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Science et Ingénierie de l’Environnement

Option : Génie de l’Eau et de l’Environnement

Chimie de l’Eau : Caractérisation

Pr. Sanaê Kholtei


Objectifs
Connaissances générales sur :
- Le comportement des différents polluants dans l’eau
- Les caractéristiques physico-chimiques des eaux
- Le choix des paramètres d’analyses pour différents types
d’eaux.
Chimie de l’eau
I- Généralités
I.1.Concept environnement

On peut aujourd'hui définir l'environnement comme l'ensemble des composants naturels de la


planète Terre, comme l'air, l'eau, l'atmosphère, les roches, les végétaux, les animaux, et
l'ensemble des phénomènes et interactions s'y déroulant, c'est-à-dire, comme tout ce qui
entoure l'Homme et ses activités.

Air

L’homme

Animaux

Plantes

Eau Sol

Composants majeurs de l’environnement

Au sens le plus large, à côté de l’environnement naturel, les environnements sociaux et


intellectuels en font également partie : dans la suite le concept d’environnement sera utilisé
dans un sens restreint.

I.2.Le rôle essentiel de la chimie

La chimie est essentielle pour assurer le développement durable de notre planète, en


intégrant les dimensions socio-économiques et environnementales. Le développement
durable devrait être au cœur de toutes les activités de l’industrie. En effet, les produits et
les services issus de l’industrie chimique se retrouvent dans quasi toutes nos activités
quotidiennes : alimentation, eau potable, habitat, transports, vêtements, communication,
loisirs… Près de 90% des produits fabriqués dans le monde incorporent une forme
ou l’autre de chimie.

I.3. Chimie de l’environnement


Parfois on peut entendre le terme de chimie écologique ou d’éco chimie comme synonyme de
« chimie de l’environnement ». Avec cette notion d’éco chimie, on dénomme un domaine de
recherche interdisciplinaire, qui s’occupe du sort des substances chimiques dans la biosphère :
on y inclut aussi l’utilisation de telles substances chimiques et leur influence sur
l’environnement, leur transformation à travers les métabolismes, leur décomposition sous des
influences environnementales, etc.
Chapitre I – Les eaux

I-Eaux naturelles

A- Sources d’eau et cycle de l’eau

On retrouve quatre sources principales d’eaux brutes: les eaux de pluies, les eaux de surface, les
eaux souterraines et les eaux de mer. Les caractéristiques générales de chacune de ces sources
reflètent l’interaction de l’eau et du milieu environnant.

Répartition des eaux à la surface de la Terre

Océans 1,35.1018m3 97,57% Eau salée

Continents 3,36.1016m3
2,43% Eau douce
Atmosphère 1,30.1016m3

Répartition des eaux sur les continents

Glaciers 2,50.1016m3 74,4%

Eaux souterraines 8,40.1015m3 25,0%

0,3% (dont lac Baïkal : 20%


Lacs et rivières 2,00.1014m3
du total)

Biosphère 6,00.1011m3  
Cycle de l’eau

B- Classification des eaux d’après leur teneur en minéraux dissous

Les composés minéraux présents dans les eaux naturelles ont pour origine des échanges
entre l’eau et le sol et entre l’eau et l’atmosphère. Ils résultent aussi du métabolisme des
éléments constitutifs de la biomasse aquatique.

L’eau peut être subdivisée en diverses catégories d’après la qualité de matières minérales
dissoutes :

Type d’eau Qualités des minéraux dissous (%massique)

Douce 0-0,1

Saumâtre 0,1-1

Salée 1-10

Saumure >10
- Eaux de pluies
Les eaux de pluies sont des eaux de bonne qualité pour l’alimentation humaine. Elles sont
saturées d’oxygène et d’azote et ne contiennent aucun sel dissous, Comme les sels de
magnésium et de calcium; elles sont donc très douces.

- Eaux de surfaces
Les eaux de surface se répartissent en 3 catégories: eaux de rivière (partie amont), eaux de
rivière (partie aval) et eaux de lac. La dureté de toutes les eaux de surface est modérée.

‫٭‬eaux de rivière (partie amont)


a- turbidité élevée.
b- contamination bactérienne faible.
c- température froide.

d- indice de couleur faible.

‫٭‬Eaux de rivière (partie aval)


Les eaux y sont donc habituellement de moins bonne qualité et plus difficile à traiter qu’en
amont. Les principales caractéristiques de ces eaux sont présentées ci-dessous.
a- Contamination bactérienne élevée.
b- Contamination organique et inorganique élevée.

c- Indice de couleur pouvant être élevé.

- Eaux de lac
C’est un bassin naturel de décantation dont la période de rétention est longue. Les principales
caractéristiques de ces eaux sont:

a- turbidité de l’eau faible

b- contamination bactérienne peu importante.


