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TRAVAIL DE :
Semestre : 3
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PLAN :
Introduction.
Partie 1 : la responsabilité civile contractuelle.
Chapitre 1 : La responsabilité civile extracontractuelle :
Section 1 : : Un contrat valablement formé
Section 2 : Dommage résultant de l’inexécution d’une obligation :
Section 3 : La faute
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INTRODUCTION
Le droit de la responsabilité civile est une sous branche du droit civil qui est à son tour une
des ramifications du droit privé. Avant d’entreprendre l’étude du concept de « responsabilité
civile » dans l’ordre juridique, nous ouvrons une analyse sémantique des deux termes
séparément.
La responsabilité :
Dans un usage courant, réfère à la capacité de prendre soi-même des décisions et d’en
endosser les résultats. Elle désigne l’obligation faite à une personne de répondre de ses
actes du fait du rôle, des charges qu’elle doit assumer et d’en supporter toutes les
conséquences.
Civile :
Un adjectif relatif au citoyen comme étant une unité microsociologique faisant partie d’une
collectivité nationale.
Sur le plan juridique, la responsabilité est l’obligation de répondre d’un dommage devant la
justice et d’en assumer les conséquences pénales, disciplinaires, civiles… Ces responsabilités
juridiques s’opposent aux responsabilités non juridiques, comme la responsabilité morale
qui relève de la conscience, la responsabilité sociale qui se traduit par le jugement
axiologique des citoyens des uns envers les autres, la responsabilité politique, il s’agit de la
performance de gouvernement devant le parlement et le charisme des élus devant le
peuple.
A la lumière de cette définition, il n’est pas sans intérêt de distinguer la responsabilité civile
de la responsabilité pénale :
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Cependant, la doctrine confirme que les aspects de sanction sont les vocations substantielles
de la responsabilité pénale. Elle tend à intimider toutes tentatives susceptibles de porter
atteinte à l’ordre publique. Elle a un rôle répressif et frustratif par l’intermédiaire de certains
instruments tels que ‘’les peines, les mesures, les amendes’’ tout dépend de la gravité de
l’infraction. A noter que la jurisprudence et la doctrine se sont convenu sur le fait que la
responsabilité civile n’a guère un but punitif ; elle se cantonne à faire obligation au
responsable de payer une indemnité correspondant au strict préjudice subi par le lésé, qu’il
consiste dans une diminution de son patrimoine ou de son bien-être.
Dans notre contexte, cette distinction est nécessaire dans la mesure où on peut l’articuler à
l’aperçu à historique qui trace l’évolution épistémologique de cette discipline.
Cette évolution se décline sur deux aspects savoir :
- L’autonomisation : la responsabilité civile tire ses racines du droit romain dans la
Lexaquilia qui date du 3ème siècle avant J.C.
Au tout début, à une époque où il n’existait pas de pouvoir centralisé (l’Etat), la
responsabilité civile était envisagée en confusion avec le droit pénal ; la réparation et
la punition étaient indissociables. Le fautif subi une sanction par le simple biais de la
vengeance. Après, avec l’émergence de l’Etat, il a été imposé un système de
composition. Ainsi on a établi une liste comportant un ensemble de situations
dommageables. Cependant, la rupture entre la responsabilité civile et le droit pénal
ne sera réellement faite qu’en 13ème siècle en ancien droit français, lequel droit qui a
remplacé ladite liste par le fameux principe de Jean Domat qui se concrétise dans
l’article 77 du D.O.C.
- L’objectivisation : compte tenu du développement industriel, plusieurs personnes
sont des victimes d’accidents, sont privées de la réparation à cause de l’impossibilité
de détecter la faute vu l’entrelacement de plusieurs éléments. De ce fait, la
responsabilité civile suggère des théories pour pouvoir intervenir dans ce genre de
cas. Entre autres, la théorie de risque développée en France par Raymond Saleilles et
Louis Jofferand. Elle est dite objective parce qu’elle ne repose plus sur l’analyse du
comportement, ni sur la faute, mais plutôt par le risque créé par une personne tenue
de réparer les dommages. Il y a même des types de risque comme le risque profit, le
risque créé ….
La deuxième théorie est la garantie, qui suppose que l’on se mette à la place de la
victime partant du principe que peu importe le comportement de l’auteur du
dommage, c’est la gravité de l’atteinte portée à la victime qui prime. Une fois le juge
détecte une once de faute prononce la nécessité de réparer.
S’agissant du droit musulman ; selon ‘’la théorie de la responsabilité civile dans le système
juridique des pays du proche horion’’, les jurisconsultes musulmans n’ont jamais élaboré une
théorie générale de la responsabilité, comme ils n’ont jamais édifié une théorie générale du
contrat. Le droit musulman est un droit à caractère empirique. Il nous faut donc toujours
partir des cas et des solutions qui leur sont données.
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Classiquement, en droit musulman, pour que la responsabilité du débiteur soit engagée, il
est indispensable, il est indispensable que quatre conditions soient réunies :
- Le fait (ITLAf) : un fait matériel est positif sans lequel la responsabilité (DAMAN) ne
peut être engagée.
- Illicéité du fait : la nécessité que ce fait porte atteinte au droit d’autrui.
- Le dommage : qui est la conséquence du ‘’ITLAF’’ est en principe matériel. On ne
prend pas en considération le dommage moral.
- La causalité : l’obligation de réparer ne nait que si le dommage est en rapport direct
avec le fait dommageable à l’instar de la loi Aquilia.
Pour ce qui est du droit civil marocain, les rédacteurs du D.O.C, se sont inspirés du droit civil
français, spécifiquement dans le cadre extracontractuel, tout en l’adaptant au contexte
marocain musulman.
Le D.O.C s’appuie sur le dahir du 12/09/1913 promulgué le 12/08/1913. A côté du DOC, on
trouve même des textes spéciaux qui régissent ce domaine.
Le droit de la responsabilité civile est divisé en deux régimes différents Responsabilité civile
contractuelle, et Responsabilité Civile Extracontractuelle :
Responsabilité civile contractuelle : L'obligation de réparer un préjudice qui est engendré
par une violation du lien contractuel, que ce soit par une inexécution des engagements
établis dans le contrat ou même leur exécution partielle ou tardive, chose qui nécessite la
sanction du débiteur.
