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Les décisions d’investissement se fondent sur des prévisions de flux financiers futurs qui sont

nécessairement aléatoires. Les facteurs susceptibles de modifier la valeur des paramètres et


d’influer ainsi sur la rentabilité des projets sont nombreux : concurrence, situation
économique, flexibilité de l’entreprise…

Dans la représentation des critères classique de choix d’investissement nous avons supposé
que la dimension du risque été annulé par l’hypothèse de la certitude des flux. Aussi une des
conditions de validité d’utilisation du cout moyen pondérer de capital CMPC pour
l’actualisation des cash-flows était de considéré que le risque du projet était identique que
celui de l’entreprise.

En réalité a chaque projet d’investissement est lié un risque que les rendements attendus ne
vont pas être générer comme prévu par l’analyse préalable du projet. Ainsi l’analyse du risque
est impérative afin de prévoir un plan d’action pour les neutraliser ou du moins les réduire.
Pour se faire le porteur de projet a le choix entre plusieurs méthodes d’analyse du risque.

Le présent chapitre a pour objectif d’introduire la notion du risque dans l’évaluation de projet
d’investissement à travers deux sections :

Section1 : La notion du risque dans les projets d’investissement

Section2 : Analyse du risque.


Section 1 : La notion du risque

Investir, c’est sacrifier les certitudes du présent aux promesses d’un future meilleur mais
aléatoire. Dans toute décision d’investissement, on doit tenir compte du couple (rentabilité –
risque) car en réalité il n’ya pas un investissement sans risque. Ce risque devient un élément
majeur de la décision d’investissement et peut être appréhendé par le biais de différentes
analyses.

Pour facilité l’opération il est donc nécessaire de définir la notion du risque d’un projet,
définir les différents typologies du risque et prévoir un plan d’action en matière de
management des risque.

I. Le concept du risque :

Le risque est défini comme « une situation dans laquelle une distribution de probabilité
peut être affectée à différents événements futur, le futur étant probabilisable »1. En matière
de décision d’investissement, le risque d’un projet peut être définit comme « la possibilité
qu’un projet ne s’exécute pas conformément aux prévisions de date d’achèvement, de cout
et de spécifications, ces écartes par rapport aux prévisions sont étant considérer comme
difficilement acceptables, voire inacceptables ».

II. Type de risques d’un projet d’investissement :

La réalisation d’un projet d’investissement peut présenter différents risques2 :

 Risque commercial : la surévaluation de marché, baisse des prix, concurrence accrue.

 Risque techniques : lié à l’obsolescence des produits ou du procédé.

 Risque financière : qui dépend du recours plus ou moins important à l’endettement


dans le financement du projet.

 Risque lié à la concurrence : l’entreprise réagit face à la concurrence, mais le


phénomène est plus complexe et les incertitudes sont multiple, c’est pour quoi une
analyse des principaux point d’incertitudes liée aux problèmes de concurrences est
nécessaire :
 Les entreprises du secteur : l’intensité concurrentielle sera déterminée par le
nombre des concurrents, taille, échelle de marché, par différenciation des produits,
l’importance de la technologie.
 Les produits de substitution : constituent une menace qui pousse les entreprises de
secteur à rester compétitives.

1 PILVERDIER LATREYTE. Juliette, « Finance d’entreprise », 8eme édition.


Edition « Economica». France, paris 2000. Page 307.

2 NOBERT Guedj, « finance d’entreprise : Les règles de jeux ».paris, France : « Les
éditions d’organisation ». Page 297.
 Les clients et les fournisseurs : en fonction de leurs concentration, du volume de
leurs achats ou de leurs ventes, de la différenciation des produits, leurs pouvoir de
négociation influence plus au moins les données prévisionnelles (chiffre d’affaires
et marge pour les clients, couts de production pour les fournisseurs).

 Risque lié à l’environnement :


 Risque économique : augmentation du prix des matières premiers et des autres
facteurs de productivité
 Risque sociale : tel que la dégradation du climat social avec comme conséquence
une baisse de productivité.
 Risque fiscal : évolution du taux de l’impôt sur les sociétés, de la TVA…
 Risque politique : stabilité de régime, situation international en cas d’implantation
dans un pays étranger.

