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Gastro-entéro-anastomoses
F. Reche, C. Brigand, C. Meyer

Si jadis la gastro-entéro-anastomose était pratiquée essentiellement en cas de sténose pyloroduodénale


séquellaire de la maladie ulcéreuse, elle est de nos jours surtout indiquée en cas d’obstacle gastrique ou
duodénal organique non réséquable, s’agissant alors le plus souvent d’une intervention palliative. Les
progrès de la chirurgie mini-invasive permettent également d’effectuer cette intervention par voie
cœlioscopique de manière sûre et efficace. Cette technique a par ailleurs l’avantage de diminuer la
douleur postopératoire et la durée d’hospitalisation, améliorant ainsi la qualité de vie chez des patients
dont l’espérance de vie est souvent réduite.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Gastrojéjunostomie ; Laparoscopie ; Cancer pancréatique

Plan Cette indication s’est considérablement réduite avec l’essor du


traitement médicamenteux de la maladie ulcéreuse.
¶ Définition 1 Elle conserve cependant tout son intérêt dans les dérivations
palliatives pour cancer.
¶ Principes 1
¶ Indications 1
Affections malignes 2 ■ Principes
Affections bénignes 2
¶ Technique opératoire par laparotomie 2 Il existe différentes variantes possibles de l’intervention qui
Installation du patient 2 doivent toutes obéir à certaines règles et principes essentiels :
Incision 2 • la GEA doit assurer une vidange gastrique optimale en étant
Exploration 2 suffisamment large et placée dans la zone la plus déclive de
Intervention type 2 l’estomac, c’est-à-dire si possible sur la face postérieure de
Variantes anastomotiques 5 l’estomac et le plus près possible du pylore et de la grande
¶ Complications 8 courbure ;
Complications postopératoires précoces 8 • elle doit permettre l’évacuation sans entrave des sécrétions
Troubles fonctionnels tardifs 9 biliopancréatiques véhiculées par l’anse afférente à laquelle il
faudra donner la longueur suffisante ;
¶ Technique opératoire par laparoscopie 9
• elle ne doit pas compromettre la progression du transit dans
Installation du patient 9
l’anse efférente en aval ;
Position des trocarts et procédure 9
Réalisation de l’anastomose 9
• elle ne doit pas engendrer de circuits intestinaux aberrants,
en particulier de circulus viciosus.
¶ Gestes associés à la gastro-entéro-anastomose On évite donc les vices de montages chirurgicaux pouvant
sous laparoscopie 10 conduire à une occlusion haute par compression, torsion ou
¶ Complications 11 étranglement des anses au niveau du passage transmésocolique.
¶ Conclusion 11 Dans la dernière décennie, la maîtrise des techniques de
chirurgie mini-invasive a permis de réaliser des procédés
laparoscopiques complexes, avec une diminution de la morbi-
mortalité, un raccourcissement de la période d’hospitalisation et
un meilleur confort postopératoire. Il en est ainsi de la GEA qui
■ Définition peut actuellement être réalisée par laparoscopie.

La gastro-entéro-anastomose (GEA) est un procédé de dériva-


tion gastrojéjunale, sans résection gastrique, utilisé en cas ■ Indications
d’obstacle organique non réséquable situé entre la partie
moyenne de l’estomac et l’angle duodénojéjunal. Les GEA ne sont pratiquement plus réalisées de nos jours que
Son but est de permettre la vidange gastrique dans le jéju- dans le cadre des interventions palliatives pour tumeurs
num. Initialement, elle était largement pratiquée dans le malignes non réséquables de la filière gastroduodénale. S’agis-
traitement chirurgical de la maladie ulcéreuse duodénale, sant des séquelles ulcéreuses, l’indication d’une GEA est de plus
essentiellement en cas de sténose pyloroduodénale séquellaire. en plus rare.

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Affections malignes Exploration


