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INTRODUCTION
Après que les études géologiques et géophysiques aient permis de définir un objectif (pétrolier), le
forage vient en préciser son emplacement exact et ses caractéristiques. Les mesures dans les
forages correspondent à un ensemble de techniques visant à obtenir les informations locales sur
les formations traversées, les fluides contenus et l’état du puits. Elles viennent confirmer ou
contredire les conclusions des études de surface (géologiques ou géophysiques). Les informations
directes (déblais de forage, carottes, échantillons de fluides) n’étant pas toujours suffisantes ou de
qualité, elles doivent être complétées par toute une série de mesures appelées les Diagraphies
(Logging en anglais), terme regroupant diverses mesures effectuées dans un trou de sondage :
Ces mesures, complémentaires, sont à utiliser conjointement et viennent caler les données de
surface (en particulier la sismique pour l’industrie pétrolière).
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Diagraphies différées ENSPM
Définitions
On appelle Diagraphie (Log) toute représentation graphique des variations d’un paramètre en
fonction d’un autre, généralement la profondeur, parfois le temps.
Elles sont généralement enregistrées à l’aide de sondes descendues dans le trou de forage au
bout d’un câble enroulé sur le treuil de la cabine d’enregistrement, en trou ouvert, parfois en
trou tubé lorsque le paramètre à étudier le permet.
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Diagraphies différées ENSPM
Les diagraphies différées intéressent aussi bien les forages hydro, géothermique ou miniers que
pétroliers : elles permettent d’obtenir des informations sur les formations traversées et les fluides
qui y circulent, ainsi que sur le forage lui-même et sa complétion.
Enregistrées avec un pas d’échantillonnage de1/2 pied (15 cm) ou de 20 cm mais parfois moins : 4
cm ou même 2,5 mm pour la pendagemétrie), elles donnent une image « continue » du sous-sol, in
situ, détaillée, et localisée autour du forage (généralement moins de 1 mètre).
Selon le stade de l’exploration ou de la production, des jeux de logs plus ou moins sophistiqués
peuvent être effectués afin de répondre à un besoin d’optimisation des coûts d’acquisition
d’informations pour l’analyse et la compréhension du sous-sol.
Contrairement à l’étude des déblais ou « cuttings » (de trop petite dimension) remontés par le fluide
du forage, et des carottes en quantité généralement limitée en raison de leur coût, les diagraphies
assurent une véritable étude continue « in situ » des formations.
Leur facilité de mise en œuvre , leur pas d’échantillonnage et leur résolution verticale leur donnent
une place de choix dans la prospection pétrolière, à mi-chemin entre les observations faites sur
carottes et l’interprétation des données sismiques ; la nature des paramètres étudiés (communs
aux mesures pétrophysiques sur carottes en laboratoire et aux mesures sismiques) contribuent
également à assurer un lien entre des observations faites à différentes échelles, en calibrant les
résultats obtenus à partir des mesures géophysiques de surface sur les données géologiques de
subsurface.
Par la quantité des données géologiques, les diagraphies permettent également une description
des séries rencontrées et une représentation des phénomènes sédimentaires, plus rigoureuses :
elles donnent une vision toujours objective et permanente des terrains.
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Diagraphies différées ENSPM
MISE EN ŒUVRE
Les sondes diagraphiques sont constituées d’une série d’instruments de mesure mis bout à bout.
Leur diamètre est d’une quinzaine de centimètres et leur longueur, généralement d’une dizaine de
mètres peut atteindre la trentaine de mètres pour des configurations particulières.
L’enroulement de ce câble sur le treuil lors de la remontée de la sonde est l’unique moyen de
mesurer la profondeur et de situer l’origine des informations transmises. Le câble assure
également l’alimentation électrique de la sonde et la remontée simultanée des différents
signaux.
Les opérations électriques qui autrefois, paralysaient l’activité de forage pendant plusieurs jours
ont considérablement été réduites en temps par l’introduction de l’enregistrement simultané de
plusieurs paramètres grâce à la combinaison des outils de mesure. Néanmoins des contraintes
techniques imposent généralement de procéder à plusieurs descentes de combinaisons d’outils
différentes, pour une même zone étudiée.
Lors de la remontée de la sonde, les instruments de mesure n’étant pas situés tous au même
endroit, les informations sont mémorisées avant d’être restituées ensemble à leur même
profondeur d’origine.
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Diagraphies différées ENSPM
Présentation du Log
Cette mesure de profondeur étant effectuée à partir de l’enroulement du câble sur le treuil, la
précision obtenue (toutes corrections faites) est de l’ordre de 1 à 0,3/1000.
Pour les mesures simultanées à partir d’outils montées bout à bout, une mémorisation
automatique (à partir de la position des outils les uns par rapports aux autres) permet le calage
en profondeur des différentes valeurs enregistrées. Néanmoins des variations de la vitesse de
remontée de la sonde peuvent causer une mise en profondeur incorrecte et des décalages
variables pouvant atteindre facilement 50 cm à 1m. La tension du câble, enregistrée en
permanence permet la détection de telles anomalies. Pour des enregistrements faits
séparément, un mauvais repérage du 0 de profondeur peut entraîner un décalage constant.
L’en tête :
Il rassemble des données sur le puits (profondeurs, références de profondeur, diamètre), les
conditions de forage (boue), des renseignements sur les outils et leur modalité de mise en
œuvre, ainsi que des remarques concernant l’enregistrement.
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Diagraphies différées ENSPM
Pendant le forage, afin de prévenir l’éboulement des parois du trou et d’éviter les venues de
fluides, la densité de la boue (classiquement mélange d’eau plus ou moins salée et de
particules solides telles l’argile) est maintenue à une valeur suffisante pour que la pression
hydrostatique de la colonne de boue soit supérieure à la pression des fluides contenus dans les
réservoirs. La différence de pression permet à la phase du fluide de forage (filtrat de boue) de
pénétrer dans les formations poreuses et perméables tandis que les particules solides en
suspension se déposent sur la paroi du trou au droit de ces formations.
