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Département Éd~ioo de "Association Amicale des Ingénieurs Anciens Élèves de l'École Nationale des Une table des matières détaillée figure li la fin de l'ouvrage.
Ponls et Chaussèes.
Avant-propos
. , .---1CJ -
----.
~ .. _-
Figure 1.1
-3-
-2-
,- _ _
.~.-._.-
Figure 1.3
-{,- -5-
THÉORIE ÉLÉMENTAIRE
DE L'EFFORT TRANCHANT
En comptant positivement ces contraintes lorsqu'elles correspor Par convention, on comptera positivement Tn selon la normale
dent à une compression, on peut écrire, dans la section droite d'abs( extérieure à (r) et, si on appelle s l'abscisse curviligne sur cette
se x rapportée à son repère principal d'inertie Gxyz: courbe, il est clair que:
(x) (x)
(2. 1 ) o(x,y,z) = z - •y
(2.2) 1 fr Tn·ds = - !f *,(x,y,z).dy.dz
ô
l
Isolons alors une "tranche" de poutre comprise entre les absci,
ses x et x+dx et traçons, dans le plan de la section d'abscisse x, Ul
ligne fermée (r) définissant la base (6) d'un cylindre de longueur d, Or, la poutre étant à fibres parallèles,
Considérons l'équilibre, au sein de la tranche de longueur dx, de ce
cylindre de base (ô).
dMy dM
(lo z _ _ z
Il est soumis, en ses extrémités, aux contraintes o(x,y,z) et dX (x. y, z) ly·'d,( Iz·'d,(·Y
o(x+dx,y,z). Il subit donc un effort axial différentiel dont l'inten!
té, dans le repère Gxyz attaché à la section d'abscisse x, vaut:
Et connne:
dO (x,y,z).dy.dz
-dx.ff __
6 aX dMy dM z
Cet effort axial est équilibré par des contraintes tangentes SI Vz et 'd,( - Vy
dx
la surface latérale du cylindre. Du fait de la loi de Cauchy de pa-
rité des contraintes tangentes sur deux facettes perpendiculaires, 1.
contrainte tangente agissant sur une génératrice du cylindre a la la relation (2.2) s'icrit encore:
même intensité que la composante ln de la contrainte t existant dans
la section droite d'abscisse x, normale à (r) au droit de la trace d v v
la génératrice sur cette courbe (Figure 2.1). f Tn.ds
r l
z
y
ff z.dy.dz -
ô
i-z ff y.dy.dz
6
'J
s*y a !f z.dy.dz
Ô
et 5 z * ff y.dy.dz
6
v v
(2.3) f Tn·ds
r
3. S*
1 • Y
J..
l *
Sz
Y z
et connne: 3
1 = bh
La convention de signe sur Y TI
T n reste toujours la même: on en déduit que:
cette composante est comptée 2
T(Z)
6 h 2
z ) V
positivement suivant la nor- 2 - -(
bh3
-
4
-
• z
male extérieure à l'aire
dont on calcule les moments La distribution de la contrainte tangente due à Vz suit donc une
statiques ( aire hachurée loi parabolique suivant la direction Gz. Cette contrainte est maximale
A jLLL-L.J,/..U sur le dessin de la figure au niveau du centre de gravité G où elle vaut:
y 2.2). 3V
8 z
1T 1max 2bh 2
5) est appelée section réduite à l'effort tranchant et, dans le En adoptant un coefficient de Poisson V - 0,25, la valeur du
cas de la section rectangulaire, vaut: cisaillement maximum issue de la théorie élémentaire (4V z /3wR2) est
5 comprise entre les précédentes valeurs ( ~ Vz au centre et ~ Vz
SI (;5
aux bords).
S étant l'aire de la section droite de la poutre.
Si, en P, le bord libre présente un point anguleux, les deux Cependant, du fait de leurs rapports géométriques particuliers,
branches du contour aboutissant en P admettent des tangentes différen- les poutres à parois minces présentent des propriétés essentiellement
tes. On peut alors décomposer vectoriellement le cisaillement normale- différentes de celles des poutres à section pleine. En premier lieu,
ment à ces tangentes de façon unique (Figure 2.4-b). Toujours en vertu le principe de De Saint-Venant ne leur est pas toujours applicable:
de la loi de Cauchy, les deux composantes de cisaillement doivent se l'étendue des zones de "pénétration" des effets spécifiques des efforts
retrouver sur les génératrices infiniment voisines aboutissant de part ponctuels est beaucoup plus importante que dans les poutres à section
et d'autre de P. Comme la surface de la poutre n'est pas chargée, ces pleine. Par ailleurs, sous certains modes de sollicitation comme la
composantes sont nulles, et donc le cisaillement global est nul. torsion (Cf. chapitre 3), les sections droites sont affectées par un
gauchissement qui peut ne pas être négligeable.
Considérons, par exemple, une section circulaire de rayon R,
soumise aux composantes de sollicitation (Vz,My). On calcule habituel- Ces sont ces particularités de fonctionnement qui vont être étu-
lement un cisaillement moyen le long de lignes parallèles à Gy (Figure diées dans ce chapitre et les suivants. Maia, avant tout, il convient
2.5). Ce cisaillement moyen est moins représentatif du cisaillement réel d'introduire de nouvelles grandeurs géométriques attachées aux sections,
appelées caractéristiques sectorielles.
L'erreur, sur la contrainte de cisaillement maximale, commise en 2.4.2- Caractêristiques sectorielles d'une section ouverte a
adoptant la solution de la théorie élémentaire est donc d'environ 5%.
Dans le cas général, cette erreur peut être nettement plus sensible, parois minces.
et il convient donc d'utiliser les résultats de la théorie élémentaire
avec discernement. Une section est dite ouverte si elle ne comporte aucune cellu-
le. Dans le plan rapporté aux axes Oy,Oz faisant partie d'un repère
Oxyz orthonormé direct, on considère une section à parois minces
ouverte, représentée par sa ligne médiane (r) qui est une courbe
supposée rectifiée et orientée (figure 2.6 ). On note s l'abscisse
curviligne sur (r), e l'épaisseur de la section au point courant
2.4- THEORIE ELEMENTAIRE DE L'EFFORT TRANCHANT DANS LES PROFILS (fonction de s), l(yo'zo) l'origine de la courbe et M(y,z) le point
courant.
MINCES A SECTION DROITE OUVERTE INDEFORMABLE.
Par ailleurs, on considère un point P du plan, de coordonnées
(Yr,zp) qui sera appelé pale.
2.4.1- Introduction
figure 2.6
-11>- -17-
On appelle aire sectorielle de pale P attachle au profil mince Or, fSls = i.M et, dans le repère Oxyz, le vecteur pp' a pour compo-
considlrl la grandeur vectorielle dlfinie par: o
santes (0, yp,-yP , zp,-zp). On en dlduit, tous calculs faits:
-+ s + -p.
wp fo PMAds
~p est reprlsentle par un vecteur perpendiculaire au plan Oyz, donc
(2.6) wp ' a wp - (YP,-Yp)(Z-Zo) + (zp,-Zp)(y-Yo)
parallèle à Ox. C'est pourquoi, on omet habituellement son caractère
vectoriel. Etudions le module et le signe de cette grandeur.
-19-
nêgat if.
avec:
S* = f zeds et S* = f yeds
y r* z r*
Enfin, le moment d'inertie sectoriel a pour valeur: en appelant (r*) la portion de la ligne médiane de la section isolée
2 3 2 par la coupure le long de laquelle on calcule le flux de cisaillement
1; 8 hb 2 2 (figure 2.8 ). On rappelle que dans les expressions de S* et S* le
lw =12 es +6(31; -)1;h+h )e a
terme eds a un caractère arithmétique. y z
Comme on peut le constater, l'inertie sectorielle est une grandeur
homogène à la puissance 6 d'une longueur.
-20- -21-
Comme le trièdre de référence Gxyz est orthonormé direct. et que Considérons le noeud particulier Qk: en ce noeud aboutissent
l'accroissement algébrique de 1'aire sectorielle est compté p~sitive un certain nombre d'éléments de parois sur lesquels on connait le
ment lorsque le rayon-vecteur PH tourne dans le sens trigonometrique flux de cisaillement. Si l'on note conventionnellement E~t la somme
direct, l'écriture: des flux arrivant sur ce noeud et E~k la somme des flux partsnt de
~.d;:;p ->- ce noeud, 11 est clair que la compatibilité des flux s'exprime par:
respecte les conventions signe adoptées jusqu'à présent. de p est + -
alors compté positivement dans le sens trigonométrique direct du E~k - E1'k 0
repère Cxyz.
Au niveau des moments statiques, on peut donc écrire les
relations analogues:
-22- -2J-
,., +
1:\(Qk) l.:S;(Qk)- = 0 et
,., - 'Iil"
1:S:(Qk)+ 1:S (Qk) = 0
z
'1,11'
Considérons alors l'inté~rale IlIl'
,., n
Il
1: Ir S dw p
Ir Sydw p
l i Y
* ,Il
En intégrant par parties, on peut écrire: lilh_= __ 1
,.,,., ,.,
Ir S dw p = S (Qi k)wp(Qk) - S (Qi l)w p (Ql) - Ir wpzeds c c
i Y y, Y ,
i
*
1: Ir S dw p
,.,
1: wp(Qk)(S (Qk) - S (Qk) ) - ~wpzeds
+ * - Dans la pratique, en dehors de quelques cas simples où la po-
i i Y k y y sition du centre de cisaillement est évidente (figure 2.9 ), on com-
mence par calculer les caractéristiques sectorielles par rapport à
Et, compte tenu des conditions de compatibilité des flux aux noeuds, un pôle p quelconque judicieusement choisi de manière à simplifier
il vient finalement: au maximum les calculs de caractéristiques sectorielles, puis on
effectue un changement de pôle. On remarquera, tout d'abord, que
,., le choix de l'origine sur (r) est indifférent; en effet, un change-
Ir Sydw p - Ir wpzeds ment d'origine n'affecte l'aire sectorielle que d'une constante, et
comme les axes du repère de la section sont principaux d'inertie, les
et on démontre, de la même manière, que: formules (2.9) sont inchangées.
Ir wcyeds o 2
Ir z eds l
2
Ir y eds
J z
(2.9) Y
Ir wczeds o Alors:
En opérant de même sur ~wcyeds, on trouve, finalement, les Sur le dessin de la figure 2.10, le flux de cisaillement d'ef-
fort tranchant d'une section de poutre en forme de caisson unicellu-
coordonnées (yc,zC) du centre de cisaillement: laire a été déterminé et représenté à titre d'exemple, la section étant
symétrique par rapport à Gz et soumise à l'effort tranchant Vz '
Ir wpzeds
YC ~ yp + l Dans le cas génér~l, une méthode énergétique est nécessaire
Y pour déterminer les flux de cisaillement.
(2.10)
Ir wpyeds
Zc ~ zp - l
Z
l;C
2 2
h b e
a
+ 2hb e
2
a
-.--1
v
r
- op
f
V
z
. el
..
h
y G
2.5- THEORIE ELEMENTAIRE DE L'EFFORT TRANCHANT DANS LES PROFILS MINCES
v'
A SECTION DROITE INDEFORMABLE FERMEE .... ei -.. 1-- e3
2.5.1.- Hypothèses de la théorie élémentaire
Comme dans le cas des poutres à section pleine ou des poutres
l'-e
3
a2
.. 3(ezaz+e3a3)
---
à section constituée de parois minces formant un profil ouvert, la v =
[] elal+eZa2+2e3a3
théorie élémentaire de l'effort tranchant dans les profils minces
fermés suppose que:
- les fibres de la poutre sont parallèles,
- la section transversale est indéformable.
- ":!
1 VZ
r
.Y
e 1a 2v ----..
Mais, dans le cas des profils minces fermés, la formule 2.3
ne peut, à elle seule, permettre de déterminer le cisaillement en
un point quelconque du contour de la section. En effet, dans le cas
J~'.::,: l""c:::C:_!::!-'~U,J:,:;~]~t
1 Vz
- .,. ...4! (a -a ) v .::::dJ
~!-,;,J)-"t';[?r'.'=. !.':!:I2. :,-!;'.!.-:!: '!:-t
!::l.;":-!:!I'::!-!I!.!f:'
1
!' 1':::'.2......::t1-.': '.'. -'<. : "=!. !.!:': !5~l
général, une portion de section ne pourra être isolée que grâce à
deux coupures normales au contour moyen, et la formule 2.3 ne permet- 1
'~
tra de calculer qu'une différence de flux de cisaillement entre les
deux coupures. Le c~lcul est néanmoins possible dans le cas d'une ~~ .
\--==
poutre à plan moyen unicellulaire dont le torseur des sollicitations
ne comporte qu'une composante d'effort tranchant contenue dans ce plan
moyen. En effet, dans une telle poutre, et par raison de symétrie, le
cisaillement d'effort tranchant est nul sur l'axe de symétrie. On
_ 1 VZ(e , v+e (/_z2
'r,'" "j= . . ,. "L""J§
~ ~ 1 )
~
,____
~
peut donc considérer l'équilibre d'une portion quelconque de la sec-
tion comprise entre deux coupures, l'une d'elles étant pratiquée au
droit du plan de symétrie. L'application de la formule 2.3 à l'aire 1 Vz - 2
- ":! r«e j 'j+2e 3'3)v-e 3a 3 )
---...
ainsi délimitée permet de calculer le flux de cisaillement au droit y
de l'autre coupure, a priori quelconque, et donc dans l'ensemble de Epure du flux de cisaillement dO a Vz
la section. Il est clair que, comme dans le cas des profils minces
ouverts, les coupures sont toujours normales au contour moyen et que
la section est rapportée à ses axes principaux d'inertie Gy.Gz. Figure Z.1O
-27-
-26-
V i= 1 t . ' f n,
au = 0 -29-
4
aX
i
ce qui se traduit par un système liniaire i n inconnues de la forme: dC p • 4- dw p
n
li 1=1,2, ... ,n , o comme nous l'avons diJi démontré en 2.4.3. Donc:
(2.11) ~Oilj -I-'''t, iso
avec:
Cp cf</> dwp
- - ds
Ô ij Ir 4- i <l>j"e Or, n _
4- = 4- iso -1- f Xi </>l
6 = f.
r
i i 4- iso • ds Donc: n _
i. Iso e
Cp c Ir 4- 1so dwp -1- f Xi Ir4>i dw p
les intégrales étant étendues à l'ensemble du profil. Examinons plus Il est clair que:
en détail les diffirents termes du système. Ir ;jiidwP
'i l.dwp - n D
1
Un coefficient de type <5 J ' avec i. f j, ne petit être différent ni reprisentant le double de l'aire délimitée par le contour moyen
1
de zéro que si les cellules nO et j ont une partie commune car, comme de la cellule nOi. Considérons maintenant la première intégrale. Com-
nous l'avons dit, les flux unitaires ii ne circulent que sur le pourtour me </>iso est un flux de cisaillement correspondant il un profil mince
des cellules affecties. ouvert, on peut directement utiliser les résultats du § 2.4.3, et,
plus particulièrement, la formule (2.8). Au total, on peut donc écrire:
Si l'on convient d'adopter la même convention de signe sur le
sens de rotation des flux dans les cellules, par exemple le sens de v V n
rotation direct relatif au repère orthonormé Gxyz, et dans la mesure Cp = t-z Ir wpyeds -1- 1 z Ir wpzeds
y
-1- 1: xin
1 i
oU e - e(s) est une fonction arithmétique, on voit que l'on peut écri-
re: Considérons maintenant le système suivant des n inconnues À :
(2.12) ct i
n
1 ~p(s)
à partir d'un pôle l' judicieusement choisi afin de s~plifier au maxi-
(2.\ 5) = wp(s} - [(s) 1 mum les calculs, puis on effectue un changement de pôle. Comme dans le
cas des profils minces ouverts, les coordonnées du centre de cisaillement
Cette fonction, relative au pôle l', se calcule en retranchant de l'aire C se déduisent de celles du pôle P par les formules:
sectorielle la fonction f(s} précédemment définie qui, elle, ne dépend
pas du pôle choisi. Avec cette notation, on aboutit finalement à la
(2.l9)
Ir vr zeds z _ z Ir "'pyeds
formule fondamen~t~a~l~e~:~__________________________~ Yc· yI' + 1 C l' - l
, V V Y z
(2.\6) Cp = t-z Ir Vpyeds + f y
Ir "'pzeds
2.5.5. Cas particulier des sections unicellulaires
Cette formule est l'analogue de la formule (2.8) relative aux Dans le cas particulier d'une section unicellulaire (pourvue ou
profils ouverts. On constate alors qu'il existe un point du plan de la non de ramifications ouvertes), le système (2.14) se réduit à une seule
section, appelé centre de cisaillement, en lequel le moment des actions équation; le paramètre A relatif à la cellule a pour expression:
tangentes est nul. Ce point, noté C, est tel que les moments linéaires
de la fonction sectorielle construite à partir de ce point pris comme ). a _fl_
"ds
pôle sont nuls: e
La cellule ayant été "coupée" de manière à la rendre ouverte, on
(2.11) Ir "'c yeds = Ir ",c zeds = 0 construit, pour un pôle l' donné, les fonctions représentatives de 00p et
f(s) à partir d'une des lèvres de la coupure en affectant aux accroisse-
ments élémentaires de ces fonctions lin signe homogène à ls convention
sur le sens de parcours autour de la cellule.
-3)-
-)2- ~-
y -!1 0,5787 10
-2 Cv
Y Y
O,5787( 16-i) lo.:2y
'~I
Sur cette cellule, la fonction f(s) a donc pour expression: -,1-- ------
sds 9,2593,10 -cvy
f(s)=À/
o e
à condition de la parcourir dans le sens positif de rotation. Il est
1O-2~ J:.-
clair que cette fonction est monotone croissante de 0 à n entre les
deux lèvres de la coupure de la cellule. Si, au point d'abscisse curvili-
gne sa on rencontre une ramification ouverte quelconque, la fonction 20,3704,
f(s) sur cette ramification une valeur constante égale à f(sa)' y
On notera enfin que la fonction sectorielle ~p(s) sur le contour (22,6852-0,5787/) JO-cv y
est continue le long de la cellule; en particulier, elle s'annule à a-[e ure du flux de cisaillement "isostatique"
l'extrémité (lèvre d'extrémité de la coupure) et se raccorde donc à
sa valeur nulle à l'origine (lèvre origine de la coupure). (12,451-0,5787/) 10 -cvy
c -2~
O,5787{16-y)lO Y<"
2.6- EXEMPLES D'APPLICATION
Nous développerons, ci-après, trois exemples d'application, mon-
trant comment établir les fonctions sectorielles des profils minces fer- 2
------f- :-
~, ;
més et comment l'on procède pour déterminer le centre de cissillement. 3,1917,10- yy 1 0_ J~
2.6.1, Cas d'une section unicellulaire
Dans cet exemple, On se propose de déterminer le centre de cisail-
lement d'une section en forme de caiSson unicellulaire appartenant, par 7,9194,1O-'V
y
exemple, à un tablier de pont. Cette section, représentée sur le dessin L-'"L 2 2
(I0,234,-o,S787y )10- V
de la figure "2.12, possède
un axe de s~nétrie vertical
et est assimilée à un profil b- ~~~du Jx .?~_s~ll~:,,~~o~~ y
~[
première (méthode directe)
LZZ V consiste à déterminer l'épure
Y
des cisaillements dus li un , = -v {_2_ 1 2 0 5787 10- 2 2d 2 9,2593+20,3704 10- 2 3
- <-0,40 ~.-II>
<II - 0.40 v 1iso y 0,25 x o · . y y + x 2xO,4 x +
L7B effort tranchant Vy dirigé
0,2 suivant Gy, puis à chercher, 2 2 2 -2
sur l'axe Gz, le point en le- 0,25 x/o (22,6852-0,5787y )10 dy
24 24 l
y
= 14,097 m4 l
z
= 120 m4
19,91489
12 12
4.08511 l
r
4
.j 4 4
1
4
.,
1
y v.1.13636 10 • 25
0,25- 1--- -. G
1--0,25 0,25 ~ - 3
.'·1,86364
(0 G ~O,25
a- Epure de l'aire sectorielle b- [pur. d. la fonction 1(.)
(origin. 1)
L 8_ _ _ _ ._--.J
d. pOl. P et d'origine 1
Figure 2.15
. 'le! J'
1. dre le profil "isostatique" en "ouvrant" les deux cellules. On prati-
1.91~89 que, par exemple, deux coupures au milieu du hourdis supérieur des
deux cellules,
Compte tenu de la symétrie du profil, il est bien évident que
-J, le centre de cisaillement se trouve sur l'axe Gz. On a donc intérêt,
pour simplifier les calculs, à choisir le pôle P de la fonction secto-
~ 14,08511 rielle et l'origine I des abscisses curvilignes sur cet axe. Dans le
cas présent, nous avons confondu le pôle et l'origine I, placée au point
de jonction de l'âme centrale avec le hourdis supérieur. Sur les dessins
c-[pure de la foncUon sectorielle ~tr d- Epure en y des figures 2. 16-a) à 2. t6-d), nous avons tracé successivement les
d. pOle P et d'origine i épures de l'aire sectorielle wI' de la fonction f(s), de la fonction
sectorielle .pl- wI-f(s) et 'épure en y du p~ofil.
Figure 2.14
Pour déterminer la fonction f(s), on commence par résoudre le
La figure 2.14-c) représente l'épure de la fonction continue .pp système des équations (2.14) qui, dans le cas present, s'écrit:
et la figure 2.14-d) représente l'épure en y du profil. On peut alors
calculer:
1"'"
-:37-
6
_.)(,- À
1 À
2 D ïT
2~
-24 Enfin, on achève le calcul en intégrant:
rrnt
96 2 96 96+36 l 36
Ir .pI yeds 2xO,2S{ 24x ïT+ 8x")xïT+ 6x -L-l- + "))( 16xïT l- 172,72727
D'où:
24 1-24 172,72727
o·
Zc - zr - 120 C zr - 1,43939 m
+ On constate, dans cet e)(emple, que le centre de cisaillement est à
environ 30 cm en dessous du centre de gravité G.
0.
48
+1 -1
p ____+_4._
z
~ 4 4 4
if~
~
96
-n 1· J -
y,I,05OO T0,25
b) (pure de la (onction f{s) d'origine 1 Y 0,25-< r--v' .1,9500 -1--- 0 ,25 G 0,25-. r- 0,25 1<- 3
. C) 0~
0,25 0,25
96
-n Figure 2.17
f· -4 3
d'où Œ "7
!
