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Matériaux composites :
présentation et renforts
III
Cet ouvrage fait par tie de
Plastiques et composites
(Réf. Internet ti100)
composé de :
Plasturgie : fabrications de corps creux, de films et de fils Réf. Internet : 42149
Finitions des plastiques - Fabrication additive des polymères Réf. Internet : 42475
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Plastiques et composites
(Réf. Internet ti100)
Jean-François AGASSANT
Professeur Mines-Paristech, Responsable Département « Mécanique et Matériaux »,
Délégué Mines-Paristech à Sophia-Antipolis
Christophe BINÉTRUY
Professeur à l'Institut de Recherche en Génie Civil et Mécanique (GeM), École Centrale de
Nantes
Pierre CHARRIER
Global Advanced Engineering , CAE Durability Prediction Director, Modyn,
TrelleborgVibracoustic Group
Claude JANIN
Conseiller scientifique du LRCCP
Patricia KRAWCZAK
Professeur à l'Ecole des Mines de Douai, Responsable du Département Technologie des
Polymères et Composites et Ingénierie Mécanique
Marie-France LACRAMPE
Responsable du Groupe Polymères, Professeur au Département Technologie des
Polymères et Composites et Ingénierie Mécanique de l'Ecole des Mines de Douai
Jean-Benoît LE CAM
Professeur des Universités, Institut de Physique de Rennes, CNRS/Université de Rennes 1
Francis PINSOLLE
Ingénieur ENSEM (École nationale supérieure d'électricité et de mécanique de Nancy),
IAE (Institut d'administration des entreprises d'Aix-en-Provence)
Gilbert VILLOUTREIX
Professeur au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers)
Redouane ZITOUNE
Maître de conférences-HdR à l'IUT-A de l'Université Paul Sabatier
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V
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VI
Matériaux composites : présentation et renforts
(Réf. Internet 42142)
SOMMAIRE
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Référence Internet
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Matériaux composites :
présentation générale
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Référence Internet
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Principaux sigles
BMC Bulk molding compound (prémix) OHR Préimprégné orienté à haute résilience
CFRP Carbon – FRP (plastiques renforcés de fibres RIM Reaction injection molding (moulage par réaction-
de carbone) injection)
CSMC Carbon – SMC R-RIM Reinforced RIM (RIM renforcé de charges et renforts de
faible dimension)
DMC Dough molding compound (pâte) RTM Resin transfert molding (moulage par injection à basse
pression)
FRP Fiber reinforced plastics (plastiques renforcés de SMC Sheet molding compound (mélange de moulage en
fibres) feuille)
FIT Fibre imprégnée de thermoplastique S – RIM Structural RIM (RIM renforcé de tissus ou mats de
verre)
GRP Glass reinforced plastics (plastiques renforcés de TPA Thermoplastique armé
verre)
IMC In mold coating (revêtement dans le moule) TPE Thermoplastique estampable
LP Low profile (faible retrait) TRE Thermoplastique renforcé estampé
PREG MAT Mat préimprégné XMC Molding compound à renfort croisé
PREPREG Préimprégné ZMC Polyester chargé de fibre de verre injectable
1.1.2 Résines vinylesters [A 3 450] Les résines silicones ont également servi de matrice dans des
stratifiés haute pression.
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Gaine
1.2 Fibres
Nous citerons pour mémoire les produits verriers et les métaux Deux principaux types de fibres sont commercialisées :
qui nous entraînent hors du cadre que nous nous étions fixés pour — les fibres Haut Module (Kevlar 49 et Twaron HM) et
ce traité, ainsi que le carbone et le carbure de silicium qui condui- — les fibres standards (Kevlar 29 et Twaron HM 50).
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dépasser les 1 000 bar. En particulier, elles doivent conserver toutes leurs pro-
priétés de flottabilité, c’est-à-dire ne pas se déformer, ni être perméable à l’eau.
Signalons que les microsphères de verre sont souvent utilisées en complé-
ment d’autres charges cellulaires telles que les cendres volantes à base de
silice et d’alumine, les microsphères de résines synthétiques et les perlites, qui
sont brièvement décrites en fin d’article.
Cet article traite des modes de fabrication ainsi que des propriétés physico-
chimiques des microsphères de verre puis il aborde en détail la technologie
des mousses syntactiques pour lesquelles les microsphères de verre sont un
des composants indispensables.
verre pour que celui-ci présente une très faible alcalinité et une
1. Microsphères creuses très bonne résistance à l’hydrolyse.
de verre
1.3 Caractéristiques physico-chimiques
1.1 Origine
1.3.1 Composition chimique
C’est aux États-Unis, dans les années 1960, que les micros-
phères creuses de verre ont été produites pour la première fois de Les recherches effectuées par les fabricants de microsphères
façon industrielle par un procédé inspiré de l’observation du phé- de verre sont axées sur les paramètres suivants : inertie
nomène ci-après. chimique, performances mécaniques, tenue thermique et prix
Lors du contrôle de qualité de panneaux rétroréfléchissants de revient.
constitués de microbilles en verre plein, il apparaissait qu’à cer-
tains endroits, la lumière incidente, au lieu d’être réfléchie, était Exemple de composition massique chimique typique
diffusée dans toutes les directions. L’analyse de ces défauts a per- – Silice SiO2 : 70 à 80 % ;
mis de constater que des impuretés contenues dans la formula- – Oxyde de sodium Na2O : 3 à 8 % ;
tion du verre jouaient le rôle d’agent d’expansion ; il en résultait la – Chaux CaO : 8 à 15 % ;
formation de sphères creuses qui diffusaient la lumière plutôt que – Oxyde de bore B2O3 : 2 à 6 %.
de la réfléchir.
La forte teneur en silice confère aux microsphères une bonne
inertie chimique et des propriétés mécaniques satisfaisantes.
1.2 Procédés de fabrication Les oxydes alcalins sont employés en tant que fondants afin
Il existe différentes méthodes de production des microsphères de diminuer la température de fusion du mélange vitrifiable, ce
creuses de verre, décrites ci-après. qui permet d’optimiser les coûts de fabrication.
L’oxyde de bore est employé pour augmenter la résistance aux
■ Une solution aqueuse de silicate de sodium et de borate chocs thermiques en diminuant le coefficient de dilatation ther-
d’ammonium est pulvérisée sous forme d’un fin brouillard dans mique.
un courant d’air chaud. Les particules creuses qui en résultent,
contenant une quantité résiduelle d’eau, sont ensuite séchées en Exemple : dans le verre Pyrex, la teneur massique en B2O3 est de
plusieurs étapes dans des tours séchoirs. Une étape supplémen- l’ordre de 12 %.
taire consiste à traiter la surface de ces microsphères constituées
d’un verre soluble dans l’eau, à l’aide d’acides gras ou d’organosi-
lanes afin de rendre leur surface hydrophobe. 1.3.2 Aspect
■ Une solution de silicate de sodium contenant un agent Les microsphères creuses de verre se présentent en général
d’expansion est gélifiée dans un milieu faiblement acide. Le gel sous la forme d’une poudre blanche s’écoulant librement, for-
obtenu, partiellement séché, est broyé pour obtenir une poudre de mée de particules unicellulaires non poreuses et parfaitement
fines particules qui sont ensuite expansées dans une flamme. sphériques (figure 1).
■ Une pâte d’un verre de borosilicate de sodium et de La sphère étant le volume qui présente la surface minimale,
chaux est fondue dans un four à verre classique à environ les microsphères ont donc une surface spécifique très faible :
1 000 °C. Un agent d’expansion est alors ajouté à cette pâte avant moins de 1 m2/cm3, mesurée par la méthode BET (Brunauer,
refroidissement rapide. Les grains de verre obtenus sont ensuite Emett, Teller).
broyés jusqu’à obtenir la répartition granulométrique voulue. La
Pour un même taux volumique de charge dans la résine, le
poudre de verre est ensuite projetée dans une flamme. Les parti-
mélange avec des microsphères présente une plus faible viscosité
cules se ramollissent et l’agent d’expansion contenu dans chaque
que celle des mélanges contenant des charges minérales clas-
particule de verre se décompose pour former un gaz à l’intérieur
siques, de formes géométriques aléatoires (figure 2).
du verre pâteux, lequel expanse les particules pour former des
sphères creuses qui sont ensuite refroidies dans l’air puis collec-
tées dans des cyclones avant passage sur un tamis pour la sélec- 1.3.3 Masses volumiques
tion granulométrique. Cette troisième technique offre l’avantage
de fabriquer les microsphères par un procédé à sec, donc sans Trois sortes de masse volumique sont utilisées pour caractéri-
humidité résiduelle et de maîtriser la composition chimique du ser les microsphères creuses de verre.
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Volume (%)
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2
0
1 10 100 1 000
Taille des particules (μm)
1.3.4 Granulométrie
20 000
Viscosité (mPa.s)
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1. Définitions et vocabulaire
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■ Les fils sont des éléments infinis obtenus par des procédés de Polyethylene Polyéthylène PE
filage permettant de produire des fils artificiels ou synthétiques. Un Polypropylene Polypropylène PP
fil est constitué d’un grand nombre de filaments continus, ou fila-
ments unitaires, et est souvent appelé multifilament continu. Polyimide Polyimide PI
Viscose Viscose CV
■ Lorsque le diamètre d’un filament unitaire devient important, on
parle généralement de crin, jonc ou monofilament utilisé pour cer- Vinylal Vinylal (alcool poly- PVAL
taines applications spécifiques (brosses, pêche, fil de coupe...). vinylique)
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■ Polyesters (PES) : ces fibres sont utilisées aussi bien pour des
applications traditionnelles que techniques. Dans le cas des applica-
tions techniques, les fibres se présentent sous forme de non-tissés
Figure 2 – Fibres superabsorbantes vues au MEB montrant
obtenus par des procédés en voie fondue ou voie sèche (§ 4). Les
l’augmentation du diamètre d’une fibre d’un facteur 10 après
domaines d’application de ces non-tissés sont l’isolation, le garnis-
absorption (d’après [2])
sage, les géotextiles, les lingettes...
Sous forme de fils continus, les applications techniques mettent
sous forme de non-tissé pour des applications de type lingette
principalement en œuvre des fils à haute ténacité qui se distinguent
cosmétique, nettoyage industriel, médical... en relation avec ses
par une bonne rigidité (module) associée à des caractéristiques de
propriétés de confort et d’hydrophilie.
stabilité dimensionnelle. On trouve comme principaux domaines
d’application de ces fils :
— les renforts de pneumatiques ;
2.2 Fibres artificielles — les grilles pour géotextiles ;
— les textiles enduits (bandes transporteuses, architectures ten-
dues, bâches de camions) ;
Ces fibres sont obtenues après dissolution de matières naturelles — les sangles et cordages techniques (par exemple, domaines du
et filage de la solution par un procédé d’extrusion. Le procédé per- levage et arrimage...).
met d’obtenir des filaments continus, ou câbles, pouvant ensuite
Ces fibres et fils polyesters sont essentiellement à base de PET
être coupés ou craqués pour obtenir des fibres.
