conséquences.
Georges Billon, Orel Miallac et Gérard Fugnat.
17 février 2022
Résumé
La désindustrialisation est un sujet revenant sur le devant de la scène
politique. Notamment à cause de la crise sanitaire et de la situation pré-
caire dans laquelle elle a pu mettre le pays sur les plans économiques et
sanitaires. Nous nous sommes rendu compte que nous ne sommes plus as-
sez résilient et sommes trop dépendants de puissances étrangères, qui, si
elles décident de couper le robinet, nous prives de ressources énergétiques,
de matières premières, de produits transformés ou encore de médicaments.
Ce document succinct a été rédigé à la demande du responsable jeunesse
d’Action française, Bastien Brestat, par les camarades Georges Billon,
Orel Miallac et Gérard Fugnat. Nous espérons que ce travail de synthèse
vous satisfera et sera utile au mouvement. (Crédits de l’image : AFP)
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TABLE DES MATIÈRES
Table des matières
1 Les causes de la désindustrialisation. 3
1.1 La faute d’un changement de paradigme économique ? . . . . . . 3
1.2 La faute des autres ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 La faute à l’économie française ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.4 La faute à la gestion des entreprises ? . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.5 La faute de la République ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.6 Cause philosophique ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3 Conclusion 9
3.1 Par idéologie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.2 Par manque de Compétence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.3 Par promotion de la traîtrise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
7 Bibliographie. 16
7.1 Sources désindustrialisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
7.2 Sources affaire Alstom. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
7.3 Sources Fonderie en Bretagne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
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1 Les causes de la désindustrialisation.
Comment expliquer le recul, de 19% en 1975 à 10% en 2015, de la part en
valeur de l’industrie dans le PIB ? Une explication technique ? Il s’agit certes,
d’un phénomène mondial, la Chine ou l’Allemagne l’ayant aussi subie, mais la
France comme nous le verrons est particulièrement touchée.
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1.3 La faute à l’économie française ?
rorisme, des banques et des fleurons français comme Alstom ou Total ont eu
affaire à la justice américaine, qui leur a réclamé des milliards de dollars « alors
même qu’aucune de (leurs pratiques incriminées) n’avait de lien direct avec le
territoire des Etats-Unis ».
Mais malgré tous leurs défauts, l’Union Européenne et les États-Unis ne sont
pas comme nous allons les voir, les seuls responsables. Quid de la législation
française ?
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1.5 La faute de la République ?
(ex-GDF Suez), reculent de 19% chez Renault et refluent de 10% à Orange (ex-
France Télécom). Nous pouvons aussi ajouter Latécoère, champion français de
l’aéronautique est désormais possédé majoritairement par un fond américain.
Autre exemple, Alstom en 2015 est cédé au groupe américain General Electric
pour 35 millions d’euros par son PDG Patrick Kron, qui en touche 10 millions.
Une bien coquette somme pour arroser son départ à la retraite, suffisamment
pour qu’il y en ait pour les actionnaires, qui touchent en moyenne plus de 40000€
chacun d’actions gratuites. Parmi ses actionnaires, l’un d’entre eux retient notre
attention tout particulièrement, c’est Jérôme Pécresse, le marie de Valérie Pé-
cresse, qui elle, croyons-la investira dans le public. . . pour mieux le revendre
ensuite ?
Car si cela arrive, ce n’est pas que de la faute des entreprises : la République
est complice. Cela ne fera que plus de parts du gâteau des actions pour tout ce
petit monde !
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1.6 Cause philosophique ?
1.6 Cause philosophique ?
Dans les années 1990s, alors que les prémisses de l’automatisation toujours
croissante se font sentir, Jeremy Rifkin, publie la fin du travail, dans lequel il
pense qu’il faut revoir (encore une fois) le contrat social. Une économie non
marchande qui intégrerait un capital social en tissant un lien communautaire
serait la solution face à la baisse drastique d’emploi, qui de 40 heures pourraient
passer à 30 voire à 20 heures. Il est l’espoir de la démocratie dans le monde, en
témoigne les ONG et pour cela, il doit être le fruit d’un changement effectué
conjointement par tous les pays.