ÀjD À
2
Alors, sur les dessins des figures 2.18-a) 11 2.1R-d), on s repré-
1-4
,4 senté successivement l'épure de l'aire sectorielle w de pôle I, l'épure
de la fonction f(s), l'épure de la fonction sectorie le .pl - wr-f(s) 1
et l'épure en y du profil. On calcule alors:
d) [pure en y du prof; 1 Figure 2.16
96 54 96 18
Ir 1/l l yeds - O,25x{Tx4x8-1R)(T - 6x T + 6x T + L8 x 60 - ~2x!Q+
7 7 3
56>'1 12À 2 24 3. x 1824 _ 3.)( 5256 + 3. x 360} _ 63 71429
3 7 3 7 3 '
-12À + 56À 24
1 2
d'où l'on tire:
-38- -39-
.48
On en déduit:
63,71429 _ z _ 0,24381 m
1 + .l' Zc - zr - 261,33 1
Il
4-
+ + -/-
Ici encore, le centre de cisaillement est situé ~ plus de 80 cm au des-
1 sus du centre de gravité G•
• 24
''-
~
.48
2.7-CAS PARTICULIER ors POUTRES MIXTES
+ 1 tj. 1+
li: li: lt
N • Es { AIr e ds + BIr ye ds + C/r ze ds }
c) [purt! dt la fonction nctortel1. +, d'ortgtne ft de·rxU. t
en attribuant au profil une épaisseur fictive elt(s) égale i e(s) dans
les parois en acier et ~ eln dans les parois en béton.
tCJ U.
·6
Figure 2.18
-40-
U = lI. ... 2 ~
2 r
.~
l+v
'1'
c
• eG
BIOL
lt;---1
Hb
s
en appelant v et v les coefficients de Poisson du béton et de l'acier.
c s
FigJre 2.19
-42- -f,)-
Dans la section d'abscisse x+dx, la partie superleure est soumise à un effort ré- Cette équation admet comme racine positive:
sultantégal à F*+dF*.
Cette partie supérieure est donc globalement soumise à un effort normal différentiel À - À
o + ~ À' +
020
À 2.
égal à dF*.
r
-1,5-
----C~O~~
n'est plus justifiée: elle semble devoir être réservée à des facettes obliques
qu'il convient de définir au mieux. Par ailleurs, au voisinage des fibres
extrêmes, le cisaillement, dans une poutre à section pleine, ne peut être nul
que sur des facettes normales à ces fibres dans la mesure où on se place en a"
dehors des zones d'application d'éventuels efforts de surface. RESAL a proposé
une méthode d'évaluation des contraintes de cisaillement pour des poutres à
section pleine basée sur les trois hypothèses suivantes. Figure 2.21
a) La contrainte normale sur une facette parallèle à la fibre élémentaire
qui passe au point considéré, et perpendiculaire au plan moyen, est nulle. On en déduit donc que la contrainte a coexiste avec une contrainte de
Cette hypothèse, inspirée des résultats de la théorie de l'Elasticité dans le cisaillement T telle que:
problème du "coin", paraît pleinement justifiée. T ~ a tga
b) Dans une section droite (lJ, les contraintes normales sur des facettes
perpendiculaires aux fibres élémentaires sont réparties linéairement suivant Au niveau du hourdis inférieur, le même raisonnement peut être tenu et comme
une loi du type: la contrainte normale est une contrainte de traction, le sens de la contrainte
de cisaillement est le même ("vers le haut") que dans le hourdis supérieur.
a = k(e+z) Compte tenu de la symétrie du problème, son intensité est également la même.
En admettant que la contrainte de cisaillement T soit uniformément distribuée
où z est l'ordonnée, dans (~), du point où l'on évalue la contrainte, k et dans l'épaisseur du hourdis et que l'angle du feuillet moyen de ce hourdis
e étant des coefficients qui dépendent de la géométrie de la poutre et du avec la fibre moyenne de la poutre soit faible ( de façon à pouvoir assimiler
torseur des sollicitations. Cette hypothèse peut être considérée comme déduite COSa à 1), on peut dire que l'effort tranchant total F est équilibré par
de l'hypothèse de NAVIER. les cisaillements dans les deux hourdis et par les cisaillements dans les
c) Dans une section droite (E), les cisaillements sur des facettes perpendia âmes. Appelons V(âmes) la résultante des cisaillements dans les âmes; on peut
laires aux fibres élémentaires sont répartiS suivant une loi du type: alors écrire:
F D V(âmes) + 2Tbe
f(S).g(z)
Or, l'équation du feuillet moyen du hourdis supérieur est:
où f est uniquement fonction de la sollicitation S, et g est uniquement fonction
de l'ordonnée z. Cette hypothèse est également inspirée des résultats de la z(x) = b.>'(x)
théorie élémentaire de l'effort tranchant dans les poutres à fibres parallèles Donc:
et de ceux de la théorie de l'Elasticité dans le problème du "coi~'. tga. Q ~ et T = -1-
Fb 2 dÀ
ÀX'dl( 2Fb' ),(>'->'0)
dx Z
r
Ces hypothèses ont permis à RESAL de proposer une méthode qui conduit à des Compte tenu de la valeur de l, on trouve finalement:
résultats très proches de ceux de l'Elasticité dans les problèmes où une solu-
tion analytique peut être explicitée. Dans les cas courants, elle ne se ·T
3F >'->'0
prête pas à une formulation aisée, et c'est pourquoi nous ne la développerons eb' 2).'+3>.
pas. Une approche plus "physique" peut être envisagée dans le cas des poutres On calcule alors:
à parois minces. V(âmes) z F - 6F.~~~À2. c
6(>'->'0»
F( 1- 2>.' +3>.
Considérons le probl~me traité au paragraphe précédent,et plaçons-nous dans
une section d'abscisse x donn~e. La r~sistance des mat~riaux ~l~mentaire
On retrouve ainsi la même relation que celle' établie au paragraphe précédent.
nous permet de calculer les contraintes normales dans les hourdis:
En conclusion, le fait de considérer l'inclinaison des hourdis par rapport
o + Àb à la fibre moyenne permet d'estimer correctement la résultante des contraintes
de cisaillement dans les âmes d'une poutre à parois minces. Toutefois, le
Or, dans la réalité, les hourdis étant minces, on peut considérer qu'ils calcul qui vient d'être fait ne permet pas de connaître avec précision la
"canalisent" des contraintes normales 0* le long de leur feuillet moyen. distribution de ces contraintes tangentes sur la hauteur des âmes.
Hourdh inférieur
aire oette Bi
a: -~ =='? o~"·
't.- CI.tao.
at-~ ==='?
·t;~i
'i-o,tfIG i
Figure 2.22
Les angles 0 et a. sont supposés petits, de sorte que le cosinus de leur angle
peut être pr~s égal à ,. Par ailleurs, on admet que la variation de la
contrainte normale suivant l'épaisseur des hourdis est négligeable. Ces
derniers sont donc supposés soumis à une contrainte uniformément répartie, égale
à.o ou ai sel~n le ca~. Enfin, nous.appel~e~ons res~ec~i~ement ~s.et Bi les
s des sectl0ns droltes des hourdls super leur et lnferleur, llmltées aux
alres
parties débordant des âmes.
Compte tenu de ces hypothèses, des dispositions géométriques de la figure
2.J2. et des développements du paragraphe précédent, nous pouvons écrire:
CHAPITRE 3
TORSION
.... ~
.... 'LW.J ET UNIFORME
3. 1- GENERAL! TES
Soit x ~ ~(y,z) l'équation de la déformée de la membrane sous une ....t représentant le vecteur tan~ent au bord. En supposant que ce bord soit
pression uniforme p. En appelant V le volume délimité par la surface de régulier, les composantes de t sont:
la membrane déformée et le plan de la section, T le moment de torsion,
Txy et Txz les composantes de la contrainte de cisaillement au point (il
dz
ds ' ds
courant de la section, les précédentes analogies se traduisent par les ds étant la différentielle de l'abscisse curviligne sur le bord. Ainsi,
relations suivantes: la condition de nullité de la contrainte normale sur le bord s'écrit:
T +0+ 2V
+0-> _ d~ d~
T T <-0 ....
xy dZ xz dy
r
-57.-
-53-
(3.3) .d" 'xz .dy 0
sur le contour de ln sC'c.tion.
La d~monstration du thêorème nficessite l'emploi de la formule de
Green-Riemann que nous rappelons ci-après. Etant donnêes deux fonctions
p(y,z) et Q(y,z) continues ainsi que leurs dfirlvfies partielles ap/'dz et
dQ/ay sur un domaine S du plan Oyz d~limité par une courbe fermfie
simple (r) continue et continûment dfirivable sauf, fiventuellement, en
un nombre fini de points anguleux, on a:
~ ôP
f + (P .dz+Q.dy) = Us (ily - a"Z-)dydz
r
r+ désignant r dficrit dans le sens positif relatif à l'orientation du
repère Oyz.
En supposant que toutes ces conditions soient satisfaites, on (;1,
peut poser: 3T
al' xz
P(y,z) = -'xz.yz d 'oil dZ = -yz--a;- - y.T xz
dl U9~-L
Appelons e(x) la fonction représentative de l'angle de rotation Après déformation, les points A et B tournent autour de l'axe de
de la section d'abscisse x: cet angle est compté positivement s'il la poutre, mais le déplacement relatif de la section d'abscisse x+dx
correspond au sens de rotation direct du repère orthonormé OXYZ. La ro- par rapport à la section-d'abscisse x peut être caractérisé pnr une
tation différentielle de entre les sections d'abscisses x et x+dx est rotation relative de dO entre ces deux sections, de sorte que si l'on
évidemment proportionnelle au couple de torsion T (matériau élastique considère A comme fixe, le point B vient en B' tel que:
linéaire) et inversement proportionnelle au module de glissement G du
matériau, dans la mesure où ce matériau est homogène et suit une loi BB' e r.dB
de comportement élastique et linéaire. Compte tenu des conventions de l'angle de rotation y du segment AB est slor9 lié au cisaillement T(r)
signe particulières affectant T et l'angle de rotation B(x), nous pou- le long du cercle de rayon r par la relation:
vons écrire:
0.5)
* -~J
=
où K est une constante ( homogène 1 L4) caractéristique de la section,
BB'
y • AB - -d-x- = -
compte tenu de nos conventions de signe).
On en déduit donc que:
r.de T
G
appelée inertie de torsion. I.e produit GK est également appelé rigidi- (3.6) rl-T-(-r-)-=---Gr-·-'t-"'~""'I
té de torsion.
Dans le cas des poutres courbes à fibres non parallèles, on
admet que la déformation spécifique de torsion est encore une rotation Exprimons alors que la résultante des cisaillements est équivalen-
relative des sections les unes par rapport aux autres, et que cette te au couple de torsion T. Entre les cercles de rayons r et r+dr, les
rotation relative suit la loi de la formule (3.5) 1 condition, comme cisaillements équilibrent un couple éléme~taire:
d 'habitude, que la courbure de la poutre soit faible ou que la varia- de 3
tion de géométrie des sections soit lente et progressive. dT = 2~r.dr.r.T(r) a - 2~G'dx r dr
,/#'/:?\: '~-
/
y
-- r
~
/- Figure 3.4
T
-57-
-56-
+ +
Mais OB fi t représente, en valeur absolue, la distance r de 0 à
la tangente à (l') en B. Le sens de la rotation différentielle des sec-
t
l
tions n'étant pas fiquivoque, nous écrirons, pius simplement:
BB' = -r.dO
En ce qui concerne le point C, i l vient occuper une position C'
telle que:
CC,=dW ds
dS
La déformation du rectangle filfimentaire ABCD est donc caractérisfie par
l'angle:
y = Ct - B (avec nos conventions de signe)
où: BB' de et 8= CC'= dW
Cl - - -r-
dx 'dx ds as
Or, la déformation y est liée à la composante tangentielle Tt du ci-
saillement par la relation:
Tt
y a C
On en déduit l'importante relation suivante:
qui lie le gauchissement sur une courbe tracée dans la section à sa ro-
Considfirons (figure 3.6) une poutre cylindrique de base quelcon-
tation et au'x contraintes de cisaillement. Si l'on intègre la formule
que et, dans le plan d'une section droite, traçons une courbe fermée
(3.8) sur l'ensemble de la courbe (l'), et dans la mesure où la fonc-
(r). Cette courbe, rapportée au repère direct Oyz, est supposée orien-
tée et rectifiée, et on note s son abscisse curviligne. Au point cou- tion de gauchissement est continue (pas de dislocations entre les fi-
rant M d'abscisse curviligne s, la contrainte de cisaillement T engen- bres de la poutre), on peut ficrire:
drée par le couple de torsion Test dficomposfie suivant la tangente
orientée (Tt) et la normale (T n ). Après application du couple de tor- (J ~ds de (J r.ds
sion, le point M subit un déplacement lié i la rotation de la section
r G dx r
autour de son centre de torsion et au gauchissement. Nous supposerons Or,
dfisorma!s que le système d'axes est issu du centre de torsion O. (J rods 2E
r
Isolons la portion de poutre cylindrique comprise entre les ab- en appelant l: l'aire délimitée par la courbe (r), et ce résultat est
scisses x et x+dx et dont la base est délimitfie par la courbe (r). indépendant de la position du centre de torsion O. On aboutit alors
Pour étudier sa déformation, on trace sur sa surface un rectangle élé- à l'importante propriété suivante:
mentaire AB CD de longueur dx et de largeur ds. Après application du
couple de torsion T, la section d'abscisse x+dx tourne de de par dO
(3.9) (Jr Tt·ds 2Gl: dx
rapport à la section d'abscisse x autour du centre de torsion 0, a
priori inconnu. Par ailleurs, sIon appelle w(x,s) la fonction de gau-
chissement relative à la courbe (r) dans la section d'abscisse x, le 3.3.4 Cas particulier des sections rectangulaires
point C se déplace longitudinalement, par rapport à A, d'une quantité
égale à: Les propriétés des contraintes tangentes dues à la torsion évoquées
dW
w(x,s+ds) - w(x,s) = ds as' au § 3.2 permettent de représenter approximativement leur distribution
Pour apprécier la déformation du rectangle ABCD, on peut faire le des- dans une section rectangulaire (figure 3.7). En particulier, elles sont
sin en supposant le point A fixe. Considérons d'abord le déplacement nulles au voisinage des angles et maximales au milieu des grands cStés.
du point B. Il vient occuper une position BI telle que: Avec les notations de la figure J.7, les r~sultats numériques sont les
suivants:
T
-> B\=dOflOB TA T
en notant dO le vecteur représentatif de la rotation différ.entielle max 2
aab
entre les sections. Pour ce qui concerne la déformation du rectangle (3. 10)
élémentaire, seule nous intéresse la projection de ce déplacement sur
la tangente au contour. la projection B' de BI sur cette tangente est
donc telle que:
-). -? -+ -). + -+ + -}-
BB' BB 1 . t = (d 0, OB, t) = cl O. (01\ fi t)
-5R-
-59-
La valeur des coefficients a,B et à celui des autres. Il est donc possible d'écrire:
n est donnée dans le tableau ci-
dessous, en fonction du rapport T c/2 1 2
alb des côtés du rectangle, où -2 - J T(y).y.Ldy ~ LLe T
- e/2 "max
l'on a supposé a plus grand que b.
n'où:
21Le cas alb ~ ~ est particulière- 3T 6T
'A mi\x Tmax - - -
2 et T(y) - - 3 ' y
ment important; nous allons retrou- Le Le
ver directement le résultat en
développant quelques commentai- Pour une tranche de poutre de longueur dx, l'énergie élastique
res. emmagasinée par déformation a pour expression:
Considérons une bande longue et dx 2 dx e/2 2
mince d'épaisseur e constante et dU - 2G JJ T dS .. 2G J T (y). Ldy
de longueur L. Si nous appliquons - e/2
l'analogie de la membrane à cette et, compte tenu de la précédente expression, il vient:
bande, il est clair qu'en dehors 2
des zones d'extrémité la déforma- dU .. dx 1L
2G' 3
Figure 3.7 tion de cette membrane sera essen- Le
tiellement cylindrique, de généra- Mais, cette énergie est égale au travail réversible du couple de tor-
trices parallèles à la dimension L de la section. sion T sur la rotation dO élémentaire qu'il induit:
2
1 1 T
dU ~ - "2 T.<I9" "2 GK dx (par définition).
~ 1 1,5 1,75 2 2,5 3 1, 6 8 10 '" l En identifiant les deux expressions de l'énergie potentielle élastique,"
1
a 0,208 0,231 0,239 0,21,6 0,258 0,267 0,282 0,299 0,307 0,313 3
B 0,11,1 0,196 0,211, 0,229 0,21,9 0,263 0,281 0,299 0,307 0,313 3 1
1
on voit que:
n 1,000 0,859 0,820 0,795 0,766 0,753 0,745 0,71,3 0,71,2 0,71,2 0,742 3.3.5 Inertie de torsion d'une section pleine composée d'éléments
, ____ ,_
.e.leins
On peut admettre, en première approximation, que la base de cette dé- Considérons alors une section composée d'éléments pleins dont on
formée cylindrique est parabolique, de sorte que l'intensité des con- sait estimer l'inertie de torsion propre. Si on suppose que la section
traintes tangentes, parallèles aux "grands" côtés, peut être considé- est globalement indéformable sous sollicitation de torsion pure, cha-
rée comme linéaire antisymétrique dans l'épaisseur de la section. Dans cun des éléments subit donc la même rotation spécifique deldx que
le repère Oyz (figure 3.8), on peut donc écrire: l'ensemble de la section. Chaque élément, d'inertie de torsion Ki' re-
r '!:1.
T .. T
prend donc un couple de torsion Ti tel que:
max e
e e de Ti
avec - "2 ~ y ~ "2 - dx .. GKi
T-r
'
1
, ......IL..
---e~~~~--~~-
Or, en vertu du théorème
nOl (§ 3.2.3), les con-
traintes tangentes paral-
On en déduit donc que:
de Tl T2 Tn 1:T i T
d, ~
~~'Tmax
tié e~t équilibrée par
les contraintes tangentes
(3.12) r K ~1:-;-;'-1
III qui "tournent" aux extré-
mités de la section. Ces 3.4- TORSION LIBRE DES PROFILS MINCES OUVERTS
,
1
Distribution des contr.intes
dern'ièrès sont de faible
~ tangente~ dans l'~paisseur
intensité, mais possèdent 3.4.1 Inertie de torsion d'un profil mince ouvert
\J.J un grand'''bras de levier"
ce qui explique que leur
La section droite d'un profil mince ouvert est constituée d'~lé
mente dont une dimension (longueur) est prépondérante devant l'autre
Figure 3.8 effet soit équivalent à (épaisseur). Dans chaque élément, les contraintes tangentes dues il la
r
-61
-60-
o= -r dO_~
• OX dS
torsion sont distribuées comme dans le cas de la section rectiligne
étroite examinée au 1 3.3.6 en dehors des zones d'extrfimité ou des La grandeur r est une fonction de l'ahscisse curviligne s et
points de jonction éventuels des divers éléments qui la composent. e n'est fonction que de x (les sections étant supposées indéformables).
Etant donné un élément droit ou curviligne, de longueur Li et Comme le gauchissement est nul lorsque dO/dx est nul, il s'ensuit, par
intégration:
d'épaisseur constante ei, son inertie de torsion propre a donc pour
expression:
1 3.15) w(x,s) dei1
- "'O(s) 'dl(
= )"
En appliquant le résultat établi au § 3.3.5 (formule 3.12), Ainsi, le gauchissement des sections de la poutre suit la loi
Il est clair que l'inertie de torsion de l'ensemble de la section sectorielle (Cf. chapItre 2) de pale 0, centre de torsion. En fait,
a pour expression: cette loi n'est pas, actuellement, définie avec précision car le cen-
1 e3
tre de torsion n'est pas, fi priori, connu, et que la fonction "'0(8)
0.13) K
i.. l3 'i 1 n'est généralement définie qu'à une constante près, l'origine des
abscisses curvilignes n'étant pas précisée.
Mals cette formule n'est valable, rappelons-le, que si la section droi-
te du profil est indéformable, afin que la rotation spécifique de cha- Nous avons vu qu'un changement d'origine change d'une constan-
que élément soit la même que celle de la section en entier. Dans les te l'aire sectorielle. De même, un changement de pale la fait varier
constructions réelles, il convient donc de disposer des raidisseurs de quantités linéaires en y et z. Ces changements correspondent, en
transversaux en nomhre suffisnnt pour que c~tte condition d'ind~formn fait, au déplacement parallèle du plan de la section comme un tout
bilité soit respectée. rigide le long de l'axe OK et à sa rotation par rapport aux axes Oy
et Oz. ~Ials, en ce qui concerne la déformation du plan de la section,
On établit ensuite facilement que la contrainte maximale dans
la formule (3.15) la détermine complètement. Nous verrons au chapItre
l'élément nGt a pour expression: suivant, qu'en torsion non uniforme ou gênée, la fonction de gauchis-
de T sement peut être entièrement déterminée, et que le centre de torsion
Tt,max Ge t · dx = Kei est confondu avec le centre de cisaillement.