(polyéthylène téréphtalate). Citons également quelques déve-
Les fibres les plus utilisées sont les fibres de viscose, qui peuvent loppements spécifiques à usage technique à base de fils et fibres de
être obtenues par différents procédés (procédé xanthate, procédé polyesters de différentes natures :
NMMO : N-méthylmorpholine-N-oxyde) et qui peuvent être modi- — les fibres de copolyester qui se sont développées en particulier
fiés par introduction d’actifs directement dans la solution avant le pour le thermoliage des non-tissés de polyester. Ces fibres ont une
filage par voie solvant. structure de type âme/gaine constituée d’une âme en polyester clas-
Concernant les applications techniques, citons la viscose haute sique (PET) et d’une gaine en copolyester. Ces copolyesters sont des
ténacité utilisée par exemple pour des applications de renfort thermoplastiques de nature amorphe caractérisés par des points de
d’élastomère (pneumatiques, bandes transporteuses...). ramollissement (entre 80 et 150 ˚C) bien plus faibles que celui du
polyester de base ; on peut ainsi apporter de la cohésion au non-
D’autres fibres artificielles ont été également développées, tissé (points de collage) sans altérer la structure fibreuse en PET
comme par exemple les fibres d’alginate et de chitosane utilisées de (figure 3) ;
manière relativement marginale pour des applications médicales et — les fils de polyéthylène naphtalénate (PEN), font également
des fibres superabsorbantes pour des applications dans le domaine partie de la famille des polyesters et se distinguent du PET par un
de l’hygiène ou autres applications spécifiques (figure 2). point de fusion et des caractéristiques mécaniques en traction plus
élevées. Son utilisation encore marginale concerne en particulier les
textiles enduits ;
—on parle beaucoup des fils biodégradables d’acide polylactique
2.3 Fibres synthétiques (PLA), grâce en particulier au développement d’un polymère
« bon marché » par la société Cargill Dow. Ce développement
ouvre le champ à de nouvelles applications traditionnelles et
Elles sont obtenues par filage d’un polymère synthétique et mises techniques (emballage, agrotextiles...) à ces fils et fibres biodégra-
en œuvre à partir d’un procédé d’extrusion/filage par voie fondue ou dables, jusqu’alors réservés à des applications médicales à haute
solvant. valeur ajoutée (sutures).
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1. Architectures textiles On distingue les principaux types de tissus 2D dans le cas d’appli-
cations techniques :
— les tissus grande largeur de fils organiques haute ténacité
principalement en polyester ou polyamide, destinés essentiellement
Il existe différentes technologies permettant de produire des à des traitements de finition par enduction (fines ou lourdes) ;
architectures textiles, dont les propriétés dépendent essentielle-
— les tissus grande largeur à base de fils inorganiques ou organi-
ment de l’orientation des fils ou des fibres de constitution. On parle
ques hautes performances destinés à des marchés hautes perfor-
de surfaces textiles ou d’étoffes lorsque les fils constitutifs sont dis-
mances (électronique, balistique, protection, composite...) ;
posés dans un plan ou de textiles 3D (volumiques) lorsque les fils
sont disposés dans les trois directions de l’espace. Dans chacune de — les tissus étroits destinés aux domaines de la sangle (rubans,
ces catégories (surfaces textiles et textiles 3D), la direction des fils ceintures...) pour différentes applications (industrie, transport, sport
dans un plan peut être axiale, biaxiale ou multiaxiale. et loisirs...) ;
— les tissus spécialisés pour différents secteurs spécifiques (fil-
tres, grilles...).
Les technologies de fabrication des surfaces textiles sont basées Le tricot est obtenu par l’entrelacement curviligne de fils dont
sur quatre grandes familles de procédés de transformation des fils : l’élément de base est la maille [12] [13]. Dans la filière textile, on
parle souvent indifféremment de tricotage ou de bonneterie. Sui-
— le tissage (§ 1.1.1) ; vant le sens d’alimentation des fils, on distingue, par analogie aux
— le tricotage (§ 1.1.2) ; éléments chaîne et trame du tissage, le tricotage trame, ou maille
— la technique de fabrication des non-tissés (§ 1.1.3) ; cueillie, du tricotage chaîne, ou maille jetée.
— le tressage (§ 1.1.4). ■ Tricotage trame ou maille cueillie (figure 2a) : un seul fil issu
d’une bobine forme des boucles (mailles) cueillies par les mailles de
la rangée inférieure. Ces tricots sont fabriqués sur métier rectiligne
1.1.1 Tissage ou métier circulaire. Ils possèdent une grande élasticité mais sont
démaillables. Afin de limiter l’élasticité, il est possible d’insérer dans
le sens chaîne et/ou trame des fils longitudinaux de renforcement.
Le tissage classique [11] consiste à croiser à angle droit un ensem-
ble de fils parallèles (dénommé chaîne) et préalablement montés un ■ Tricotage chaîne ou maille jetée (figure 2b) : plusieurs fils dispo-
à un sur le métier à tisser (opération dite d’ourdissage) avec un sés sur une ensouple, comme pour les fils de chaîne d’un tissu, ali-
ensemble de fils parallèles appelé trame. Chaque fil de trame, ou mentent chacun une aiguille et sont entrelacés avec leur voisin de
duite, est inséré dans la chaîne puis tassé contre les précédents, droite ou de gauche. Ces tricots sont relativement peu déformables
grâce à une commande de chaque fil de chaîne, qui permet (schéma- et difficilement démaillables. Comme dans le cas du tricot trame, il
tiquement) de l’élever ou de l’abaisser alternativement par rapport est possible d’insérer des fils de renforcement longitudinaux capa-
au plan moyen du tissu réalisé. bles de renforcer ce type de structure. Ce tricot est plus largement
utilisé que le tricot trame dans les applications techniques.
Le mode d’entrecroisement des fils de chaîne et de trame consti-
tue l’armure du tissu ; l’aspect du tissu et ses caractéristiques Ces tricots sont cependant moins utilisés que les tissus dans les
dépendent fortement de l’armure choisie, mais aussi d’autres para- applications techniques. On trouve différentes utilisations telles
mètres tels que la grosseur (titre) et la torsion des fils utilisés, la den- que :
sité des fils par centimètre, tant dans le sens chaîne que dans le sens — supports d’enduction pour bâches ;
trame. — grilles de renforcement pour géotextiles ;
On distingue trois familles d’armures fondamentales : les armu- — agrotextiles (filets de protection, brise-vent, paillage...) ;
res toiles, sergés et satins. L’armure toile est la plus simple puisque — renforts pour casques ;
chaque fil de trame passe successivement au-dessus et au-dessous — médical, contention ;
d’un fil de chaîne, mais c’est aussi la moins déformable, du fait d’un — vêtements, cagoules et gants de protection.
nombre important d’entrecroisements (figure 1).
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Les non-tissés sont des architectures textiles dont les fibres (ou
filaments) sont orientées d’une manière quasi aléatoire et isotrope
(figure 3) et liées entre elles par différentes techniques de consolida-
tion (chimiques, mécaniques ou thermiques). Il existe plusieurs pro-
cédés distincts pour produire des nappes de non-tissés.
■ Procédé voie sèche : cette méthode est la plus répandue car la
plus « simple » à mettre en œuvre. Les nappes de fibres disconti-
nues sont obtenues par cardage/nappage ou à partir d’un procédé
aérodynamique. Cette technique permet facilement d’associer diffé-
rentes fibres entre elles, en mélange ou par superposition de nap-
pes.
■ Procédé voie fondue : le stade initial du procédé est similaire à
celui de la production des fibres chimiques. Les filaments sont
extrudés à travers des filières, étirés et refroidis par voie pneumati-
que et réceptionnés sur un tapis mobile avant consolidation.
Figure 4 – Voile de nanofibres obtenues par electrospinning
Ce procédé, dit spun, est utilisé en particulier à partir de polyester déposées sur un non-tissé spunbond (d’après [14])
et de polypropylène. Le procédé Unifilo de production de mats à fils
continus en verre s’apparente également à ce procédé.
Il existe d’autres procédés dérivés : — le liage chimique par imprégnation, enduction ou
— le procédé meltblow, permettant de produire par voie fondue pulvérisation ;
des nappes de microfibres ou microfilaments, pouvant être utilisées — le liage mécanique par aiguilletage ou par jets d’eau
en combinaison avec des nappes de spun (procédé S/M/S : spun/ (spunlace) ;
meltblown/spun) et présentant l’avantage d’une grande surface spé- — le liage thermique par chauffage en four ou calandrage (utilisa-
cifique (adsorption, drainage) ; tion possible de fibres thermoliantes à bas de point de ramollisse-
— le procédé flash spinning, procédé direct à partir de solutions, ment).
utilisé pour le polyéthylène pour produire le Tyvek. On peut citer les domaines d’application suivants :
— les agro- et géotextiles ;
■ Procédé voie humide : ce procédé, moins utilisé que les deux pré-
— les renforts pour composites en mats et feutres aiguilletés
cédents, dérive de la fabrication du papier et est utilisé générale-
(verre, fibres naturelles) ;
ment à partir de fibres courtes. Certains voiles de non-tissés fins
— le médical et l’hygiène ;
destinés à des applications techniques sont réalisés à partir de cette
— les lingettes (cosmétique, nettoyage domestique) ;
technologie papetière.
— la filtration...
■ Procédé electrospinning (figure 4) : il existe un nouveau procédé
appelé electrospinning, ou filage électrostatique, développé initiale-
ment aux États-Unis, qui permet de produire des nappes de fila- 1.1.4 Tressage
ments nanométriques à partir de solutions diluées de polymères ou
de polymères fondus à très faible viscosité. Cette technologie a pour Dans son sens le plus large, le terme de « tresse textile » désigne
intérêt en particulier de produire des nappes avec une très faible un type de produit obtenu par l’entrecroisement réciproque des fils
porosité (membranes de protection, filtres...). disposés en diagonale par rapport an bord du produit [15].
La consolidation des nappes a un rôle essentiel dans la fabrica- Chaque bobine ou canette portant les fils est installée sur un dis-
tion des non-tissés et conditionne les caractéristiques des nappes positif appelé fuseau, réalisant le guidage de la bobine et permet-
obtenues (cohésion, résistance, densité, porosité...). On peut citer tant d’assurer le déroulement du fil tout en maintenant une tension
parmi les différentes techniques de consolidation : à peu près constante.