Cette vision a justifié l’abandon de notre industrie pendant plus de 15 ans car
c’était « suivre le sens de l’histoire ». Nous noterons que cette idée est reve-
nue pas plus tard qu’en 2017 où Benoit Hamon, défendant le revenu universel,
reprenait les thèses de Rifkin, alors que le travail est toujours là, même si l’indus-
trie telle qu’on la concevait est de moins en moins présente. Alors, avons-nous
réellement changer de paradigme économique ?
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2 Les conséquences de la désindustrialisation.
2.1 Quelques chiffres clefs.
— De 1970 à 2019 : - 2.5 millions d’emplois (de 5.7 millions à 3.2 millions
d’emplois).
— Poids de l’industrie dans les emplois : de 30% à 11% de nos jours.
— L’industrie représente 80% des investissements en RD (recherches et dé-
veloppements) : Perte d’investissements en RD.
— 1 emploi dans l’industrie génère 3 à 4 emplois ailleurs dans l’économie
— Part de l’industrie dans le PIB en France : 22.3% en 1970, 13% en 2019.
— CAC40 : - 150 000 emplois en France entre 2008 et 2018.
— CAC40 : 40% d’investisseurs étrangers en 2020, contre + de 50% en
moyenne sur les autres marchés européens. Cette part était de 49% en
2019.
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2.2 Les conséquences de la désindustrialisation.
cient toujours, d’aides étatiques à l’image d’Engie, Renault ou Orange. Notons
également qu’environ 40% des actions du CAC40 sont détenues par des investis-
seurs étrangers. Nous sommes néanmoins en-dessous de la moyenne européenne,
en effet la plupart des marchés d’actions européens sont détenus à plus de 50%
par des investisseurs étrangers.
A cela il faut ajouter un manque de stratégie et de vision sur le long-terme de la
part de nos institutions. Ces dernières, en planifiant cette désindustrialisation
dès 1975, nous rendent dépendant de puissances étrangères pour certains sec-
teurs industriels comme l’automobile par exemple. En 2000, 10% des voitures
vendues en France étaient produites à l’étranger, de nos jours, elles représentent
50% des voitures vendues. Nous perdons du savoir-faire dans plusieurs domaines
comme le secteur automobile, pharmaceutique, aérospatial ou encore nucléaire.
Des secteurs vitaux pour un état stratège devant affronter les crises actuelles et
à venir.
L’un des volets souvent oublié de la désindustrialisation est le rachat de fleurons
technologiques par des puissances étrangères. Souvenons-nous du triste antécé-
dent de Latécoère qui passa sous le giron américain. Ce rachat par d’autres
puissances nous fait également perdre des brevets précieux dans la course aux
hautes technologies. Par exemple, l’extraterritorialité du droit américain, no-
tamment via les normes ITAR (pour l’armement), entraîne un rapatriement des
brevets industriels produits étrangères sous la coupe américaine, quand ces der-
nières font l’acquisition de ces entreprises. Garder nos fleurons industriels est
également une question de stratégie géopolitique.
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3 Conclusion
Maurras, dans son œuvre phare de politique étrangère : Kiel et Tanger, qua-
lifiait la république de régime amnésique. Ce n’est pas la gestion de la pandémie
qui viendra contredire la thèse maurrassienne. Incapacité à fournir des masques,
des oxygénateurs ou des vaccins au plus fort de la crise, voilà les marques d’une
désindustrialisation criminelle de la France.
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3.3 Par promotion de la traîtrise
refuse de taper sur les doigts des personnes qui ont choisi le parti de l’argent au
dépend de celui de la nation. La situation que connaissent les Français et son
industrie ne s’inversera pas en un claquement de doigt, mais poser les bons diag-
nostics sur les bons maux permet d’enrayer la dynamique que nous connaissons
et donner la possibilité aux générations futures de connaître un meilleur avenir.
Demain les blés seront plus beaux.
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4 Annexe n°1 : Les turbines Arabelle et leur
rachat par EDF.
