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République du SENEGAL

Un Peuple-Un But-Une Foi

___________________

MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES

_________________________________________

AGENCE NATIONALE DE LA STATISTIQUE ET DE LA DEMOGRAPHIE

________________________________________________________________

ECOLE NATIONALE DE LA STATISTIQUE ET DE L’ANALYSE ECONOMIQUE-


Pierre Ndiaye (ENSAE)

Statistique Agricole

Projet

Rédigé par : Supervisé par :

Mama CAMARA M. Rassoul SY

Adoumbaye MADYAM

Pêgdwendé Yacouba KONSEIGA

(Élèves en ITS3)

-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-


Table des matières
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 2
Description de la zone d’étude ........................................................................................................... 4
II. METHODOLOGIE.............................................................................................................................. 6
1. Présentation des données ....................................................................................................... 6
2. Méthodologie d’analyse .......................................................................................................... 6
III. Typologies des ménages agricoles .............................................................................................. 6
IV. Caractérisation de la transition agroécologique (CAET) dans le bassin arachidier ................... 13
1. CARACTERISATION DE LA TRANSITION AGRO-ECOLOGIQUE PAR TYPOLOGIE DE
PRODUCTEURS .............................................................................................................................. 14
2. CARACTERISATION DE LA TRANSITION AGRO-ECOLOGIQUE PAR ZONE ............................... 17
3. CARACTERISATION DE LA TRANSITION AGRO-ECOLOGIQUE PAR TYPOLOGIE DE
PRODUCTEURS PAR ZONE ............................................................................................................. 19
V. Performance économique de l'agroécologie ................................................................................ 20
1. Valeur ajoutée des ménages agricoles .................................................................................. 20
2. Le revenu par type de production des ménages agricoles.................................................... 21
3. Le revenu net des ménages agricoles ................................................................................... 22
4. Les inégalités de revenus des ménages agricoles ................................................................. 23
Conclusion ......................................................................................................................................... 25

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
INTRODUCTION
Depuis longtemps, de nombreuses questions telles que la pauvreté, la santé, les inégalités, et
entre autres constituent une très grande priorité dans le monde. Ces différentes questions
demeurent toujours inquiétantes en dépit des efforts consentis par les organisations
internationales pour soutenir les Etats dans cette lutte acharnée ; en l’occurrence les huit (8)
OMD adoptés par l’ONU en 2000 et, plus récemment, le septembre 2015, les dix-sept (17)
ODD. Certes, des progrès ont été observés ; mais selon l’ONU, jusqu’à 42 % de la population
subsaharienne continue de vivre sous le seuil de pauvreté qui est fixé par elle à 1,90 dollars
par jour. La pauvreté rurale représente environ 75% de la pauvreté mondiale (de Janvry et al.,
2006). La définition de la pauvreté ne saurait se réduire à l’insuffisance de revenus et de
ressources pour assurer des moyens de subsistance durables. Elle se traduit également par
l’insuffisance alimentaire et la malnutrition, un faible accès à l’éducation et aux autres
services de base ainsi que des inégalités de revenus notoires. C’est sans doute la raison pour
laquelle la réduction des inégalités constitue l’Objectif 10 des 17 Objectifs de Développement
Durable (ODD) définis par l’ONU pour la période 2016-2030.

Au Sénégal, les progrès restent encore faibles quoique la lutte contre la pauvreté et les
inégalités soit une préoccupation majeure pour les gouvernants. En effet, la dernière enquête
nationale qui remonte à 2018/2019 évaluait le taux de pauvreté à 37,8% au niveau national et
53,6% en milieu rural (ANSD, 2021). Et avec 69% des ménages ruraux se déclarant comme
pauvres dont 53,2% se considérant comme très pauvres (ANSD, 2015), la situation semblerait
encore plus grave. A cause du changement climatique auquel sont confrontées ces populations
rurales (réduction de la pluviométrie, recrudescence des évènements extrêmes, etc.), leur
vulnérabilité se révèlerait ainsi accentuée. En effet, un choc agroclimatique, tel que mentionné
par Reardon et Taylor (1996), peut à la fois avoir des effets sur les inégalités de revenus et la
pauvreté. C’est pourquoi les politiques agricoles au Sénégal font de l’augmentation de la
production agricole et de sa préservation des vicissitudes du climat une des priorités.
Néanmoins, il est important d’éviter les effets négatifs sur l’environnement qui pourraient être
provoqués par une « Révolution Verte » classique (émissions de CO2, pollution des eaux,
etc). A ce propos, les politiques devraient plutôt être orientées vers une intensification
écologique et trouver des solutions face aux chocs climatiques. Quoique des projets et
programmes soient intervenus dans ce sens, les impacts restent toujours mitigés et il est
difficile de généraliser les résultats positifs à grand échelle. La raison principale est que le but
de nombreuses interventions est de réduire la pauvreté et cible donc le producteur moyen, en