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1.3.1 Tissage
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N 2 511 − 4 © Techniques de l’Ingénieur
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AM5122
1. Généralités................................................................................................. AM 5 122 – 2
2. Description des textures textiles tridimensionnelles.................... — 3
2.1 Tissage ......................................................................................................... — 3
2.1.1 Tissus multicouches avec ondulation des fils .................................. — 3
2.1.2 Tissage de type orthogonal, circonférentiel ou polaire avec fils
droits.................................................................................................... — 3
2.1.3 Tissage double paroi, multiple paroi ................................................ — 4
2.1.4 Tissage en forme ................................................................................ — 4
2.1.5 Autres procédés de tissage................................................................ — 5
2.2 Tricotage ....................................................................................................... — 5
2.3 Tressage ....................................................................................................... — 6
2.4 Les non-tissés .............................................................................................. — 7
3. Caractérisation ......................................................................................... — 8
4. Fonction et applications ........................................................................ — 9
4.1 Généralités ................................................................................................... — 9
4.2 Fonction mécanique .................................................................................... — 9
4.3 Fonction d’échange ..................................................................................... — 10
4.4 Fonction renfort de matériaux .................................................................... — 12
4.4.1 Propriétés ............................................................................................ — 12
4.4.2 Applications ........................................................................................ — 12
4.5 Fonction protection ..................................................................................... — 14
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. AM 5 122
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1D
Fil - Roving
2D
Mat à fibres coupées Nappe UD Armure toile tissée Tissage triaxial Tricots multiaxiaux
Cutted fibers mat UD web Twill weave Tri-axial weaving Multi-axial knits and weaves
ÉLÉMENT LINÉAIRE
LINEAR ELEMENT
Tresse 3-D Tissage multicouche Tissage triaxial 3-D Tissage multiaxial n-D
Tridimensional braid Multilayer weaving 3-D triaxial weaving n-D multi-axial weaving
3D
PLANAR ELEMENT
ÉLÉMENT PLAN
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2.1 Tissage
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1. Enjeux................................................................................................ AM 5 130v3 – 3
2. Classification des différentes fibres naturelles ....................... — 3
3. Fibres d’origine végétale ............................................................... — 4
3.1 Différents types de fibres végétales .................................................. — 4
3.2 Propriétés mécaniques en traction de diverses fibres végétales ..... — 7
3.3 Structure et composition des fibres végétales ................................. — 8
3.4 Comportement en traction d’une fibre végétale élémentaire .......... — 10
3.5 Traitements des fibres ........................................................................ — 11
4. Fibres d’origine animale ................................................................ — 12
4.1 Ver à soie ............................................................................................ — 12
4.2 Araignée ............................................................................................. — 12
4.3 Propriétés mécaniques des fibres de soie ........................................ — 12
5. Matériaux composites et fibres végétales................................. — 14
5.1 Historique sur l’usage des fibres végétales comme renfort ............. — 14
5.2 Exemples de réalisations ................................................................... — 15
5.3 Avantages et limites, critères de choix .............................................. — 16
5.4 Technologies de transformation et spécificités ................................. — 16
5.5 Comportement et propriétés mécaniques de biocomposites........... — 19
5.6 Usage des nanonocristaux de cellulose comme renfort .................. — 23
6. Les plantes, des structures composites optimisées ................ — 23
6.1 La plante de lin, exemple d’une structure naturelle remarquable ... — 23
6.2 S’inspirer des plantes pour concevoir des structures composites... — 24
7. Conclusion........................................................................................ — 25
8. Annexe : production de fibres végétales ................................... — 25
9. Glossaire ........................................................................................... — 26
10. Sigles, notations et symboles ...................................................... — 26
Pour en savoir plus..................................................................................Doc. AM 5 130v3
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Amiante
Origine
Fibres naturelles Wollastonite
minerale
…
Origine
Origine végétale animale
(cellulose) (protéines)
Lin Sisal Coir Bambou Riz Résineux Bananier Mouton Ver à soie
Chanvre Ananas Coton Arundo donax Blé Feuillus Palmier Chèvre Araignée
Jute Alfa Kapok Miscanthus Maïs … … Lapin …
Ramie Abaca … Canne à sucre Orge Chameau
Ortie Raphia Napier Seigle Cheval
Kénaf … … … …
…
Figure 1 – Classification simplifiée des fibres naturelles en fonction de leur origine avec des exemples
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3.1.4 Bananier
Figure 2 – Coupe transversale d’une tige de lin et description
des différentes parties Les bananiers sont connus pour leurs fruits, mais certains comme
l’abaca, ou « chanvre de manille », sont cultivés depuis longtemps
aux Philippines et en Équateur pour leurs fibres textiles. Les fibres
3.1.3 Bambou élémentaires sont de deux sortes : celles appartenant au scléren-
Le bambou appartient à la famille des graminées (famille des chyme qui forment une couronne sous-épidermique, celles qui
Poacées), dont font partie toutes nos céréales. Les quelques représentent l’ensemble des faisceaux conducteurs et leur gaine.
1 500 espèces de bambous décrites sont classées en trois familles : Lorsque le pseudotronc (il n’existe pas de tige véritable) du bana-
Arundinarieae (bambous ligneux tempérés, 546 espèces), Bambu- nier arrive à maturité, les fibres sont extraites manuellement par
seae (bambous ligneux tropicaux, 812 espèces), et Olyreae (bam- raclage et lacération au couteau. Elles sont ensuite mises à sécher.
bous herbacés, 124 espèces) [24]. La tige d’un bambou (le chaume)
est renforcée par des faisceaux de fibres distribuées sur toute la 3.1.5 Chanvre
section avec une concentration de faisceaux plus importante à
l’extérieur des tiges. En général, mais cela peut varier suivant les Le chanvre (Cannabis sativa), une plante annuelle dont la hauteur
espèces, le chaume est constitué d’environ 50 % de cellules de varie de 1 à 3 mètres, est, avec le lin, l’une des plantes à fibres les
parenchyme, 40 % de fibres et 10 % de faisceaux vasculaires (vais- plus anciennement connues. Le terme Cannabis veut dire « deux
seaux, tubes criblés avec cellules compagnes). Compte tenu de tiges » (Canna-bis), car c’est au départ une plante dioı̈que c’est-à-
l’organisation des tiges, des traitements sévères sont nécessaires dire qu’il existe dans un champ des plants mâles et des plants
pour récupérer les faisceaux de fibres et les utiliser comme ren- femelles. Aujourd’hui on cultive des plantes monoı̈ques dont la
fort [25]. Les trois principales méthodes reposent sur traitements très faible teneur en produit stupéfiant, tetrahydrocannabinol
mécaniques, chimiques ou d’explosion à la vapeur. Les « fibres de (THC), est maı̂trisée génétiquement. En France, sa culture impose
bambou » utilisées dans le domaine du textile (pour des vêtements l’usage de semences certifiées (contrôle officiel strict) et les variétés
par exemple) sont généralement de la viscose. La matière pre- cultivées contiennent moins de 0,3 % de THC. Cultivé dans les pays
mière, la cellulose, vient de cette plante et différents traitements à climat tempéré, on en trouve dans l’est de l’Europe, en France et
chimiques permettent l’obtention de fils continus par extrusion. en Italie. Le processus d’obtention de la fibre technique du chanvre
La viscose n’est pas une fibre naturelle. est comparable à celui du lin. Traditionnellement le rouissage du
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Tableau 1 – Noms, familles, genre botanique et zone de prélèvement des principales fibres végétales
disponibles
Nom commun
Nom latin Famille/genre botanique Zone de prélèvement
(en anglais)
Arundinarieae
Bambou Bambusoideae Poaceae (Monocotylédones) Tige (chaume)
Olyreae
Cannabaceae
Chanvre (hemp) Cannabis sativa Tige
(Dicotylédone)
Chanvre de Bengale
Crorolaria juncea Fabaceae Tige
(Sunn hemp)
Arecaceae
Raffia (raffia) Raphia ruffia Feuille
(Monocotylédone)
Agavaceae
Sisal (sisal) Agave sisalana Feuille
(Monocotylédone)
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filasse est par la suite lavée puis séchée au soleil. La principale uti- constituent les faisceaux conducteurs du mésocarpe (coir) ; il repré-
lisation était la réalisation de sacs de transport pour produits agri- sente les deux tiers de l’enveloppe de la noix de coco et est aussi
coles tels que : café, cacao, riz, fèves, etc. appelé bourre. Ces fibres sont fortement lignifiées.
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NM3491
Nanocomposites polymères
à renfort cellulosique
par Alain DUFRESNE
Professeur à l’Institut polytechnique de Grenoble, docteur en électronique
de l’INSA de Toulouse
Université Grenoble Alpes, LGP2, F-38000 Grenoble & CNRS, LGP2,
F-38000 Grenoble, France
composites a été identifiée comme l’une des quatre plus grandes découvertes
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à [45]), polyoxyéthylène (PEO) ([46] à [50]), ou alcool polyvinylique que le diméthylformamide (DMF) [60], le diméthyl sulfoxyde
(PVA) ([51] à [59]). (DMSO), le N-méthyl pyrrolidine (NMP), l’acide formique, et le
m-cresol [61]. La figure 4 montre des photographies optiques de
1.1.2 Autres solvants polaires suspensions de CNC de tunicine dans ces différents milieux liqui-
des, observées en lumière polarisée. Pour chaque système, une
D’autres liquides polaires sont également utilisés pour la disper- forte biréfringence est observée, révélatrice d’une bonne disper-
sion de nanocellulose et comme milieu de mise en œuvre, tels sion des nanoparticules dans le milieu liquide. Les CNC sans
Suspension aqueuse
de nanocellulose
Liquide
Polymère
hydrosoluble Surfactant Modification Imprégnation
chimique
Figure 2 – Les différentes stratégies de mise en œuvre de nanocomposites polymères renforcés par la nanocellulose
Figure 3 – Préparation de films nanocomposites renforcés par des CNC à partir de latex polymère
a b c
Figure 4 – Photographies de suspensions de nanocristaux de tunicine préparées avec l’acide sulfurique observées entre polariseurs croisés : (a)
dans l’eau et (b) le DMF [60], et (c) de gauche à droite, dans l’eau, lyophilisées et redispersées dans l’eau, le DMF, le DMSO, le NMP, l’acide
formique et le m-cresol [61]
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charge de surface préparés par hydrolyse avec de l’acide chlorhy- 1.2 Fonctionnalisation de la surface
drique ne se dispersent pas aussi bien dans les solvants aproti-
ques (DMSO, DMF, NMP) [61]. Cependant, l’acide formique et le
cellulosique
m-crésol permettent de disperser de manière correcte les nano- Des dispersions stables de nanoparticules cellulosiques dans des
cristaux non chargés. Ces suspensions peuvent ensuite être liquides non polaires ou de faible polarité sont obtenues en recou-
mélangées à des solutions de polymère ou de monomère dans vrant physiquement leur surface (adsorption) avec un agent ten-
ces liquides pour préparer des nanocomposites. sioactif (surfactant) ou en greffant chimiquement des groupements
non polaires à la surface. Ces deux méthodes permettent d’ajuster
la chimie de surface et de diminuer l’énergie de surface de la nano-
1.1.3 Échange de solvant particule. Des suspensions stables de CNC dans le toluène, le cyclo-
hexane [72] ou le chloroforme [73] ont été obtenues avec des
La technique de coulée/évaporation à partir d’un mélange de sol- agents tensioactifs. Des nanocomposites à matrice polypropylène
vants est également utilisée. Elle consiste à mélanger la dispersion (PP) [74] ou poly(acétate d’éthylène-co-vinyle) (EVA) [75] ont ainsi
aqueuse de nanoparticules avec une solution de polymère obtenue été préparés par coulée/évaporation en utilisant le toluène comme
à partir d’un solvant miscible avec l’eau, par exemple le tétrahydro- milieu de mise en œuvre, ou bien avec de l’acide polylactique (PLA)
furanne (THF) [62]. Un échange de solvant est une autre possibilité ([73] à [76]) dans le chloroforme. Cependant, en raison de la surface
pour suspendre les nanoparticules dans le milieu liquide approprié spécifique importante de ces nanoparticules, une quantité impor-
pour une modification chimique de surface, ou mélange avec une tante d’agent tensioactif est requise.
