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Droit de divulgation
L’auteur peut décider seul du moment de divulgation de son œuvre au public. (+ droit
d’opposition de communication de son œuvre sans son consentement)
L’auteur peut exiger ou non (anonymat) que son nom ou sa qualité figure sur son œuvre ou tout
documents qui en assure la publicité.
L’auteur peut revenir sur son autorisation de divulgation de son œuvre. Il peut la retirer ou la
modifier (repentir). Particularité française
Caractéristiques :
- Droit perpétuel
- Droit inaliénable
Le droit ne peut être transmit à un autre et ne peut y renoncer. Pas reconnu par Anglo-saxons,
États-Unis et Japon
- Droit imprescriptible
- Droit insaisissable
DROIT PATRIMONIAL
Droit de reproduction
Droit de représentation
Droit d’adaptation
Droit de suite
Caractéristiques :
- Droit universel
- Droit exclusif
- Droit cessible
- Droit temporaire
En 1993, la Cour de cassation vient dire que le droit moral est entièrement étranger à la défense des
autres droits de la personnalité protégés par la loi.
-> Dit que 1) c’est un droit de la personnalité mais 2) ce n’est pas le même que les autres.
Le Code parle des droits moraux, mais critiquable car comme il est attaché à la personne de l’auteur, un
seul droit moral attaché à une seule personne.
Droit attaché à la personne, ce qui signifie que seul l’auteur peut l’exercer, qqc d’éminemment personnel.
Cela explique qu’on lui donne un caractère d’Ordre Public, et qu’il soit inaliénable.
I le droit de divulgation
1900, Whistler : le droit moral permet de remettre en cause la force obligatoire du contrat.
Le droit moral permet donc de remettre en cause un engagement contractuel.
-> Si c’est un acte juridique, on peut divulguer par étapes. Si c’est un fait matériel (qui révèle
volonté de l’auteur de communiquer au public), il y a épuisement du droit de divulgation.
(1973, André Françon article intéressant sur l’épuisement).
Concrètement : si je signe un bon à tirer pour mon roman, j’émets volonté de le communiquer au
public. Si on considère que c’est un fait matériel, j’ai donné mon accord et cela s’épuise, et donc
plus besoin de demander mon autorisation. Si on considère que c’est un fait juridique, il faudra
renouveler volonté.
En JP comme en doctrine, vrai débat. L’affaire semble tranchée par la Cour de cassation depuis
décembre 2013 en faveur de l’épuisement du droit de divulgation.
En février 2014, QPC sur la législation // livres indisponibles. Le CC est venu dire que le droit
de divulgation s’épuise vu la décision de la Cour de cassation, or étonnant car cette décision
de la Cour de cassation en 2013 = revirement, et encore très récent.
Article L. 121-2 CPI : « L’auteur (…) détermine les procédés de divulgation et fixe les
conditions ». On ne voit pas comment cela pourrait s’épuiser. Que faut-il conseiller à l’auteur?
-> aller sur d’autres leviers :
- Sur le terrain des droits patrimoniaux : on peut retrouver un contrôle sur l’exploitation de
son œuvre. Mais on sait que souvent l’auteur ne sait pas comment négocier ses contrats -
l’exploitant va souvent imposer ses conditions.
- Sur le terrain contractuel
- Sur le droit au respect : si la divulgation envisagée porte atteinte à l’œuvre, il faut aller
chercher sur ce terrain.
=> s’inscrit dans un mouvement assez général d’affaiblissement du droit moral. 2 séries de
raisons qui peuvent l’expliquer :
1) Le numérique avec son hyper-productibilité
2) La pression de l’industrie américaine. Quand les USA se sont intéressés au droit de la PI
dans les années 1980, accords ADPIC => pas droit moral.
Civ. 1ère., 2010, Lévinas, oeuvre posthume. Le fils de l’auteur, le seul habilité à exercer le droit
moral, seul à décider du choix de l’auteur et des conditions de cette édition. Question de
succession : fils de Lévinas était seul titulaire du droit moral mais co-titulaire des droits
patrimoniaux.
=> on voit bien l’imbrication qu’il y a avec le droit patrimonial.
On retombe un peu sur le droit de divulgation, car c’est décider de la liberté de mouvement au
moment d’affronter le public.
L’auteur qui n’a fait que vendre le support matériel de son œuvre sans céder les droits d’auteur
n’a pas de droit de retrait ou de repentir => force obligatoire du contrat (de vente).
-> Aussi, une indemnisation préalable du cessionnaire : indemnisation des frais et du gain
manqué.
- > logique qu’il y ait une indemnisation. Mais le fait qu’elle soit préalable : très exigeant
pour l’auteur, dissuasif.
Attention, ce droit moral existe à travers l’œuvre : c’est à travers l’œuvre de l’esprit que ce droit
doit s’exercer.
-> Exemple : marchand de tableaux vend les toiles d’un peintre de manière dépréciée = en soldes.
Le marchand dit que c’est une atteinte à son nom => non ce n’est pas une atteinte à la paternité.
Là, atteinte à l’honneur et à la réputation peut-être mais pas atteinte à la paternité.
Civ 1ère, 2013, le droit à la paternité est attaché à l’œuvre, il ne permet pas à un auteur de
s’opposer à l’usage de son nom en tant que tel.
Encart journal -> mettre la liste des noms des personnes qui ont publié dans l’ « ours » (= encart
au début d’un journal) suffit-il ou pas ? JP dit que ce n’est pas suffisant car on ne rattache pas
chaque journaliste à son œuvre.