L’exploration de la cavité abdominale permet de confirmer
Le cancer de la tête du pancréas est l’indication la plus fré-
ou de rectifier les informations du bilan morphologique
quente. L’intervention chirurgicale est habituellement motivée
préopératoire :
par un ictère rétentionnel.
• appréciation de l’obstacle gastroduodénal ;
En cas de tumeur non réséquable pour des raisons d’enva-
• envahissement locorégional ;
hissement local, de contre-indications à la résection liées,
• diffusion métastatique (ganglionnaire, hépatique, carcinose).
soit à une dissémination métastatique, soit à des raisons
Elle apprécie plus précisément l’intégrité de la grande courbure
d’ordre anesthésique, une anastomose biliodigestive est
gastrique, notamment de sa face postérieure, l’absence d’envahis-
réalisée.
sement de l’arrière-cavité des épiploons actuellement dénommée
Une GEA est associée d’emblée en cas d’envahissement déjà
cavité omentale, la mobilité des premières anses jéjunales, et celle
existant ou menaçant le duodénum.
du mésocôlon transverse. L’exploration conduit ainsi au choix
La tendance actuelle dans les centres disposant d’une équipe
d’une stratégie et d’une technique opératoire.
d’endoscopistes ou de radiologues interventionnels est de
réaliser un drainage biliaire interne par des moyens mini-
invasifs, s’agissant de la mise en place d’une endoprothèse Intervention type
transtumorale par voie endoscopique rétrograde ou par voie C’est la GEA postérieure, transmésocolique, isopéristaltique
percutanée transpariétohépatique radioguidée. manuelle.
Ainsi, en l’absence de syndrome orificiel gastroduodénal, la
GEA n’a plus lieu d’être effectuée ; ce n’est qu’en cas de survie Accès à la cavité omentale et à la face postérieure
prolongée que l’on pourra être amené à la pratiquer ultérieure- de la grande courbure gastrique
ment à la demande.
Les autres localisations menaçant, à l’instar du cancer corpo- Il peut se faire de deux façons, soit par un abord sous-
réocaudal, directement les troisième et quatrième duodénums, mésocolique isolé à travers le mésocôlon transverse, soit par un
ainsi que l’angle duodénojéjunal, justifient une GEA. abord sus- et transmésocolique (Fig. 1, 2).

Abord transmésocolique isolé


Affections bénignes Le côlon transverse est tendu vers le haut, exposant la face
inférieure ou postérieure de son méso. La brèche mésocolique
Sténoses ulcéreuses pyloroduodénales est ouverte dans une zone avasculaire dont les limites sont, à
La pyloroplastie de type Heineke-Mikulicz est réservée aux cas gauche l’artère colique supérieure gauche, à droite l’artère
favorables où la face antérieure de l’antre, du pylore et du colique supérieure droite ou, quand elle existe, l’artère colique
duodénum est libre, non remaniée. moyenne, en avant l’arcade de Riolan, et en arrière le bord
La GEA sera préférable en cas de remaniements inflammatoi- inférieur du pancréas et l’angle duodénojéjunal. La brèche est
res et cicatriciels locorégionaux trop importants ne relevant plus ouverte avec précaution afin d’éviter des lésions vasculaires ou
d’une pyloro-duodéno-plastie, d’une dilatation, ou d’une pancréatiques. Elle donne un accès direct à la cavité omentale
résection antro-pyloro-duodénale et/ou à l’origine d’une et à la face postérieure de la grande courbure gastrique dont on
dilatation gastrique majeure en amont [1-4]. conserve l’arcade vasculaire, l’anastomose se situant à la face
postérieure de l’antre.
Autres indications Abord combiné sus- et transmésocolique
Elles sont représentées par : Cet accès préalable de la cavité omentale à travers le ligament
• le pancréas annulaire [5] ; gastrocolique a plusieurs avantages : en premier lieu, celui
• les sténoses duodénales par compression extrinsèque repré- d’exposer la face supérieure ou antérieure du mésocôlon qui
sentées par le syndrome de la pince artériomésentérique [6] ; peut ainsi être transilluminée à travers la cavité omentale afin
• les sténoses duodénales inflammatoires observées dans d’identifier plus facilement les limites de la zone avasculaire.
le cadre de la maladie de Crohn et de la pancréatite Cet avantage n’est pas dénué d’intérêt en cas de mésocôlon
chronique [6]. adipeux, épais, et de pédicules vasculaires peu visibles. Cet accès
Mentionnons également les GEA associées à une exclusion combiné, par rapport à l’abord trans- et sous-mésocolique
duodénale réalisée en cas de suture duodénale difficile simple, a par ailleurs l’avantage d’accéder plus aisément à la face
comportant un risque de désunion ou de sténose [7] , de postérieure de l’estomac en cas de cloisonnement de la cavité
traumatisme du bloc duodénopancréatique [8] et dans les omentale et de déterminer le siège optimal de l’anastomose au
perforations rétroduodénales après sphinctérotomie niveau de la grande courbure. Après ouverture large de la
endoscopique [9]. brèche, la paroi postérieure de la grande courbure antrale peut
être abaissée à travers elle dans l’espace sous-mésocolique.

■ Technique opératoire Repérage des zones jéjunale et gastrique


de l’anastomose
par laparotomie
S’agissant du versant intestinal de l’anastomose, il siège de
préférence à proximité de l’angle duodénojéjunal afin que l’anse
Installation du patient jéjunale soit la plus courte possible. Au niveau du versant
gastrique, la zone anastomotique idéale est la plus déclive
Elle est commune à toutes les modalités. L’intervention est possible, c’est-à-dire située sur la face postérieure de la grande
réalisée chez un patient sous anesthésie générale, en décubitus courbure antrale, à 1-2 cm en arrière de son bord, et au plus
dorsal. L’opérateur est habituellement placé à sa droite. près du pylore. Ce repérage sera bien entendu adapté aux
conditions anatomiques, en particulier quand il s’agira de
Incision contourner un obstacle tumoral antropylorique.