solution de polymère ou un monomère pour polymérisation in
situ ultérieure [63]. Par cette méthode, l’eau de la suspension La modification chimique de la surface des nanoparticules de
aqueuse est progressivement échangée avec des liquides de pola- cellulose implique évidemment les nombreux groupes hydroxyle
rité décroissante par des opérations successives de centrifugation de surface résultant de leur dimension nanométrique. En effet, en
et redispersion, en utilisant la sonication après chaque étape diminuant la taille des particules, la surface spécifique de celles-ci
d’échange de solvant pour éviter l’agrégation. L’acétone est cou- augmente (figure 1) et donc la proportion de groupements hydro-
ramment utilisée pour la première étape d’échange de solvant. La xyle localisés en surface augmente. Il faut cependant éviter les
stabilité de la suspension est cependant moindre dans des solvants milieux gonflants et la dissolution des chaı̂nes de surface modi-
de faible polarité. Ceci est bien entendu lié à la nature polaire de la fiées dans le milieu réactionnel. Le procédé de greffage chimique
doit donc être doux pour préserver l’intégrité et la cristallinité de
cellulose.
la nanoparticule. Les modifications chimiques de surface les plus
Une stratégie intéressante impliquant une technique d’échange courantes des CNF/ CNC sont résumées sur la figure 6 [77]. Elles
de solvant a été proposée ([64] à [66]). Cette stratégie est schéma- peuvent être classées en trois groupes distincts, à savoir (1) la
tisée sur la figure 5. Elle consiste à former un réseau de nanofi- substitution de groupes hydroxyle avec des petites molécules
bres qui est ensuite infiltré avec un polymère. Dans un premier (comme indiqué par des flèches rouges sur la figure 6), (2) le gref-
temps, le réseau de CNC est formé grâce à un processus sol-gel fage de polymères sur la base de la stratégie « grafting onto »
par gélification de la dispersion aqueuse de CNC lors de l’échange avec différents agents de couplage (tel qu’indiqué avec des flè-
de l’eau avec un solvant miscible. L’acétone est classiquement uti- ches bleues dans la figure 6), et (3) le greffage de polymères
lisée, mais une variété de solvants tels que le méthanol, le THF, basé sur l’approche « grafting from » avec une polymérisation
l’éthanol, l’isopropanol ou l’acétonitrile sont appropriés. Le sol- radicalaire impliquant la polymérisation par ouverture de cycle
vant est ajouté lentement en le laissant couler le long des parois (ROP), la polymérisation radicalaire avec transfert d’atome
du bécher de manière à éviter un mélange et former une couche (ATRP) et la polymérisation radicalaire vivante par transfert d’élec-
organique au-dessus de la dispersion aqueuse de CNC. Le solvant tron (SET-LP) (comme indiqué par des flèches jaunes sur la
remplace progressivement l’eau et la couche organique supé- figure 6).
rieure est échangée avec un solvant frais tous les jours jusqu’à Les nanoparticules modifiées chimiquement peuvent alors être
ce que la partie inférieure s’assemble en un gel mécaniquement dispersées dans des liquides organiques de faible polarité et
cohérent (typiquement plusieurs jours). Dans un deuxième mélangées avec une solution de polymère ou éventuellement de
temps, ce réseau est infiltré avec la matrice polymère par immer- monomères pour polymérisation ultérieure. Cependant, deux
sion du gel dans une solution polymère (typiquement plusieurs effets contradictoires découlent de cette procédure : d’une part,
heures). Le solvant du polymère doit être miscible avec le solvant elle permet l’amélioration de la dispersion des nanoparticules
du gel et ne doit pas redisperser les CNC. Le liquide est ensuite modifiées dans le milieu apolaire ce qui est bénéfique pour opti-
évaporé. Des composites à base de polystyrène (PS), acétate de miser les propriétés mécaniques du nanocomposite ; d’autre part,
polyvinyle (PVAc), poly (oxyde d’éthylène-co-épichlorhydrine) elle limite les interactions entre les nanoparticules par liaison
(poly (EO-co-EPI), polybutadiène (PBU), styrène-butadiène-styrène hydrogène, qui sont la base des propriétés mécaniques remar-
(SBS), polyuréthane (PU) et polyéthylène (PE) ont ainsi été prépa- quables des nanocomposites à base de nanocellulose comme
rés ([64] à [71]). nous le verrons.
Figure 5 – Représentation schématique de la préparation de nanocomposites à base de CNC : (i) un échange de solvant avec l’acétone est réalisé
pour préparer un organogel de CNC à partir d’une dispersion aqueuse de CNC ; (ii) l’organogel est imprégné avec la solution de polymère ; (iii)
la compression à chaud permet d’obtenir le film nanocomposite [66]
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e terme fibres de verre désigne à la fois les fibres utilisées comme isolant
L thermique, bien connues parce qu’elles sont apparentes dans de nom-
breuses utilisations courantes, et celles utilisées comme renforts, objet de ce
dossier, peu visibles dans leurs applications finales parce que le plus souvent
associées à des matrices organiques pour former ce que l’on appelle commu-
nément des composites. Tenant compte de la présentation et de l’adaptation
des fibres de renfort aux méthodes de transformations textiles, la normalisa-
tion française a retenu, pour distinguer ces dernières, le terme générique verre
textile.
La principale application des fibres de verre textile est le renforcement des
plastiques. Cependant, et en particulier au cours des vingt dernières années,
leur champ d’application s’est élargi à d’autres matrices (ciment, plâtre,
Parution : janvier 2008
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Le verre est un matériau largement utilisé pour le renforce- 1.1.1 Verres E (pour Electrique)
ment pour ses qualités spécifiques, à savoir sa très bonne résis- Ce sont des alumino-borosilicates à très faible teneur en oxydes
tance mécanique, sa forte résistivité électrique, son inertie de métaux alcalins (moins de 2 % en masse en Na2O + K2O).
thermique et chimique. De plus, à l’inverse de fibres naturelles
comme le lin, le chanvre... aussi utilisées pour renforcer des Développés initialement pour leurs bonnes propriétés électri-
thermoplastiques ou thermodurcissables, les fibres de verre ques d’isolation, ils ont vu leur production et leur emploi
humides ne moisissent pas. ensuite généralisés en raison de leur relative facilité de fibrage,
de leurs bonnes propriétés mécaniques et de leur coût modéré.
Sur la base de ces propriétés, les différents acteurs verriers Historiquement, la dénomination « E » se rapportait à l’utilisa-
ont développé et industrialisé de nouvelles compositions de tion de ces fibres pour leurs caractéristiques Electriques
fibres de verre pour le renforcement (tableau 1). Ces formula- particulières.
tions de verre font l’objet de normes internationales (voir
Ces fibres de verre E constituent le renfort par excellence de
§ 1.4).
tous les matériaux composites à matrices organiques.
Les verriers classent les différents types de fibres de verres à
Ces verres E se caractérisent par un coût matière première élevé
l’aide d’une initiale E, D, A... se référant à la propriété majeure
par rapport aux autres verres dits fibrables (verres A ou C, par
apportée par la fibre. exemple), essentiellement du fait de leur teneur en bore (qui repré-
sente 45 % du coût de la composition verrière).
Outre la recherche de propriétés spécifiques améliorées Ainsi, on distingue maintenant trois types de verre E au sens de
(haut module, résistance chimique en milieu acide ou basi- la norme internationale ASTM D578 (tableau 2).
que...), les acteurs verriers se sont lancés depuis une dizaine Les verres
d’années dans une course à la réduction du coût de fabrica- – avec un taux de B2O2 entre 5 et 10 % en masse pour des appli-
tion, avec pour conséquence majeure la diminution, voire l’éli- cations électroniques (par exemple le renfort des circuits impri-
mination de l’oxyde de bore (B2O3) de certaines de ces més) ou des applications aéronautiques ;
compositions de verre du fait de son coût élevé. Enfin, la prise – avec un taux de B2O3 inférieur à 5 % en masse pour des appli-
en compte des nouvelles réglementations environnementales cations de renfort classiques des résines thermoplastiques ou
accélèrent aussi le rythme de développement des composi- thermodurcissables ;
tions de fibre de verre. – sans B2O3 (communément appelés aussi verre E-CR).
A Forte teneur en alcalins (Li2O, Na2O, K2O) Verre sodocalcique (verre Float)
(1) B2O3, Li2O, Na2O... oxydes constituant le verre – voir paragraphe 1.3
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1.1.2 Verres A
Tableau 2 – Compositions massiques
(pourcentages) de verre E suivant l’usage Ce sont des verres silico-sodocalciques à faible taux d’alumine
ASTM D 578 ASTM D 578 (silice + alcalin + alcaline-terreux – tableau 3) habituellement utili-
Composant sés pour la fabrication de verre plat (bâtiment/automobile) ou de
usage général circuit imprimé verre bouteilles.
oxyde d’alcalins R 2O 0à2 0à2 Ces verres sont fortement concentrés en alcalin (plus de
12 % en masse contre moins de 2 % en masse pour les verres
oxyde de bore B 2 O3 0 à 10 5 à 10 E) ; ils présentent donc des propriétés diélectriques et une
résistance hydrolytique (en milieu aqueux) dégradés par rap-
oxyde de fer Fe2O3 0,05 à 0,8 0,05 à 0,4
port au verre E.
oxyde de titane TiO2 0 à 1,5 0 à 0,8 Leur intérêt réside principalement dans leur bas coût de
oxyde de silice SiO2 52 à 62 52 à 56 fabrication par rapport au verre E car ils ne contiennent pas de
bore et peuvent être fondus à partir de matières premières
alumine Al2O3 12 à 16 12 à 16 plus grossières que le verre E. Ces verres A sont aujourd’hui
utilisés pour certaines qualités de voile de surface ou la fabri-
chaux CaO 16 à 25 16 à 25 cation de grilles pour renfort de meules abrasives. Les produc-
magnésie MgO 0à5 0à5 teurs de fibres de verres A sont essentiellement localisés en
Asie.
fluor F/F2 0à1 0à1
(1) R2O = Li2O + Na2O + K2O 1.1.3 Verres C (pour résistance Chimique)
À noter dans cette catégorie le verre Advantex® d’Owens Ce sont des borosilicates de calcium et d’alumine contenant
Corning qui présente l’avantage d’un verre type E-CR au coût du plus de 12 % en masse en alcalins (Na2O + K2O). Leur forte teneur
verre E. en silice (jusqu’à 65 % en masse) leur confère une meilleure tenue
Les verres E représentent plus de 95 % du marché mondial des que les verres E dans les ambiances chimiques et particulièrement
fibres de verre de renforcement, à savoir un tonnage annuel de dans les milieux acides. Ce sont des compositions typiquement
2,65 millions de tonnes. Leur composition suivant l’usage est utilisées pour la fabrication de fibres d’isolation et donc présentant
donnée dans le tableau 2. l’intérêt d’être biosolubles.