 Risque lié a l’entreprise : dans ce cas l’incertitude consistera dans la capacité


d’adaptation de l’entreprise par rapport au nouveau projet d’investissement.
 Celui-ci peut modifier la structure et l’organigramme. Les nouvelles
responsabilités sont elle bien remplies ? le système d’information et de contrôle est
il adapté.
 Si une nouvelle technologie est introduite, quelles sont les conditions de son
assimilation ? comment s’intègre-t-elle dans le processus existant ?
 Les ressources humaines sont-elles adaptées en termes d’effectif et de formation ?

 Risque lié à l’investissement : l’incertitude se situe au niveau :


 De la nature de l’investissement : le risque est croissant quand on va d’un
investissement de renouvellement à un investissement d’innovation.
 De sa taille relative : un investissement qui double la capacité de production de
l’entreprise est plus risqué.
 De sa durée : plus la période est longue plus l’investissement est risqué, car en
générale l’avenir est d’autant moins prévisible qu’il est éloigné.

La gestion des risques dans les projets :

Le porteur de projet doit suivre les étapes traditionnelles de la maitrise des risques et
les placer dans une perspective décisionnelle. Son objectif principal reste la mise en
œuvre de plans d’action qui contribuent à la réduction des risques et à l’avancement
du projet.

Dans cette hypothèse, le processus de maitrise des risques du projet comporte quatre
grandes étapes :

 Identification et classification des risques ;


 Evaluation et hiérarchisation des risques identifiés ;
 Elaboration, mise en œuvre et suivi des plans d’actions3.

3 Hervé COURTOT, « La gestion des risques dans les projets ». édition


« Economica ». France, paris, 1998. Page 46.
Etape 1 : identification et classification des risques

La première étape consiste à essayer de recenser tous les événements susceptibles d’infléchir
les objectifs de projet. Ces événements peuvent êtres : certains, probables (possibles), ou
encore imprévue. Pour se faire le porteur de projet peut procéder par une check List des
risques les plus fréquemment rencontrés.

Check List entreprise dressent la liste des risques les plus couramment rencontrés sur les
projets, elles s’appuient sur des expériences similaire menées dans différents sociétés avec
une identification exhaustive de tout les événements générateurs de risque pour le projet pour
valider l’exhaustivité de portefeuille de risque.

Les check lists sont indispensables à l’analyse des risques. Pour autant aucunes d’elles ne peut
prétendre a l’exhaustivité ni s’adapter parfaitement au contexte d’un nouveau projet. En effet
l’une des caractéristique de processus décisionnel de projet d’investissement est son unicité, il
n’ya pas deux projet identiques. C’est la raison pour laquelle à la revu guidée des risques le
chef de projet doit ajouter une revu libre, sous forme de brainstormings avec les membres de
son équipe pour identifier des risques humains et avec ses supérieurs hiérarchiques qui
peuvent attirer son attention sur des évolutions de l’environnement interne et externe. La
remonter des risques nécessite donc une démarche participative.

Ensuite les risques sont classifient selon la typologie citer avant, et leurs probabilités
d’apparition.

Etape 2 : évaluation et hiérarchisation des risques identifiés

Les risques sont évaluer en terme de gravité qui présente le caractère de ce qui qui peut
entrainer de grave conséquences. La première dimension de la gravité est donc quelle ne peut
être évalué que par rapport aux conséquences de l’événement. En ce qui concerne la gestion
de projet, la gravité est « fonction de l’importance des répercussions qu’il peut avoir sur les
objectifs du projets »4.

En pratique, la gravité s’évalue à partir des impacts du risque sur les couts, sur les délais des
livrables, la combinaison des trois critères permet de distinguer :

 Les risques négligeables (peu ou pas d’impact sur le projet) ;


 Les risques mineurs (légère influence) ;
 Les risques majeurs (dégradation des objectifs) ;
 Les risques catastrophiques (remis en cause des objectifs de projet).

L’évaluation de la gravité ne suffit pas car une succession des risques négligeables peut avoir,
à moyen terme, des impacts considérables, il est donc indispensable d’estimer la probabilité
de réalisation de chaque risque à partir de l’expérience des projets passés.