Lorsque que ce dépôt de particules (Mud cake) a atteint une certaine épaisseur (environ 7 mm
(1/4) avec les boues classiquement employées), le phénomène d’invasion cesse : au voisinage
du trou, toute l’eau de la formation et une partie des hydrocarbures ont été chassées de la zone
dite lavée et remplacées par le filtrat. Une zone intermédiaire contenant à la fois de l’eau de
formation, du filtrat et des hydrocarbures sépare la zone lavée de la zone vierge non envahie
par le filtrat.
Remarque : dans le cas des boues à huile dites à émulsion inverse (Oil base mud), utilisées
pour des raisons techniques de forages, une invasion par la phase huile se produit également ;
dans ce cas, c’est l’huile de la formation qui se trouve chassée de la zone lavée.
Les mesures des paramètres physiques sont influencées par al zone envahie et ne donnent
donc pas exactement les valeurs de la zone vierge. Certains outils (parmi lesquels les outils de
porosité, ainsi que les micros dispositifs de résistivité) ont un volume d’investigation limité
pratiquement de la zone lavée ; ils en mesurent donc les caractéristiques. D’autres outils à
grande profondeur d’investigation (outil de résistivité) mesurent des paramètres compris entre
ceux de la zone envahie et ceux de la zone vierge.
L’interprétation diagraphique met à profit ces mesures effectuées avec différentes profondeurs
d’investigation pour obtenir les données nécessaires à l’évaluation quantitative des réservoirs
en effectuant corrections et calculs appropriés.
Seul un jeu optimum de diagraphies différées choisies convenablement, permet d’accéder à ce
résultat : l’absence d’une données peut, en effet, rendre difficile, voire impossible, la
quantification correcte du réservoir, la détermination de la lithologie et de la nature des fluides
contenus.
Corrections d’environnement
Les outils n’étant pas situés totalement dans un le milieu à étudier, mais dans le trou de forage
(contenant un fluide, liquide ou gaz), l’enregistrement est influencé par les conditions
d’environnements, c'est-à-dire la température, la boue, le mud cake, le diamètre et la forme du
trou, l’état de la paroi du puits (microfissures, fractures), la position de la sonde dans le puits,
l’épaisseur des niveaux à étudier…. Ces corrections doivent être faites (ou du moins prises en
compte) avant toute utilisation des logs, tant quantitative : elles seront un gage de la qualité de
l’interprétation ainsi faite.
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Diagraphies différées ENSPM
OUTILS
Elles permettent :
L’identification des roches potentiellement réservoirs et de leurs couvertures, ainsi que leur
caractérisation lithologique et pétrophysique :
La détermination de la nature et de la quantité de fluides que ces roches contiennent.
Elles sont enfin une trace facilement manipulable et durable des informations recueillies sur les
formations traversées.
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Diagraphies différées ENSPM
Diagraphies électriques
Polarisation spontanée
La polarisation spontanée (ou potentiel spontané) est liée à l’alternance de bancs d’argile et de
bancs poreux imperméables. Les échanges ioniques entre l’eau de formation et le filtrat au
travers de l’argile et de la zone envahie, sont à l’origine d’une différence de potentiel enregistrée
dans la colonne de boue au niveau du passage entre bancs d’argiles et réservoirs ; cette
différence de potentiel est fonction de la différence de salinité entre les deux fluides. Elle permet
d’évaluer la résistivité Rw de l’eau de formation, donnée fondamentale pour la détermination de
la saturation en eau. C’est également un indicateur classique de la présence d’argile.
Diagraphies de résistivité
Les outils de mesure de la résistivité des formations utilisent l’envoi de courant dans la
formation ou la création de courants induits (dans le cas des outils d’induction) grâce à des
électrodes ou des bobines émettrices. Selon la profondeur d’investigation des outils on
distingue :
Diagraphies de radioactivité
La radioactivité provoquée
La radioactivité provoquée est un phénomène provenant du bombardement des formations par
des neutrons ou des rayons gamma émis par des sources radioactives appropriées.
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Diagraphies différées ENSPM
Diagraphies acoustiques
Le principe de base est l’enregistrement du temps de parcours (inverse de la vitesse), entre une
source monopole et un récepteur d’un train d’ondes qui se propage dans la formation le long de
la paroi du trou de forage. On détecte l’arrivée de l’onde la plus rapide, c'est-à-dire l’onde de
compression.
L’étude complète du train d’onde permet de déterminer les caractéristiques (vitesse, amplitude,
phase) des ondes de compression, de cisaillement et de tube.
Des outils modernes à sources multi pole émettent directement des ondes de cisaillement.
Il existe une relation entre le temps de parcours de l’onde et la porosité.
Cependant, en plus des effets couramment rencontrés sur l’enregistrement Neutron ou Densité
5argile, fluides et minéraux accessoires), des effets de structure (homogénéité de la roche), de
texture (taille et formes des grains, type de porosité, ou cohésion de la roche) jouent sur les
paramètres acoustiques mesurés, en particulier la vitesse de propagation.
Un certain nombre d’outils (regroupés sous le terme d’outils d’imagerie de puits) en sont
dérivés, qui donnent une image partielle ou continue de la paroi du puits.
Autres diagraphies
Sismique de puits (Sismosondage, profil sismique verticale…)
Le Sismosondage peut être considéré comme une mesure diagraphique de puits avec une
résolution verticale et un pas d’échantillonnage très différents de ceux classiquement employés
avec les outils diagraphiques conventionnels.
Un géophone placé dans le puits (éventuellement tubé) enregistre l’arrivée d’une onde émise
en surface, par explosion à une certaine distance du puits, et qui traverse l’ensemble des
terrains jusqu’à lui. La comparaison de ce temps sismique et du temps de parcours de l’onde
sonique permet de réaliser le calage entre diagraphies et sections sismiques et d’obtenir une loi
temps profondeur au pas d’échantillonnage de la diagraphie et utilisable pour la sismique.
Echantillonneurs de paroi :
- L’échantillonneur latéral à balles permet la brise de carottes de 25 mm de
diamètre et de 20 à 50 mm de long par projection d’une balle creuse contre la paroi.
- L’échantillonneur de fluide et de pressions assure tout au long du trou des
mesures répétées de pression d’écoulement qui sont d’un très grand intérêt dans les
interprétations de gisement. Il est également possible de récupérer, à chaque
remonte de l’outil en surface, 1 ou 2 échantillons de fluide d’une centaines de litres.