SiO2 72 64 74 52 à 56 58 à 63 60 65
CaO 10 8 16 à 25 21 à 23 9
B 2 O3 6 22,7 0 à 10
ZnO 0 à 3,5
SO3 0,6
F2
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Sous forme de voiles, ils sont utilisés comme couche superfi- Comme les verres E et malgré leur température de fusion éle-
cielle de renfort dans la barrière anticorrosion des pièces de vée, ils se fibrent facilement dans une gamme de diamètre
génie chimique en composite ou encore enduits de bitumes compris entre 13 et 24 µm.
pour faire des « shingles » (matériaux de couverture). Sous
■ Verres E-CR (pour E Corrosion Résistant)
forme de tissus, ils entrent dans la réalisation de bacs pour
accumulateurs. Enfin, sous forme de mèches voluminisées, Comme les verres E, il s’agit de verres à base de silicate de cal-
après tissage, ils entrent dans la fabrication des tissus de revê- cium et d’alumine, à très faible teneur en oxydes alcalins
tements muraux à base de verre (communément appelés (Na2O + K2O) et sans bore.
« verranne »). Il en résulte des propriétés mécaniques identiques à celles des
verres E et des propriétés électriques tout à fait comparables. En
revanche, sa résistance aux acides s’en trouve fortement amé-
1.2 Verres de spécialités liorée, ce qui en fait un verre particulièrement adapté aux appli-
cations de stratifiés composites nécessitant une bonne
résistance à la corrosion sous contrainte dans un environnement
1.2.1 Verres à hautes performances mécaniques acide.
R, H, S et S2
Ce sont des verres à hautes teneurs en silice et en alumine, 1.2.3 Verres à hautes performances diélectriques
sans bore, ni alcalin. L’absence de ces composants (dits fondants ■ Verres D (pour Diélectrique)
car ils diminuent la température de fusion des mélanges vitrifia-
bles) entraîne des conditions d’élaboration et de fibrage plus dif- Ces verres sont composés essentiellement de silice et de bora-
ficiles et donc des coûts de production plus élevés que la gamme tes et sont dotés de très bonnes propriétés diélectriques (faible
verre E. facteur de pertes diélectriques dans le domaine des MHz et GHz),
ce qui rend ces fibres transparentes aux ondes radar.
Ces compositions de verre se distinguent des verres E par de
Développés pour les applications électroniques à très hautes
meilleures propriétés mécaniques : leur résistance en traction et
performances, par exemple les radômes pour avions militaires,
leur module d’Young sont respectivement de 20 % (pour le verre leur usage tend à s’étendre à d’autres applications telles que les
S2) et 15 % (verres S, R et H) plus élevés que celui des verres E. circuits imprimés de hautes performances pour la téléphonie
Leur masse volumique est légèrement inférieure : environ − 4 %. mobile notamment.
Ils possèdent également une meilleure tenue en température que
les verres E (voir données de température de Littelton dans le ■ Verres LD (pour Low Diélectrique)
tableau 4, ainsi qu’une meilleure résistance chimique (en milieux C’est une nouvelle génération de verres à faibles permittivité
acides, notamment). ε (= ε ′ + iε ′′) et pertes diélectriques dans le domaine des hautes
fréquences (GHz). Ces verres sont plus spécifiquement utilisés
pour le renfort des circuits imprimés de la téléphonie mobile
La température de Littelton ( Tlittelton) est définie par la
dernière génération. Ils nécessitent d’être produits sous forme
norme ISO 7884-6. Il s’agit de la température correspon-
de fils fins (5 à 7 µm). Les principaux producteurs de ces fibres
dant à une vitesse d’allongement de 1 mm/min d’une fibre
de spécialités sont des verriers asiatiques NEG, Nitto Boseki et
calibrée sous son propre poids. Pour un verre classique,
OCV.
cela correspond à une viscosité η (en poises) telle que
Log η = 7,6.
1.2.4 Conclusion
Ces verres sont utilisés dans des applications nécessitant des La gamme de verres fibrables et commercialisés sous forme de
performances mécaniques élevées, dans les domaines fibres est donc large : des verres bas coût, type A ou C, aux verres
aéronautiques (renfort des pâles d’hélicoptères...), de l’arme- hautes performances, type H, S, S2, D, en passant par les verres E
ment, de la balistique (protection pare-balles...), dans l’éolien avec ou sans bore. Avec l’optimisation des procédés de fusion et
(allongement des pâles d’éoliennes pour champs éolien de fibrage, le coût de fabrication des verres hautes performances
marin...) mais aussi dans l’industrie chimique (séparateur de se rapprochent des coûts des verres E avec bore et le champ
batterie...). d’application envisageable s’en trouve élargi.
Ce marché des fibres hautes performances est en constant La comparaison des principales caractéristiques des verres est
essor. Ainsi, de nouvelles fibres ont été mises depuis 2005 sur le donnée sur la figure 1.
marché, à savoir les fibres de verres H, HiPer-tex et HS. Du point
de vue processabilité, ces nouvelles fibres constituent de réelles
avancées par rapport aux versions antérieures R et S et permettent 1.3 Compositions
d’envisager des productions sous grosses filières, c’est-à-dire à
plus forte tirée. Les compositions des fibres de verre de renforcement résultent
toujours d’un compromis technico-économique entre les proprié-
tés spécifiques recherchées, l’aptitude au fibrage dans des condi-
1.2.2 Verres à hautes performances chimiques tions industrielles et les prix admissibles au niveau des
applications.
■ Verres AR (pour Alcali Résistant) Des exemples de compositions sont donnés dans le tableau 3.
Leur particularité est une teneur élevée en oxyde de zirconium Dans ce tableau apparaissent un certain nombre d’oxydes appor-
ZrO2 (16 à 20 % en masse) et en soude Na2O (> 13 % en masse) tés la plupart du temps par des matières premières d’origine natu-
d’après la norme DIN 1259-1. Ces verres sont dits alcali-résistants relle (voir paragraphe 3.1).
car ils présentent une très bonne résistance en milieu alcalin Ces compositions sont toujours susceptibles de variations d’un
(milieu basique). Ces verres ont été mis au point pour le renforce- producteur à l’autre ou même de réajustements dans le temps
ment du ciment. Il s’avère qu’ils présentent aussi une excellente chez un même producteur. Cela peut entraîner parfois des écarts
résistance à la corrosion acide, meilleure que celle de tous les ver- de propriétés et, lorsqu’une grande précision sur les caractéristi-
res utilisés pour les fibres de renforcement. ques est recherchée, il y a lieu de consulter les fournisseurs.
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5
Verre H et S 5 Verre A 5 Verre E sans bore
4
4 4
Performances 3 Protection Protection Protection
Performances 3
Performances 3
mécaniques 2 de mécaniques 2 de de
l'environ- l'environ- mécaniques 2 l'environ-
1 1
nement nement 1 nement
0 0
0
5
Verre E avec bore 5 Verre AR Échelle : 0 à 5
4 5 : point fort
4
Performances 3 Protection 3 0 : bas niveau de performance
2 de Performances Protection ou point faible
mécaniques 2 de
1 l'environ- mécaniques
nement 1 l'environ-
0 nement
0
45
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a structure des mats de verre à filaments continus est basée sur l’assem-
L blage, dans un plan, d’un grand nombre de filaments de verre continus (non
coupés) et assemblés sous forme de fils, ce qui permet d’enrouler et de livrer
sous forme de rouleaux.
La gamme de ce produit permet de l’utiliser de manière spécifique avec prati-
quement toutes les résines thermodurcissables.
Il se prête à la réalisation, par moulage en procédé continu ou discontinu, d’un
grand nombre d’applications :
— plaques ondulées translucides pour le bâtiment (voir photo § 3) ;
— peaux de panneaux latéraux de grande dimension pour camions frigori-
fiques ;
— renfort de mousses d’isolation ;
— éléments moulés en pultrusion ou injection de résine liquide (voir photo
§ 1),
ainsi qu’à la réalisation d’autres applications plus spécifiques.
Enfin, le mat à filaments continus peut se prêter à la technologie de préfor-
mage.
Parution : janvier 1999
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites AM 5 133 - 1
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Fibres de carbone
i les premières fibres de carbone ont fait leur apparition en 1880, grâce à
S T. Edison, comme filament dans une lampe à incandescence, elles ont été
réinventées vers 1955 par la National Carbon Company aux États-Unis et le
groupe industriel Carbone Lorraine en France, par traitements thermiques de
fibres ou de tissus de rayonne afin d’obtenir des textures carbonées pour des
applications thermiques.
Entre 1960 et 1970, les recherches se sont orientées sur l’obtention de fibres de
carbone à haut module et à haute ténacité. Union Carbide a développé des travaux
sur les fibres de rayonne en améliorant l’orientation et les tensions pendant la car-
bonisation. En parallèle, Shindo, de l’Institut de Recherche Industrielle d’Osaka
(Japon), et Watt et Philipps, de l’Atomic Energy Research Establishment de
Harwell (Grande-Bretagne), découvraient la possibilité d’obtenir des fibres de
carbone à haute résistance et haut module à partir de polyacrylonitrile.
Parution : avril 2008
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Toray (au Japon), trois sociétés anglaises (Morgan Crucible, Rolls Royce et
Courtaulds) et Carbone Lorraine en France (en collaboration avec Rhône-
Poulenc Textile) commencèrent l’industrialisation des fibres de carbone à partir
de polyacrylonitrile vers les années 1970.
À la même époque Union Carbide travaillait sur l’obtention de fibres de
carbone à haute résistance et à haut module à partir de brais de mésophase
tandis que Kureha au Japon et le Cerchar (Centre d’études et de recherche des
charbonnages) en France développaient des fibres de carbone pour applica-
tions thermiques à partir de brais isotropes.
Aujourd’hui, les fibres de carbone de renforcement se sont développées prin-
cipalement à partir de polyacrylonitrile (PAN). Le brai de mésophase reste un
précurseur utilisé dans le cas de module très élevé.
Quant au brai isotrope, son utilisation est devenue très importante pour pro-
duire des textiles de carbone à usages d’isolation haute température,
concurrençant ainsi les matériaux issus de rayonne.
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Nanocomposites
polymères/silicates en feuillets
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0,60 Å
O
OH
Si
Al
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AM5205
Composite Nanocomposite
a intercalé
b
Le tableau 2 donne la formule générale d’une demi-maille pour
les principales argiles appartenant au groupe des smectites.
Nanocomposite
exfolié
Une propriété remarquable des argiles est leur capacité à Figure 4 – Structures possibles de nanocomposites
interagir avec les espèces chimiques présentes dans une solution à matrice polymère
aqueuse. Ces espèces chimiques, qui peuvent être aussi bien
ioniques que moléculaires, vont pouvoir s’adsorber sur la surface
externe des particules d’argile ou sur les surfaces internes. C’est ● Un premier type correspond à la structure d’un polymère
cette propriété d’adsorption ou d’absorption de certaines espèces chargé conventionnel (microcomposite), dans lequel l’argile n’est
chimiques présentes en solution qui est appelée la capacité dispersée au mieux que sous forme de particules primaires ou
d’échange cationique (CEC). Cette capacité est mesurée en nombre encore d’agglomérats (figure 4a ) et le polymère ne s’intercale pas
de charges fixées sur la surface de l’argile et, plus précisément, en entre les feuillets d’argile.
nombre de moles de charges ioniques pour 100 g d’argile séchée
(milliéquivalent/100 g). ● La première structure typique des nanocomposites est la
structure dite intercalée (figure 4 b ). Dans ce cas, l’argile est
Quand plusieurs espèces cationiques sont présentes dans la dispersée sous forme d’empilements de plaquettes plus ou moins
solution, un processus de sélection va s’opérer entre les différentes interconnectées appelés tactoïdes. Les chaînes de polymère
espèces. La concentration va jouer un rôle important puisque, pénètrent entre les feuillets d’argile provoquant une extension de
plus un cation sera présent en forte concentration dans la solution, l’espace interfoliaire, tout en préservant l’empilement régu-
plus il sera présent à la surface de l’argile. Ainsi, si l’on souhaite lièrement ordonné de l’argile.
