Semestre 5
I. INTRODUCTION ....................................................................................................................... 5
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3.4.2.2. Stratégie r et Stratégie K......................................................................................................................... 41
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Objectif du cours
A la fin du cours, les étudiants seront capables de:
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I. Introduction
C’était alors définit à cette époque comme étant : « l’étude des rapports de l’animal avec son
milieu, soit inorganique, soit organique et en particulier ses rapports amicaux et hostiles avec les
autres animaux ou avec les plantes avec lesquels il est en contact ». Il apparait dans cette
définition que les plantes ne sont pas prises en compte et que tout est centré sur l’animal et ses
interactions.
Actuellement c’est l’étude des interactions entre les organismes vivants et leur milieu, mais aussi
des interactions mutuelles entre les organismes, dans les conditions naturelles. C’est donc une
science qui couvre un large champ, faisant appel à d’autres sciences : la botanique; la zoologie;
la pédologie; la climatologie et même les mathématiques.
Par ailleurs, les 3 dernières décennies ont été marquées par un considérable développement de
l’écologie appliquée dans plusieurs domaines de l’activité humaine : aménagement de
l’espace ; utilisation rationnelle et conservation de la biodiversité. Il est donc devenu de plus
en plus évident qu’il n’y aura pas de Développement Durable pour l’humanité sans application
stricte des grandes lois écologiques à l’économie et aux autres activités de la civilisation
contemporaine.
Ecologie Appliquée
Elle définit les limites d’un écosystème pour que ce dernier fonctionne dans un
environnement.
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favoriser l’apparition de certaines modifications adaptives: lorsqu’il y a un
changement dans le milieu, il apparaît au niveau des individus, des modifications
pour s’adapter à ces changements
facteurs abiotiques,
facteurs biotiques,
facteurs dépendants de la densité,
facteurs indépendants de la densité.
Les facteurs abiotiques sont donc des paramètres climatologiques, géologiques, géographiques et
hydrologiques qui ne dépendent pas des organismes vivants. Un biotope est caractérisé par un
ensemble particulier de facteurs écologiques abiotiques dont les plus spécifiques sont :
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2.1.1.1. Facteurs climatiques
Ce sont essentiellement : Température ; Eclairement ; Hygrométrie ; Pluviométrie. Autres
facteurs: vents, orages. Le rôle de ces facteurs est prépondérant en écologie animale car de très
nombreux animaux sont terrestres
Ils sont représentés par les propriétés physiques du sol (pente, profondeur, granulométrie, texture,
structure) et par sa composition chimique et les substances qui y circulent (substances minérales,
organiques, eau, O2, CO2). L’effet de ces facteurs se fait sentir sur seulement les animaux qui
mènent une vie souterraine (la faune du sol : insectes, annélides, myriapodes...).
b. Facteurs hydrographiques
Il sont représentés par les propriétés physiques de l’eau (température, mouvement...) et aussi par
la composition chimique des substances qui y sont dissoutes (substances minérales,
organiques,O2, CO2,...), leur effet se fait sentir sur un très grand nombre d’espèces aquatiques qui
peuplent, les océans, les mers, les lagunes, les cours d’eau, les lacs, les mares. Ces facteurs sont
très importants car il y a tant d’animaux aquatiques qui sont soumis à l’action des propriétés
chimiques de l’eau.
2.1.1.3. Action des grands facteurs abiotiques sur les Etres Vivants
a. Action de la température
Les Etres vivants en général ne peuvent subsister que dans un intervalle de O°C à 50°C en
moyenne; ces températures sont compatibles avec une activité métabolique normale. La
température devient contraire à la vie vers les valeurs supérieures à 50°C ce qui correspnd au
seuil critique d’altération de la structure des proteines; celles inférieures à 0°C correspondent au
seuil de détérioration par gel des structures cellulaires. Cependant, des exceptions remarquables
existent:
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des Myriapodes ont résistés à –50°C;
des Nématodes ont résisté à –272°C;
des insectes en diapause ont résisté à –80°C.
Dans la gamme des valeurs tolérées, l’élévation de la température interne des organismes a pour
effet d’accélérer les réactions biochimiques. Lorsque la température ambiante s’écarte
durablement des valeurs tolérables, les animaux ne peuvent survivre et beaucoup d’espèces
peuvent migrer ou s’enfouir.
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- les Cyclothermes : ils ont une température plus ou moins semblable à celle du milieu
ambiant; mais si celle-ci est supérieure à 30°C ou bien inférieure à 10° C, la
température du corps de l’animal devient soit légèrement plus basse soit légèrement
plus haute par suite d’un début de régulation physique (évaporation) ou chimique
(élévation du métabolisme).
- les Chimiothermes : ils peuvent augmenter leur température grâce à une intense
activité musculaire: exemple : vibration des ailes avant de s’envoler (pour atteindre 34-
35°C) chez les papillons Sphingidés.
- les Héliothermes : ils se chauffent au soleil en prenant des postures qui les font
profiter au maximum des rayons solaires: exemple : insectes, lézards, margouillats,
serpents……
b. Action de la lumière
La lumière est un facteur écologique fondamental; elle intervient dans de nombreux phénomènes
physiologiques: photosynthèse; elle a donc une action énergétique mais c’est aussi un stimulus
essentiel qui déclenche de nombreux comportements chez les animaux. Son rôle écologique
réside dans l’entretien des rythmes biologiques (photopériode; faire coïncider la période de
reproduction avec la saison favorable; provoquer l’entrée en diapause à une période
défavorable).
c. Action de l’humidité
L’eau est le constituant essentiel de la matière vivante. Les Etres vivants renferment en moyenne
70% d’eau nécéssaires à leur bon fonctionnement. La disponibilité en eau du milieu et
l’hygrométrie atmosphérique jouent donc un rôle essentiel dans l’écologie des organismes
terrestres, en conjonction avec la température dont dépendent les pertes en eau des organismes.
Dans le cas des organismes terrestres, l’approvisionnement en eau et la défense contre les pertes
possibles, constituent donc des problèmes écologiques fondamentaux. Dans le cas des espèces
aquatiques, le problème est soit :
de limiter l’entrée excessive d’eau (chez les espèces dulçaquicoles dont les tissus ont une
pression osmotique supérieure à celle du milieu extérieur);
d’en empêcher la fuite chez les formes d’eaux salées.
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Pour conserver l’eau ou l’acquérir c’est à dire pour maintenir l’équilibre de leur balance
hydrominérale, les animaux ont dévéloppé de nombreuses adaptations aux plans morphologique,
physiologique, ou comportemental. Ainsi ils peuvent être classés en divers groupes écologiques
en fonction de leur répartition dans divers milieux :
Ils vivent de façon permanente dans l’eau (Spongiaires, Cnidaires, certains Mollusques, des
Annélides, plusieurs Crustacés, les Poissons, les Echinodermes, toutes les larves et la plupart des
adultes d’Amphibiens, quelques Reptiles, Oiseaux, Mammifèrs...). On distingue des animaux
benthiques et des animaux pélagiques. Tous les animaux aquatiques ne recherchent pas les
mêmes qualités d’eau; ainsi:
o en milieu d’eau douce, certains animaux fréquentent les eaux calmes, peu profondes, donc
chaudes et peu aérées. Exemple : les têtards de Amietophrynus regularis (Bufo regularis).
o en milieu saumâtre, certains animaux recherchent les eaux putrides, riches en substances.
Exemples : têtards de Xenopus sp.
o D’autres animaux vivent dans les eaux très agitées, ou à très fort courant, donc bien
aérées. Pour y vivre, ces animaux ont dévéloppé des adaptations morphologiques
particulières pour résister contre les forts courants d’eau: Exemple : le tétards de Conraua
sp. munis d’une puissante ventouse buccale de fixation sur les rochers.
o En milieu marin, on a aussi des formes particulières d’adaptation et différentes selon la
nature de la côte; ainsi:
sur la côte sableuse, les animaux ont dévéloppé leur capacité d’enfouissement en
disposant d’un outillage approprié:
- trompe et parapodes chez les annelides polychètes;
- pied chez les mollusques bivalves.
sur la côte rocheuse, les animaux ont la particularité de se fixer et d’adhérer
fortement aux rochers pour résister aux fortes vagues d’eau. Leur outillage
adéquat peut être:
- des ventouses chez les Gastéropodes: Littorines, Patelles, les
Céphalopodes...
