Dentisterie restauratrice / ÉTUDE IN VITRO DES EFFETS D’UNE RMC AVEC RÉSINE COMPOSITE NTESSE

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ÉTUDE IN VITRO DES EFFETS D’UNE REMONTÉE
QDRP
DE MARGE CERVICALE (RMC) EFFECTUÉ AVEC

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UNE RÉSINE COMPOSITE SUR L’ADAPTATION R N AT I O

MARGINALE DE COURONNES RÉALISÉES PAR CFAO

Objet de l’étude : évaluer avant et après un cyclage thermomécanique les
effets d’une procédure de remontée de marge cervicale (RMC) de couronnes
adaptation marginale réalisées par CFAO en disilicate de lithium ou en résine prépolymérisée.
remontée de marge cervicale (RMC) Hypothèse test : ni avant ni après le cyclage thermomécanique, l’adaptation
résine composite marginale des couronnes ne sera influencée par la RMC effectuée avec une
couronne CFAO résine composite.
ciment résine Matériel et méthodologie  : préparation conventionnelle de quarante
disilicate de lithium molaires humaines pour des couronnes. Les limites de la préparation sont
situées dans l’émail, sauf concernant la boîte mésiale, laquelle présente un
bord cervical situé 2  mm en dessous de la jonction amélocémentaire. Les
largeurs vestibulolinguale et mésiodistale sont respectivement de 4 et 2 mm.
Une couche de composite fluide ou conventionnel présentant une épaisseur
de 2 mm est appliquée sur la boîte mésiale, dans le cadre de la procédure de
RMC . Un système Cerec est utilisé pour la confection des quarante couronnes
CFAO, de type standard et collées avec un ciment résine à prise duale. Des
analyses MEB avant et après le cyclage thermomécanique sont effectuées sur
des répliques en résine époxy, afin d’évaluer la qualité d’adaptation marginale
entre la boîte mésiale, la RMC et la couronne, ainsi qu’au niveau de la face
distale (face sans RMC). Les différences statistiques entre les groupes sont
évaluées à l’aide du test de Kruskal-Wallis et du test post hoc de Bonferroni.
Résultats : du fait de l’absence de différences statistiquement significatives
(p > 0,05) quant à la qualité d’adaptation marginale aussi bien avant qu’après
le cyclage thermomécanique, l’hypothèse nulle est validée.
Conclusion  : les contrôles effectués avant et après le cyclage
thermomécanique ont montré que la procédure de RMC n’avait eu aucun
Roberto Spreaficoa impact sur la qualité d’adaptation cervicale. Des études restent à mener pour
Giulio Marchesib déterminer si cette même procédure (RMC) est indiquée pour les couronnes
Gianluca Turcoc en résine composite scellées par collage sur des préparations dentaires avec
Andrea Frassettod boîte proximale profonde.
Roberto Di Lenardae
Annalisa Mazzonif
Milena Cadenarog
Lorenzo Breschig
En raison de l’importance grandissante accordée à l’esthétique
mais aussi des problèmes de santé associés aux restaurations à
base de métal, des travaux de recherche sont menés depuis quelques
années sur les restaurations réalisées à partir de matériaux non
métalliques et présentant une teinte très proche de celle de la dent
Lorenzo Breschi naturelle. On note dans ce domaine un intérêt grandissant pour les
Department of Biomedical and nouvelles techniques de restauration indirecte. La conception et la
Neuromotor Sciences, DIBINEM, fabrication assistées par ordinateur (CFAO) ont d’autant plus le vent
University of Bologna,
en poupe que cette option convient également pour la confection de
Alma Mater Studiorum,
Bologna and IGM-CNR, restaurations également axées sur l’esthétique14,52.
Unit of Bologna c/o, Malgré toutes leurs qualités en termes d’esthétique, de stabilité
Bologne 40125, Italie. de la teinte, de longévité clinique et de biocompatibilité, les restau-
lorenzo.breschi@unibo.it rations réalisées en vitrocéramique sont sujettes aux fractures en