- Eaux souterraines
Les eaux souterraines, enfouies dans le sol, sont habituellement à l’abri de
pollution. Les principales caractéristiques des eaux souterraines sont:

a-Turbidité faible.

b-Contamination bactérienne faible.

c-Température constante.

d- Indice de couleur faible.

e- Débit constant.

F- Dureté souvent élevée. g- Concentration élevée de fer et de manganèse.

- Eau de mer
L’eau de mer contient une concentration massique de minéraux dissous qui avoisine 3,5%.
Elles sont caractérisées par leurs concentrations en sels dissous; c’est ce qu’on appelle leur
salinité. La salinité de la plupart des eaux de mer varie de 33000 à 37000 mg/l.

Environ 75 éléments ont été détectés dans l’eau de mer, mais environ 10 espèces constituent
à elles seules plus de 99,9% de masse de la totalité des substances dissoutes.

Le tableau1 présente les concentrations des principaux ions qu’on retrouve dans une eau de
mer. Ces quantités, valables pour une eau dont la salinité est de 34500mg/l, peuvent être
considérées comme les teneurs moyennes des océans.
Tableau 1 : Concentration des différents ions d’une eau de mer.

Types d’ions Salinité (g/l) Quantités totale de matières en


solution (%)

Anions
Chlorures 18,98 55,04
Sulfates 2,65 7,68
Bicarbonates 0,140 0,41
Bromures 0,065 0,19
Fluorures 0,0013 0,00
Acide borique 0,0260 0,07
Cations
Sodium 10,56 30,69
Magnésium 1,27 3,69
Calcium 0,40 1,16
Potassium 0,38 1,10
Strontium 0,013 0,04

Total 34,5 99,99

C – La réactivité dans le milieu aquatique

L’eau est le constituant essentiel de la matière vivante (>70% du corps humain et >90% des
plantes).
Dans les cycles des roches et du milieu vivant, l’eau dissous les roches, précipite les
minéraux et transportent des composés chimiques (organiques ou minérales) d’un milieu à
un autre. L’eau est considérée donc comme réactif chimique, comme solvant et comme
moyen de transport.
La composition chimique des eaux naturelles est déterminée par quelques processus
importants :

C-1- Les processus d’altération


Le processus d’altération consistent en des réactions de dissolution des roches les plus
abondantes (silicates, oxydes, carbonates). (Voir tableau ci-dessous).

L’eau de pluie contient du CO2 :

CaCO3 + CO2 + H2O Ca2+ + 2HCO3-

C-2- Interaction entre les organismes et l’eau

La photosynthèse, P, et le processus de respiration, R, sont schématisés dans l’équation


suivante ou de nombreuses substances nutritives sont nécessaires.

Photosynthèse :

La respiration est l'inverse de la photosynthèse: à partir de l'oxygène libre O2, elle


transforme toute matière organique en CO2:

106 CO2 + 16 NO3- + HPO43- + 122H2O + 18H+ + Eléments traces +


Energie solaire C106H263O110N16P1 + 138O2

Protoplasme d’algues
Le flux d’énergie nécessaire au système est accompagné par le cycle des nutriments et celui
des éléments traces. Les substances nutritives sont consommées en surface et sont à nouveau
libérées en profondeur.

C-3- Le pouvoir tampon dans les eaux naturelles

La nature et la teneur des substances chimiques présentes dans l’eau peuvent être expliquées
par les processus chimiques à l’interface roche – eau et atmosphère–eau ainsi que les
processus biologiques (photosynthèse – respiration). Ainsi les ions Ca2+ et Mg 2+
proviennent des carbonates, Na+ et K+des feldspaths et des micas, le sulfate du gypse ou de la
pyrite, le phosphate et le fluorure de l’apatite (roche contenant les phosphates, les chlorures,
les Si, Cd..).

Rq : Les processus de dissolution sont dans une large mesure des réactions acide – base. La
composition des mers peut s’interpréter comme le résultat d’un titrage entre les acides des
volcans et les bases des roches (silicates, carbonates, oxydes).

L’action tampon des sédiments contenant des carbonates et des phosphates rend le pH des
océans pratiquement constant et vaut 8,2. Ce pouvoir tampon rend aussi les océans
insensibles à l’action des pluies acides, ce qui n’est pas le cas pour les lacs et les nappes
phréatiques d’eau douce.

La composition des eaux des rivières peut être considérée comme la conséquence de
l’influence du CO2 de l’atmosphère sur les minéraux.

La composition de l’eau reste remarquablement constante. Le pouvoir tampon est


représentatif de la capacité d’un système à maintenir une composition constante.

C-3- Réactions d’échanges entre l’atmosphère et l’eau

Les gaz et autres substances volatiles sont échangés à l’interface entre l’eau et l’atmosphère.
La solubilité des gaz peut être estimée par la loi de Henry.