La voie d’abord est classiquement une laparotomie médiane Réalisation de l’anastomose (Fig. 3, 4)
sus-ombilicale pouvant être agrandie en sous-ombilical.
Certains lui préfèrent une incision bi-sous-costale qui offre Si l’accès à la cavité omentale est fait par voie transmésoco-
une exposition idéale de l’étage sus-mésocolique. lique isolée, l’anastomose ne peut être effectuée que dans l’étage

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3 9
4
10
5

3
2

4
B

C
Figure 1.
Figure 2. Passage du mésocôlon transverse, voies d’abord.
A. Situation des éléments anatomiques sur une coupe antéropostérieure.
A. Abord sous-mésocolique.
1. Estomac ; 2. cavité omentale ; 3. arcade vasculaire gastroépiploïque ; 4.
B. Passage sus-mésocolique. Abord mixte.
ligament gastrocolique ; 5. côlon transverse ; 6. grand épiploon ; 7.
C. Contrôle sous-mésocolique. Abord mixte.
pancréas ; 8. angle duodénojéjunal ; 9. mésocôlon transverse ; 10. arcade
de Riolan.
B. Zone avasculaire du mésocôlon transverse : disposition vasculaire conditions d’exposition, dans l’étage sus-mésocolique après
habituelle. 1. Arcade de Riolan ; 2. artère colique supérieure droite ; 3. avoir attiré l’anse jéjunale à travers la brèche dans la cavité
racine du mésocôlon transverse ; 4. artère colique supérieure gauche ; 5. omentale. En cas d’anastomose isopéristaltique, l’anse est
zone de passage. disposée de telle façon que sa branche efférente soit à droite
C. Zone avasculaire du mésocôlon transverse : présence d’une artère près du pylore.
colica media (5) ; zone de passage (6). Les parois gastrique et jéjunale sont alors incisées au
bistouri électrique sur 6 cm de longueur ce qui correspond à
sous-mésocolique, la paroi gastrique étant abaissée à travers la deux fois le diamètre du grêle, respectivement à 1-2 cm du
brèche. Alors qu’en cas d’abord combiné sus- et transmésocoli- bord de la grande courbure et sur le bord antimésentérique de
que, elle peut être également effectuée, et dans de meilleures l’intestin.

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Figure 3. Anastomose dans l’étage sous-mésocolique.


A. Préparation : le bas-fond gastrique est placé dans l’étage sous-mésocolique. La
première anse jéjunale est repérée ; les deux viscères sont juxtaposés (de gauche
à droite, dans le sens du péristaltisme, pour le jéjunum) ; les plans séromusculaires
sont incisés sur 5-8 cm ; l’ouverture complète des viscères est ici différée afin de
limiter la durée de la contamination.
B. Le plan postérieur de l’anastomose est terminé (ici en surjet extramuqueux).
Ouverture des viscères par section du plan sous-muqueuse-muqueuse.
C. Réalisation du plan antérieur de l’anastomose et fixation de l’estomac à la
brèche transmésocolique.

La couche muqueuse ne sera pas ouverte d’emblée : ce détail, Positionnement sous-mésocolique


non obligatoire, présente cependant plusieurs avantages : de l’anastomose et fermeture de la brèche (Fig. 3C)
• il limite le temps septique d’ouverture des viscères ;
• il permet une meilleure hémostase des vaisseaux sous- L’anastomose est dans la mesure du possible maintenue en
muqueux en évitant la rétraction de la muqueuse ; position sous-mésocolique afin d’éviter l’effet bride de la brèche
• il contribue enfin à mieux exposer l’épaisseur des parois à mésocolique sur les anses afférente et efférente.
anastomoser. Pour ce faire, on fixe les bords postérieur et antérieur de la
Les parois gastrique et jéjunale sont ensuite présentées et brèche par plusieurs points séparés à la paroi gastrique, respec-
adossées l’une à l’autre par deux points d’angle extramuqueux tivement en arrière et en avant de l’anastomose, ce qui ferme
passés de dehors en dedans puis de dedans en dehors et qui ne en même temps la brèche mésocolique. Dans le but de pallier
seront noués qu’après la confection du plan postérieur de la survenue d’une hernie interne, dite de Petersen, la brèche
l’anastomose. Celui-ci est suturé par un surjet extramuqueux au rétroanastomotique gauche peut être fermée par un ou plusieurs
fil résorbable lent, monobrin de calibre 4/0 passé de dedans en points solidarisant le ligament de Treitz à la séreuse de l’anse
dehors puis de dehors en dedans. Les muqueuses gastrique et afférente, tout en sachant que la hernie interne ne devrait pas
jéjunale sont incisées et les points d’angle noués en dehors. se voir avec une anse courte.
Un surjet muqueux postérieur et antérieur peut alors être
confectionné au monofil résorbable 5/0. Il n’est pas indispensa- Variante mécanique de l’anastomose (Fig. 5)
ble, ce d’autant plus que la suture du plan extramuqueux
postérieur, réalisée méticuleusement en prenant bien soin de Cette anastomose peut être réalisée dans les mêmes condi-
charger séreuse, musculeuse et sous-muqueuse, assure un tions topographiques, à l’aide des instruments à suture mécani-
affrontement spontanément parfait des muqueuses. Le plan que, s’agissant en particulier des agrafeuses linéaires coupantes,
antérieur de l’anastomose est alors suturé par un surjet extra- type GIA® 90 ou 50 mm et TLC® 75 ou 55 mm.
muqueux passé à l’inverse du plan postérieur de dehors en Les deux branches de la pince sont introduites dans la
dedans et de dedans en dehors. lumière gastrique et jéjunale à travers une courte entérotomie