- des pieds ambulacraires chez les Echinodermes;
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- des crampons chez les Cnidaires (Gorgones, Eunicelles);
- des systèmes de cimentage chez les Cnidaires (Polypes), Crustacés
Cirripèdes (Balanes, Chthalmes), les huîtres, les Mollusques
(Lamellibranches).
Les animaux Hygrophiles
Ils ne vivent que dans les milieux très humides, souvent très saturés ou proches de la saturation :
Amphibiens (adultes), Gastéropodes terrestres, quelques Annélides, des Vertébrés vivant en forêt,
dans les galeries forestières ou à proximité de l’eau de même que certains représentants de la
faune du sol.
Ils ont des besoins modérés en eau ou en humidité atmosphérique et ils supportent les alternances
de saison sèche et de saison humide: ce sont surtout les animaux de savane.
Ils vivent dans les milieux très sècs où le déficit en eau est accentué: les déserts (reptiles,
mammifères), les bibliothèques (lépisme), les greniers à céréales (charançons).
C’est dans cette catégorie que se rencontrent les adaptations à la sécheresse; on a alors des
espèces sténohygriques (xérophiles et hygrophiles) et des espèces euryhygriques (mésophiles).
Les animaux hygrophiles, mésophiles et xérophiles n’étant pas en contact permanent avec l’eau,
il se pose un sérieux problème: l’eau tend perpétuellement à regagner le milieu extérieur,
donc il y a perte continuelle de l’eau et cette perte est fonction de la température ambiante.
On peut rencontrer ce phénomène chez les hydrophiles mais en milieu hypertonique. Pour les
besoins de leur organisme, ces animaux doivent donc s’approvisionner de façon permanente pour
compenser les pertes. Mais il arrive que les animaux se trouvent dans les milieux où
l’approvisionnement devient très difficile à être réalisé (saison sèche, milieu très sec…). Il se crée
alors au niveau de leur corps des adaptations pour éviter beaucoup de pertes d’eau: c’est le souci
d’économiser l’eau.
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o Gains en eau :
- A partir du milieu extérieur :
L’ absorption de l’eau par la voie digestive se fait en la buvant directement ou en utilisant l’eau
contenue dans les aliments. Beaucoup d’animaux des zones désertiques ne boivent jamais et
n’ont que cette dernière source d’alimentation en eau (rongeurs).
Métabolisme:
Cette eau est récupérée par réabsorption, ce qui permet une teneur constante en eau chez ces
animaux qui ne boivent jamais.
o Pertes en eau
Ces pertes sont capitales car permettent une diminution de la quantité d’eau acquise par
l’organisme ; elles sont fonction de la température ambiante et aussi de l’activité physique de
l’organisme. Les pertes en eau proviennent de:
Elle se fait soit grâce à des adaptations Anatomo- histologiques, soit en fonction de la nature des
produits excretés:
Imperméabilisation du tégument:
Elle a pour rôle d’éviter la perte d’eau par transpiration à travers le tégument chez les animaux
des milieux secs. On trouve ainsi: la cuticule des insectes; les écailles des reptiles; les plumes des
oiseaux; les poils chez les mammifères.
Chez l’Homme, la quantité d’eau perdue par la transpiration est fonction de la température et
des activités physiques de l’organisme.
L’exiguité des orifices de communication entre milieu extérieur et organes respiratoires restent
profonds, ce qui permet d’éviter la perte d’eau. La disparition des branchies chez les animaux
terrestres (têtard et crapaud) évite les pertes d’eau par l’appareil respiratoire. Les crustacés
Décapodes adaptés à la vie terrestre conservent les branchies mais la carapace qui recouvre les
branchies limite les pertes d’eau par l’appareil respiratoire.
L’eau perdue par l’excrétion urinaire est fonction de la nature des déchets azotés éliminés, en
fonction des activités physiques que l’on mène et aussi en fonction de la température
ambiante. L’émission d’une urine de plus en plus concentrée est une méthode d’économie de
l’eau chez beaucoup d’animaux :
si l’organisme est en pleine activité physique (donc perte importante d’eau par
transpiration) ou en déficit d’apport d’eau, les urines deviennent plus
concentrées pour économiser l’eau.
si les produits excrétés sont des composés ammoniacaux, leur toxicité
demande qu’ils soient rejetés avec beaucoup d’eau: c’est l’excrétion
ammonotélique des organismes aquatiques (poissons, têtards) qui disposent
d’une importante quantité d’eau en permanence.
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s’il s’agit de l’urée, sa faible toxicité demande qu’elle soit rejetée avec moins
d’eau: c’est l’excrétion urétélique des mammifères et amphibiens adultes.
L’économie de l’eau par voie urinaire atteind son maximum lorsque les vertébrés (reptiles,
oiseaux), les insectes ou les mollusques terrestres, éliminent les produits azotés sous forme d’
urates solides, insolubles dans l’eau.
Le passage de la vie aquatique (têtard) à la vie terrestre (amphibien adulte), s’accompagne aussi
du passage du type ammonotélique au type urétélique : c’est aussi le cas du poisson, le Protoptère
qui peut mener une vie en phase aquatique et une vie en phase terrestre.
Cette eau est utilisée chez les insectes qui consomment une nourriture totalement dépourvue
d’eau. Exemple :
Ver de farine:
En atmosphère sèche, la croissance des larves est nulle car la nourriture absorbée sert seulement à
la formation de l’eau de métabolisme.
NB: le dromadaire peut fabriquer l’eau par oxydation des graisses de sa bosse et réduire son
excétion urinaire à 5 l/jour.
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Tenant compte de leurs possibilités morphologiques, physiologiques ou compotementales, les
animaux se distribuent dans les aires géographiques qui présentent des caractéristiques comprises
dans leur intervalle de tolérance; toute variation de celles – ci entraîne le déplacement ou la
disparition des animaux dont les limites de tolérance sont dépassées; ceux qui se déplacent vont à
la recherche des milieux qui leur offrent des conditions favorables, mais si le milieu change dans
de fortes proportions, l’animal meurt.
la conquête des aliments entre individus quelque soit le sexe (compétition alimentaire);
la défense des territoires ou possession des femelles (compétition entre mâles);
le comportement reproducteur entre individus de sexes opposés;
le comportement de soins à la progéniture;
l’attraction réciproque entre tous les individus d’une société ou d’un groupe grégaire.
Ce sont des réactions homotypiques rendues possibles grâce aux échanges de signaux de
communication (visuels, acoustiques, chimiques...) entre les différents individus de l’espèce.
Quelques définitions :
o l’effet de groupe:
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regroupent ; une des conséquences importantes en est l’accélération souvent considérable de la
vitesse de croissance.
Exemple : le Cormoran ne peut subsister que lorsque ses colonies comprennent au moins 10.000
individus avec une densité de 3 nids/m².
La recherche de la nourriture et la lutte contre les ennemis sont facilitées par la vie en commun
des individus.
Exemple : les loups peuvent tuer des proies de grande taille quand ils sont en bandes alors qu’ils
en sont incapables quand ils sont isolés.
o Effet de masse
C’est l’effet néfaste qui se produit sur les animaux lorsque le milieu est surpeuplé (voir le
principe d’ALLEE).
Il y a des substances qui circulent entre les membres d’une espèce ; elles n’ont pas la valeur
alimentaire énergétique mais transmettent simplement divers types d’informations : les
phéromones (les allomones le font entre individus d’espèces différentes).
Elles se produisent entre individus d’espèces différentes : ce sont des réactions hétérotypiques.
Les différentes populations qui se côtoient dans un même écosystème, peuvent avoir entre elles,
des interactions susceptibles de modifier leur dynamique et d’orienter leur évolution.
Théoriquement, la cohabitation de 2 espèces peut avoir sur chacune d’elles une influence nulle
(neutre), négative (défavorable) ou positive (favorable).
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a. Quelques notions
C’est quoi une ressource ?
