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Désindustrialisation de la France, ses causes, ses

conséquences.
Georges Billon, Orel Miallac et Gérard Fugnat.
17 février 2022

Résumé
La désindustrialisation est un sujet revenant sur le devant de la scène
politique. Notamment à cause de la crise sanitaire et de la situation pré-
caire dans laquelle elle a pu mettre le pays sur les plans économiques et
sanitaires. Nous nous sommes rendu compte que nous ne sommes plus as-
sez résilient et sommes trop dépendants de puissances étrangères, qui, si
elles décident de couper le robinet, nous prives de ressources énergétiques,
de matières premières, de produits transformés ou encore de médicaments.
Ce document succinct a été rédigé à la demande du responsable jeunesse
d’Action française, Bastien Brestat, par les camarades Georges Billon,
Orel Miallac et Gérard Fugnat. Nous espérons que ce travail de synthèse
vous satisfera et sera utile au mouvement. (Crédits de l’image : AFP)

1
TABLE DES MATIÈRES
Table des matières
1 Les causes de la désindustrialisation. 3
1.1 La faute d’un changement de paradigme économique ? . . . . . . 3
1.2 La faute des autres ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 La faute à l’économie française ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.4 La faute à la gestion des entreprises ? . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.5 La faute de la République ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.6 Cause philosophique ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

2 Les conséquences de la désindustrialisation. 7


2.1 Quelques chiffres clefs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2 Les conséquences de la désindustrialisation. . . . . . . . . . . . . 7

3 Conclusion 9
3.1 Par idéologie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.2 Par manque de Compétence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.3 Par promotion de la traîtrise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

4 Annexe n°1 : Les turbines Arabelle et leur rachat par EDF. 11

5 Annexe n°2 : Saint Jeoire 13


5.1 Saint Jeoire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

6 Annexe 3 : Nos principales pertes industrielles. 14

7 Bibliographie. 16
7.1 Sources désindustrialisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
7.2 Sources affaire Alstom. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
7.3 Sources Fonderie en Bretagne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

2
1 Les causes de la désindustrialisation.
Comment expliquer le recul, de 19% en 1975 à 10% en 2015, de la part en
valeur de l’industrie dans le PIB ? Une explication technique ? Il s’agit certes,
d’un phénomène mondial, la Chine ou l’Allemagne l’ayant aussi subie, mais la
France comme nous le verrons est particulièrement touchée.

1.1 La faute d’un changement de paradigme économique ?


Le changement dans la structure de la production, qui résulte presque ex-
clusivement du progrès technique, contribue au recul de la part manufacturière
dans le PIB à hauteur de 47% (dont 26% dus à la hausse des dépenses en ser-
vices de l’industrie manufacturière).
Le changement de la structure de consommation des ménages qui résulte du
progrès technique et des préférences des consommateurs contribue à hauteur de
39% au recul de la part manufacturière dans le PIB, à quoi s’ajoute une contri-
bution de 13% de la structure de l’investissement hors construction. L’évolution
du solde extérieur ne contribue qu’à 13% du recul (dont 9% lié à un effet spé-
cialisation et 3% seulement à un effet épargne nette).
Autrement dit, cette évolution s’explique surtout par le progrès technique et
les préférences des consommateurs. Le commerce extérieur n’a joué qu’un rôle
secondaire.
Les causes sont à chercher ailleurs, intéressons-nous aux organes juridiques de
l’Union Européenne et des États-Unis.

1.2 La faute des autres ?


L’Union Européenne, en encourageant l’adoption de l’Euro et aux politiques
monétaires menée, des politiques restrictives, empêchant la préférence commu-
nautaire et nationale. Une politique industrielle, s’échelonne sur 7 à 10 ans (ce
dont la valse au sommet de l’état est bien incapable en République). Notam-
ment, elle se place dans un cadre juridique promouvant l’économie de marché et
de renforcement des institutions communautaires. Cela est facilité par le réseau
étendu des organes avec des règles assez similaires. Notamment les accords anti-
concurrentiels sont interdits, quitte à ce que la Commission prenne des sanctions
individuelles suivant les droits nationaux des États membres. Son autre aspect
à venir est de se tourner davantage vers une sorte de protectionnisme européen,
au vu des évitions probables ou réels du marché, en gardant toujours en tête
un programme de libéralisation visant à réformer les monopoles historiques qui
existent dans les infrastructures.
Nous pouvons notamment illustrer cela avec la loi NOME qui oblige EDF, notre
fournisseur d’électricité historique, à céder une part de sa production nucléaire à
ses concurrents. Ce montant pourrait s’élever jusqu’à un quart de sa production
nucléaire (environ 100 Twh/an) ! Si une part des problèmes viennent du vieux
continent, ne négligeons pas ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique.
Par l’extraterritorialité du droit américain, les américains disposent de tout un
appareil leur « permettant (. . .) d’enquêter, de poursuivre et de condamner (...)
les pratiques commerciales d’entreprises et d’individus du monde entier » selon
un rapport parlementaire remis à Edouard Philippe, alors Premier Ministre.
Sous couvert de lutter contre la corruption, le blanchiment d’argent ou le ter-