Responsabilité Civile Extracontractuelle : Quant à la Responsabilité Civile
Extracontractuelle, sous-tend les faits causant des préjudices situés en dehors du cadre
contractuel.
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D’autre part, François Ewald, dans son ouvrage « Philosophie de la prudence » , écrivait
que le principe de responsabilité passe par un rapport homme-nature. Responsable de
moi-même, jene saurais attribuer à personne d'autre que moi-même la raison de mes
échecs. Ces échecs, même s'ils sont aussi le fait des circonstances, des autres, d'une
conjoncture difficile, ne tiennent au fond qu'à moi : c'est moi qui n'ai pas su tenir
compte de tel élément, c'est moi qui n'ai pas compris les lois de la nature ou qui n'ai pas
su en user, en tout cas, et toujours, sauf exception, c'est ma faute.
Cet extrait nous rappelle de surcroît, des théories fondamentales de la responsabilité,
l’expression ‘ ma faute ‘ nous permet de comprendre que la responsabilité sera subjective
car, il est communément admis quand on exige qu’une faute soit à l’origine d’un
dommage, elle devient individuelle.
Écoutons maintenant, Raymond Saleilles, dans son ouvrage « Les accidents du travail et
la responsabilité civile » disant que ‘ La vie moderne, plus que jamais, est une question de
risques.Donc, on agit. Un accident se produit, il faut forcément que quelqu'un en
supporte les suites. Il faut que ce soit l'auteur du fait ou sa victime. La question n'est pas
d'infliger une peine, mais de savoir qui doit supporter le dommage, de celui qui l'a causé
ou de celui qui l'a subi. Le point de vue pénal est hors de cause, le point de vue social est
seul en jeu. Ce n'est plus à proprement parler une question de responsabilité mais une
question de risques : qui doit les supporter ? ‘ Pour vous mettre en plan, dans le cadre
d’une situation dangereuse, lorsque le risque se réalise et que le dommage survient, ce
risque justifie en soi que ce dommage soit réparé. Le risque estdonc le fondement de
l’obligation de réparer les dommages qui consistent en sa réalisation. Tout en se basant
sur trois théories :
– Théorie du risque-profit : Elle consiste à dire que celui qui tire profit d'une activité doit en
supporter les charges, ce qui englobe l'indemnisation des dommages qu'elle provoque.
– Théorie du risque créé ou d’activité : Celui qui initie une activité qui présente des
dangers, c’est celui qui devra payer les dommages résultants de l’activité à risque.
Exemple : achat d’une voiture, circulation, accident. C’est donc le propriétaire/conducteur
du véhicule qui devra réparer le dommage
– Théorie du risque-autorité : Celui qui répare le dommage est celui qui a autorité sur
autrui. Exemple : dommage causé par un enfant mineur ; les parents devront le réparer
car ils ont l’autorité parentale.
Finalement, la théorie de la garantie, fondée par Boris Starck en 1947 disant que la victime
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a des droits et en particulier elle a droit à sa vie, à son intégrité corporelle, à l'intégrité
matérielle de ses biens et que ses biens doivent être protégés de l'activité d'autrui et
cela même si cette activité est irréprochable « les droits de la victime doivent être garantis
contre toute atteinte ».
1. Capacité et Consentement
1.1 / La capacité de contracter
Pour pouvoir valablement conclure un contrat, la personne physique doit avoir cette
capacité dite « Capacité civile », qui se divise en une capacité de jouissance (A) et
d’exercice (B)
A/ La capacité de jouissance
C’est l’aptitude d’acquérir des droits et d’en devenir titulaire, et selon l’article 3 du DOC al.2
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« Toute personne est capable d’obliger et de s’obliger, si elle n’en est déclarée incapable
parcette loi ».
B/ La capacité d’exercice
C’est le pouvoir d'exercer des droits ordinaires, c'est-à-dire tous les droits auxquels la loi
ne s'oppose pas. On pourrait dire : « Tout ce qui n'est pas interdit est autorisé ». Un
citoyen majeurjouit donc, par nature, d'une pleine capacité d'exercice. Sauf qu’un
mineur peut valablement contracter lorsqu’il fait l’objet de procédures particulières
légalement prévues, tout on se basantsur l’article Un mineur peut valablement
contracter lorsqu’il fait l’objet de procédures particulières légalement prévues par le
Code de la famille, à savoir l’émancipation et l’expérience de majorité autorisée, prévue
successivement par les articles 218 et 226 du même code.
2.1 / Le consentement
La formation du contrat se traduit par la manifestation successive de deux volontés
complémentaires : l’une s’exprime d’abord pour formuler une offre, l’autre répond pour
traduireune acceptation.
● A/ L’offre
L’offre est un moment privilégié de la relation contractuelle, il doit être complète et ferme. Il
constitue également un engagement pour son auteur jusqu’à réception d’une réponse
dans undélai ‘‘moral raisonnable’’ selon l’article 30 du DOC.
● B/ L’acceptation
C’est la réponse positive du destinataire de l’offre à la proposition contractuelle faite. Elle
semanifeste soit de façon expresse, soit par des actes qui indiquent un accord.
Dans ce cadre, il convient de mentionner que l’existence du consentement n’est pas une
garantie absolue de l’efficacité d’un contrat, celui-ci pouvant toujours être remis en cause
si leconsentement donné a été vicié. Et en vertu de l’article 39 du DOC : Est annulable
consentement donné par erreur, surpris par dol, ou extorqué par violence
2. L’objet et la cause
Pour qu’il soit valablement formé, le contrat ne doit pas être contraire aux bonnes mœurs,
àl’ordre public ou à la loi.
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1.2/ L’objet
C’est la prestation pour laquelle on s’oblige. En quoi le débiteur est tenu en créancier. Il
doit êtredéterminé, possible et licite.
2.2/ La cause
La cause de la volonté est la prestation attendue par chaque contractant. Elle constitue le
résultat que chaque partie escompte de l’opération juridique. Elle ne doit être ni illicite, ni
immorale sous peine d’exposer le contrat à la nullité absolue. En effet, ‘‘l’obligation sans
cause ou fondée sur une cause illicite est non avenue’’ Selon l’article 62 du DOC.
Section 2 : Dommage résultant de l’inexécution d’une obligation :
La responsabilité civile contractuelle consiste, comme son nom l'indique, à répondre de
son fait en tant qu'il est dommageable à autrui. Ce dommage pourra être soit matériel (1)
ou moral (2).