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Figure 4. Anastomose dans l’étage sus-mésocolique.


A. Le ligament gastrocolique est ouvert ; l’estomac récliné vers le haut pour exposer la face postérieure (bas-fond gastrique), au fond de la brèche mésocolique.
B. Présentation des deux viscères et incision séromusculeuse.
C. Confection du plan postérieur de l’anastomose.
D. Confection du plan antérieur de l’anastomose.

antimésentérique et une courte gastrotomie d’environ 5 à agrafeuse est appliquée, soit longitudinalement dans le même
10 mm chacune. Au moment de rapprocher et de serrer les sens que l’anastomose, soit perpendiculairement, mais ceci a
deux branches, il faut prendre soin de placer la branche jéjunale peu d’importance. Il faut en revanche surtout veiller à ce que
strictement à l’aplomb du bord mésentérique et parallèlement à l’agrafage ne soit pas oblique et qu’il soit économe de paroi
l’axe intestinal. jéjunale afin de ne pas être sténosant.
Une fois l’agrafage réalisé à l’aide d’un chargeur de 90 ou
75 mm, doté de grandes agrafes (4,5 mm) ou de deux chargeurs
de 50 ou 55 mm et après le retrait des deux branches de la Variantes anastomotiques
pince, il est impératif de contrôler l’hémostase intraluminale des
lignes d’agrafage que l’on extériorisera par éversion à l’aide de GEA anisopéristaltique (Fig. 6)
pinces à préhension type Babcock. Si besoin, l’hémostase est
complétée par coagulation ou par des points d’hémostase. L’anse efférente ne se situe plus à l’aplomb de la petite
L’orifice d’introduction de la pince est refermé, soit manuel- courbure gastrique, au plus près du pylore, mais est positionnée
lement par des points séparés ou par un surjet, soit mécanique- du côté gauche de l’anastomose qui est réalisée le plus près
ment à l’aide d’une pince à agrafage linéaire simple (modèle possible de l’angle duodénojéjunal, raccourcissant de ce fait la
grandes agrafes en raison de l’épaisseur gastrique). Cette longueur de l’anse afférente.

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Figure 5. Anastomose mécanique par voie sus-mésocolique.


A. Entérotomie et gastrotomie en regard.
B. Confection de l’anastomose à la pince agrafeuse linéaire coupante.
C. Fermeture de l’orifice d’introduction de la pince par application de la pince
agrafeuse linéaire.

GEA à travers une ouverture distale du ligament ne devant pas dépasser un tiers de la circonférence intestinale
gastrocolique afin d’obtenir un calibre anastomotique maximal et optimal.
L’anastomose est réalisée perpendiculairement, l’estomac se
La technique est la même s’agissant de l’anastomose elle- situant dans le plan frontal et l’anse jéjunale se plaçant en un
même. Elle diffère par un abord plus rapide de la cavité plan sagittal. L’anse afférente se place en arrière de l’estomac et
omentale à travers l’ouverture du ligament gastrocolique, en l’anse efférente en avant.
une zone peu vascularisée située au-delà de l’arcade vasculaire Ce procédé réalise une anastomose à double lumière en
de la grande courbure qu’elle a l’avantage de préserver. « canon de fusil ».
Par rapport à l’entérotomie longitudinale, cette technique
ménagerait en effet les fibres musculaires lisses circulaires qui
GEA sur entérotomie transversale (Fig. 7) ont un rôle essentiel dans le péristaltisme intestinal ainsi que les
vaisseaux droits intestinaux.
Cette technique, préconisée par certains auteurs mais très peu Elle permettrait de ce fait une meilleure vidange gastrique.
diffusée, consiste à réaliser l’anastomose sur une entérotomie Elle éviterait le reflux dans l’anse afférente et réduirait le risque
transversale effectuée de part et d’autre du bord antimésentéri- de dumping syndrome en favorisant le phénomène de « sphinc-
que jusqu’à environ 1 cm du bord mésentérique, sa longueur térisation » de l’anastomose.