3
1.3 La faute à l’économie française ?
rorisme, des banques et des fleurons français comme Alstom ou Total ont eu
affaire à la justice américaine, qui leur a réclamé des milliards de dollars « alors
même qu’aucune de (leurs pratiques incriminées) n’avait de lien direct avec le
territoire des Etats-Unis ».
Mais malgré tous leurs défauts, l’Union Européenne et les États-Unis ne sont
pas comme nous allons les voir, les seuls responsables. Quid de la législation
française ?

1.3 La faute à l’économie française ?


L’ouvrier ou l’ouvrière française sont trop chers : il est vrai que sous l’effet
notamment des 35 heures, le coût horaire de la main d’œuvre a augmenté. Ce-
pendant, la main d’œuvre française est à 39,1€/h contre 39,8€/h en Allemagne
au 2ème trimestre de 2018. En revanche, elle revient de plus loin, elle était à
25,6€/h en 2001 là où elle était à 28,4€ en Allemagne.
Les impôts de production : ils sont plus élevés chez nous que chez nos voisins :
ils représentent en France 2% du PIB, contre 0.5% en Allemagne, ou 1% en
Espagne.
Les banques font part d’une frilosité à soutenir les PME en période de dévelop-
pement et de crise.
Soit, les banques posent des problèmes, mais n’oublions que le poids des mul-
tinationales est plus grand que chez nos voisins : Dans les années 2000 pour
l’automobile, 10% des voitures vendues en France étaient produites à l’étranger,
en 2016, c’était 50%. En Allemagne, on est passé dans le même temps de 15 à
25%. Au cours de ces dix dernières années seulement (2008-2018), les groupes du
CAC 40 ont réduit de 150 000 personnes le nombre de leurs salariés en France.
Car là se trouve l’un des points fondamentaux de notre désindustrialisation :
c’est une mise à mort programmée.

1.4 La faute à la gestion des entreprises ?


Les entreprises commettant des erreurs de gestion, mue par un manque de
vision à long terme, qui sous-investisse dans l’outil productif et d’innovation et
rongé par l’universalisme de leurs dirigeants. Ainsi BorgWarner, groupe améri-
cain, qui après avoir fait miroiter plusieurs centaines d’emplois en Corrèze en
rachetant une entreprise locale française, n’hésitant pas à croître après les dé-
boires de la Crise de 2008, s’est retrouvé dans la tourmente à la suite de l’affaire
d’un de ses principaux clients, Volkswagen, qui avait été épinglé pour avoir tru-
qué l’homologation de ses véhicules. La conséquence étant la perte de centaines
d’emplois et d’une délocalisation en Hongrie.
En dix ans, les effectifs de Renault fondent de 19% en France mais doublent
dans les pays émergents, en 2018, Saint-Gobain, la célèbre manufacture créée
par Colbert, allouait trois fois plus d’investissement industriel aux pays émer-
gents qu’à son pays d’origine, entre 2007 et 2018, les immatriculations en France
de voitures Renault et PSA (Peugeot-Citroën) augmentaient de 4%, mais leur
production en France baissait de 33%. Les quelques sociétés du CAC 40 aux
effectifs français en hausse depuis dix ans se recrutent souvent parmi les socié-
tés familiales comme Dassault Systèmes (+ 65%), Hermès (+ 77%) ou Sodexho
(+ 36%). A contrario, la présence de l’Etat au capital de ces grands groupes ne
garantit en rien la stabilité des effectifs français. Ils s’effondrent de 26% à Engie