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
faisant fi des inégalités qui peuvent exister entre les ménages agricoles. Or, afin de mesurer
les effets des chocs climatiques et identifier des stratégies de résilience, il serait peut-être
crucial de comprendre d’abord la répartition des revenus des ménages ruraux. C’est ainsi que,
dans ce rapport, nous nous intéressons aux inégalités de revenus agricoles entre les ménages
agricoles dans le bassin arachidier ; une zone du pays qui concentre une grande partie de la
population rurale, une des principales régions de production agricole sous pluie.

Figure 1 : Situation géographique du bassin arachidier du Sénégal

Le changement climatique, combiné à une dégradation des sols due à une surexploitation
agricole (Sall, 2015), met les ménages du bassin arachidier face à des risques majeurs,
notamment les plus pauvres d’entre eux. Par ailleurs, la structure et le niveau de revenu, ainsi
que la dotation en facteurs de production déterminent les opportunités et contraintes
auxquelles les ménages font face ainsi que leurs réponses aux incitations. Tous ne répondront
pas aux mêmes mesures. Ainsi, la connaissance de la distribution des revenus dans le bassin
arachidier, de même que l’identification des facteurs déterminant les inégalités pourraient
permettre de mieux évaluer l’effet des politiques agricoles.

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
Ce rapport a pour objectif général d’analyser les inégalités de revenus dans le bassin
arachidier.

Description de la zone d’étude


Le Bassin Arachidier couvre les régions administratives de Diourbel, Thiès, Kaolack, Fatick,
Kaffrine, une partie de la région de Tambacounda (départements de Koumpentoum et une
partie du département de Tambacounda) et le département de Kébémer. Selon les projections
de l’ANSD, la population du bassin arachidier s’élève à 7 389 650 habitants, soit 45% de la
population du Sénégal. Les densités sont toutefois très variables et sont plus élevées dans les
régions de Thiès et Diourbel (figure 2). Le bassin arachidier est généralement subdivisé en
deux zones suivant le gradient pluviométrique (Sall, 2015) :


Le centre-nord du Bassin arachidier (département de Louga, département de
Kébémer, région de Thiès et région de Diourbel) est caractérisé par une pluviométrie
entre 400 et 600 mm. Les systèmes de production agropastoraux sahélien à
agriculture sèche et à l’élevage traditionnel (parfois le pastoralisme) y sont
dominants. L’agriculture y est de type pluvial avec une prédominance de l’arachide et
du mil ainsi qu’une faible intégration avec l’élevage ou la foresterie. L’horticulture
(maraîchage et arboriculture) y est importante particulièrement dans la région de
Thiès. La sylviculture n’y est pas très développée du fait des faibles potentialités
forestières mais la pêche y joue un rôle important dans la création des revenus. Il en
est de même pour l’élevage des bovins, petits ruminants et de la volaille ;


Le centre-sud du Bassin arachidier (région de Kaolack, région de Kaffrine, région de
Fatick, département de Koumpentoum, une partie du département de Tambacounda)
est lui marqué par une pluviométrie entre 600-800 mm. Il présente une hétérogénéité
des systèmes de production et constitue l’une des premières régions agricoles du
pays. L’arachide et le mil sont de loin les cultures les plus pratiquées suivies du maïs
et du sorgho pour les cultures vivrières et du coton, du niébé et du maïs pour les
cultures de rente. Il y a une forte intégration agriculture- élevage avec un élevage
transhumant ou sédentaire. La forêt reste présente mais subit de grandes pressions
anthropiques avec l’action conjuguée des systèmes de culture et d’élevage.

