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H.

Fabbro - Lycée Masséna (Nice) ECS1 821 - 2019-2020

Jeudi 02/04/2020
Correction des devoirs

Exercice 1. Soit f définie sur R par


2
∀x ∈ R, f (x) = 3xe−x − 1
1. Etudier les variations de f sur R, ainsi que les limites aux bornes de l’ensemble de définition. Dresser le tableau
de variations de f . Préciser les branches infinies de la courbe représentative Cf de f .
2. Etudier la concavité de la courbe représentative Cf de f . Préciser les éventuels points d’inflexion.
3. (a) Pourquoi f admet-elle des développements limités en 0 à n’importe quel ordre ?
(b) Donner le développement limité de f au voisinage de 0 à l’ordre 5.
4. Donner l’équation de la tangente en 0 à Cf . Etudier la position de Cf par rapport à cette tangente au voisinage
de 0. Quel résultat retrouve-t-on ?

Correction :
2
1. La fonction f est dérivable sur R par opérations et f 0 (x) = 3(1 − 2x2 )e−x pour tout x ∈ R. Ainsi :
1 1 1
f 0 (x) > 0 ⇐⇒ 1 − 2x2 > 0 ⇐⇒ x2 6 ⇐⇒ − √ 6 x 6 √
2 2 2
De plus, par croissance comparée, on a lim f (x) = lim f (x) = −1. Ainsi :
x→+∞ x→−∞

1 1
x −∞ −√ √ +∞
2 2

f 0 (x) − 0 + 0 −

3
−1 √ −1
2e
f (x)
3
−√ − 1 −1
2e

La droite y = −1 est asymptote horizontale à Cf en +∞ et en −∞.


2
2. La fonction f est deux fois dérivable sur R par opérations et on a f 00 (x) = 6x(2x2 − 3)e−x pour tout x ∈ R. L’étude du signe
donne
r r
3 3
x −∞ − 0 +∞
2 2

f 00 (x) − 0 + 0 − 0 +

La fonction f est donc


h r3 i hr 3 h
— convexe sur − , 0 et sur , +∞ ,
2 r 2
i 3i h r3i
— concave sur − ∞, − et sur 0, .
2 2 r r
3 3
La courbe Cf a alors un point d’inflexion en − , en 0 et en .
2 2
3. (a) La fonction f est de classe C ∞ sur R par opérations donc admet un developpement limité à tout ordre en 0 par la formule
de Taylor-Young.
(b) On a
 (−x2 )2 
f (x) = 3x 1 + (−x2 ) + + o (x4 ) − 1
2! x→0
 x4 
= 3x 1 − x2 + + o (x4 ) − 1
2 x→0
3 5
= −1 + 3x − 3x + x + o (x5 )
3
2 x→0

4. D’après la question précédente, on a f (x) = −1 + 3x − 3x3 + o (x3 ). Ainsi :


x→0
— la droite T : y = −1 + 3x est tangente en 0 à Cf ,
— comme f (x) − (−1 + 3x) ∼ −3x3 qui change de signe en 0, la courbe Cf est au-dessus de T à gauche de 0 et en-dessous
x→0
de T à droite de 0.
On retrouve le fait que Cf traverse sa tangente en 0, ce que l’on savait déjà depuis l’étude de la convexité de la fonction
dérivable f et le fait qu’il y ait une inflexion en 0.

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Exercice 2. Inégalités de Hölder et de Minkowski


1 1
1. Soient x et y deux réels strictement positifs, p et q deux réels strictement supérieurs à 1 vérifiant + = 1.
p q
Montrer que :
xp yq
xy 6 +
p q
2. Soient a1 , . . . , an , b1 , . . . , bn des réels strictement positifs.
ai bi
En appliquant la question précédente aux réels xi = et yi = , i ∈ 〚1, n〛, montrer
n
!1 n
!1
X p X q
ai p bi q
i=1 i=1
l’inégalité de Hölder :
n n
!1 n
!1
X X p X q
ai bi 6 ai p bi q
i=1 i=1 i=1

3. Soient a1 , . . . , an , b1 , . . . , bn des réels strictement positifs. Montrer l’inégalité de Minkowski :

n
!1 n
!1 n
!1
X p X p X p
p
(ai + bi )p 6 ai p
+ bi
i=1 i=1 i=1

(Ind. : on pourra écrire (ai + bi )p = ai (ai + bi )p−1 + bi (ai + bi )p−1 .)

