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Plan
I. Introduction
1. Définition
2. Intérêt
V. Diagnostic étiologiques
1. Conduite de l’enquête étiologique (interrogatoire, examen clinique et para clinique)
2. Principales causes (étiologie)
VI. Traitement
Conclusion
CAT devant une hématurie CES urologie 2008 – 2009 UCAD/HALD
I. INTRODUCTION
1. Définition
C’est la présence d’hématies en quantité anormalement élevée dans les urines. Elle peut être
microscopique ou macroscopique.
Elle est dite microscopique lorsqu’elle n’est décelée qu’à la bandelette urinaire ou au culot de
centrifugation. Dans ce cas, le nombre d’hématies est strictement supérieur à 5/ mm 3 (5000 hématies/ml)
à l’analyse du culot urinaire ou mieux le débit est strictement supérieur à 2500 hématies/mn au compte
d’ADDIS (plus précis).
L’hématurie devient macroscopique lorsqu’elle est suffisamment abondante et le débit est strictement
supérieur à 500 000 hématies/mm3.
2. Intérêt
- Motif fréquent de consultation ;
- Urgence urologique ;
- Gravité des formes de grande abondance qui peuvent mettre en jeu le pronostic vital ;
- Nécessité d’une recherche étiologique minutieuse en ayant la hantise des cancers urothéliaux.
- Multiplicité des étiologies ;
A. Circonstances de découverte
- Découverte isolée d’urines hématiques (l’hématurie est le motif de consultation) ;
- Traumatisme de l’arbre urinaire ;
- Contexte de rétention d’urine par caillotage (caillot témoigne un saignement des voies urinaires) ;
- En post-op d’une chirurgie urologique ;
- Découverte fortuite au cours d’un bilan biologique.
B. Examen clinique
1. Interrogatoire, précise
- Circonstances de survenue, mode de survenue
- Durée d’évolution, âge de début (+/-),
- Caractère permanent ou intermittent,
Dr BANGA MOUSS-Dr MOUGOUGOU-Dr NGONGA-Dr SAMASSEKOU
CAT devant une hématurie CES urologie 2008 – 2009 UCAD/HALD
- Les signes associés : douleur, troubles mictionnels, œdèmes des membres inférieurs, fièvre.
2. Examen physique
3. Examens complémentaires
- Compte d’ADDIS ou hématies leucocytes minute (HLM) ou la numération des éléments figurés
urinaires, pathologique pour un débit supérieur à 2500 hématies/min
- Culot urinaire : positif si plus 5 hématies/mm3 (5000 hématies/ml),
- ECBU : confirme la présence d’hématies dans les urines,
3. Arrêter le saignement
• Sonde vésicale transurétrale à trois voies;
• Décaillottage ;
• Irrigation au sérum salé ;
• Si persistance de l’hématurie, d’autres gestes seront réalisés en fonction de l’étiologie :
- Irrigation continue à l’alun de potassium ;
- Formolisation de la vessie ;
- Embolisation ;
- Ligature des artères hypogastriques ou iliaques internes ;
V. Diagnostic étiologique
2. Examens physiques
Etude de la miction, précise :
o Le caractère de la miction et la qualité des urines ;
o Epreuve de trois verres de Guyon permet de déterminer le siège d’origine Chronologie de l’hématurie
par rapport à la miction:
b. Imagerie
- ASP : à la recherche d’une image de tonalité calcique en regard des voies urinaires ;
- Echographie de l’arbre urinaire : 1ère intention si cause urologique (tumeur rénale, lithiase, kyste,…) ;
- UIV : à la recherche de lithiases, d’un syndrome tumoral, d’une uropathie malformative. Renseignement
morphologique et fonctionnel ;
- Urétrocystoscopie : précise la configuration interne de l’urètre et de la vessie. Précise le coté atteint s’il
s’agit d’un saignement du haut appareil urinaire. Permet la réalisation des biopsies. Peut déceler une
petite lésion vésicale passée inaperçue à l’UIV ou à l’échographie ;
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- UPR : utile dans deux cas (mutité rénale pour préciser le siège et la nature de l’obstacle, anomalie
urétérale quand l’UIV est non concluante) ;
- TDM Uro-scanner, angio-TDM ou angio-IRM (malformation vasculaire) ;
- Artériographie rénale : si le bilan précédent est négatif
- Scintigraphie.