Figure 2 : Densité des populations dans les départements du bassin arachidier

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
Dans le bassin arachidier, les sols présentent des disparités en fonction des zones mais les plus
dominants sont selon l’ISRA/BAME (2019) :


les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés (dior) sont situés sur des dunes de sables
avec un relief plat. La caractéristique commune pour ces sols est leur faible teneur en
argile dans les horizons de surface. Ils sont sableux et très perméables avec une faible
teneur en matières organiques ;


les sols bruns (deck) sont situés sur les dépressions. Ils sont sableux avec 3 à 8%
d’argile, possèdent un horizon humifère, sont mieux structurés que les sols dior mais
sont moins répandus.

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
I. METHODOLOGIE
1. Présentation des données
Les données avec lesquelles nous travaillons proviennent de l’enquête effectuée par FAO au
Sénégal, auprès d’un certain de ménages agricoles dans le bassin arachidier, dans le cadre du
TAPE (Outil pour l’évaluation de la performance de l’agro écologie). L’objectif du cadre
analytique et de la base de données est de fournir des données concrètes sur les performances
des systèmes agro écologiques dans les dimensions environnementales, sociales et culturelles
,économiques ,sanitaires et nutritionnelles de la durabilité, ainsi qu’en ce qui concerne sa
gouvernance ,afin de faciliter la transition vers l’agro écologie à différentes échelles, dans
différents lieux et sur différentes périodes ,et de soutenir l’élaboration de politiques agro
écologiques contextualisées .A ce propos , 449 ménages agricoles ont été enquêtés dans la
zone et la base contient 112 variables. Mais dans le cadre de notre travail, qui se veut
uniquement d’étudier les inégalités de revenus agricoles dans le bassin arachidier, nous avons
considéré que les variables nous permettant de mener à bien notre étude.

2. Méthodologie d’analyse
L’analyse sera effectuée selon la zone géographique, le niveau de transition
agroécologique et le type de production des ménages agricoles. De plus, nous nous limiterons
au niveau de l’échantillon par rapport aux résultats obtenus du fait que des pondérations n’ont
pas été appliquées. Les résultats seront donc interprétables à l’échelle de l’échantillon.

II. Typologies des ménages agricoles


Les ménages ont été regroupés en types avec la méthode de classification ascendante
hiérarchique (Agglomerative Hierarchical Clustering). Une Analyse en Composantes
Principales (ACP) a d’abord été faite et le critère de Ward utilisé comme algorithme de
classification. Les variables utilisées sont la superficie totale exploitée, la taille du ménage, le
total des subventions reçues et le revenu total. Une cartographie des ménagés a été aussi faite
pour caractériser ces derniers selon leur typologie et leur zone. Enfin, une Analyse des
Correspondances Multiples (ACM) a été effectuée pour caractériser les types de ménages
selon les niveaux de transition écologique et le type de production.

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
Choix du nombre d’axes à retenir pour l’ACP

On applique la règle du coude pour choisir le nombre d’axes à retenir. Le coude se dessine
après le troisième axe (figure 3). Ainsi nous avons retenu trois axes. Avec elles, 84% de
l’information a été récupérée.
Figure 3 : Représentation des valeurs propres de l’ACP

Eige1.5
nvalu
es

.5
0 2 4 6 8
Number

Source : Calcul de l’auteur, à partir de base de données TAPE


Le tableau 1 et la figure 4 présentent les résultats de l’ACP. L’analyse des données permet de
voir la spécification de chaque axe. Elle montre que les principales variables discriminantes
sont la superficie totale exploitée, la taille du ménage, le total des subventions reçues et le
revenu total. Le premier axe est plus lié aux facteurs de production du ménage. Les variables
qui sont bien représentées sur cet axe et qui contribuent le plus à sa formation sont :


le revenu total


la superficie exploitée


la taille du ménage

Quant au deuxième axe, les variables qui ont une forte influence à sa formation sont :

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-

le total des subventions reçues


la taille des ménages

Le troisième axe est aussi lié au revenu et à la taille des ménages.