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Figure 6. Gastro-entéro-anastomose anisopéristaltique.

Figure 8. Anastomose précolique, pré-épiploïque, antérieure (montage


en oméga). Noter l’anastomose au pied de l’anse en raison d’une anse
afférente longue.

Cette dernière se comporte fonctionnellement comme une


anastomose terminoterminale sur anse exclue en Y, comme en
témoignent les contrôles radiologiques, avec notamment
absence de reflux dans l’anse afférente [10, 11].

GEA précolique (Fig. 8)


On peut avoir recours à ces variantes chaque fois que l’accès
à la face postérieure de l’estomac ou que le passage du mésocô-
lon sont entravés, soit par des phénomènes inflammatoires ou
cicatriciels locaux, soit par un envahissement tumoral. L’anse
jéjunale passe en avant du côlon transverse. Elle doit donc être
plus longue afin de ne pas comprimer le côlon ou être compri-
mée par ce dernier. L’anastomose précolique est effectuée, soit
sur la face postérieure, soit sur la face antérieure de l’estomac,
ce choix étant déterminé selon les conditions locales.

GEA sur anse exclue en Y


Elle évite le reflux biliaire mais est exposée au risque
d’ulcère peptique anastomotique. Elle n’est plus guère réser-
vée qu’aux cas d’obstacle médiogastrique nécessitant une
dérivation palliative gastrique proximale haute et de ce fait
une anse jéjunale suffisamment longue. De réalisation
souvent difficile, la GEA « suspendue » (Fig. 9) a des résultats
fonctionnels en général médiocres, et on lui préfère la variante
suivante [11].

GEA palliative avec exclusion gastrique polaire


inférieure (Fig. 10)
La technique d’exclusion polaire inférieure consiste à réaliser
une transsection gastrique proximale en amont de la tumeur
par un agrafage mécanique, puis à effectuer la GEA sur une
boucle jéjunale ou une anse exclue en Y. Le grand épiploon
peut être interposé entre les deux segments gastriques afin de
retarder l’envahissement tumoral proximal ou la reperméabili-
Figure 7. Anastomose gastrojéjunale sur entérotomie transversale. sation des deux segments gastriques. Cette technique avait été
A. Entérotomie transversale. décrite initialement dans le traitement des ulcères duodénaux
B. Anastomose sur entérotomie transversale à double lumière. difficiles, consistant en une exclusion antrale. Elle avait été

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Figure 9. Gastro-entéro-anastomose par anse en Y.

rapidement abandonnée dans cette indication en raison du taux


élevé d’ulcère anastomotique puis réhabilitée dans le traitement
des tumeurs gastriques non réséquables. Elle a l’avantage de
réaliser une GEA déclive, à distance du processus tumoral.
Enfin, l’exclusion alimentaire et acide réduirait les phénomènes
hémorragiques au niveau de la tumeur [11, 12].

Gestes associés à la GEA


Vagotomie tronculaire
La réalisation d’une vagotomie associée à une GEA est, et
restera sans doute longtemps, un sujet à controverse. Son
objectif est de prévenir la survenue d’un ulcère peptique
anastomotique.
Elle a l’inconvénient d’entraîner dans un certain nombre de
cas une gastroplégie parfois prolongée. Elle peut être actuel-
lement avantageusement remplacée par l’administration
postopératoire d’inhibiteurs de la pompe à protons. Ce
d’autant plus que la plupart des GEA sont pratiquées pour des
obstacles néoplasiques non réséquables, dans un but palliatif Figure 10. Gastro-entéro-anastomose avec exclusion gastrique polaire
et avec une espérance de vie courte. inférieure.
Elle garde certainement son indication lorsqu’elle est associée A. Gastro-entéro-anastomose sur anse exclue en Y.
à une GEA pratiquée pour lésion bénigne. B. Gastro-entéro-anastomose anisopéristaltique.
Sur un plan pratique, il est plus aisé de réaliser la vagotomie
avant la GEA, la traction sur le corps gastrique permettant de
repérer plus facilement les nerfs vagues, en les mettant en situation rencontrée dans la plupart des cas de cancer de la tête
tension le long du bas œsophage. du pancréas. Elle éviterait la constitution de circuits aberrants.