La plus forte contrainte tangente est donc obtenue sur les bords 3.5- TORSION LIBRE DES PROFILS MINCES FERMES
de l'élément le plus épais. En fait, ce résultat a été établi en négli-
geant les contraintes locales aux angles internes éventuels si le pro- 3.5.1 Etude des profils minces fermés unicellulaires
fil est polygonal. L'analogie de la membrane montre facilement qu'en
Ces angles internes, l'angle de pente local est plus grand qu'aux 3.5.1.1. P!!!§!~~~~~-~~_~~~E~!!~~~~!_~_!~_!~!~!~~_~~~!~_!~~_2!~-
autres points du contour intérieur: les contraintes tangentes locales fils minces ouverts et fermés.
y ont donc une intensité plus élevée. c'est pour éviter ces pointes de -----------------------------
contraintes que l'on arrondit généralement les angles intérieurs des L'analogie de la membrane permet de matérialiser facilement la
profilés ou que l'on prévoit des goussets. différence de comportement à la torsion libre entre profils minces ou-
Signalons enfin que lorsqu'un élément de profil mince ouvert est verts et fermés.
d'épaisseur variable, si cette épaisseur est faiblement variable, on Dans les profils ouverts, la déformée de la membrane est, com-
peut le considérer comme un assemblage d'éléments de longueur ds et me nous l'avons déjà dit, asslmilable à une parabole dans le sens de
d'épaisseur e(s); son inertie de torsion peut alors être déterminée l'épaisseur des parois, Ce qui conduit à un diagramme linéaire anti-
par la formule:
(3.14) Ki
1
3"
Li
~
3
e (s) .ds
---1 symétrique des contraintes de cisaillement,
les 8ur la ligne médiane du contour.
ces contraintes étant nul-
>---- .Ir
1
F
J_ --L. t - - - - - 1
-- dS/ ~I
{[JJ1
1
"
LITZ
1'1
Il découle de ceci une importante conséquence: si on appelle en appelant A l'aire délimitée par le contour moyen de la section
h la cote du "couvercle" et a l'angle de pente transversale de la (figure 3.11). On a donc l'importante relation suivante:
membrane, il est clair que:
(3.16) h = e.tga - Cte
(3.18) r-
T - 2+11 1
Or, la pente de la membrane est l'analogue de la contrainte de ci- Par ailleurs, nous pouvons ap-
saillement; on en déduit que le flux de cisaillement + = Te est pliquer la formule 3.9 du §
également constant sur les éléments de paroi appartenant à la 3.3.3. a ce contour moyen en
cellule fermée. Ce résultat peut également être démontré de la façon écrivant que:
suivante.
3.11
-61,-
-65-
ri ~"ds !Il e
<1> ri ds -2GA de
<1>
e "dx
Alors, la déformation propre des éléments longitudinaux de la pou-
On en déduit que: tre considérée reprennent un couple de torsion égal à:
!.. ,r ds = -2GA de = ZGA ..!.. = ZAT
:1: de 1 3
2A '" e "dx "GK K ,T - -G.
dx i"3e ds
[1]
et donc: En résumé, à rotation spécifique de/dx donnée, un profil mince
= 4A2 reprend un couple de torsion supérieur à celui résultant des for-
0.19)
\1' ds mules 3.5 et 3.19; il reprend, en fait, un couple égal à T+T'*.
e Evaluons l'erreur commise si l'on néglige T*.
de 1 3
On peut encore écrire: T* G· dX l' "3eds _ 1 3
T- 3K cS e ds
(3.20) le z::: - -
GK de
- =:; -
2AG
- - -
de GK.~~
<1>
2A"dx glds • dx
Dans le cas d'une poutre à parois d'épaisseur constante et dont
e la cellule a une longueur totale L, on a:
J.5.1.3 Précision de la théorie éllmentaire
----------------------------------- !.'*= l(Le) 2
La théorie Ilémentaire que nous venons de développer n'est vala- T 3 2A
ble pour autant que le profil considlré soit effectivement très mince. Ce rapport est donc proprotionnel au carré du rapport de l'aire ef-
En effet, dans l'analogie de la membrane, nous avons supposé que la fective de la section à l'aire délimitée par le contour moyen; i l
pente de sa déformée était constante sur l'épaisseur du profil. Si ce est généralement négligeable, et i l en va de même pour les contrain-
dernier n'est pas très mince, cette hypothèse n'est qu'approchée: la tes. En effet:
déformée de la membrane s'incurve légèrement par rapport à sa corde, T'* e .dT*
- _ -eG de
de sorte que la distribution des contraintes tangentes n'est pas ri- dK* 'dx
goureusement uniforme. Sion admet, en deuxième approximation, que
cette incurvation est parabolique, il se superpose à la distribution Ainsi,
uniforme une distribution "antisymétrique" qui peut s'interpréter 2
-~gl
physiquement de la façon suivante. T 2A e
Un profil fermé unicellulaire à paroi épaisse résiste à la torsion et si l'épaisseur e est constante,
par un terme de rigidité "globale" liée à la circulation d'un flux cons-
tant le long du contour et par un terme de rigidité "locale" propre
à chaque élément de la section, comme si la poutre était constituée
T * Le
T - 2A
par l'assemblage de bandes longitudinales. Pour évaluer ce terme de
rigidité "locale", admettons 'lue la poutre soit constituée de bandes
longitudinales de dimension ds dans le sens transversal. Chacune de ces
3.5.1.4 ~~~_~~~-EE~!!!~-~~!~~!!~!~!E~~_~~~~_E~~!!!~~E!~~~_~~~~E!~~
bandes élémentaires a une rigidité de torsion propre: Dans le cas des profils fermés unicellulaires avec ramifications
dK:I:=le3ds ouvertes, la plus grande partie de la rigidité à la torsion provient
3 de la cellule fermée et, en général, les ramifications ouvertes ont
reprenant le couple élémentaire: un rôle négligeable vis-à-vis de la torsion libre. Néanmoins, pour
dT
:1:
= -G.dK 'dx
'* de être plus rigoureux, il convient de calculer l'inertie totale de tor-
sion en ajoutant le terme de rigidité "locale" de l'ensemble du pro-
Cette manière de voir les choses se justifie par le fait que les fil au terme de rigidité "globale" lié au flux de cisaillement uni-
"retours" de contraintes s'annulent deux à deux (figure 3.12). forme parcourant les parois de la cellule fermée.
-66-
-67-
3.5.2.2 !~E~~!~!!~~_~~_e~~~!~~_~!_~!~~_~~_~9uation
Les n flux de cianUlem"nt InconntJR nc peuvent, C-vldcmm"nt, pn ..
être choisis arbitrairement: ils doivent respecter ln condition de
fermeture matérialisée par la formule 0.9) que l'on applique au con-
Section soumise A la torsion tour moyen de chaque cellule. Ainsi, pour la cellule n'i, nous écri-
rons:
(3.21) de T
'i "ti·ds - -2GA i 'dx - 2Ai'j(
en appelant Ai l'aire délimitée par le contour moyen de la cellule n'i
et K le momenE d'inertie de torsion de l'ensemble de la section, a pri-
ori incorinu. Mais:
ds •
Figure 3.13 E~ij' ds
~ "ti·ds - ~ "ti e .-- -
i e j i~ e
la sommation portant sur l'ensemble des paroia de la cellule nOi et
avec la convention de notation suivante:
T
r -69-
'If i~1,2 .•. n, +1 î(Ài
18 22 5
La cellule n"i est parcourue par un flux de cisaillement. qui °11= 0;1 180 022
ü,l 220 °12= - ü,l -50
équilibre un couple 1, tel que: i
D'où:
18À -5À = 4
2", lAi "'ini 1 2
Il s'ensuit que: -5À + 22À2 6
1
~+jnj
On en déduit:
1 = l.: Ij
j
- f< njSl
j
j
À\
lill 1211
371 À2 = 171
~ Àj~jJ
O
(3.26) K =
Autour de la cellule n l circule le flux ~l= 0,00952.1,
autour de la cellule n"2 circule le flux .2 - O,01012.T
et,
dans l'âme centrale, l'lntensit6 du flux de cisaillement est égale
C'est l'expression de l'inertie de torsion globale de la section. à 0,00080.1 , le flux étant dirigé de "bas en haut",
Dans le cas particulier d'une section unicellulaire, on retrouve
l'expression du § 3.5.1.2. car: Si l'on veut tenir compte de l'inertie de torsion propre des
parois de la section, il convient d'ajouter le terme:
et À _ SI 211.
o 211. d'où: 1 2 1 3 4
If ds !JI ds 1.:) Le =).42. (0,1) = 0,014 m
e e
ce qui, dans le cas présent, est tout-à-fait négligeable.
K
~ e 3.5.2.4 ~~~~b!~~~~~~~_~~~_~~~~!~~~_~~_e!~!!!_!~!~~_~~!~!~~!!~!~!!~
Par ailleurs, i l est loisible de tenir compte, en l'ajoutant à Dans un élément de paroi de la section, la relation différentielle
la précédente expression, du terme de rigiditi locale des parois dans 0.8) établie au § 3.3.3. est évidemment valable, en particulier sur
la section considérée. le contour moyen. Sur ce contour moyen, la contrainte de cisaillement
est nulle si l'élément en question appartient à.une ramification ou-
3.5.Z.3. ~~~~E!~_~~~EE!!~~~!~~ verte, ou est calculable par la méthode précédemment décrite si cet
élément appartient à une cellule fermée.
i--~
Si tel est le cas, et si l'élément de paroi appartient, pour
1. lm 1
tlni
-f .-----~- 1
fixer les idées, à la cellule nOi, on peut donc écrire:
1
1 T = ~
r0.10 To. lo 0.10 t e
avec - .i s'il s'agit d'une paroi libre,
Sm
0.10-11-- ~ -Il--0.IO
J -11--0.10
= .1 - "'j si la paroi, appartenant à la cellule nOi, est
o () l
1
0.10
Commune avec la cellule n"j.
Hais, pour tout i,
.i T de
î(Àf - -GÀ i · dx
La fonction de gauchissement étant nécessairement continue et Supposons que l'on prenne le module Go de l'un des matériaux comme
nulle en l'absence de sollicitation de torsion, il est clair que module de référence. On voit que l'inertie de torsion de la section
l'on peut écrire: peut s'exprimer sous la forme suivante:
(3.27) 1 w(x,s) - - Wo(s).~ de T
dx - - Ci(
G
i
avec K - l: - K
o i Go 1
~ (s) étant la fonction sectorielle introduite au paragraphe 2.5.3. Mais, compte tenu de l'expression de Ki' on voit que si l'on pose:
da chapitre 2, de pôle 0, centre de torsion des sections, et définie Go
par: n i -G - (coefficient d'équivalence)
i
(3.28) ~ (s) = w (s) - f(s) tout se passe comme si l'on était en présence d'une poutre confec-
o 0
tionnée dans un matériau homogène de module de glissement Go dont
w (s) est l'aire sectorielle de pôle 0 relative au profil considéré l'épaisseur des parois de la section droite, dans les différents
rgndu ouvert en pratiquant une coupure spécifique dans chacune des éléments, a pour expression:
cellules fermées et f(s) est la fonction continue, définie a partir
de la même origine que l'aire sectorielle, dont la dérivée est égale e
à:
lni
o sur les ramifications ouvertes,
Considérons, a titre d'exemple, le cas d'un pont mixte a deux poutres
~i dont la section transversale est représentée sur le dessin de la
sur l'élément de paroi de la cellule nOi non Commun figure 3.15.
e
~ une autre cellule,
Le module de glissement
~ -~
de référence est celui
~ sur l'élément de paroi de la cellule nOi, commun de l'acier, noté Gs '
e avec la cellule nOj.
>
L'épsisseur réelle e c du
Les conventions de signe sont fixées par l'orientation choisie hourdis en béton (de mo-
du sens de parcours des cellules fermées. Comme dans le cas des pro- dule de glissement Ge)
fils minces ouverts, la fonction sectorielle n'est définie qu'à une est remplacée par une
constante pr~s dans la mesure où l'origine des abscisses curvilignes épaisseur fictive égale a
n'est pas précisée. * -~
ec
ec
esl i • ;r;-
3.6- CAS DES PROFILS MINCES ~'IXTES
avec:
bl n - Gs/G c
Par profils minces mixtes, on entend des poutres dont les éléments
peuvent être constitués par des matériaux de caractéristiques méca- L'inertie de torsion de
niques différentes. Dans les constructions courantes, il s'agit es- la section a alors pour
Figure 3.15
sentieliement des ossatures mixtes acier-béton. expression:
t
-72-
r
1
et si tous les éléments de paroi de cette cellule ne sont pas 1
1
confectionnés à partir du même matériau, il convient de maintenir
le module de glissement G sous le symhole d'intégration. Pour le CHAPITRE 4
contour moyen de la cellule nai, il convient donc d'écrire:
ds
<1 eG =- 2A i
dO dO
dx = - Il i · dx
o
TORSION
Supposons, encore pour fixer les idées, que la poutre considérée ET TORSION GÊNÉE
comporte des parties métalliques et des parties en béton. En appelant
toujours n le coefficient d'équivalence acier-béton ( n= Gs/G ),
À SECTION EN
c
et en prenant le module de glissement de l'acier (G s ) comme module de OUVERT
référence, on calcule l'inertie de torsion de la section de manière
classique en affectant aux éléments de parois en béton d'épaisseur
réelle e une épaisseur fictive qui vaut, maintenant:
4.2.3 Contraintes normales liées au gauchissement non uniforme Si la sollicitation appliquée à la poutre considérée est une
sollicitation de torsion pure, les contraintes normales que nous
Les fibres de la poutre subissent une déformation longitudinale venons d'expliciter doivent conduire ft un torseur resultnnt nul.
dont l'expression est: Ceci veut dire qu'elles n'engendrent ni effort normal ni moments
2 fléchisssnts. Ainsi,
(l,.3) E
X
= WO(S) . .Lx
d/
pour un profil ouvert,
(4.6) 'r oe.ds 0 'roze.ds 0 'r oye.da = 0
-
i
WO(S).S!...A pour un profil fermé. ces diverses intégrales portant sur l'ensemble du contour moyen de
2 la section, contour supposé rectifié par l'abscisse curviligne a.
dx
Cette déformation longitudinale engendre des contraintes normales Compte tenu de l'expression de o=o(x,s), les relations (4.6)
sont équivalentes aux suivantes:
dans les sections droites.
~ pour les profils ouverts:
En zone courante, la surface latérale de la poutre est supposée
non chargée, de sorte que l'on peut écrire on - 0 en appelant on la
contrainte normale il la surface cylindrique médiane de la poutre.
(4.7) 'r woeds = 0 'r woyeds = 0 'r wozeds = 0
De même, les sections droites étant supposées indéformables, on e"-
~ pour les profils fermés:
primera que E t U 0 en notant Et la déformation tangentielle de la sec-
tion. En se rHérant il la Loi de Ilooke, on en déduit que: (l, .8)
'r WOeds - 0 'r Woyeds - 0 'r WOzeds - 0
vo" (v est le coefficient de Poisson)
Les deux dernières de ces groupes de relations montrent qu'en
torsion non uniforme, le centre de torsion colncide avec le centre de
E = _ v(l+v) cisaillement puisqu'elles sont identiques aux relations (2.9) et (2.17)
On en déduit:
n E °x du chapitre 2. De plus, la première de ces groupes de relations fixe
2 l'origine des abscisses curvilignes sur le profil puisque le moment
(l+v) (l-2v)
E
° = (l-v)E V (l+v)
E'
soit: statique total de l'aire sectorielle ou de la fonction sectorielle
X " 0" doit être nul. Ainsi, la fonction de gauchissement de la section
droite est entièrement déterminée.
E
I-v 2 • E x ° X .Dans la pratique, on commence par déterminer la position du
Compte tenu de l'e"pression de E", les contraintes normales lon- centre de torsion (ou de cisaillement) C. On construit alors l'épure
gitudinales apparaissant du fait de la torsion nOn uniforme ont pour de l'aire sectorielle ou de la fonction sectorielle de pôle C pour
e"pression: une origine quelconque des abscisses curvilignes, judicieusement
E 2 choisie de façon à simplifier au maximum les calculs; on note wé et
O(l<,S) = --·2·· • w (s) .Lx pour un profil ouvert, wè les fonctions ainsi obtenues. Soient Wc et Wc les fonctions sa-
l-v 0 • dx 2
tisfaisant à l'ensemble des conditions (4.7) et (4.8).
(4.4) 2
. wo(s).~
2
pour un profil fermé. On sait qu'un changement d'origine ne modifie ces fonctions
dx que d'une constante J. Nous écrirons donc:
(~.7) et (4.8) sont respectivement appelées aire sectorielle princi- Comme le gauchissement est nul si l'angle de torsion est nul,
pale et fonction 'H'ctorlC'lle l'rln,,Jl'n~. on en déduit que:
(4.10) B(x) ~ x(x)
4.2.4 Contraintes de cisaillement secondaires
Ainsi, dans les profils minces ouverts, le gauchissement des
L'existence de contraintes normales variables le long de l'axe sections est proportionnel à la fois à l'aire sectorielle principale
longitudinal de la poutre entraine celle de contraintes de cisaille- et à l'angle de rotatidn spécifique des sections (dérivée de la
ment dites secondaires. Nous verrons, dans ce qui suit, que ces con- fonction représentative de l'angle absolu de torsion). Alors, les
traintes secondaires n'agissent pas de la même façon dans les profils contraintes normales ont pour intensité:
ouverts et dans les profils fermés. Dans les premiers, en dehors des
zones de gauchissement nul, on constate habituellement que leur inten- d2a
(4.11) o(x,s)· EW (s)'di2
c
sité est faible devant l'intensité maximale des contraintes tangentes 1
primsires, correspondant à la part du couple de torsion reprise en et engendrent des contraintes tangentes secondaires que l'on va
torsion de De Saint-Venant. Mnis, étant uniformément distribuées calculer.
dans l'épaisseur du profil, leur moment résultant n'est pas négligeable
devant celui des contraintes primaires. Au total, la distribution des 4.3.2 Etablissement de l'équation différentielle de torsion
contraintes tangentes dans l'épaisseur du profil n'est pas antisymé-
trique, mais change néanmoins de signe et il existe donc une ligne Pour calculer les cisaillements secondaires dont il vient d'être
contenue dans le contour de la section sur laquelle la contrainte question, on considère une tranche de poutre comprise entre les
tangente est nulle. abscisses x et x+dx. Par une coupure normale au contour moyen de la
Par contre, dans les profils fermés, il y a superposition de section droite, on isole la portion de profil comprise entre cette
deux systèmes de contraintes tangentes uniformément distribuées dans coupure et son (ou ses) extrémité(s) libre(s).
l'épaisseur et les flux circulant autour des cellules fermées ne sont
plus constants. C'est pourquoi, il est maintenant nécessaire d'examiner
séparément les problèmes de la torsion non-uniforme ou gênée dans
les profils ouverts et dans les profils fermés.
4.3- TORSION NON UNIFORME ET TORSION GENEE DANS LES PROFILS MINCES
OUVERTS
4.3,1 Gauchissement des sections
y
" Nous venons de voir (formule 4.1) que le gauchissement des
sections droites d'une poutre en profil mince ouvert est supposé
de la forme:
w(x,s) c - wc(s),~
;j
Par ailleurs, nous avons établi au chapItre 3 (formule 3,8) o
que:
\1
;\, Tt de 3w
- - -r -
'dx --
as soit, dans le cas présent:
,i G
Figure 4.2
de db'C ~
-r'dx + d'S' dx En se référant au dessin de la figure 4.2, et en comptant, selon
de ~ des conventions déjà précisées au chapItre 2, positivement le flux
-r'dx + r'dx
de cisaillement sortant de la portion de poutre dont on considère
de par la définition même de l'aire sectorielle. Or, en 4,2.4, nous l'équilibre suivant l'axe longitudinal, on peut écrire:
ligne moyenne; on peut donc considérer que la contrainte de cisaille- Dans cette expression, r est la portion de contour moyen de la
ment sur cette ligne moyenne est quasiment nulle. On en déduit donc section correspondant à l'élément de poutre dont on considère l'équi-
que: libre. C est le centre de torsion.
i
'il
1
-81-
-80-
Le couple de torsion global T est donc repris en paEtie par Par exemple, pour une extrémité libre, les contraintes normales
des cisaillements de torsion libre et en partie par ces cisaille- sont nulles, de sorte que a" (x) y est nulle. Pour une extrémité li-
ments secondaires. Il est donc possibLe d'écrire: bre de se gauchir, mais dont la rotation est bloqu~e, on exprimera
simplement que a = e" = O. Enfin, pour une extrémité encastrée et
T T1+T
Z
avec: dont le gauchissement est empêché, on exprimera que e = 6' - O.
e2Je
poutre se présente sous la forme: Y x y dx
3
et: 2
(4.14) El ' d
- 3 - GK'dx = T d e
dx B cfo wc·dy.dz = El '---2
x w dx
On voit apparaître ici une nouvelle caractéristique de sollici-
4.3.3 Résolution de l'équation différentielle de torsion non tation, notée B et appelée bimoment. Ses dimensions sont ML 3T- 2 • Con-
unlforme ou gênée. trairement aux autres sollicitations déjà connues, le bimoment est
un facteur autoéquilibré et ne peut être déterminé à partir des con-
La poutre étant supposle de caract~rjstiques mécaniques et ditions d'équilibre d'un élément de poutre. En éliminant les grand-
géométriques constantes, 'équation (4.14) est une équation diffé- eurs Wo'~y et "'z' la contrainte normale en section droite de la pou-
rentielle linéaire à coefficients constants dont la solution est la tre peut ~'écrire~:________________________________~
somme de la solution générale de l'équation sans second membre et N H H B
d'une solution particulière de l'équation avec second memhre. Dans
le cas le plus général, on peut écrire:
(4.17)
I 0x = 5 + z \ - y \ + Iw'wC
• 1
v· •
!
r--
~
Te - ~/ Aire uc.torh!llt
..-.
--r ~
~
G
z.
• ]0
v' • T
T ~
r--' e - l-- ]02
Tl \ .. ==->..L 1
'-- ,_L-..
~
Flqure 4.4
En expr imant les cond ft ions aux limites précédemment ind iquées, T engendre des cisaillements uniformément distribués dans l'épais-
on aboutit à la solution suivante:
Z
seur du profil. Compte tenu de ce que son epaisseur est constante,
on peut écrire:
cha(!. - x) 2 T
2 2
6(x) -..E!L.
2
(l - "2a (Lx - x )} 2
f wC· da
a CK chœz
L T
2 = -ES'" (x) fltwC.ds
r
= T
Ùl r lt
Si l'on avait étudié la poutre en torsion de De Saint-Venant seule,
ce qui eût été incorrect, on serait arrivé à la solution suivante: ~.pd sha(L/2-x) f wC. ds
5ea
5 achaL/2 r*
e(x) = _ ~(J
2GK ,x - x 2) En section droite, la contrainte de cisaillement est variable
selon l'abscisse, et la loi de variation de cette contrainte est
c) Etude des contraintes normales
représentée sur le dessin de la figure 4.6.
En toute section, les contraintes normales sont dues à la
flexion et à la torsion non uniforme. En ce qui concerne la flexion, Il est rappelé que cette loi est
J
le moment à l'abscisse x a pour intensité: ~ ( ~ _(~)2) liée à la convention de signe faite
H(x) ~ ( Lx _ x 2 )
p. ~
sur les cisaillements, et que l'o-
rientation correspondante du pro-
Sur la fibre supérieure, la contrainte normale engendrée est fil correspond à la "normale" exté-
uniforme dans le sens transversal et vaut: rieure à la portion dont on calcule
le moment statique sectoriel.