Tableau 1 : Matrice de corrélation entre les composantes principales et les variables


utilisées

Composante Composante
Libellé de la variable Composante 3
1 2
Revenutotal 0,71 0,01 -0,58
TotaldesSUBVENTIONSreçues 0,30 -0,91 0,26
Taille 0,64 0,41 0,58
Supericie_totale 0,75 0,01 -0,05
Source : Calcul de l’auteur, à partir de base de données TAPE

Figure 4 : ACP des variables sur les axes

Source : Calcul de l’auteur, à partir de base de données TAPE

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
A la suite de l’ACP, on utilise la classification hiérarchique pour créer les groupes de
ménages (les types). C’est une classification pas à pas des différents ménages en des groupes
disjoints (Alvarez et al., 2014). D’abord chaque ménage est considéré comme un groupe,
ensuite à chaque étape supplémentaire les ménages qui se ressemblent le plus sont regroupés
jusqu’à arriver à un seul groupe comprenant tous les ménages agricoles. Le résultat de ces
différentes étapes est représenté par un dendrogramme (figure 5). La hauteur des branches du
dendrogramme représente la distance moyenne (différence) entre les observations inter et
intra groupes. Le dendrogramme permet de justifier le nombre de groupes et sur la base de la
figure 5 nous avons choisi d’en retenir trois. Notre typologie nous donne ainsi trois types de
ménages agricoles dans le bassin arachidier.

Figure 5 : Dendrogramme de la classification hiérarchique

G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7 G8 G9 G10

Source : Calcul de l’auteur, à partir de base de données TAPE


Caractérisation des types de ménages agricoles du bassin arachidier

Figure 6 : Nuage des individus et classification

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
Source : Calcul de l’auteur, à partir de base de données TAPE

Le type 1, nommé Bassin Arachidier 1 (BA1) regroupe les « petites exploitations » avec une
superficie totale exploitée moyenne de 6 ha. Les ménages du type BA1 représentent 82% des
ménages de l’échantillon. La taille des ménages est plus petite que dans les autres groupes (14
membres en moyenne). Leurs revenus totaux moyens annuels s’élèvent à 505 204 FCFA avec
des subventions totales moyennes faibles (3 561 F CFA).

Le type 2, nommé Bassin Arachidier 2 (BA2), est composé des « exploitations moyennes ».
Ces ménages représentent 10% des ménages de l’échantillon. Leur superficie totale exploitée
moyenne est de 12,46 ha. La taille moyenne des ménages est de 17 membres et les revenus
totaux annuels moyens s’élèvent à 1 1200 400 FCFA avec des subventions totales moyennes
plus élevés (157 727 F CFA).

Le type 3, nommé Bassin Arachidier 3 (BA3), comprend les « grandes exploitations »,


ménages relativement plus aisés et plus dotés en actifs. Ils représentent 7% des ménages
enquêtés. Leur superficie totale exploitée moyenne est de 28,24%. La taille des ménages est

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
plus élevée que dans les autres groupes (24 membres). Les revenus totaux annuels moyens
s’élèvent à 3 973 470 FCFA.

Caractérisation des types de ménages par zone

La figure 6 présente la répartition géographique des types de ménages. Il n’y a pas une
concentration de types dans une zone géographique donnée. Les types sont assez bien
représentés dans tout le bassin arachidier.

Figure 6 : Répartition géographique des types de ménages

Source : Calcul de l’auteur, à partir de base de données TAPE

Caractérisation des types de ménages par niveau de transition écologique et par types de
production

Figure 7 : ACM des individus et des variables

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
Source : Calcul de l’auteur, à partir de base de données TAPE

Les résultats de l’ACM ont montré que les individus qui ont les scores de niveau de transition
écologique les plus faibles (<30) pratiquent généralement de l’agriculture stricte et de la
polyculture. Ces individus semblent plus appartenir au BA1.

Les individus qui ont les scores de niveau de transition écologique les plus élevés (>50)
s’activent le plus dans l’agroforesterie, la culture mixte et l’agrosylvopastoral. Ces individus
sont les plus rares et ont donc tendance à appartenir au BA3.

C’est le reste des individus, qui sont entre les deux catégories citées ci-dessus, qui s’activent
le plus dans les autres types de productions (arboriculture, élevage) avec des scores de niveau
de transition compris entre 30 et 50. Ces individus semblent coïncider avec le BA2.