B. Etiologies
1. Causes urologiques : pas de protéinurie ni de cylindre
o Tumeurs : Leur recherche domine cette enquête étiologique
- Tumeur rénale: hématurie habituellement tardive, classiquement totale isolée capricieuse et
abondante, parfois coliques néphrétiques par obstruction urétérale lors de la migration de
caillots (échographie, UIV, TDM, IRM pour le diagnostic).
- Tumeur de la voie excrétrice (maladie de l'urothélium) : tous les niveaux depuis le fond des
calices jusqu'à la partie terminale de l'uretère.
- Tumeur de vessie : cause la plus fréquente d'hématurie macroscopique en urologie,
classiquement évocatrice lorsqu'elle est terminale, elle peut également s'avérer totale (Echo
sus-pubienne, cystoscopie)
- Tumeur de prostate : L'hématurie est rarement présente, peu abondante dans le cancer de la
prostate. L'adénome de prostate étant rarement en cause une lésion associée sera recherchée
de principe (PSA, échographie transrectale, biopsies) ;
o Infectieuses : Infection à :
- Germes spécifiques: Bilharziose UG (culot urinaire, sérologie bilharzie, cystoscopie+biopsie)
Tuberculose UG (IDR, recherche de BK dans les urines)
- Non spécifiques ou germe banal : cystites (femme+++), pyélonéphrites, prostatites.
o Lithiases urinaires :
- Migration d'un calcul le long de la voie excrétrice (hématurie macroscopique), s'accompagnant
en général d'une crise de colique néphrétique. L'ASP suffira souvent pour le localiser,
l'échographie, voire l'urographie seront parfois nécessaires en cas de calcul radio-transparent ou
face à certaines localisations ;
- Calcul de vessie: facilement localisé, il fera rechercher un obstacle à la vidange vésicale.
2. Cause néphrologique :
o causes glomérulaires : associent à l’hématurie une protéinurie glomérulaire, une HTA, une IRA. Le
diagnostic repose sur la ponction-biopsie rénale (G.N.A, glomérulonéphrites extra-capillaires, G.N.M.P
lupus érythémateux, maladie de Berger) ;
o causes rénales proprement dites: rein poly kystique, nécrose papillaire, infarctus, malformation
vasculaire.
3. Causes hématologiques:
- La drépanocytose: avec ou sans nécrose papillaire. Survient surtout chez l’adulte jeune, hématurie
microscopique ou macro. Si macroscopique, peut être minime et bénigne ou massive et cruorique
avec anémie aigue. Indolore en l’absence de caillots ;
- Hémopathies (hémophilie, maladie de Willebrand): Ils n’expliquent pas à eux seuls une hématurie et
doivent faire rechercher une lésion préexistante ;
4. Autres causes
o Endométriose vésicale,
o Hématurie d’effort (Hématurie chez le sportif) : Survenant après une activité physique intense elle est
en général transitoire (diagnostic d’élimination).
5. Idiopathiques
VI. Traitement
1. Buts :
- Maintenir un état hémodynamique stable,
- Arrêter le saignement,
- Traiter la cause,
- Prévenir les récidives,
- Traiter et prévenir les complications.
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o Médicaux :
- Solutés de remplissage vasculaire: macromolécules, ringer lactate, SSI
- Sang et dérivés,
- Sonde vésicale 3 voies irrigation continue au SSI
- Irrigation à l’aluminate de potassium
- Hémostatiques
- Formolisation de la vessie
- ATB, antibilharziens
- Antififrinolytiques
- Vasopresseurs
o Chirurgicaux
- cystectomie d’hémostase
- néphrectomie d’hémostase
- ligature des artères hypogastriques ou iliaques internes
- adénomectomie prostatique, R.T.U.P, E.C.P
- cure des lithiases
3. Indications thérapeutiques
o Hématurie minime : hyperhydratation,
o Hématurie modérée avec caillots ou hématurie persistante :
- Transfusion sanguine,
- Hydratation,
- Sondage vésical avec sonde à trois voies à gros œillets,
- Irrigation vésicale continue au sérum salé.
o Hématurie abondante et persistante malgré le traitement ci-dessus :
- Embolisation du vaisseau saignant,
- Ligature des artères hypogastriques ou iliaques internes,
- Formolisation de la vessie.
CONCLUSION :
Ses étiologies sont multiples, variées et d’inégale gravité ; d’où la nécessité d’une enquête étiologique
minutieuse.