270 QDRP / QUINTESSENCE DENTISTERIE RESTAURATRICE ET PROTHÈSE


raison de la friabilité du matériau, et ont aussi
pour inconvénient d’user l’antagoniste préma-
turément1,33,45. Les restaurations réalisées en
résine composite constituent à cet égard une
alternative intéressante car ce matériau étant
moins abrasif, il préserve l’antagoniste. Il se
distingue aussi par son élasticité et a donc un
bon amortissement des charges occlusales
exercées sur celui-ci29,30,35. Les restaurations en
résine composite sont cependant moins résis-
tantes à l’usure et perdent de leur lustre au fil du
temps. Elles sont aussi plus exposées au risque
de fracture.
Aucun consensus n’a encore été trouvé sur la
question de savoir quels étaient les matériaux
les plus pertinents pour la confection des restau-
rations intéressant les secteurs postérieurs. Au
vu des résultats d’études cliniques, la longévité
de couronnes céramiques est comparable20,29
voire supérieure26,34,38,50,52,53 à celle de couronnes
réalisées en résine composite.
Nous disposons à présent aussi de lingotins
CFAO constitués de polymère haute densité
(LAVA Ultimate  ; 3M ESPE). Rangé dans la
catégorie des résines nanocéramiques (RNC)
prépolymérisées8, ce nouveau type de matériau
présente la composition suivante : bis-GMA, bis-
EMA, UDMA, TEG-DMA, nanoparticules de silice
(20 nm) et de zircone (4 à 11 nm), et clusters de
nanoparticules (0,6 à 10 μm).
Les caries récidivantes et les fractures sont
les deux principales causes d’échec de res-
taurations réalisées en résine composite40,51. Il
ressort de différentes études que les restaura-
tions indirectes en résine, collées à l’intérieur de
cavités dont les bords sont situés dans l’émail,
présentent un pronostic clinique excellent16,49.
La procédure de collage est néanmoins souvent
compliquée dès lors que la zone interproximale
est infragingivale. Isoler le champ opératoire
constitue à cet égard un réel défi. Pour les
restaurations de type indirect, un cordonnet
rétracteur doit être mis en place avant la prise
d’empreinte, afin que le bord cervical soit exposé.
Des procédures cliniques permettent, fort heu-
reusement, de relever le défi que constituent de
telles étapes. L’une de ces procédures consiste
à exposer le bord cervical par déplacement
chirurgical des tissus de soutien en direction
apicale. Cette procédure peut toutefois entraîner
des pertes d’attache mais aussi léser les abords
d’une concavité radiculaire, d’une furcation55.
Comme autre type d’approche, on peut citer la
remontée de marge cervicale (RMC), technique
consistant à déplacer par apport de résine
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composite les bords proximaux situés sous la
restauration indirecte, de type collé. Ce déplace-
ment s’effectue après mise en place d’une digue
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et d’une matrice13,36.
Jusqu’ici, aucune étude n’avait été réalisée
L
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sur la qualité d’adaptation marginale de restau-
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rations en céramique avec RMC. Cette lacune est R N AT I O
comblée avec cette étude d’évaluation, avant et
après cyclage thermomécanique, de la RMC de
couronnes CFAO réalisées soit en résine nano-
céramique (RNC), soit en disilicate de lithium
(DL). Les hypothèses suivantes ont été testées:
Q le type de résine composite utilisé pour la
RMC n’influe pas sur la qualité d’adaptation
marginale de couronnes réalisées en RNC ou
en DL ;
Q après cyclage thermomécanique, aucune
différence de qualité d’adaptation marginale
(RMC) n’est constatée, avec ou sans couronne
RNC ou DL.
MATÉRIEL ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
Préparation des échantillons
Cette étude porte sur quarante troisièmes
molaires humaines (ni carieuses ni déjà restau-
rées), extraites pour des raisons de nature
parodontale. Les participants à celle-ci ont rempli
une déclaration de consentement éclairé, libellée
conformément aux règles du Comité d’éthique
sur les études cliniques chez l’être humain
(université de Trieste, Italie). Biofilm, tartre et
fibres parodontales ont été immédiatement
éliminés des dents une fois extraites, lesquelles
ont ensuite été conservées trente jours dans
de la chloramine, à une température de 4 °C. À
l’issue de cette période, chacune d’elles a été
installée sur un système positionneur, après
enrobage radiculaire jusqu’à 3  mm en dessous
de la jonction amélocémentaire, effectué avec
une résine de type ester méthacrylate (Protemp
4 de 3M ESPE). Un accès à la chambre pulpaire a
ensuite été réalisé pour le traitement endodon-
tique. La longueur de travail a été réglée sur la
valeur suivante : apex radiculaire moins de 1 mm.
La préparation canalaire a été effectuée selon la
technique crown down (corono-apicale), avec
une lime rotative FlexMaster montée sur pièce
à main de type E-Master (Dentsply De Trey). Les
canaux ont été nettoyés à l’EDTA à 17  % et au
NaO-Cl à 5 %, puis obturés avec de la gutta-percha
et un ciment de scellement canalaire (AH Plus
(Dentsply), étape effectuée en utilisant un pistolet
SybronEndo et la technique du compactage
vertical à chaud de la gutta (vague descendante).
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TABLEAU 1 Compositions chimiques et protocoles de mise en œuvre des produits testés dans le cadre de la présente étude.