Mv --L....(Lx _ x2)
cr sup :
-- =
Iy 2ea 2 On constate que la contrainte T2
maximale est située dans les mem-
et sur la fibre inférieure, brures verticales (en valeur absolue),
cr = -2a à une distance de la fibre infé-
inf sup
rieure égale à 4a/7, où elle vaut:
En ce qui concerne la torsion non uniforme, on a:
.3 2
2ll (l(i) -8(~»
IT 1= ~. pd .1 sha(L/2-x)
cha(!.-x) 2,max 21,5ea2 achaL/2
cr (x, s) Ew (s) e" (x) avec S"(x) = ~ ( 1 _ _ _2_
C
cœz
Compte tenu des valeurs numériques de l'aire sectorielle prin-
GK h L
Figure 4.6: [pure de j wCds
e) Application numérique.
r' On considère une poutre répondant
cipale, aux extrémités de la membrure supérieure, les contraintes aux caractéristiques suivantes:
normales extrémales ont pour intensité: L 5
L=lm, a=IOcm , e=lcm , E= 2.10 MPa , v= 0,3 (acier).
3 da cha(I - x)
cr
sup :!: 7(l+v).~ ( 1 - - - - L On calcule alors:
e chœz a 2: 6 , 46154 ,. a = 2 , 51,196 ., aL
2 = 1 ' 27098
et en fibres inférieures des membrures verticales, elles ont pour
intensité: Pour l'application numérique, on considèrera que la charge pest
cr + !!.cr à l'excentrement maximum, soit d=O,05m. Le tableau ci-après donne
Inf - 3 sup les valeurs numériques des principales grandeurs, qui sont représen-
Le long de la poutre, elles sont maximales à mi-portée. tées sur les graphiques de la figure 4.7.
-"-- -- - .'m'
10 CI 0 0,1 0, f 0,3 O,f 0,5
----
.c-- "- - ----- _~~~;_ !
P
0,015
._-_
0,010 0,015 0,010 0,005 0
------
r, - - ..
~,125
p- 0,00110 0,00111 O,OOH1 0,00411 0,00131 0
• )lI1"'! COIIIpuU Ives de 11 dtrOf'Wlf.
10 CI
t" .....'p '10 171 641 451 131 ,
b) Lt9nu cOII'Plretl'lu cfl!'s _"li '1, ......'P 130 169 rr. 15 36
•
~
1000
5001
1•
•
A ,._. .,. . .,
///' 1
L'exemple que nous venons de traiter permet de tirer quelques
conclusions importantes. Tout d'abord, il est clair que le calcul
d'une telle structure en omettant les effets de la non-uniformit~
de la torsion est inacceptable: ces effets sont tr~s importants,
que ce soit au niveau de la déformation (figure 4.7-a) ou au niveau
des contraintes normales,
// ~$U~fI •• IOtt)
/,
En ce qui concerne les contraintes tangentes, on constate - et
100L cet exemple n'a rien de tr~s particulier - que celles résultant de
0.1 0,1 0,3 0,_ o5 la torsion non uniforme sont relativement faibles par rapport aux
contraintes maximales de torsion pure. Cela veut dire que, dans
t c)-Cont,..,lntts tIOF"Nlu ~ 'Ilw't s Dfrltur' Figure 4.7 l'~paisseur du profil, la distribution des contraintes tangentes
• 1
totales n'est pas antisymétrique comme nOUR l'avons admis pour ~ta
blir la th~orie de la torsion non uniforme, mais trap~zoldale.
1000 ~ ,1'1 ..... ' (SAIO'·VEIIAN')1
Cependant, ces contraintes changent de signe dans l'épaisseur du
5OO~
~tl.·.. I(tor.ton i unHo ..... )
profil, de sorte que l'application de la formule 3.6 du chapItre 3
peut être faite le long de cette ligne de cisaillements nuls qui,
même si on ne la connaIt pas a priori, n'est gu~re diff~rente de
la ligne médiane.
,j - 717 P
4.4- TORSION NON UNIFORME ET TORSION GENEE DES PROFILS MINCES FERMES En résumé, on ahoutit 11 ulle première l"luatlon tllfffrent lelle
liant les fonctions 6(x) et x(x) de la forme:
Comme nous l'avons déjà dit, la théorie de la torsion non uni-
forme et de la torsion ginle part de l'hypothêse de gauchissement
des sections droites selon une loi du typc:
(4.19) T = - Glc * + G(Ic-K)~
Pour établir la seconde équation différentielle, nous allons
w(x,s) = - ~o(s).~ traduire l'équilibre entre les contraintes normales et les contrain-
tes tangentes secondaires. Si on appelle ~ le flux de cisaillement
Le cisaillement dans l'Ipaisseur des parois du profil n'Itant
total dans les parois, nous avons vu que l'on peut écrire:
pas nul, i l n'est plus possible, comme dans le cas des profils ou-
verts, de confondre la fonction O(x) avec la fonction x(x). ~ tt ~l + ~2
4.4.1 Etablissement des équations différentielles de torsion tl correspondant aux cisaillements de torsion pure lihre et uniforme,
et les actions tangentes correspondantes équilibrent un couple TI tel
non un HOl'me et gênée. que:
(4.20) Tl GK-
de
Pour fitablir les fiquntions difflrentlelles permettant de déter- dx
miner les deux fonctions inconnues O(x) et X(x), nous allons raison- lntlressons-nous à ~2' En se
ner comme dans le cas des profils minces ouverts. Les cisaillements reportant au dessin de la fi-
dans les parois de la section résultent de la superposition de deux gure 4.8 , il est facile de (o( x). ~~x )dx)eds
flux ~1 et ~2' Le premier correspond à la part du couple de torsion voir que l'équilibre d'un é-
T reprise en torsion pure de De Saint-Venant et le second est Iii à lément de paroi de longueur
l'apparition de contraintes normales de torsion non uniforme ou dx et de largeur ds se tra-
gênée. duit par la relation:
Le moment résultant des actions tangentes par rapport au centre d$2 au
de torsion doit être égal au couple de torsion total appliqué. Par-
tons de la relation fondamentale: "s -eax
Compte tenu de l'expression
T = -Gr.~ _ G a" = -Gr.~+G(r- 2!).ix de o(x,s). il vient:
dx as dx ds dx
3
f(s) est la fonction introduite au chapItre 2 (§ 2.5.3) lors de d
l'étude des cisaillements d'effort tranchant. Compte tenu des con- -Ee~o(s).~
dx
ventions de signe et d'orientation habituelles, nous écrivons:
Cette équation différentiel- y
T = f Te.dw = f Ter .ds = -G-
dO 2
f r eds +G'
ix f (r 2 e-re'-
df
) .ds le peut être intégrée une
r O r dx r dx ds
r fola en faisant apparaltre Figure 4.8
un système de constantes
On voit apparaltre, dans cette relation, une nouvelle grandeur ap- explicitées de Is façon suivante:
pelée inertie tangente polaire, dont l'expression est:
:t d)
~2(x,s) œ -E( S +E c ~) ~
(4.18)
2 ~ i ij i . dx 3
1 = f. r e.ds 1
c r
S; est le moment statique sectoriel calculé entre l'origine 1 du
profil et le point d'abscisse curviligne s:
Par ailleurs, compte tenu de l'expression de df/ds, il est clair
que: s:t
s
= f ~o(s)eds
f re ds 1:( "tsÇf r.ds - E ~f r.ds) o
r i j ij '"
Sa définition est analogue à celle des moments statiques usuels in-
Ces diverses intégrales, portant sur les parois des cellules (puisque troduits lors de l'étude de l'effort tranchant. Le terme:
df/ds = 0 sur les ramifications libres), sont calculées en tenant E c~~1
compte de l'orientation choisie des cellules. Il est donc clair que
les termes du type ~j r.da s'annulent deux à deux. Et comme: représente un ensemble de constantes, dont la dérivée au sens des
fonctions est nulle, affectant chacune des cel iules de la section.
95 r.ds = l1 i
i Plus précisément, à chaque cellule fermée nOi, on affecte une cons-
il est également clair que: tante d'intégration Ci' Ainsi, sur une paroi simple de la cellule
O
n l, la constante est Ci et sur une paroi de la cellule n Ol commune
dE d s à la cellule nOj,_la constante d'intégration est ci-c , En introdui-
f re'- E "ini K
r ds
i sant la fonction .j
6gale à l'unité, dans le sens posItif de rotation
-'10-
-91-
c j 'ij dwO
de la cellule n'i, la somme précédente est donc une fonction multi- s'annulent deux à deux, de sorte que:
forme à valeurs constantes dans les parois de la section, ces valeurs
étant: , ( t cijii)dwo .. E cin i
c ~ 0 dans les ramifications libres, r j i
ij
c ~ ci dans une paroi simple de la cellule n'i Il s'ensuit que:
ij d3
c ci-c j dans une paroi de la cellule n'i commune avec
C T 2 .. - E ~ (-1 "'OwOeds + E cin )
i
ij
la cellule n° j. dx r i
Les différentes valeurs Ci ne sont pas arbitraires; elles doi- En reprenant la démonstration du S 2.5.2, c'est-A-dire en introdui-
vent être telles que la fonction de gauchissement soit une fonction sant les coefficients ~i solutions du système:
continue dans la section. Intégrons alors la relation fondamentale lôl'I1\1 - Inl
(3.8) sur le contour médian de la cellule nOi sous la forme: on établit facilement que:
ds dB aw t cin i - tlô",l· lAI
~i (4)\
+4>2)-;- .. -G dx IIi r .ds - Glii agds i
La fonction w(x,s) étant continue, il est clair que: _ l:;\ _ S* ds
i i i '" e
~ aw ds ~ 0
i as , :1: df
Par ailleurs, du fait des propriétés des cisaillements de De Saint- r S""ds ds
Venant,
ds dB :1:
s$i 4>1·-;- c - Gn i ·dx Enfin, la fonction St étant continue, ainsi que la fonction f(s), une
intégration par part es donne:
On voit donc que la condition de continuité du gauchissement autour
de la cellule nOi s'écrit simplement:
l: cin .. l "'of(s)ds
i
ds i r
0 ~i 4>Z.-;- D
En remarquant que:
Compte tenu de l'expression de 4>Z' ceci se traduit, pour tout i, par: "'o(s) .. wo(s) - f(s)
ds
:1: ds on aboutit finalement A:
s$i S.p. -;- + c i ~i -;- - ; c j 1!j -;-
ds
- 0
3
d 2
On voit donc que les constantes Ci sont solutions d'un système linéai-
(4.21) T2 - E ~ ( l "'0 e ds )
re de n équations ~ n inconnues qui s'écrit matriciellement: dx r
(4. zr,) K - 1 _!
le
Il vient:
3 d
(l•. 25) U_ KGK~ a KT
3 dx
dx
2 KGK
Ib/21 b Iblll
avec 01
-E~
Les constantes d'intégration se déterminent, comme dans le cas -===='1 î ~~---'I.
~
b·;.5oo
des profils ouverts, à l'aide des conditions aux limites: pour une h • 30
extrémité libre de se gauchir, les contraintes normales sont nulles, t'-D,JO m
de sorte que: 2
U.O
2
dx
De même, pour uns extrémité encastrée dont le gauchissement est empê- Figure 4. 9
ché, on exprimera que:
ix = 0 4.4.3.1 ~~!~~!_~~~_~~E~~~~E!~~!9~~~_~Q~~~!9~~~_~~_!~_~~~~!~~
dx
Une fois·calculée la fonction X(x), on détermine la fonction 8(x) Le calcul des caractéristiques mécaniques élémentaires (calcul
par la relation, déduite de (4.19) et (4.23): en profil mince) de la section conduit aux résultats numériques
3 suivants:
(4.26) da = ix _ ~ .Lx * Aire S = 6,75 m2
dx dx a 2 ' dx3 * Position du centre de gravité: v = 1,13333 m ; v' = 1,86667 m
Enfin, on peut calculer: * Moments principaux d'inertie:
2 1 = Il,58 m4 l = 51,04688 m4
T -GK dO T-T o(x,s) E<j! (s).Lx y z
m T m
l dx 2 1 C dx2 Pour déterminer les caractéristiques sectorielles principales,
nous suivons la même démarche que celle exposée au chapitre 2. Tout
et les contraintes tangentes associées 1 T. et T2 . d'abord, on remarque que, la section admettant Gz comme axe de symé-
trie, le centre de torsion C est sur cet axe. De façon 1 simplifier
4.4.3 Exemple de détermination les calculs numériques, on commence par tracer l'épure de la fonc-
tion sectorielle de pôle et d'origine 0, milieu du hourdis supérieur,
Pour illustrer les effets de la torsion non uniforme et de la en suivant le sens d'orientation positif de la cellule. Le coefficient
torsion gênée dans un profil mince fermé, nous considérons la poutre- À de la fonction f(s) a pour valeur:
caisson représentée sur le dessin de la figure 4.9 • Il s'agit d'une
poutre de section constante, de longueur L, encastrée 1 la torsion À 2 x 3 x 5,5 _ 0 58235
Il + 6 '
en ses extrémités qui, par ailleurs, bloquent 6galement le gauchis- --0;3
sement. Les caractéristiques géométriques nécessaires au calcul sont Les dessins a),b) et c) de la figure 4.10 illustrent les étapes
indiquées sur la figure 4.9 . La poutre est sollicitée par deux numériques du calcul de la fonction Ij!o(s) , de pôle O. Le dessin d)
charges linéaires uniformes "en lame de couteau" de densité q, anti- donne l'épure en y de la section, d'oD 11 résulte le calcul de:
symétriques et appliquées su droit des lignes de jonction du hour-
dis supérieur et des Bmes. La sollicitation ainsi creee est une sol- f <j!o(s)yeds ~ 69,230239
llcitation de torsion sans flexion. r
On en diduit alors l'ordonnée du centre de torsion C par rapport 1
celle du pôle 0:
-94-
-95-
940.5
J 4 ----------
4.4.3.2 ~~~~!_~!_!~_~~~~!
33 I~~
Avec les conventions liées au choix du repère global, la pou-
tre considérée est soumise a une densité de couple de torsion telle
que:
dT
dx • q b
On en déduit:
a) Epure de "'0 b) Epure de fis) T(x} • T + qb
o
T est une constante d'intégration, représentant le couple de torsion
aOl'origine, que l'on détermine en exprimant, compte tenu de la symé-
trie longitudinale du chargement,-que:
LI -"'.'
, II;-w-
5.5
~
[Ir
T(I.) - - T
L 0
T(x) - - qb(-Z-x) - - 5,5q(-Z-x}
en exprimant les longueurs en mètres.
, ce qui donne:
L
2,1 :
Pour établir la solution numérique de l'équation différentielle
C)~.o d) Epure en y
1 de torsion gênée, nous allons supposer qu~ le matériau constitutif
de la poutre a un module d'Young E - 4.10 MPa et un coefficient
de Poisson v - 0,2. Alors, l'équation (4.25) se présente numérique-
ment sous la forme:
D
dx 3 -
~
0,32813 dx - -5,63446.10
-6 L
q(ï- x }
Avec a - 0,57283, et compte tenu de la linéarité du second membre, la
solution de cette équation différentielle est telle que:
-6
~
-2.12092 dx - Ac hax + Rs hax + 5,63446.10
2 q (2"L
- x)
a
Les constantes d'intégration A et B se déterminent en exprimant
les conditions aux limites. La poutre étant totalement encastrée à la
e) [Pu'.~.c torsion et au gauchissement en ses extrémités, il est clair que:
TI -137,5( 1 - - 0,20393 s~~~~!-x» (en kNm) .Il Contr.intt"s rKlr"n.les(en kPa:iAns la section origine
avec a = 0,57283.
Pour quelques abscisses particulières, les valeurs numériques
sont rassemblées dans le tableau ci-dessous.
x(m) 0 1 2,5 5 10 15 20 25
Tl -109,5 -116,2 -117,05 -108,4 -82,4 -55,0 -27 ,5 0
~~
-7.48 .~
T -28,0 -15,8 -6,70 -1,6 -0,1 0 0 0
2 b)Contr4tntl!'S nonaales dAns 1. section Dfdfll~> ~1.46
~......~
Ces valeurs sont reportées sur les graphiques de la figure 4.11.
T(kNm)
1,(') .0.56
Figure 4.12
'00 f(x}"'I{""l('(lt)
"',~
......
!- - ',(') tl faudrait appliquer à la poutre deux densités de charge uniformes
(en lame de couteau) d'intensité égale à 0,07161 kN/m ., disposées
symétriquement le long des lignes de jonction du hourdis et des âmes .
En ce qui concerne les contraintes tangentes, le calcul est un
~~)
1
(kPa) '0 lS '0 'S .If(.' peu plus complexe. Nous nous bornerons à les calculer dans la section
10 l te origine. Dans cette section, le couple T I = -109,5 kNm engendre un
a)~r~~€'ptes.e'!~tlves des ~nt~.~orslon
flux de cisaillement constant sur le contour de la cellule fermée
égal à:
TI 109,5 = -3,31818
2A 33
correspondant à une contrainte:
Tl - - Il,06 kPa
,S
b) lot !le varluton des contraintes nor.~~al!.~ Le couple T = -28,0 kNm engendre un flux de cisaillement ~2 que
2
l'on va déterminer.
Dans le cas présent, compte tenu de ce que la section est uni-
cellulaire, le flux de cisaillement ~2 a pour expression:
Sur les dessins de la figure 4.12, on a représenté le diagramme T ;< _
2
des contraintes normales dans la section origine et dans la section 4>2 = - l ($1jJ + cq, )
médiane. L'ensemble des ces applications numériques montre qu'au voi- 1jJ ;<
sinage des extrémités, la poutre travaille en torsion gênée, avec une Dans cette expression, on rappelle que S1jJ est le moment statique de la
forte perturbation de la distribution des contraintes. nès que l'on fonction sectorielle principale, calculé 1 partir de l'origine des
s'éloigne de quelques mètres de ces extrémités, la poutre travaille abscisses et des extrémités des ramifications libres, ~ est le flux
essentiellement en torsion non uniforme ct les contraintes normales unitaire dans le contour de la cellule, compté positivement dans le
induites restent sensiblement constantes le long de l'axe, et d'in- sens de rotation habituel, et c est une constante égale à:
tensité modérée.
-98-
1
'1 s:t <1:; -9'1-
1 I/J'-;-
1
c ~------
'1 ds
e 4.4.4 Notion de bimoment
Comme dsns le CliS des prof n" minccs ouvert!!, le!! dfplacclncntR
les intégrales portant sur le seul contour de ls cellule fermée. On axiaux d'une poutre ~ fibres parallèles peuvent être représentés par
commence donc par tracer l'épure de S~ (figure 4.13-a), ce qui permet une fonction du tjpe:
de calculer:
, s:t,ds s 30,99137 et comme '1 ds - 56,667
(4.27) _ ",(x,s) - "'0 + zty - ytz - 'c·~
e e "'0' t , et tz caractérisent les déplacements et la rotation de la section
on en déduit: droit~ comme un tout rigide, et la fonction tc est la fonction secto-
c - - 0,54691 rielle principale ( c'est-~-dire construite à partir du centre de tor-
On peut alors tracer l'épure de (S, li: -
+ c+) (figure 4 .13-b), ce qui
sion C pris comme pôle). Les contraintes normales dans la section sont
donne la loi de répartition transversale des cisaillements. La va- donc: il", d",o d+ v dtz d2 y
leur maximsle (en valeur absolue) de cette fonction, au milieu du ° x
-E - - -E( -
ilx dx
+ z.--"- - y . - - '4IC •.::....a. )
dx dx dx2
hourdis supérieur, est 0,54691 et il lui correspond une contrainte
maximale égale ~: En multipliant successivement cette expression par dy.dz, y.dy.dz,
z.dy.dz et '4Ic.dy.dz , puis en intégrant sur l'aire de la section trans-
28,0 1 versale, on voit que:
T 2 ,max s - 0,54691'4,97659 'Oï,) - -10,26 kPa d",
qui se cumule algébriquement à celle due ~ Tl' N- IOxdydz - - ES.--2
dx
dt
Hy - 10x zdydz" El.-I
Y dx
0.66357 dt
El._ z
~/O.45226 Hz - -1 0xydydz z dx
'1
:J 1 + 2
d
B- IOx'4l cd ydz - El'4l'd
-0,21131
7 ! + +
les rlèches Indiquent le sens des
as;
cis.lll .... nts correspondant On voit encore apparattre une nouvelle grandeur, notée B et ap-
pelée bimoment, qui est un facteur sollicitant autoéquilibré caractéri-
0.80813
\J7'
------
.. ~~=r sant les changements spportés aux lois linéaires de la distribution des
contraintes normales dus au gauchissement des sections, La contrainte
0.47078
normale s'exprime alors ria~i~n~s~i~:__________________________--,
N H H B
y~+ -1.tC(s)
a) [pure de J'
o
.c(s)eds • s; (4.28) O(x, s) - + z.J..-
S 1
Y
1
z d.
'1'
il _.]~.26122 établies dans le cas des poutres ~ fibres parallèles, reste la même
et que les coefficients affectant les fonctions inconnues dépendent
de la variable x. Toutefois, l'intégration analytique de ces équa-
tions différentielles ~ coefficients supposés fonctions de x est
\
-0.07613
Les rlêches Indiquent 1. sens
des cis.lllements rêels.
généralement impossible: il faut "alors recourir à une intégration
numérique. Dans le présent paragraphe, nous abordons le problème à
1
.p
b) [pure de s: .ct
l'aide du formalisme des matrices-transfert. Grâce à ce formalisme,
on peut considérer une poutre à fibres non parallèles comme résultant
de l'assemblage de tronçons sur lesquels on peut considérer que les
caractéristiques mécaniques (au sens large) de la section sont quasi-
Figure 4.13 ment constantes. Il est bien évident que la méthode décrite ci-après
n'est légitime que si la variation des caractéristiques des sections
de la poutre est suffisamment lente, progressive et continue.