De toutes les composantes de l’environnement d’un individu, celles regroupées sous le terme de
ressources constituent une catégorie majeure. On qualifie de ressources «toute substance ou
facteur qui conduit à augmenter la croissance par sa disponibilité dans le milieu et qui est
consommée par un organisme». Ainsi, les sources de nourriture et leurs constituants essentiels
(nutriment, énergie…) sont des ressources; il en est de même pour les partenaires sexuels dès lors
qu’ils sont «consommés» pendant l’accouplement et qu’ils accroissent la valeur sélective de
l’organisme.
On reconnaît deux types de compétition selon qu’il y ait ou non d’action directe entre les
concurrents:
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L’effet ultime de la compétition est toujours une diminution de la contribution des individus
qu’elle affecte à la génération suivante: baisse de fécondité et/ou de survie. On admet que
l’intensité de cet effet dépend de la densité; c’est là que réside la tendance régulatrice de la
compétition, c’est à dire sa capacité à réduire la densité des populations lorsque celles-ci
dépassent le seuil K et au contraire à l’accroître quand elles se situent en dessous de K.
Les effets de la densité sur la qualité et la performance des individus sont multiplient:
affaiblissement physiologique; ralentissement de la croissance individuel; diminution de la
fécondité et de la longévité; modification du comportement.
De tous ces effets, il résulte une diminution de la densité et une modification de la composition
génétique de la population (par suite de phénomène de mortalité/ou émigration sélective) et de la
structure sociale.
c. Prédation et parasitisme
La prédation au sens large du terme est le fait de se nourrir d’autres organismes vivants. En ce
sens donc, sont considérés comme prédateurs, la totalité des animaux non détritivores:
herbivores, carnivores et parasites. La prédation est un facteur initial du transfert d’énergie dans
la biocénose; elle définit les liens caractérisant les chaînes et les réseaux trophiques et constitue
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donc un processus écologique qui contrôle les populations. Si un parasite est considéré au sens
large, comme un prédateur, il existe néanmoins des différences (voir tableau ci-dessous):
Prédateur Parasite
Les populations proies conditionnent le taux de croissance des prédateurs en leur fournissant des
aliments nécessaires au développement et à la reproduction. Inversement, les prédateurs peuvent
réduire le taux de croissance de leurs proies.
Elles sont positives, soit pour les deux espèces (mutualisme et symbiose) soit pour l’une des
espèces et l’autre ne souffrant pas (commensalisme). On se propose d’utiliser les termes (+), (-)
ou neutre dans une perspective évolutionniste et l’on dira qu’une espèce a un effet (+), (-) ou
neutre sur une autre, si respectivement elle croit, diminue ou laisse inchangée sa valeur sélective
(c’est à dire sa contribution à la génération suivante).
commensalisme
Dans cette interaction, l’espèce (commensale) profite de la présence d’un autre (hôte) pour se
protéger, se nourrir ou se déplacer sans nuire à cette dernière (sans réduire sa valeur sélective).
Exemple : le poisson Rémora est commensal de la baleine.
mutualisme ou symbiose
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lorsque les bénéfices de l’association sont réciproques, on parle de selon qu’elle est facultative
de mutualisme ou obligatoire de symbiose.
Exemple de symbiose :
- les bactéries, les protozoaires du tube digestif des ruminants et des termites équipés
biochimiquement pour digérer la cellulose en molécules assimilables ;
- les champignons du genre Termitomyces et les termites de la sous famille des
Macrotermitinés ;
- les lichens ;
- les nodosités ;
- les mycorhizes.
Neutralisme 0 0 0 0
Compétition - - 0 0
Mutualisme + + - -
Symbiose + + - -
Commensalisme (A commen. de B) + 0 - 0
Légende: 0: les espèces ne sont pas affectées dans leur développement. +: le développement de
l’espèce est rendu possible ou amélioré. -: le développement de l’espèce est rendu impossible ou
réduit.
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2.1.4. Les facteurs dépendants et indépendants de la densité
Ils comprennent les facteurs climatiques, les facteurs édaphiques….) et agissent sur les
populations en provoquant la destruction d’un pourcentage constant d’individus quel que soit leur
nombre.
Ils comprennent les facteurs d’ordre biotique: prédation, parasitisme, compétition et détruisent un
pourcentage d’individus qui augmente avec la densité.
C’est le principe d’ALLEE qui stipule que pour certaines populations (B), lorsque la densité
augmente, on observe un effet bénéfique sur la survie, la croissance, la fécondité: effet de groupe;
mais au–delà d’une valeur optimale de la densité, la tendance s’inverse et l’effet devient néfaste:
effet de masse; chez d’autres espèces des populations (A) la densité a un effet systématiquement
défavorable.
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Figure 1. Courbes de croissance per capita en fonction de l'effectif de la population dans un
modèle logistique, pour une population avec un effet Allee faible (courbe en trait plein) et pour
une population avec un effet Allee fort (courbe en pointillés). Les cercles plein représentent des
équilibres stables, les cercles vides des équilibres instables. source:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Allee.
Dans cette optique les facteurs indépendants de la densité sont surtout d’ordre climatique : une
vague de froid tuera dans une population, un pourcentage d’individus qui n’est pas fonction de
leur densité.
Les facteurs dépendants de la densité sont surtout des facteurs «biotiques»: la compétition, la
prédation et le parasitisme exercent des effets qui sont fonctions de la densité de la population.
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CHAPITRE III. STRUCTURE ET DYNAMIQUE DES POPULATIONS
Qu’est ce qu’une population ?
C’est un ensemble d’individus de même espèce qui vit à un moment donné, dans un espace
déterminé.
Un peuplement est plutôt réservé à l’ensemble des individus apparentés mais d’espèces
différentes qui vivent dans les mêmes conditions. Exemple d’un peuplement mammalien ou d’un
peuplement reptilien.
Les individus d’une population peuvent se reproduire entre eux (sauf cas rares des espèces
parthénogénétiques) ou communiquer entre eux ; ils peuvent aussi interagir c’est -à-dire:
Si l’on désigne par n le nombre de prélèvements effectués sur une surface déterminée, par x la
moyenne du nombre d’individus dans l’ensemble de ces prélèvements et par m le nombre
d’individus de chaque prélèvement, on peut définir la variance comme ce ci
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Σ( )
s2 = :
Dans le cas d’une répartition régulière, m est constant et égal à x et s2 =0. Cette répartition
correspond à une loi normale.
Exemple : les manchots ont leur espace définit et chacun à la même surface. Ils sont répartis
régulièrement.
Ce type correspond à la loi de Poisson ; la moyenne m est égale ou peu différente de la variance.
Ainsi :
s2/m = 1.
Ici les individus n’ont pas spécialement d’attirance ou de répulsion les uns sur les autres.
Elle correspond à une loi binominale négative ; les individus montrent ici une tendance au
regroupement et la variance est supérieure à la moyenne, donc s2/m> 1. Les individus vont se
regrouper autour de certains points où ils ont des conditions qui leur sont favorable (par exemple,
l’eau, la nourriture, etc). Ce type de répartition se rencontre chez les animaux vivants en meute.
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Exemple du cas des chenilles dont la répartition peut obéir à une loi binominale négative : les
causes d’une telle répartition :
Il faut remarquer que la population des chenilles, à la fin de leur développement, dépend de tous
ces facteurs dont certains (climat), sont aléatoires tandis que d’autres (parasitisme, maladies),
peuvent être agrégatifs.
Les populations se présentent dans la nature avec une variété presque infinie. On peut distinguer :
les populations permanentes, représentées dans une aire déterminée pendant toute
l’année ;
les populations temporaires qui occupent une aire déterminée seulement durant une partie
de l’année.
Exemple : les populations permanentes d’insectes ont souvent de faibles capacités de dispersion
en raison de leur faible aptitude au vol, de l’existence de femelles aptères, de larves non adaptées
à la dissémination par le vent..;
Les populations temporaires montrent une capacité de dispersion élevée grâce à leur aptitude au
vol ;
Les populations permanentes ont développé des mécanismes qui réduisent le risque de
surexploitation du milieu, elles ont un taux d’accroissement plus faible et des densités moins
importantes. Par contre les populations temporaires ont un potentiel d’accroissement élevé et une
plasticité écologique très grande ; elles ont moins de prédateurs et de parasites : elles quittent le
milieu avant l’installation de ceux-ci.