A T cst : [O2(aq)] = KHPO2 KH = constante de Henry (M atm -1). PO2 = la pression partielle de
O2 (atm), [O2(aq)] = concentration de O2 (M).

Exple : Connaissant la composition du gaz, la pression partielle est calculée. Pour O2 (21%
en volume d’une atmosphère sèche), elle se calcule à l’aide de la relation suivante :

pO2 = xO2 (PT – w) ; xO2 = rapport moléculaire ou rapport volumique dans le gaz sec (pour
l’atmosphère xO2 = 0,21) ; PT = pression totale dans l’atmosphère, w = pression partielle de
vapeur d’eau dans l’atmosphère.
Tableau3 : Constantes de Henry (25°C)

Gaz KH (M.atm-1)

33,8 x 10-3
CO2

CH4 1,34 x 10-3

N2 0,642 x 10-3

O2 1,27 x 10-3

C-4- Réactions d’adsorption et de désorption

Les substances dissoutes peuvent s’adsorber sur les composantes des sols et les particules
solides en suspension et être ensuite désorbées. Les minéraux argileux en suspension, en tant
que substances adsorbantes, servent à la fois de moyen de transport et de réservoir de
polluants.

C-5- L’eau et ses propriétés particulières


La structure de l’eau dépend de son état physique.

- L’état gazeux (vapeur) correspond exactement à la formule H 2O et en particulier au modèle


angulaire.
H

105° Structure de l’eau à l’état vapeur.


O
Les liaisons hydrogènes sont détruites lors de
l’évaporation.

H
- A l’état solide, l’arrangement élémentaire consiste en une molécule d’eau centrale et quatre
périphériques, l’ensemble affectant la forme d’un tétraèdre.

Structure tétraédrique de l’eau

à l’état solide.

- A l’état liquide, il y a association de plusieurs molécules par des liaisons particulières dites
liaisons hydrogènes.

δ+ Liaison hydrogène
δ-
δ+
Tableau5 : Les propriétés physiques de l’eau

Propriétés En comparaison avec Signification sur l’environnement


d’autres liquides
Densité Maximale vers 4°c Difficultés en cas de gelées, donne
détente lors des gelées lieu à des stratifications
saisonnières.
Point de fusion et Exceptionnellement Possibilité d’eau sous forme
d’ébullition élevés liquide à la surface de la terre
Capacité calorifique Capacité calorifique la Tampon face aux températures
plus élevée de tous les extrêmes
fluides, exception faite
de NH3.
Chaleur d’évaporation Extrêmement forte Tampon face aux températures
extrêmes
Tension superficielle Elevée Importante pour la formation des
gouttes dans les nuages et les
pluies
Absorption lumineuse Elevée dans le domaine Importance pour la régulation de
des infra-rouge et des l’activité biologique
UV, moins forte dans le (photosynthèse) et pour la
domaine de la lumière température atmosphérique
visible
Propriétés en tant que A cause de la propriété Transport de substances
solvant dipolaire, l’eau convient dissoutes dans le cycle
à la dissolution des sels hydrologique et dans la biomasse
(ions) et des molécules
polarisées.
D- Les principaux constituants de l’eau naturelle

D-1 Gaz dissous

L’eau naturelle en contact avec l’air, dissout les gaz de l’atmosphère. Cette dissolution est
fonction de plusieurs facteurs qui permettent le transfert à travers l’interface eau-air. Parmi
ces facteurs, on trouve : la concentration de chacun dans l’air, la solubilité, la température,
la turbulence de l’eau ou la vitesse du vent (agitation) et l’activité biologique qui conditionne
les concentrations des gaz dissous.

Le taux d’O2 détermine la nature de l’écosystème aquatique aérobie ou anaérobie, il donne


aussi l’apport de la pollution organique.

On note que la solubilité de l’O2 dissous dans l’eau diminue quand la température augmente.
Ceci est valable généralement pour tous les gaz.
Tableau 6: Solubilité (mg/l) en fonction de la température. Pression =
760mmHg

Gaz 0°C 15°C 20°C 30°C


O2 13,9 9,7 8,8 7,4
N2 23,5 16,8 15,4 13,4
CO2 1,06 0,59 0,53 -
Note : N2(80%) ; O2(20%) ; CO2(0,03%) en volume

On note aussi que le CO2 et très soluble dans l’eau beaucoup plus que O2, et que les eaux
naturelles renferment des taux très variables en CO2 qui se situent généralement entre 0 et
60mg/l, mais on trouve certaines eaux très riches en CO2 (120 voire 150mg/l) = eaux
minérales gazeuses.

Quant à l’azote constituant majoritaire de l’air (80% en volume), à l’état dissous dans les
eaux naturelles, il est chimiquement plus réactif, il est cependant fixé par certaines bactéries
ou par les algues qui le transforment en azote organique. Sa solubilité reste plus faible que
celle de l’oxygène.