échanger les cations interfoliaires par un cation en particulier, il
suffit de placer la montmorillonite dans une solution présentant un ● Enfin, lorsque les feuillets d’argile sont complètement et uni-
très large excès de cette espèce. Il est possible d’obtenir de la formément dispersés dans la matrice polymère, on parle alors
Na-montmorillonite, c’est-à-dire de la montmorillonite ayant pour d’une structure exfoliée ou délaminée (figure 4c ). L’empilement
unique espèce interfoliaire des cations Na+, en plaçant de la mont- régulier disparaît pour donner une structure ne présentant aucun
morillonite naturelle dans une solution aqueuse de chlorure de ordre à l’échelle locale. Cette dernière morphologie est la plus inté-
sodium NaCl. Ensuite, après rinçage, on obtient de la Na-mont- ressante car elle permet d’avoir une interaction maximale entre les
morillonite. Elle est composée de deux couches tétraédriques de feuillets d’argile et la matrice polymère ; la quasi-totalité de la sur-
silice externes et une couche centrale octaédrique possédant une face d’interfaces est concernée.
ch a r g e d e 0 , 6 7 p a r m a i l l e u n i t a i r e d e f o r m u l e
[Al3,33Mg0,67]–0,67Si8O20(OH)4 et d’un espace interfoliaire aqueux Pour visualiser la morphologie des nanocomposites deux outils
sont couramment utilisés : la diffraction des rayons X (DRX) et la
+
contenant 0,67 Na+ par maille élémentaire ( n × H 2 O )Na 0,67 . microscopie électronique en transmission (MET). Ils fournissent
des informations complémentaires sur la dispersion des argiles au
Il est important de noter que les molécules et les cations orga- sein de la matrice polymère.
niques peuvent être également adsorbés par la montmorillonite.
Dans le cas des molécules organiques, cela donne lieu à de ■ La diffraction des rayons X (DRX) est particulièrement adaptée à
nombreuses applications dans le domaine du traitement des eaux et l’étude des structures intercalées. La position du pic de diffraction du
dans le domaine pharmaceutique. Le remplacement des cations plan basal [001] d’empilement des feuillets donne une évaluation
compensateurs interfoliaires par des cations organiques trouve tout directe de l’espacement entre feuillets d 001. Le gonflement de l’argile
naturellement son application dans les nanocomposites, puisque par la matrice polymère se traduit alors par un déplacement du pic de
c’est cette propriété qui permet de rendre les argiles organophiles et diffraction attribué aux plans [001] vers les petits angles. L’évolution
ainsi d’envisager leur dispersion dans la matrice polymère. de la largeur du pic à mi-hauteur est en outre un indicateur du degré
de désordre lors du processus d’intercalation [25].
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Structures sandwiches
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AM5141
1. Intérêt des sandwiches La théorie de la résistance des matériaux montre en effet que la
rigidité en flexion d’un panneau est proportionnelle au cube de
son épaisseur. De ce fait, le rôle d’une âme dans un composite
Les matériaux sandwichs connaissent un essor important, tant multicouches est d’accroître le module du stratifié en augmentant
dans les applications les utilisant, que dans les technologies les met- de manière significative son moment d’inertie (via l’épaisseur) par
tant en œuvre. Ils sont ainsi largement utilisés dans tous les secteurs adjonction d’un matériau de faible densité. Il peut ainsi en résulter
industriels et notamment les transports, la marine, le nautisme, une augmentation considérable de la rigidité pour un accrois-
l’aéronautique, l’aérospatial, les sports et loisirs, l’industrie lourde, sement de masse minime.
le génie civil et l’armée. Leur consommation ne cesse d’augmenter.
La figure 2 compare les performances mécaniques en flexion
entre un panneau monolithique de référence et deux panneaux
D’une manière générale, on trouve des sandwiches dans sandwichs dont les faces sont réalisées avec le matériau du
toutes les applications où le rapport rigidité/masse volumi- panneau de référence. Si l’on choisit une âme de très faible
que apparente de la structure doit être le plus élevé. densité, l’augmentation de son épaisseur ne pénalise pas le poids
du panneau et permet d’augmenter fortement les caractéristiques
Les sandwichs présentent un intérêt pour les applications qui en flexion.
requièrent à la fois rigidité et légèreté. Ils sont constitués (figure 1) Cette configuration de matériau sandwich peut être assimilée à
de deux peaux (ou semelles) éloignées l’une de l’autre par une une poutre en I (poutre IPN), dans laquelle les peaux jouent le rôle
âme creuse ou pleine (figure 2), qui maintient leur écartement. des deux ailes de la poutre, et l’âme celui du raidisseur central
(figure 3). Pour ce mode de sollicitation, il apparaît que la peau
supérieure est chargée en compression, la peau inférieure en
traction, et l’âme en cisaillement.
a raidisseur/treillis b âme ondulée c nid d’abeille En outre, notamment lorsque sont utilisées des peaux minces,
l’âme doit être capable de supporter un chargement en compression
sans défaillance prématurée, ceci de manière à éviter l’endomma-
gement par flambage des peaux suite à un plissement de celles-ci.
Elle joue ainsi un rôle de stabilisation des peaux.
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AM5141
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AM5141
dr - densité relative = fraction volumique de matière : masse volumique En raison de la nature des mécanismes chimiques du PVC/PUR
de la mousse / masse volumique du solide qui la compose dans les mousses réticulées, ces âmes demandent à être soigneu-
sement protégées par un revêtement de résine avant de pouvoir
Figure 5 – Plage de propriétés des mousses et des matériaux solides être utilisées avec des préimprégnés polymérisant à basse tem-
qui les composent (d’après [23]) pérature. Quoique des traitements spécifiques de stabilisation
Tableau 1 – Propriétés physiques et mécaniques typiques d’une mousse PVC (d’après [28] et [29])
Densité Coefficient Conductivité Température Résistance Résistance Module Résistance Module de
de dilatation thermique maximale en traction en d’Young Ez au cisaillement
h r y z+ compression cisaillement transverse
y z− transverse Gxz
{ xz
(en Kg/m3) (en 10–6/oC) (en W/M oC) (en oC) (en MPa) (en MPa) (en MPa) (en MPa) (en MPa)
30 35 0,022 80 0,9 0,3 20 0,35 13
45 35 0,024 80 1,3 0,55 35 0,5 18
60 35 0,025 80 1,6 0,75 60 0,7 22
80 35 0,028 80 2,2 1,20 82 1 31
80
PVC 45 0,035 60 1,8 0,95 60 1,2 21
linéaire
100 35 0,030 80 3,1 1,70 125 1,4 40
130 35 0,034 80 4,2 2,5 175 2 52
160 35 0,038 80 5,1 3,4 230 2,6 66
200 35 0,043 80 6,4 4,4 310 3,3 85
250 35 0,048 80 8,8 5,8 400 4,5 108
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thermique existent pour ces mousses, ceux-ci sont d’abord desti- épaisseurs (jusqu’à 85 mm), avec redécoupage possible à une
nés à améliorer la stabilité dimensionnelle de la mousse, et réduire épaisseur différente à partir du même bloc.
la quantité de gaz émise lors d’une mise en œuvre à température
élevée. Ce type de mousse présente une bonne thermoformabilité
(moulage sous vide ou par thermocompression) et une excellente
• Mousses PE (polyéthylène) et PP (polypropylène) résistance chimique.
Des mousses PE et PP sont des mousses à cellules fermées
réticulées, soit chimiquement, soit physiquement, avec, dans ce L’usage de ces mousses en tant que matériaux d’âme de
dernier cas, deux variantes possibles pour l’étape de moussage structures sandwiches comportant des peaux stratifiées en
(vertical ou horizontal), la structure cellulaire obtenue étant dif- composites à matrice polyoléfine (par exemple constituées
férente selon le mode de fabrication. des nouveaux rovings et tissus comêlés verre/PP ou verre/PE)
La réticulation physique des polyoléfines de base est réalisée par permet d’envisager la production de sandwiches « tout
un faisceau d’électrons de haute énergie balayant la feuille de poly- thermoplastique mono-matériau ».
mère expansible et créant ainsi des sites réactifs (enlèvement d’un
H du squelette -C-C- de la chaîne macromoléculaire), avant que
l’agent de moussage incorporé ne soit activé sous l’effet de la cha- • Mousses PS
leur. Le moussage peut s’effectuer, soit à la verticale, soit à l’hori-
zontale (sens de traversée de la feuille dans un four de moussage). Bien que les mousses PS soient très largement utilisées pour la
fabrication de planches de surf et de bateaux de plaisance, où leur
Dans le premier cas, du fait des forces de gravité, les cellules légèreté (40 kg/m3), leur faible coût, et leur aptitude au ponçage
seront petites, de l’ordre de 0,3-0,6 mm (sauf grade spécial à sont des atouts majeurs, elles sont très rarement employées dans
grosses cellules), de forme légèrement allongée (anisotropie), et il les pièces de structures à hautes performances en raison de leurs
est possible d’obtenir de faibles épaisseurs (0,5-0,8 mm). propriétés mécaniques médiocres. En outre, elles ne peuvent être
Dans le second cas, les cellules seront plus grosses, de l’ordre de associées à des polyesters insaturés sous peine d’être dissoutes
0,6-1,3 mm, et presque rondes (isotropie), et il est possible d’obtenir par le styrène présent dans les résines de ce type (tableau 2).
de grandes épaisseurs (4-12 mm). Les mousses réticulées physi-
quement comportent des peaux issues de la fabrication, plus ou • Mousses PUR
moins souples et sensibles à la rayure. Les mousses PUR présentent des propriétés mécaniques
Dans le cas de la réticulation chimique, les sites réactifs (points moyennes. Leur surface au niveau de l’interface âme/peaux souffre
de réticulation) sont créés par réaction chimique. Un agent de d’une tendance au vieillissement et à la dégradation dans le
réticulation est incorporé dans la feuille de polyoléfine et activé temps, conduisant à un délaminage des peaux. Leurs applications
thermiquement, à des températures inférieures aux températures structurales sont de ce fait limitées à la production de gabarits des-
de moussage. Le moussage est activé dans un deuxième temps. En tinés à la création de châssis ou de longerons pour éléments rai-
fonction de la densité finale visée, la fabrication de la mousse inter- disseurs. Néanmoins, les mousses PUR peuvent être utilisées dans
vient en mode discontinu en une (densités élevées, > 100 kg/m3) ou des sandwichs soumis à des charges modérées, lesquels sont sou-
deux (densités faibles) phases successives. Moussage et réticula- vent destinés à des applications d’isolation thermique. Ces mous-
tion s’effectuent dans des moules fermés sous presse. La structure ses présentent des températures d’utilisation relativement élevées
cellulaire obtenue est très fine (0,1-0,3 mm) et régulière, de forme (150 oC), une bonne capacité d’absorption acoustique, et peuvent
plus ou moins ronde (isotropie). Ce mode de fabrication permet être aisément découpées et usinées aux géométries requises
d’obtenir des niveaux de réticulation plus élevés et de fortes (tableau 3).