Produit et nom du fabricant Protocole d’utilisation Composition chimique QDRP

Mordançage (suivi d’un rinçage) à
Primer : alcool éthylique, résines alkydes (diméthacrylates) et eau.
l’acide phosphorique à 37 % (émail :
Adhésif : ester de méthacrylate (non polymérisé), monomères,

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OptiBond FL (Kerr) 30 s ; dentine : 15 s), primer (20 s),
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triéthylène, glycol, diméthacrylate, trifluorure d’ytterbium,
TE
charges
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adhésif (20 s) et photopolymérisation
(10 s) R N AT
minérales inertes, photoinitiateurs et agents de stabilisation.

Bis-GMA, UDMA, bis-EMA, TEG-DMA, PEG-DMA et charges de silice et

Filtek Supreme XTE (3M ESPE)
de zircone.

Bis-GMA, TEG-DMA, charges de trifluorure d’ytterbium, de silice et de

Filtek Supreme XTE Flow (3M ESPE)
zircone [charges inorganiques = 65 % du poids (46 % du volume)].

Matériau de restauration polymérisé, constitué de nanoparticules de

silice (20 nm) et de zircone (4 à 11 nm), de clusters de nanoparticules
LAVA Ultimate (3M ESPE) Sablage et silanisation
(0,6 à 10 μm) provenant des monomères, d’un agent de couplage et
d’une matrice en résine.

IPS e.max (Ivoclar Vivadent) Disilicate de lithium (DL).

Base : silane, poudre de verre traitée, acide prop-2-énoïque, TEG-

RelyX Ultimate (3M ESPE) DMA, silice silanisée, persulfate de sodium, acétate monohydrate.
Catalyseur : poudre de verre silanisée, diméthacrylate de substitution.

TABLEAU 2 Description des groupes expérimentaux.

RelyX Matériau de restauration Matériau de restauration Système adhésif Cimentrésine

(RMC) (couronne)

Groupe 1 Filtek Flow Supreme XTE LAVA Ultimate OptiBond FL RelyX

Groupe 2 Filtek Supreme XTE LAVA Ultimate OptiBond FL RelyX

Groupe 3 Filtek Flow Supreme XTE IPS e.max OptiBond FL RelyX

Groupe 4 Filtek Supreme XTE IPS e.max OptiBond FL RelyX

Composite Composite Composite Crown Crown Crown

Flow Composite Flow

a b c a b c

Fig. 1 a. Boîte proximale mésiale avec RMC et composite de Fig. 2 a. Face mésiale d’une couronne avec RMC et composite de
restauration. b. Boîte proximale mésiale avec RMC et composite de restauration. b. Face mésiale d’une couronne avec RMC et composite
restauration fluide (flow). c. boîte proximale distale (sans RMC). de restauration fluide (flow). c. Face distale d’une couronne sans RMC.
(crown : couronne).

Une fraise diamantée de forme cylindrique et de
granulométrie 80  μm (Intensiv 314 L) a servi à
préparer chacun des échantillons comme suit  :
préparation MOD normalisée  ; largeur  : 4  mm  ;
bord distocervical situé 1  mm au-dessus de la
jonction amélocémentaire (JAC) ; réalisation d’une
boîte mésiale présentant une largeur mésiodis-
tale de 2 mm et un bord cervical situé 2 mm en
dessous de la JAC. Cette procédure s’est déroulée
sous un copieux refroidissement par eau et a été
suivie des étapes de finition effectuées avec une
fraise Intensiv 314 L de granulométrie 25  μm.