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
III. Caractérisation de la transition agroécologique (CAET) dans le
bassin arachidier
La caractérisation de la transition agro écologique (CAET), utilise les 10 éléments de
l'agroécologie (FAO, 2018) pour évaluer le niveau de transition des systèmes de production.
Les 10 éléments sont désagrégés en 36 indices avec des échelles descriptives à 5 niveaux de
transition (scores de 0 à 4). Les scores finaux sont ensuite convertis en un pourcentage de
transition pour chaque élément. Le score agrégé du CAET (le niveau de transition agro
écologique) est le score moyen des 10 éléments.

L'utilisation de CAET dans le bassin arachidier révèle que le niveau de transition vers
l'agroécologie est assez limité, et qu'un grand nombre d'exploitations ne peuvent pas être
considérées comme agroécologiques (le résultat moyen du CAET de l'échantillon est de
36%). 4 des 10 éléments obtenant un score inférieur à 36% pour cent, et aucun d'entre eux ne
dépassant 50 %.

Figure : Répartitions des 10 éléments du CAET

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
CC_SO H_S CAE
Div Syn Eff rec Res C_FT K V C_SE RG T
moyenn
e 43 45 38 34 33 47 29 41 34 22 37
médiane 44 44 37 31 33 50 25 44 33 17 36
variance 13 15 17 13 12 17 21 16 20 15 9
min 6 6 0 0 5 0 0 0 0 0 13
max 87 94 100 75 70 92 83 100 92 83 66
Tableau : Caractérisation de la transition agroécologique (CAET) pour l'ensemble de
l'échantillon de fermes enquêtées.

1. CARACTERISATION DE LA TRANSITION AGRO-ECOLOGIQUE PAR


TYPOLOGIE DE PRODUCTEURS

Figure : Répartition des 10 éléments du CAET par type de production

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
Système de
Div Syn Eff rec Res C_FT CC_SOK H_SV C_SE RG CAET
production
Agriculture
33 39 37 31 26 38 27 47 30 20 33
stricte
Elevage 42 43 38 35 33 48 30 40 32 24 37
Agroforesterie 48 52 40 35 35 49 32 45 39 19 40
Polyculture 44 42 33 30 30 49 20 38 43 17 34

Tableau : Score moyen des 10 éléments du CAET par type de production

Les différents types de systèmes de production obtiennent un score inférieur à 50 % et


peuvent donc être considérés comme des " exploitations non agroécologiques ". On note des
différences importantes entre les scores dans les 10 éléments : les exploitations en agriculture
stricte sont les moins avancées en termes agroécologiques avec 33% suivies des celles en
polyculture avec un score de 34 %. Le système de production agricole uniquement est le
moins agroécologique, ce retard s’explique par des niveaux les plus bas en résilience (26%),
cocréation et partage de connaissance (27%) et en termes de gouvernance responsable (20%).
Les productions en polyculture tout comme celle agricole stricte ont les mêmes éléments de
retard cites ci-avant excepte une amélioration en termes de résilience (30%).

Le score moyen des exploitations agrosylvopastorales est de 37% ce qui est relativement
assez faible pour atteindre agroécologie. Ce décalage est du à des niveaux très faible en
gouvernance responsable mais une nette amélioration en terme de diversités (42%), synergie
(43%) et surtout en culture et tradition alimentaire.

Le système de production qui peut vite atteindre l’agroécologie parmi tous les
systèmes de production est l’agroforesterie avec un score moyen de 40%. Cette avancée
relative est soutenue par un niveau très élevé en termes de synergie (52%), le score maximal
pour l’ensemble des 10 éléments constituant la transition agroécologique mais il reste une
nette amélioration en gouvernance responsable (19%), un chiffre relativement très faible.

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
Figure : Répartition par typologies de productions pour chaque niveau de transition

La distribution du score de transition agroécologique par différents systèmes de


production nous montre que la plupart d’entre eux sont non agroécologiques. Pour l’ensemble
des systèmes de production, 8 % entament un début de transition agroécologique. Parmi eux il
y a les cultures agrosylvopastorales et agroforestières.