Tableau 2 – Propriétés physJ ues et mécaniques typiques d’une mousse PS (d’après [28] et [29])
Densité Coefficient Conductivité Température Résistance Résistance en Module Résistance au Module de
de thermique maximale en traction compression d’Young Ez cisaillement cisaillement
dilatation r y z+ y z− transverse transverse
h { xz Gxz
(en Kg/m3) (en 10–6/oC) (en W/M oC) (en oC) (en MPa) (en MPa) (en MPa) (en MPa) (en MPa)
30 70 0,025 75 0,5 0,3 8-20 0,25 4,5
45 70 0,028 75 1 0,75 25-33 0,6 6
60 70 0,035 75 1,2 0,9 60 0,6 20
Tableau 3 – Propriétés physiques et mécaniques typiques d’une mousse PUR (d’après [28] et [29])
Densité Coefficient Conductivité Température Résistance Résistance en Module Résistance au Module de
de dilatation thermique maximale en traction compression d’Young Ez cisaillement cisaillement
h r y z+ y z− transverse transverse
{ xz Gxz
(en Kg/m3) (en 10–6/oC) (en W/M oC) (en oC) (en MPa) (en MPa) (en MPa) (en MPa) (en MPa)
30 100 0,025 100 0,3 0,2 10 0,2 3
40 100 0,025 100 0,35 0,3 12 0,25 4
50 100 0,025 100 0,4 0,35 0,3
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• Mousses PMI
Pour une densité donnée, les mousses acryliques (PMI)
présentent des résistances et rigidités quasiment les plus élevées,
comparativement aux autres mousses utilisées en tant que maté-
riaux d’âme. Du fait de leur très bonne stabilité dimensionnelle,
elles peuvent être utilisées en association avec des préimprégnés
« conventionnels » polymérisant à haute température.
En revanche, leur coût élevé limite leur utilisation à des appli-
cations composites aéronautiques, telles que des pâles d’hélicoptère
par exemple.
• Mousses SAN
Les mousses SAN présentent un comportement analogue à celui
des mousses PVC réticulées. La plupart de leurs propriétés
statiques sont similaires à celles des âmes PVC réticulées, avec
toutefois des allongements à la rupture et des ténacités beaucoup
plus élevées. Elles sont de ce fait susceptibles d’absorber des
énergies de choc qui engendreraient la rupture des mousses PVC
réticulées standard ou à ténacité améliorée. Figure 6 – Différents exemples de nids d’abeille
Cependant, contrairement aux mousses PVC tenaces, dont la
ténacité est augmentée par ajout de plastifiants au polymère, les
propriétés de ténacité des mousses SAN sont inhérentes au
polymère, donc relativement stables au cours du temps. Feuille
simple Rapide et continu
Les mousses SAN remplacent les mousses PVC linéaires dans
de nombreuses applications, dans la mesure où leur allongement Âme
Foldhex
à la rupture et leur ténacité sont comparables à ceux du PVC
linéaire, mais avec une tenue en température et des propriétés
statiques plus élevées. Elles restent néanmoins thermoformables,
ce qui facilite la fabrication de pièces incurvées.
Des grades de mousses SAN avec stabilisation thermique
peuvent aussi être utilisés plus simplement avec des préimprégnés
Figure 7 – Fabrication en continue d’un nid d’abeille thermoplastique
polymérisant à basse température, dans la mesure où il n’y a pas par la technologie de découpe et pliage (source EconCore)
d’interférences dues à des mécanismes chimiques, inhérents dans
le cas du PVC.
• Autres thermoplastiques
Du fait du développement de nouvelles techniques de moussage Feuille T T
de thermoplastiques, la gamme de matériaux expansés de ce type Bande L
de polymères ne fait que s’accroître. On peut citer, par exemple, la
mousse PEI, en toute rigueur polyéthérimide/polyéthersulphone W
expansé (PEI/PES), qui combine une excellente tenue au feu avec Bloc Tranche
une température d’utilisation élevée. Quoique coûteuse, cette Adhésif W
mousse peut être utilisée dans des applications structurales, ther- Rouleau
L
miques et anti-feu, dans une gamme de températures d’utilisation L
allant de – 194 oC à 180 oC (utilisables pour des habillages inté-
rieurs de trains et d’avions). Feuille expansée
On signalera enfin des développements en cours, encore Figure 8 – Fabrication d’un nid d’abeille par la méthode d’expansion
(d’après [28] et [29])
marginaux, de polymères issus de ressources renouvelables
(amidon thermoplastique, PLA…) qui pourraient à terme être
associés à des peaux en composites eux aussi biosourcées
(renforcées de fibres végétales). métal, tissu...) constitutif de base, toute une gamme de résistances,
rigidités et masses volumiques. Les nids d’abeilles peuvent être
mis en œuvre dans des structures composites planes ou incurvées,
• Mousses syntactiques [10]
et ce sans mettre en jeu des efforts mécaniques ou un chauffage
On citera enfin, pour mémoire, les mousses syntactiques, excessif.
constituées de résines thermodurcissables dans lesquelles sont
incorporées des charges creuses (microbilles de verre...). Les nids d’abeille en thermoplastiques sont en général produits
par extrusion (plus rarement par découpe et pliage – figure 7), puis
débités à l’épaisseur requise. Les autres nids d’abeille (à base de
2.2.2 Nids d’abeille [10] papier, métal ou tissu) sont fabriqués en plusieurs étapes, soit par
expansion, soit par pré-ondulation.
Une autre famille d’âmes (creuses) regroupe des matériaux
constitués de cellules généralement hexagonales régulièrement • La méthode d’expansion est utilisée indifféremment pour
espacées faisant penser à un rayon de ruche, d’où l’appellation de fabriquer des nids d’abeille métalliques ou non métalliques. Elle
« nids d’abeille » (figure 6) ou encore « nida » en abrégé. consiste à « imprimer » avec de fines bandes d’adhésif parallèles
et positionnées de manière alternative de grands feuillets minces
■ Modes de fabrication du matériau constitutif (typiquement 1,2 × 2,4 m). Ceux-ci sont
Les âmes en nids d’abeille utilisables dans les structures ensuite empilés sous une presse à chaud, le temps de la poly-
sandwiches couvrent, selon le matériau (papier, thermoplastique, mérisation de l’adhésif, de manière à former un bloc (figure 8).
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Référence Internet
M5810
Structures sandwich
acier/polymère/acier
par Didier VERCHERE
Doctorat Matériaux macromoléculaires et composites. INSA Lyon
ArcelorMittal Global Research and Development Montataire (F)
5. Perspectives..................................................................................... — 23
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. M 5 810
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Référence Internet
M5810
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M5810
Au niveau des aciers, bien souvent ils sont recouverts de zinc & Bien que la galvanisation à chaud soit généralement classée
(galvanisés à chaud ou déposé par électrodéposition) afin d’appor- dans les revêtements de zinc pur, une faible quantité d’aluminium
ter la tenue à la corrosion. Dans le monde du bâtiment, de la cons- est ajoutée au bain de zinc fondu afin d’inhiber la croissance des
truction, les panneaux sandwich de façade sont classiquement alliages FeZn, à l’interface du revêtement zinc/acier ([12] [13] [15]).
développés en déposant l’âme organique sur l’envers de bande de En effet, avec la galvanisation, le fer se dissout dans le bain de zinc
l’acier prélaqué. Ainsi, la technologie de prélaquage en continu liquide. Sans l’aluminium dans le bain, il va précipiter et faire croı̂-
(coil coating) permet de compléter les performances en apportant tre l’alliage de FeZn à une vitesse très rapide.
au panneau à la fois esthétique, pérennité et aptitude au collage.
Le problème est la fragilité de ce composé qui ne supporterait
Également des aciers émaillés peuvent être envisagés [M 1 514] pas un pliage. Grâce à l’aluminium, les équilibres sont modifiés.
pour un ou deux parements. Son ajout entraı̂ne la précipitation d’une fine couche inhibitrice de
Fe2Al5Zn entre l’acier et le revêtement de zinc ([15] [16] [17]). Cette
couche d’épaisseur réduite ne présente, ni gradient de contraintes,
2.1 Aciers galvanisés à chaud ni fragilité. Juste après la galvanisation, la tôle fraı̂chement galvani-
& Dans le cas des aciers galvanisés, du zinc est déposé à la surface sée est légèrement laminée par des rouleaux indentés (skin pass).
de l’acier afin d’assurer la protection de l’acier en empêchant tout
contact entre le milieu corrosif et l’acier sous-jacent : c’est le méca- & L’opération de skin-pass est utilisée pour :
nisme de protection cathodique [5]. – assurer la planéité de la tôle (aspect) ;
– ajuster (améliorer) les propriétés mécaniques de l’acier (élimi-
ner le palier élastique s’il existe ;
La protection cathodique consiste à coupler l’objet qui se cor-
rode à un métal moins noble. Ce dernier joue alors le rôle – marquer (indenter) une rugosité cible en surface (donner de la
d’anode sacrificielle dans la cellule galvanique, la cathode étant rugosité) ;
le matériau à protéger. – et ainsi répondre au cahier des charges.
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M5810
& Pour un même niveau de performance, le poids de la structure Les parements doivent être résistants mécaniquement, ils ne doi-
peut être réduit jusqu’à 50 % (entre acier monolithique et une vent pas se déformer. Ils assurent la protection de l’âme. L’âme doit
structure sandwich type). maintenir les parements à une distance égale l’un de l’autre.
Ces structures peuvent également être très intéressantes par Ces panneaux sont utilisés, notamment, pour le bardage ou la
exemple pour des absorbeurs d’énergie (crash-box) pour réduire toiture des bâtiments. Le transfert de chaleur dans une mousse
le poids de l’extrême avant (cf. figure 4). Dans ce cas, il est indis- peut s’effectuer selon trois mécanismes :
pensable de bien optimiser, à la fois les épaisseurs, et la nuance
– conduction ;
de l’acier. La figure 7 représente les photos d’une structure sand-
wich (la plaque de fermeture de l’omega est assemblée avec – radiation ;
l’omega par rivetage) avant et après un test dynamique en – convection.
compression.
& En plus de sa nature, la conductivité thermique de la mousse
dépend de très nombreux facteurs :
2.7 Matériaux sandwich pour l’isolation – taille et orientation des cellules. La conductivité thermique glo-
thermique bale de la mousse augmente avec une augmentation de la taille
des cellules. Vers 200 mm, la conductivité thermique est minimale ;
Dans la construction, pour l’isolation thermique, le marché des
– densité de la mousse (il existe une densité optimale, vers 40 kg/
âmes polyuréthanes représente environ 70 % du volume, les mous-
m3, qui permet d’obtenir la conductivité thermique la plus faible) ;
ses polyisocyanurates (PIR) correspondent à environ 15 %, celui
des laines de verre et minérales est de 10 %. – épaisseur de la membrane cellulaire. Plus l’épaisseur de la
fenêtre cellulaire est importante, et plus la conductivité thermique
& Les mousses permettent d’obtenir des propriétés telles que de la mousse est faible. En effet, la membrane cellulaire joue un
l’allègement, les isolations thermique et phonique. Les mousses
peuvent être utilisées entre deux parements pour former des pan-
neaux sandwich. La forme la plus courante des matériaux sandwich
consiste en un assemblage de deux parements minces sur une âme
plus épaisse.