272 QDRP / QUINTESSENCE DENTISTERIE RESTAURATRICE ET PROTHÈSE


Tous les échantillons ont alors été examinés au
microscope (grossissement ×12) afin de s’as-
surer qu’ils ne présentaient pas de défauts. Ont
ensuite été effectuées, pour chaque échantillon,
les étapes suivantes : mordançage (émail : 30 s ;
dentine : 15 s), effectué avec un gel à base d’acide
phosphorique à 37  % (Kerr), rinçage à l’eau,
application du système adhésif Kerr OptiBond FL
(système à trois étapes cliniques) en suivant les
instructions du fabricant, photopolymérisation
de 20 s avec une lampe VALO (Ultradent) réglée
sur 1  400  mW/cm2. Les quarante échantillons
ont ensuite été répartis entre quatre groupes, à
raison de dix par groupe (n = 10). Un composite
de restauration, différent selon les groupes,
a ensuite été appliqué sur la boîte mésiale de
chaque échantillon (voir tableaux 1 et 2)  ; pour
les groupes 1 et 3 : application dans la cavité de
chaque échantillon de composite fluide Filtek
Supreme XTE Flow de 3M ESPE (teinte émail
A2) puis photopolymérisation de 20  s (1). Pour
les groupes 2 et 4 : application dans la cavité de
chaque échantillon de composite Filtek Supreme
XTE (teinte émail A2) puis photopolymérisation
de 20 s (1). Cette étape a été précédée de la mise
en place d’une matrice métallique Tofflemire
(hauteur : 3 mm) et suivie des étapes de finition
de la cavité, effectuées avec des disques abrasifs
de type Pop-On (3M ESPE). La boîte mésiale a été
remplie jusqu’à la JAC, par application de deux
couches de composite faisant 1 mm d’épaisseur.
Chaque échantillon a été préparé selon
un protocole standard pouvant être résumé
comme suit  : remontée de marge cervicale
effectuée avec une fraise diamantée Intensiv
235  ; réduction occlusale de 1,5  mm au mini-
mum, suivie d’une réduction axiale de 1  mm
avec épaulement arrondi de 1 mm. De l’adhésif
OptiBond FL a ensuite été appliqué sur chaque
échantillon puis photopolymérisé pendant 20 s,
à la puissance de 1 400 mW/cm2, en suivant les
instructions du fabricant.
La phase suivante a consisté à réaliser pour
chaque molaire de l’étude une couronne prothé-
tique avec le système de CFAO Sirona Cerec 3 (2).
Les couronnes ainsi obtenues présentaient les
dimensions suivantes  : épaisseur moyenne de
1,5 mm au niveau du sillon principal de la face
occlusale, hauteur cuspidienne maximale de
2 mm (mesures effectuées avec un instrument
approprié, à l’issue des étapes de polissage qui
suivirent celles de fraisage). Le relief occlusal
normalisé de ces restaurations (relief d’une troi-
sième molaire) a été conçu avec les outils CAO
du logiciel Sirona Cerec 4.2.4 correspondants.
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Les couronnes pour les vingt molaires des
groupes 1 et 2 ont été réalisées par usinage de
lingotins RNC (Lava Ultimate de 3M ESPE). Celles
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pour les vingt molaires des groupes 3 et 4 l’ont été
par usinage de lingotins DL (IPS e.max CAD d’Ivo-
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clar Vivadent) et ont ensuite subi une cuisson de
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frittage, effectuée avec un four Programat P-300 R N AT I O
(Ivoclar-Vivadent), en suivant les instructions du
fabricant. Les couronnes ont ensuite été posées
sur leurs dents respectives pour une évaluation
de leur qualité d’adaptation marginale avant leur
scellement, de type adhésif.
Le collage de chaque couronne RNC a été pré-
cédé des étapes suivantes : sablage à l’alumine
(granulométrie  : 50  μm), rinçage, séchage et
silanisation (Monobond Plus d’Ivoclar Vivadent).
Les couronnes réalisées en LD ont été collées
après nettoyage à la vapeur, mordançage de
20 s à l’acide fluorhydrique à 5 % (gel IPS Cera-
mic Etching d’Ivoclar Vivadent), rinçage à l’eau
distillée, traitement d’une minute aux ultrasons
et silanisation. Chaque dent de l’étude a alors
été mordancée durant 30  s à l’acide phospho-
rique à 37 %, puis rincée. Le primer et l’adhésif
OptiBond FL ont ensuite été appliqués, sans les
photopolymériser, en suivant là aussi les ins-
tructions du fabricant. Du ciment résine à prise
dual RelyX Ultimate (3M ESPE) a alors été appli-
qué sur l’intrados de chaque restauration, cette
étape a été suivie de la pose des restaurations
sur les dents correspondantes, en exerçant une
pression avec le doigt. Les étapes suivantes ont
ensuite été effectuées : photopolymérisation ini-
tiale de courte durée, élimination des excès de
ciment résine et photopolymérisation finale de
40 s, avec une lampe à diodes VALO (Ultradent).
Cyclage thermomécanique
La procédure a été suivie des étapes suivantes :
conservation des échantillons dans de l’eau
distillée (37°) durant vingt-quatre heures,
nettoyage de ceux-ci aux ultrasons pendant
10 min, prise d’empreinte des bords proximaux
(mésial et distal), réalisation de répliques en
résine époxy (EpoThin de Bühler) en vue des
analyses MEB à effectuer ultérieurement. Les
échantillons ont alors été soumis à un cyclage
thermomécanique sur simulateur de mastica-
tion CS-4.4 (SD Mechatronik), après les avoir
enrobés de 2  mm d’Even Express 2 (matériau
d’empreinte ESPE) afin de simuler le ligament
parodontal. Ce test s’est déroulé en appliquant
sur la face occlusale, au moyen d’une boule de
stéatite de diamètre 6  mm, une force de 50  N,
après réglage de la fréquence de cyclage sur
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TABLEAU 3 Résultats, en termes d’adaptation marginale, des analyses MEB des échantillons testés dans le cadre de cette étude.