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3.1.2. Le comportement territorial
La défense du territoire est un phénomène fréquent chez beaucoup d’oiseaux, chez les
mammifères, les poissons et quelques invertébrés (Libellules). L’absence ou l’existence de ce
comportement peut avoir une grande importance sur la dynamique des populations. Plus le
territoire défendu est vaste, plus la densité de l’espèce est faible. Car la défense du territoire a
pour conséquences de prévenir la surpopulation et permet à l’animal qui connaît son milieu,
d’échapper plus aisément à ses ennemis et d’éviter la compétition alimentaire. Par contre, les
espèces non territoriales, constituent des bandes très nombreuses (hirondelles, canards, phoque).
Ce comptage peut se faire à vue ou à l’aide des jumelles en étant dans un avion, en bateau, en
pirogue…
Le recensement global étant rare car trop coûteux et long, on se contente de faire des
recensements partiels sur des zones déterminées; ceci permet d’avoir des estimations de l’effectif
et une idée de la dynamique de la population locale.
Après un temps t (variable selon les cas), on réalise une seconde capture de b individus dont c
individus sont déjà marqués.
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On a la relation :
a c ab
= 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝐍 =
𝐍 b c
la population étudiée doit être stable: sans émigration ni immigration; sans natalité ni
mortalité.
la capture d’un individu une 1ère fois ne modifie pas son comportement et ne rend pas plus
facile ou plus difficile une 2ème capture.
il faut que les nombres a, b, c, et N soient assez grands pour éviter des erreurs trop
importantes.
NB: lorsque la mortalité est importante entre les opérations de marquage et de recapture, on fait
appel à des méthodes mathématiques très complexes.
Cette méthode d’estimation indirecte s’effectue par sondage, en prélevant au hasard des
échantillons ou en effectuant au hasard des relevés ; échantillons et relevés doivent être
représentatifs de l’ensemble de la population.
comptage des terriers des rongeurs dans une zone désertique : on doit connaître le
comportement de l’animal (à combien il vit, combien de sorties pour son terrier, etc).
méthode des «trous ré ouverts» sur une surface donnée;
comptage des trous d’émergence des bruches sur les grains de niébé dans un volume
donné.
récolte des exuvies des insectes ou des serpents sur une surface déterminée;
analyse des pelotes de régurgitation des rapaces pour estimer la densité des micros
mammifères sur une aire définie. On observe les crânes et ossements d’animaux présents
dans ces déjections. Si les ossements d’un animal se retrouvent régulièrement, c’est que
l’animal est présent en grand nombre.
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Notions de Génération et de cohorte
Une génération correspond à l’ensemble des individus qui sont nés en même temps ou bien qui
sont nés la même année lorsque les données statistiques sont établies année par année.
Il est souvent plus intéressant d’étudier les phénomènes démographiques en considérant des
groupes d’individus qui ont vécu simultanément un même évènement origine mais qui n’ont pas
forcément le même âge ; dans ce cas, on parle de cohortes.
Ainsi, l’ensemble des personnes qui se sont mariées la même année constitue une cohorte formée
de sujets d’âges différents et sur lesquels on pourra étudier diverses caractéristiques telles que la
date de la première naissance.
Dans le cas d’une population d’insectes, l’on a l’habitude de noter à chaque stade de la vie non
seulement la mortalité totale mais aussi les diverses causes de mortalité et les quotients de
mortalité qui en résultent. Il convient de faire une distinction entre la mortalité exogène (due aux
maladies, aux accidents) et la mortalité endogène (provoquée par le vieillissement, la non
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viabilité d’origine génétique, les malformations à la naissance…). Si la mortalité exogène est la
conséquence de l’action de facteurs écologiques, la mortalité endogène est fonction de la
constitution génétique de la population et de l’état physiologique des individus.
Une population est une entité écologique qui possède ses caractéristiques propres; elle peut être
considérée comme un système et caractérisée par diverses variables d’état dont :
l’effectif ou la densité;
le type de distribution spatiale des individus;
la structure génétique;
l’organisation sociale.
Ces variables sont affectées par les processus démographiques (natalité, mortalité, émigration,
immigration) qui impriment une cinétique à la population. Ces processus dépendent à la fois des
propriétés des individus et des propriétés de l’environnement.
L’écologie des populations a pour but de connaître et d’expliquer les variations d’abondance des
espèces dans les conditions naturelles. Ceci permet de prévoir les pullulations des espèces
nuisibles, l’aménagement de la chasse, la théorie des pêches, la lutte biologique. Au cours du
30
temps, l’effectif N des populations naturelles peut croître – rester stationnaire – fluctuer –
décroître jusqu’à l’extinction; ces cinétiques démographiques dépendent à la fois des
conditions de l’environnement et des propriétés de chaque individu: en analyser les
mécanismes, c’est étudier la dynamique des populations. Pour mieux comprendre ces
phénomènes réels, des modèles mathématiques, basés sur des considérations théoriques, sont
proposées puis des études expérimentales sont réalisées sur des populations isolées en laboratoire
ou même observées dans la nature.
le taux de natalité = B
le taux de mortalité = D
On aura alors :
Ainsi =N (b-d)
C’est aussi le taux d’ croissement par individu dans les conditions déterminées (température,
humidité relative) et dans un milieu où les effets d’augmentation de densité ne peuvent se faire
sentir. Il est aussi appelé « capacité innée d’accroissement en nombre ou taux ultime
d’accroissement » ; il dépend des propriétés des individus et des conditions offertes par
l’environnement.
31
L’équation (2) correspond graphiquement à une courbe dite courbe de croissance exponentielle
de la population ; or celle-ci est très rarement réalisée de nos jours. Donc :
constater que dans la nature les populations ne croissent pas indéfiniment, c’est souligner
leur limitation.
constater que la densité de beaucoup de populations fluctue autour d’une valeur moyenne
d’équilibre K et que ces fluctuations sont d’amplitude modeste relativement aux capacités
d’accroissement de la population, c’est souligner leur stabilité.
Les mécanismes de stabilisation doivent être élucidés. Dans le cas où l’intervention et l’intensité
d’action de ces mécanismes dépendent de la densité de la population, on parle de régulation.
Pour décrire et expliquer la dynamique des populations, les écologistes ont très tôt élaboré des
modèles de croissance des populations.
Ce qui limite cette expansion extraordinaire, est la « résistance » du milieu. Celle– ci est due aux
facteurs biotiques et abiotiques. L’introduction dans la formule (1) d’un facteur K = capacité
limite du milieu, c’est- à- dire le nombre maximum d’individus d’une espèce qu’un territoire peut
supporter, permet d’améliorer la formule précédente qui devient alors :
32
, est le terme d’autolimitation
Cette formule correspond graphiquement à une courbe dite courbe de croissance logistique
La détermination de r revêt un intérêt capital sur le plan pratique. En effet, certaines populations
montrent une croissance rapide durant un temps limité. La connaissance de r dans ce cas permet
de prévoir leur vitesse de croissance. Dans la valeur de r, on trouve intégrés certains facteurs tels
que: la durée de développement, la fécondité et la mortalité qui conditionnent le pouvoir
reproducteur des espèces. Connaître la valeur de r, permet de comparer les espèces et l’optimum
écologique correspond aux conditions du milieu qui déterminent une valeur maximum de r.
33
résultat a pour origine une compétition accrue pour la nourriture, pour les abris, pour les
lieux de pontes...
compétition interspécifique : l’étude de cette compétition a amené Gause à énoncer son
principe d’exclusion compétitive qui stipule que lorsque deux espèces occupent la même
niche écologique, la plus apte élimine l’autre : cas des paramécies.
relation prédateur–proies : l’on constate en milieu ouvert, qu’il existe une corrélation
entre les fluctuations des populations de prédateurs et celles de leurs proies. C’est ainsi
que l’augmentation des proies provoque celle des prédateurs et l’augmentation des
prédateurs provoque la diminution des proies et la diminution des proies provoque celle
des prédateurs....
