
• doit être démontable
► La couvertine d’acrotère n’assure pas seule l’étanchéité (cas général)
dans ce cas elle doit être complété par une deuxième barrière d’étanchéité
(membrane souple ou tôlerie avec calfeutrement )
► Lorsque la couvertine assure seule l’étanchéité (conception non
recommandée) dans ce cas les fixations traversantes sont interdites
► Le cas ou la façade forme acrotère est à éviter :
z Complexité des raccordements
z Risque d’infiltration
► En aucun cas la façade rideau ne doit pas servir d'appui au relevé
d'étanchéité.
Acrotère
Coupe Verticale sur couvertine :
25
Éclissage de couvertine
Parties basses
Dans les cas courants la façade
est pourvue en rive basse, d’une
bavette continue devant rejeter à
l'extérieur les eaux de
ruissellement et de drainage.
► Les hauteur du relevé et le
recouvrement minimum, sont à
vérifier (NF DTU des couvertures
et étanchéité des toitures précisent
ces dispositions constructives)
26
Nez de plancher
► Le vide entre façade rideau et nez de plancher est rempli avec des matériaux
de bourrage dont la nature est fonction du résultat recherché : isolation
phonique, sécurité incendie,
► Dans le cas ou une présence d’eau est possible sur le sol (ex :lavage des
sols ) il est nécessaire de prévoir en nez de plancher un dispositif faisant office
de garde à l’eau de 2 cm de hauteur.
Joint de dilatation
► La façade rideau doit s'adapter aux mouvements du gros œuvre au droit
du joint de dilatation.
► Le dispositif de dilatation devra permettre de reprendre l’amplitude des
mouvements prévus
► La meilleure solution est d’aligner si possible les joints de dilatation
façade / gros œuvre pour éviter les porte à faux.
► Les dispositifs devront comporter des joints EPDM spécifiques ( éviter
les mastics extrudés et mousses comprimées)
► Le joint à 2 étage est à respecter
► L'eau qui peut accidentellement entrer dans le vide entre les deux
étages du joint ne doit pas pénétrer à l'intérieur des locaux et doit être
évacuée en partie basse.
27
Joint de dilatation
Joint de dilatation
► Système de dilatation propre à la façade ne permet pas de reprendre
les mouvement du gros oeuvre
28
Entretien et maintenance
► Voir annexe B du DTU 33.1
► Les composants nécessitant un entretien doivent pouvoir être visités pour toute
opération visant à la conservation de leurs fonctions ou de leur aspect.
► Il est de la responsabilité du façadier d’assurer la faisabilité technique de
l’entretien et de la maintenance.
► Il est de la responsabilité du Maître d’Ouvrage de prévoir les moyens d’accès
aux composants nécessitant un entretien.
► Les guide- nacelles, crochets de câbles de nacelles suspendues ou d'alpiniste,
et les fixations de garde-corps, lorsqu'ils sont prescrits doivent être conçus de
manière à ce que l'ensemble du dispositif installé puisse résister aux épreuves
conventionnelles réglementaires.
► La façade doit être conçue de façon à assurer une réparabilité limitée aux
remplissages, quincailleries, équipements mobiles
► Une méthodologie de remplacement des vitrages et des remplissages est à
fournir.
29