Correction :
1 1
1. Soient x et y deux réels strictement positifs, p et q deux réels strictement supérieurs à 1 vérifiant + = 1.
p q
xp yq
 p
yq
 p
yq
 
x 1 p 1 q x
xy 6 + ⇐⇒ ln x + ln y 6 ln + ⇐⇒ ln x + ln y 6 ln +
p q p q p q p q
La dernière inégalité étant vraie (déf. de ln concave sur R∗+ appliquée à xp , y q et les coeff. 1/p, 1/q positifs de somme 1), la
première l’est aussi.
ai bi
2. On applique la question précédente aux réels xi = 1
et yi = , i ∈ 〚1, n〛, puis on somme de i allant de
n
! n
!1
X p X q
p q
ai bi
i=1 i=1
1 à n. (A la fin, utiliser 1/p + 1/q = 1)
3. Soient a1 , . . . , an , b1 , . . . , bn des réels strictement positifs.

n
!1+1 n
X p q X
(ai + bi )p = (ai + bi )p
i=1 i=1
Xn n
X
= ai (ai + bi )p−1 + bi (ai + bi )p−1
i=1 i=1

n
!1 n
!1 n
!1 n
!1
X p X q X p X q
p q(p−1) p q(p−1)
6 ai (ai + bi ) + bi (ai + bi )
i=1 i=1 i=1 i=1
!1 !1 !1
 
n p n p n q
 X p X X
6 ai + bi p (ai + bi )q(p−1)

 
i=1 i=1 i=1

!1 !1 !1
 
n p n p n q
 X p X X
6 ai + bi p (ai + bi )p

 
i=1 i=1 i=1

n
!1
X q
p
car q(p − 1) = p. Puis, par simplification par (ai + bi ) > 0, il vient
i=1

n
!1 n
!1 n
!1
X p X p X p
p p p
(ai + bi ) 6 ai + bi
i=1 i=1 i=1

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Cours
Séries numériques réelles
1 Définitions et premières propriétés
1.1 Définitions

Définition 1

Soit (un )n∈N une suite réelle.


N
X  
Pour tout N ∈ N, on pose SN = un (N -ième somme partielle). Le couple de suites (un )n∈N , (SN )N ∈N
n=0
est alors appelé série de terme général un et est noté un .
P
Dire que laPsérie un converge (resp. diverge) signifie que la suite (SN )N ∈N converge (resp. diverge). La nature
P
de la série un est la nature de la suite (SN )N ∈N .

Question : à quelle condition sur le terme général un la série un converge-t-elle ? On essaiera de répondre à cette
P
question dans la suite.

Définition 2

Soit (un )n∈N une suite réelle et supposons que la série un converge.
P
+∞
X
La limite de la suite de ses sommes partielles est notée S = un et est appelée la somme de la série.
n=0
+∞
X
La quantité RN = S − SN = un est appelée reste d’ordre N : il tend vers 0.
n=N +1

Preuve : RN = S − SN −→ S − S = 0 
N →+∞

Remarque 3 Comme pour les suites, modifier les premiers termes d’une série n’influe par sur sa nature. En revanche,
en cas de convergence, ceci modifie la somme de la série.

1.2 Premières séries de référence


1.2.1 Série géométrique
Soit q ∈ R. La série q n est dite série géométrique de raison q.
P
N +1
XN 1 − q si q 6= 1
∀N ∈ N, n
q = 1−q a une limite finie lorsque N → +∞ ssi |q| < 1.
N +1 si q = 1

n=0

Théorème 4

Soit q ∈ R. La série q n converge si et seulement si |q| < 1, et dans ce cas :


P

+∞
X 1
qn =
n=0
1−q

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1.2.2 Séries géométriques dérivées


Soit p ∈ N∗ .
N
X 1 1
∀x ∈] − 1, 1[, ∀N ∈ N, xn = − xN +1 ×
n=0
1−x 1−x
Ces fonctions étant de classe C ∞
sur ] − 1, 1[, en dérivant p fois, on a pour tout x ∈] − 1, 1[ et tout N > p :
N p  
X p! X p (p − k)!
n(n − 1) · · · (n − p + 1)xn−p = − (N + 1)N · · · (N + 1 − k + 1)xN +1−k
n=p
(1 − x)p+1 k (1 − x)p−k+1
k=0