L’azote peut aussi être dégagé au sein même de l’eau, en particulier au niveau des sédiments
ou il y a une activité anaérobie.

D-2 Les électrolytes minéraux ou principaux constituants


minéraux des eaux

La nature chimique des terrains traversés conditionne la composition chimique en minéraux


naturelles. Il en résulte des qualités d’eau très variées.

Les constituants minéraux peuvent être classés en 2 catégories : les éléments fondamentaux
et les éléments caractéristiques.

- Éléments fondamentaux : sont les éléments rencontrés dans toutes les eaux naturelles. Ils
entrent dans l’équilibre calco-carbonique : H2CO3, HCO3-, CO3--, Ca2+,OH- et H+.

Ces ions sont issus de la dissolution dans l’eau du gaz carbonique et de la solubilisation du
carbonate de calcium sous l’effet de l’acidité carbonique.

H2O + CO2 H2CO3

Ca(HCO3)2 + chaleur CaCO3 + H2O + CO2

- Éléments caractéristiques : regroupent l’ensemble des autres ions minéraux qui résulte
aussi de l’action dissolvante de l’eau, ce sont : Na+, K+, Mg2+, Cl-,NO3-,SO42-,SiO3- etc.

Les éléments traces font aussi partie de cette catégorie. Leur présence dans l’eau peut être
naturelle (action de la dissolution de l’eau) ou à cause de la pollution. Ces éléments un rôle
au niveau de l’effet toxique de l’eau.

Les métaux les plus fréquents présents dans les eaux naturelles sont Al, Fe et Mn.

Fe dans certaines eaux souterraines (jusqu’à 10 – 15mg/l) = potentiel rédox faible et le fer se
trouve à l’état ferreux (Fe2+). Egalement forte concentration en Mn dans les eaux jusqu’à
1mg/l alors que dans les eaux de surface, La concentration en Mn2+ varie de 0,05 à 0,2mg/l.
Les valeurs les plus élevées se rencontrent en automne car le Mn est apporté par la
décomposition des feuilles d’arbres.

Il y en a ceux qui sont à l’état de trace de l’ordre de µg/l ou moins dans les eaux : Cu, Zn,
Pb, Ni, Co, Cr, Cd, Hg…

Concentrations de ces éléments dépend des activités polluantes. Les métaux se


concentrent dans les vases, les sédiments et dans les eaux au moment des crues.

D-3 Matières ou composés organiques

Les molécules organiques sont composées d’atomes de carbone associés à des atomes
d’hydrogène, d’oxygène ou d’azote. Certaines molécules comportent en plus, des atomes de
phosphore, de soufre, etc.
Les matières organiques naturellement présentes dans l’eau sont formées par un mélange
complexe de produits végétaux ou animaux à des stades de décomposition variés. Elles
contiennent aussi des produits de synthèse (chimique ou biochimique), des micro-
organismes (bactéries et virus).
Les matières organiques sont habituellement classées en substances humiques et non
humiques.

MO naturelle

Substances non Substances


humiques humiques

Protéines, AF solubles à tous les pH,


polysaccharides, acides
AH soluble à pH>2,
nucléiques, sucres,
acides aminés, Humines insolubles à tous les
pigments, vitamines, pH
etc.
Les substances humiques constituent l’essentiel des matières organiques des eaux naturelles.
Elaborés par les micro-organismes à partir des végétaux et animaux, elle résiste à la
décomposition bactérienne et restent stables pendant de longues périodes dans l’eau. Elles
sont souvent colorées en brun ou noir et ont des masses moléculaires comprises entre
quelques centaines à plusieurs milliers.

Les substances non humiques sont peu importantes car elles sont dégradées et utilisées dès
leur apparition par les micro-organismes.

Les matières organiques ont des propriétés bien spécifiques qui influent sur leur devenir,
leur biodégradabilité, leur capacité à transporter d'autres polluants (métaux lourds)…

-Réactions acido-basiques des AH aquatiques: dues à leurs groupements fonctionnels


essentiellement carboxyliques et à la présence d'OH.

-Complexation des métaux: de part la présence de groupements fonctionnels, les MO


peuvent complexer les métaux (métaux lourds , notamment) conduisant à la formation de
complexe métallo-organiques. Les composés formés sont plus ou moins stables : les AF et
AH se lient avec les métaux selon l’ordre suivant : Cu2+>Ni2+>Zn2+>Co2+>Cd2+>Ca2+>Mg2+.

 O  O

Hu C +M2+,3+ Hu C

O- O M+,2+

Les eaux n’ayant pas reçus d’apports polluants ont des taux en matières organiques qui
varient généralement entre 3 et 60ppm. Les valeurs les plus fréquents pour les eaux
naturelles se situent en dessous de 5ppm.
I- Eaux usées urbaines et industrielles

II-1- Eaux usées domestiques

Elles proviennent des différents usages domestiques de l'eau. Elles sont essentiellement
porteuses de pollution organique. Elles se répartissent en eaux ménagères, qui ont pour
origine les salles de bains et les cuisines, et sont généralement chargées de détergents, de
graisses, de solvants, de débris organiques, etc. et en eaux "vannes" ; il s'agit des rejets des
toilettes, chargés de diverses matières organiques azotées et de germes fécaux.