1. Dommage patrimonial
Désigne l’atteinte portée au patrimoine de la victime. Conformément à l’article 264 du
DOC il peut prendre deux formes, une perte éprouvée ou un gain manqué. Il s’agit des
situations où l’inexécution du contrat ou le retard dans l’exécution cause une diminution
de la fortune (perteéprouvée) ou la non augmentation de la fortune (gain manqué).
2. Dommage moral
Il s’agit de préjudices non économiques résultantes de l’atteinte à un droit extra
patrimonial.Cependant, il existe trois catégories de dommages moraux :
A/ Les conséquences morales, psychiques d’une atteinte à l’intégrité physique :
Certains préjudices moraux sont particuliers à la personne physique, c’est le cas du prix
de la douleur. Ce préjudice prend en compte par exemple : les souffrances physiques
enduréespar la victime d’un dommage corporel ; le préjudice sexuel ; le préjudice
esthétique ; etplus largement le préjudice d’agrément que la jurisprudence définit comme
la perte ou la diminution de la pratique d’une activité par rapport à la pratique faite avant
la survenu de l’accident.
B/ Le préjudice d’affection :
C’est la douleur que suscite chez les proches, parents de la victime face à la mort ou face
aux graves souffrances. Il répare le préjudice que subissent certains proches à la suite du
décès de la victime directe. Il convient d’inclure, à ce titre, leretentissement pathologique
avéré que les décès ont pu entraîner chez certains proches. Enpratique, il y a lieu
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d’indemniser quasi-automatiquement les préjudices d’affection des parents les plus
proches de la victime directe. Cependant, il convient également d’indemniser, à ce titre
des personnes dépourvues de lien de parenté, dès lors qu’elles établissent par tout
moyen avoir entretenu un lien affectif réel avec le défunt.
C/ Les atteintes aux attributs moraux de la personnalité :
Comme l’atteinte à l’honneur, à laréputation et au crédit de la personne, toute intrusion dans
la vie privée, toute atteinte à la liberté civile
Il convient de noter, que pour être réparable, le dommage doit être certain et ne doit pas
avoirété réparé. L’exigence d’un dommage certain signifie surtout qu’il ne peut y avoir
de responsabilité que si l’on a la certitude que le dommage s’est déjà réalisé {préjudice
actuel} ouse réalisera {préjudice futur}. De plus, il est pertinent de mentionner que perte
de chance est aussi un dommage réparable. C'est la disparition par le fait du défendeur
d'une éventualité favorable qui devait se produire dans un avenir proche et qui n'a pas pu
être tentée.
Section 3 : La faute
D'après les interprètes que nous venons de citer, la responsabilité contractuelle dérive
donc toutà la fois du contrat et d'une faute du débiteur. En effet, cette faute peut être soit
intentionnelle qui comprend l’intention, c’est-à-dire une volonté de causer le dommage.
Habituellement, définie comme une volonté tendue vers un résultat. Ou non
intentionnelle d’imprudence ou de négligence.
On distingue alors entre faute lourde, légère et très légère.
- La première est la faute particulièrement grossière faite par le débiteur d’une
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obligation qui dénote sa sottise, son incurie, ou son insouciance à l’égard des
dangers que l’on crée. Il n’y avaità aucune volonté de causer un dommage, mais
c’est une faute d’une certaine gravité. Il faut que l’auteur du dommage ait agit de
façon particulièrement imprudente ou négligente, il faut qu’il ait conduit une erreur
de conduite grossière. La Cour de Cassation française la définit comme « une
négligence d’une extrême gravité dénotant l’inaptitude du débiteur à accomplir
sa mission contractuelle ». En effet, le salarié n’est responsable vis-à-vis de son
employeur de l’inexécutionde son contrat de travail qu’en cas de faute grave.
- La deuxième, dite légère, elle s’agit de la faute la moins grave qu'un homme peut
commettre.
- Quant à la dernière, est celle qui aurait pu être commise par un homme prudent et
diligent.
Le système de l’équivalence des conditions, tous les facteurs qui ont concourus à la
réalisation du dommage et sans lesquels le dommage ne serait pas produit, ont une
mêmevaleur causale et doivent être retenus.
Le système de la cause adéquate, ou générique, le juge doit opérer une sélection parmi
lesfacteurs qui ont contribués à la réalisation du dommage pour ne retenir que ceux qui
pouvaient rendre le dommage probable à l’exclusion des autres, faut préciser que le
législateur s’est gardé d’opter en faveur de telle ou telle thèse et préfère se décharger sur
le bon sens du juge.
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être extérieur au débiteur,imprévisible au moment de la conclusion du contrat et
irrésistible au stade de son exécution, pour constituer un cas de force majeure.
Elle permet une exonération de la responsabilité, on écarte la responsabilité qui aurait
normalement dû être retenue au vu de la règle de droit applicable, en invoquant les
circonstances exceptionnelles qui entourent l’événement. Du même sens, on peut y
ajouter lecas fortuit qui désigne un événement interne au débiteur de l'obligation (alors
que le cas deforce majeur est extérieur aux parties. )
2. Fait du tiers
Le débiteur peut être exonéré si l’inexécution est due au fait d’un tiers.Deux conditions
sont nécessaires :
– Le fait du tiers doit présenter les caractères de la force majeure, c’est-à-dire que le
débiteur n’a pu ni prévoir ni empêcher ce fait.
– Le tiers ne doit pas être une personne dont le débiteur doit répondre (représentant légal
du débiteur, personne chargée d’exécuter pour lui le contrat ou de l’aider dans cette
exécution).
3. Fait du créancier
Le débiteur est également exonéré lorsque l’inexécution de l’obligation provient de
l’attitude ducréancier lui-même. C’est le cas lorsque ce dernier refuse sans motif valable
la prestation offertepar le débiteur ou lorsqu’il fait obstacle à l’exécution.
Le fait du créancier peut revêtir les caractères de la force majeure et entraîne dans ce cas
l’exonération totale du débiteur.
S’il ne présente pas les caractères de la force majeure, il entraînera une exonération
partielle.Dans ce cas, il y aura un partage de responsabilité entre le débiteur et le
créancier.
Chapitre 2 : Les conditions procédurales.