Thermométrie
La mesure de la température permet d’évaluer les échanges thermiques entre les formations et
les fluides dans le trou. On peut ainsi étudier.
Les conductibilités thermiques des formations.
Les zones de pertes ou de venues de fluides.
Les zones produisant et les communications entre les couches.
Accessoirement le niveau supérieur du ciment derrière le cuvelage.
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Diagraphies différées ENSPM
DIAGRAPHIES DE FORAGE
Ces diagraphies concernent le suivi du forage (guidage du puits, tenue des parois, détection
des points de coincement du train de tige pendant le forage …) et sa complétion (cimentation
du « casing, étude de sa corrosion.. .)
Thermométrie :
La mesure de la température permet d’évaluer les échanges thermiques entre les formations et
les fluides dans le trou. On peut ainsi localiser en forage :
- les zones de pertes ou de venues
- accessoirement le niveau supérieur du ciment derrière le cuvelage.
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Diagraphies différées ENSPM
DIAGRAPHIES DE PRODUCTION
Ces mesures concernent surtout les fluides mis en circulation lors de la production du puits ou des
tests ; elles donnent l’origine et les caractéristiques de ces fluides, et peuvent donner des indices
sur des chemins anormalement empruntés (circulation entre « casing » et la formation).
Débitmétrie
La mesure de la rotation d’une hélice que l’on déplace à vitesse constante dans le puits permet de
calculer les débits des fluides en fonction de la profondeur. Cette mesure permet d’apprécier la
contribution au débit total de chaque niveau producteur.
Thermométrie :
Comme nous l’avons dit précédemment, la mesure des échanges thermiques entre les formations
et les fluides dans le trou permet de localiser en production :
- les communications entre couches
- les circulations de fluides derrière tubage
- les zones de production
Echantillonnage de paroi :
(Voir diagraphies auxiliaires de reconnaissance et caractérisation des réservoirs)
AUTRES DIAGRAPHIES.
Un certain nombre d’opérations, faites à l’aide d’un câble, peuvent être rattachées aux diagraphies
différées, car généralement mises en œuvre à l’aide du câble de logging. Ce sont en particulier les
opérations de complétion et de production.
- Perforations
- Pose de Packer
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Diagraphies différées ENSPM
Pour ce faire, des méthodes simples de chantier (« Quick Look ») ou des méthodes
d’interprétations quantitatives plus sophistiquées sont mises en œuvre, dont une présentation
rapide est faite dans ce chapitre.
Une roche est constituée d’éléments solides qui composent la matrice (simple ou complexe, elle ne
comprend pas les particules argileuses qui jouent un rôle particulier sur l’interprétation
diagraphique) et dont l’arrangement laisse subsister des espaces « vides » (les pores).
Matrice simple : matrice constituée d’un seul minéral
Matrice complexe : matrice à plus de deux minéraux (au moins à l’échelle du volume
concerné par la mesure diagraphique).
Le pourcentage d’argile Vsh est le volume d’argile par rapport au volume total de roche.
La porosité utile, notée u en diagraphies , est le rapport du volume des pores Vp (n’incluant pas
ceux de l’argile) au volume total de la roche Vt
On peut considérer qu’à partir d’une certaine profondeur (quelques centaines de mètres au plus),
ce volume est totalement occupé par des fluides autre que l’air, couramment de l’eau (douce ou
salée), parfois des hydrocarbures liquides ou gazeux, ou d’autre gaz (CO2, H2S, …).
La saturation en eau Sw de la zone vierge est le rapport du volume des pores qu’elle occupe
(dans la porosité utile) au volume total de ces pores. Le complément à 100% correspond à la
saturation en hydrocarbures Shc (Shc = 1-Sw).
La saturation en eau Sxo de la zone lavée par le filtrat : Rapport du volume d’eau (filtrat) au volume
correspondant à la porosité utile, après invasion de la formation par le filtrat de boue. Le
complément à 100% correspond à la saturation en hydrocarbures résiduels Shr (Shr =1 – Sxo).
On appelle roche réservoir, toute roche poreuse et perméable (exemples : grès, calcaires). On
appelle couverture, toute roche compacte (sans porosité) et non fracturée (exemple :sel), ou toute
roche suffisamment imperméable pour empêcher la migration verticale des fluides (exemple :
argile).
La quantité d’hydrocarbures en place dans une roche réservoir de volume Vt et de porosité est
égale à Vt Shc .
La perméabilité d’une roche est son aptitude à laisser circuler des fluides contenus dans sa
porosité ; elle fait intervenir la notion de communications entre les pores.
C’est un paramètre plus difficile à estimer et les diagraphies différées n’en donnent guère qu’un
ordre de grandeur.
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Diagraphies différées ENSPM
La densité de l’hydrocarbure hc intervient dans l’interprétation diagraphique et doit donc être
connue ou recherchée.
Les caractéristiques mécaniques des roches peuvent également être atteintes par l’intermédiaire
des logs.
La résistivité de la boue Rm
La résistivité du filtrat de boue Rmf et sa densité mf
La résistivité du «mud cake » Rmc
La température de la formation T
On emploiera couramment le terme de courbes Neutron, densité, sonique (ou même le neutron…) pour les outils de
Porosité, et courbes Rt et Rxo correspondant aux courbes de résistivités qui donnent respectivement les valeurs les plus
proches de Rt et Rxo.
Paramètres de porosité
Les divers paramètres associés aux mesures de porosité peuvent être considérés comme une
moyenne des paramètres caractérisant les minéraux de la formation et les fluides. On peut écrire
en première approximation :
Les outils de porosité effectuant des mesures correspondant à la zone lavée, le fluide f contenu est
généralement un mélange de filtrat de boue et d’hydrocarbure de la formation en quantité
résiduelle. On écrit alors, par exemple :
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Diagraphies différées ENSPM
Paramètres de résistivité
Avec
Si la roche contient des hydrocarbures, la résistivité Rt de la roche est plus grande que s’il n’y avait
que de l’eau.