4
1.5 La faute de la République ?
(ex-GDF Suez), reculent de 19% chez Renault et refluent de 10% à Orange (ex-
France Télécom). Nous pouvons aussi ajouter Latécoère, champion français de
l’aéronautique est désormais possédé majoritairement par un fond américain.
Autre exemple, Alstom en 2015 est cédé au groupe américain General Electric
pour 35 millions d’euros par son PDG Patrick Kron, qui en touche 10 millions.
Une bien coquette somme pour arroser son départ à la retraite, suffisamment
pour qu’il y en ait pour les actionnaires, qui touchent en moyenne plus de 40000€
chacun d’actions gratuites. Parmi ses actionnaires, l’un d’entre eux retient notre
attention tout particulièrement, c’est Jérôme Pécresse, le marie de Valérie Pé-
cresse, qui elle, croyons-la investira dans le public. . . pour mieux le revendre
ensuite ?
Car si cela arrive, ce n’est pas que de la faute des entreprises : la République
est complice. Cela ne fera que plus de parts du gâteau des actions pour tout ce
petit monde !

1.5 La faute de la République ?


C’est un phénomène que l’on peut faire remonter au Septième Plan de 1976-
1980 qui marque le début du désengagement de l’état stratège, époque où la
construction européenne et où l’atlantisme ont commencé à prendre toute leur
place.
Ce ne sont en effet pas nos lois qui manquent pour protéger nos fleurons. La
Loi Villepin de 2005 qui visait à instaurer une « autorisation préalable du mi-
nistre chargé de l’économie » pour les « investissements étrangers » dans des
domaines stratégiques comme la sécurité privée, l’antiterrorisme, les écoutes té-
léphoniques, les armes, l’information ou encore les technologies. En 2014, c’est
la Loi Montebourg, qui vient compléter ces « autorisations préalables » aux
domaines de l’énergie, la santé publique, les transports, les télécommunications,
au grand dam de Pierre Gattaz le patron du Medef. En 2019, c’est la Loi Pacte
qui vient compléter ce dispositif, afin de favoriser l’agrandissement de nos TPE
et de nos PME afin qu’elles puissent innover et exporter d’avantage, au prix
de la privatisation de certaines de nos entreprises publiques comme la française
des jeux ou l’aéroport de Paris. Et pourtant derrière ces discours de souverai-
neté, de vanter le « Made in France », ne colle pas avec ce qui se trame dans
les coulisses. Alexis Kohler, proche d’Emmanuel Macron. Tour à tour directeur
de cabinet du ministre de l’Économie de 2014 à 2016 et désormais secrétaire
général de l’Élysée. Il s’est vu traiter les dossiers concernant le traitement des
dossiers industriels les plus sensibles, comme la vente d’Alstom Power à General
Electric et celle d’Alcatel à Nokia, l’OPA hostile de Veolia sur Suez et des essais
ratés de privatiser ADP et lancer une scission des activités d’EDF.
Plus généralement, c’est tout un monde mu par le capitalisme de connivence
pour les uns, néolibéralisme pour les autres d’une génération sauterelle héritée
de la tradition mentale des boomers : après-moi le déluge ! Ce qui compte de
toute façon c’est de s’ouvrir sur le monde, car c’est ça le mouvement général, ne
pas le suivre, c’est du suicide. Il n’y a pas de Nation, il n’y a que leurs intérêts
personnels. C’est leur vision des choses.

5
1.6 Cause philosophique ?
1.6 Cause philosophique ?
Dans les années 1990s, alors que les prémisses de l’automatisation toujours
croissante se font sentir, Jeremy Rifkin, publie la fin du travail, dans lequel il
pense qu’il faut revoir (encore une fois) le contrat social. Une économie non
marchande qui intégrerait un capital social en tissant un lien communautaire
serait la solution face à la baisse drastique d’emploi, qui de 40 heures pourraient
passer à 30 voire à 20 heures. Il est l’espoir de la démocratie dans le monde, en
témoigne les ONG et pour cela, il doit être le fruit d’un changement effectué
conjointement par tous les pays.
Cette vision a justifié l’abandon de notre industrie pendant plus de 15 ans car
c’était « suivre le sens de l’histoire ». Nous noterons que cette idée est reve-
nue pas plus tard qu’en 2017 où Benoit Hamon, défendant le revenu universel,
reprenait les thèses de Rifkin, alors que le travail est toujours là, même si l’indus-
trie telle qu’on la concevait est de moins en moins présente. Alors, avons-nous
réellement changer de paradigme économique ?