𝑑𝑁1
= (r1N1)
𝑑𝑡
-en présence des prédateurs, r1 est supposé diminuer de K1N2 (K= constance de capturabilité et
N2 = effectif des prédateurs). La croissance des proies est alors
𝑑𝑁1
= (r1 − K1N2)N1
𝑑𝑡
En admettant qu’en absence de proies, la population de prédateur décroît, ses variations seront:
dN2/dt=-r2N2 en absence de proies
𝑑𝑁2
= (−r2 + K2N1)N2
𝑑𝑡
34
qu’en milieu homogène les prédateurs finissent par capturer toutes les proies puis meurent
par inanition.
que le maintien de la coexistence n’est possible qu’a condition d’ensemencer
régulièrement en proie, simulant une immigration périodique, ou de manager à la proie un
refuge dans lequel une partie de sa population échappe aux prédateurs.
Gausse concluait donc que les oscillations périodiques des effectifs des prédateurs et des proies,
n’étaient une propriété intrinsèque du système prédateurs–proies mais la conséquence des
phénomènes d’immigration répétés.
3.2.2. Effet des prédateurs sur la dynamique de leurs proies dans la nature
La question que l’on se pose souvent est de savoir si le fait qu’un prédateur prélève un certain
nombre d’individus parmi une population pour se nourrir, implique nécessairement qu’il exerce
sur elle une action limitante. Non !
Nombre de prédateurs ne feraient en effet qu’éliminer de leur population – proie, les individus en
surnombre. C’est à dire:
Mais l’affirmation n’est généralisable car il existe des populations qui sont limitées par leurs
prédateurs (carnivores, herbivores et parasites).
Exemple :
Dans le cas de lutte biologique, il s’agit des populations introduites; mais dans leurs écosystèmes
naturels, des parasites, des prédateurs ou des herbivores peuvent limiter la croissance des
populations dont ils se nourrissent. Mais il est nécessaire d’étudier en détail les mécanismes de la
prédation pour en apprécier les possibilités régulatrices: les différentes réactions que les
prédateurs peuvent avoir vis à vis des variations de densité de la population proie.
35
3.2.3.. Réponses des Prédateurs (parasites) aux variations de la densité des proies
(hôtes)
Ces réponses sont nécessaires pour comprendre le rôle et l’action des prédateurs (parasites) dans
la dynamique et la régulation des proies (hôtes).
C’est la variation du nombre moyen de proies (hôtes) consommées (parasités) par individu et par
jour. Ainsi la prédation ou le parasitisme croissant avec la densité (jusqu'à une valeur limite),
peut exercer un effet régulateur sur la population proie (hôte).
Réponse agrégative
Lorsque les proies (hôtes) ont une distribution groupée, les prédateurs (parasites) peuvent exercer
un choix entre les parcelles pauvres en proies et celles qui sont riches; des travaux ont montré que
beaucoup de prédateurs (parasites) chassent (se concentrent) plus fréquemment dans les parcelles
les plus favorables: on parle de réponse agrégative de prédateur (parasite).
En réponse aux variations de la densité des proies, la population de prédateurs peut varier
numériquement. Avant d’arriver à cette variation numérique, il faut analyser les diverses
composantes:
36
densité, mais ils interviennent indirectement sur les phénomènes de compétition, de relation
prédateurs– proies qui sont des facteurs densité–dépendants.
Exemple :
Dans une région, lorsque la quantité d’eau diminue (fact. densité–indépendant), il naît entre les
espèces, une compétition intraspécifique (fact. densité–dépendant).
L’enjeu d’une telle espèce est sa survie, sa reproduction, donc sa valeur sélective.
On peut dire que pour un être vivant, une stratégie (ou tactique) démographique, est un type de
réponse ou de moyen de remplacement de ses générations; on admet que dans ce type de réponse
ou de performance, il y a des contraintes (extérieures et internes) et d’un compromis. En effet,
pour survivre et se reproduire, tout être vivant a besoin de matière et d’énergie qu’il lui faut
répartir entre ses différentes fonctions essentielles.
Par suite de contraintes diverses (abondance et capturabilité des proies, tant nécessaire à leur
recherche et à leur ingestion), la quantité d’énergie disponible est limitée. Par conséquent,
accroître l’allocation d’énergie à la reproduction équivaut à réduire l’énergie disponible
37
pour la croissance ou les dépenses d’entretien. Il y a alors nécessité de «choix» ou de
«compromis» (stratégie).
La solution optimale dépend des contraintes qui s’exercent au sein du système population-
environnement c’est à dire de la nature des pressions sélectives qui pèsent sur la dynamique de
cette population à savoir:
Le résultat d’une telle allocation optimale des ressources entre les diverses fonctions vitales de
l’organisme se traduit par un profil biologique et démographique définit par l’âge et la taille à la
première reproduction, les taux de fécondité et de mortalité spécifique de chaque classe d’âge.
Exemple des espèces ovipares: à chaque ponte ces espèces produisent simultanément des œufs
et une biomasse reproductive, mais celle- ci sera limitée et contrainte par la capacité
abdominale.
Cependant au delà de cette contrainte générale, diverses solutions sont possibles puisque la même
biomasse peut être répartie entre un nombre variable d’œufs d’autant plus élevé qu’ils sont petits.
Il peut être avantageux de produire de gros œufs si ceux-ci donnent naissance à des jeunes
viables, évitant mieux les prédateurs. Il y a donc nécessité de compromis entre le nombre et la
taille des œufs. Les choix retenus par la sélection naturelle dépendront des pressions qui
s’exercent dans le cadre de chaque système population- environnement considéré et compte tenu
des contraintes propres à chaque organisme.
Ce concept débouche alors sur la notion de Coût de reproduction qui relie l’effort de
reproduction aux autres performances de l’organisme c’est à dire « croissance et survie ».
La reproduction peut drainer l’énergie et des nutriments de telle sorte que ceux-ci ne peuvent
être complètement restaurés avant la suivante tentative de reproduction: c’est le coût en
fécondité qui se traduit par une corrélation négative entre la fécondité actuelle et la future. Il
a été montré chez beaucoup d’espèces que la reproduction inhibait la croissance car
l’engagement de dépenses reproductives se traduit essentiellement par une forte diminution de
l’énergie allouée à la croissance.
la 2ème source de coût de reproduction est le risque associé aux activités de reproduction,
conduisant à une corrélation négative entre reproduction et survie: c’est le coût en survie.
Divers exemples étayent cette hypothèse: en comparant la longévité d’individus ayant eu la
possibilité de se reproduire à celle d’individus témoins privés de cette possibilité, il a été
montré que les 1ers souffraient généralement d’une réduction de longévité chez les invertébrés
étudiés mais pas chez les vertébrés.
39
les caractéristiques démographiques d’une population sont ajustées au milieu, adaptées au milieu
au même titre que les caractéristiques morphologiques ou physiologiques des populations. La
relation entre l’ensemble de ces caractéristiques démographiques d’une population et ses
conditions écologiques constitue une stratégie démographique dont on distingue deux types
extrêmes :
La stratégie des espèces à forte productivité : ce sont en général des espèces de petite
taille, à développement rapide, à taux d’accroissement r élevé, à reproduction précoce et
unique, à durée de vie courte, souvent ne dépassant pas un an ; leur mortalité est
catastrophique car densité – dépendante. L’effectif de ces populations est variable dans le
temps, en déséquilibre et de très loin inférieur à K.
La stratégie des espèces à forte efficience (efficacité) : ce sont, la plupart du temps, des
espèces de taille plus grande, à développement lent, à reproduction tardive et répétée, à
durée de vie longue (habituellement supérieure à un an) ; la mortalité est densité–
dépendante ; leur effectif est constant dans le temps, en équilibre et proche de K.
Certains milieux favorisent les espèces à stratégie r par une sélection dite sélection–r ; ce sont en
général, des milieux à climat variable et/ou imprévisible, recolonisés chaque fois par les espèces
qui connaissent une compétition variable (cas des mares temporaires). D’autres milieux
favorisent au contraire, les espèces à stratégie K par une sélection dite sélection–K : ce sont en
général des milieux à climat constant et /ou prévisible, saturés en espèces, et au sein desquels la
compétition est habituellement intense (cas d’un lac, d’une forêt dense).