L’urine apporte Cl-, Na+ et K+

, mais surtout des matières organiques : urée et acide urique.

L’urée élément dominante se transforme très vite en anaérobiose en azote ammoniacale


NH4+.

H2N – C – NH2 + H2O 2NH3 + CO2

La pollution apportée par ces eaux est répartie en MES et matières dissoutes, ce qui a des
conséquences sur l’évolution naturelle des eaux et sur le choix des techniques d’épuration.

II-2- Eaux usées industrielles

L’eau usée industrielle est caractérisée par sa diversité, on trouve :

- Eaux à charges minérales dominantes (usines de traitement des minéraux) très


riches en MES.
- Eaux à charge organique dominante (abattoirs), biodégradables.
- Eaux toxiques (industrie chimique, pharmaceutique) qui peuvent inhiber le
processus d’auto épuration biologiques ou chimiques.
- Eaux chaudes, rejets des centrales électriques ayant des conséquences
écologiques importantes.
II-3- Eaux usées urbaines
Elles sont formées par un mélange des eaux domestiques, industrielles et une 3 ème eau qui
provient des installations à caractère collectifs (hôpitaux, commerces…) et par les fontaines
publiques.

II-4- Les rejets polluants agricoles

Ils apportent les engrais et les pesticides qui diffusent dans les eaux souterraines ou vers les
eaux de surfaces, en faisant surtout augmenter la teneur des NO3- et des organo-chlorés.
Chapitre II- Mesure de la pollution des eaux

Généralités sur la pollution

1. Définitions
La pollution est définie par l’OMS comme étant : « toute modification des propriétés
physiques, chimiques ou biologiques, susceptible de rendre le milieu dangereux ou
préjudiciable du point de vue, soit de la santé, de la sécurité et du bien être publique.

2. Classification et sources de pollution

2.1. Classification

Il existe plusieurs manières de classer la pollution. On peut parler de pollutions


généralisées et localisées, de pollutions pélagiques et continentales et de pollution
atmosphérique.

2.1.1. Pollutions généralisées « changement global »

Ensemble de perturbations

Homme

Biosphère

Effet de Couche Pluies


serre d’ozone acides
2.1.2. Pollutions localisées

Elles sont représentées par la pollution provenant des rejets incontrôlés de déchets
industriels (métaux lourds, polluants organiques persistants (POP) de type
hydrocarbures polycycliques, hydrocarbures), d’eaux usées (MO, MES, azote totale,
phosphore total, détergents etc.), des décharges sauvages ou organisées, des résidus de
pesticides et l’érosion.

2.1.3. Classification selon la source et le type de pollution

Ce sont les deux principaux critères utilisés pour classer la pollution de l’eau.

2.1.3.1. Origine de la pollution

Selon l’origine de la pollution, on distingue trois catégories : pollution urbaine, pollution


industrielle et pollution agricole.

a- Pollution urbaine

Due principalement aux rejets domestiques (eaux domestiques, eaux collectives de lavage,
huiles de vidange, médicaments périmés, matières fécales, etc.).

b- Pollution industrielle

Les rejets liquides et les polluants en générale provenant des industries diverses (Industrie
alimentaire, Industrie agricole, Tannerie et textile, Papeterie, Industrie physique, Industrie
chimique, Industrie pétrochimie) véhiculent une importante pollution organique et toxique
(métaux lourds, hydrocarbures, azote total, phosphore total, MO, COV etc.).

c- Pollution agricole (industrie agro-alimentaire)


L’agriculture, l’élevage et l’aviculture sont responsables du rejet de nombreux polluants
organiques et inorganiques dans les eaux de surface et souterraines. Ces contaminant
comprennent à la fois des sédiments provenant de l’érosion des terres agricoles, des
composés phosphorés ou azotés issus des déchets animaux et des engrais commerciaux,
notamment des nitratesetdespesticides.

2.1.3.2. Type de pollution

Selon ce critère, on peut classer la pollution en trois catégories :

a- Pollution physique
On parle de ce type de pollution quand le milieu (eau) est modifié dans sa structure
physique par divers facteurs. Elle regroupe la pollution mécanique, la pollution thermique
et la pollution atomique.

b- Pollution chimique

Elle est due au déversement des rejets industriels apportant de grandes quantités de
substances chimiques dont certaines sont non dégradables.

c-Pollution biologique
Il s’agit de la pollution par les micro-organismes (bactéries, virus, parasites, champignons
etc.)