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
2. CARACTERISATION DE LA TRANSITION AGRO-ECOLOGIQUE PAR ZONE

Diourbel-Fatick Foundiougne Sud Kaffrine Tambacounda-Ouest

diversite
100
gouvernance
efficacite
80 responsable

60

40 valeurs humaines
recyclage
et sociales
20

economie
resilience circulaire et
solidaire

co-creation et
synergie partage de
connaissance

culture et
traditions
alimentaires

Figure : Répartition des 10 éléments de la CAET par zone

Di C_F CC_SO H_S C_S CAE


zone Syn Eff rec Res RG
v T K V E T
Kaffrine 44 47 37 38 38 50 31 40 37 23 39
Diourbel-Fatick 45 40 35 33 32 48 27 41 45 22 37
Foundiougne
36 42 32 30 28 51 25 50 23 24 34
Sud
Tambacounda 43 51 52 35 31 38 35 35 24 18 36

Tableau : Score moyen des 10 éléments du CAET par zone

Les résultats du CAET dans les 4 zones agroécologique du bassin arachidier ne


montrent pas une grande différence dans chacune des zones. En moyenne les exploitations
agricoles de cette zone du Sénégal n’ont même pas commencée leur processus de transition

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
agroécologique avec des scores ne dépassant pas 40%, Les cultures de Foundiougne Sud sont
les moins avancées en termes d’agroécologie. Ce retard s’explique par des niveaux les plus
bas en matière de résilience, Co création et partage de connaissance, économie circulaire et
solidaire et de gouvernance responsable affichant des scores assez bas.

La plus grande distinction entre les zones se trouve dans l’élément efficacité, la zone de
Tambacounda a un score plus élevé en termes d’efficacité. Kaffrine a le score moyen le plus
élevé. Cela s’explique par un niveau élevé en synergie et culture et tradition alimentaire.
Tambacounda s’illustre avec de niveaux très élevés en synergie et efficacité. On constate que
l’ensemble des zones sont très en retard au niveau de l’élément gouvernance responsable.

Figure : Répartition par zone pour chaque niveau de transition

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
La composition relative des catégories de CAET par types zone peut aider à
identifier quelle zone de production permet d’atteindre l’agro écologique dans les territoires
ciblés : La figure ci-dessus indique que dans la plupart des zones sont non agro écologique.
Seulement 8 % des exploitations sont en début d’une transition agro écologique, la plupart
d’entre elles sont situés respectivement dans la zone de Tambacounda-Ouest, Kaffrine puis
Diourbel. Beaucoup reste à faire pour atteindre cet objectif dans la région Foundiougne-Sud
c’est-à-dire avoir un score moyen au-delà 60% comparativement aux autres régions.

3. CARACTERISATION DE LA TRANSITION AGRO-ECOLOGIQUE PAR


TYPOLOGIE DE PRODUCTEURS PAR ZONE
Dans cette partie il s’agit de catégoriser la transition agro écologique par zone et par
type de producteurs. La plupart des zones comme des types de production ne sont même pas
en cours de transition agro écologique, mais quelques types de production dans certaines
régions se démarquent. Les cultures agropastorales dans les régions de Tambacounda-Ouest et
Foundiougne-Sud sont loin d’atteindre l’agroécologie il en est de même pour la polyculture
dans la zone de Diourbel –Fatick avec des niveaux respectifs de 30% et 32%. 12% de
typologie de producteur élevage dans la zone de Diourbel-Fatick et 48 % l’agroforesterie au
niveau de Kaffrine ont au moins débuté leur processus de transition agroécologique. Un peu
plus du quart de la typologie de producteur élevage dans la zone de Diourbel-Fatick
s’approche plus d’un début de transition agroécologique. La plupart de cette repartions entre
zone et typologie de production ont un score compris entre 30 % et 50%.

Figure : Score CAET par zone par type de production


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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
IV. Performance économique de l'agroécologie
L’agroécologie est une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient
sur les fonctionnalités que les différents écosystèmes offrent. Elle les exploite afin de
diminuer les pressions sur l’environnement (par exemple : réduire les émissions de gaz à effet
de serre, limiter l’utilisation des produits phytosanitaires) et préserver les ressources
naturelles. C’est donc le fait d’utiliser la nature dans sa globalité comme facteur de production
tout en bénéficiant ses capacités de renouvellement. Ainsi l’adoption d’un système
agroécologique nécessite que l’on considère l’exploitation agricole dans son ensemble. Et les
résultats montrent que les performances économiques, sociales, environnementales et
alimentaires sont d’autant plus améliorées que l’on devient de plus en plus agroécologique.
Alors l’objectif de cette section est de répondre à la question suivante : Comment est ce que la
transition agroécologique influence-t-elle la performance des ménages agricoles ?
Dans cette partie, il sera question d’étudier les performances économiques de
l’agroécologique suivant des indicateurs économiques et comptables de l’exploitation agricole
tels que la valeur ajoutée, le revenu selon les différents types de production, le revenu net et
les inégalités de revenu des ménages. L’analyse se fera selon les différentes zones
géographiques des ménages, leurs niveaux de transition agroécologique et les différents types
de production effectués.