-101-
-100-
en posant:
e E .. r nn-l .En-l
( n
E B Tn Tn - I E
T n-l' n-2' n-2 etc •••
1 n ~-l 1
.. Tl"
n- n- 2· •••••• T0 .E0
Conform{;ment nllx appcllat ions hahituelles, ce vecteur colonne est encore La matrice:
~ ~-l ~-2 1
appel{; vecteur d'état. l,a mat rice T est la matrice-transfert de la T - , n- 1" n- 2" n- 3···· ••• T0
poutre relative à la torsion non-uniforme, liant les vecteurs d'{;tat
origine et extr{;mit{;. Ces vecteurs comportent une composante d'homogè-
n{;ité (1) permettant de prendre en compte directement les effets des
chargements appliqués. Pour une poutre non chargée, les quatre premiers est la matrice-transfert totale de la poutre. Calculer ce produit
{;léments de la cinquième colonne de T sont nuls, et il est possible de matriciel revient à effectuer l'intégration numérique de l'~quation
supprimer la cinquième ligne et la cinquième colonne. différentielle de torsion non uniforme ou torsion gênée a coefficients
variables. Il est alors possible d'effectuer sur cette matrice les
mêmes manipulations que celles déjà effectuées précédemment.
4.5.1.2 ~!!!!~~!!~~_~E~!!9~~_~~~_~~!E!~~~:!E~~!f~E! 4.5.2 Etude des poutres 4 section en profil mince fermé
Dans la mesure où l'établissement de la matrice-transfert d'une La démarche présentée ci-après' est analogue à celle que nous
poutre soumise à une sollicitation de torsion non uniforme ou gênée venons de développer dans le caa des poutres à section en profil mince
correspond à l'intégration complète de l'équation différentielle de ouvert. Noua commençons par {;tablir l'expression de la matrice- trans-
la déformée, il est possible d'utiliser directement cette matrice pour fert de torsion d'une poutre de longueur L à fibres parallèles.
la résolution de problèmes simples relatifs à des poutres à fibres
parallèles.
En effet, à chaque extrémité, on 4.5.2.1. ~~~!~!!!~~-~~_!!_~!!E!~~:!!!~!f~!!_~~_!~!!!~~
dispose de deux conditions aux limites: par exemple, pour une extré-
mité encastrée à la rotation et au gauchissement, e - ( .. 0; pour une On considère encore une poutre de longueur L à fibres parallèlea,
extrémité libre, B .. T - 0; pour une extrémité encastrée à la rotation soumise à une densité longitudinale de couples y(x) qui peut être
mais libre au gauchissement, e .. B - 0 etc ••• On peut donc écrire, en une fonction au sens mathématique usuel ou une distribution. L'équi-
fonction de ces conditions aux limites, deux équations linéaires à libre d'un tronçon de poutre de longueur dx se traduit toujours par
l'équation (4.29):
deux inconnues qui sont les deux composantes indéterminées du vec-
teur d'état origine. dT
dx .. y(x)
Hais le principal intérêt du formalisme des matrices-transfert
est de permettre une détermination des sollicitations liées à la
torsion dans les poutres à fibres non parallèles, à condition que En supposant que la fonction x(x) soit suffisamment continue et déri-
les variations des caractéristiques géométriques des sections soient vable, l'équation différentielle (4.25) peut être mise sous la forme:
lentes et progressives. Ainsi, étant donnée une poutre à fibres non
parallèles, on peut la découper en un certain nombre, soit n, d'élé- 4 2 d2
ments dont on peut considérer, selon la finesse du découpage, que la (4.34 ) ~4
dx
- a ydl( .. ~K2 y(x)
section droite est de caractéristiques constantes. Pour le tronçon
de poutre nOi, compris entre les sections (i-l) et i, on peut donc
calculer la matrice-transfert Tt-l' Au passage de la section, il est Cette équation différentielle se r{;sout de la même mani~re que l'équa-
clair que l'angle de rotation e est continu, que le gauchissement tion (4.30) préc{;demment étahlie:
est continu (pas de "fissuration"), ce qui implique la continuité de
la fonction (, que le bimoment est continu car les contraintes normales 1 x
X(x) .. A + IIx + C chax + "shax + GKa {, {sha(x-t)-a(x-t) }y(t)dt
sont continues et qu'en l'absence de couple concentré, le couple de
torsion est également continu. Dans le cas contraire, on peut l'af-
fecter à l'un ou à l'autre des deux tronçons adjacents. Ainsi, si où A,B,e et D sont des constantes d'intégration que l'on détermine en
E! désigne le vecteur d'état de la poutre au droit de la section exprimant les conditions aux limites (conditions de liaison) de la
n i, on voit que l'on peut écrire: poutre •
.i
;1
-101,-
-105-
Contrairement au cas des profils minces ouverts, le gauchissement Oe tout ceci, on déduit:
des sections est caractérisé par cette fonction x(x) et non pas par la
fonction représentative de l'angle de torsion a{x}.l. connaissance de A' eo - GK Bo
1
B <;
o
-~
GK T()
cette dernière fonction est néanmoins indispensable pour exprimer les
limitations physiques éventuelles portant sur cet angle de rotation. Bo B T
Or, nous avons vu que: C ~ 2- ~ 0=-2...
aGK
a EltjJ KGK
3
de ~ _ l::!s. i-X
dx dx 0 2 ' dx3 I l en résulte; en définitive, les expressions des fonctions suivantes:
chax-l To shax
(4.35) a(x) ~ 60 + (ox + ----cK 80 + GK( K--
O
- x) +
En utilisant la précédente expression de X(x), on voit que l'on peut
écrire, après intégration: 1 x
GKa ~ (Ksha(x-t)-a(x-t)}y(t)dt.
1 x }
S(x) A' + Bx + KC chax + KO shax + GKo ~ {Ksha(x-t)-a(x-t) y(t)dt a chax-I 1 x( }
(4.36) E;(x) ~I;o + KGK Boshox + ----cK To + GK fo chex(x-t)-l y(t)dt
T(x) = T + fX y(t)dt
8(0) = 6 A'+ KC o 0
o
Pour les poutres à section en profil fermé, on appelle vecteur
En posant ~(x) ~ (on peut l'appeler fonction de répartition lon- d'état le vecteur-colonne dont les composantes (la dernière étant une
cqmposante d'homogènéité) sont:
gitudinale du gauchissement),
6
<;(0) t;o B +a 0
E;
E B
Par ailleurs, sachant que
B(x)
~2 '
on écrira:
T
ElojJ dx
B(O) B0 2
Ca En faisant x~ 1. dans les précédentes formules et en posant
EIojJ EltjJ u • al., les vecteur d'état à l'origine (indice 0) et à l'extrémité
(indice 1) sont liés par la relation matricielle suivante:
Enfin, comme:
2 3
a T ~ _ a2 ~ f4
chu-l J:.- ( K shu -
GK dx3 dx al 1.
GK GK u
1)
GK
e0
ushu chu-I f3
1;1 0
KGKL GK GK /;0
2 KI. shu
2 a T (4.38 ) () 0 chu f x 8
alors: a T(O)_ ~ _--.-2. ~ !la 3 BI u 2 0
GK GK
Tl 0 0 0 fI T
0
0 0 0
°
avec:
K 1.
f
1
l
0
y(t)dt f
2
~ ~ fo sha(L-t)y(t)dt
-106-
! -107-
on attribue donc aux parois en béton une épaisseur fictive: En résumé, la résolution du problème de la torsion pure passe par
celle du système (3.25) du chapItre 3 dans laquelle les coefficients
e* = ~n 6 i j ont pour expressions:
g!~ ds
En résumé, dans un profil mince ouvert mixte, on conviendra de
ô
li i /' ô ij = -:- 'ij -:*
calculer les caractéristiques sectorielles, et notamment l'inertie
sectorielle Iw en attribuant aux divers éléments de parois une épais-
seur fictive e- telle que: avec e* = e pour une paroi en acier et
eln pour une paroi en béton.
e pour une paroi en acier, Comme, dans un profil fermé quelconque, nous avons négligé les
~ pour une paroi en béton. cisaillements antisymétriques correspondant à la déformation propre
n
des parois, il est facile de voir que toutes les grandeurs interve-
Il s'ehsuit que l'équation différentielle de torsion gênée (4.14) nant dans la mise en équation de la torsion non uniforme ou gênée
doit s'écrire:
doivent être calculées à partir de ces épaisseurs fictives de parois.
_GK.de~T Mais alors, dans les formules (4.19) et (4.23), les modules G et E
s dx doivent être pris égaux aux modules de l'acier, Gs et Es'
où l'inertie de torsion pure K est, elle, calculée en attribuant aux
parois en béton une épaisseur fictive égale à:
e
~
conformément à ce qui a été dit au § 3.6.1 du chapitre 3.
w(x,s) = - ~C(S) ~ .
Mais, contrairement au cas précédent, la définition de la fonction
sectorielle ~C des profils fermés fait intervenir, de façon non ap-
parente mais réelle, le module de glissement des matériaux constitutifs
de la poutre. Si on se reporte à l'étude de la torsion dans les pro-
fils minces fermés multicellulaires (chapItre 3, § 3.5.2), on constate
que le module de glissement G doit être maintenu sous le symbole d'in-
tégration dans les conditions de fermeture du flux de cisaillement
CHAPITRE 5
5.I-INTRODUCTION
Jusqu'a maintenant, nous n'avons ~tudi~ le comportement que de
structures lin~aires assimilables a des poutres dont la section droi-
te est un profil mince suppos~ ind~formable. Dans ls r~slit~, une
telle atructure suppose un nombre suffisant de raidisseurs transver-
saux pour que l'hypothèse d'ind~formabilit~ des sections droites puis-
se être admise.
Dans de nombreuses constructions de G~nie Civil, on utilise des
poutres a section en profil mince dont la rigidit~ est cens~e être
assur~e par l'inertie propre de ses ~l~ents. En fait, cette inertie
propre est souvent faible et l'hypoth~se d'ind~formabilit~ des sec-
tions droites peut s'av~rer insuffisante.
La th~orie des ossatures plias~es envisage le cas limite de
poutrea de aection constante en profil mince, que l'on consid~re
comme r~sultant de l'assemblsge de voiles plans longitudinaux, li~s
les uns aux autres par des srticulations longitudinsles parfaites
(que nous nommerons ~galement charni~res). Il s'agit, bien ~videm
ment, d'un mod~le simplifi~ msis qui pr~sente l'avantage de mettre
en ~vidence les diff~rences de comportement d'une poutre selon que
l'on consid~re ses sections droites comme ~tsnt ind~formables ou
tr~s d~formables. De plus, l'analyse en ossature pliss~e conduit,
dans lea cas simples, a des calculs nettement plus ais~a que les
liI~thodea de la Rlls1stance des ~latér1aux usuelle.
Figure 5.2
~~0
~e Pour le voile nOl, les réactions d'appui sont égales à pL/2,
x
de sorte que l'on peut écrire:
Q NI = ~x gI3{t)dt (compté positivement en
compression),
1 a x
l.2 px(L-x) + .! N
"1= 2 px (L-x) + 2'0 g13(t)dt 2 1
Figure 5.1 Pour le voile n02, les réactions d'appui sont nulles, de
sorte que l'on peut écrire:
Les notations et la nllm'rotation des voiles 'tant prlcis'es sur
le dessin de la figure 5.1, supposons que la structure se réduise au x
N = ~ g23(t)dt et
seul voile nOl. Sous l'effet de la charge P. ce voile fléchirait com- 2
me une poutre, et il en résulterait un rnccourcissement de la fibre
a x a
supérieure. Du fait de la présence du voile horizontal et de l'autre M2 = 2~ g23(t)dt ft 2 N2
voile vertical (n"2), ce raccourcissement et glné. Il ya transmission
d'efforts entre les voiles n"1 et 3 et entre les voiles nO 3 et 2 par Pour le voile n"3, qui n'est soumis qu'aux glissements gl) et
l'intermédiaire de flux de cisaillement longitudinaux le long des g23 sur ses bords, on 'crit:
charnières.
N = -NI - N
3 2
Pour étudier la structure, nouS allons donc isoler chacun des
voiles en introduisant, au titre d'efforts internes, des efforts de H = - ~(N - N )
3 2 1 2
glissement représentés par les of'llsités 1 in"" Ires gl) (x) et g23 (x)
le long des deux lignes d'articulation. Exprimons maintenant la compatibilité des contraintes normales au
droit des deux lignes d'articulation. Cette compatibilité s'exprime
Pour étudier chacun des voiles, qui ne sont soumis qu'l des par:
sollicitations contenues dans le plan de leur feuillet moyen, nous
NI a Hl N) a H3
allons supposer qu'ils se comportent comme des poutres vis-à-vis de + --.", + -- et
ces sollicitations. r.ela revient à admettre le principe de Navler-
Bernoulli, ou encore que la distribution des contraintes est liné-
~ 2 Il 2 13 S;
aire dans leurs sections droites. On va donc introduire, pour chaque N N a ")
2 + .! "2 3
voile, un effort normal (NI,N~ et N3 ) et un moment fl'chlssant
("1'"2'") au niveau de leur fibre moyenne" situie en leur milieu S2 2 'Ç = S) - 2 "S
3
et 1 1= 1 2 = 1)= ~;
du fait que leur ipaisseur est constante.
Dans le cas présent, SI= S2= S)= ea
Pour déterminer ces composantes de sollicitations, nous expri- En tenant compte des précédentes valeurs et des équations d'équi-
merons simplement la continuité des contraintes normales au droit libre élémentaires, ce système se met sous la forme suivante:
des lignes d'articulation, ce qui revient à traduire la continuité
de la déformation longitudinale. 4N - N = - l.2 p 2E.a ( L-x)
1 2
5.2.2 Mise en équation du problème et résolution
NI - 4N = 0
Les notations étant précisées sur le dessin de la figure 5.2, 2
écrivons les équilibres élémentaires en considérant une tranche de On en déduit que:
poutre comprise entre l'origine et l'abscisse x pour chacun des voiles. Nj = -
2 x
<; r-;;(J,-x) N,= - ,1" p,:- (L-x)
-115-
-1111-
~-IOOO
1';"'%:7%7:-%""/~"",,,,==-- -V1 ~O%",,~..-;;%,...,~r:""""z::>'_'1"11-R7
A partir de l~, on peut calculer toutes les autres sollicitations,
il "Avoir: 1 x l'IRl
N3~ "ï l' a (I.-x)
3 1 N _ 3
Ml = ïO px(L-x) M2= - 20 px(L-x) 3- 20 px(L-x)
et, enfin, la distribution des contraintes normales dans la section 17.3
droite d'abscisse x, qui est représentée sur le dessin de la figure .500
5.3.
ContraIntes no"..105 ContraIntes no"..les
résultant d. l',nalys. ri!sultant d. l'.nalyse en
en ossature plissé! torsIon non-unlfo"""
(pour p.l) (pour p.l)
Figure 5.4
7 P
~ ~X(L-X 2
~ -d e _ -1 .e!
a x(t.-x)
dx2 4 EIfIl
_ 2 _p
~ ~ x(l-.)
•• d'où une distribution des contraintes normales donnée par:
X(L-X)
o(x,s) • 4'1 pa fIlC(S)
-ç
Compte tenu des valeurs de la fonction fIlC(s) rappelées sur le dessin
Il ---:!
- -, P x(L-x) de la figure 4.5, on constate que la contrainte normale en fibres
•• su'périeures des poutres nOl et 2 vaut:
+ ~ x(L-x)
- 2
1 p 10ea
~ ~ .(l-x) tandia qu'au niveau des fibres inférieures elle vaut:
+ ~ x(L-x)
Figure 5.J 5ea
Si on cumule ces contraintes à la flexion (-2-2x (L-x)
celles dues ~
5.2.3 Comparaisons avec l'exemple du § 4.3.5 2ea
en fibre aupérieure et - ~ x(L-x) en fibre inférieure), on retrouve
Pour fixer les idées, on peut comparer les résultats, au niveau ea
des contraintes normales en section médiane, de la méthode d'analyse exactement les mêmes résultats que par l'anslyse en ossature plissée.
en ossature plissée et de la théorie de la torsion non uniforme. La Cette constatation sera expliquée plus loin.
comparaison est immédiate sur les dessins de la figure 5.4, établis
il partir des valeurs du tableau du § 4. J. 5 -dl . On constate que 5.3- HYPOTHESES DE BASE DE L'ANALYSE EN OSSATURE PLISSEE DES POUTRES
l'allure des diagrammes de contraintes est similaire et que les va-
leurs numériques sont relativement voisines. A SECTION EN PROFIL MINCE.
On peut prolonger la comparaison de la façon suivante. Si, dans 5.3.1 Domaine d'application
l'exemple du § 4.3.5 ,on avait négligé la part de torsion reprise Avant de préciser les hypoth~ses de base de l'analyse en ossature
par les cisaillements de torsion pure (ou torsion de De Saint-Venant)
plissée des poutres (ou des structures linéaires) dont la section est
pour ne retenir que les cisaillements de torsion non uniforme,l'équa- un profil mince, l'exposé qui vient d'être fait Rur un exemple simple
tion différentielle de torsion de la poutre se serait réduite à: permet de cerner le domaine d'application de la méthode.
dJe
E1bI --3 T = lp<l (!!.- x) S.J.l.l ~~~~~!~1~_~~~-~!~~~!~~~~
2 2
dx
Par intégration, et compte tenu de ce que les sec'tions d'about Le principe même de la méthode suppose qu .. 1eR voiles constitutifs
sont libres de se gauchir, on aurait obtenu: de la structure se transmettent des efforts les uns aux autres par
l'intermédiaire de charni~res. sous forme de flux de cisaillement
-116-
-117-
longitudianux r~sultnnt des conditions d'~gnle d~formation longitudi-
nale de deux voiles adjacents ilU droit de leur charnière commune. Tout J.
autre effort interne est donc exclus, ce qui entraine un certain nombre
de limit.lt ions. l P-1
a) Les voiles peuvent, à la limite, être de largeur variable. Hais,
dans ce cas, le calcul des contraintes normales dans les sections droites
de ces voiles. considérés comme des poutres, peut être discutable. Ainsi,
D]h
il est pr~férable de ne considérer que des éléments droits et de largeur 1
constante. Par contre, leur épaisseur peut être variable en section droite.
2N I 21, 2N 24
Cl - - + - M • Cl - - -
I - - MI
I,sup bh bh 21 2,inf bh bh 2
- elle est droite et composée de voiles à feuillet moyen plan
de largeur constante;
On en déduit que:
N z 12 - sa'section est telle qu'un élément est suivi par un autre et
1 - hMI est lui-même en contact direct avec celui qui le précède: au droit
d'une charnière ne peuvent aboutir que deux voilea seulement à feuil-
et, en remplaçant ces grandeurs par leurs expressions en fonction de leta moyens nou" coplanaires;
R{x):
3 M0
R(x) - - 2h - les charges appliquées sont ramenéea à des densités linéairea
d'efforts au droit des charnièrea.
En résumé, la poutre nOI est soumise aux sollicitations suivantes: Toutes ces conditions font que la méthode d'analyae en ossature
1 plissée est relativement restrictive mais, dana la pratique, un grand
N - --LM MI • '8 Mo nombre de structures peuvent se prêter à une telle analyse.
1 2h 0
Si on calcule les contraintes normales sur les fibres extrêmes, on 5.3.2 Hypothèses de base de l'analyse des structures linêai-res
trouve:
__6_ en ossatures pl1ssêes.
Cl •
M 0 et
I,sup
I,inf - Cl
bh 2 0 Compte tenu du domaine d'application dela méthode qui vient d'être
On retrouve bien les résultats de la Résistance des Matériaux usuelle, explicité, les hypothèses de base de l'analyse en ossature plissée sont
mais on voit que la charnière ne peut pas ne transmettre que des ci- les suivantes.
saillements. Dans le cas simple que nous venons de traiter, on a pu
calculer facilement les efforts d'interaction entre les deux poutres; a) La participation à la rigidité de torsion pure ( torsion de
dans le cas général (chargement global quelconque), cette détermina- De Saint-Venant) des voiles constitutifs de la structure à la reprise>
tion est beaucoup plus compliquée et c'est pourquoi, dans l'analyse des chargements extérieurs est négligée: la sollicitation globale de
des structures en ossature plissée, il est exclus de considérer deux torsion éventuelle est équilibrée par des contraintes de cisaillement
voiles articulés dont le feuillet moyen est contenu dans un même plan. liées aux contraintes normales apparaiasant du fait du fonctionnement
en flexion dea voiles, et donc uniformément réparties dans l'épais-
seu-r des voiles.
5.3.1.2 ~l~!~~~~_~~_~~~~g~~~~!_~~~~~!~~~
Dans les structures réelles, les charges extérieures peuvent b) Chaque voile se comporte comme une poutre vis-à-vis des sol-
être appliquées de façon quelconque. Dans le cadre de l'application licitations qui sont contenues dans le plan de son feuillet moyen: le
d'une méthode de déplacements, il est possible d'étudier une poutre principe de Navier-Bernoulli leur est donc applicable, ce qui revient
(ou une structure linéaire) en superposant les efforts déterminés à considérer qu'en section droite la distribution des contraintes nor-
suivant les deux schémas suivants: dans un premier temps, on sup- males dans un voile est linéaire.
pose que les lignes d'articulation sont fixes dans l'espace. Les charges c) La transmission des efforts internes d'un voile à l'autre
appliquées aux voiles induisent des sollicitations dans le cadre est assurée, au droit de la charnière commune, par un flux de cisaille-
d'un fonctionnement en plaque de ces voiles. On peut alors déterminer ment résultant du non glissement relatif des deux voiles (continuité
.les réactions d'appui le long des charnières. Dans un deuxième temps, des déformations longitudinales).
les lignes d'articulation de la structure sont libérées en déplacement
et on leur applique les réactions précédemment déterminées. En cu- 5.4-FORMULATION GENERALE DE LA METHODE
mulant les deux familles de sollicitations ainsi déterminées, on
obtient la sollicitation totale dans la structure. Nous allons développer la formulation g~nérale de la m~thode
dans le cas d'une structure compos~e de voiles d'~paisseur constante.