4 Hervé COURTOT, « La gestion des risques dans les projets ». édition


« Economica ». France, paris, 1998. Page 49.
Pour déterminer la probabilité estimée de réalisation du risque, la méthodologie d’analyse des
risques d’Eurogroup propose le tableau suivant5 :

Probabilité estimé de réalisation du risque


La réalisation est quasiment certaine (probabilité > 80%)
La réalisation est très probable (probabilité > 50%)
La probabilité n’est pas très fort (probabilité > 20%)
La probabilité est faible (probabilité < 20 %)

Etape 3 : élaboration, mise en œuvre et suivie des plan d’action

Les plans d’actions visent à la maitrise du risque, c'est-à-dire a sa réduction. Diminuer les
risques permet de supprimer les risques inacceptables. Il s’agit d’élaborer des plans d’actions,
de les appliquer et en dernier lieu de les contrôler.

Il existe deux grands types de plans d’action :

 Les actions de prévention, qui visent à diminuer la probabilité d’occurrence ;


 Les actions de protection, qui visent à diminuer la gravité potentielle du risque.

Actions de prévention et action de protection réponds en fait a deux problématique distinctes :

 Comment faire pour que le risque ne survienne pas ?


 Comment diminuer l’impact du risque s’il survient ?

La pertinence de la prévention dépend largement de la qualité de l’évaluation prévention


cherche à éliminer les causes de risque : elle suppose donc la connaissance des risques et des
causes associées.

La prévention et la protection ont un impact direct sur la criticité du risque. La portefeuille


doit être réévalué au fur et a mesure de la mise en œuvre des plans d’action. La mise a niveau
des risques doit être l’occasion d’une mise a jour de portefeuille : des risques nouveau
peuvent apparaitre tandis que d’autres, initialement considérer comme faibles, peuvent
devenir inacceptables. C’est la raison pour laquelle la mise sous contrôle des risques nécessite
une actualisation régulière, par exemple mensuelle de portefeuille des risques.

Le processus de la décision d’investissement, phases ou étapes, peuvent être sujets à des


perturbations, qui conduiront éventuellement à un résultat moins satisfaisant que celui espérer
a cause de risque que comporte toute action. L’ensemble des méthodes de management des

5 EUROGROUP, « Le pilotage des projets par l’analyse de risques », septembre


2003.
risques de projet qui sont proposées nous permet de prendre en compte le risque. Car si le
risque ne peut être supprimé il est toujours possible de le réduire.

III. L’analyse du risque :

Méthode traditionnelles d’analyse du risque6 :

Les procédés empiriques suivant permet traditionnellement la prise en compte du risque


dans le calcule de la VAN.

a) Diminution de la durée de projet :

Cette méthode consiste à actualiser les flux de trésorerie généré par le projet sur une durée
inferieure a la durée de vie du projet. Plus le projet est risqué plus le nombre d’année
négligées dans le calcules est grands.

b) La méthode de l’équivalent certain : Abattement sur les recettes prévues

Une règle empirique très fréquemment utiliser par les responsables des décisions
d’investissement consiste à sous-évaluer les ventes ou à surévaluer les charges, en retenant
pour certaines charges l’hypothèse de prix la plus élevé, de façon à avoir la quasi
certitude de réaliser les prévisions.

Cette méthode est appelé l’équivalent-certaine. Elle consiste à corriger les revenus nets
attendus en les convertissant en équivalant certain par le jeu d’un coefficient variant entre
0 et 1, le coefficient et d’autant plus faible que le risque associé au revenu futur est élevé.

Equivalent certain (revenu certaine) = revenus futur (risqués) * coefficient

Le coefficient est toujours inferieur à 1. Il est plus faible pour un décideur prudent que
pour un décideur audacieux.

c) La méthode de la majoration du taux d’actualisation7 :

La majoration du taux d’actualisation consiste a incorporé a ce taux une prime de risque


ajusté en fonction du risque estimé de projet. La prime du risque est d’autant plus fort que
le risque associe au projet est élevé.

Taux d’actualisation = taux sans risque + prime de risque

Ainsi, le taux d’actualisation doit rémunérer le temps et le risque.

6 PILVERDIER LATREYTE. Juliette, « Finance d’entreprise », 8eme édition.


Edition « Economica». France, paris 2000. Page 310.

7 PILVERDIER LATREYTE. Juliette, « Finance d’entreprise », 8eme édition.


Edition « Economica». France, paris 2000. Page 311.
Méthode avancés d’analyse de risque :

L’analyse de sensibilité8 :

Cette analyse permet de mesuré la sensibilité des critères de rentabilité a la variation de


différentes paramètres .elle consiste à effectué les calcules des critères de rentabilité VAN
et TIR pour différents valeurs possibles des principaux paramètres (prix de vente, cout de
production,…) de façon a tester la sensibilité de ces critères a la variation de ces
paramètres. Elle distingue entre une hypothèse optimiste, une hypothèse pessimiste et une
hypothèse moyenne (ou attendu) cela permet de jugé de l’impact de la modification d’une
des variables.