6
2 Les conséquences de la désindustrialisation.
2.1 Quelques chiffres clefs.
— De 1970 à 2019 : - 2.5 millions d’emplois (de 5.7 millions à 3.2 millions
d’emplois).
— Poids de l’industrie dans les emplois : de 30% à 11% de nos jours.
— L’industrie représente 80% des investissements en RD (recherches et dé-
veloppements) : Perte d’investissements en RD.
— 1 emploi dans l’industrie génère 3 à 4 emplois ailleurs dans l’économie
— Part de l’industrie dans le PIB en France : 22.3% en 1970, 13% en 2019.
— CAC40 : - 150 000 emplois en France entre 2008 et 2018.
— CAC40 : 40% d’investisseurs étrangers en 2020, contre + de 50% en
moyenne sur les autres marchés européens. Cette part était de 49% en
2019.

2.2 Les conséquences de la désindustrialisation.


La désindustrialisation est un phénomène puisant ses sources dans les an-
nées 70, s’intensifiant dans les années 80-90 et continuant encore de nos jours.
La France est aujourd’hui l’un des pays les plus désindustrialisé de l’OCDE. A
tel point que ce manque d’industrie est en train de nous faire sortir du top 10
des premières puissances économiques mondiales.
En l’espace de 50 ans, la désindustrialisation a provoqué la perte de près de 2.5
millions d’emplois. Le poids du secteur industriel dans les emplois français est
passé de 30% à 11% dans ce même laps de temps. La part de l’industrie dans
le PIB est également passé de 22.3% à 13%. Mais au-delà de ces chiffres il y a
également des conséquences humaines.
Il faut savoir qu’un emploi dans l’industrie génère 3 à 4 emplois ailleurs dans
l’économie. La transformation des emplois a également engrangé un changement
de mode de vie pour les travailleurs. En effet, les emplois perdus dans l’indus-
trie se sont déportés vers les emplois de services. Et le salaire individuel est, à
qualification égale, plus élevé dans le secteur manufacturier que dans les services
non marchands, qui eux représentent 30% de l’emplois de nos jours.
De plus, la désindustrialisation a entraîné des conséquences néfastes sur les per-
formances de l’économie française : diminution des gains de productivité, chute
de la recherche et développement. En effet, l’industrie représente 80% des in-
vestissements en RD. Il y a également eu une forte baisse de la dynamique
innovationnelle, une paupérisation de certains bassins d’emplois du nord et de
l’est de la France, un ralentissement économique et un déficit commercial dé-
sastreux.
Rappelons également que le CAC40 n’est pas du côté de la France, alors que les
entreprises augmentaient de 52% leurs effectifs dans les pays émergents. Elles
supprimaient, en l’espace de 10 ans, près de 150 000 emplois sur le territoire
nationale. La délocalisation ayant pour but principal, l’augmentation du chiffre
d’affaires. Par exemple, en 2006, les frais de personnel de PSA représentaient
15,7% des ventes. En 2018, ce ratio recule à 13,7%. Selon le cabinet Trendeo
depuis janvier 2009, seules les entreprises de taille intermédiaire (ETI) créent
de l’emploi industriel en France, les grands groupes (plus de 5 000 salariés) en
détruisent. Pourtant, les grands groupes industriels ont pu bénéficier, et bénéfi-

7
2.2 Les conséquences de la désindustrialisation.
cient toujours, d’aides étatiques à l’image d’Engie, Renault ou Orange. Notons
également qu’environ 40% des actions du CAC40 sont détenues par des investis-
seurs étrangers. Nous sommes néanmoins en-dessous de la moyenne européenne,
en effet la plupart des marchés d’actions européens sont détenus à plus de 50%
par des investisseurs étrangers.
A cela il faut ajouter un manque de stratégie et de vision sur le long-terme de la
part de nos institutions. Ces dernières, en planifiant cette désindustrialisation
dès 1975, nous rendent dépendant de puissances étrangères pour certains sec-
teurs industriels comme l’automobile par exemple. En 2000, 10% des voitures
vendues en France étaient produites à l’étranger, de nos jours, elles représentent
50% des voitures vendues. Nous perdons du savoir-faire dans plusieurs domaines
comme le secteur automobile, pharmaceutique, aérospatial ou encore nucléaire.
Des secteurs vitaux pour un état stratège devant affronter les crises actuelles et
à venir.
L’un des volets souvent oublié de la désindustrialisation est le rachat de fleurons
technologiques par des puissances étrangères. Souvenons-nous du triste antécé-
dent de Latécoère qui passa sous le giron américain. Ce rachat par d’autres
puissances nous fait également perdre des brevets précieux dans la course aux
hautes technologies. Par exemple, l’extraterritorialité du droit américain, no-
tamment via les normes ITAR (pour l’armement), entraîne un rapatriement des
brevets industriels produits étrangères sous la coupe américaine, quand ces der-
nières font l’acquisition de ces entreprises. Garder nos fleurons industriels est
également une question de stratégie géopolitique.