Groupes Bord CTM Nombre boBord continu Hiatus ou non évaluable ou Q%DbordRcontinu
P
d’échantillons défaut artéfact

Avant 43 43 0 0 100 %

L
Avec RMC
IN

A
Après 43 43 0 0
TE
100 %
O N
Groupe 1
Avant 44 42 2 0 AT I
R N95,5 %
Sans RMC
Après 44 41 3 0 93,2 %

Avant 41 41 0 0 100 %
Avec RMC
Après 41 41 0 0 100 %
Groupe 2
Avant 40 38 2 0 95 %
Sans RMC
Après 41 39 2 0 95 %

Avant 41 41 0 0 100 %
Avec RMC
Après 38 38 0 0 100 %
Groupe 3
Avant 42 41 1 0 98 %
Sans RMC
Après 39 37 2 0 95 %

Avant 39 39 0 0 100 %
Avec RMC
Après 38 38 0 0 100 %
Groupe 4
Avant 40 40 0 0 100 %
Sans RMC
Après 38 38 0 0 100 %

CTM : cyclage thermomécanique. Pourcentage de bord continu au niveau des deux interfaces suivantes : dent composite de restauration et
couronne composite de collage (avant et après CTM).

3 Clichés MEB de la RMC avant (à gauche) et après (à droite) cyclage thermomécanique. Grossissement : ×50. Résultat : bord continu.
N. B. : ces deux clichés appartiennent au groupe 2.