Le calcul des voiles en plaques à bords articulés fixes relève Isolons trois voiles consécutifs, numérot~s (i-1), (i), (i+I). Leur
de méthodes appropriées, analytiques ou numériques. Dans ce qui suit, dimension transversale est notée respectivement ai_l' ai et ai+1 et
on suppose que cette étape est franchie et que la structure n'est plus l'aire de leur section droite est notée Si-l' Si et Si+l' La
soumise qu'à des densités d'efforts le long des charnières. structure est suppos~e soumise à des densités lin~aires d'efforta
Les voiles travaillant en flexion dans le plan de leur feuillet au droit des charnières, que l'on décompose suivant les directions
moyen, les charges extérieures doivent être décomposées en densités des feuillets moyens des voiles. Ainsi, le voile nOi est soumis aux
contenues dans le plan des feuillets moyens des voiles adjacents densit~s suivantes, contenues dans le plan de son feuillet moyen:
(décomposition géométrique). Pour qu'elle puisse être réalisée, il
est nécessaire qu'au droit des charnières n'aboutissent que deux
* qi,i_l(x) le long de la charnière commune avec le voile nO(i-I),
voiles adjacents à feuillets moyens non coplanaires. .. * qi,i+l(x) le long de la charnière commune avec le voile nO(i+I) •
En résumé, une structure ne peut être analysée de façon repré- Ces densités sont comptées avec une convention de signe homogène
sentative selon la méthode des ossatures plissées que si: au trièdre (OxYizi) que l'on associe au voile nOi, tel que Ox soit pa-
rallèle à l'axe longitudinal de la structure, OZi soit normal au plan
du voile et Oy! complète le référentiel de façon à le rendre orthonorm~
direct.
-121-
-120-
Les voiles étant d'épaisseur constante, leur fibre moyenne est
confondue avec leur axe géométrique, pris comme axe longitudinal local.
On notera 'lue, par exemple, la densité relative à l'élément 0°(1+1) On Introduit, pour le voll" n"l, l'effort normal Nt, compté positive-
au droit de sa charnH're commun ... avec l'(>lément n"I n pOlir expreflslon ment suivant Ox, et le moment (J"chissant Hl' ~ont Ir vr"trur rrpr"-
qi+l,i(x) et elle est généralement différ"nte de la "ensit" ql,I+1(x). sentatif est compté positivement suivant Oz!,
Isolons les voIles par la pensée, comme figuré sur le dessin 5.6. 5.4.1 Expression des sollicitations
Raisonnons sur le voile nOI. Les efforts extérieurs appliqués
à ce voile engend rent:
- un effort normal Ni 0 (par exemple, dû à la précontrainte),
- un moment fléchissa~t Mi 0 (lié aux densit€s qi 1-1 et ql 1+1
et à d'éventuelles réactions de liaison). . ,
Compte tenu de la présence des efforts de glissement au droit
des charni~res, on peut écrire, à l'abscisse courante x:
(5.1) Ni Ni,o + Ri,I_1 - Rt,!+l
1
(5.2) Mi = Mi,o + "2 a i (Ri,i_I+Ri,i+I)
Toutes ces grandeurs sont ùes fone tions de l'abscisse ". l.es
formules (5.1) et (5.2) sont valables pour tous les voiles ,interm€dial-
res constituant la structure, à l'exception des voiles d'extr€mit€ qui
comportent un bord libre et dont la charge éventuelle est n€cessaire-
ment contenue dans le plan de leur feuillet moyen .
. 5.4.2 Equations de compatibilité des contraintes normales
Le voile nOi est le siège de contraintes normales engendrées
par les sollicitations Ni et Mi' Compte tenu de ce que son épaisseur
es} constante, nous pouvons écrire:
*
Contrainte normale au droit de la charnière commune à l'élé-
ment nO(i-I):
1 6
°1,i_1 = Si (N i +
i
Mi ) a
l (N + ~ M )+ l (4R +2R )
Si i,o ai i,o Si i,i-l l,i+l
qi. itl
* Contrainte normale au droit de la charnière commune à l'élément
n°(1+I) :
1 6
qhl.i
°1,i+1 Si (N i - a/ 1)
= l (N _ ~ M )- l (2R +4R )
Si i,o ai i,o Si i,i-I 1,i+1
Par analogie, la contrainte normale, dans le voile nO(I-I), au
droit de sa Charnière commune avec le voile nOi, a pour e"pression:
a = _1_ (N __6_ M )- _1_(2R +4R )
1-1,1 5 _ 1-1,0 a _ 1-1,0 $1_1 1-1,i-2 i-I,1
1 1 1 1
Or, du fait de la continuité de la déformation longitudinale, on doit
avoir:
Figure 5.6 °
0i_I,i - 1 ,1_1 pour tout x.
Avec les conventions de signe et de notations de cette figure, on in- Ceci conduit à l'équation générique suivante:
troduit le long de la charnière rcliant les voiles n"(i-I) et (i) une
densité linéaire d'efforts de glissement, notée indifféremment gi i_1(x)
ou gi_I,I(x), et on pose: '
x
1-[ Ri_l, i ~ gi , i-I (t)dt
-122-
-123-
3 (N +N ) + 6( ..L M __
1_ M
Qu'il s'agisse de profils minces ouverts ou fermés, le calcul
1,0 i-I,o ai 1,0 a _ 1-1,0 des contraintes de cisaillement dans une section ne pose pas de pro-
i 1 blèmes majeurs. En effet, la réaolution du système des équations
(5.3). fournit la valeur des flux de cisaillement su droit des char-
nières. Connaissant 1s distribution des contraintes normales et leur
Cette équatIon est appelée équation des trois contraintes par loi de vsr'iation dans le sens longitudinal, on écrit l'équilibre
analogIe avec la formule des trois moments (formule de Clapeyron) d'une portion de voile comprise entre les sections d'abscisses x
relative aux poutres continues. Divers auteurs ont, d'ailleurs, déve- et x+dx de la structure linéaire considérée, et entre une charnière
loppé des méthodes de résolution du système (5.4) analogues ~ la ou une extrémité libre et une coupure longitudinale.
méthode dite des "foyers" dans les poutres continues.
On remarquera que, l'établissement de la formule étant axé sur
la considération des voiles consécutifs n·(i-l) et (1), et si le pre- 5.4.6 Déplacements et déformations
mier voilé est un voile d'extrémité de la secti~n, l'équatIon (5.4) I~
courbure yi du voile nOi dans le plan de son feuillet moyen
dans laquelle on fait i=1 se réduit ~: peut être évaluée ~ partir des contraintes normales sur ses fibres
6
extrêmes. En reprenant les conventions de signe de la figure 5.6, on
(5.5) 2S I o i + Sioi 2 tt 3N +-M peut écrire:
,0 , I ,0 8 I ,0
1
-124-
" Mi
Yi = El i
IL dx = a+2b+c et JL ~ dx b+c (6.4) La poutre étant supposée déchargée, on définit les. rapports focaux par les
,1 o El o L'El grandeurs: K
-1<-1
6.1.3- Résolution du problème ,p = --- en exploitant le système résolvant à partir des
k ~ du groupe l,
Dans les cas simples, une résolution directe du syst~me est possible.
,pk,~
Ainsi, pour une poutre symétrique à trois travées:
• - ~ en exp loltant
' 1e systeme
•• reso 1vant • . d es
a part~r
c : a ,c, a , a, c3 d'où k-I du groupe III.
2 2 3
(c,+a ) (w;- w'j)-bZ(wj- w'~) -bz(wi- w';)+(c,+a Z) (wj- wï) Attention, les rapports ,pk et ,pk ne sont pas inverses l'un de l'autre: ils
z calculables par les relations de récurrence suivantes:
M,= (c +a )' - b' M2: (c +a )' -b'
'Z 2 'Z 2
Rapports focaux de "gauche" R.1pports focaux de "droite"
Pour une poutre symétrique à 4 travées, les travées centrales étant elles-mêmes ,p,. 0 ,p~ • 0
symétriques, c =a =c =a • b =b , c,s a 4 et a,= c 4 d'où
Z Z 3 3 Z 3 b b _
2
~ • c l +a 2 -b l ,pl n 1
~ - c +a -b ~'
(c,+a )(wj- wï)-b2(wi-w~)- bZ(w~-w;) 2 ~n-I n-I n n n
2
b b _
M2 z(a (c,+a )-bi} 3
2 z ~ c +a -b ,p2 n 2
, (6.5) 3
s
Z 3 2 ~ = c +a -b ,p'
(lI'-b..!" -b H h'4-1I,"3 - b M ~n-2 n-2 n-' n-l n-I
M = 2 , Z 2 H3 = 2 2
, c +a c,+a 2
, 2 b +1 b.
Dans le cas général, si l'on vellt traiter le probl~me manuellement, le calcul
.. i- = c.+a.
-.o/i+l -b'"
1 1+1 j'ri
l
~ = ci+ai+l-bi+l,pi+1
l
de la poutre continue s'cffectue en chargeant successivement chaque travée,
puis en cumulant le~ cfrl'L" du chaq:"mcnt dl' l '"ns"m"le de~ tr11vée~.
b b
Supposons, pnr exemple, qllc l'on tH' chnrgc (Iut' 1:1 lrnVl-l' 11<1 Î.• I.l~ HYHll'lIIt'
(6.') peut être décomposé en trois groupes d'équations linéaires:
~ = c
~ n-I
+a -b ~
n n-l n-'
l
A:T =
'fI
C, +a 2-b 2,p'2
n
M : 0 Ces rapports peuvent être évalués indépendamment de la charge de la poutre
o
puisque les relations de récurrence ne font intervenir que les coefficients de
(c,+DZ)M 1+ b 2HZ = 0 souplesse des travées. Avec ces notations, le système résolvant s'écrit:
Groupe r o
( ~~~~~~~~~n3)Mz+b3H3
-128- -129-
l
Si la fonction M..
l,lS0
(x) est dérivable au sens des fonctions, on peut écrire:
li ~
Groupe l
d
V. •
1,150
(x) = -dX
(M..
ItlSO
(x»
1 -1> i-l Mi-1
Enfin, la réaction d'appui au droit de l'appui simple Ai a pour expression:
8
i H. 1 + b.H. W'.
'" . 1- l 1 l Ri = v i + l (O)- Vi(L i )
Groupe I l lb.
l
-w'! ~Ii+l-Hi MCMi_1
bil\_I+ ~ Mi l = V. . (O)-V.. (L.)+ """::'-;--'C.
-L-.-
(6.9)
._ _---.:.1_ _ _ _-' 1+1,150 1,150 l Li+1
l
1c •
1H.1 6.2- CALCUL PRATIQUE DES COEFFICIENTS DE SOUPLESSE
Groupe III
[ m
o
-1>'n-l Hn-2 6.2.1-Cas des poutres de hauteur constante
On peut généralement considérer que les tabliers de ponts de hauteur
constante ont un moment d'inertie également constant, en vue de dégrossisages
manuels. D'éventuels épaississements d'âmes ou de hourdis au voisinage des
La solution des équations du groupe I l conduit à: appuis peuvent être, au départ, négligés. Dans ces conditions, pour une
poutre d'inertie 1 constante, on établit facilement que:
(w ~ l '" ~) + ,»':l 1 w ~ + (w'~ /1> . )
1 1 M = __ l 1 1 (6.6) L
. (1/1> .• ~)-1 i b.'(l/ •.• !)-l a =c = 3EI b = ~ = ~
111 111 6El 2
Ces deux moments étant connus, les relations des groupes et III permettent Les relations. de récurrence relatives aux rapports focaux prennent la forme
simplifiée suivante:
de déterminer les autres inconnues hyperstatiques. •
Graphiquement, en dehors de la travée chargée, l'épure résultante des L.
- - = 2 +_1_(2_1>.) à partir de .1 = 0
moments fléchissants est linéaire par travée: les moments étant de signes opposés 4>i+l Li + l l
aux extrémités de chacune d'elles, les segments passent par un point fixe sur
la poutre appelé foyer de gauche (en relation avec le rapport focal de gauche)
1 Li + l
pour les travées précédant la travée chargée, et foyer de droite (en relation -;,- = 2 + - - ( 2 - tjl! ) à partir de 4>~ = 0
avec le rapport focal de droite) pour les travées suivant la travée chargée, •.1 L.1 1+1
comme indiqué sur la figure 6.2.
6.2.2-Cas des poutres à travées symétriques de hauteur variant paraboliquement
On considère une travée symétrique de longueur L, dont la hauteur varie
(8) CD (8) paraboliquement, telle que représentée sur le dessin de la figure 6.3. On
suppose connus:
It==,;)~
1
Le calcul de la poutre continue peut donc être fait par la méthode des rapports
focaux en chargeant successivement toutes les travées, puis en cumulant les
résultats obtenus.
Ainsi, dans la travée n"l, le moment fléchissant total a lour expression:
.
,150
(x) + M.
1-1
(1- ~ ) + M )(.
Li
(6.7) / f--x
(1
et l'effort
Figure 6.3
Mi-~\-1
v,l (x) v..
L,lS0
(x) +---
L.
(6.8)
l
l'
Il', !
-130-
4
i la hauteur de la poutre: cette loi est interm6diaire entre la loi limite ~22!!~~~!2~_~~~~Eig~~~ 10 * 5,3444 m , I, - 38,8158 m4
1 = Kh' et la loi de variation de l'inertie d'une section pleine 57Zrectan- On calcule: K = 1,2103 , IK = 1,1001 A (O,IK) - 0,6049 A (0,1K)=0,135
gulaire 1= Kh ' . L'exp~rience montre qu'une loi de la forme 1 = Kh conduit o 2
~ des r~sultnts assez prdcis pnr rapport h un calcul num6rique fin pour D'où:
Ea r.c ),U467.1O- 2 !:~ 2,0974. lU -2
une section de poutre en forme de caisson. T
2
T L
2
==n
"
Les valeurs numcr1ques de ces intdr,rale5, pour n quelconque, !'!ont cl1lclllnbles ~ :
J,Li
à l'aide de la relation de récurrence suivante:
--------------~
(I+x,)3/2
2
x,n+l
(1+x') 372
1
(6.12) 10 ru. "1
1
A (x x ) fX 2
4
x .dx
Ln
! X2+IJ+X i !- 31 ( 4xi+3x2
3/2
4xj +3x ,
b 2
0
fL ~(t- ~).dx _ a'L (3-2a) + L(1-a)' {aA + 1-2a A - ~ A} \ (6.16)
4 2 x, (l+x,)5/2 x , +/'+xj (l+xP (l+x,)3/2 o L L El 6Elo El IK 0 IK 1 K 2
" 1 0
c = fL (~)2.dx = o'L + L(1-a) (a'A + 2a(l-a) A + (I-a)' A
6.2.2.2 Ç~!~~!_~~~_~2~~~!~!~~~~_~~_~2~2!~~~~ o L El 3E10 E1,li< 0 IK 1 K Z
0
Pour la trav~e sym~trique considdr~e, les coefficients de souplesse ont avec A 2 A (O,IK).
les expressions suivantes: n n
4 4
a = c fL (1- ~)2 dx L
Ao + ~ A2) (6.13) ~22!i~~~i2~_~~~~E!g~~~ 10 2 5,3604 m I, = 38,~158 m , a • 0,170
o L ' El =
4El IK K = 1,2076 ,IK = 1,0989, Ao ~ 0,6047 A, = 0,2317 A - 0,1349
2
o
b fL ~(I_ ~)dx L
__ (A_ (6.14) Ea ~ 0,0552 Eb 2 0,0198 Ec 2 0,0220
o L L El 4El IK 0 K' A2 ) L L L
o
avec A A (0, IK) et A
2
= A2 (0,1K).
o o
-132- -133-
- 24Er ,. L .,
avec Ao - Ao(O,Ii<) et Al = A1 (0,1i<).
Figure 6.5
6.3.3 -Cas des travées de rive des ponts construits par encorbellements
b) ~~~!!il~_~!!!!~!~~~~~~_E~E~!!!~_~!:!!_!:!!!~_I!~E!:i=_~=_!!!_!:E~~~= successifs
Les notations employées sont celles de la figure 6.4 et les lois de variation
-~(Hl)' (1+26-rp) Il mo Ulll mIUr du moment d'inertie de flexion sont celles explicitées au § 6.2.3.
~
l,
1
w 24E1
.. m ~(I-fl')2
1 8L (1-6)L -1 a) ~h!~g~_~!!i!~~~~~~!!~_~~2!E~!~_~~~_~~~~~_!~_!~~g~~~E_~~_!~_~~!~~~
'" 24E1
",'
__ ~L'.b + qL'(l-o)' (o'A" 0(2-)0) A + (1-0)(1-30) A _ (1-0)' A )
Figure 6.6 2 2EI IK 0 li< 1 K 2 KIK 3
0
c) 4
.. ~ (1' a
2EI ( 3" - 4 )
.A
w' _ QL2 1 a qL'(I-o) 30'(1-0)
6E1 6(1-6)(2-B)
,-
If sL
.1, (1-6) L 1 w" - qL2.c -
2 2EI /K
(a'A ..
0 li<
A
1
..
30(1-0)'
K 2
(1-0)'
A .. - - - A )
KIK 3
w" QL'
6E1 13(1-13') 0
4
Figure 6.7 ~ a
- 2EI (4)
o
Les fonctions An sont calculées pour:
6.3.2 Cas des poutres à travées symétriques de hauteur variant paraboliquement
Les notations employées sont celles du § 6.2.2.1 et les cas de charge corres- An C An (0, IK)
pondent aux mêmes figures que précédemment.
~~~Eg=_~!!!!~!~~~=~~_!§2~!~!=_~~!_~~~!=_!~_!!~~~=_igL b) gh~Eg~_~~i!~E~~~~~!_E~e~E~i~_~~E_~!!~_2~E~i~_~~_!~_~E~~~~
a)
w
. '"
.. _ 1
li qL' .b
Nous ne donnerons pas les formules générales concernant ce type de chargement,
leur intérêt pratique étant très limité. Par contre, nous donnons les formules
b étant le coefficient de souplesse intermédiaire de la travée. correspondant à l'application de la densité de charge uniforme q sur la
longueur de la partie d'inertie variable. Par combinaison avec le cas de charge
b) ~~~!g=_!:!!!!!~!~~~=!!~_!~2~!!i=_~!:!E_!:!!!=_2~!!i=_~=_!!_!E~~~= (figure 6.6) précédent, on peut facilement obtenir l'effet d'un chargement sur la partie
d'inertie constante.
",' • - (I-13)'.b + (1-2B)'A - (1-4B') A _ (1-413) A .. __1__ A
32EI li< o li< 1 K 2 KIK 3
- 21 qL' (l-a)'.b .. qLl(I-0)4 (A - -1 A)
o w' -
2E1oKIi< 2 li<
WU m ~L2(I-13)'.c
- {(I-2B)'A (1-2B) (3-2B) A .. 3-413 A ___1__ A
2 32EI li< 0 IK 1 K 2 KIi< 3
w" l qV(I-a)'.c - qL'(1-a)' (aA" ~ A)
avec b et c coefficientsOde souplesse de la travée et: 2 2EI KIi< 2 li< 3
o
1i<(1-2B) ) avec • A (O,/K).
n
c) ~~~!g=_~~!!~~!!~!~~_!!ig~E~_~~Z2 c) Çh!Eg~_~~~~~~~!~~_!~_2~i~~_~~~~~~i~~~_~_~-~~
'"
. -QL(I-8).b <-
QL2
{(1-26)A
o
- ~ A -
IK 1
lK A
2 '"
, _ -QL (1- ) b .. QL' (1-0)' ( A
a El o K 1
_ 1-0
-- A }
IK 2
SEI IK
0
Il QJ.(I-a)c - QV.(1-a)'. (flA +.!.::~ A.)
w"· QL( l-B).c - (1-2B)A - 2(1-6) A + lA) "' hl oK 1 /K 2
SEI li< o IK 1 K 2
0
avec A - An(O,/K).
avec b et c coefficients de souplesse de la travée et:
-134- -135-
~
Ei+l -Ei " c i -E i _ l Or, sa dilatation est gênée du fait de l'hypothèse de conservation des sections
wi + l m L. wi m L. (6.17) planes. Il apparaît donc des contraintes normales telles que:
1+ 1 1
a(z) m -E(c(z)-À.t(z»
6.5- EFFETS THERMIQUES DANS LES POUTRES CONTINUES ces contraintes étant comptées positivement en compression. La section étant
rapportée à ses axes principaux d'inertie, on voit facilement qu'en traduisant
6.5.1-Déformation d'une poutre droite isostatique la nullité de l'effort normal résultant, il vient:
Considérons une poutre droite isostatique à plan moyen. On suppose que la
fibre inférieure est portée, à partir d'une température initiale uniforme, à une du _ ~ !ft(z)dS
température ti et la fibre supérieure à une température t s . La section consi- dx S
dérée de la poutre a une hauteur h, et on note respectivement zi et Zs la distance
du centre d'inertie aux fibres inférieure et supérieure. De même, en exprimant que les contraintes normales n'équilibrent aucun moment
fléchissant. il vient:
dw • _ ~ ffz.t(z)dS
t
s dx l
lS
6.5.2-Calcul des rotations isostatiques des travées
Pour calculer les efforts induits par les effets thermiques dans les
li continues sur appuis simples. on peut employer la formule des trois moments
tl en introduisant les rotations isostatiques suivantes pour chaque travée:
- pour une distribution linéaire des températures:
L· x dx
Figure 6.8 wi - Hts- t i)fo1 (l-t.)·ïl
!
,.~\
!I 1
Dans les ouvrages réels, la loi de variation de la température entre les fibres
extrêmes peut être quelconque. On admet généralement, pour les ouvrages en béton,
qu'elle est linéaire. En appelant À le coefficient de dilatation thermique du
matériau constitutif de la poutre, on voit facilement:
roi:
1
=r -A(t _t.)fLi ~ dx
s 1 0 Li·ïl
1
(6.18)
~
- poùr une distribution quelconque des températures:
- que la fibre moyenne subit un allongment algébrique (compté positivement
dans le sens d'un allongment au sens physique du terme) égal à:
1
z.1 w., m À(t -t.)f L·l (1- ~ )( ff zt(z)dS)
! du l s l 0 L. I i · dx
dx À(t i + h (t s -t i » 1
À(t -t.)L Ih -h
w' - WH S l 1 _
Arc tg (_ _ 0) On voit facilement que:
2/h (h -h ) v1ï
0 1 0 0
wi+, - -m i a i +1 - mi + 1b i + 1
6.5.3.3 ç~~_~~~~~_~E~~~~_~~_E!Y~_~~_E~~~_~~~~~E~!~_E~E_~~~~E~~!!~~~~~~
~~~~~~~i!~
wi = mi _ 1b i + mic i
La travée considérée est celle de la figure 6.4. La loi de variation de L'équation des trois moments s'écrit alors:
sa hauteur est:
bi(Hi_l+mi_l) + (ci+Hi+l)(Mi+mi) + b i + 1 (H i + 1+mi+l) - 0
o~ x ~ aL h(x) = h
o
h -h Le syst.me n'étant pas singulier, on efr déduit que pour tout i:
h(x) + 1 0 x
aL ~ x ~ L Q
<ï=ëï)' ( t - a) 2
H. = -m.
l l
Avec cette loi, en posant 6t : ts-t :
i
,Ih -h .!. iiÇ h Ainsi, les moments hyperstatiques "compensent" exactement les effets de ce
1
1
w' = À~taL(l_ Ï) + Mtt(l-a)' { I\rctg A ( 1
--)-
o
2 ,Ih -h Ln(tf)} moment isostatique particulier, de sorte que la ligne de précontrainte est
o ,Ih (hl-h ) 111 0 confondue avec la fibre moyenne de la poutre. Le seul effet de la précontrainte
i
o 0 o 10
est de créer un effort normal.