8
3 Conclusion
Maurras, dans son œuvre phare de politique étrangère : Kiel et Tanger, qua-
lifiait la république de régime amnésique. Ce n’est pas la gestion de la pandémie
qui viendra contredire la thèse maurrassienne. Incapacité à fournir des masques,
des oxygénateurs ou des vaccins au plus fort de la crise, voilà les marques d’une
désindustrialisation criminelle de la France.

3.1 Par idéologie.


« Lorsqu’on laisse la fenêtre ouverte les mouches rentre ». Aujourd’hui l’un
des tords infâme de la république est de penser qu’on peut laisser la fenêtre
ouverte et, par la force de l’esprit, les mouches ne rentreront pas dans la pièce.
Évidemment elles sont rentrées : Union européenne, extraterritorialité du droit
américain, nationaux apatride, voilà ce qui est entré dans notre nation et qui
aurait pu être évité avec un protectionnisme de la part de l’État... La république
avait raison, l’Europe du commerce a fait taire le grondement des canons, mais
par sa centralisation, elle n’a pas su entendre les morts des régions dû à la guerre
économique qu’elle a laissé entrer dans son territoire avec les traités européens
et mondiaux.

3.2 Par manque de Compétence


« Gouverner, c’est prévoir » Malgré les nombreux diplômes que nos élites
possèdent, c’est une véritable question qui se pose : la république est-elle vrai-
ment compétente ? Quels sont les l’intérêts pour un pays de laisser un secteur
clé, être géré par d’autres nations ? La loi NOME, les délocalisations comme
celles du groupe LVMH sont non seulement une défaite pour l’industrie fran-
çaise (pertes de profits. . .), elles marquent aussi une perte sèche d’emplois pour
les Français. . . Sans preuves concrètes nous ne pouvons pas affirmer avec que
toutes les personnes appartenant à notre élite ont une volonté de trahir. La cause
la plus probable semble être donc l’incompétence globale. Cela n’allège en rien
la gravité de la distinction : Quand l’État Français se montre muet, incompétent
et couard face à l’impérialisme judiciaire des États-Unis et que cela coûta à des
Français des années de prison, la frontière entre compétence et traîtrise devient
floue, mais létale pour le peuple.

3.3 Par promotion de la traîtrise


« La république, c’est le règne de l’étranger ». L’élite est choyée, pour de-
venir la classe sociale, la plus compétente de la nation (chose en partie ratée si
on en croit le paragraphe précédent). Mais ce qui est d’autant plus embêtant
lorsqu’on a à cœur le bien commun de la nation, c’est de voir qu’une partie
de l’élite a pris le parti de l’argent, et n’est d’aucune manière châtiée. Bernard
Arnault assassin de l’industrie textile du nord de la France, ou Jérôme Pécresse
proxénète de l’entreprise Alstom ne se sont pas vus jeté sur eux l’opprobre d’un
État paternaliste voulant protéger ses enfants du fléau qu’est le chômage.
L’industrie, secteur clé de notre nation, a subit et le peu qui reste aujourd’hui
continue de subir les affres d’une république qui : manque de visions sur le long
terme, ne se montre pas à la hauteur lors de situations à enjeux cruciaux, et

9
3.3 Par promotion de la traîtrise
refuse de taper sur les doigts des personnes qui ont choisi le parti de l’argent au
dépend de celui de la nation. La situation que connaissent les Français et son
industrie ne s’inversera pas en un claquement de doigt, mais poser les bons diag-
nostics sur les bons maux permet d’enrayer la dynamique que nous connaissons
et donner la possibilité aux générations futures de connaître un meilleur avenir.
Demain les blés seront plus beaux.