D’une façon générale, nous pouvons dire que les Homéothermes (oiseaux, mammifères) se
rangent dans les stratèges K alors que les Pœcilothermes (Poïkilotherme) se placent dans les
stratèges r. Cependant, les espèces d’une même famille peuvent présenter les deux types de
stratégies: ainsi, chez les Amphibiens (Bufo regularis qui pond des milliers d’œufs dans les
milieux temporaires et laissés à la merci des conditions climatiques), on observe des stratèges r ;
par contre un autre Bufonidé (Nectophrynoides occidentalis) a développé des adaptations
particulières qui en font de lui, des stratèges K puisqu’il assure le développement d’un petit
nombre de jeunes ( 4 à 10) à l’intérieur des voies génitales (Fig.).
40
En zoologie, il est impossible de classer toutes les espèces animales en deux groupes bien
tranchés : sélection r et sélection K ; il existe plutôt un gradient, continuum r– K, avec tous les
intermédiaires possibles, sur lequel l’on essaie de ranger les espèces .De plus dans différentes
régions du globe, donc dans des conditions écologiques différentes, notamment climatiques, une
espèce peut glisser d’un type à un autre, par sélection de certains génotypes en fonction de
l’action exercée par ces différents milieux.
La stratégie r
Elle caractérise les espèces qui s’imposent par leur grande vitesse de multiplication et la sélection
se fait sur la base d’une maximisation de r.
Les mécanismes qui augmentent r constituent tous, des adaptations aux mortalités massives:
La façon la plus rapide pour une population r d’augmenter son r, semble être le
raccourcissement de l’âge de 1ère maturité; en effet, si la reproduction intervient très tôt, les
diverses causes de mortalité n’ont pas encore eu le temps de s’exercer beaucoup sur les individus.
La «r-sélection» favorise donc les espèces à maturité précoce.
La stratégie K
Elle est caractérisée par la stabilisation de la biomasse à sa valeur maximale K. Les critères de
cette stratégie concernent le taux de reproduction: en l’absence d’un pouvoir de multiplication
41
intense, une espèce exige que la biomasse atteinte soit protégée et bien adaptée à
l’environnement.
3.5. Applications
Les connaissances acquises sur les différentes caractéristiques démographiques des populations
ont pour but de favoriser l’expansion des espèces utiles (élevage) et de mener une lutte contre les
espèces nuisibles. La lutte contre les espèces dites nuisibles peut être directe ou indirecte.
42
Une lutte biologique c’est–à–dire l’utilisation des organismes vivants contre d’autres
organismes vivants :
- cas du trématode du genre Echinostoma pour lutter contre le mollusque
Biomphalaria pfeifferi, H.I. de Schistosoma mansoni, agent de la
bilharziose intestinale
- exemples du poisson du genre Gambusia sur les larves de moustiques ou
encore
- la méthode autocide qui consiste à faire passer par les rayons X, les mâles
d’insectes nuisibles pour casser leurs chromosomes etc...
Une modification du milieu abiotique :
- assèchement ou aménagement des lagunes où vivent larves de moustiques
ou mollusques gastéropodes pulmonés,
- aménagement des forêts galeries où vivent les mouches tsé – tsé, etc.
Notion de niche écologique: elle évoque une entité théorique qui désigne la place et le rôle
d’une espèce dans le fonctionnement d’un écosystème. Ceci fait référence à la localisation
spatiale de l’espèce, à sa fonction et à la manière de la remplir. C’est donc l’ensemble des
conditions d’existence d’une espèce. Selon Hutchinson, la niche écologique est un hyper volume
43
multidimensionnel, l’ensemble des conditions dans lesquelles vit et se perpétue une population;
ces trois axes les plus importants sont:
La niche écologique occupée par une espèce a pour but d’éviter la compétition avec les autres de
l’écosystème. Ainsi, 2 prédateurs exploitant les mêmes proies, occuperont une niche écologique
temporelle distincte– l’une sera diurne et l’autre nocturne.
Deux espèces sympatriques ne peuvent occuper la même niche écologique selon le principe
d’exclusion compétitive de Gausse.
44
CHAPITRE VI. ECOLOGIE DES COMMUNAUTES OU SYNECOLOGIE
Elle se propose d’analyser les rapports qui existent entre les différentes espèces d’un même
milieu d’une part et d’autre part entre ces différentes espèces et leur milieu. La synécologie
fonctionnelle dont il est question ici, se propose d’étudier l’évolution des groupements
d’animaux, les transferts de matières et d’énergie dont ils sont le siège.
La compétition interspécifique est autant plus intense que les besoins des différentes espèces sont
plus voisins, en discutant par exemple les mêmes aliments, abris, lieux de ponte etc.
Il est donc exceptionnel que dans un même milieu, 2 espèces puissent observer un neutralisme.
𝑑𝑁1 K1 − N1
= rm1N1
𝑑𝑡 𝐾1
𝑑𝑁2 K2 − N2
= rm2N2
𝑑𝑡 𝐾2
45
Si les 2 populations coexistent et interagissent, la croissance de chacune est influencée non
seulement par sa propre densité mais aussi par celle de l’autre espèce: donc à la compétition
intra spécifique s’ajoute la compétition interspécifique. On introduit donc l’effectif de l’autre
espèce mais affecté d’un coefficient de compétition interspécifique (α, ß) ( car l’effet dépresseur
de N1 sur N2 différent de celui de N2 sur N1.
𝑑𝑁1 K1 − N1-αN2
= rm1N1
𝑑𝑡 𝐾1
𝑑𝑁2 K2 − N2 − βN2
= rm2N2
𝑑𝑡 𝐾1
CAS N° 1
α≤ et ß ≥
Quelles que soient les conditions initiales, lorsque le temps t augmente, N2 tend vers zéro et sa
population est éliminée par celle de N1
CAS N° 2
α≥ et ß ≤
Ici, lorsque le temps t augmente, N1 tend vers zéro et N2 tend vers K : donc l’espèce 2 élimine
l’espèce 1;
CAS N° 3
46
α≤ et ß ≤
Ce cas correspond à un état d’équilibre stable dans lequel les deux espèces cohabitent quelles que
soient les conditions initiales.
CAS N° 4
* α≥ et ß ≥
Il se crée un équilibre instable, les deux espèces survivent donc cohabitent, mais cette instabilité
ne dure pas et deux cas de figure se présentent suivant les conditions initiales:
En conclusion on peut dire que lorsque deux espèces ont des niches écologiques qui se recouvrent
partiellement, les possibilités suivant se présentent:
ou bien une espèce élimine l’autre indépendamment des conditions initiales (cas 1 et 2);
ou bien suivant les conditions initiales, l’une des deux espèces est éliminée (cas 4);
ou bien quelles que soient les conditions initiales, les deux espèces cohabitent de façon
stable sur le même territoire (cas 3).
Il y a exclusion compétitive d’une espèce par l’autre si dans un milieu, les besoins des 2 espèces
sont identiques, en tous points: c’est le principe d’exclusion compétitive de GAUSSE qui dit
que «les populations de 2 espèces ayant les mêmes exigences écologiques ne peuvent coexister,
l’une d’elle, la plus apte, élimine l’autre à plus ou moins brève échéance».
NB : certaines expériences ont montré que deux espèces qui entrent en compétition pour la même
ressource limitée peuvent cohabiter, même si les conditions prévues par le modèle mathématique
ci-dessus ne sont pas réalisées.
47
4.1.2 La compétition interspécifique dans la nature
La théorie de la niche écologique et le principe d’exclusion compétitive prévoient qu’en
condition stable, les espèces écologiquement similaires ne peuvent coexister; dans la nature il
doit avoir des cas de ségrégation écologique; celle- ci peut se produire sur l’axe temporel de la
niche (matin, midi, soir) sur l’axe trophique (feuilles, fleurs, racines) ou partiellement sur
chacun de ces axes à la fois.