SECTION 1 : La mise en demeure :
Une définition de la mise en demeure inspirée du droit Français : l’acte par lequel un
créancier demande à son débiteur d’exécuter ses obligations. C’est l’outil par lequel
la victime essaie de contraindre son contractant à exécuter son obligation. Le recourt
à la miseen demeure est préalable dans toutes les situations ou le créancier détient
le droit et que ledébiteur est obligé envers son cocontractant. Elle ne produit plus
d’effets que lorsque l’obligation n’est plus possible à se réaliser.
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Article 254 :
Le débiteur est en demeure, lorsqu'il est en retard d'exécuter son obligation,
entout ou en partie, sans cause valable.
Article 255
Le débiteur est constitué en demeure par la seule échéance du terme établi par
l'acte constitutif de l'obligation. Si aucune échéance n'est établie, le débiteur n'est
constituéen demeure que par une interpellation formelle du représentant
légitime de ce dernier.
Cette interpellation doit exprimer : 1. La requête adressée au débiteur d'exécuter
son obligation dans un délai raisonnable ; 2. La déclaration que, passé ce délai, le
créancier se considérera comme dégagé en ce qui le concerne. Cette
interpellation doit être faite par écrit ; elle peut résulter même d'un télégramme,
d'une lettre recommandée, d'une citationen justice, même devant un juge
incompétent
L'analyse :
Lorsque l’obligation est limitée par une échéance, la demeure est donc constituée dès
l’écoulement de ce terme sans qu’il ne soit nécessairement notifié par le créancier.
Notez-bien :
Le caractère portable ou quérable d’une créance, prévu à l’article 1247 du Code civil,
détermine le lieu d’exécution du paiement. La créance est dite « quérable » lorsque le
créancier doit aller en réclamer l'exécution au domicile du débiteur (par ex. : les loyers)
mais si le débiteur l’acquitte spontanément dans le lieu fixé par la convention, ou au
domicile du créancier pour les aliments (exception légale, C. civ., art. 1247, al. 2), elle
est dite « portable » (par ex. : les impôts et les cotisations de sécurité sociale).
Dans le cas de dette quérable, l’écoulement du terme ne constitue pas le débiteur en
demeure.
Cependant, dans les cas où l’obligation n’est pas limitée par une échéance, sans précision
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dudélai de l’exécution de la prestation, le débiteur n’est constitué en demeure que par une
interpellation formelle du représentant légitime de ce dernier.
Article 256 :
L'interpellation du créancier n'est pas requise : 1. Lorsque le débiteur a refusé
formellement d'exécuter son obligation ; 2. Lorsque l'exécution est devenue
impossible.
Article 259
Lorsque le débiteur est en demeure, le créancier a le droit de contraindre le débiteur à
accomplir l'obligation, si l'exécution en est possible ; à défaut, il peut demander la
résolution du contrat, ainsi que des dommages-intérêts dans les deux cas. Lorsque
l'exécution n'est plus possible qu'en partie, le créancier peut demander, soit l'exécution
du contrat pour la partie qui est encore possible, soit la résolution du contrat, avec
dommages-intérêts dans les deux cas. On suit, au demeurant, les règles établies dans
les titres relatifs aux contrats particuliers. La résolution du contrat n'a pas lieu de plein
droit, mais doit être prononcée en justice.
Analyse :
Lorsque l’obligation est encore possible à réaliser, le créancier peut imposer au débiteur
l’accomplissement de l’acte. Lorsqu'elle n’est plus possible, celui-ci peut demanderla résiliation du
contrat et dans les deux cas demander l’indemnisation par dommages intérêts. Quand la prestation
ne peut plus être réalisée de façon partielle ou intégral, le créancier peut alors demander
l’exécution partielle où la résolution du contrat par voix judicaire et l’indemnisation par des
dommages intérêts.
Article 263
Les dommages intérêts sont dus soit à raison de l’inexécution de l’obligation, soit à raison du
retard de l’inexécution de l’obligation. Ceci donne ouverture aux dommages intérêts
moratoires et que les intérêts de retard sont cumulés à partir du jour de refus du débiteur.
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Article 266 :
Le débiteur constitué en demeure répond des dommages causésainsi que de la force
majeure et du cas fortuit.
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SECTION 1 : les clauses d’aménagement de la responsabilité du débiteur :
Article 230 :
Les obligations contractuelles valablement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les
ont faites, et ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel ou dans les
cas prévus par la loi.
Est la seule assise ou base des clauses contractuelles, elles sont issues du principe de la liberté
contractuelle et produisent comme effet des obligations à l’égard des contractants et dans
certains cas comme nous allons voire, les clauses consenties revêtent la force obligatoire de la
loi dans la mesure o elles s’imposent même au cours des jugement des litiges contractuels.
Dans ce cadre, on distingue entre différents types de clause d’agencement de la responsabilité
contractuelle.
2. Le contrat stipulé auparavant par le contrat peut également contenir des clauses
aggravantes qui ont pour but d’amplifier l’étendue de la réparation surtout en cas de
survenance de force majeure ou de cas fortuit. Ceux-ci peuvent être de nul effet à l'égard
del'auteur du préjudice s'il est prévu que ces cas ne sont pas exonératoires de la
responsabilitédans l'une des clauses de la convention.
Ces clauses ne sont pas soumises à des restrictions législatives car elles sont en faveur de
lavictime et rend fécondes le principe de réparation de la partie lésée pour rétablir
l’équilibrecontractuel.
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Qu'en est-il alors des clauses fixant le montant des dommages intérêts ?
Article 264
Les dommages sont la perte effective que le créancier a éprouvée et le gain dont
il a été privé, et qui sont la conséquence directe de l'inexécution de l'obligation.
Nous savons que la responsabilité incombée à l’auteur d’un préjudice intervient par le fait
d’obliger la personne responsable à indemniser la victime par biais d’un montant forfaitaire
de compensation. Ce montant des dommage intérêts est fixé de façon machinale par le juge
qui est doté du pouvoir d’appréciation et doit être proportionnel aux dommages subis par la
victime et non pas excessifs ou insuffisants pour réaliser l’équilibre. Il peut également
réserver de façon prévisionnelle des clauses qui fixent un plafond en cas d’inexécution du
contrat voire même un montant fixe à payer en cas de dommages (la clause pénale).