10
4 Annexe n°1 : Les turbines Arabelle et leur
rachat par EDF.
Nous avons vendu (de façon honteuse, sous la pression politique et écono-
mique des É-U d’A, avec technique mafieuse) à prix d’or (USD 13,7 milliards)
la section boiteuse mais stratégique des turbines d’Alstom dans un marché en
déclin structurel (les turbines pour centrales à gaz et nucléaires).
Ce qui a représenté la plus grosse acquisition de l’histoire de GE, qui l’a très vite
regretté car on ne construit plus assez de centrales électriques dans le monde
surtout avec les années Covid, avec pour résultat une dépréciation à hauteur
de USD 23 milliards de GE. Ensuite, EDF vient de racheter l’une des rares
sous-divisions intéressantes (les turbines nucléaires uniquement) pour EUR 273
millions soit bien moins que le prix initial (mais il est vrai que nous n’avons
pas tout récupéré, notamment les turbines simples à gaz), ce qui permet aussi à
ÉDF d’être de plus en plus un expert en nucléaire : pas seulement un producteur
d’électricité mais aussi un fabricant de certains morceaux de ses futures centrales
nucléaires EPR. Ce qui tombe bien car Areva traverse une mauvaise période et
ÉDF n’est pas vraiment aidé par le gouvernement (affaire de l’ARENH).
Le tout permettant à Alstom d’être en suffisamment bonne santé financière
juste avant le Covid, pour finalement racheter un concurrent important dans le
monde du ferroviaire, Bombardier Transport (entreprise ferroviaire canadienne),
se hissant donc au premier ou deuxième rang mondial de son métier (selon si
l’on compte en volume ou revenu).

Tout cela ressemble à un coup de maître mais uniquement car le Destin était
avec nous : sans le Covid, sans les pertes de Bombardier dans l’aviation qui ont
d’ailleurs motivé Airbus à acquérir le programme C Séries (aujourd’hui l’A220,
un autre véritable coup de maître, lui aussi lié à l’orgueil des Américains), sans
l’élection de Biden qui n’a pas lancé la construction de nouvelles centrales à gaz
(ça ce n’est pas trop sourcé), on n’aurait pas eu cet incroyable revirement de
situation !
Politiquement, cependant c’est scandaleux qu’on se fasse mener à la baguette
par un allié. On l’a encore vu avec les sous-marins australiens et avec les nou-
veaux avions de chasse suisses. Il faut ajouter à cela l’hypocrisie de Macron et
de ses collaborateurs.
En effet, sous Hollande, il y a eu deux ministres de l’économie. Il y eu le «
ministre de l’économie et de l’industrie », Emmanuel Macron, qui représentait
l’aile libérale économique qui succéda en fin de mandat au vieux et dangereux
concurrent à la présidentielle « ministre de l’économie et du redressement pro-
ductif », Arnaud Montebourg, qui représentait l’aile protectionniste presque
poujadiste. Autant Montebourg s’est battu pour empêcher la vente de cet outil
de production stratégique, autant Macron fanfaronna et autorisât la vente du
secteur énergie d’Alstom à General Electric car il avait négocié avec le patron
de GE pour avoir « pleins de niveaux emplois », nouveaux emplois qui ne sont
jamais arrivés.

Nous avons appris grâce au Canard Enchaîné que le prix d’achat reviendra
en fait à 1.05 milliards d’€ pour EDF (1.2 milliards de $) contre les 240 millions
d’€ annoncés. Rappelons que la part des turbines Arabelle représentaient 585

11
millions d’€ dans le prix total payé par General Electric en 2015. Nous avons
donc une perte de près de 500 millions d’€.
A cela il faut ajouter également que l’entreprise récupérée par EDF sera ré-
duite d’environ ¼ car General Electric exige que la production des turbines soit
maintenue sur le sol nord-américain. N’oublions pas également, que grâce à l’ex-
traterritorialité du droit américain, GE a pu récupérer bon nombre de brevets
industriels et les conservera après ce rachat.
Une victoire à la Pyrrhus en somme.

12
5 Annexe n°2 : Saint Jeoire
Cette partie a été rédgiée par le camarade Clément Lesur, merci à lui.

5.1 Saint Jeoire.


L’usine de Saint-Jeoire, créée en 1946, est spécialisée dans la production de
colorant plastique (ces billes de colorants permettent par exemple de fabriquer
les bouchons de bouteilles). Depuis sa création, l’usine a connu de nombreuses
péripéties (crise des énergies dans les années 80, crise des subprimes, recons-
truction du site industriel à la suite d’un incendie.), cependant, son rachat par
le groupe Avient Corporation lui sera fatal. En effet, ce groupement industriel
américain a racheté l’usine en 2021. L’usine de Saint-Jeoire continue alors de
produire ses colorants si réputés : les carnets de commandes sont pleins, les
finances de l’usine sont au vert, les 40 salariés (et sous-traitants) travaillent
honnêtement pour faire tourner cette usine qui participe à faire briller le savoir-
faire français.

Bien que les résultats de l’usine soient plus que bons, Avient Corporation dé-
cide, le 23 décembre 2021, de licencier tous les salariés pour délocaliser l’usine en
Pologne. La raison ? Le groupe américain veut faire une économie “d’échelle”.
Souhaitant pousser sa rentabilité au maximum, les industriels américains dé-
cident de délocaliser l’usine pour pouvoir produire à moindre coût.