Rt = (F.Rw) / Swn
Dans le cas de formations argileuses, diverses formules sont proposées, parmi lesquelles nous en
citerons une couramment employée, celle de Poupon (Schlumberger) :
Vsh
Vsh1 m
n
1 2 2 2
Sw
Rt Rsh aRw
(Pour la zone lavée, il suffit de remplacer Rt, Sw et Rw par Rxo, Sxo et rmf)
Ces formules permettent ainsi de calculer la saturation en eau des formations dans la zone vierge
(Sw) et dans la zone lavée (Sxo), et d’en déduire les saturations en hydrocarbures correspondantes
Shc et Shr, en connaissant la porosité utile u (déterminée à partir des mesures de porosité
effectuées dans la zone lavée), les résistivités des fluides conducteurs (Rw pour l’eau de formation
et Rmf pour le filtrat) et la quantité d’argile Vsh contenue dans la formation.
L’utilisation des mesures à peu près indépendantes du fluide (facteur photo-électrique Pef ou Pe)
aide grandement pour l’interprétation de ces Cross plots.
Quand aux mesures de radioactivité spectrale, combinées à celles du Pef, elles renseignent
efficacement sur la présence de certains minéraux radioactifs (micas, feldspaths potassiques, silts
etc) dans le réservoir.
INTERPRETATION SEMI-QUANTITATIVE
(Méthode QUICK LOOK)
Cette méthode simple à mettre en place à mettre en œuvre permet l’identification des zones
réservoirs et l’estimation rapide de leurs caractéristiques pétrophysiques, par simple comparaison
des courbes entre elles (du moins dans le cas de formations peu complexes).
Elle utilise essentiellement une mesure de radioactivité naturelle, les deux outils de porosité
Neutron et Densité, et deux mesures de résistivité, l’une donnant des informations sur la zone
lavée, l’autre sur la zone vierge. L’utilisation du diamétreur permet le contrôle de validité des
mesures. Toute autre diagraphie (Sonique, Gamma ray spectral, Micro-Log…)
Sera utilisée avec profit pour confirmation ou critique de l’interprétation.
Cette méthode, classiquement utilisée sur le chantier pour obtenir des informations rapides sur les
terrains traversés est basée sur l’hypothèse de formations propres (sans argiles). Elle peut
cependant servir également, avec un degré de confiance moindre, dans le cas de formation
contenant une fiable quantité d’argile (moins de 10%).
Elle est également le moyen d’obtenir très rapidement des informations de base nécessaires à
l’interprétation quantitative pour les études de réservoir.
Quelle que soit l’utilisation des diagraphies, cette méthode est dans tous les cas le moyen de se
familiariser avec les réponses des outils dans le puits considéré, de contrôler leur qualité et de
visualiser rapidement les zones pouvant poser des problèmes.
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Diagraphies différées ENSPM
n
Rt Rw Sxo
Rxo Rmf Sw
2
Rt Rw Sw1 / 5 Rw
n=2 Sw 8 / 5
Rxo Rmf Sw Rmf
Rw et Rmf restent constants
Sxo = Sw1/5
5
Log Rt – Log Rxo = [Log Rw – Log Rmf] + [ - Log Sw]
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b ma
b = (1 - u) ma + u f Nma = = umaDf u si fluide = eau
f ma
b ma
N = (1 - u) Nma+ uNf Nma = = umaNf u si fluide = eau
f ma
En face d’une formation propre et à eau dont la matrice est effectivement « ma » les porosités
calculés à partir des outils densité et neutron sont les mêmes et les courbes correspondantes
tracées selon des échelles compatibles « ma » sont confondues.
1.85 b 2.85 1.95 b 2.95
Calcaire
Zone à gaz
Ma
CN
Zone à eau
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Diagraphies différées ENSPM
Dans les zones propres à eau, c’est-à-dire sans argile, les courbes « Rt » et « Rxo »,
enregistrées sur des échelles logarithmiques, sont à peu près parallèles et le rapport Rt/Rxo est
égal à Rw/Rmf (en supposant aucun changement de la salinité de l’eau de formation dans le
réservoirs).
L’écart subsistant dans le reste du réservoir (donc à hydrocarbures) après superposition de ces
deux courbes dans la zone estimée à être, est approximativement lié à la saturation en eau Sw.
Dans le cas de réservoirs qui contiennent une quantité non négligeable d’argile, l’interprétation
est plus délicate et seule une interprétation quantitative donnera des résultats satisfaisants.
Néanmoins la lithologie peut être estimée en prenant en compte le fait que les courbes Neutron
et Densité sont liées vers leur position correspondante de l’argile, et dont donc en position
intermédiaire entre celle de la zone propre et celle de l’argile, toutes choses restant égales par
ailleurs.
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Diagraphies différées ENSPM
QUICK LOOK
Superposition Rt – Rxo
Rxo Rt
Zone à HC
Courbe Rt droite
Zone O/W
Zone à eau
Superposition Rt - Rxo
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Diagraphies différées ENSPM
Superposition b - N
b N
45 NEUTRON -15
Effet gaz
LIMITATIONS :
- Les résultats peuvent être altérés par la présence d’argile dans les réservoirs
- La salinité de l’eau de formation doit rester constante.
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Diagraphies différées ENSPM
M = Calcaire
45 NG 0 45 0
NC
45 2,65 1.95 2,70
b b
Dans ces conditions, la lecture de DM est possible directement sur l’échelle NM.
NC DC
U = 6 p.u. Grès
2
Calcaire
= 14 p.u. Dolomie
b N
La séparation entre les courbes b and N augmente avec la saturation en gaz et la légèreté
du gaz.
Remarques :
Si la lithologie n’est pas connue, une séparation nettement différente de celle rencontrée dans
la zone à eau peut faire penser à un effet gaz : courbe Neutron à droite de la courbe de densité.
Attention dans les formations dolomitiques : la séparation Neutron-Densité décroit et les
courbes peuvent être inversées.
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Diagraphies différées ENSPM
Dans les zones à huiles, les séparations sont à peu près les mêmes que celles des zones à
eau : néanmoins b et N peu peuvent décroitre légèrement.
INTERPRETATION QUANTITATIVE
L’interprétation quantitative des diagraphies en vue de l’obtention de la porosité u de la
formation, des saturations en eau Sw et Sxo respectivement dans la zone vierge et dans la
zone lavée, des caractéristiques de la matrice et de l’hydrocarbure nécessite un minimum de
logs.
