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Limites, suites
Exercice 1 : (Proche du cours, ou du DM, ou du DS précédent)
1. Déterminer, si elles existent, les limites des suites suivantes, si non, montrer qu’elles n’admettent
pas de limite :
!
ln cos n1
4
n + 3n + 42n
2
n + (n + 1)!
, , .
tan n sin n13
24n+1 + 3n + 9n8 n∈N 3n + (−1)n n! n∈N ∗ n∈N
un = n n
= × (−3)n
= (−1)n (n + 1) = (−1)n (n + 1)(1 + O (1))
3 + (−1) n! (−1)n n! +1 O (1) + 1
n!
2
ou si on se contente de l’équivalent cos(x) − 1 = − x2 qui donne pour n → +∞, cos 1
n2
−1 ∼
0 +∞
− 2n1 2 −→ 0 et qui amène le même résultat, à savoir :
n→+∞
1 1 ∼ cos 1 − 1 ∼ − 1
ln cos = ln 1 + cos − 1
n2 n2 +∞ n2 +∞ 2n2
| {z }
→0
et d’autre part,
1 n 1 1 1 1
n sin ∼ = −→ 0 donc tan n sin ∼ n sin ∼
n3 n→+∞ n3 n2 n→+∞ n3 n→+∞ n3 n→+∞ n2
qui donne finalement l’équivalent du rapport et donc la limite − 21 .
2. Déterminer l’ensemble des suites réelles u vérifiant :
∀n ∈ N, 4un+2 + 2un+1 + un = 0.
On reconnaît des suites récurrentes linéaires d’ordre 2 d’équation caractéristique 4x2 +2x+1 =
i 2π
0 dont les deux racines complexes sont e 23 et son conjugué. Par suite l’ensemble des suites
cherchées est
1 2nπ 2nπ 2
λ cos + µ cos , (λ, µ) ∈ R .
2n 3 3 n∈N
MPSI2 — Lycée Malherbe — 2016/17 DS4, le 10 Décembre — 2/8
3. Après avoir justifié son existence, expliciter l’unique suite réelle strictement positive u vérifiant :
3un + 4
u0 = 2 et ∀n ∈ N, un+1 = .
un + 6
On reconnaît une suite homographique liée à l’application f : x 7→ 3x+4
x+6
qui envoie R∗+ dans R∗+
N
ce qui justifie l’existence de la suite u ∈ R∗+ . Or un réel x est point fixe de f si et seulement
si
3x + 4 = 6x + x2 ⇔ x2 + 3x − 4 = 0 ⇔ x ∈ {1, −4}.
−1
On s’intéresse alors à la suite v définie pour tout entier naturel n par vn = uunn +4 bien définie
car le dénominateur est strictement positif, et on observe que pour tout entier naturel n,
3un +4
un+1 − 1 un +6
−1 2un − 2 2 un − 1 2
vn+1 = = 3un +4 = = × = vn .
un+1 + 4 un +6
+4 7un + 28 7 un + 4 7
on en déduit que ϕ est dérivable sur R comme somme et produit de telles fonctions et que pour
tout réel x on a
Z x Z x
0
ϕ (x) = sin(x) sin(t)f (t)dt − cos(x) sin(x)f (x) + cos(x) sin(t)f (t)dt + sin(x) cos(x)f (x)
0 0
Z x Z x
= sin(x) sin(t)f (t)dt + cos(x) cos(t)f (t)dt
0 0
0
et ϕ est à nouveau dérivable sur R et pour tout réel x,
Z x Z x
00 2
ϕ (x) = cos(x) sin(t)f (t)dt + sin (x)f (x) − sin(x) cos(t)f (t)dt + cos2 (x)f (x)
Z x 0 0
car on reconnaît une somme d’une progression géométrique de raison −ta différente de 1.
3. Montrer que pour tout entier naturel n,
Z 1 a n
(−t ) 1
a
dt6 .
0 1+t 1 + an
1 tan
Soit n un entier naturel. Pour tout t ∈ [0, 1], 1 + ta > 1 et donc 1+t a 6 1 et donc 1+ta
6 tan .
Par intégration de la valeur absolue puis par croissance de l’intégrale, on a
Z 1 Z 1 an Z 1
(−ta )n t 1
a
dt 6 a
dt 6 tan dt = .
0 1+t 0 1+t 1 + an
0
ce qui donne la convergence voulue. En particulier, lorsque a vaut 1, cette limite vaut
Z 1
dt
= [ln(1 + t)]t=1
t=0 = ln(2)
0 1+t
Z 1
dt
5. Préciser le comportement asymptotique de la suite n
— tout dessin amenant
0 1+t n∈N
à une conjecture sera le bienvenu ; une fois cette conjecture établie, un simple calcul devrait
permettre de s’en sortir.
R 1 dt
Un dessin — que je ne reproduis pas ici, désolé — amène à conjecturer que 0 1+t n −→ 1.
n→+∞
On peut alors en effet vérifier que pour tout entier naturel n,
Z 1 Z 1 Z 1 n Z 1
1 − dt 1 t n 1
n
= 1 − dt = dt 6 t dt = −→ 0.
0 1+t
0 1 + tn
0 1+t
n
0 n + 1 n→+∞
Exercice 3 : (Quasi-morphismes)
Pour tout réel a, on note µa l’application de Z dans lui-même suivante :
µa : Z → Z, n 7→ bnac .