Ces calcules sont effectué en faisant varies les paramètres suivants :

Les paramètres pouvant varier sont notamment :

 La taille du marché
 La part de marché de l’entreprise
 La croissance du marché
 Le prix de vente.

Pour les couts :

 Le besoin en fond de roulement


 Les couts de fabrication (matières, salaires,…)
 Le taux d’utilisation de capacité de production
 Les frais fixe
 La durée de vie

L’analyse de sensibilité permet pour chacun des paramètres importants :

1) De vérifié si la rentabilité du projet (VAN ou TIR) est mise en cause par une
variation donnée du paramètres (ex : le TIR reste-t-il à 10% si le prix des matières
premières augmente de 15% par rapport aux prévisions ?).
2) De calculer la variation maximum acceptable sans compromettre la rentabilité du
projet (ex : quel est le prix de vente minimum acceptable ?).

Limite de la méthode :

La méthode présente certaines limites :

 L’analyse de la sensibilité ne tient pas compte de la probabilité de survenance des


valeurs pris par un paramètre. Un paramètre peut être très sensible mais sa
variation très rare.
 Les paramètres peuvent varier simultanément
8 HERVE Hutin, «la gestion financière ».paris, France. « Les éditions d’organisation »,2000. Page
344.
 De plus, il ya des interactions possibles lors de la variation d’un facteur sur celle
d’un autre.

L’analyse par scénarii9 :

Cette méthode est une extension de la précédente : elle pose comme fondement
l’interdépendance de certain variable. A partir de modification de certaines d’entre elles,
on peut élaborer des combinaisons possibles et les examiner.

L’analyse du point mort :

Le point mort est le niveau d’activité de chiffre d’affaires pour lequel l’ensemble des
produits couvrent l’ensemble des charges. A ce niveau d’activité le résultat est donc nul.

L’analyse du point morte ou de seuil de rentabilité est une approche complémentaire à


l’analyse de la rentabilité. Elle consiste a recherché le seuil de ventes nécessaire pour
couvrir le cout du projet.

 La détermination du point mort :

On porte sur le graphique la droite représentatif des couts totaux (charges fixes+charges
variables), et celle du chiffre d’affaires. Le point mort est déterminé à l’intersection des deux
droites.

L’analyse de seuil de rentabilité est intéressante pour l’entreprise puisqu’elle renseigne sur le
niveau d’activité de projet d’investissement au delà duquel elle est bénéficiaire..

9 DELAHAYE Jacqueline, DELAHAYE Florence, « Finance » : DCG 6,


Édition « DUNOD». Paris 2007. Page 317.
Section 2 : Méthodes probabilistes
Dans les approches modernes d’évaluation de projets d’investissement basée sur l’analyse de
risque, l’avenir probabiliste est une situation dans l’laquelle on peut associer une distribution
de probabilité aux flux nettes de trésorerie attendus. En d’autre terme, les différentes
hypothèses de cash-flows sont probabilisées en fonction de la vraisemblance de leurs
réalisations. La rentabilité moyenne du projet et sa dispersion sont évaluées au moyen de
l’espérance mathématique et de l’écart type. La dispersion relative est évaluée par le
coefficient de variation.

L’approche Espérance/variance10 :

Espérance de la VAN :

Le critère de l’espérance mathématique de la valeur actuelle nette permet de mesurer la


rentabilité moyenne espérée de projet. Elle est obtenue on actualisant les flux de liquidité
espérée du projet pour chaque période de la durée de vie du projet. Ainsi l’espérance de la
VAN est donnée par la formule suivante :
n
E ( CF i )
E ( VAN )=∑ i
i=1 ( 1+t )

L’emploi de seul concept de l’espérance mathématique conduit a négligé la notion de risque.


Il faut donc complété par la considération de l’écart type qui est un bon indicateur de risque.

Variance de la VAN :

Elle donne une mesure de la dispersion de la distribution des probabilités autour de


l’espérance de la valeur actuelle nette. Plus la variance est faible, moins les revenus sont
dispersés, et donc moins le projet présente de risque. La variance de la VAN est donnée par la
formule :
n
Var ( CF i )
Var ( VAN )=∑ i
i=1 ( 1+t )

Ainsi : l’écart type de la VAN est égale à la racine carrée de la variance, et il est donnée par la
formule suivante :

√ Var ( CF i )
n
σ= ∑ i
i=1 ( 1+t )

Plus l’écart type est faible moins les revenus sont dispersés, et donc moins le projet présente
de risque.