La limitation d’un plafond est l’une des fameuses clauses conventionnelles. Elle consiste à
prévoir un montant à ne pas le dépasser. Ceci est en faveur de l’auteur du dommage lorsque
le montant compensatoire est très remonté, il se contente de verser le montant plafonné au
contrat. Cette clause est fréquemment introduite dans les domaines de transport et par
exception quelques secteurs cités au niveau des articles 743 et 772 du DOC.
La clause pénale est la stipulation par laquelle les parties déterminent forfaitairement
l’indemnité à laquelle donnera lieu l’inexécution de l’obligation contractée. Les parties
contractantes procèdent à la négociation de la compensation du préjudice qui peut naitre de
en cas de manquement contractuel. L'évaluation de ce montant reste toutefois dérisoireen vue
de garantir l’accomplissement sans faille de l’obligation.
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Partant du même principe, la législation marocaine a introduit la notion de la faute te entre les
lignes de l’article 78 du D.O.C.
Article 78 :
Chacun est responsable du dommage moral ou matériel qu'il a causé, non
seulement par son fait, mais par sa faute, lorsqu'il est établi que cette faute en
est la cause directe.
Toute stipulation contraire est sans effet.
La faute consiste, soit à omettre ce qu'on était tenu de faire, soit à faire ce
dont on était tenu de s'abstenir, sans intention de causer un dommage
Au titre de l’article 78, la faute consiste, soit à omettre ou s’abstenir à ce qu’on était tenu de
faire, sous l’angle de faute d’omission (faute négative) comme le fait de ne pas porter secours
à une personne qui a besoin d’aide, soit à faire ce dont on n’était pas tenu à faire comme
étant une faute de commission (faute positive) et ça serait une violation d’une règle ou
obligation. Avec d’autres termes, la faute mentionnée peut naitre de l’abstention aussi bien
que de l’action. On trouve encore les fautes sous forme d’imprudence ou de négligence
supposant une réparation du dommage causé, des fautes lourdes et légères. La faute peut
aussi être volontaire (délictuelle) ou involontaire (quasi-délictuelle) mais peu importe, toute
fois il y a existence de dommage il doit être réparé.
Dans ce sens, il serait raisonnable de citer que dans la matière pénale, la responsabilité n’est
déclarée sauf si le comportement jugé fautif est sanctionné par la loi dans le moment où la
faute a été commise, dans le cadre de la légalité des peines. Mais quand on parle de la
responsabilité civile, la faute est celle qui semble anormale, illicite et défectueuse et qui nuit
autrui. La faute peut donc résulter de la violation d’un devoir défini par une norme juridique,
dont l’objet est d’imposer un certain comportement ou attitude. On ajoute qu’elle peut même
être résultat de l’usage abusif d’un droit tel que le droit de propriété, le droit à la grève.
L’appréciation de la faute se fait in abstracto, c’est-à-dire que le juge compare le
comportement du responsable non pas à son caractère habituel mais à celui d’un bon père de
famille, une personne avisée, douée d’une prudence et d’une raison.
La faute dans la responsabilité civile du fait personnel est une faute prouvée, la présomption
est ainsi irréfragable. Mais l’auteur peut s’exonérer et échapper de cette responsabilité toute
fois il peut prouver que le dommage a été cause de :
- Une force majeure à caractère extérieure, imprévisible et insurmontable,
- Une légitime défense (conformément à l’article 95 du D.O.C),
- Un état de nécessité qui a pour objectif d’éviter un dommage plus grave que celui causé
par la faute volontaire.
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- Le fait d’un tiers qui introduit les mêmes caractères de la force majeure, exonératoire,
imprévisible et extérieur voire même le fait de la victime.
En principe, Toute faute même légère, ouvre droit à une réparation intégrale du dommage
causé mais à ce seul dommage certain, actuel né de la faute. Et c’est ce qu’on va examiner
dans ces deux sections.
SECTION 2 : LE DOMMAGE :
Le dommage ; élément constitutif de toute responsabilité, sans un dommage subi par une
victime, il ne saurait être question de responsabilité. En conséquence, une faute qui est non
dommageable, légère ou lourde, ne peut être civilement sanctionnée.
Le dommage peut consister soit en une atteinte à un droit patrimonial, on parle ici du
dommage matériel, qui est directement susceptible d’une évaluation pécuniaire, soit dans
transgression des intérêts extrapatrimoniaux, dits moraux.
- Les dommages matériels sont divisés ont 3 types ; les dommages matériels au sens usuel,
où on a une atteinte aux biens, ce sont les objets corporels détériorés et détruits à cause
de la faute (voiture, meuble, objet...), ou des dommages corporels qui touchent et porte
atteinte à la personne physique, que ça soit sa santé, son intégralité physique (blessures),
voire à la vie de la victime. Ou encore les dommages économiques dans le cas par
exemple de la perte éprouvée qui entraine l’appauvrissement de la victime, ou le gain
manquée qui suppose que ce même dommage a privé la personne d’un enrichissement.
- Le dommage moral : On suppose qu’un dommage subi par une personne qui est la victime
immédiate, en fait souffrir une autre victime, la victime médiate. C’est l’atteinte aux
sentiments d’affection, ou encore en dehors de tout dommage corporel, on peut encore
souffrir de le voir souffrir, à la suite d’une atteinte portée à son honneur et aux droits de la
personnalité.
De suit, le dommage doit présenter quelques caractères pour qu’il puisse ouvrir porte à la
réparation du dommage subi.
- Le dommage doit être certain, il est généralement actuel pour que le principe de certitude
s’applique mais dans quelques situations ce principe peut donner naissance à des
exceptions, le dommage peut être prolongé au futur à condition qu’il soit lié au préjudice
actuel, présent, on entend parler de la probabilité suffisante qui rend la certitude relative
et ce qui explique la possibilité de réparer un dommage futur.
- Le dommage doit être la cause directe de la faute commise.
- Le dommage est personnel dans le cadre où seule la personne qui a subi le dommage
pourra demander indemnisation. En cas échéant, le tuteur légal peut demander réparation
à son nom (mineur et majeur incapable). Néanmoins, il peut qu’un dommage porte
atteinte à une personne et qu’un tiers demande réparation. A titre d’exemple un père de
famille désormais tué, ses proches (enfants – femme …) perdent les ressources que leur
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procurait son activité, ils peuvent dans ce cas demander réparation d’un dommage par
ricochet.
21
En principe, toute personne est tenue de répondre au dommage causé par elle-même à autrui,
une réponse sous forme de réparation dudit dommage.