Anastomose jéjunojéjunale au pied de l’anse


Elle peut être utile en cas d’anse afférente longue afin de
■ Complications
faciliter sa vidange et d’éviter le reflux dans l’anse afférente.
Elle est effectuée sur le mode latérolatéral par deux surjets Complications postopératoires précoces
antérieur et postérieur extramuqueux.
Troubles fonctionnels de l’évacuation gastrique
Exclusion duodénale
Ils correspondent en général à une gastroplégie liée à une
L’exclusion duodénale de principe peut se discuter chaque dilatation gastrique préopératoire prolongée ou à une vagotomie
fois qu’une GEA est réalisée de façon préventive en amont associée. Ils cèdent habituellement après aspiration prolongée
d’une sténose duodénale peu serrée ou non encore constituée, par une sonde nasogastrique.

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Occlusions hautes mécaniques


Elles sont en général dues à un défaut technique ; il peut
s’agir :
• d’une hernie interne rétro- et latéroanastomotique gauche,
dite de Petersen, favorisée par une anse trop longue et qui ne
devrait pas se voir, ou transmésocolique, à travers une brèche
non ou insuffisamment fixée sur les parois de l’estomac ;
• d’une anastomose trop étroite, d’une coudure jéjunale au
niveau de l’anse efférente due à une anastomose non abaissée
en sous-mésocolique ou à une traction excessive sur le
mésentère, d’une anse afférente trop courte ;
• d’un circuit aberrant ou circulus viciosus résultant, en cas
de coudure de l’anse efférente, d’une sténose incomplète
et donc d’un passage persistant au niveau de la filière
pyloroduodénale.

Hémorragie anastomotique
Elle survient le plus souvent sur une anastomose mécanique.
Il faut contrôler et obtenir une hémostase parfaite en peropéra-
toire en éversant les lignes de suture. Elle est favorisée par les
troubles de la crase souvent présents en cas d’ictère cholestati-
que sévère.

Fistule anastomotique
Elle est rare, secondaire en général à un défaut technique. Elle
ne devrait plus se voir.

Troubles fonctionnels tardifs Figure 11. Syndrome de l’anse afférente (stase). Traitement par anas-
tomose latérolatérale au pied de l’anse.
Ils sont représentés par :
• les diarrhées postprandiales sévères et le dumping syndrome ;
• les diarrhées motrices liées à la vagotomie ;
• le syndrome de l’anse afférente lié à la stase au niveau d’une reproductibilité [13-16]. En dehors des cas d’invasion néoplasique
anse afférente trop longue ; dans ces cas, une réintervention du mésocôlon, la technique habituelle transmésocolique avec
peut parfois être nécessaire, s’agissant soit d’une anastomose anastomose sur le versant postérieur de l’estomac est également
au pied de l’anse entre l’anse afférente trop longue et dilatée possible. Elle est cependant techniquement plus difficile à
et l’anse efférente (Fig. 11), soit d’une dégastrogastrectomie réaliser avec des résultats comparables à la voie précolique.
avec confection d’une nouvelle anastomose gastrojéjunale. L’intervention débute par la bipartition du grand épiploon,
de son bord libre jusqu’à la face antérieure et moyenne du
côlon transverse, à l’aide d’un ciseau ultrasonique. Ce geste
■ Technique opératoire permet l’ascension de l’anse jéjunale sans tension vers l’estomac
(Fig. 13).
par laparoscopie Le côlon transverse est tendu vers le haut avec une pince
fenêtrée, ce qui permet l’indentification de l’angle de Treitz à la
Installation du patient (Fig. 12A) racine du mésocôlon transverse. L’anse jéjunale choisie (habi-
tuellement la deuxième) est la plus courte possible, mais
L’intervention se réalise sous anesthésie générale avec une suffisamment longue pour arriver facilement au niveau de
sonde nasogastrique en place. Une antibioprophylaxie est l’antre gastrique.
débutée au moment de l’induction anesthésique. Sur le versant gastrique, la zone anastomotique doit être la
Le patient est installé les membres inférieurs écartés, cuisses plus déclive possible, c’est-à-dire sur la grande courbure antrale,
fléchies. La table opératoire est inclinée de 20° en proclive. Le à 1-2 cm du pylore. Deux ou trois branches artérielles prove-
chirurgien se place entre les jambes avec un assistant si possible nant de l’artère gastroépiploïque droite peuvent être sectionnées
de chaque côté. La colonne de laparoscopie est placée à côté de avec l’Ultracision® pour libérer cette région (Fig. 14A).
l’épaule gauche du patient.
Réalisation de l’anastomose
Position des trocarts et procédure (Fig. 12B)
L’anse jéjunale est fixée horizontalement sur l’estomac sur
Tous les sites de trocarts sont infiltrés avec de la ropivacaïne une longueur de 6 cm par deux points de Vicryl® 2-0 (polyglac-
7,5 mg/ml avant incision. tine 910) afin de maintenir les deux structures en tension. Les
Un trocart-optique de 10 mm est placé par la technique dite nœuds sont faits en intra- ou extracorporel selon les habitudes
« ouverte » à 1 cm au-dessus de l’ombilic. Le pneumopéritoine du chirurgien (Fig. 14B).
est réalisé avec une pression d’insufflation moyenne de On réalise une courte entérotomie antimésentérique de même
12 mmHg. Une optique de 0° est utilisée. qu’une courte gastrotomie de 5 mm chacune avec l’Ultracision®
Sous vision directe, un trocart de 5 mm est placé sous (Fig. 15).
l’appendice xiphoïde pour récliner éventuellement le foie. Deux Une agrafeuse linéaire coupante endoscopique articulée de
trocarts opérateurs de 10-12 mm sont introduits dans les 45 mm de long est placée dans le trocart de l’hypocondre droit.
hypocondres droit et gauche, sur les lignes médioclaviculaires, Un chargeur vert est utilisé (4,1 mm d’épaisseur).
3 cm au-dessus de l’ombilic. Les deux branches de la pince sont introduites dans la
Comme la plupart des équipes, nous effectuons une anasto- lumière gastrique et jéjunale. Avant de fermer la pince, il faut
mose précolique isopéristaltique eu égard à sa simplicité et à sa prendre soin de placer la branche jéjunale dans l’axe de