>'6tLa' MlL( l-a)
Ih:"=h l-a 111 h
w" {aArctg(_I__
0) + __ 0 Dans le cas général, le moment total de précontrainte dans la travée nOi
j -2-h- 2 Ih -h Ln(tf)} est égal i:
o Ih (h.-h )
o 0
111
o 10
0
X K
MPi(x) MPi,iso(·) + Hi _ 1 (1- t.) + Hi · t l.
l
6.6- GENERALITES SUR LES EFFETS DE LA PRECONTRAINTE
Ce moment total est tel que:
Nous nous plaçons dans le cas fréquent o~ les dilatations linéaires de
la fibre moyenne de la poutre sont libres. Dans une structure isostatique, [Li MP .. ~ dx + [Li+l HP. (1- 2- ) dx o
la précontrainte ne provoque généralement pas de réactions au niveau des o l Li El 0 1+1 L i + 1 El i + 1
i
liaisons. On démontre facilement que l'on peut rendre isostatique une poutre
droite continue en introduisant des articulations au droit de ses appuis inter-
m'diaires et en "sectionnant" par la pensée les cibles au droit de ces articula-
tioris i condition de placer (toujours par la pensée) des ancrages au droit des
coupures.
La précontrainte, mise en oeuvre dans une poutre hyperstatique, engendre
des sollicitations hyperstatiques puisque la structure n'est pas libre de se
déformer en flexion. Ln méthode de calcul des effets de la pr'contrninte reste
toujours la même, i partir de ln formule des trois moments.
Appelons MP.. (x) le moment de précontrainte dû aux câbles dans la
travée nOi suppo§é~s~endue isostatique. Les moments hyperstatiques M. au droit
des appuis sont calculés à partir du système linénire (6.1) avec, au1second
membre:
(J} ! HP . . (x)(I- ~) d"
l 1,lS0 L. El
l 0
(6.19)
fJJ'!:= fLi . (,,).~ dx
l 0 ,150 Li E[
CHAPITRE 7
ANALYSE SfRUCfURALE
DES TABLIERS DE PONTS À POUTRES
7.1- GENERALITES
Les tabliers de ponts à poutres sont des structures tridimensionnel
pour lesquelles de nombreuses méthodes de calcul ont été proposées. Le but
du présent chapitre est d'en décrire, plus ou moins sommairement, les
pales en explicitant les hypothèses de base de chacune. Pour un ouvrage
il appartient au projeteur d'apprécier la validité de la méthode qu'il"
employer, en fonction des dispositions géométriques et mécaniques prévues pour
le tablier.
Par le passé, les ponts à poutres (en béton armé, en béton précontra
ou en ossature mixte) étaient munis d'un nombre suffisant d'entretoises
int~rmédiaires pour assurer l' indéformabilité de ia section transvers.ale.
Actuellement, les ponts à poutres en béton armé sont rares en France; pour
des raisons économiques et de facilité de fabrication, les ponts à poutres
précontraintes ne comportent plus d'entretoises que sur appui. Seuls les
ponts en ossature mixte ou entièrement métalliques sont généralement dotés
d'entretoises ou de pièces de pont assurant une certaine indéformabilité de la
section transversale. Toutefois, on peut noter une tendance à la suppression
des entretoises dans les ponts en ossature mixte de faible portée, comportai'
un assez grand nombre de poutres.
1
t
1
Compte tenu de ce qui vient d'être dit, on peut classer les méthodes
d'analyse structurale en deux familles, selon que la section transversale
.
I;
l
Par contre, dans les tabliers à plus de deux poutres, une distribution
symétrique de charges induit un gauchissement symétrique de la section, qUI:
s'explique facilement. Si les poutres n'étaient pas reliées entre elles par
'ii' le hourdis, elle~ subiraient, dans le cas général, des flexions longitudin -
i! ~I différentes. Il en résulterait des déformations relatives différentes de leurs
:~
fibres, en particulier de leurs fibres supérieures. Dans la structure réelle,
l' ces déformations sont gênées par la présence du hourdis, mais ce dernier
i
n'est pas suffisamment indéformilble pour uniformiser les çontraintes
-141-
-140-
7.2.1. 1 ~E!~~!e~_g~~~E~!_~=_!~_~~~~~~=
dont il est le si~ge. Les dessins de la figure 7.1 montrent sch.matiqucment
la diff.rence de comportement sous charges symétriques d'un tablier à deux On considère un tablier à poutres sous chaussée assimilé à un
poutres et d'un t~blier à trois poutres. ensemble de poutres pnrall~les de mime port6c. aux appul9 al1gn~s
perpendiculairement aux poutres, dont les inerties suivent la même
101 de variation à un facteur de proportionnalité près en fonction de
l'abscisse longitudinale, et solidarisées par des entretoises qui leur
0,
"
~ ..~ sont disposées normalement. Dans la pratique, le problème consiste à
attribuer à chaque poutre une portion de hourdis telle que cette con-
dition soit réalisée .
P
10, d
f' ... (0 c;)
0 0) ...
f
il ~
\
b) Gduchlss_nt et distorsion de la section transversale d'un
Ubl ier A trois poutres sous charg_nt symétrique 1
n'induis.nt pu de flexion gênecale longitudinal.
y Yi 0
Figure 7.1
Figure 7.2
Dans le cas du tablier à deux poutres, même deux densités linéaires de
moments symétriques, appliqués à l'enracinement des poutres sur le hourdis,
n'engendrent pas de gauchissement, mais seulement une flexion transversale Si on supprime, par la pensée, les autres entretoises, les points
qui, d'ailleurs, peut plus Ou moins perturber la distribution des contraintes homologues (de même abscisse longitudinale) des différentes poutres res-
normales de flexion longitudinale. tent alignés en raison de la proportionnalité des lois d'inertie, puis-
qu'ils le sont au droit de l'entretoise chargée. Ceci entraine que les
Par contre, sous non symétriques, tous les tabliers subissent, entretoises autres.que celle chargée n'interagissent pas avec les pou-
en section transversale, la fois un gauchissement et une distorsion.
tres.
Des méthodes d'analyse sommaire ne permettent pas de caractériser de façon Soient Yi et Ii l'abscisse transverssle et l'inertie de la poutre
suffisamment représentative le gauchissement symétrique d'une section li plus nOi, et appelons Ri l'action verticale de l'entretoise chargée sur cet-
de deux poutres. L'étude fine de tels tabliers nécessite le recours li des te poutre. Dans la mesure où l'on néglige l'inertie de torsion des pou-
méthodes numériques de type éléments finis. tres, nous pouvons écrire:
7.2- ETUDE.DES TABLiERS DE PONTS A SECTION DROITE INDEFORMABLE Ri - 1 i (a + by i)
Il s'agit, comme nous venons de le dire, d'un mod~le adapté aux tabliers oÙ a et b sont deux constantes indépendantes d~ la poutre considérée.
dotés d'entretoises suffisamment rigides. Exprimons alors que l'entretoise est en équilibre sous l'effet de P et
7.2.1 Méthode de calcul dite "des entretoises rigides" des réactions Ri:
La méthode dite des entretoises rigides est due à J. COURBON (" Calcul - équilibre en projection suivant Oz:
des ponts li poutres ll1ultiples solidarisées par des entretoises"- Annales des
Ponts et Chaussées- Novembre-Décembre 1940). a E Ii + b ! Yi I , - P
1 i
-142- -143-
7.2.1.2 ~~~~!~~~~_~~~~!~~~~~~lE~~_~~~~~!!~~~!~~
- équilibre en moments par rapport à Ox:
Dans les zones comprises entre Les appuis et la l'rentière entretoise, on consi- l
dère qu'il n'y a pas de r~partition sur appui et que la rdpnrtition est
complète au droit de la première entretoise. On convient alors de fnire une d
interpolation linéaire entre ces deux sections de la façon expliquée ci-après. 1
1
l B 1
-1 r c les 1
l
entre toi se t
0
's
Elt!~ G ~
e.
Y
VI
_L....
-11,6-
-11,7-
2 2 p(p+l)(2p+l)
1 w yeds • -h b e avec n • Zp+1
r 0 a 6
h
2Cl +r. 2n(n Z_1}
(7,6 ) s
1 2 2 2' 2 2 -, Yi
-ïï,Sahb .n(n -1) ClS+S n(n -1)
En application de la formule (2.10) du chapItre Z, on en déduit Le calcul de l'inertie sectorielle en découle, et le résultat est
la cote du centre de torsion C: le suivant: 2 2 Z 2 2
1 __ Sa__
b h n(n -1}(I,Cl s +6 n(n -il}
(7,7 )
Ir woyeds h S2 n (n Z-l} wil,l, 0 +S2 n (n 2 _1}
Zc - Zo - Iz
- zo+ ï' 2 2 - Zo + 1; s
ClS+S n(n -I}
On peut alors tracer l'épure de l'aire sectorielle principale, 7.2.2.3. Etude des sollicitations dans le tablier.
-----------------------------------------
c'est-à-dire de l'aire sectorielle de pôle C et d'origine 0 ( Figure
7.6-c). On constate, en particulier, qu'au droit de la fibre inférieure Sous l'effet de la densité linéaire uniforme, q, le tablier su-
de la poutre d'abscisse Yi selon Gy, la valeur de l'aire sectorielle bit une flexion et une torsion. Supposons, pour simplifier, que la tra-
principale est: vée considérée soit indépendante. Le moment global engendré par q a
pour expression:
H(x) - !2 qx(L-x)
7.2.2.4 ~~~!~!!!~~_~~_s~~ff!s!~~!_~~~~S~~!E~~~~!
La contrainte normale au dro1t de la fibre inférieure de la poutre
r 6,00
riS· 1
f'" F·".
d'abscisse transvërsale Y1 est la somme de la contrainte normale due à
f" . .'TL
la flexion et de la contrainte normale due à la torsion non uniforme. On
peut donc définir un coefficient d'excentrement de la poutre d'abscisse
Y1 comme étant le coefficient 6 1 tel que:
ainf+a~nf(Yi)
6
i
=
a
m 1 +
ainf(Y i )
---"'''-''---='-
a
1_ 3,20 .1. 3,20 -1
inf inf
Avec les expressions précédemment déterminées, 11 vient: Profil mince équivalent
d 1a L
E\,- = 'Id ( - - x ) Ces valeurs littérales ~unt, bien évidemment, établies pour une sec-
d,,) 2
tion homogène. Pour une ossature mixte, la transposition est aisée, à
qui, compte tenu des conditions aux llmlt~s, s'int~gre en: partir des épaisseurs é'luivalente~ déjà précisées.
2
a
d
-2 -
dx
zfi-wx( L - x)
d On détermine ensuite les contraintes de cisaillement en fonction
des parts Tl et T2 du couple de torsion reprises en torsion de De Saint-
Venant et en torsion non uniforme. On rappelle que:
Ainsi: 2 2
2Cl +6 n(n _1) L sha(L/2-x»
a' (y) _ s
-36. " Yi Tl - -GK de qd(ï- x - achaL/2
• 5 hb2 '1 d x(L -x) dx
inf 1 n(n 2-1)(4a +6 2n(n 2 _1»
s a 3
2 2 T • El .d -e - 'Id sha(L/2:-x)
et: (n+4a s ) (2a +6 n(n -1» Yi 2 w dx3 achaL/2
s
6(y ) - 1 - 12. 2 2 2 2"
1 (n -1)(n+2a )(4a +6 n(n -1» b La reprise de Tl est assur€e par des cisaillements antisymétriques dans
s s
l'€paisseur des voiles et la reprise de TZ est assurée par des cisaille-
Avec les valeurs num€rlques de l'exemple consid€r€, on trouve: ments variables le long du contour, mais uniformément répartis dans
l'épaisseur des voiles.
6( Yi)-l - O,lS1943'Y
i
Isolons alors une tranche de poutre comprise entre les abscisses
Cette valeur est proche de celle fournie par la m€thode des entretoises x et x+dx avec dx-l. Alors, compte tenu de ce que nous avons vu au
rigides.
chapttre 3 concernant la distribution des contraintes de torsion
En conclusion, on constate que dans le cas des ponts à poutres pure dans une section mince, l'effet de ces contraintes peut être
bien entretois€es, la m€thode dite des entretoises rigides conduit à assimilé à celui de couples répartis et de forces concentr€es aux extré-
une estimation correcte des effets de l'excentrement des charges. mités des voiles. La part Tl du couple total de torsion est ainsi re-
prise par les poutres (Tai) et par le hourdis (T sl ) de telle sorte que:
7.2.4 Cas particulier des tabliers a deux poutres sous chauss~e Tl- ZT al + T
si
avec: es Z
Dans le cas des tabliers à deux poutres, l'étude en torsion non a (-)
uniforme conduit aux r€sultats suivants: s e
a
l+a TaI-Tl' etTsI-T I ·
1 s 1 2 l+2a es Z es Z
v 1 - -5 h . _ _ s
s - h· 2 +Cls vi - h' 2 +a Y 3 a 2+a Z + as(e) Z + as(e-)
s s a a
2 2
h 66 l _ J... 5 h2 2 2a s +36 La densité de couples répartis dans les poutres et dans le hourdis a
1; •
w 12 a b. - - 2 pour expression:
1\'1: 2" • a +66 2 a +66
T T
s s al si
Yat - 2h
II) L'épure des contraintes normales dans la section d'abscisse x est re-
Ysi - 2iï
présentée sur le dessin de la figure 7.8 en fonction de la valeur de et il faut leur adjoindre des forces concentrées dont l'intensité a la
1
al: même expression aux extrémités des voiles, comme indiqué sur le dessin
2 de la figure 7. 9-a. .
al - (l+v) hb
K -36
-
'Id ( 1 _ cha(L/2-x)
2 chaL/2 ) 'On peut alors calculer les éléments de réduction de ces sollicita-
a +66
s tions dans le portique constitué par la tranche de poutre de longueur
unité et, par intégration sur une longueur convenable (suivant l'axe
longitudinsl du tablier), en déduire les sollicitations dans les en-
tretoises, qui sont seules censées travailler à la flexion transver-
sale pour assurer l'ind~formabilité du profil.
"3
..-:~~
"1 ~ ~=I:::> -0
-"3
En ce qui concerne le flux de cisaillement li~ l la part TZ du
couple de torsion total, son épure est représentée sur le dessin de la
Oz figure 7.9-b. A partir de là, on peut encore considérer les sollicita-
tions de flexion transversale dans une tranche de poutre de longueur
unité pour en déduire celles affectant" les entretoises. On notera qu' il
n'y a inversion du sens des cisaillements dans le hourdis compris entre
les poutres que si la quantité:
- "2
_36 3 + 66 -2
as ,_
-152- -153-
t~\t Dans le cas d'un tablier â deux poutres dont la section transver-
sale est supposée symétrique (ce qui est généralement le cas), la charge
S.hb 0,1-383.35-2) TZ
extérieure peut facilement être décomposée en un système symétrique et
~T\ un système antisymétrique (figure 7.10.
Ir . as +66 2 '"Ç
_.L' -r\-
S.hb "/'2
il' "Ç
il \ S.hb as
---g-'
,-"'."-'l '"Ç"
",'66
2
\. 7.2.5-
1
'~
-~-"-'-'---
Ainsi que nous venons de le voir, la méthode des entretoises rigides
et la théorie de la torsion non uniforme ou gênée conduisent à des résultats
t
n"'" r-,
voisins. Dans les lcations pratiques, la méthode des entretoises rigides
est beaucoup plus à mettre en oeuvre que la seconde. Elle ne semble,
Jql lx) f,f X
) t,f.)
fi
toutefois, bien que dans le cas des tabliers en béton (armé ou précon-
traint). En effet, le cas des ponts en ossature mixte ou métalliques,
les effets du gauchissement des sections peuvent affecter de façon sensible +
le bord des semelles inférieures des poutres principales. Or, ces effets ne
peuvent être quantifiés par la méthode des entretoises rigides, qui présente
un caractère relativement global. l
Donc, si l'on veut examiner de près le niveau de contraintes dans les qs(x) - Z(ql (x) +q2 (x»
semelles des poutres de ponts métalliques, il est préférable de recourir 1
qa(x)-Z(ql(x)-qZ(x»
à la théorie de la torsion non uniforme ou gênée.
Figure 7.1r. décomposition d'un système de chargement
7.3- ETUDE DES TABLIERS DE PONTS A SECTION DROITE DEFORMABLE en une partie symétrique et une partie
Nous examinons, ci-aprt,s, quelques unes des méthodes les plus employées antisymétrique.
pour étudier le fonctionnement de tabliers à poutres sans entretoises interwé-
dia ires .
( 1
-15/.-
-155-
7.3.1.2 ~~~~~_~:~~_~~~!!~E_~_~~~~_2~~~E~~
0" po.. 1 $a' hta S.. 8t,
NI
\: 8 6 hN 1 6
l
• - + h"S(M
°l,sup 5 o +'2 I ) ·S(4N I +i\Mo )
a a s
1 1- l-q,·, '1
l fo. Par ailleurs, au droit de la charni~re avec la poutre n O l, la con-
f· }..
ql.' trainte normale dans le hourdis vaut:
l
'i I-----------.~I l<s vo.u~s SOttt d·~pa.UlW.\
Or, Is ..
es B
12
3
.. _ _
2
B S
8 .. __
o
b 2a sS
b Ms
s
b2
s - '21" - ï I NI
s
en posant as .. SslSa et 8 .. b/B.
~o".ttn.nCt 12 1282 a
!j
On rappelle que, conformément aux notations de la figure 7.' 3, Sa et
Figure 7.12 Ss désignent respectivement les aires des sections droites d'une pou-
tre et du hourdis. Il s'ensuit que:
~r,
2
68
Les notations et les conventions de signe sont celles de la figure
7.13 où nous avons "éclaté" les éléments afin de représenter plus s-----N
aS
s a
1 °
~;' facil ement les efforts internes. Nous appellerons Mo le moment résul-
tant des actions extérieures et des liaisons dans la poutre n·l. On En écrivant l'égalité des contraintes 01 su et os' on en déduit,
peut ainsi écrire: sprès réduction: • p
:1
- pour la poutre n'l _ _3a
_s__ M0
fii N .. d'où
1 2a +38 2
Il: NI - R - IX
o
g(t)dt
s
h
"i M
1
= M + È. R - M + È. N
0 2 0 2 1 a +68
2
b 3a s
l'
f - pour le hourdis
M1 .. s
4a +68 2
~I et H .. - 2 Ho
0 s h 2a +38
Ns - 0
s s
1
'\\, On peut alors calculer, en fonction de Ho. les contraintes normales
M
s - - È.
2
2R - -b R - -b N
1 dans les sections caractéristiques du profil:
Ili8 2 Ho
o
;-as +313 2 hS a No = ïq:«L-x)
1
,--fr:t ~eds
ax
Ce rapport étant constant, et les voiles astreints à rester soli-
daires le long des charnières, on peut écrire:
où , est le flux de cisaillement au droit d'une coupure normale au pro- 9(32 - L Lx) 4
y = x L\
fil, compté positivement lorsqu'il sort de la partie r~ délimitée par s - - 2 ' EbS ( -6- il" -12
cette coupure, est aisée dans le cas présent. Nous ne ~a ferons pas 20 +38 a
5
du fait de la lourdeur des expressions littérales.
11 '5 m -1
<l-
,1
1~
I
1 '0.45"
1 1
0.95m 0.951.'1
1
1 1
J.JOm i 1
n.'Om
'-+1
1
3.JOm
Section donnée
,
e .. O.45m
0" -(1+
2
2)0
J82 1
0J"
,
a 0,
0.95 h- 2. i75 m
.
e -0.9Sm
. /
. /
,,/
,,/
.' ,,-
7.3.1.3 ~~~~!_~~~~_~~~!~!~-~-~~~~~-~~~~!!~
Quel que soit le nombre de poutres, un tablier à poutres se
traite de la même façon que nous venons de le faire dans le cas d'un
bi-poutres. Dans le présent paragraphe, nous considérons un tablier
"Ir;,
à trois poutres pour illustrer, dans le cadre d'une analyse en
ossature plissée, les effets d'un chargement symétrique.
-0-
La section transversale du tablier étudié est représentée sché-
matiquement sur le dessin de la figure 7.17: on la suppose symétrique
et les trois poutres sont de caractéristiques identiques.
Figure 7. \8
l' , !e,
i"" ,
1T La résolution du problème consiste à écrire l'égalité des con-
traintes au niveau du hourdis supérieur et au niveau de la fibre 9U-
périeure des poutres n'l et 2.
Pour la poutre nOl, al su ..
N 4N
~ + h~ Hl" ~
e. ,p a a a
• N2 6 ' b 4N 2 6
Pour la poutre n 2, a 2 ,9Up - S+tiS(Ho + ï N2)" -S-+tiS"'o
r · • '"• ·
_ _ _ _ S, • S. s
Notations: S ' he
S,
os· ~
1 Pour le hourdis, (1
s
.. -
N
S
s
s,
..
a
a
a
"s
1 1 1 ~ ,J.'
Figure 7.20
O
2 ' -2(1""),,, ~
al 7.3.1.4. Conclusion
----------
Comme nous venons de le voir, l'analyse en ossature plissée des tabliers de
ponts à poutres sous chaussée ne pose aùcune difficulté, quel que soit le
Figure 7.19 nombre de poutres. Il faut cependant distinguer le cas des ponts à deux
poutres de celui des ponts à plus de deux poutres. En effet, dans le pre-
Comparons les résultats que nous venons d'obtenir à ceux que fournit mier cas, seuls les modes de ch:1rgement nnti!>ymétriC]ues engendrent un
la Résistance des ~~tériaux usuelle. Pour cela, on comm~e par déter- gauchissement de la section transversale, alors. que ce phénomène est mis
miner les caractéristiques mécaniques de la section: en évidence sous modes de chargement symétriques dans l'autre cas.