- 3 mesures de résistivités à profondeurs d’investigation différentes permettent d’obtenir Rt et
Rxo, résistivité de la formation vierge et de la zone lavée.
- L’argilosité Vsh ne peut être connue de manière précise : une série d’indicateurs utilisant
les différents outils influencés dans leur mesure par la quantité d’argile doivent être calculés
afin d’obtenir une valeur proche probable de cette quantité.
- La résistivité de l’eau de formation Rw peut être obtenue à partir des mesures de salinité
faites sur des tests de fluides de formations (DST, RFT) ou par des calculs à partir des
mesures de la polarisation spontanée ou de la combinaison des mesures de résistivité dans
des formations à eau.
- La porosité u, les saturations Sw et Sxo, le type d’hydrocarbure et la lithologie sont
obtenus par des méthodes itératives, ou par des méthodes de minimisation de l’écart entre
les valeurs logs recalculées à partir des équations de réponse des outils diagraphiques et la
réponse des outils elle-même. Elles utilisent les formules classiques (Archie, Poupon, etc)
où interviennent Rw, Rmf,Rt,Rxo,Sw,Vsh et les caractéristiques de l’argile, u, ma et hc.
- Rmf et mf sont généralement obtenus par lecture des en-têtes des logs.
Les paramètres argiles sh, Nsh, Rsh, … sont lus en face des bancs d’argile pure, ou
obtenus par l’étude de cross-plots pour les formations réservoirs argileux et les argiles elles-
mêmes.
L’examen des déblais de forage peut donner des indications sur la lithologie.
Des tests de fluide de formation peuvent indiquer la présence d’hydrocarbures et permettre d’en
connaître les caractéristiques.
Des approximations (sur la matrice) peuvent conduire à une estimation relativement simple de
la porosité u (voir la « méthode Quick Look »).
On notera que plus l’argile intervient en quantité importante, moins les approximations auront
tendance à donner des résultats proches de la réalité.
Ces méthodes utilisent un certains nombre d’outils de résistivité (ou de conductivité), trois au
moins, afin d’obtenir les valeurs de résistivités de la zone lavée Rxo, de la zone vierge Rt, et le
diamètre d’invasions Di, qui permettent le calcul des saturations en eau des zones
correspondantes Sxo (filtrat) et Sw (eau de formation). Le Neutron et la Densité sont les outils
de porosité classiquement utilisés pour atteindre la valeur de la porosité utile de la formation et
donner des indications sur la matrice ou l’hydrocarbure.
Afin de résoudre ce système de 4 équations à 5 inconnues (u, Sxo, Sw, ma et hc), il est
nécessaire de connaître ou la densité de la matrice ma ou celle de l’hydrocarburehc.
Des études préalables de type « Quick-Look » dans le cas de la présence de formations peu
argileuses, ou à l’aide de « Cross Plots », peuvent donner certaines de ces indications. Les
données issues de la surveillance géologique du chantier, la connaissance régionale, sont des
éléments à ne pas rejeter au cours de ces études.
Elle est employée lorsque la lithologie est connue (par l’examen des déblais de forage par
exemple), donc sa densité de matrice ma, correspondant à l’ensemble des constituants
solides de la roche, exceptée l’argile.
Autres méthodes :
De nombreuses autres méthodes ont été développées afin de répondre aux cas particuliers de
chaque gisement pour lequel des interprétations classiques n’ont pu donner de résultats
satisfaisants ; nous citerons par exemple les méthodes à matrices complexes à trois minéraux,
les modèles à double ou même triple porosité, les modèles à porosité de fractures etc., que
nous ne détaillons pas ici.
Si P = n une seule solution est possible : c’est ce que considèrent les méthodes classiques
présentées ci-dessus (« sables argileux » et lithologie complexe ») en utilisant un jeu réduit de
logs.
Dans ce dernier cas, néanmoins, des solutions approchées peuvent être trouvées si l’on
suppose que les mesures et les relations utilisées sont entachées d’une incertitude. La solution
choisie sera celle correspondant au modèle pétrophysique trouvé qui donne l’écart le plus
faible (au sens des moindres carrés) entre les courbes brutes (valeurs mesurées) et les courbes
reconstituées à partir de ce modèle.
L’écart entre les mesures et le modèle optimal trouvé est caractérisé par l’incohérence réduite,
calculée à partir d’une fonction d’incohérence F (qui fait intervenir l’ensemble des écarts sur
toutes les diagraphies, les tolérances sur les équations de réponses, les contraintes…), fonction
qui est minimisée au cours des itérations pendant l’élaboration automatique du modèle. Ses
valeurs sont d’autant plus faibles que l’écart est faible.
23
Diagraphies différées ENSPM
L’avantage de ces méthodes est qu’elles permettent de faire intervenir n’importe qu’elle mesure
diagraphique à condition de connaître la réponse de l’outil concerné en fonction des
caractéristiques pétrophysiques de la formation.
Il est possible également d’entrer autant d’inconnues que nécessaire pour définir le modèle
géologique quantitatif, en particulier plusieurs types d’argiles et des lithologies variées avec des
minéraux accessoires à condition d’avoir un jeu de données suffisant. C’est ainsi que l’on peut
introduire des matrices complexes, des éléments accessoires, des argiles différentes, calculer
éventuellement la résistivité de l’eau de formation et les caractéristiques des argiles.
Certains programmes peuvent intégrer l’analyse verticale des paramètres dits « lents » (ULTRA
de Halliburton), c’est-à-dire stables sur intervalle. D’autres (ELAN de Schlumberger) mènent en
parallèle plusieurs interprétations à partir de modèles différents ; le résultat proposé (pris parmi
ceux trouvés) est celui auquel correspond la plus faible valeur d’incohérence réduite, ou est
laissé au libre choix de l’analyste.
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Diagraphies différées ENSPM
La corrélation des événements enregistrés sur les différentes génératrices met en évidence des
plans dont on calcule le pendage (angle entre l’horizontale et la ligne de plus grande pente) et
l’azimut (direction de cette ligne par rapport au Nord magnétique).
Ces résultats permettent ainsi d’évaluer le pendage structural et d’observer son évolution avec
la profondeur.