10 PILVERDIER LATREYTE. Juliette, « Finance d’entreprise », 8eme édition.


Edition « Economica». France, paris 2000. Page 313.
 Entre deux projets ayant même espérance, on retiendra celui ayant l’écart type le plus
faible.
 Si deux projets ont un même écart type, donc présente le même risque, on choisira
celui ayant l’espérance la plus forte.

Le coefficient de variation :

Le coefficient de variation obtenu par le rapport entre l’écart type et l’espérance


mathématique exprime la dispersion relative du risque. Le coefficient est d’autant plus faible
que l’écart type est faible, et que l’espérance mathématique est importante. D’où, plus le
coefficient de variation est faible, moins le projet présente de risque. Il est notamment fort
utile pour la comparaison de projets concurrents. Ainsi le coefficient de variation est donné
par la formule suivante :

σ (VAN )
CV =
E (VAN )

La difficulté de la méthode des probabilités réside dans la détermination des probabilités


assignées aux revenus attendus.

Décisions séquentielles et arbres de décision11 :

L’entreprise peut être confronté a des choix multiples et séquentiels en matières


d’investissement, ce qui complique sérieusement le calcules statistiques.

Lorsque le projet implique plusieurs décisions d’investissement qui se succèdent dans le


temps, on représente l’ensemble des décisions et des événements par un arbre de décision ou
un graphe pour visualiser l’ensemble des choix possibles afin de faciliter leur évaluation
financière.

Définition :

L’arbre de décision est un graphe orienté qui présente la succession des décisions et des
événements qui existent dans une décision d’investissement.

Caractéristique de l’arbre :

 Une décision est un choix effectué librement par le décideur.


 Un événement est imposé l’extérieur au décideur. Il est affecté par une probabilité.

Structure des arbres de décisions :

L’arbre de décision est donc un graphe orienté qui présente la succession des décisions et des
événements. Parmi les sommets de graphe ou nœuds. On distingue des nœuds de décision et
des nœuds d’événements.

11 DELAHAYE Jacqueline, DELAHAYE Florence, « Finance » : DCG 6,


Édition « DUNOD». Paris 2007. Page 315.
 Nœuds de décisions : un nœud de décision il représente un choix entre plusieurs
décisions. Il est figuré par un carré. Chaque décision conduit a un nœud d’événements.
La racine de l’arbre de décision est un nœud de décisions.
 Nœud d’événements : un nœud d’événement représente une alternative entre plusieurs
événements. Il est figuré par un cercle. A chaque événement est attachés une VAN et
une probabilité. La somme de probabilités affectées aux événements d’un nœud égale
à 1. Pour chaque nœud on calcule l’espérance mathématique de la VAN.

Événement A1 : probabilité 1

Décision 1 Événement AA2 : probabilité 2 E(VA)

D0 Événement A3 : probabilité 3

Décision 2 B

Événement B1 : probabilité 1 E(VB)

Événement B2 : probabilité 2

Procédure :

A chaque nœud de décision, la décision qui a la préférence est celle qui conduit au nœud
d’évènement pour lequel E(VAN) est maximale.

La calcule s’effectue on remontant le temps de la fin vers le début. L’arbre est


progressivement modifié on éliminant, à chaque nœud de décision, les branches des décisions
dominées.

La simulation Monté Carlo12 :

Définition :

Nous appelons simulation une technique qui consiste à reproduire (sur ordinateur) le
fonctionnement d'un système complexe de manière à pouvoir effectuer des mesures sur le
modèle constitué.

La simulation de Monte-Carlo est un outil privilégié pour l'évaluation du risque, surtout


dans les modèles très complexes comprenant plusieurs aléas, ou des relations analytiques
entre paramètres et variables aléatoires sont difficiles, voir impossible à construire. En outre,
elle fournit une solution aux avantages de l'analyse de sensibilité en permettant les variations
simultanée de tous les paramètres et en utilisant le concept de variable aléatoire et par
élaboration de modèles de résultats possibles, en substituant une distribution de probabilités à
tout facteur porteur d'incertitude. Elle calcule et recalcule ensuite ces résultats selon, à chaque

12 HAUDAYER Robert « évaluation financière des projets »2éme édition,


économica, Paris 1999.page 219.
fois, un ensemble distinct de valeurs aléatoires des fonctions de probabilités. Suivant le
nombre d'incertitudes et les plages spécifiées pour les représenter, une simulation Monte
Carlo peut impliquer, pour être complète, des milliers ou même des dizaines de milliers de
calculs et recalcules. La simulation produit des distributions de valeurs d'issue possibles.

