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Moudaraba : un financement

qui répond aux besoins des


start-up
 ABDELHAFID CHENTOUF · 28 AVRIL 2017
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HTTPS://WWW.CHALLENGE.MA/MOUDARABA-FINANCEMENT-REPOND-
AUX-BESOINS-START-UP-82021/

La lecture de la circulaire du Wali de Bank Al-Maghrib portant sur


les caractéristiques techniques des produits participatifs, permet
de conclure que Moudaraba est le financement qui est à même
d’encourager l’entreprenariat et notamment
les startups innovantes. En effet, c’est par ce produit que
les banques participatives peuvent apporter un plus à
l’économie nationale en se distinguant des banques
conventionnelles, dont le concours est généralement conditionné
par l’apport en capital et la présentation de garanties suffisantes.
Le point fort du contrat Moudaraba -au moins sur le plan
théorique- est qu’il permet à un porteur de projet (Moudarib) qui
ne dispose ni de capitaux ni de garanties, d’accéder au
financement de la banque participative (Rab El Mal). Cette
dernière apporte les capitaux nécessaires ; l’entrepreneur
n’apporte que son talent, son expérience et ses compétences
managériales. Les capitaux sont prélevés sur les fonds propres de
la banque et sur les fonds d’investissement qui lui sont confiés par
sa clientèle. On remarque à ce niveau que Moudaraba présente
quelques points communs avec certaines techniques de
financement modernes comme le capital risque, le capital
d’amorçage et la formule des investisseurs providentiels (business
angel).

Rab El Mal supporte seul les pertes sauf en cas de négligence, de


fraude, de mauvaise gestion ou de violation du contrat Moudaraba
par l’entrepreneur. C’est dire l’importance de l’étude du dossier
présenté par le client. Quant aux bénéfices, ils sont répartis entre
les parties (Rab El Mal et Moudarib) selon les termes du contrat.
Reste que la répartition des bénéfices ne peut pas être sous forme
d’un montant forfaitaire fixé d’avance ou d’un pourcentage du
capital investi par la banque. Et lorsque les capitaux sont avancés
par plusieurs banques, la répartition des pertes et des bénéfices
s’effectue au prorata de leurs apports.

En cas de perte, l’entrepreneur (Moudarib) ne perd que son


travail consacré au projet ; la banque ne peut en aucun cas lui
réclamer une créance au titre des capitaux investis. La
réglementation BAM est claire à ce sujet, en précisant que le
capital investi par la banque ne peut pas être considéré comme
une créance sur l’entrepreneur ou une tierce personne. Ceci
s’explique par le fait que dans la logique de la finance islamique, la
banque est rémunérée en fonction de sa participation à la création
de valeur et non pas à raison de la durée de mobilisation de ses
fonds. En d’autres termes, le temps en lui-même n’est pas
rémunéré, ce qui fait la différence avec la banque conventionnelle
dont la rémunération ne dépend pas des résultats du projet, mais
de la durée de mobilisation de l’argent prêté.

L’entrepreneur assume l’entière responsabilité dans la gestion du


projet ; la banque a toutefois le droit de contrôler les opérations
dans les conditions fixées par le contrat Moudaraba. La marge de
manœuvre de l’entrepreneur, dépend toutefois de la nature de la
Moudaraba. La réglementation BAM prévoit deux types de contrat
de Moudaraba ; la «Moudaraba à caractère restrictif» et la
«Moudaraba à caractère non restrictif». Dans le premier cas, les
parties définissent l’objet de la Moudaraba, en particulier les
modalités et conditions de l’investissement du capital. Dans le
second cas, l’investisseur (Rab El Mal) autorise l’entrepreneur
(Moudarib) à investir le capital sans restriction.

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