Des corrélations plus fines permettent d’examiner les évolutions des pendages sédimentaires.
La présentation la plus fréquente est celle du « tracé flèche » dont les « clous », portés sur une
échelle de 0 à 90, représentent le pendage de l’élément repéré par les variations du paramètre
enregistré (pendages de couches, de lamines, de failles,…), l’azimut du pendage étant indiqué
par la direction du trait.
L’activité des courbes, les cycles observés, et les corrélations entre ces courbes, sont elles
mêmes la signature des formations, qu’il faut savoir extraire et corréler aux autres données pour
en tirer des informations précieuses sur la texture des roches.
Certains outils (Formation Micro Scanner, BoreHole tleViewer,…) donnent une sorte d’image
développée du trou, éventuellement plus facile à interpréter du point de vue reconnaissance
des éléments rencontrés, mais dont les pendages extraits doivent également être reliés à des
éléments géologiques.
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Diagraphies différées ENSPM
La première utilisation des diagraphies a été la corrélation entre puits, le log remplaçant
l’information directe (déblais de forage et carottes). Cependant, la diversité des mesures
effectuées et la richesse de l’information concernant aussi bien la roche que les fluides
contenus (ou tout autre objet mis en face de l’instrument de mesure) les ont rapidement
rendues indispensables, autant en exploration pour la reconnaissance des formations forées et
les études de bassins, qu’en développement ou même en production pour son suivi.
Nous développerons plus particulièrement l’utilisation des diagraphies pour les études des
formations géologiques (roches et fluides contenus). Un aperçu en ce qui concerne l’utilisation
des diagraphies pour le forage et la production peut être vu au travers de la description des
outils diagraphiques concernés (voir plus haut).
UTILISATION GEOLOGIQUE
Comme nous l’avons dit précédemment, la combinaison des mesures diagraphies permet
d’obtenir des informations au puits sur :
- les limites des formations réservoirs
- le type de formations rencontrées (lithologie)
- les caractéristiques en fluides et types de fluides
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Diagraphies différées ENSPM
Les diagraphies peuvent alors être utilisées comme substituts aux données de carottes
manquantes sur les différents puits forés, avec toutes les précautions que nécessite
l’interprétation géologique.
Il est cependant très important de conserver à l’esprit la notion d’échelle à laquelle sont faites
ces études ainsi que la complémentarité de toutes ces informations disponibles sur un champ :
connaissance géologique régionale, étude des sections sismiques (donnant le contexte
géologique et structural), analyse des données de forage (diagraphies instantanées, cuttings,
indices…), étude détaillée des carottes (minéraux, porosité, cimentation figures sédimentaires
etc.), données de tests (fluides et communication entre réservoirs).
Des documents synthétiques (logs composites) obtenus après contrôle strict des données
diagraphies (mise en profondeur, calibrations…) permettent de réunir sous une forme
facilement exploitable l’ensemble de ces données et de les interpréter.
Etudes structurales :
L’utilisation des diagraphies, appuyée sur les connaissances régionales (style tectonique) et les
données sismiques, conduit à une première série de corrélations de grandes unités entre puits,
et donc à un premier modèle géologique régional.
La dimension réduite des documents diagraphiques (logs) permet une visualisation synthétique
et facilite le travail de corrélation des formations entre puits ; ils participent ainsi très tôt aux
interprétations structurales.
Elle est ainsi un des éléments majeurs de la corrélation entre les forages.
Elle est une aide aux corrélations à grande échelle qui peuvent être faites à partir des
diagraphies.
Elle permet également de confirmer ou d’infirmer la présence d’éléments tectoniques que la
sismique pourrait mettre en évidence, ainsi que de donner des éléments pour le traitement
sismique.
Dans certains cas favorables (cas d’un forage recoupant des formations presque
tangentiellement), il est possible d’obtenir une micro-sismique de puits à partir des outils
soniques à émetteurs-récepteurs multiples de la même manière qu’en sismique de surface.
Même si l’investigation latérale n’est pas très importante (car dépendant de l’angle entre l’axe
du puits et le pendage des couches), ce peut être un moyen complémentaire d’obtention du
pendage des formations.
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Diagraphies différées ENSPM
Etudes sédimentologiques
Cette analyse est basée sur le découpage du puits en électro-bancs à partir des mesures
diagraphiques classiques (outils de porosité-lithologie, types Neuton, Densité et Pe, Sonique,
ou de radioactivité). L’ensemble des paramètres mesurés sur un niveau constitue en faciès
diagraphique (« électro-faciès ») comparable au faciès lithologique déterminé sur un sédiment,
mais relatif à un « électro-banc » (banc homogène définissable sur les courbes diagraphiques)
ou à une succession d’électro-bancs.
Le report des mesures sur des diagrammes adaptés (dits « minéralogiques » ou lithologiques »
permet d’interpréter le niveau considéré d’un point de vue lithologique.
Des indications sur la structure et la texture (qui sont également des éléments du faciès
diagraphique traduisant un faciès lithologique) peuvent être données par des outils de meilleure
définition verticale (micro-résistivités et outils haute résolution de type Pendagemètre et outils
d’imagerie de puits) ; ils permettent de vérifier ainsi si ces électro-bancs concernent une
formation homogène ou au contraire représentent une moyenne sur une suite de petits bancs
superposés.
L’analyse séquentielle diagraphique consiste à étudier les évolutions verticales des paramètres
enregistrées, leur rythmicité et leurs enchaînements. Elle a pour but de retrouver des
associations verticales de faciès lithologiques à travers des électro-séquences
(enchaînements d’électro-faciès) reconnues à partir des gradients des courbes : gradients
d’origine lithologique, gradients liés à des évolutions de porosité, gradients dus aux fluides ou
encore gradients dus à des artefacts diagraphiques. Les cas d’évolution induite peuvent parfois
être plus difficile à détecter (cas des formations évaporitiques).
Ces séquences peuvent être observées à différentes échelles (métrique, deca- ou hecto-
métrique), leurs arrangements réciproques traduisant des conditions de dépôt particulières et
les enchaînements de milieux de dépôts (séquences à éléments concordants, discordants,
contrariés).
Les conséquences d’ordre important peuvent être reliées aux formes visibles en sismique,
celles d’ordre inférieur à celles reconnues au travers des cuttings et des carottes.