Cette fermeture de cette usine qui faisait vivre la vallée est une véritable
catastrophe économique. Selon le maire Antoine Valentin :"Ce sont 40 emplois
directs supprimés et 40 emplois induits, de fournisseurs, de sous-traitants, qui
vont eux aussi disparaître. C’est l’équivalent de 15% des emplois du bassin de
notre village. C’est une catastrophe économique.” Dans le même temps, cette
fermeture provoque un désastre écologique : ”Se posera aussi la question du site
qui risque de devenir une friche industrielle. On se pose la question de la dépol-
lution du site et de son avenir." Le maire de la commune s’est déplacé jusqu’au
siège du groupe pour obtenir plus de réponses, comprendre pourquoi Avient
Corporation a décidé de fermer l’usine : « On m’explique que cette fermeture
procède d’une rationalisation des productions et qu’elle est légale, sans doute,
mais elle est immorale ».

À juste titre, le maire de la commune dénonce cette fermeture comme étant


un coup de “ coup de couteau dans le dos, d’un groupe américain qui a racheté
l’entreprise il y a quelques mois, dans le seul but de piller son savoir-faire in-
dustriel, son carnet de commandes, ses brevets, et délocaliser”. Bien sûr, comme
à son habitude, la République, régime du capitalisme de par son essence, laisse
faire ce pillage. En tant que nationaliste, nous ne pouvons pas laisser notre
industrie être vendue à la découpe !

13
6 Annexe 3 : Nos principales pertes industrielles.
— Les Ciments Français, vendus à l’italien Italcementi Group en 1992.

— Total dont 70,3% des parts est détenu par des actionnaires institutionnels
étrangers. C’est à l’initiative du gouvernement Balladur qu’une partie im-
portante des parts de l’entreprise fût vendue à des investisseurs privés.

— Le Crédit Commercial de France, banque passée sous pavillon britanique


en 2000 alors qu’elle était en excellente santé.

— Péchiney, géant de l’aluminium racheté par le canadien Alcan et vendu


à la découpe aux Idiens, Américains, etc.

— Arcelor, qui a longtemps été le premier producteur mondial d’acier, est


racheté par l’indien Mittal en 2006. Malgré ses promesses, le groupe fer-
mera les aciéries de Gandrange et Florange, enterrant ainsi le secteur
français de l’acier.

— Les Chantiers de l’Atlantique, vendu au coréen STX Offshore Shipbuil-


ders et dont 50% est parts est détenu par l’Italien Fincantieri, se vantant
ainsi d’avoir acquis « un morceau de France ».

— Sanofi, dont 70% des parts appartient à des investisseurs étrangers.

— GEFCO, entreprise de transports créée par Renaud et employant 9000


employés dans le monde, est détenu par RJD (les chemins de fer russes)
qui supprimeront 500 emplois français en 2015.

— PSA Peugeot-Citroën dont le chinois Dongfeng devient le premier action-


naire en 2014 et détient 19,94% des droits de vote.

— En 2015, le pôle énergie d’Alstom est racheté par GE dans des conditions
obscures (corruption, ententes illégales, désengagement de l’Etat, pres-
sion de la justice américaine). Cette vente nous rends alors dépendant
des Américains pour l’entretien de notre parc nucléaire. Alstom est aussi
leader mondial de l’hydraulique. La commission européenne a refusé les
aides qui auraient aidé Alstom et porte ainsi une lourde responsabilité.
L’Etat de son côté a renoncé à son droit de racheter 20% des parts alors
détenues par Bouygues. Quant au pôle ferroviaire, il fusionne avec Sie-
mens en 2017. L’Entreprise allemande prend ainsi possession des brevets
d’Alstom.

— Lafarge, leader mondial des matériaux de construction, est absorbé par


le Suisse Holcim en 2015 également.

— Toujours en 2015, Nokia fait main basse sur Alcatel-Lucent, un des leader
mondiaux des télécoms et des réseaux présent dans 130 pays. Le groupe
comprenait aussi les laboratoires Bell.

14
— En 2016 Technip, groupe d’ingénierie de l’énergie (pétrole, gaz, éolien),
fusionne avec l’Américain FMC Technologies. Ce dernier prend le contrôle
du groupe (8/12 membres au comité executif). Technip avait de très bon
résultats financiers et était deux fois plus important que FMC.