Généralement, les différents types de pollution sont mélangés et agissent les uns sur les
autres. En effet, un rejet n'est jamais une source unique et un égout rejette des déchets de
différentes natures.
Type de pollution Exemples

Pollutions thermiques eaux de refroidissement des centrales

thermiques ou nucléaires, des industries

métallurgiques

Hydrocarbures, MES, métaux etc.)

Pollutions micro biologiques eaux vannes (issues des WC) ; élevages

Pollutions mécaniques eaux riches en matières minérales ou

organiques en suspension

MES(gravières, mines...)

Pollutions toxiques certaines eaux industrielles

Pollutions radioactives eaux usées des hôpitaux

et des centrales nucléaires

Pollutions organiques eaux domestiques ;

industries agro-alimentaires (MO)

Pollutions nutritives eaux domestiques ;

pollution diffuse agricole


(excès d’azote et de phosphore)

3-Paramètres de qualité des eaux


La Pollution chimique est due au déversement de substances chimiques

La pollution physique agit surtout sur

la présence de bactéries,virus dans les cour d’eaux est associée à l’existence d’une pollution fécale.

La pollution de l’eau par des matières organiques fait diminuer la teneu

3-1- Paramètres descripteurs de l’aspect physique d’une eau

La limpidité d’une eau est appréciée au moyen de deux paramètres : la MES et la turbidité.

- Matières en suspension (MES)


La MES est une valeur globale qui donne la teneur en particules organiques ou minérales
que l’on peut retenir par filtration ou par centrifugation.
Les eaux de surface contiennent de nombreuses particules constituées de débris de
végétaux, de limons, de biomasse etc. Dans les eaux résiduaires provenant des eaux
industrielles et urbaines, le taux de MES est généralement élevé et varie en quantité et en
qualité suivant le type d’industrie.
Ces matières particulaires sont caractérisées et quantifiées par la mesure de la MES. Elles
représentent la masse de dépôt obtenu après filtration d’une quantité d’eau déterminée sur
une maille de 0,45µm et séchage à 110°C. Le résultat s’exprime en mg/l.

Soit P1 la masse initiale du filtre après séchage à 105°C.


P2 la masse après filtration à 105°C jusqu’à avoir un poids cst.
V : volume d’eau en ml
[MES] = (P2 – P1)x1000/V en mg/l
Les eaux naturels contiennent une teneur en MES < 30mg/l. Une teneur de l’ordre de
70mg/l correspond à une eau de qualité bonne à moyenne. Une teneur élevée réduit la
luminosité d’un cours d’eau ce qui entraîne une chute d’O2 dissous.

MES-MM-MVS
Les M.E.S. comprennent:
• MM: matières minérales
• MVS: matières volatiles en suspension. Les MVS correspondent à la
partie des MES volatilisée après calcination des MES à 525 °C (*)(norme NF-T-90-029).
MES= MM + MVS
On détermine parfois les matières décantables (cm3/L)
MES qui se déposent au repos en 2 heures au fond d'un cône de décantation
(*) Le traitement thermique de l'échantillon testé s'accompagne toujours d'une
décomposition simultanée, partielle ou totale, de certains sels minéraux (bicarbonates,
chlorures, nitrates, ...)

- Turbidité
La mesure de la turbidité est une mesure indirecte de MES, elle donne une première
indication sur la teneur en matières colloïdales d’origine minérale et organique. Après
filtration, on constate que l’eau est limpide, les particules colloïdales rendent l’eau filtrée
trouble ; c’est la turbidité.
L’appréciation de la turbidité est fondée sur l’atténuation et la diffusion d’un faisceau de
lumière (blanche) au contact d’une particule colloïdale ; plus la densité des particules
contenues dans l’eau est forte, plus la turbidité est plus élevée. (Turbidimètre). L’échelle
utilisée pour mesurer la turbidité est l’unité (NTU). Dans cette échelle, la turbidité des
eaux de boisson doit être < 2. Pour les eaux de surface, les valeurs varient entre 10 et 15,
mais après une pluie, on peut dépasser 100. Au-delà de cette valeur, le paramètre turbidité
n’est plus pertinent, il faut alors mesurer la MES qui devient le paramètre le plus
significatif pour quantifier la pollution particulaire.
Dans un réseau de distribution, un taux de turbidité élevé est dû à des problèmes de
corrosion, précipitation du fer, carbonate de calcium ou une oxydation dans le réseau.

- Résidu sec
Le résidu sec, RS, exprimé en mg/l, représente le taux de minéraux solide recueillis après
évaporation d'1 litre d'eau soumis à 180°C. Il est obtenu habituellement, par dessiccation
de l’eau à 110°C. Le résidu sec obtenu est déterminé par calcination à 180°C. Une eau
faiblement minéralisée a un résidu sec <500mg/l.