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Diagraphies différées ENSPM
La très bonne définition verticale de cet outil permet de descendre à l’échelle de l’observation
de terrain, et de donner de très bonnes corrélations avec les carottes. Un étalonnage de ces
mesures peut être fait, qui permet de reconnaître des séquences élémentaires de dépôt que
l’on peut reporter sur les mesures diagraphiques classiques.
On peut ainsi noter la nature des contacts, l’organisation interne (hétérogénéités, laminations)
et certaines figures sédimentaires. Les évolutions séquentielles à très petite échelle (de l’ordre
du décimètre) peuvent également être mises en évidence, traduisant ou des variations
minéralogiques ou pétrophysiques ou des variations de type de porosité.
Sur les enregistrements de pendagemètrie, on notera d’autres gradients, liés à l’évolution des
pendages avec la, profondeur (« patterns »), à l’évolution de la densité et des types de
corrélations entre courbes, à la distribution des azimuts de pendages.
- En domaine carbonaté, les séquences sont plus délicats à travers, et leur étude
peut être basées, en plus de l’argilosité, sur les évolutions de porosité, de cimentation,…
Les données géologiques régionales et les interprétations des sections sismiques peuvent
permettre de donner un cadre général aux conditions de dépôt (dépôts de plate-forme, dépôts
de pente, transgressions ou régressions…)
L’analyse séquentielle diagraphique, appuyée sur les études sédimentologiques effectuées sur
les carottes, peut conduire à l’élaboration d’un certain nombre de modèles géologiques
s’inscrivant dans ce cadre général.
Enfin, la pendagemétrie, calée éventuellement sur carottes, apporte, grâce à sa très bonne
résolution verticale, des informations supplémentaires sur le type de dépôt (par la
reconnaissance des figures sédimentaires rencontrées…) et sur leur orientation (par la
distribution des pendages).
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Diagraphies différées ENSPM
Etudes géochimiques
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Diagraphies différées ENSPM
UTILISATION GISEMENTS/RESERVOIRS
L’étude d’un gisement doit débuter très tôt et se poursuivre sans cesse afin de profiter de toutes
les informations disponibles, et d’optimiser la suite des opérations.
Elle peut commencer dès l’exploration avec les informations disponibles, moyennant un certain
nombre de précautions :
- Pendant le forage (sécurité, repérage des réservoirs, et indications sur les fluides), à l’aide
des diagraphies instantanées (vitesse d’avancement, indices,…), des « cuttings », et
éventuellement des mesures MWD-LWD (mesures en cours de forage).
- Pendant le logging, par le choix approprié des outils (en fonction des conditions de forage),
et une interprétation soignée des logs sur le chantier, afin de modifier le programme de logging
si nécessaire, et de déclencher des opérations complémentaires (tests ou prises de carottes
latérales « CLABS »).
- Pour l’implantation des puits suivants, en comparant les données de puits avec celles de la
sismique de surface (schéma technique).
Lors de la phase d’appréciation, des études complémentaires plus sophistiquées peuvent être
mises en œuvre afin de répondre aux problèmes posés lors des interprétations diagraphiques :
tests et carottes apportent des informations sur les minéraux présents, l’argilosité, l’eau de
formation. Des acquisitions hautes résolution et l’imagerie de puits peuvent être une aide
efficace dans l’évaluation pétrophysique, après calage sur les carottes prises.
Sur un champ, toutes les diagraphies enregistrées sont l’intermédiaire indispensable entre la
somme des connaissances géologiques, géophysiques, pétrographiques…, complétées des
données de production, d’hydrodynamisme… et l’évaluation quantitative des réservoirs qui
permet l’étude économique de leur développement.
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Diagraphies différées ENSPM
La connaissance spatiale des réservoirs à grande échelle est assurée par la géophysique :
l’interprétation sismique, aidée par la connaissance de la géologie régionale et par le calage au
puits sur les données des diagraphies en est un des éléments fondamentaux.
Le calage des sections sismiques s’effectue par le passage des diagraphies (enregistrées en
fonction de la profondeur) en échelle temps avec l’aide des sismosondages. Les diagraphies de
densité et sonique, comme nous l’avons vu précédemment, sont utilisées pour élaborer la
courbe d’impédance acoustique et le film synthétique que l’on compare directement aux traces
sismiques
Les corrélations diagraphiques entre puits, aidées par la pendagemétrie qui apporte une aide
précieuse à la connaissance structurale du champ (détection des failles, détermination des
pendages des couches…), améliore cette connaissance spatiale des réservoirs et de leur
évolution lithologique, et conduit à la cartographie des niveaux réservoirs.
Une définition encore plus précise peut également être envisagée, appuyée sur l’analyse
séquentielle des diagraphies et des courbes de pendagemétrie en liaison avec les données de
carottes.
L’étude de la forme et de l’amplitude des courbes diagraphiques, y compris les courbes de
pendagemétrie qui ont une très bonne définition verticale, permet de mieux connaître la nature
lithologique des formations, leur évolution verticale, le type des corps sédimentaires observés,
l’environnement de dépôts et leur dynamique, en trois mots, le cadre paléo-géographique
sédimentaire.
Les résultats issus de l’interprétation diagraphique permettent une estimation pétrophysique des
formations et un calcul du pourcentage d’hydrocarbure contenu dans les réservoirs.
Un étalonnage sur les résultats des mesures sur carottes faites en laboratoire permet :
- d’optimiser l’interprétation des diagraphies enregistrées sur les puits voisins, puis à l’aide
du modèle sédimentaire ainsi élaboré, d’extrapoler ces résultats à l’ensemble du gisement.
- la construction d’un modèle de gisement dans lequel données de tests et de production
seront intégrées.
Le volume d’hydrocarbure en place est alors estimé à partir de ces résultats et du modèle
géométrique envisagé.
Les possibilités de production doivent ensuite être analysées à l’aide des mesures de
perméabilités sur carottes, comparées aux données de perméabilités obtenus par testeurs au
câble, et aux données de tests de production.
Les facteurs de changement d’échelles sont tels, cependant, que des techniques sophistiquées
d’homogénéisation doivent être alors mises en œuvre. L’analyse des corrélations entre
différents résultats, même répartis selon les faciès, ne suffit généralement pas en effet à trouver
des lois satisfaisantes de passage des uns aux autres.