Le nom a aussi une face négative : l’auteur est libre de préférer l’anonymat, le pseudonyme. Etant
entendu que l’auteur peut tout à fait décider de ne plus être anonyme lorsqu’il le souhaite.
Cette « convention de nègre » est illicite, MAIS en pratique, très répandue. Les tribunaux ne sont
pas très regardants concernant ces pratiques.
-> Exemple : utiliser une musique dans une publicité ; juges acceptent renonciation du droit au
nom car il n’y a pas de générique.
Juges écartent le droit d’auteur d’une personne qui avait utilisé le droit d’auteur de manière
négative et se réveille 5 ans plus tard (selon le prof, erreur de la part de la Cour de cass).
Citation pour le comprendre : « Impossible Monsieur, mon sang se coagule, en pensant qu’on ne
peut y (= l’œuvre) changer une virgule », Cyrano de Bergerac.
-> Intégrité de l’œuvre : on ne change pas une virgule de l’œuvre. Donc tiers doivent s’interdire
de toute suppression, adjonction, modification. -> Pas besoin de montrer une atteinte à
l’honneur et à la réputation.
L’auteur n’a pas à expliquer les raisons, logique arbitraire. « Le titulaire du droit moral est
seul maitre de son exercice ; il n’appartient ni au tiers ni au juge de porter un jugement de
valeur », sur une affaire impliquant une pièce de S. Beckett.
Quelques applications :
- Domaine des œuvres littéraires : cela fait très longtemps qu’on admet que l’éditeur ne
peut pas modifier le texte de l’auteur.
- Un éditeur qui avait relevé des passages qu’il jugeait racistes, les relègue à la fin de
l’ouvrage à son initiative ; rompt la continuité du texte => pas une justification, pas du respect de
l’œuvre.
- L’ajout d’une préface par l’éditeur, même si elle est élogieuse, ne peut être imposée à
l’auteur, à défaut violation du droit moral.
- Domaine de l’audiovisuel :
- Les coupures pub = atteinte.
- Le logo de la chaine de TV sur film = atteinte
- Série TV pas diffusée dans le bon ordre
- 1991, colorisation du film. Film en noir et blanc colorié.
- Œuvres architecturales : œuvre technique, utilitaire et qui n’est pas figée dans le marbre
pour l’éternité. En JP, ces éléments se traduisent par des compromis, équilibre.
- > Affaire Bulle, 1992 : architecte connaît finalité utilitaire de l’ouvrage et sait qu’il peut y
avoir des modifications. « Les juges doivent établir un équilibre entre droit à l’intégrité et
droit de propriété ». « La modification ne doit pas excéder ce qui est strictement nécessaire et
elle ne doit pas être disproportionnée au but poursuivi ».
- > CE a accepté des modifications en prenant en compte des impératifs esthétiques (pour le
prof, bizarre, relève du droit d’auteur si c’est problématique esthétique).
Droit à l’intimité et à la vie privée, droit à l’honneur, droit à l’image. Il faut tenir compte du droit
de propriété de l’objet matériel qui constitue le support de l’œuvre.
Propriété mobilière / Droit d’auteur : comment mette ça en balance ? Il faudra a priori trouver
un juste motif apprécié au cas par cas. Ce qui semble raisonnable : dire à un propriétaire qui veut
modifier la chose qu’il informe préventivement l’auteur.
Aussi, question de l’adaptation : arrangement musical, adaptation d’un film au cinéma -> forme
de distance par rapport à l’œuvre de départ.
-> un peu de souplesse. 1966 : « celui qui adapte doit jouir d’une certaine liberté ». Même
formule reprise en 2020, pour refuser l’action des héritiers de St-Exupéry qui contestaient une
adaptation du Petit Prince.
-> Des JP qui reconnaissent ou ne sont pas très fermes sur ces renonciations anticipées, qui ne
sont pas valides. 1991 : Cour de cassation disait qu’en principe ça ne marche pas, mais dit parfois
« sous réserves de conventions contractuelles ». En tout cas, validation à postériori fonctionne.
Droit naturel que les lois ne font que reconnaître - Approche déontologique, découle d'un droit moral
ou naturel du droit d'auteur – arguments Lockéens -de John Locke- Traité du gouvernement civil – ce qui
justifie le droit de propriété c'est le travail. Transposition à la Propriété intellectuelle de ce droit de
propriété naturel. Des arguments maximalistes de la propriété intellectuelle (pour la favoriser)
John Rowls « L'idée de récompenser le mérite est tout simplement impraticable comme critère de justice
distributive »
Les sources magiques - « si l'objet protégé est quelque chose dont al société n'aurait pas
pu bénéficier sans l'existence d'un système de droit des brevets, le monopole de l'inventeur ne fait de
mal à personne » Clark + « le brevet d'un inventeur ne prive pas les autres d'un objet qui n'aurait pas
existé si l'inventeur ne l'avait pas inventé » Anarchien Etat et Utopie (1988) p227 NOZICK
– COMPROMIS mettre une limite dans le temps pour éviter monopole – Domaine public
protection moindre pour les créateurs (brevets 20ans) que les droits d'auteurs (70 ans post mortem) – il
y a moins de coûts de la propriété intellectuelle en droit d'auteur.
Argument central – durée de protection perpétuelle / protection pour une durée limitée
Extension