Nous avons vendu (de façon honteuse, sous la pression politique et écono-
mique des É-U d’A, avec technique mafieuse) à prix d’or (USD 13,7 milliards)
la section boiteuse mais stratégique des turbines d’Alstom dans un marché en
déclin structurel (les turbines pour centrales à gaz et nucléaires).
Ce qui a représenté la plus grosse acquisition de l’histoire de GE, qui l’a très vite
regretté car on ne construit plus assez de centrales électriques dans le monde
surtout avec les années Covid, avec pour résultat une dépréciation à hauteur
de USD 23 milliards de GE. Ensuite, EDF vient de racheter l’une des rares
sous-divisions intéressantes (les turbines nucléaires uniquement) pour EUR 273
millions soit bien moins que le prix initial (mais il est vrai que nous n’avons
pas tout récupéré, notamment les turbines simples à gaz), ce qui permet aussi à
ÉDF d’être de plus en plus un expert en nucléaire : pas seulement un producteur
d’électricité mais aussi un fabricant de certains morceaux de ses futures centrales
nucléaires EPR. Ce qui tombe bien car Areva traverse une mauvaise période et
ÉDF n’est pas vraiment aidé par le gouvernement (affaire de l’ARENH).
Le tout permettant à Alstom d’être en suffisamment bonne santé financière
juste avant le Covid, pour finalement racheter un concurrent important dans le
monde du ferroviaire, Bombardier Transport (entreprise ferroviaire canadienne),
se hissant donc au premier ou deuxième rang mondial de son métier (selon si
l’on compte en volume ou revenu).
Tout cela ressemble à un coup de maître mais uniquement car le Destin était
avec nous : sans le Covid, sans les pertes de Bombardier dans l’aviation qui ont
d’ailleurs motivé Airbus à acquérir le programme C Séries (aujourd’hui l’A220,
un autre véritable coup de maître, lui aussi lié à l’orgueil des Américains), sans
l’élection de Biden qui n’a pas lancé la construction de nouvelles centrales à gaz
(ça ce n’est pas trop sourcé), on n’aurait pas eu cet incroyable revirement de
situation !
Politiquement, cependant c’est scandaleux qu’on se fasse mener à la baguette
par un allié. On l’a encore vu avec les sous-marins australiens et avec les nou-
veaux avions de chasse suisses. Il faut ajouter à cela l’hypocrisie de Macron et
de ses collaborateurs.
En effet, sous Hollande, il y a eu deux ministres de l’économie. Il y eu le «
ministre de l’économie et de l’industrie », Emmanuel Macron, qui représentait
l’aile libérale économique qui succéda en fin de mandat au vieux et dangereux
concurrent à la présidentielle « ministre de l’économie et du redressement pro-
ductif », Arnaud Montebourg, qui représentait l’aile protectionniste presque
poujadiste. Autant Montebourg s’est battu pour empêcher la vente de cet outil
de production stratégique, autant Macron fanfaronna et autorisât la vente du
secteur énergie d’Alstom à General Electric car il avait négocié avec le patron
de GE pour avoir « pleins de niveaux emplois », nouveaux emplois qui ne sont
jamais arrivés.
Nous avons appris grâce au Canard Enchaîné que le prix d’achat reviendra
en fait à 1.05 milliards d’€ pour EDF (1.2 milliards de $) contre les 240 millions
d’€ annoncés. Rappelons que la part des turbines Arabelle représentaient 585
11
millions d’€ dans le prix total payé par General Electric en 2015. Nous avons
donc une perte de près de 500 millions d’€.
A cela il faut ajouter également que l’entreprise récupérée par EDF sera ré-
duite d’environ ¼ car General Electric exige que la production des turbines soit
maintenue sur le sol nord-américain. N’oublions pas également, que grâce à l’ex-
traterritorialité du droit américain, GE a pu récupérer bon nombre de brevets
industriels et les conservera après ce rachat.
Une victoire à la Pyrrhus en somme.
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5 Annexe n°2 : Saint Jeoire
Cette partie a été rédgiée par le camarade Clément Lesur, merci à lui.