- Couleur
La couleur vraie après filtration est due, le plus souvent, à la présence de matières
organiques dissoutes ou colloïdales. Elle est due en générale à l’absorption sélective de
certaines bandes (comportant des groupements chromophores).
Elle est mesurée par comparaison à une solution de référence (platine- cobalt), d’où
l’expression de la couleur en mg/l de platine.
Les eaux de surfaces les plus colorées sont celles qui sont riches en substances humiques
comme les eaux de tourbières (la couleur peut dépasser 50mg/l de pt). Norme de l’OMS
15UCV (unité de couleur vraie).
L'eau potable peut aussi être colorée pour de multiples raisons : la présence de métaux tels
que le fer, le manganèse et le cuivre, qui sont abondants dans la nature et qui se retrouvent
dans l'eau en raison de l'érosion des roches ou de la corrosion des canalisations; la
présence de déchets industriels très colorés, dont les plus communs sont les déchets des
pâtes et papiers et des textiles.

3-2- Paramètres descripteurs de l’aspect physico-chimique de l’eau

1- Oxygène dissous (peut être décrit comme paramètre de pollution


organique de l’eau)
L’oxygène dissous est le réactif limitant de la principale voie de biodégradation de la
pollution organique, sa concentration est souvent 0 dans les eaux résiduaires brutes.
La signification de ce paramètre traduit les réactions de dégradation aérobie de la MO et
plus généralement l’équilibre biologique des milieux, sa disparition complète dans le
réseau d’assainissement s’accompagne de l’apparition de H2S dans l’air.
Dans les milieux anoxiques (sans oxygène libre), les anaérobies décomposent la matière
organique par le processus de la fermentation.

La fermentation produit du dioxyde de carbone et du méthane (l'hydrocarbure le plus


simple, avec un seul atome de carbone).

Il existe de nombreuses méthodes de détermination de la teneur en Oxygène Dissous :


mesures gazométriques, mesures de la conductibilité thermique, mesures
polarographiques et chimiques.

Les méthodes chimiques donnent directement les teneurs en mg/l (méthode de winkler).
Par contre lorsqu’on utilise une sonde (méthode physico-chimique) on mesure en fait un
taux de saturation. En général l’appareil est étalonné de manière à lire directement une
teneur en mg/l.

2- Température

La température est un facteur écologique important du milieu. Son élévation peut perturber
fortement la vie aquatique (pollution thermique). Certains rejets présentent des écarts de
température importants avec le milieu récepteur : ce sont par exemple, les eaux de
refroidissement des centrales nucléaires thermiques induisant ainsi une forte perturbation
du milieu.

Elle joue aussi un rôle dans la solubilité des sels et surtout des gaz, dans la détermination
du pH, pour la connaissance de l'origine de l'eau et des mélanges éventuels, etc.

La température est mesurée sur place par thermosonde (ou par thermomètre).

Rq : Ne jamais sortir le thermomètre au moment de la lecture

Ne jamais placer le thermomètre directement sous un écoulement d’eau


La température optimale de l’eau de consommation se situe entre 9°C et 12°C ; et ne doit
jamais dépasser 15°C.

3- pH

Le pH est un paramètre qui permet de mesurer l'acidité, l'alcalinité ou la basicité d'une eau
et donc un paramètre important en ce qui concerne l’agressivité et l’incrustation de l’eau.
Sa mesure doit s'effectuer sur place de préférence par la méthode potentiométrique.

Le pH des eaux surface varie avec la saison, le moment de la journée et l’ensoleillement


qui favorise la photosynthèse, en printemps, le développement des algues contenant du
CO2 et donc de l’acide carbonique.

L'influence du pH se fait également ressentir par le rôle qu'il exerce sur les autres éléments
comme les métaux dont il peut diminuer ou augmenter la disponibilité et donc la toxicité.

La mesure électrique, quoique délicate, peut seule donner une valeur exacte, car elle est
indépendante du potentiel d'oxydoréduction, de la couleur du milieu, ou de la turbidité et
des matières colloïdales (RODIER et al, 1996)

Normes pour les eaux de boissons : 6,5 <pH<8,5

Normes pour les rejets : 5,5 <pH<9,5.

4- Conductivité électrique

Elle est la plus simple et la plus importante pour le contrôle des eaux résiduaires. Elle
traduit l’aptitude d’une solution à transporter le courant électrique. Elle est fonction
de la concentration totale en ions, de leur mobilité, valence, de la température et de
leur concentration relative, elle exprimée en (siemens/cm) ou en (µs/cm).
Généralement, les ions sont de nature minérale. Elle se mesure à l’aide d’un
conductivimètre.

5- Dureté ou titre hydrotimétrique TH


Le titre hydrotimétrique total mesure la concentration en ions alcalino-terreux : calcium et
magnésium essentiellement.
La dureté d’une eau se constate principalement par la formation de dépôt insolubles avec
du savon (l’eau ne mousse pas) et par l’entartrage des circuits d’eau chaude.