274 QDRP / QUINTESSENCE DENTISTERIE RESTAURATRICE ET PROTHÈSE


4 Clichés MEB de la RMC avant (à gauche) et après (à droite) cyclage thermomécanique. Grossissement : ×50. Résultat obtenu : bord continu.
N. B. : ces deux clichés appartiennent au groupe 3.
1 Hz, et de la vitesse de descente sur 16 mm/s.
Les échantillons présentaient tous la même
anatomie standard, et tous ont été positionnés
de la même façon par rapport à la boule de
stéatite, par l’intermédiaire de laquelle la force
exercée a été transmise aux cuspides mésio-
vestibulaire, distovestibulaire et palatine (tripo-
disme occlusal). Au cours de ce test, d’une durée
de 72 heures, 240 000 cycles ont été effectués.
Il y eut durant celui-ci, 7 800 cycles thermiques
(5 à 55°C) faits en remplissant pour une durée
de 30 s les chambres de mastication avec une
eau présentant la température requise42. Le
bon déroulement du cyclage thermomécanique
(CTM) a été vérifié tous les 10  000  cycles en
contrôlant le dispositif mécanique et la tempé-
rature de l’eau à l’intérieur des chambres.
Évaluation de la qualité d’adaptation
marginale
À l’issue de cette expérimentation, des
empreintes des restaurations ont été prises,
étape qui a été suivie de la confection de
répliques en résine époxy, lesquelles ont ensuite
été fixées sur des tuteurs en aluminium pour
l’analyse MEB, effectuée en réglant le micros-
cope sur un grossissement de ×50 (microscope
Quanta 250 de FEI).
Les bords des restaurations ont été examinés
quantitativement par un seul et même opérateur
MEB, en simple aveugle. L’intégrité marginale
a été évaluée au niveau des deux interfaces
suivantes :
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1) interface dent composite, c’est-à-dire entre
le bord cervical de la dent et le composite [com-
posite de la RMC (face mésiale) ou composite de
collage au niveau de la face distale (face sans
RMC)] ;
2) interface située entre la couronne en
céramique ou résine et le composite de collage.
En fonction du résultat, chaque bord examiné a
été classé «  bord continu  », «  bord discontinu
ou avec défauts », « bord inexaminable ou arté-
fact » ; cette étape a été effectuée selon un pro-
tocole bien établi, correspondant à celui utilisé
pour de précédentes études18,45. Le pourcentage
de « bord continu » par rapport au « bord total »
a ensuite été calculé, en tant qu’indicateur d’in-
tégrité marginale.
Étude statistique
L’étude statistique a été effectuée avec le logiciel
SPSS version 14.0 (SPSS Inc.). Les différences
statistiques intergroupes ont été analysées à
l’aide du test de Kruskal-Wallis, et le niveau de
significativité statistique (p < 0,05) ajusté selon
la méthode de Bonferroni.
RÉSULTATS OBTENUS
Il n’a été trouvé de différence statistiquement
significative ni entre les différents groupes
(p = 0,108) ni au niveau de l’intégrité marginale,
pour les différents composites en résine testés,
entre bords avec ou sans RMC (p  <  0,05). De
même, comme le montre le tableau 3, aucune
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Dentisterie restauratrice / ÉTUDE IN VITRO DES EFFETS D’UNE RMC AVEC RÉSINE COMPOSITE
différence significative (p  >  0,05) d’intégrité
marginale n’a été trouvée avant ou après CTM
entre couronnes RNC et couronnes LD, ni entre
bords avec ou sans RMC. Les analyses MEB
montrèrent que l’épaisseur de ciment résine
était régulière (50 μm environ) et qu’il n’y avait
pas de hiatus entre celui-ci et la restauration (3).
DISCUSSION
Les deux hypothèses tests de cette étude, à
savoir que le type de résine composite utilisé
pour la RMC n’influe pas sur la qualité d’adap-
tation marginale de couronnes réalisées en RNC
ou en DL et qu’après cyclage thermomécanique,
aucune différence de qualité d’adaptation
marginale (RMC) n’est constatée, avec ou sans
couronne RNC ou DL, sont confirmées. Proposée
initialement par Dietschi, la technique de RMC
est destinée à faciliter la prise d’empreinte, la
mise en place de la digue et le collage in situ
d’inlays ou d’onlays13,36. Pour les échantillons de
la présente étude, cette technique a été mise en
œuvre en utilisant une matrice Tofflemire modi-
fiée, présentant la hauteur requise (3 mm) pour
l’augmentation en résine composite à effectuer
dans la zone gingivale. Étant donné qu’aucune
étude n’avait encore été menée sur la RMC
appliquée à des couronnes réalisées par CFAO,
cette étude a porté sur ce type de restauration qui
est moins pratiqué depuis que sont disponibles
des techniques de restauration moins invasives,
dont l’inlay et/ou la facette occlusale collés37.
Afin de simuler au mieux la situation clinique,
cette même étude a été réalisée avec des dents
naturelles de tailles comparables et présentant
des caractéristiques de résistance et d’aptitude
au collage correspondant à celles habituellement
observées dans la pratique clinique. Pour chacun
des échantillons, après préparation de la dent
en réalisant une boîte mésiale, il a été procédé
à un scellement dentinaire immédiat (SDI),
aussi appelé «  technique d’adhésion duale  »
(TAD), effectué par mordançage et rinçage suivi
de l’application d’un système adhésif de type
«  trois étapes cliniques  » (OptiBond FL). Le SDI
(TAD) permet dans la grande majorité des cas
d’obtenir de meilleurs résultats en termes de
qualité de résistance des restaurations de type
indirect32,44. L’OptiBond FL fait partie des adhésifs
avec mordançage et rinçage entrant dans la
catégorie des adhésifs à trois étapes cliniques.
Ses performances adhésives sont attestées par
les résultats de plusieurs études cliniques7,54. Cet
agent adhésif se caractérise par ses qualités de
276
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liaison hydrophobe et pérenne (non dissoute),
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après application du primer sur la dentine. Il
a sur ce point été récemment démontré que
l’hydrophilie avait un impact sur la colonisation
bactérienne en ce sens que plus un agent adhésif
L
était hydrophile, moins laI Nquantité de biofilm
A
T E a été décriteN
était importante ; cette corrélation R N AT I O
sous la forme d’une fonction quadratique3. Dans
le cas où le SDI est effectué sur de la dentine
venant d’être taillée, il est recommandé, pour des
raisons de limitation de la colonisation bacté-
rienne, d’utiliser plutôt un agent de liaison de type
«  non dissous  »  plutôt qu’un adhésif simplifié3.
En outre, un scellement dentinaire parfait ne
pouvant, comme chacun sait, être obtenu, une
couche hydrophobe « non dissoute » permet de
réduire très efficacement la perméabilité denti-
naire4,5,43 et la sensibilité dentaire19,43.
Les résines composites s’annoncent pro-
metteuses pour les restaurations de type
indirect, mais un certain nombre de chercheurs
préconisent, toutefois, le recours aux résines
fluides pour les restaurations à réaliser en
composite55. Les RMC effectuées dans le
cadre de cette étude l’ont été en utilisant un
matériau de restauration soit conventionnel,
soit fluide. Les résines conventionnelles sont,
en raison de leur viscosité, difficiles à appliquer
en couches fines sur les parois de la cavité56.
Les composites fluides ont pour inconvénient
de se déformer sous l’effet des forces exercées
in situ, et peuvent laisser des résidus dans les
boîtes proximales12,17. Les résultats d’une étude
indiquent que la qualité d’adaptation marginale
de bords cervicaux déplacés de manière à être
supragingivaux est influencée par la nature
du matériau utilisé pour cette étape32  , mais il
convient de préciser qu’aucune restauration
indirecte (inlay ou onlay) n’avait été posée.
Pour ce qui est des RMC qui ont été effectuées
en testant différents types de composites,
notre étude ne révéla avant et après cyclage
thermomécanique aucune différence quant
aux bords dentinaires de l’interface dent
couronne RNC. L’adhésion à la dentine s’avère
donc satisfaisante pour tous les groupes de la
présente étude. Ces résultats correspondent à
ceux d’autres études ayant montré que des RMC
effectuées avec un composite hybride n’avaient
pas eu d’effets négatifs sur l’intégrité marginale
dentinaire18,25. Afin d’anticiper le phénomène
de contraction inhérent à sa polymérisation,
la résine avait été appliquée en deux fois. Les
hiatus au niveau de l’interface composite ou
agent de collage imputables à ce phénomène
QDRP / QUINTESSENCE DENTISTERIE RESTAURATRICE ET PROTHÈSE