S = S + JS S (3+a )
De plus, la comparaison des résultats des § 7.2.4 et 7.3.1.2 montre
s a a s
que l'allure du diagramme des contraintes est identique par les deux
v (distance de G à la fibre supérieure) = 2(;+: ) méthodes. Si l'on effectue le ~alcul d'un tablier à deux poutres
3+20 q s
1~
1 -1(,:>-
-163-
;J~
conduisant à un système d'efforts résultants auto-équilibré. Mais les
effets d'un entretoisement ne peuvent pas être simulés dans un tablier à
deux poutres sous charges antisymétriques car l'action réciproque des
voiles constitutifs de la section et des entretoises ne peuvent se
réduire à des cisaillements simples le long des bords des entretoises.
M •
7.3.2 La méthoqe de Guyon-Massonnet 'r
La méthode de Guyon-Massonnet est une méthode de calcul des dalleR Figure 7.21
ou de réseaux de poutres relativement simple et largement employée pour
le calcul de tabliers de ponts. Initialement développée pour des dalles Ce réseau de poutres est assimilé à une dalle droite orthotrope
isotropes, elle a été ensuite étendue au cas des dalles othotropes. formant travée indépendante, possédant donc deux bords libres (selon Ox)
Cependant, elle nécessite un certain nombre d'adaptations pour le calcul et deux bords simplement appuyés (selon Oy). L'hypothèse de base de la
des ouvrages réels, adaptations dans le détail desquelles nous n'entrerons méthode consiste à admettre que le coefficient de Poisson du matériau
guère. constitutif, supposé homogène, est nul. Cette hypothèse est plus ou moins
Les principales publications auxquelles il convient de se référer sont contestable, mais, dans la mesure où le but de la méthode est de déterminer
les suivantes: la répartition des efforts dans les différentes parties de la structure
- GUYON : calcul des ponts larges à poutres multiples solidarisées et où les variations de ces efforts ne sont pas très importantes, l'erreur
par des entretoises -Annales des Ponts et Chaussées - 1946. qui en résulte peut être considérée comme négligeable.
- GUYON: calcul des ponts dalles - Annales des Ponts et Chaussées -1949.
- MASSONNET : contribution au calcul des ponts à poutres multiples- L'équation différentielle des dalles orthotropes, dans le cas du
problème considéré, eut se mettre BOUS la forme:
Annales'des Travaux Publics de Ilelgique - Juin-Octobre-Décembre 1950.
a4w a4w a4w
! - MASSONNET : compléments à la méthode de calcul des ponts à poutres
multiples (avec tables numériques}-Annales de l'I.T.B.T.P. Janvier 1962
- R. BARES et C.MASSONNET : le calcul des grillages de poutres et
(l.ll) pp.~ + (Y p+Y E}·---2----2 + PE'~" q(x,y)
3x ax 3y 3y
t dalles ortho tropes- Dunod . Dans cette expression, w(x,y) représente la déformée de la dalle, comptée
l,
~,
7.3.2.1 rE!~~!E~_~~_!~_~~~~~~~
On considère une travée indépendante, de portée L, de largeur 2b, dont
positivement suivant l'axe Oz, q(x,y) est la densité de charge par unité de
surface, également comptée positivement suivant Oz.
Bp BE Cp CE
~' l'ossature est constituée par une poutraison croisée de m poutres longitudina- P -- P ,,- Y"- y a_
; les ( portée L, espacement LI) et de n entretoises (portée 2b, espacement b l )
P bl E LI P bl E LI
intermédiaires, disposées transversalement. L'hypothèse de nullité du coefficient de Poisson simplifie beaucoup
Toutes les poutres sont identiques et caractérisées par:
1: - leur rigidité de flexion Bp = EIp'
l'expression des sollicitations puisque:
M
a2w H
a2w
- leur rigidité de torsion Cp = GK p ' x Pp'-2 y P E '-::-2
ax 3y
De même, toutes les entretoises sont identiques, et également caractéri-
sées par:
M
a2w a2w
leur rigidité de flexion BE - EI E et xy Yp'axay Myx .. - YE'3xay
leur rigidité de torsion CE = GK E·
Ainsi, on remplace la structure réelle discontinue par une structure
1 fictive continue ayant pour rigidités les valeurs moyennes qu'ont ces
: 1
rigidités dans la structure réelle. Les précédentes notations (M ,H ,M ,
il '
l'"
Hyx ) sont les notations habituelles de la théorie des plaques. x y xy
-105-
-164-
On définit alors le coefficient K(y,e) par le rapport:
4
i) w a\, La charge d'intensité q. étant placée à l'abscisse e. selon Oy. I l est
+ 201 IppP E -2--2 + PE'-4 q(x,y) clair que la déformée d~ la dalle, somme des déformé~s dues il chacune
àx ôy <ly des charges (hypothèse de l'élasticité linéaire), a pour expression:
avec 01 (paramètre de torsion). (Yp+YE)!2/ppPE • Par ailleurs, on peut montrer w(x,y) -lE q.w(y,e.» sin(lI x)
que le fonctionnement du tablier est completement défini par ce paramètre l l L
Cl! et le paramètre d'entretoisement a défini par:
- lIX
-lE qiK(y,ei» wm.sin(~)
eH~\4~
L VP; en vertu d~ la définition du coefficient K.
Pour analyser de manlere approchée l'effet de la répartition transver- Mais si toutes ces charges étaient réparties sur la largeur de la dalle avec
sale des charges, on admet qu'elle est la même que si ces charges Se la densité
réduisaient au premier terme de leur développement en série de Fourier Eqi
suivant l'axe de la dalle:
lb
q(x,y) • ql(y).sin(n;)
la d~formée de la dalle aurait pour expression:
et i l a été démontré que cette approximation est suffisante pour les - lIX
objectifs recherchés. wm - (~qi} wm·sin(~)
l
y
Le coefficient K dépend de la valeur du paramètre d'entretoisement a,
Figure 7.22 de la valeur du paramètre de torsion a et, bien évidemment, de y et de e.
L'étude numérique de nombreux cas a permis de montrer que, si l'on fait
On démontre que la dalle prend une déformée de la forme: seulement varier a, le coefficient K obéit avec une très bonne approxima-
-
w(x,y,e)
- . nx
w(y,e).s1n(~)
tion il la loi d'interpolation suivante:
Supposons maintenant cette même charge répartie sur la largeur 2b de la (7.14) 1 Ka - Ko + (KI-Ko),fa 1
dalle, donc avec la densité 1/2b le long de Oy. Cette charge conduit à une
déformée cylindrique de la dalle, de la forme: où Ko et KI représentent les valeurs de K pour a - 0 et 1 respectivement.
- . nx
Wm·sLn(~)
-166- -167-
Les valeurs de KO et KI peuvent être directement calculées à partir Comme le coefficient K, le coefficient ~ se déduit des valeurs ~ et ~I
des expressions analytiques fournies dans l'article de C.HASSONNET dans correspondant à a = 0 ou l, par la formule d'interpolation: 0
les Annales de l'lTBTP, 011 directement lues dans les tnbles de valeurs
numériques qui les accompngncnt, en [onction tic dirrér('l1le~ v;tlcur~ dtl
paramètre d'entretoisement et pour:
(7.16) E 110 +(", -"0).1;;" 1
entre les ordonnées e, et e2 est soumise à la charge: placée à l'excentricité e suivant Oy, on calcule les moments de torsion
. (IIX) par les formules suivantes:
q.S1n ~
r---------------------~
(7.17) M - M - 21 (u)b.ql.cos(IILx)
il convient de remplacer les termes de la forme qiK(y,ei) par: xy yx
e
Yp
qI
Z K(y,e)de M
xy
--(M
Yp+Y xy
-M
yx
)
e, E
que l'on calcule en intégrant la ligne d'influence de K en y. M • M -(M -M )
yx xy xy yx
7.3.2.3 ~!~~~~~_~!~~~~~!~~!~_!~~~!~~~~~~~) La variation de leU) en fonction de a peut être représentée
ment par la loi simple:
Nous avons vu précédemment que: 2
M (x,y) ~ - P .-
a w
(7.'8) Il(a)-~I
E ay Z
y
l, désignant ls valeur de l pour a - ,.
Pour une charge de la dalle soumise à la loi:
i'\; La valeur de II peut être évaluée à partir des formules analytiques ou
q,.sin(.~)
L
directement lue dans les tables.
Comme précédemment, on procède aux cumuls appropriés en présence de Il.~
répartie suivant la parallèle à Ox d'excentricité e, on a vu que la
déformée était de la forme:
plusieurs charges. Il
7.3.2.5 ~~~~!~~~~~~~~~_~~_~~!!~_~~_!~~!!~!_~~_9~~!9~~~_~h~!g~~_~~~~!!~~
w(y). sin(II~)
D'une façon générale, pour une fonction q(x) quelconque,
i
l,i Donc:
My(X,y) - -PE.w"(y) .sin(II~) 2 fL . kllx
q(x) - l: qn.sin(n~x) avec qk - L 0 q(x)sm(T)dx
Cette quantité a été mise sous la forme: n-l
• 0 si k est pair
-168-
1 . kwx -169-
d'où q(x) = 11
1: j{,sln(T)
1
b) Charge uniformément répartie sur une longueur 2c centrée 'sur le
point d'abscisse d: Dans le sens transversal, ces mêmes principes sont applicables si le
. (knd) . (knc) tablier est doté d'entretoises intermédiaires. En l'abscence d'entretoises,
qk.= .SlO T .Sln T il convient de faire jouer au hourdis le rBle des entretoises et introduire
alors la rigidité du hourdis COlronC précédemment.
d'où q(x) = ~ '; 1 . (knd)
~ j{.sln T
. (knc) . (knx)
.Sln T .Sln T Dans le cas particulier des ossatures mixtes comportant un nombre de
11
1 poutrelles supérieur à 2, la méthode de Guyon-Massonnet donne des résultats
convenables en admettant que l'inertie de torsion des poutrelles (et des
c) Charge concentrée Q au point d'abscisse d: entretoises éventuelles) est nulle. Le terme (Yp+Y ) est donc simplement
E
égal à Eh'/6 correspondant à l'épaisseur h de la dalle en béton armé.
2Q . knd
qk = ~ sln(-r-) Le coefficient a est alors lié aux rigidités de flexion par la
relation:
,. . (knd) . (knx)
q(x) = ~ Sln T .Sln T a = --=-"--
1 t2,rp;o;
7.3.2.6 ~E!!!~~E!~~_2r~E!g~~_2~_!!_~~E~~2~_2~_~~~~~:~!~~~~~~E
Lorsque le tablier est continu, la méthode de Guyon-Massonnet est
La méthode de Guyon-MasBonnet, telle qu'elle vient d'être exposée, encore applicable à condition de remplacer la travée considérée par un
considère une structure comprenant des poutres principales et des entretoises. tablier fictif, appuyé en ses deux extrémités, et présentant la même flèche
Mais, contrairement aux méthodes du f 7.2, les entretoises ne sont pas élastique que le tablier réel sous une charge concentrée appliquée au
supposées infiniment rigides. A la limite, il est possible d'appliquer milieu de la travée. Cela revient à augmenter convenablement la rigidité
la méthode à un tablier de pont à poutres sans entretoises intermédiaires: de flexion des poutres.
c'est alors le hourdis qui joue le rôle des entretoises. En ce qui concerne la nullité du coefficient de Poisson, on peut
Le problème majeur auquel est confronté le projeteur consiste à estimer que cette hypothèse est admissible, dans le cas des ponts en béton,
déterminer numériquement les rigidités des éléments intervenant dans - pour les dalles nervurées ou les tabliers à poutres, car le "gonfle-
l'équation (7.11). En ce qui concerne les poutres principaies, le calcul ment" du béton dans le sens transversal peut s'effectuer librement,
de leur rigidité de flexion est relativement simple. Le calcul de - pour les dalles pleines, précontraintes dans le sens longitudinal
leur rigidité de torsion est plus délicat dans la mesure où on associe mais silnplement armées dans le sens transversal, car les fissures longitu-
une partie du hourdis aux poutres, hourdis dont le fonctionnement est dinales affectant le béton tendu nous ramènent au cas précédent.
plutôt celui d'une plaque. Par contre, dans le cas d'une dalle pleine (ce qui sort un peu du cadre
Or, si l'on se réfère à l'équation différentielle des plaques de notre propos) doublement précontrainte, l'hypothèse de nullité du
isotropes, et dans la mesure où l'on néglige le coefficient de Poisson, coefficient de Poisson peut être contestable. Pour le béton, ce coefficient
op voit que leur rigidité de torsion est égale à leur rigidité de flexion. est de l'ordre de 0,15. Des études fines, menées par ROWE ont montré que
En effet, pour une plaque isotrope, les coefficients K ,Kt et ~ ne sont guère affectés. Par contre, le
coefficient ~I estObeaucoupoplus sensible, En définitive, il a été proposé
Pp P
E
~ ; ~h; (h épaisseur de la dalle) de calculer le coefficient (~a)O, 15 correspondant à v = 0,15 par la
formule:
et comme, selon l'équation des plaques isotropes,
(~a)O,15 ~ (~l)O, 15 + «~1)0.15-~0)rn
Yp+Y E 2p p 2P E
le coefficient (~1)0, 15 étant donné par des tables spécifiques.
on en déduit que: Enfin, la méthode de Guyon-MaSBonnet conduit a des résultats valables
y =
Eh'
P " TI pour les ponts biais, à condition que le biais soit supérieur à 65 grades:
on fait alors les calculs avec la portée et la largeur biaises du tablier.
Or, si l'on considérait une longueur unité de dalle comme une section
de poutre allongée, sa rigidité de torsion (Cf .. chapitre 3) serait: Entre 50 et 65 grades, la méthode peut encore être employée en considérant
1 Eh' Eh' la portée droite au centre de la travée et la portée biaise près des
GK ~ 3 Gh'- 6(I+v) • ~ bords, et en opérant de même pour les largeurs. ------
Il semble donc logique de calculer la rigidité de torsion d'une poutre 7.3.3 La méthode des matrices-transfert de flexion transversale
comprenant une certaine largeur de hourdis en: Cette méthode a été développée, au départ, par P. CART et J. FAUC1~RT,
- décomposant la section de la poutre en éléments rectangulaires, et publiée dans les Annales de l'LT.B.T.P. du mois de Hai 1968. Il
- faisant la somme des moments d'inertie de torsion de ces éléments, s'agit d'un modèle d'analyse adapté, au départ, âu calcul des dalles nervurées
- attribuant à la fraction de table de compression appartenant au dépourvues d'entretoises intermédiaires. Mais elle est couramment employée
hourdis un moment d'inertie de torsion égal à la moitié du moment d'inertie pour le calcul de la répartition transversale des sollicitations dans un
calculé comme si c'était une poutre. tablier de pont à poutres, moyennant quelques adaptations évoquées plus
loin. Dans ce qui suit, nous la présentons à l'aide du formalisme des
matrices-transfert, cette présentation étant différente de celle de la
publication originale, mais le principe d'analyse reste le même.
.. ~
-170-
-171-
Figure 7.24
Le hourdis, compris entre les poutres (i-I) et (i): est numéroté "i"; 7.3.3.3 ~~!~~!~~_~~~!~_!~~_~~2!~~~~~~~~_~~!_h~~!~!!_~~_~~~_2~~~!~~
il a une largeur bi et une épaisseur h constante. On appelle D sa rigidité Il est facile d'établir que le déplacement vertical à l'origine du
flexionnelle par unité de longueur dans le sens transversal:
hourdis nOi (enraciné sur la poutre nO(i-l» est égal à:
zD.i-l + a i _ 19 i _ I
-173-
7.3.3.4 ~~~~~_~~_!~_~~~~~_~~_h2~!~!~_~:!
En comptant la coordonnée y à partir de l'origine de la bande de La précéd~nte relation matricielle peut alors être mise sous la forme
hourdis considérée, on note Viey), mi(y), wi(y) et zhi(Y) l'effort synthétique suivante:
tranchant, le moment fléchissant, l'angle de rotation et le déplacement
vertical de cette bande à la distance y de son origine. L'effort tranchant
(7.19)
r Ei· Hi·El_11
et le moment fléchissant s'entendent par unité de longueur dans le sens où H. est la matrice-transfert de la bande de hourdis nOi. Il convient
de l'axe Ox. Les équations d'équilibre et de déformation appliquées à cette de n5ter que les termes de la cinquième colonne de cette matrice sont,
bande sc traduisent par: a priori, des fonctions de l'abscisse x par l'intermédiaire du facteur
(i) Vi (y) vi - qhi.Y(y-Bi) (y m fonction de Heaviside) qhi'
(H) mi(y) - + viY - qhi(y-Bi)Y(y-B i ) 7.3.3.5
/
(Hi) "'i (y) + mi ~ + vi ts- -10 qhi (y-Bi)'Y(y-B i ) ~.' ~Tt'drt
(iv) Zh'l (y) . 1+
1- 1El.1- 1-
, z:
1 +y8. 1 + m. 2D + ~ "-6
l D V
l
v>
v'
1+1
if" ( .1
1
- 6D qhi (y-B.)'Y(y-Il.)
l l.
v'.' v~
l
:ml
l. - qhi
Figure 7.26
+ - qhi (beBi)
On considère une tranche de poutre de longueur dx. Les équations fonda-
+ v!
1 mentales d'équilibre de cette tranche sont leg suivantes:
ei - e i-l + l
- 2D qhl' (b.-B.»
1. l.
z. sin(knx) • (kllx)
z . • E
pl,k L et O. - L O • k Sln ---L 7.3.3.6 ~~~~!~~!~~_~~_e~~~!~~~
pl 1 1 l,
1
Pour chaque poutre et chaque bande de hourdis, nous avons pu établir
Le développement en'serie de sinus permet de satisfaire aux conditions l'expression de la matrice-transfert relative à chaque terme du dévelop-
sur appui 'de la travée indépendante. On note alors que: pement en série de sinus des grandeurs "longitudinales". On peut alors
calculer les termes de la matrice-transfert F de flexion transversale
4 2 telle que:
d d kn 2. knx
-4(z .) m E Z
pi,k (kn
T) 4 sin(knx) et -2(0.)= - L a. k(-L) sln(-L )
L
dx pl 1 dx 1 1 l, (7. 22) GE'.
1 'm+1 • F • E"1
On pose alors:
avec: F - Pm·Hm-I·Pm-I······ H2 ,P
4 y. k • r (kn)2 t
(7.20) 1 Pi,k - Ri (kLlI) l, i T La problème se résout en explicitant les conditions le long des bords du
et on peut écrire: tablier, au niveau de l'enracinement des bandes de hourdis latérales sur
la poutre nOI ou la poutre nOm. Par exemple, si ces bandes ne sont pas
p. . z. ., v'! -v! - q . directement chargées, mt • v
t
• 0
l,k pl,k l,k l+I,k pl,k n+1 n+1
On peut alors écrire: Telle qu'elle vient d'être exposée, la méthode ne se prête guère
à un calcul manuel simple; par contre, elle est parfaitement adaptée à
vi+1 - -Pizpi + vi - qpi un calcul automatique. Dans la pratique, on applique une seule charge
"en lame de couteau" d'intensité longitudinale constante, égale à l'unité,
m!1+ 1 - y.O. +a.(2v~ m~
1 1 1 1 -p.z .-q pl.)+ q pl.a.1 +
1 pl l que l'on déplace transversalement de façon à tracer la ligne d'influence
d'une sollicitation donnée (par exemple, le moment fléchissant dans une
On introduit les vecteurs d'état de part et d'autre de la poutre nOi: poutre).
On atteint une bonne précision, dans le cas des chnrges réparties,
z . z . en ne considérant que le premier terme du développement en série de
pl pl
sinus, comme dans le cas de la méthode de Guyon-Massonnet.
a.1 O.
1 Lœ probl~me majeur est toujours d'affecter aux poutres les caractéris-
E' • tiques de flexion et de torsion appropriées.
E'~ m'! mi+1
1 l i+1
Indépendamment du découpage de la section en poutres et hourdis, il
v'.' vi+1 convient de donner aux poutres la rigidité de flexion et la rigidité de
l torsion calculées en leur attribuant la portion de hourdis qui leur
revient.: en effet, il faut pouvoir tenir compte du fait que ce hourdis
transmet des contraintes normales dans le sens longitudinal, même si
A l '.aide de ce qui précède, on peut écrire matriciellement: dans le sens transversal on le suppose découpé en bsndes entre leurs
sections d'enracinement sur les poutres.
0 0 0 0 De même que pour l'application de la méthode de Guyon-MssBonnet, il
0 0 0 0 semble judicieux (mais ce n'est pas une obligation) de prendre en compte
lé moment d'inertie de torsion des dalles évalué selon la théorie des
E' • y. 2a. -q . (a.-a.) Et!
i+1 l-a i P i 1 l pl 1 1 1 plaques et non selon la théorie des poutres.
-Pi 0 0 1 -qpi
0 0 0 0
ou encore:
(7.21) Ei+1 • Pi·E'i
-176-
-177-
7.3.4 Comparaisons numériques
On se propose de déterminer la ligne d'influence du moment fléchissant
Dans ce paragraphe, on se propose d'appliquer la m'thode de Guyon-Masson- longitudinal dans la poutre n Ol (correspondant à y 2,5 m , soit 3
net et la m'thode des matrices-transfert de flexion transversale à un y/b m 0,5556 ). Pour cela, on considère une densité de charge en lame
tablier en forme de dalle nervur'e. de couteau d'intensité unité, se déplaçant transversalement de e--b à
La structure 'tudiée est une travée indépendante, de 30 m de portée, e • b. Le problème revient donc à déterminer le coefficient K(y,e) avec
dont la section transversale est représentée sur le dessin de la figure y • 2,5 m.
7.27-a) A l'aide des tables, on commence par déterminer la valeur de K et Kj
pour y/b 0,5556 en interpolant linéairement entra les valeurs y/g • 0,5
et ylb 0,75 , et ce pour 6
ft 0,5 et pour e • 0,55. ft
T
K 1,71556 1,47494 1,27067 t,11079 0,98610 0,87675 0,74375 0,55790 0,28255
01