Le CaCO3 est le composé le plus fréquent à l’origine de la dureté, c’est pourquoi on exprime
généralement la dureté en terme de CaCO3; (sel moins soluble).

CCaCO3 = Cx50/ME CCaCO3 = concentration de l’ion en mg/l de CaCO3

ME = masse équivalente de l’ion (masse atomique/valence)

1°F représente la dureté d’une solution contenant 10mg de carbonate de calcium/l, soit 4mg de
Ca2+ L-1.

On distingue:

- TH total: teneur en Ca et Mg.


- TH calcique: teneur en Ca.
- TM (titre en Mg) TCa + TM = TH
- Dureté carbonatée: teneur en hydro-génocarbonate et carbonate de Ca et de Mg. Elle est égale au
TAC si TH>TAC, ou au TH, si TAC>TH.

- Dureténon carbonatée: (dureté permanente): indique la teneur en Ca et Mg correspondant à des


anions fort = TH
Mg (HCO3)2 – dureté carbonatée. MgCO3
+ chaleur C’est la dureté
+ H2Oqui persiste après ébullition (CaSO4, CaCl2,
+ CO2
MgSO4, MgCl2…)

*Titre alcalimètrique (TA) et titre alcalimétrique complet (TAC)

Les valeurs relatives du TA et du TAC permettent de connaître les teneurs en hydroxydes,


carbonates ou hydrogénocarbonates alcalins ou alcalinoterreux contenus dans l’eau.

Les répartitions dans le TA et le TAC des espèces hydroxyles, carbonates et hydrogéno-


carbonates sont fournies dans le tableau suivant :
Espèces Valeurs comparées des titres alcalimétriques.

TA=0 TA= TAC/2 TA> TAC TA=TAC


  2TA< TAC
pH<8,35 8,35<pH<9,5 pH>9,5 pH>9,5
8,35<pH<9,5

OH- 0 0 0 2.TA-TAC TAC

CO32- 0 2.TA TAC 2.(TAC-TA) 0

HCO3- TAC TAC-2.TA 0 0 0

Exemple : TAC=80ºF ; TA=35ºF . [OH-]=0 ; [CO32-]=70ºF [HCO3-]=10ºF

*Relation entre la dureté et l’alcalinité

- Dureté = alcalinité: si tous les éléments de base responsables de la dureté et de


l’alcalinité sont présents sous forme de sels de calcium et de magnésium.
Exple:

Le TA permet donc de déterminer, en bloc, la teneur en hydroxydes et seulement la moitié de


celle en carbonate.

TA=TAC/2 signifie la seule existence de carbonates

TA=TAC signifie la seule existence de bases fortes OH-

Ca (HCO3)2
Mg (HCO3)2
Ca CO3 Ions (anions)
Mg CO3 responsables de
Ions (cations) responsables de l’alcalinité
la dureté
- Dureté < alcalinité
Il y a des sels de base autres que les sels de calcium et de magnésium. Généralement, ce sont des
sels de sodium ou de potassium.

Ca (HCO3)2
Mg (HCO3)2
Ca CO3
Mg CO3

Ions de la dureté

Ions responsable de
Na2 CO3 l’alcalinité
Na HCO3

Sel de sodium

- Dureté > alcalinité


Les sels de base présents ne sont pas tous carbonatés. On retrouve les sulfates de calcium ou de
magnésium.

Exple:
Ca (HCO3)2

Mg (HCO3)2
Dureté Ions responsable de
carbonatée Ca CO3 l’alcalinité

Mg CO3

Dureté non Ca
carbonatée Ca

Mg
dureté alcalinité

Ca2+ OH-
Dureté carbonatée
Mg2+ HCO3-

CO3--

Carbonates alcalins
Dureté non carbonatée

Cl-
Na+ NO3-
K+ Sels neutres
SO42-

Relations entre les divers ions présents dans l’eau.

Balance ionique

A partir de la mesure des ions présents dans une eau naturelle, on peut caractériser une eau
par un bilan ionique. Ceci consiste :

- Partant des teneurs en mg/l, à calculer les méq/l de chaque élément.


- Les nombres ainsi obtenus représentent les quantités en réaction, désignées par
la lettre r
- La somme des quantités en réaction des cations doit être sensiblement égale à
celle des anions.
- La somme des quantités en réaction est la concentration en équivalent désignée
par la lettre C. C= r .
- Pour comparer les eaux entre elles, il est nécessaire de considérer le pourcentage
de chaque élément par rapport à la concentration en équivalent C. On obtient alors les
quantités en réaction pour cent, r%. r%= 100r/C
- Pour que les résultats soient considérés comme valables la différence entre les
sommes respectives des quantités en réaction pour cent des anions et des cations, ne doit
pas dépasser 5% du total.

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