1. Valeur ajoutée des ménages agricoles


La performance économique des ménages agricoles peut être vue sous l’angle de
valeur ajoutée du fait qu’elle permet de voir toute création de richesse à travers l’exploitation
agricole. Et cela permet de voir combien les ménages agricoles (selon leurs zones
géographiques, leurs niveaux de transition agroécologique, leurs types de production) créent
de la richesse.
Valeur ajoutée1= Produit brut2(valeur de la production agricole : cultures, élevage,
pisciculture, sylviculture)
- Coût des intrants et des taxes (semences, engrais, pesticides, alimentation
animale, services vétérinaires)
- Dépréciation des machines et des équipements

A partir du graphique ci-dessous, il vient que les ménages agricoles dans la zone Diourbel-
Fatick contribuent le plus à la création de richesse (89%). Par ailleurs les ménages
pratiquant plusieurs types de production (9% des ménages de l’échantillon), participent à
la formation de la valeur ajoutée à 87%. En considérant le niveau de transition

1
Selon Laurent Levard et al. 2019
2
Produit brut= Production totale en valeur

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
agroécologique, les ménages n’étant pas dans le processus (c’est-à-dire ayant un score
inférieur à 30 sont ceux avec le moins de participation dans la formation de la valeur
ajoutée (1.8%). Cependant il existe une corrélation négative entre la participation à la
formation de la valeur ajoutée et le niveau de transition agroécologique des ménages de
l’échantillon (e= -0.0144). Cette corrélation négative mais faible pourrait être dû à
l’absence de pondération. Ainsi les résultats souffrent de cette absence et ne donner un
aperçu au-delà de l’échantillon.

Graphique 1 : Part des ménages agricoles dans la valeur ajoutée, et celle par ha selon
la zone, le niveau de transition agroécologique et le type de production

100.00%

90.00%

80.00%

70.00%

60.00%

50.00%

40.00%

30.00%

20.00%

10.00%

0.00%
Moins de 30

Arboriculture
Polyculture

Elevage
Diourbel-Fatick

Foundiougne Sud

Kaffrine

30 à 35

Plus de 50

35 à 40

40 à 50

Agriculture stricte
Tambacounda-Ouest

Agroforesterie

zone Score du CAET Type de production

Part Valeur ajoutée/ha Part Valeur ajoutée

2. Le revenu par type de production des ménages agricoles


Le revenu des ménages agricoles provenant de leur exploitation est un indicateur clé
qui explique souvent le choix des ménages de pratiquer un certain type de production.
Le tableau ci-dessous révèle que les ménages agricoles pratiquant l’agriculture stricte ont un
revenu moyen de 250 639 FCFA, pendant que ceux pratiquant plusieurs types de production

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
ont 82 606 811 CFA comme revenu moyen. Par ailleurs pour l’agriculture stricte,
l’agroforesterie, l’élevage, les ménages ayant un niveau de transition élevé (plus de 50) sont
ceux qui ont un revenu moyen élevé également.
En considérant les zones géographiques, les ménages de Kaffrine ont un revenu moyen élevé
par rapport aux autres zones dans l’agriculture stricte et l’agroforesterie. Aussi, les ménages
ayant le revenu moyen le plus élevé dans Kaffrine sont dans l’agroforesterie (1 202 285
FCFA).
En outre, une analyse de la variance à un facteur révèle que le niveau de transition
agroécologique n’a pas d’influence sur le revenu des ménages issu de l’exploitation agricole
(p-value=0.6197). Ici également, la pondération serait importante pour obtenir des résultats
plus avérés en dehors du champ de l’échantillon.