En s’inspirant du souci contemporain de l’indemnisation qui pousse à toujours trouver un
débiteur d’indemnité pour réparer le dommage, on se trouve devant l’émergence de
nouveaux cas de responsabilité ; la responsabilité du fait d’autrui.
De ce fait, par principe, l’on estimait que l’on ne pouvait être responsable que de son propre
fait, l’exception étant que l’on puisse répondre des actes d’autrui.
Le principe de la personnalité de la responsabilité trouve ainsi son fondement dans la
responsabilité pénale. Cependant lors de la déclaration de ce type de responsabilité en France,
la législation a été face à une vague d’accusations en défaveur de cette responsabilité, elle
était largement critiquée, car on ne plus user le terme responsabilité car aucun fait générateur
de cette responsabilité ne se trouve, il s’agit plutôt d’un mécanisme d’indemnisation :
Partant du principe qui prévoit que l’homme est libre, de sorte que l’on ne saurait engager sa
responsabilité que s’il fait un mauvais usage de sa liberté. Et donc répondre aux actes délictueux
d’autrui conduirait à une situation totalement injuste, voire dangereuse :
Injuste : dans le cadre où la responsabilité du fait d’autrui reviendrait à obliger une personne à
assumer les conséquences dommageables de l’exercice de la liberté d’autrui alors qu’elle ne
peut pas, en principe, en contrôler la conduite.
Dangereuse sous l’effet que le mécanisme de la responsabilité du fait d’autrui conduit à mettre
à la charge d’une personne une obligation de réparation, alors qu’elle n’a, personnellement,
commis aucune faute.
C’est ainsi que le législateur marocain limite cette responsabilité au titre des articles 85 et 85bis
du Dahir des obligations et des contrats. Ciblant 5 groupes de personnes.
La responsabilité du gardien a été retenue, la mettant en place :
Soit sous un cadre de tutelle.
Soit sous un cadre d’assistance éducative et de surveillance.
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ARTICLE 85 :
« On est responsable non seulement du dommage que l'on cause par son propre fait, mais
encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre.
- Le père et la mère après le décès du mari sont responsables du dommage causé par
leurs enfants mineurs habitant avec eux ;
- Les maîtres et les commettants, du dommage causé par leurs domestiques et
préposés dans les fonctions auxquelles ils les ont employés ;
- Les artisans, du dommage causé par leurs apprentis pendant le temps qu'ils sont
sous leur surveillance
La responsabilité ci-dessus a lieu à moins que les père et mère et artisans ne prouvent
qu'ils n'ont pu empêcher le fait qui donne lieu à cette responsabilité.
- Le père, la mère et les autres parents ou conjoints répondent des dommages causés
par les insensés et autres infirmes d'esprit, même majeurs, habitant avec eux, s'ils ne
prouvent :
1. Qu'ils ont exercé sur ces personnes toute la surveillance nécessaire ;
2. Ou qu'ils ignoraient le caractère dangereux de la maladie de l'insensé ;
3. Ou que l'accident a eu lieu par la faute de celui qui en a été la victime. La même
règle s'applique à ceux qui se chargent, par contrat, de l'entretien ou de la
surveillance de ces personnes. »
Aux termes de cet article la mise en œuvre de la responsabilité civile extracontractuelle du fait
d’autrui exige des conditions :
- La personne gardée :
1. Pour que la responsabilité du père, la mère soit déclenchée, il faut rassembler 2
conditions :
La minorité ; les pouvoirs dont jouissent les parents à l’égard de l’enfant cessent
à la majorité.
La cohabitation ; à défaut de cohabitation, il n’y a pas de surveillance.
Un acte illicite du fait causal de l’enfant ; dans le cadre où un acte licite ne peut
donner naissance à une réparation.
De ce fait les parents sont tenus d’exercer un double rôle, l’éducation et la
surveillance.
2. Les artisans sont à leur tour tenus de répondre aux dommages causés par leurs
apprentis durant le temps d’apprentissage. Ceci invite les artisans à exécuter un
rôle de surveillance.
3. On ajoute au-delà la personne majeure protégée (ce sont les majeurs dont l’état
ou la situation nécessite une surveillance particulière, les insensés et autres
infirmes d’esprit). Les parents et autres conjoints doivent les surveiller.
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S’agissant du père et de la mère, ils ne sont responsables que de leurs enfants mineurs. Au
contraire, pour les artisans, la minorité de l’apprenti n’est pas posée comme condition.1
Ces 3 formes de responsabilité du fait d’autrui sont réglementées par le principe de la faute
présumée, la présomption est ainsi simple, l’exonération est possible.
Lorsqu’un enfant mineur cause un dommage, cela donne lieu à penser que l’enfant a été soit
mal éduqué ou bien mal surveillé. Si cette éducation et cette surveillance ont été présentes ce
fait dommageable, n’aurait pas pu, dans le cours normal des choses, être accompli. Mais les
parents pourraient éviter leur responsabilité en démontrant qu’ils n’avaient commis ni faute
d’éducation, ni faute de surveillance.
4. On additionne par la suite, la responsabilité des maîtres et commettants, du
dommage causé par leurs domestiques et préposés dans les fonctions auxquelles
ils les ont employés. La situation dans laquelle un employé cause un dommage à
un tiers et engage dès lors la responsabilité délictuelle de son employeur.
Pour que cette responsabilité soit engagée, il faut y avoir un lien de préposition,
c’est le rapport de subordination qui lie l’employé avec son employeur. Ainsi
qu’un fait dommageable lié à ce lien de préposition, il faut que la faute soit
commise dans le cadre des fonctions du préposé autorisées par l’employeur.
En effet, le fait que le préposé ait causé un dommage en agissant irrégulièrement donne à
penser soit que le commettant a mal choisi ce préposé, soit qu’il l’a mal surveillé. C’est à cet
esprit que la théorie de risque s’engage avec la responsabilité civile extracontractuelle. La
responsabilité du commettant a été la première que l’on ait songé à fonder sur le risque. En
employant des préposés, plutôt qu’agir seul, le commettant multiplie les occasions de
dommage ; c’est l’idée de risque contrepartie du profit.
