d’expériences passées, reconnaissait tout de même que l’identité dépendait « de l‟appui que
prête au jeune31 individu le sentiment collectif d‟identité qui caractérise les groupes auxquels
il appartient : sa classe, sa nation, sa culture ». Cet individu s’identifiera aux autres afin de
correspondre à l’identité de sa collectivité. Les groupes d’appartenance dont il est question ici
(la classe, la nation et la culture) sont, en grande partie, sinon toujours, définis à l’aide
éléments que l’on peut considérer comme relativement solides parce que sinon ils ne
pourraient même pas exister.
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L’auteur parle de jeune individu parce que son travail sur l’identité avait pour sujet d’étude les enfants et les
adolescents.
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agencement du territoire, de l’habitat, des communications; les apparences physiques :
importance et répartition du groupement, traits morphologiques, signes distinctifs…
ii. Référents historiques – les origines : actes fondateurs, naissance, nom, créateurs ou
géniteurs, filiation, alliance, parenté, mythes de création, héros fondateurs; les
événements marquants : phases importantes de l’évolution, des transformations,
influences reçues, acculturation ou éducation, traumatismes culturels ou
psychologiques, modèles du passé ; les traces historiques : croyances, coutumes,
habitudes, complexes…, laissées venant de l’acculturation ou de l’éducation ; lois ou
normes trouvant leurs sources dans le passé.
iv. Référents psychosociaux – les références sociales : nom, statut, âge, sexe, profession,
pouvoir, devoirs, rôles sociaux, activités, affiliations ; les attributs de valeur sociale :
décorations, grades, attributions symboliques, compétences reconnues,
qualités/défauts, estimations diverses… ; la psychologie de l’acteur : sa vision du
monde, ses projets, ses enjeux, son implication dans la situation, son vécu, ses actions
typiques…; les potentialités de devenir : capacités, satisfactions et frustrations,
motivations, stratégies, adaptation, style de conduite…
Ci-dessus, nous avons dit à propos de l’identité qu’elle était définie comme une entité
statique ou solide, dynamique, polymorphe et plurielle. En effet, parler des types d’identité
c’est reconnaître ses aspects polymorphique et pluriel. C’est également là que prend sens
l’expression de Mucchielli (2013, p. 20), selon laquelle « il y a autant d‟identités qu‟il y a des
contextes sociaux de définition d‟un acteur». Autrement dit, à chaque contexte correspond
une identité particulière parce que les sujets y étant impliqués mobilisent une identité en
adéquation avec lui. Enfin, il n’y a pas une mais plusieurs identités qui peuvent coexister ou
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