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Figure 13. Bipartition du grand épiploon à l’aide de l’Ultracision®.


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910) (Fig. 17A, B). Alternativement, l’orifice d’introduction de la
pince à suture peut être fermé par une agrafeuse linéaire
endoscopique, en veillant à ne pas prendre de façon oblique
l’anse jéjunale (risque de sténose) [17].
L’étanchéité de l’anastomose est contrôlée par un test au bleu
de méthylène par la sonde gastrique. Il n’est pas nécessaire de
laisser en place de drainage. Les orifices de trocarts de 10 mm
sont fermés avec du Vicryl® 1.
La sonde nasogastrique est retirée au deuxième jour ; une
alimentation progressive est instaurée à partir du troisième jour,
2 après un contrôle radiologique de l’anastomose par un transit à
la Gastrografine® (Hypaque®).

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■ Gestes associés
à la gastro-entéro-anastomose
sous laparoscopie
S’agissant d’une lésion bénigne, nous réalisons une vagotomie
tronculaire pour prévenir la survenue d’un ulcère anastomoti-
B que. Ce geste pourrait augmenter le risque de gastroplégie
postopératoire, événement que nous n’avons pas observé dans
Figure 12. notre expérience.
A. Patient en décubitus dorsal, proclive 20°. 1. Chirurgien ; 2. assistant ; Le lobe gauche du foie est récliné par un écarteur placé à
3. assistant-caméra ; 4. moniteurs. travers le trocart de 5 mm sous-xiphoïdien. L’estomac est attiré
B. Position des trocarts. 1. Caméra ; 2. trocart 5 mm ; 3, 4. trocarts vers le bas et la gauche par une pince de préhension de type
10-12 mm ; 5. trocart 5 mm supplémentaire. Babcock au niveau de la grande courbure. Cette manœuvre
facilite l’exposition de la région hiatale. La membrane phréno-
œsophagienne est ouverte avec l’Ultracision®. On expose la face
l’intestin avec la surface des agrafes sur le bord antimésentéri- antérieure et le bord droit de l’œsophage abdominal pour une
que pour éviter une rotation et prendre le mésentère (Fig. 16). dissection atraumatique. Une fois identifiés, les nerfs vagues
Une fois agrafé, la pince est laissée en place pendant 2 minutes antérieurs et postérieurs sont sectionnés entre deux clips. Cette
pour favoriser l’hémostase au niveau de la ligne d’agrafage. section se fait le plus haut possible dans l’orifice hiatal. Les deux
Deux applications sont nécessaires pour obtenir un calibre segments nerveux sont adressés pour confirmation histologique
anastomotique suffisant. Après le retrait de la pince, le laparos- à l’examen anatomopathologique (Fig. 18).
cope est introduit à travers l’orifice résiduel, pour contrôler la Dans le cas d’une intervention palliative pour obstacle
qualité de l’hémostase qui au besoin peut être complétée à néoplasique non réséquable, et compte tenu d’une espérance de
l’aide d’une pince à coagulation bipolaire. vie moyenne de 7 à 9 mois [18-20], il est prescrit un inhibiteur
La gastroentérotomie est refermée par une suture continue de de la pompe à protons pour pallier le risque d’ulcère
Prolène® 2-0 (polypropylène) ou de Vicryl® 2-0 (polyglactine anastomotique.

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Figure 15. Gastrotomie (1) et entérotomie (2) avec l’Ultracision®.

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B
Figure 14.
A, B. Anse jéjunale montée en précolique et isopéristaltique.