Le fait de constater dans la nature qu’il y a ségrégation écologique ne permet toute fois pas
d’affirmer que celle-ci résulte de la compétition interspécifique actuelle ou passée. D’autres
facteurs peuvent en effet contribuer à provoquer ou à maintenir la «séparation» d’espèces
écologiquement voisines :
la pression de prédation,
l’abondance de nourriture,
la présence de parasites,
les conditions micro- climatiques ou physico- chimiques.
Dans la nature les phénomènes d’exclusion compétitive sont moins radicaux que dans les
conditions exiguës et fermées du laboratoire. L’espèce compétitivement dominée est rarement
éliminée totalement. Il y a, plutôt partage de l’espace écologique qu’exclusion. Aucune espèce,
dans les conditions naturelles toujours spatialement hétérogènes et variables dans le temps, n’est
compétitivement dominante partout. Ainsi, la coexistence est possible bien qu’elle passe par une
séparation écologique totale ou partielle. Dans nombre de cas la compétition interspécifique joue
un rôle important dans la nature en réglant la distribution et l’abondance des espèces et en
contribuant à l’organisation des peuplements.
Il n’y a pas d’action directe entre les individus. Ses effets se font sentir au niveau des populations
par l’intermédiaire de la raréfaction de la ressource commune (nourriture, abris). Il en résulte une
sous-alimentation des individus (ou une surexposition aux aléas de l’environnement) qui
provoque le ralentissement ou la cessation de la croissance, chute de la fécondité, accroissement
de la mortalité et émigration (Cas des animaux).
48
compétition par interférence
Présence d’action directe. Elle implique des mécanismes d’ordre comportemental (territorialisme
interspécifique, phénomène d’agressivité interspécifique) ou d’ordre chimique (système
d’identification ou de marquage à effets interspécifiques).
a. Amensalisme
Exemple :
Un cas évident d'amensalisme est la relation entre les moutons ou des bovins qui piétinent l'herbe.
Tandis que la présence de l'herbe provoque des effets néfastes négligeables pour le sabot de
l'animal, l'herbe souffre d'être écrasée par ces sabots.
b. Parasitisme
Le parasitisme est une association, sous forme de relation symbiotique, entre deux organismes
vivants (animaux ou végétaux) dont l'un (l'hôte) héberge l'autre (les parasites) et le nourrit. Dans
cette interaction, le parasite vit au dépends de l’hôte en lui portant préjudice sans le tuer. On
distingue :
49
ténia, douve de foie.
c. Prédation
La prédation est une relation trophique, dans laquelle un individu (le prédateur), se nourrit
d'autres individus (les proies). Ici le prédateur tue sa proie et la consomme.
d. Commensalisme
La phorésie
Cette forme de commensalisme ne concerne généralement que le transport chez les invertébrés
comme chez les vertébrés. Le phoronte est transporté par l’hôte sans que le transport ne lui
occasionne de dommages physiologiques. Exemple :
Dans cette forme de commensalisme, l’individu inquilin trouve abris sur ou dans l’habitat de
l’hôte. Dans cette association souvent il n’y a pas de contact entre l’hôte et l’inquilin. Exemple :
- plusieurs espèces de termites vivent dans la paroi des grandes termitières des
Macrotermes ;
- Les fourmis et autres arthropodes sont aussi rencontrés dans les termitières.
La synanthropie
50
C’est une relation commensale d’un animal avec l’homme. Ces animaux vivent en étroite
collaboration avec l’homme et bénéficient non seulement du logis mais également du couvert.
Exemple :
- Les blattes, les pigeons, les souris et rats vivants dans les habitations.
e. Coopération (mutualisme)
Il s’agit d’une association à caractère facultatif, de nature mutuellement profitable entre deux
espèces. Exemple :
- le héron pique bœuf qui débarrassent les grands mammifères (bœuf, girafes, buffle
etc) de leur parasite tout en se nourrissant ;
- le rassemblement de troupeaux immenses de grands herbivores (gnous, zèbres,
antilopes, etc) et de babouins. Ce regroupement permet de renforcer la vigilance
contre les grands prédateurs ;
- la mycorhize est une coopération végétale. C’est une association appelée
mycorhization entre des champignons et les racines des plantes. La mycorhization
augmente la surface d’exploration de la plante.
f. Symbiose
C’est une association obligatoire et durable entre deux individus hétérospécifiques. Cette
association est bénéfique pour chacun des deux individus qui ne peuvent vivre l’un sans l’autre.
Exemple :
Les différentes espèces d’une biocénose sont rassemblées par l’attraction que le biotope exerce
sur elles ou par les liens de dépendance réciproque. En effet, le biotope doit, par ses
caractéristiques, satisfaire leurs exigences écologiques permettant à ces espèces de contracter de
multiples relations (réactions hétérotypiques). Ceci distingue la biocénose de la foule (ici, on a
un centre attractif, il y a aucune relation entre les espèces), de la société (où il y a attraction
réciproque entre les différents individus: réactions homotypiques mais le milieu ne joue aucun
rôle attractif), des associations parasitaires, des associations phorétiques ou associations
commensales (un hôte attire plusieurs parasites mais il n’y a aucune relation entre les différents
parasites ; soit plusieurs espèces sont transportées par un hôte sans qu’il y ait une relation entre
elles. Exemple :
- des algues, des spongiaires, des cnidaires sur une coquille de gastéropode ;
- plusieurs espèces commensales bénéficiant du voisinage de leur hôte.
Les individus d’une biocénose se reproduisent sur place. Actuellement on considère qu’une
biocénose est un groupement d’êtres vivants rassemblés par l’attraction non réciproque
qu’exercent sur eux, les divers facteurs du milieu.
Toute biocénose et son biotope sont le siège de multiples interactions organisées en écosystème.
On distingue :
- les macroécosystèmes (la savane africaine, l’océan atlantique...) dont les biocénoses sont
les biomes soumis au macroclimat ou climat régional ;
- les méso écosystèmes (lac Togo, mont Agou...) dont la biocénose proprement dite est
sous la dépendance du mésoclimat ou climat local,
- les microécosystèmes dont les biocénoses sont les synusies.
52
4.2.1 Caractéristiques statistiques des biocénoses
Quelque définition
L’abondance
C’est le nombre d’individus capturés ou observés, c’est la biomasse ou le poids sec, rapporté à
une unité de temps, de surface ou de volume.Cette notion est utilisée lorsqu’il s’agit de comparer
des peuplements comportant des espèces de tailles variées: 50 éléphants par ha n’a pas la même
valeur que 10.000 termites par ha.
La notion d’abondance étant exprimée en valeur relative, on adopte 5 classes d’abondance pour
avoir des estimations plus ou moins précises :
o 0 : absent
o 1 : rare/ dispersé
o 2 : pas rare / peu abondant
o 3 : abondant
o 4 : très abondant
la fréquence:
C’est le pourcentage d’individus d’une espèce par rapport au total des individus; elle peut être
calculée pour un prélèvement ou l’ensemble des prélèvements d’une biocénose, ceci permet
d’établir un histogramme des fréquences qui est de 3 types:
la répartition des fréquences est très dissymétrique: les espèces sont nombreuses et seules
quelques unes forment la plus grande partie de la faune.
les fréquences sont voisines les unes des autres; les espèces sont donc équitablement
représentés: la foule est riche en espèces.
les fréquences sont très diverses et les espèces peu nombreuses.
la constance
53
C= 𝑥100
la dominance
Elle exprime l’influence exercée par une espèce dans une communauté; une espèce peu
abondante peut exercer une action plus importante qu’une espèce très abondante. Exemple :
quelques grands mammifères et de très nombreux insectes phytophages dans le champ.
La fidélité:
Elle exprime l’intensité avec laquelle une espèce est inféodée à une biocénose. On distingue:
54
Les biocénoses subissent des modifications suivant un rythme circadien (alternance des jours et
des nuits) et suivant un rythme saisonnier (alternance de saisons sèches et de saisons pluvieuses).
D’une façon générale, la dynamique d’un écosystème peut dépendre :
On distingue deux types de chaînes: les unes commencent par les végétaux et les autres par la
matière végétale ou animale morte.