— En 2016, Servai, filiale d’Air France employant plus de 100 000 salariés,
passe sous contrôle chinois, avec l’aval du gouvernement et de la com-
mission européenne. Le groupe toulousain Newrest s’était pourtant porté
candidat à l’acquisition.

— L’entreprise sidérurgique mosellane Ascométal est reprise par le suisse


Schmolz+Bickenbach par décision du tribunal de Strasbourg. Le repre-
neur décide alors de privilégier les aciéries allemandes pour l’alimentation
des sites Ascométal.

— Essilo fusionne avec l’Italien Luxottica en 2018. Bien que l’entreprise siège
à Paris, son actionnaire de référence est l’Italien Leonardo del Vecchio.

— En 2019, le fond américain Searchlight devient premier actionnaire de


l’entreprise Latécoère en détenant 62,76% de son capital. L’exécutif garde
le silence malgré l’alerte de plusieurs députés. Latécoère est spécialisé
dans les aérostructures et les système d’interconnexion. L’entreprise par-
ticipe à notre aéronautique militaire et compte parmi ses clients Airbus,
Boeing, Dassaut ou encore Bombardier.

15
7 Bibliographie.
7.1 Sources désindustrialisation.
Désindustrialisation de la France - Fiche Wikipédia

La désindustrialisation à la française - France Culture

Les cause de la désindustrialisation en France - Blocnotes de l’éco

Désindustrialisation : un mal français - Les Echos Judiciaires

Politiques industrielles en France, évolutions et comparaisons à l’internatio-


nale : strategie.gouv.fr

Désindustrialisation et relocalisation en France, quels enseignements ? -


Banque des territoires

Comment le CAC40 largue la France - Marianne

La responsabilité des acteurs dans la désindustrialisation (Xerfi canal)

La France dans la spirale de la désindustrialisation (Xerfi Canal)

Qu’est-ce que la désindustrialisation (Sorbonne Eco)

Les conséquences de la désindustrialisation (Sorbonne Eco)

Désindustrialisation (France 24)

L’euro : accélérateur de la désindustrialisation - Atlantico

Revue sur le droit et la politique de la concurrence, 2007, page 7.

Comment préparer une arnaque électrique - Marianne

Extraterritorialité du droit américain : Le grand hold-up - La Tribune

Financement des PME : Pourquoi est-il plus dur d’accéder aux crédits en
temps de crise ? - Les Echos

L’équipementier automobile BorgWarner va supprimer 368 emplois en Cor-


rèze - Le Monde

Le champion français de l’aéronautique Latécoère passe sous pavillon amé-


ricain - Capital

35 millions pour arroser la mort d’Alstom - Marianne

16
7.2 Sources affaire Alstom.
Septième Plan 1976 - 1980 - Gouvernement

Le gouvernement se met-il au protectionnisme ? - Libération

Loi pacte, les mesures phares de la loi promulguée par E-Macron - Journal
du net

Comment Alexis Kohler, le bras armé de Macron, a bradé le patrimoine in-


dustriel français ? - Marianne

CNAM

Jeremy Rifkin essayiste de la fin du travail

IZARD, Laurent, La France vendue à la découpe, Paris, L’Artilleur, 2019,


315 p.

7.2 Sources affaire Alstom.


Alstom : La France vendue à la découpe ? Frédéric Pierucci (Thinker View)

Guerre Fantôme : La vente d’Alstom à General Electric (Tribann Produc-


tions)

GE-Alstom write down could be next shoe to drop - Bloomberg

GE’s 23 billions writedown stems from a bad bet on fossil fuels - Bloomberg

Alstom-GE renonce a ses engagements sur l’emploi en France - Le Point

Macron autorise le rachat du pôle énergie d’Alstom par GE - BFMTV

Nucléaire : EDF signe avec GE le rachat des turbines Arabelle - La Tribune

Nucléaire : 3 questions pour comprendre le rachat des turbines de GE par


EDF - La Tribune

Nucléaire : Le rachat des turbines Arabelle est-il une mauvaise affaire ? - Le


Figaro

Canard Enchaîné du 16 février 2022 : « Le ruineux triomphe Industriel de


Macron » par Hervé Martin.

7.3 Sources Fonderie en Bretagne.


Mise en vente par Renault de la fonderie de Bretagne - La Tribune

Fonderie de Bretagne : Après le blocage du CSE par les grévistes, Renault


toujours déterminé à trouver un acheteur - La Tribune

17
7.3 Sources Fonderie en Bretagne.
Fonderie de Bretagne : Le processus de vente se poursuit selon Renault,
accusé de manque de transparence - La Tribune

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