Bien que les résultats de l’usine soient plus que bons, Avient Corporation dé-
cide, le 23 décembre 2021, de licencier tous les salariés pour délocaliser l’usine en
Pologne. La raison ? Le groupe américain veut faire une économie “d’échelle”.
Souhaitant pousser sa rentabilité au maximum, les industriels américains dé-
cident de délocaliser l’usine pour pouvoir produire à moindre coût.
Cette fermeture de cette usine qui faisait vivre la vallée est une véritable
catastrophe économique. Selon le maire Antoine Valentin :"Ce sont 40 emplois
directs supprimés et 40 emplois induits, de fournisseurs, de sous-traitants, qui
vont eux aussi disparaître. C’est l’équivalent de 15% des emplois du bassin de
notre village. C’est une catastrophe économique.” Dans le même temps, cette
fermeture provoque un désastre écologique : ”Se posera aussi la question du site
qui risque de devenir une friche industrielle. On se pose la question de la dépol-
lution du site et de son avenir." Le maire de la commune s’est déplacé jusqu’au
siège du groupe pour obtenir plus de réponses, comprendre pourquoi Avient
Corporation a décidé de fermer l’usine : « On m’explique que cette fermeture
procède d’une rationalisation des productions et qu’elle est légale, sans doute,
mais elle est immorale ».
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6 Annexe 3 : Nos principales pertes industrielles.
— Les Ciments Français, vendus à l’italien Italcementi Group en 1992.
— Total dont 70,3% des parts est détenu par des actionnaires institutionnels
étrangers. C’est à l’initiative du gouvernement Balladur qu’une partie im-
portante des parts de l’entreprise fût vendue à des investisseurs privés.
— En 2015, le pôle énergie d’Alstom est racheté par GE dans des conditions
obscures (corruption, ententes illégales, désengagement de l’Etat, pres-
sion de la justice américaine). Cette vente nous rends alors dépendant
des Américains pour l’entretien de notre parc nucléaire. Alstom est aussi
leader mondial de l’hydraulique. La commission européenne a refusé les
aides qui auraient aidé Alstom et porte ainsi une lourde responsabilité.
L’Etat de son côté a renoncé à son droit de racheter 20% des parts alors
détenues par Bouygues. Quant au pôle ferroviaire, il fusionne avec Sie-
mens en 2017. L’Entreprise allemande prend ainsi possession des brevets
d’Alstom.
— Toujours en 2015, Nokia fait main basse sur Alcatel-Lucent, un des leader
mondiaux des télécoms et des réseaux présent dans 130 pays. Le groupe
comprenait aussi les laboratoires Bell.
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— En 2016 Technip, groupe d’ingénierie de l’énergie (pétrole, gaz, éolien),
fusionne avec l’Américain FMC Technologies. Ce dernier prend le contrôle
du groupe (8/12 membres au comité executif). Technip avait de très bon
résultats financiers et était deux fois plus important que FMC.
— En 2016, Servai, filiale d’Air France employant plus de 100 000 salariés,
passe sous contrôle chinois, avec l’aval du gouvernement et de la com-
mission européenne. Le groupe toulousain Newrest s’était pourtant porté
candidat à l’acquisition.
— Essilo fusionne avec l’Italien Luxottica en 2018. Bien que l’entreprise siège
à Paris, son actionnaire de référence est l’Italien Leonardo del Vecchio.
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7 Bibliographie.
7.1 Sources désindustrialisation.
Désindustrialisation de la France - Fiche Wikipédia
Financement des PME : Pourquoi est-il plus dur d’accéder aux crédits en
temps de crise ? - Les Echos
16
7.2 Sources affaire Alstom.
Septième Plan 1976 - 1980 - Gouvernement
Loi pacte, les mesures phares de la loi promulguée par E-Macron - Journal
du net
CNAM
GE’s 23 billions writedown stems from a bad bet on fossil fuels - Bloomberg
17
7.3 Sources Fonderie en Bretagne.
Fonderie de Bretagne : Le processus de vente se poursuit selon Renault,
accusé de manque de transparence - La Tribune
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