Figure 16. Anastomose mécanique avec une agrafeuse linéaire cou-


■ Complications pante articulée.

Le pourcentage de conversion varie entre 0 % et 20 % et


dépend principalement de l’expérience de l’équipe chirur-
gicale, de la localisation de la tumeur et du stade Cette complication peut être prévenue par fermeture-agrafage
évolutif de la lésion [13, 20, 21]. du pylore.
L’hémorragie anastomotique est rare ; une hémostase parfaite
Les troubles fonctionnels de l’évacuation gastrique observés de la ligne d’agrafes en peropératoire prévient cette éventualité.
dans 12 % à 65 % des cas [14, 22-24] sont comparables à ceux La fistule anastomotique est souvent secondaire à un défaut
rapportés en laparotomie et sont habituellement liés à une technique. S’agissant d’une procédure laparoscopique complexe,
gastroplégie secondaire à la distension chronique de l’estomac elle doit être réservée à des équipes expérimentées.
ou à une dénervation autonome par l’invasion néoplasique
nerveuse [20].
Lorsque l’intervention est effectuée dans un but prophylacti- ■ Conclusion
que et que la sténose de la filière pyloroduodénale est incom-
plète, il existe un risque de créer un « circulus viciosus » par le La GEA est surtout un geste de dérivation dans les obstacles
retour des aliments dans l’estomac à partir de l’anse afférente. gastriques ou duodénaux non réséquables. Elle est généralement

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Figure 18. Vagotomie tronculaire.

■ Références
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noses duodénales ulcéreuses. À propos de 34 cas. Lyon Chir 1991;
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rurgie de l’ulcère duodénal. Le déclin? J Chir (Paris) 1986;123:
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traitement chirurgical de la sténose pylorique d’origine ulcéreuse. À
propos de 68 cas. J Chir (Paris) 1991;128:112-5.
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l’ulcère duodénal. J Chir (Paris) 1988;125:283-8.
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B. Anastomose terminée. Encycl Méd Chir (Elsevier, Paris), Techniques chirurgicales-Appareil
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associée à une vagotomie tronculaire si la durée de survie est du duodéno-pancréas. Principes de technique et de tactique chirurgica-
longue. Dans le cas contraire se discute la prescription d’inhi- les. Encycl Méd Chir (Elsevier, Paris), Techniques chirurgicales-
biteurs de la pompe à protons. En cas de dérivation pour un Appareil digestif ; 40-898, 1991:1-15.
cancer gastrique non extirpable, le procédé de bipartition [9] Meyer CH, Jobard D, Thiry L, DeManzini N, Rohr S. Perforation
gastrique évite les aléas d’une GEA « suspendue ». Enfin, si la papillaire rétro-duodénale après sphinctérotomie endoscopique. La
sténose pyloroduodénale est modérée, l’exclusion duodénale par place du traitement chirurgical par exclusion du duodénum. À propos
agrafage pallie les risques de circulus viciosus. de 3 cas. J Chir (Paris) 1995;132:118-22.
L’abord laparoscopique peut être réalisé avec une faible [10] Popovici Z, Borcean G. Anastomose jéjunale transversale dans la
morbimortalité tout en permettant de réduire la durée d’hospi- gastrectomie. Lyon Chir 1986;82:126-8.
talisation. Cette technique mini-invasive associée à la maîtrise [11] Siewert JR, Becker HD, Bünte H, Feifel G, Hölscher AH, Koch B, et al.
des procédés percutanés ou endoscopiques de mise en place des Chirurgie des Abdomens 2: Ösophagus, Magen und Duodenum
endoprothèses biliaires et à la meilleure tolérance des nouveaux breitner chirurgische Operationslehre - Band IV. In: München: Urban
protocoles de chimiothérapie est à l’origine de l’amélioration du u Schwartzenberg ed; 1989. p. 271-3 (213–215).
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rience des techniques de laparoscopie est cependant nécessaire for unresectable carcinoma of the stomach. Br J Surg 1991;78:
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12 Techniques chirurgicales - Appareil digestif


Gastro-entéro-anastomoses ¶ 40-285

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F. Reche, Chef de clinique-assistant des Hôpitaux.


C. Brigand, Praticien des Hôpitaux.
C. Meyer, Professeur des Universités, chirurgien des Hôpitaux (christian.meyer@chru-strasbourg.fr).
Service de chirurgie générale et digestive, Pôle des pathologies digestives-hépatiques et de la transplantation, Hôpitaux universitaires de Strasbourg,
1, avenue Molière, 67098 Strasbourg cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Reche F., Brigand C., Meyer C. Gastro-entéro-anastomoses. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques
chirurgicales - Appareil digestif, 40-285, 2007.

Disponibles sur www.emc-consulte.com


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