de contraction peuvent être source de com-
plications postopératoires diverses et variées
(fracture de la restauration, défaut d’étanchéité,
sensibilité dentaire, dyschromie, carie récidi-
vante)24. Cette étude a été réalisée avec un seul
et même type de composite de collage, pour des
raisons de standardisation et afin d’éviter les
biais d’analyse2,9.
De précédentes études ont montré qu’un
bord cervical situé dans le cément et la dentine
constituait, dans le cas d’une restauration en
résine fixée par collage, la zone la plus impré-
visible. Il a été constaté sur ce point que des
caractéristiques histologiques spécifiques à
la dentine, ainsi que la présence d’une couche
cémentaire (épaisseur : 120 à 200 μm environ),
étaient à l’origine de sévères problèmes cli-
niques en termes d’adaptation cervicale6,15. Tous
les échantillons de l’étude décrite ici ont subi le
cyclage thermomécanique (CTM) initialement
prévu, lequel a été effectué sur un banc d’essai
conçu pour simuler la situation in vivo11 par
vieillissement artificiel des restaurations21,22,27,28.
Comme autres facteurs influençant le compor-
tement in vivo des restaurations, on peut citer la
grandeur et la distribution des forces exercées
in situ, la durée des contacts occlusaux, les
mouvements de glissement occlusal et le degré
d’efficacité d’évacuation des débris d’usure.
Malheureusement, le concept de simulation,
utilisé dans le cadre d’études du type de celle
décrite ici, ne facilite pas l’évaluation de ces fac-
teurs23. Corréler les données obtenues in vitro
à la situation in vivo est de ce fait compliqué31.
Un des problèmes inhérents aux variations
cycliques de températures in situ est que
celles-ci sont synonymes de contraintes addi-
tionnelles au niveau de la liaison adhésive et
peuvent de ce fait favoriser une fatigue des
matériaux risquant d’entraîner l’échec du
collage10. Des études in vitro ont par ailleurs
montré que des fluides de la cavité buccale
avaient dégradé la matrice en résine47. Il a
aussi été constaté que le cyclage thermomé-
canique avait supprimé l’adaptation marginale
de restaurations fixées in situ par collage. Dans
le cadre de leur étude sur des inlays en résine
composite avec RMC, Roggendorf et coll.46
constatèrent pour les résines auto-adhésives
(non pour celles de type conventionnel) un
déclin de la qualité d’adaptation marginale à
partir de 100 000 cycles thermomécaniques et
2 500 cycles thermiques46. Des changements
significatifs, quant à la qualité de continuité
marginale, n’ont été constatés dans aucun des
VOLUME 10 / NUMÉRO 4 / NOVEMBRE 2016
T EBRESCHI
N S SE
UI
LORENZO ET COLL.
Q N
CE
©
groupes de cette étude, réalisée avec un seul
et même système adhésif, lequel fait appel
au mordançage rinçage et appartient à la
QDRP
catégorie des adhésifs à trois étapes cliniques.
Ces résultats confirment ceux de précédentes
L
IN
A
études, desquelles il ressort que, après cyclage
TE N
thermomécanique, les adhésifs de type rinçage R N AT I O
mordançage associés à une résine composite,
pour des restaurations de type inlay collé
réalisé en vitrocéramique, se traduisent par
une meilleure qualité d’adaptation marginale
que celle obtenue avec des systèmes adhésifs
automordançants17-19. En outre, les analyses
MEB effectuées avant et après un cyclage
thermomécanique ont révélé peu de défauts au
niveau des bords dentinaires.
Des essais cliniques d’évaluation des nou-
velles techniques de restauration restent à
mener. Le type de simulation utilisé pour cette
étude, correspondant bien aux conditions in
situ, permet une analyse correcte de l’intégrité
marginale18,41. Les deux points faibles de notre
étude sont les suivants : les forces exercées ne
l’ont été que dans une seule et même direction
(axiale), et seulement pour une force et une
fréquence, de respectivement 50  N et 1  Hz. Il
serait par conséquent souhaitable que d’autres
études in vitro utilisant le cyclage thermomé-
canique (cycles avec l’application de forces de
différentes grandeurs, jusqu’à la fracture de
l’échantillon) soient menées afin d’évaluer la
longévité des RMC de manière plus approfondie.
Des études cliniques mériteraient d’être
également menées sur la santé parodontale de
dents ayant subi un traitement de type RMC.
Bien qu’il ressorte des contrôles à six mois
effectués dans le cadre d’une étude in vitro
portant sur des restaurations à bord cervical
infragingival réalisées soit en composite micro
chargé soit en ciment verre ionomère modifié,
que la santé parodontale des dents concernées
n’ait pas été affectée par ces matériaux 48, des
études devront être menées sur l’évolution, sur
le long terme, de la situation des tissus paro-
dontaux situés en profondeur.
CONCLUSION
Les résultats de cette étude confirment l’hy-
pothèse selon laquelle la remontée de marge
cervicale (RMC) constitue une procédure
clinique convenant pour les boîtes marginales
profondes. D’autres études in vivo devront
toutefois être menées afin que cette même
procédure puisse être validée.
277
Dentisterie restauratrice / ÉTUDE IN VITRO DES EFFETS D’UNE RMC AVEC RÉSINE COMPOSITE NTESSE
UI N
Q

