La période qui va de la Révolution de 1848 à la première guerre mondiale voit se constituer

les établissements qui deviendront les grandes banques de dépôts. Dès 1848 sont créés
67 comptoirs d'escompte dans les principales villes du pays. Si la plupart n'ont qu'une existence
éphémère, d'autres se développent ou se transforment. Le Comptoir national d'escompte de Paris
(CNEP) connaît un développement considérable, avec une centaine d'implantations à Paris ou en
province à la fin du XIXe siècle.
Une deuxième grande banque, le Crédit industriel et commercial (CIC), ouvre ses portes en
1859. Il a vocation à collecter les fonds inemployés des épargnants pour les faire fructifier, non
pas par des investissements dans l'industrie, mais par des avances à court terme. En dépit de la
création de caisses d'épargne dès la première moitié du XIXe siècle, l'épargne est encore souvent
thésaurisée, et son drainage reste un enjeu pour les banques. Le CIC ouvre plusieurs succursales à
Paris et s'implante en province en créant des filiales dont certaines finiront par l'égaler ou le
dépasser.
La province n'est pas en reste en matière d'initiatives, comme en témoigne l'ouverture du
Crédit lyonnais en 1863. Dès l'année suivante, il a une succursale à Paris et à Marseille. En 1900,
il dispose de près de deux cents points d'implantation à Paris, en province et à l'étranger.
Un an après le Crédit lyonnais, c'est la Société générale qui voit le jour. Comme lui, elle se
constitue rapidement un réseau d'agences. Elle contribue, avec les établissements précédents, à
concurrencer les anciennes maisons de banque et à faire baisser le coût du crédit. L'ouverture en
1913 de la Banque nationale de crédit (BNC), transformée ultérieurement en Banque nationale
pour le commerce et l'industrie (BNCI), élargit encore le groupe des grands établissements de
crédit.
Les années 1870 voient aussi se former les grandes banques d'affaires qui, comme le Crédit
mobilier, s'engagent dans le financement à long terme de l'industrie et du commerce. La Banque
de Paris, créée en 1870, fusionne en 1872 avec la Banque de crédit et de dépôt des Pays-Bas,
fondée quelques années plus tôt, pour constituer la Banque de Paris et des Pays-Bas.