55
Figure 2 : Exemple de chaîne alimentaire
56
morts, les excréments et les décomposent peu à peu en molécules minérales en assurant
ainsi le retour progressif au monde minéral des éléments contenus dans la matière
organique. Les décomposeurs n’attaquent pas la matière organique morte au même degré
de décomposition; on a :
- les détritiphages ou saprophages qui se développent sur la matière organique en
début de décomposition: ce sont les insectes (blattes, termites, certaines larves de
coléoptères), les vers de terre, les myriapodes diplopodes des zones superficielles.
- les géophages ou humivores qui se développent sur la matière organique en état
de décomposition avancée et intimement mêlée au sol; ce sont les termites et les
vers de terre des zones profondes.
Lorsque l’on avance le long de ces chaînes, les individus deviennent de plus en plus grands et
de moins en moins nombreux.
Lorsque l’on avance, les individus deviennent de plus en plus petits et de plus en plus
nombreux.
57
même nombre d’étapes. Les végétaux chlorophylliens constituent le 1er niveau trophique. Un
même animal peut appartenir à plusieurs niveaux trophiques:
58
les observations directes: c’est la plus simple des méthodes mais difficilement applicable
aux animaux de petites tailles et à ceux qui ne se laissent pas s’approcher, donc il y a
possibilité d’utiliser les jumelles ;
l’examen du contenu stomacal: particulièrement employé pour les oiseaux, poissons.
Ainsi on a pu déterminer la nature des proies d’une pie (oiseau) dont les proies sont :
insectes, arachnides, crustacés, mollusques, petits vertébrés….
Exp.: sérum anti-Nezara testé sur tous les prédateurs susceptibles d’avoir consommé
Nezara.
La méthode n’a pas une spécificité totale car le sérum anti-Nezara viridula peut réagir
avec une autre espèce de Nezara ou même avec une espèce de la même famille.
59
4.2.2.4. Les Pyramides Ecologiques
On peut décrire la structure trophique d’un écosystème ou d’une chaîne alimentaire soit en termes
d’individus, soit de biomasse, soit d’énergie.
Les pyramides écologiques sont des représentations graphiques dans lesquelles les niveaux
trophiques successifs sont représentés par des bandes rectangulaires dont la longueur est
proportionnelle au nombre d’individus (pyramide des nombres), à la biomasse des organismes
(pyramide des biomasses) et à la quantité d’énergie accumulée par unité de temps, de surface
ou de volume (pyramide des énergies).
Dans un écosystème, les animaux de petites tailles sont plus nombreux et se reproduisent
plus vite que les animaux de grande taille.
Pour tout carnivore, il y a deux limites pour qu’il soit efficace dans la prédation de ses
proies:
- la limite supérieure est imposée car ne peut attraper, tuer et dévorer une proie
plus grande.
- la limite inférieure existe pour des raisons de rendement; en effet, des proies trop
petites devraient être capturées en très grand nombre, ce qui serait impossible
soit par manque de proies, soit par manque de temps. Donc pour un prédateur il
faut une taille optimale pour chaque proie. Exemple : pour survivre, un lion doit
disposer de 50 zèbres par an.
60
Figure 4: Exemple de pyramide de nombre. Source :
https://lamaisondalzaz.wordpress.com/tag/biotope/page/2/.
La pyramide des nombres n’a pas une grande valeur descriptive puisqu’elle accorde autant
d’importance à tous les individus quelque soit leur taille et leur poids, alors qu’en réalité un
éléphant et un termite n’ont pas la même importance dans un même écosystème.
La quantité de la biomasse est très variable en raison des grandes différences de poids individuel
d’une espèce à l’autre. Exemple : quelques kilos de mammifères pour plusieurs milliers de vers
de terre ; la biomasse peut aussi être fonction du milieu (sol). Exemple : une savane en Guinée ne
produit pas la même biomasse qu’au Sénégal.
Cette pyramide a plus d’intérêt que la pyramide des nombres puisqu’elle indique pour chaque
niveau trophique, la quantité de matière organique vivante présente à chaque niveau. Mais cette
représentation présente en elle, 2 critiques:
61
Elle accorde la même importance aux tissus de tous les animaux qui ont cependant des
compositions chimiques, donc des valeurs énergétiques différentes;
Elle ne tient pas compte du facteur temps ; les biomasses mesurées pouvant s’être
accumulées en quelque jours pour le phytoplancton ou en quelque dizaines d’années pour
la forêt.
62
Figure 6 : exemple de pyramide d’énergie. Source : https://slideplayer.fr/slide/1600716/.
63
CHAPITRE V. CIRCULATION DE L’ENERGIE DANS LES RESEAUX
TROPHIQUES
Pour fabriquer ses tissus et se reproduire, un organisme vivant doit recevoir une certaine quantité
d’énergie qui sera utilisée pour:
L’utilisation de l’énergie provenant de l’alimentation par les herbivores ou par les carnivores fait
aussi intervenir plusieurs paramètres et le transfert d’énergie se résume de la façon suivante:
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Energie Ingérée par les herbivores
Décomposseur du sol
Exemple d’une estimation des différents paramètres dans une savane pré forestière de Côte
d’Ivoire, dont la Lumière totale reçu, LT =16860.106 Kcal / ha / an.
𝑃𝑁 114
= = 0,67%
𝐿𝑇 16860
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Les feux de brousse consument chaque année 8,5 t soit 36.106 K cal / ha/an
Ce qui est disponible pour les consommateurs I , est donc de 78.106 Kcal /ha /an
Sur les 78 disponibles, 62 sont ingérés (I= énergie ingérée) et 8 seulement assimilés; il y a ici
perte énorme d’énergie non assimilée soit 54.106 Kcal et sur 8.106 Kcal assimilée (A=Energie
assimilée) seul 0,6.106 Kcal /ha/ an constitue la productivité II aire nette (PS).
Conclusion:
𝑃𝑠 0,6
x 100 = x 100 = 0,96%
𝐼 62
Au niveau des consommateurs II: zoophages (prédateurs: mantes, fourmis, araignées, lézards,
oiseaux…)
Sur les 0,6.10 Kcal assimilées par les zoophages (donc leur Ps), on a :
NA = 0,29 Kcal /ha /an pour les consommateurs II et NA = 0,08 Kcal /ha/an pour les
consommateurs III
Conclusion:
les zoophages ou carnivores entrent aussi en concurrence avec l’homme mais leur alimentation
est plus onéreuse (plus chère) que celle des phytophages.
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C’est pour cela que seules les espèces faisant l’objet d’un élevage de par le monde sont toutes des
consommateurs primaires ou phytophages. Il est difficile d’élever un animal strictement
carnivore.
Il existe une grande différence importante entre les transferts de matière et d’énergie. En effet :
l’énergie est finalement dégradée sous forme de chaleur et perdue (donc non réutilisable);
tel n’est pas le cas pour la matière organique qui est constante et dont les éléments
chimiques entrent tour à tour dans le milieu organique et le milieu minéral en suivant les
cycles biogéochimiques (pour le cycle du C, de N, de H2O, le réservoir essentiel est
l’atmosphère; pour le cycle du phosphore et du soufre, le réservoir essentiel= roches
sédimentaires).
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Energie consommée (C)
(Énergie brute)
𝑅é = x100
68
Ce rendement écologique ou efficacité écologique dépend des efficiences énergétiques c’est à
dire les rapports entre un flux énergétique sortant et un flux énergétique entrant à un niveau
trophique donné de la chaîne des transferts:
é é é
x100
. é ( )
. é é ( )
x100
Elle est très importante puisqu’elle exprime l’aptitude d’une espèce à utiliser l’énergie chimique
contenue dans les éléments naturels; elle permet donc de distinguer:
→Les consommateurs gaspilleurs qui prélèvent plus qu’ils ne peuvent assimiler: une grande
quantité d’aliments (donc d’énergie) se retrouve dans leurs fèces en décomposition
. à ′ ( )
x100
. é ( )
Elle révèle que la transformation de la matière végétale en matière animale se fait en générale par
une très importante perte d’énergie car la P Nette est très faible.
L’efficacité écologique dépend de l’âge du consommateur: exp. A partir d’un âge, on ne croît
plus et on ne consomme plus que pour son entretien et la P Nette est donc nulle. De plus,
l’exploitation d’une biomasse jeune est plus rentable qu’une biomasse âgée.
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