On appelle quasi-morphisme de Z toute application f de Z dans lui-même telle que l’ensemble
suivant soit borné :
f (m + n) − f (m) − f (n), (m, n) ∈ Z2 .
|f (n) − nf (1)| 6 nA
f (n)
et en déduire que la suite n
est bornée.
n∈N∗
On a |f (1) − 1f (1)| 6 A ce qui initialise la récurrence proposée. Fixant un entier n et
supposant que |f (n) − nf (1)| 6 nA on a
|f (n + 1) − (n + 1)f (1)| = |f (n + 1) − f (n) − f (1) + f (n) − nf (1)|
6 |f (n + 1) − f (n) − f (1)| + |f (n) − nf (1)|
6A + nA = (n + 1)A.
Le principe de récurrence de conclure. Enfin, en divisant par n strictement positif on obtient
le fait que f (n)
n
∈ [f (1) − A, f (1) + A] pour tout entier naturel n non nul.
b. Montrer que pour tous entiers naturels q, r et m,
∈ [C − 2B, D + 2B]
ce qui montre que g ◦ f est un quasi-morphisme.
7. Montrer que la relation binaire suivante définit sur l’ensemble E une relation d’équivalence :
∀(f, g) ∈ E 2 , f ∼ g ⇔ f − g est borné sur Z.
est une bijection qui envoie les sommes sur les sommes et les produits sur les produits. Il en
résultera d’une part que R est bien un anneau, et d’autre part que µ est un isomorphisme 1 .
Pour ce faire, montrons que l’application suivante est bien définie :
f (n)
ν : R → R, f 7→ lim .
n
Premièrement, on a montré que la limite donnée existait toujours. Deuxièmement, montrons
que cette limite ne dépend pas du choix
O(1) de f dans
sa classe d’équivalence : si g ∼ f , alors
f (n)−g(n) f (n) g(n)
n
= −→ 0 et donc et ont même limite, comme voulu. Mon-
n→+∞ n n→+∞
n
n
n
n
trons maintenant que µ et ν sont des bijections réciproques l’une de l’autre. Or pour tout réel
a, on a montré que ν ◦ µ(a) = a. Pour l’égalité µ ◦ ν = idR , il nous faut montrer que si f est
un quasi-morphisme tel que f (n)
n
−→ a alors f ∼ µa . Or, dans ce cas
n→+∞
f (n) − µa (n)
−→ 0.
n n→+∞
g(n)
Il nous suffit de montrer qu’un quasi-morphisme g tel que n
−→ 0 est borné sur N, car
n→+∞
alors il sera borné sur Z — |g(0) − g(n) − g(−n)| étant borné — et on appliquera ce résultat
au quasi-morphisme f − µa qui sera alors équivalent au quasi-morphisme nul, ce qui entraînera
f ∼ µa . Rappelons qu’il existe A dans R∗+ tel que pour tout couple (m, n) ∈ Z2 ,
|g(m + n) − g(m) − g(n)| 6 A.
En particulier, avec le couple (0, 0), on obtient |g(0)| 6 A et on va montrer qu’il en de même
pour tout entier n non nul, et on en fixe un strictement positif. Par récurrence sur k, on a
(k + 1)A > |g(kn) − kg(n)| > k |g(n)| − |g(kn)|
k |g(n)| − (k + 1)A |g(kn)|
et donc pour k > 0, 6 −→ 0.
kn kn k→+∞
Par passage à la limite dans les inégalités larges |g(n)|−A
n
6 0 et donc |g(n)| 6 A. On procède
de même pour g(n) lorsque n est un entier strictement négatif. Tout ceci prouve que µ et ν
sont des bijections réciproques. Continuons. On a bien sur µ(1) = idZ . Fixant (a, b) ∈ R2 on
montre que µ(a + b) ∼ µ(a) + µ(b) et µ(ab) ∼ µ(a) ◦ µ(b). Pour tout entier n, on a
an − 1 < µa (n) 6 an, bn − 1 < µb (n) 6 bn et (a + b)n − 1 < µa+b (n) 6 (a + b)n
donc an − 1 + bn − 1 − (a + b)n 6 µa (n) + µb (n) − µa+b (n) < an + bn + 1 − (a + b)n
ce qui donne −2 < (µa + µb ) − µa+b < 1 et donc µa + µb ∼ µa+b . On a abn − 1 < µab (n) 6 abn
et reprenant l’inégalité an − 1 < µa (n) 6 an que l’on multiplie par b pour obtenir
— si b > 0, ban − b 6 bµa (n) 6 ban et donc ban − b − 1 6 µb (µa (n)) 6 ban ce qui donne
ban − b − 1 − abn 6 µb (µa (n)) − µab (n) 6 ban + 1 − abn et donc −b − 1 6 µb ◦ µa − µab 6 1 ;
— si b 6 0, ban − b > bµa (n) > ban et donc ban − b > µb (µa (n)) > ban − 1 ce qui donne
ban − b + 1 − abn > µb (µa (n)) − µab (n) > ban − 1 − abn et donc 1 − b > µb ◦ µa − µab > 0.
Dans tous les cas µa ◦ µb ∼ µab , ce qui achève de prouver d’une part, que R est un anneau pour
ses lois + et ◦ induites par passage au quotient — on les voit comme les lois de R transférées
par µ — et enfin qu’il s’agit d’un isomorphisme entre R et R.
1. En fait, si l’on ignorait l’existence de R, on montrerait à la main que R est un anneau, et même un corps, on définirait dessus une
relation d’ordre bien sentie — f 6 g ⇔ f − g 6 0 au voisinage de +∞ — dont on prouverait qu’elle est totale et compatible avec l’addition
et la multiplication par les éléments positifs. Il suffirait alors de montrer la propriété de la borne supérieure pour avoir une construction
de R.