Or, pour tout x ∈] − 1, 1[ et tout k ∈ 〚0, p〛, on a

(N + 1)N · · · (N + 1 − k + 1)xN +1−k ∼ N k xN +1−k −→ 0 car |x| < 1


N →+∞ N →+∞

Donc, pour tout x ∈] − 1, 1[ :


p  
X p (p − k)!
(N + 1)N · · · (N + 1 − k + 1)xN +1−k −→ 0
k (1 − x)p−k+1 N →+∞
k=0

puis
N
X p!
n(n − 1) . . . (n − p + 1)xn−p −→
n=p
N →+∞ (1 − x)p+1
En particulier, on retiendra pour p = 1 et p = 2 :

Théorème 5

Pour tout x ∈] − 1, 1[, la série nxn−1 et la série n(n − 1)xn−2 convergent et dans ce cas :
P P

+∞ +∞
X 1 X 2
nxn−1 = et n(n − 1)xn−2 =
n=1
(1 − x)2 n=2
(1 − x)3

Les séries et la série n(n − 1)xn−2 sont dites dérivées première et seconde de la série géométrique
P n−1 P
nx
de raison x.

1.2.3 Série exponentielle

Théorème 6

P xn
Pour tout x ∈ R, la série converge et on a :
n!
+∞ n
X x
= ex
n=0
n!

Déjà prouvé avec l’inégalité de Taylor-Lagrange.

1.3 Divergence grossière

Proposition 7

Soit (un )n∈N une suite réelle. Si un converge alors lim un = 0.


P
n→+∞

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N
X
Preuve : Supposons que un converge de somme S et posons SN = un . On a
P
n=0

un = Sn − Sn−1 −→ S − S = 0
n→+∞

Attention, la réciproque est fausse.

P1
Exemple 8 (la série harmonique )
n
P1 1
Montrons que la série diverge (et pourtant −→ 0).
n n
P1
Raisonnons par l’absurde et supposons que converge et que sa somme est S.
n
2N 2N
X 1 X 1 1
∀N ∈ N∗ , S2N − SN = > =
n 2N 2
n=N +1 n=N +1

1
puis en prenant la limite lorsque N → +∞, il vient 0 = S − S > , ce qui est absurde.
2
Autre méthode : par concavité, on a ln(1 + x) 6 x pour tout x > −1. Ainsi :
N N   X N   X N
X 1 X 1 n+1
∀N ∈ N∗ , > ln 1 + = ln = (ln(n + 1) − ln(n)) = ln(N + 1)
n=1
n n=1 n n=1
n n=1

N
X 1
Comme lim ln(N + 1) = +∞, on trouve −→ +∞ par comparaison.
N →+∞
n=1
n N →+∞

Définition 9

Soit (un )n∈N une suite réelle. On dit que la série un diverge grossièrement lorsque un ne tend pas vers 0.
P

1.4 Lien entre suite et série

Proposition 10

Soit (an )n∈N une suite réelle. Alors :


la suite (an )n∈N converge ⇐⇒ la série (an+1 − an ) converge (série téléscopique)
P

n−1
X
Preuve : Il suffit d’écrire an = a0 + (ak+1 − ak ) pour tout n ∈ N∗ . 
k=0

 
1
Exemple 11 La suite (ln n)n∈N∗ diverge donc la série de terme général ln(n + 1) − ln(n) diverge, i.e.
P
ln 1 +
n
diverge.

1.5 Opérations sur les séries

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Théorème 12

Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites réelles.


1. Si un converge alors, pour tout λ ∈ R, (λun ) converge et :
P P

+∞
X +∞
X
(λun ) = λ un
n=0 n=0

2. Si un diverge alors, pour tout λ ∈ R∗ , (λun ) diverge.


P P

3. Si un et vn convergent alors (un + vn ) converge et :


P P P

+∞
X +∞
X +∞
X
(un + vn ) = un + vn
n=0 n=0 n=0

4. Si un converge et vn diverge alors (un + vn ) diverge.


P P P

Preuve : Découle des théorèmes généraux sur les suites. 

Remarque 13 Si un et vn divergent alors on ne peut rien dire en général.


P P
P1 P 1 1 P 1 1
Par exemple : diverge et ( + ) diverge alors que ( − ) converge.
n n n n n

(−1)n
 
1
Exemple 14 On pose un = n 1 + pour tout n ∈ N. Déterminons la nature de un (et la somme en cas
P
2 2
de convergence).  n  n
1 1 1
∀n ∈ N, un = + −
2 2 2
 n  n
P 1 1
Comme et sont des séries géométriques de raisons dans ] − 1, 1[, elles convergent et la série
P P
− un
2 2
converge donc. De plus :
+∞ +∞  n +∞  n
X X 1 1X 1 7
un = + − =
n=0 n=0
2 2 n=0 2 3

6/6

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