Dans cette forme la responsabilité est de plein droit la présomption, de ce fait, est
irréfragable, c’est-à-dire que la faute n’admet pas la preuve contraire et que le commettant ne
peut s'exonérer en prouvant qu'il n'a accompli aucune faute dans le lien de subordination qui
le lie avec son préposé. Les exonérations possibles sont : la force majeure, la faute de la
victime ou le fait d'un tiers.
Dans ce type de responsabilité est ce que l’action hors fonction peut déclencher la
responsabilité du commettant ?
La réponse se diffère en examinant 3 cas de figure :
- Le préposé n’agit pas hors de ses fonctions et il respecte les limites de la mission qui lui a
été impartie : le commettant est responsable, le préposé ne l’est pas.
- Le préposé agit hors de ses fonctions : le commettant n’est pas responsable, le préposé
l’est. Et par conséquence, la responsabilité ici est une responsabilité personnelle.
- Le préposé n’agit pas hors de ces fonctions, mais il ne respecte pas les limites de sa
mission : préposé et commettant partagent la responsabilité, ils sont responsables in
solidum du dommage causé à la victime.
1
Il est relativement peu fréquent qu’un majeur soit apprenti, donc, en fait c’est surtout à l’occasion
d’agissements des mineurs que cette responsabilité aura lieu de jouer.
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ARTICLE 85bis
« Les instituteurs et les fonctionnaires du service de la jeunesse et des sports sont
responsables du dommage causé par les enfants et jeunes gens pendant le temps
qu'ils sont sous leur surveillance.
Les fautes, imprudences ou négligences invoquées contre eux, comme ayant causé le
fait dommageable, devront être prouvées conformément au droit commun par le
demandeur à l'instance.
Dans tous les cas où la responsabilité des membres de l'enseignement public et des
fonctionnaires du service de la jeunesse sera engagée à la suite ou à l'occasion d'un
fait dommageable commis soit par les enfants ou jeunes gens qui leur sont confiés à
raison de leurs fonctions, soit à ces enfants ou jeunes gens dans les mêmes conditions,
la responsabilité de l'Etat sera substituée à celle de ces agents qui ne pourront jamais
être mis en cause devant les tribunaux civils par la victime ou ses représentants.
Il en sera ainsi toutes les fois que, pendant la scolarité ou en dehors de la scolarité,
dans un but d'éducation morale ou physique non interdit par les règlements, les
enfants ou jeunes gens confiés ainsi audits agents se trouveront sous la surveillance de
ces derniers.
Une action récursoire pourra être exercée par l'Etat soit contre les membres de
l'enseignement et les fonctionnaires du service de la jeunesse, soit contre les tiers,
conformément au droit commun.
Dans l'action principale, les fonctionnaires contre lesquels l'Etat pourrait
éventuellement exercer l'action récursoire ne pourront être entendus comme
témoins.
L'action en responsabilité exercée par la victime, ses parents ou ses ayants droit,
intentée contre l'Etat ainsi responsable du dommage, sera portée devant le tribunal de
première instance ou le juge de paix du lieu où le dommage a été causé.
La prescription, en ce qui concerne la réparation des dommages prévus par le présent
article, sera acquise par trois années à partir du jour où le fait dommageable a été
commis. »
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Au titre de cet article, les instituteurs et les fonctionnaires du service de la jeunesse et des
sports sont responsables du dommage causé par les enfants et jeunes gens pendant le
temps qu’ils sont sous leur surveillance.
Des Conditions juridiques sont exigées pour engager la responsabilité des instituteurs :
- Il faut avoir la qualité de l’instituteur, un dommage causé au moment de la surveillance,
émanant de l’enfant surveillé. Le comportement doit être illicite. (La faute prouvée)
C’est-à-dire que la faute de l’instituteur n’est pas n’importe quelle faute : il doit s’agir
d’une faute de surveillance. Mais avant même de s’interroger sur l’existence de celle-ci, il
convient de vérifier qu’est satisfaite une condition préalable ; savoir, que l’élève ait lui-
même commis une faute, à l’origine immédiate du dommage. A défaut, c’est-à-dire que,
si le comportement de l’élève a été normal, on ne peut point reprocher l’instituteur.
La surveillance ici doit être préventive
En conséquence de cette faute la victime ne peut demander réparation du dommage de
l’instituteur en service public (résultat d’immunité), en fait elle doit intenter une action en
responsabilité envers l’Etat qui répare le dommage, la victime ne peut agir en particularité
que contre l’Etat. Ces agents d’Etat ne pourront jamais être mis en cause devant les
tribunaux civils par la victime ou ses représentants.
En second lieu, l’Etat pourra toujours exercer une action récursoire contre le membre de
l’enseignement ou le fonctionnaire du service de la jeunesse. Cette action est exercée contre
l’instituteur, le fonctionnaire ou les tiers étant le véritable responsable afin d'obtenir
remboursement des sommes versées
L’enseigneur public ne peut être poursuivi, retourner à l’Etat est une obligation. Entre le
service public et privé, les conditions sont les mêmes mais les conséquences diffèrent.
L’article 85 alinéa 2 prévoit ensuite : « Les fautes, imprudences ou négligences invoquées
contre eux, comme ayant causé le fait dommageable, devront être prouvées conformément
au droit commun par le demandeur à l'instance », il ne s’agit donc plus, en ce qui les
concerne, d’une pure responsabilité du fait d’autrui, mais d’une responsabilité du fait
d’autrui étayée par une responsabilité du fait personnel, lors même que le dommage a été
causé par un élève.
Ajoutant à cela que cet article prévoit le délai de prescription qui concerne la réparation du
dommage qui est de 3 ans suivant la commission de la faute dommageable, la victime ne
doit dépasser 3 ans afin de tenter une action en justice.
Dans l’esprit des rédacteurs du code, ces cas de responsabilité du fait d’autrui étaient
d’exception, et comme tel, limitatifs au terme des articles 85 et 85 bis. Ils reposaient
globalement sur une présomption de faute de celui qui doit répondre au dommage causé
par autrui : si ce dernier a commis un fait dommageable c’est selon le cas qu’il a été mal
éduqué, surveillé ou choisi. C’est ce qu’on a mentionné auparavant comme les rôles que doit
jouer ces personnes déclarées responsables. Le père et la mère qui exercent l’autorité
parentale sont responsables du dommage causé par leurs enfants mineurs habitant avec
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eux, les maitres et les commettants le sont du dommage causé par leurs domestiques et
préposés, les instituteurs et les artisans le sont du dommage causé pars leurs élèves et
apprentis. On, dit que ces personnes sont civilement responsables ; ce terme souligne le fait
que à l’opposé de la responsabilité pénale, laquelle, en principe, ne connait pas de
responsabilité du fait d’autrui.