Tableau 1 : Revenu moyen des ménages agricoles selon le type de production

Agriculture stricte Agroforesterie Elevage Arboriculture Polyculture


Total 250639.7 959226.6 753478.3 1583456.1 82606811.4
Zone
Kaffrine 540000.0 1201285.4 915269.2 431604.0 990625.0
Diourbel-Fatick 339312.5 81666.7 435859.6 903653.8 91934375.6
Foundiougne Sud 217777.8 699151.6 2101974.0
Tambacounda-Ouest 162500.0 323880.0 1008257.6 1942166.7

Score du CAET
Moins de 30 137785.7 206680.0 460762.0 2761285.7 191884.6
30 à 35 396138.9 462900.0 747031.4 1504241.1 320700864.6
35 à 40 187500.0 110541.7 627171.2 1608335.0 679150.0
40 à 50 106875.0 762700.0 786583.6 967409.1 748700.0
Plus de 50 616666.7 2079145.5 1980525.6 1419000.0 1627500.0

3. Le revenu net des ménages agricoles


Le revenu net des ménages agricoles exprime le niveau de revenu réel tout en tenant
compte les coûts de production. Les ménages avec le plus faible niveau de transition
agroécologique (soit moins de 30) ont en moyenne moins de revenu que les autres (620
944FCFA). Et c’est dans la zone Diourbel-Fatick que les ménages ont également un revenu
net élevé (21 855 922 FCFA). Ces revenus sont dispersés selon les différentes strates (zone
géographique, niveau de transition agroécologique et type de production). Cela donne une
brève idée des écarts entre les revenus des différents ménages.

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Tableau 2 : Revenu net par ménage selon la zone, le niveau de transition
agroécologique et le type de production

Revenu net moyen


Zone
Kaffrine 1537699.8
Diourbel-Fatick 21855922.5
Foundiougne Sud 1015693.3
Tambacounda-Ouest 1064985.8
Total 8190670.9

Score du CAET
Moins de 30 620944.4
30 à 35 27280279.3
35 à 40 714045.2
40 à 50 1541253.4
Plus de 50 1854374.8
Total 8190670.9

Type de production
Agriculture stricte 343225.2
Agroforesterie 1014017.3
Elevage 1023924.8
Arboriculture 1583305.6
Polyculture 82693972.4
Total 8190670.9

4. Les inégalités de revenus des ménages agricoles


Les inégalités de richesse ont été mesurées avec l’indice de Gini. Le tableau ci-dessous
montre la présence de fortes inégalités selon la zone, le niveau de transition agroécologique et
le type de production. L’indice de Gini mesuré est de l’ordre de 0.95 dans ces différentes
strates. Le tableau ci-dessous montre que les revenus des ménages agricoles sont assez
dispersés selon les différentes strates. Et les ménages ayant un niveau de transition
agroécologique compris entre 35 et 40 sont ceux pour lesquels il y a le moins d’inégalités
(Gini=0.514).

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Tableau : Indice de Gini
Zone Score du CAET Type de production
Desig and Indic Desig and Indic Desig and Indic
Grupos e Part. Grupos e Part. Grupos e Part.
DESCOMP. DESCOMP. DESCOMP.
50.77 67.79 84.69
Between 0.492 4 Between 0.648 8 Between 0.809 2
Overlap 0.043 4.457 Overlap 0.053 5.56 Overlap 0.034 3.577
44.76 26.64 11.73
Within 0.434 9 Within 0.255 2 Within 0.112 1
TOTAL Gini 0.969 100 TOTAL Gini 0.955 100 TOTAL Gini 0.955 100

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Conclusion
En définitive, il vient que 8% des ménages agricoles à l’échelle de l’échantillon ont un niveau
de transition agroécologique supérieur à 50. Appliquer un poids à chaque ménage permettrait
de mesurer l’impact réel de l’agroécologique sur les performances des exploitants au niveau
national. Aussi, l’on pourrait

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-Rédigé par MAMA, ADOUMBAYE et YACOUBA-
Références
• TAPE, outil pour l’évaluation de la performance agroécologique, processus de
développement et guide d’application

• Report on the use of the Tool for Agroecology Performance Evaluation (TAPE) in
Lesotho in the context of the Restoration of Landscape and Livelihoods Project
(ROLL)
• Summary of TAPE results in Yemen

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