Ces distributions sont ensuite combinées pour produire une distribution des niveaux
possibles de rentabilité que l'on peut attendre d'un projet éventuel.

L'objectif de la simulation est donc de déterminer la distribution de l'indicateur


économique qui mesure la rentabilité d'un projet donnée.

Les étapes de la simulation de Monte-Carlo :

Cette méthode utilise le modèle issu de la fonction technique. Il contient des variables
d'entrée (donnée modifiables directement) dont on va tester l'impact sur l'objectif, et des
variables de sortie liées à cet objectif. Généralement l'objectif est mesuré par le taux interne
de rentabilité, en tant qu'indicateur de cohérence du projet, même si cette rentabilité ne
correspond pas à une finalité dans le projet. La VAN serait à exclure (sauf en procédant par
itérations) puisqu'il manque la composante prime de risque que nous cherchons à calculer ici.

Etape 1 : Définir les variables

Nous choisissons les variables dont les variations ont le plus d'impact sur l'objectif
(rentabilité), nous devons aussi spécifier l'indicateur économique utilisé qui mesure la
rentabilité. Généralement la valeur actuelle nette est l'indicateur le plus utilisé, cela dit nous
sommes libres de choisir n'importe quel autre indicateur économique (taux de rentabilité
interne, délai de récupération, etc.)

Etape 2 : Définir le modèle d'analyse

II s'agit de définir la relation qui lie toutes les variables entre elles, la relation dont on parle
ici est le modèle de calcul du critère de rentabilité ou le système que nous essayons d'analyser.

Etape 3 : Séparer les variables

Dans cette étape nous devons rassembler les variables qui influent sur notre

objectif en deux groupes :

Un groupe dont les valeurs sont connues avec certitude (redevance et impôts...),

et un autre groupe dont les valeurs sont inconnues (ou variables aléatoires pour

qui les valeurs exactes ne peuvent être spécifiées au moment de la prise de

décision).

Etape 4 : Définir les distributions des variables aléatoires inconnues


C'est une étape ou le jugement et l'expertise professionnelle jouent un grand rôle. Pour
estimer les distributions de chacun des paramètres incertains, il faut savoir qu'une distribution
peut avoir n'importe qu'elle forme, qu'elle peut être discrète ou continue.

Ces distributions peuvent parfois être estimées à partir de données statistiques ou


histogrammes (probabilités objectives) et dans certains cas, la distribution de probabilité
pourra même analytique (probabilités subjectives) en utilisant des estimations d'intervalles
probables de variations ou d'autres caractéristiques (moyenne, variance).

Etape 5 : Simuler le fonctionnement du projet

Et cela, en choisissant au hasard une valeur aux différentes variables, en respectant les lois
de probabilité les concernant, nous obtiendrons alors autant de résultats que de simulations
réalisées. Cette phase nécessite l'utilisation d'un ordinateur qui pourra effectuer un millier
d'itérations.

Le résultat obtenu sera par exemple des classes de valeur actuelle nette dont nous pourrons
associer une probabilité de réalisation, ceci nous permet de calculer un résultat moyen, un
écart type et éventuellement une valeur modale (la VAN la plus probable).

Ces résultats permettent d'associer rentabilité et risque par l'intermédiaire de la notion de


probabilité associée à chaque niveau de résultat, c'est le profit de risque du projet.

Lors d'une simulation Monte Carlo, les valeurs sont échantillonnées aléatoirement depuis
les distributions de probabilités en entrée. Chaque ensemble d'échantillons est désigné sous le
nom d'itération et le résultat en est enregistré. La simulation Monte Carlo simulation répète
l'opération des centaines ou même des milliers de fois. Le résultat est une distribution de
probabilités des issues possibles. La simulation Monte Carlo donne ainsi une perspective
beaucoup plus complète de ce qui pourrait se produire. Elle indique non seulement ce qui
pourrait arriver, mais dans quelle mesure.

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