Dans ce sens, il faut souligner que les cas particuliers de responsabilité du fait d’autrui ne
sont pas à un régime homogène :
- Dans un premier lieu la responsabilité des instituteurs est subordonnée à la preuve de la
faute commise par eux, c’est ainsi le cas des maitres et commettants qui font l’objet
d’une présomption irréfragable, qui ne laisse aucune faculté d’exonération.
- En revanche, dans un deuxième lieu, celle des parents repose sur une faute présumée,
de présomption simple, il doit en aller même de la responsabilité des artisans.
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Donc d'après cet article, on déduit que le propriétaire ou le gardien d'un animal sera
présumé responsable du dommage causé par son animal en cas où un accident est parvenu
et que l'animal s'est avéré la cause directe même si ce dernier n'était pas sous la garde ou la
surveillance de son propriétaire au moment de la survenance de l'accident.
Le propriétaire ou le gardien de l'animal ne peut s'exonérer de sa responsabilité présumée
que lorsqu'il réussit à prouver qu'il l'a surveillé correctement ou à démontrer que le
dommage a été générer par un cas fortuit ou une force majeure ou bien la faute vient de la
victime elle-même.
b. le fait de la ruine de bâtiments
L’article 89 du D.O.C. qui dispose (le propriétaire d'un édifice ou autre construction est
responsable du dommage causé par son écroulement ou par sa ruine partielle lorsque l'un
ou l'autre est arrivé par suite de vétusté, par défaut d'entretien ou par le vice de la
construction. Cette même règle s'applique au cas de chute ou ruine partielle de ce qui fait
partie d'un immeuble tel que les arbres les machines incorporées à l'édifice ou autres
accessoires réputés immeubles par destination. Cette responsabilité pèse sur le propriétaire
de la superficie lorsque la propriété de celle-ci est séparée de celle du sol. Lorsqu'un autre
chose que le propriétaire est tenu de pourvoir à entretien de l'édifice soit en vertu d'un
contrat, soit en vertu d'un usufruit ou autre droit réel, c'est cette personne qui est
responsable. Lorsqu’il y a litige sur la propriété la responsabilité incombe au possesseur
actuel de l'héritage).
Alors, d'après cet article pour que la responsabilité du propriétaire soit engagée, le
demandeur ou la victime doit prouver que le dommage a été causé par l'écroulement ou la
ruine du bâtiment qui était dû elle aussi soit à un défaut d'entretien qui va donc engager la
responsabilité du propriétaire, soit à un vice de construction, ce qui va l'exonérer de cette
responsabilité et va engager celle d'autre personne notamment l'architecte, l'entreprise
chargée de la construction, les fournisseurs des matériaux et ainsi de suite.
Restant toujours dans ce point, figurez-vous que le propriétaire peut être exonérer aussi
lorsque l'écroulement ou la ruine du bâtiment a été causé par un cas fortuit ou une force
majeure comme un séisme, un cyclone etc.
2/ le régime général
Le régime général de la responsabilité du fait des choses est prévu par l'article 88 du D.O.C.
qui dispose : (chacun doit répondre du dommage causé par les choses qu'il a sous sa garde
lorsqu'il est justifié que ces choses sont la cause directe s'il ne démontre que :
1_ qu'il a fait tout ce qui était nécessaire pour empêcher le dommage ;
2_ et que le dommage dépend soit d'un cas fortuit soit d'une force majeure soit de la faute
de celui qui en est victime).
Ici comme vous l'aurez constaté, l'article régie le dommage causé par toute sorte de chose,
un ballon, un bâton, un tableau suspendu par exemple au mur de la maison de quelqu'un.
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Sans oublier que l'article prévoit aussi les cas où le propriétaire de la chose peut s'exonérer
de sa responsabilité. Il s'agit là bien évidemment de deux situations qui sont devenues
familières pour vous :
- La première à savoir son incapacité d'empêcher la réalisation du dommage malgré
l'effort fourni.
- Quant à la deuxième, elle concerne le cas fortuit et la force majeure.
Avant de tirer ma révérence et conclure ma partie, il faut souligner que la responsabilité du
fait des choses nécessite l'existence de 3 éléments essentiels :
1/ la chose :
Comme on vient de le voir l'article 88 du D.O.C. s'intéresse à toute sorte de chose, et là il
faut signaler qu'il y a des choses qui sont régis par des lois spéciales comme les véhicules
terrestres à moteur qui sont notamment régis par le dahir du 3 octobre 1984 relatif à
indemnisation de victimes des accidents causés par les véhicules terrestres à moteur, les
produits défectueux ainsi que les choses abandonnées ou sans maître mais qui sont
néanmoins appropriables.
B/ le fait de la chose :
Qui signifie que la chose doit être la cause de la réalisation du dommage c'est-à-dire qu'il
faut prouver le lien de causalité entre le dommage est la chose en question pour s'exonérer
de cette responsabilité, le gardien doit démontrer que la survenance du dommage est dû à
une cause qui lui est étrangère.
Quant à la victime, celle-ci doit prouver que l'intervention de la chose a joué un rôle
primordial dans la réalisation du dommage.
C/ la garde de la chose :
Cette notion malheureusement n'était pas tirée au clair par l'article 88 du D.O.C. laissant à.la
doctrine et la jurisprudence le soin de combler cette lacune. De ce fait, ils l'ont défini ainsi :
la garde de la chose appartient à celui qui a l'usage de se servir d'elle, ainsi que de la diriger
et la contrôler.
Le gardien donc est celui qui exerce un pouvoir effectif sur la chose et la maîtrise.
Le gardien de la chose peut être son propriétaire comme il peut être une autre personne ; en
cas de vol le gardien sera le voleur. En cas de transfert aussi lorsque le propriétaire se
dessaisit volontairement de la chose par l'effet d'un contrat de bail ou de dépôt.
Enfin, il faut mentionner que dans le principe, la garde est alternative ce qui veut dire qu'elle
ne doit avoir qu'un seul gardien et indivisible qui signifie que le gardien doit avoir la garde de
la chose.
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CONCLUSION
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