Enfin l’ensemble des résultats est introduit dans les modèles numériques de production qui,
après calage historique de production, permettent d’estimer l’évolution de la production dans le
temps. Le modèle géologique ayant été préparé avec les résultats obtenus à l’aide des
différentes techniques (où nous avons vu plusieurs fois intervenir entre autres les diagraphies),
il y a lieu d’améliorer sans cesse la connaissance des réservoirs afin de caler au mieux les
résultats de ces simulations.
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Diagraphies différées ENSPM
A ce niveau, des anomalies constatées dans ce modèle de gisement pourront être réexaminées
et analysées à l’aide des données de sédimentologie précédemment citées, dans le but de
modifier le modèle.
Les diagraphies différées ne donnent pratiquement pas d’informations sur la perméabilité des
formations.
Certaines lois empiriques ont été proposées, reliant la perméabilité à la porosité et à la
saturation en eau irréductible, parmi lesquelles nous pouvons citer par exemple :
Timur (1968)
0.136 4.4
KmD =
SW 2 irr
Mais leur caractère trop général ne suffit généralement pas, d’autant que la connaissance de la
saturation en eau irréductible (SW Irr) n’est pas toujours évidente.
Des analogies entre la propagation du courant électrique et celle des fluides laissent à penser
que l’étude de la tortuosité (estimée par le coefficient m du facteur de formation F = 1/m
obtenu par les mesures de résistivités) pourrait donner également des idées sur la complexité
du réseau poreux vis-à-vis de l’écoulement des fluides.
D’autres outils (résonnance magnétique nucléaire) mesurant la quantité d’eau libre (non liée
aux grains de roches) sont susceptibles de donner des indications sur la quantité d’eau pouvant
circuler facilement, sans donner toutefois de valeur sur la perméabilité.
Seule la diagraphie acoustique semble promettre quelques résultats : certains auteurs ont
cherché à relier la perméabilité à la propagation des ondes de Stoneley et de cisaillement, de
préférence aux ondes de compression. L’évolution des vitesses de phase et de l’atténuation
des ondes de Stoney sont en effet fonction des caractéristiques du milieu, notamment la
perméabilité (modèle de Biot et Rosenbaum). Les mesures d’atténuation des ondes de Stonney
semblent être plus sensibles à la perméabilité que les mesures de phase.
La combinaison de ces mesures acoustiques avec la mesure de densité des formations permet
de retrouver les autres paramètres mécaniques des roches (module de rigidité,
module d’élasticité) qui peuvent intéresser les producteurs pour l’étude du comportement
mécanique des formations.
Etude de la fracturation
Les fractures affectent pratiquement tous les logs par l’intermédiaire de l’état du trou
(ovalisation, rugosité, micro-caves,…) ou du fait des anomalies de conductivité électrique ou
thermique liées à leur présence (fluide dans les fractures ouvertes, cimentation des fractures
fermées,…).
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Diagraphies différées ENSPM
L’identification des fractures (ou du moins des zones fracturées) se fait ainsi à partir des
anomalies recensées sur les différents logs enregistrés (résistivités, radioactivité, etc.…).
Des tentatives de qualification (type et porosité de fracture ont été faites à partir des mesures
de résistivités proches et lointaines (Sibbit et Faivre, 1985) et autour des valeurs de facteur de
résistivité de formation.
La détection, l’orientation et la détermination du type de ces fractures sont facilitées par les
mesures de pendagemétrie, dont les éléments non corrélés (par les programmes classiques de
détermination des pendages de formation) sont susceptibles de traduire leur présence.
L’imagerie de trou obtenue par les outils développés autour des pendagemètres (type FMS de
Schlumberger) ou du BHTV (Bore Hole Tele Viewer, sorte de camera acoustique) aide
grandement à leur reconnaissance et à leur caractérisation.
Enfin, l’étude des ondes acoustiques semble être une voie vers l’estimation de la perméabilité
des zones fracturées.
Etude de la compaction
Ces événements sont généralement étudiés sur les logs de résistivité des formations et la
profondeur, comme le montre la figure ci-contre.
Pour des argiles :
cz
t = t’ o e
Avec t = t’o (temps extrapolé en surface) en s/ft
Z, la profondeur en pieds (ft)
C, coefficient représentant la pente de la droite de compaction normale
D’autres lois relient les valeurs de résistivité des formations et du sonique à la profondeur (loi de
Faust), permettant entre autres de reconstituer des logs synthétiques (Sonique synthétique).
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Diagraphies différées ENSPM
CONCLUSION
Les interprétations de toutes les données sont constamment remises en question avec l’apport
de nouvelles informations, et nécessitent un contrôle très strict des valeurs brutes de départ.
Cette surveillance technique doit être suivie d’un contrôle de compatibilité entre les différentes
sources de renseignements ainsi qu’entre les différentes conclusions qui en sont tirées.
Les moyens informatiques développés depuis une dizaine d’années peuvent être des outils
intéressants dans ces études faciologiques et séquentielles des données diagraphiques.
Les quantités importantes d’informations, contenues dans les courbes du pendagemètre, et leur
interprétation sont synthétisées sous une forme visuelle plus facilement accessible.
Enfin, des systèmes experts sont en cours de mise au point pour aider le géologue dans sa
recherche du modèle géologique le plus adapté aux données qu’il possède. La mise au point de
stations de travail interactif intégrant les données géologiques, diagraphiques et sismiques
devrait contribuer dans les prochaines années à une plus grande facilité de manipulation de
toutes ces informations.
Néanmoins, toute interprétation finale ne sera que le fruit d’études strictes et fines, basées sur
- des documents de qualité, et contrôlés
- une bonne connaissance du fonctionnement des outils de mesure et de leur réponse,
- un bon calage entre les diverses données (carottes, diagraphies, sismiques de puits…) et,
avant toute chose,
- une très bonne connaissance géologique et sédimentologique des divers environnements de
dépôts.
Les diagraphies différées resteront les seuls témoins inaltérables relatifs aux formations
étudiées lors du forage.
En exploration ces diagraphies différées représentent en quelque sorte une des finalités du
puits.
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