Pertinence clinique  : la remontée de marge
cervicale (DBR) constitue une procédure
convenant pour les couronnes en composite ou
céramique de type collé.
CE
©
précisent que cette étude a bénéficié de subven-
QDRP
tions accordées par le ministère italien de
l’Éducation, des Universités et de la Recherche
[FIRB RBAP1095CR à Breschi L (P.I.) et Cadenaro
M (P.I.), PRIN 2009SAN9K5 à Breschi L (P.I.) et

L
I N R (P.I.)].

A
PRIN 2009FXT3WL à Di Lenarda N
REMERCIEMENTS TE
R N AT I O
Les auteurs de l’article remercient Aurelio
Valmori pour son assistance photographique et

Evaluation of the In Vitro Effects of Cervical Marginal Relocation Using Composite Resins on the Marginal Quality of
CAD/CAM Crowns. The Journal of Adhesive Dentistry 2016;18:355-62.
Traduction : Jérôme Ferry

Roberto Spreaficoa, Giulio Marchesib, Gianluca Turcoc, Andrea Frassettod, Roberto Di Lenardae, Annalisa Mazzonif, Milena Cadenarog,
Lorenzo Breschig

a) Praticien libéral exerçant à Busto Arsizio [province de Varèse (Italie)]. Auteur de l’idée, de l’hypothèse et du concept expérimental.
b) Fellow post-doctorant du département des sciences médicales de l’université de Trieste (Italie). Auteur des expérimentations et rédacteur du manuscrit.
c) Fellow post-doctorant du département des sciences médicales de l’université de Trieste (Italie). Coauteur des expérimentations.
d) Directeur et professeur à temps complet du département des sciences médicales de l’université de Trieste (Italie). Relecteur du manuscrit.
e) Fellow post-doctorante du département des sciences biomédicales et neuromotrices (DIBINEM) de l’université Alma Mater Studiorium de Bologne (Italie). Corelectrice du
manuscrit.
f) Professeure associée du département des sciences médicales de l’université de Trieste (Italie). Corelectrice du manuscrit et auteure de l’étude statistique.
g) Professeur associé du département des sciences biomédicales et neuromotrices (DIBINEM) de l’université Alma Mater Studiorium de Bologne (Italie). Corelecteur du
manuscrit et contributeur des discussions.

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