UTS (en mPa)
1 700
1 600
1 500
1 400 Acier Monolithique Structure sandwich
1 300 après le test après le test
1 200
1 100 25 918,2 1 000
1 000 Peak force
Energy (J)
Peak force (kN)
Figure 7 – Photos d’une structure sandwich acier/polymère/acier avant et après un test en compression axiale à 16 m/s sur des formes omegas
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Matériaux composites
phénoliques ablatifs
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AM5325
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N4803
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N4803
sont désignés sous la forme de deux intitulés séparés par une barre oblique
(C/C, C/SiC, SiC/SiC...) le premier désignant le matériau de la fibre/le second
celui de la matrice. Lorsque la matrice comporte des phases supplémentaires,
c’est le composant principal de la matrice qui est mentionné.
Ces composites, qui sont utilisés majoritairement dans des applications en
conditions extrêmes, sont dits « thermostructuraux », c’est-à-dire qu’ils
peuvent être utilisés à haute température comme matériau de structure et
doivent donc conserver leurs propriétés mécaniques en conditions de fonction-
nement. Leurs domaines d’application sont actuellement essentiellement
l’aéronautique, l’espace et le nucléaire. Suivant les applications, ils sont
soumis à des températures de fonctionnement allant de 400 à plus de 2 000 oC
dans des atmosphères oxydantes (air, gaz de combustion de réacteur...). Ils
peuvent subir des contraintes allant de simples vibrations à des contraintes
multiaxiales. Enfin, dans le domaine du nucléaire, ils peuvent être soumis à
des irradiations. Les fibres qui sont essentiellement des fibres de carbone, de
carbure de silicium ou d’oxydes (alumine, basalte, mullite) supportent l’essen-
tiel de la charge appliquée. Ainsi, elles doivent avoir une résistance à la rupture
et un module élastique les plus élevés possibles, associés à une bonne résis-
tance à la fatigue et une faible densité (pour les applications aéronautiques et
spatiales). Selon le type d’utilisation, elles doivent également présenter une
bonne résistance à l’oxydation, au fluage et à la fissuration sous critique (pro-
pagation d’une fissure, le plus souvent par corrosion, pour des facteurs
d’intensité de contraintes appliquées inférieures aux contraintes macroscopi-
ques qui déclenchent l’endommagement), une conductivité thermique élevée
et être compatibles avec l’interphase ou la matrice, lors de l’élaboration ou de
l’utilisation. Elles peuvent être tissées, tressées ou assemblées sous forme de
produits semi-finis (feutres, nappes unidirectionnelles...), ce qui constitue une
préforme de la pièce finale. Cette préforme est densifiée par une matrice en
céramique qui rend la pièce dense et protège les fibres contre les agressions
de l’environnement. Contrairement aux composites habituels (composites à
matrice organique ou métallique CMO ou CMM), dans les CMC le module
d’élasticité de la matrice est supérieur ou égal à celui de la fibre et la déforma-
tion à rupture de la matrice est inférieure à la déformation à rupture de la fibre.
Les matériaux céramiques sont cependant fragiles et un troisième
composant est introduit dans ces composites afin de les « défragiliser ». Il
s’agit d’une interphase aisément clivable de faible épaisseur, comprise entre la
fibre et la matrice. Le rôle et la conception de cette interphase seront détaillés
plus loin dans l’article. Mentionnons seulement dans cette introduction qu’elle
doit conférer une liaison fibre/matrice suffisamment élevée pour transférer cor-
rectement vers le renfort fibreux la charge appliquée à la pièce, mais
suffisamment faible pour empêcher les fissures générées dans la matrice de se
propager au renfort et de rompre les fibres. Elle joue donc le rôle de « fusible »
mécanique, mais peut, suivant la nature de ces phases, également jouer le rôle
de protection des fibres contre l’oxydation. Cette interphase confère au
composite son caractère tenace et « endommageable » qui prévient sa rupture
catastrophique. L’objet de cet article est de présenter ces matériaux dont les
applications sont encore réservées à des utilisations très spécifiques. Il s’agit
en particulier de présenter l’état de l’art de leur élaboration et de la
compréhension de leur comportement mécanique, thermique et sous oxyda-
tion. Quelques exemples d’application seront présentés en dernière section de
cet article.
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500
%
400 haut module celui mis en œuvre pour les fibres de carbone :
Fibres très haute
résistance – filage aux alentours de 300 oC d’un précurseur organosilicié à
300 Fibres
l’état fondu, afin d’obtenir une fibre de l’ordre de 20 à 30 µm de
haute
résistance
diamètre après étirage ;
200
2% – stabilisation de cette fibre organique par réticulation en tempé-
ε= rature sous air (formation de ponts Si-O-Si) ou par bombardement
100 Fibres bas
électronique sous atmosphère neutre (formation de ponts Si-C-Si)
module
rendant le précurseur infusible ;
0
– pyrolyse sous vide ou sous argon à une température qui
0 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000
dépend du taux d’oxygène engagé dans la fibre organique
Contrainte à rupture (MPa)
réticulée.
Les fibres Nicalon, Hi-Nicalon et Hi-Nicalon S commercialisées
Figure 1 – Classement des diverses fibres de carbone : les droites
qui limitent le domaine de ces fibres correspondent par Nippon Carbon sont obtenues à partir du même précurseur : le
aux déformations à rupture minimales (0,2 %) et maximales (2 %) polycarbosilane.
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De légères modifications du précurseur, par apport de titane, de au fluage nettement améliorée par des traitements thermiques
zirconium, d’aluminium ou de bore dans le précurseur de départ, sous différentes atmosphères.
ont conduit aux fibres Tyranno commercialisées par UBE
Industries. De même que pour les fibres Nicalon, ces fibres ont
évolué suivant trois générations avec des taux d’oxygène variables 1.1.3 Fibres oxydes à haute teneur en alumine
(~ 10 at% dans génération 1, < 2 at% dans génération 2, négli-
geable dans génération 3) : L’emploi de ces fibres en tant que renfort dans les composites à
– première génération : Tyranno M, E..., ZMI ; matrice céramique a été longtemps limité en raison de leur faible
– deuxième génération : Tyranno ZE ; stabilité en température, leur faible tenue au fluage et leur
– troisième génération : Tyranno SA1-3. sensibilité aux impuretés qui génèrent une cristallisation locale
responsable de la chute de leurs caractéristiques mécaniques,
En parallèle, Dow Corning puis COI Ceramics ont produit la fibre même à assez basse température.
Sylramic à partir d’une fibre de type Tyranno en introduisant en
lieu et place de l’aluminium présent dans la fibre Tyranno SA3 une Elles sont obtenues à partir d’un précurseur constitué le plus
certaine quantité de bore. souvent d’une solution aqueuse, d’un sel basique d’aluminium
associé à des particules d’alumine submicroniques et/ou à un
Pour les fibres comportant des éléments de frittage tels que le
polymère organique de masse moléculaire élevée permettant
bore ou l’aluminium, le traitement à haute température conduit à
d’ajuster la viscosité du mélange à une valeur (~ 1 000 poises à
la carboréduction des phases métastables et au frittage des grains
30 oC) compatible avec une opération de filage. La fibre crue obte-
de SiC avec des phases résiduelles incluant ces ajouts [3] [4].
nue est traitée en température sous air pour donner une fibre en
La résistance à rupture des fibres de première génération chute corindon ou un mélange de phases dont les compositions
rapidement dès que la température de traitement dépasse dépendent de la nature et de la quantité des ajouts (SiO2 , B2O3)
1 200 oC, alors que les autres fibres conservent une part élevée de (tableau 1). Dû à leur mode d’élaboration, ces fibres ont un coût
leur résistance initiale jusqu’à 1 400 à 1 500 oC (Hi-Nicalon, moindre que les fibres à base de carbure de silicium ; cependant
Hi-Nicalon type S), voire jusqu’à 1 800 à 2 000 oC pour la Tyranno leur densité plus élevée limite un peu cet avantage pour des appli-
SA3. Ces comportements très différents dépendent essentiel- cations aéronautiques et spatiales.
lement du taux d’oxygène contenu dans les fibres, mais aussi de la
température finale d’élaboration. En effet, l’oxygène engagé sous La plupart des fibres oxydes polycristallines présentent un dia-
forme d’oxycarbure instable est évacué par la formation d’espèces mètre moyen d’une dizaine de micromètres, une densité de l’ordre
gazeuses CO et SiO dès 1 100 à 1 200 oC, ce qui a pour de 3 à 3,9 et un module élastique variant de 200 à 390 GPa lorsque
conséquence la formation de défauts de taille d’autant plus grande l’on passe d’une fibre riche en silice à une fibre d’alumine pure.
que le taux d’oxygène et la température de traitement à l’issue du Les fibres de dernière génération (Nextel 650 et 720
traitement sont élevés. Les paramètres permettant de faire varier commercialisées par 3M) présentent toutes des contraintes à rup-
le taux d’oxygène sont la teneur en oxygène de l’atmosphère ture de l’ordre de 2 000 à 3 000 MPa et conservent ces propriétés
utilisée pour l’oxydation ménagée, la température et la durée de jusqu’à 1 000 à 1 100 oC. Cependant, ces fibres ont des caractéris-
traitement. tiques mécaniques et en particulier de résistance au fluage qui
Leur résistance au fluage est d’autant plus élevée que le taux chutent énormément au-delà de 1 100 à 1 200 oC, ce qui en limite
d’oxygène est faible (fluage des zones amorphes), que la taille des fortement l’emploi à haute température. Ces fibres étant des
grains de SiC est élevée et que la quantité de phases secondaires oxydes, elles sont potentiellement intéressantes pour des applica-
est faible. C’est ainsi que les fibres Sylramic, en particulier la tions à moyenne température sous air ou à haute température,
Sylramic iBN ou les super Sylramic iBN et iC, ont une résistance mais sous faible contrainte.
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Bobine inductrice
1.3 Matrice : nature et méthodes
de fabrication
Débitmètres massiques
La matrice en céramique peut être constituée d’une seule phase
homogène ou inclure différentes phases afin de lui conférer des
Sonde de pression
propriétés spécifiques. C’est en particulier le cas des matrices
autocicatrisantes (§ 2.2.2) qui incluent des composés du bore. Le
procédé historique d’élaboration de la matrice est l’infiltration par
voie gazeuse. Les phases ainsi déposées sont d’excellentes quali-
tés et présentent les meilleures propriétés, cependant le procédé Figure 2 – Exemple de réacteur d’ICVI pour la réalisation
de composites à matrice SiC ou pyrocarbone
est long et coûteux et plusieurs autres voies d’élaboration sont (chauffage de la pièce par rayonnement d’un tube suscepteur
actuellement mises en œuvre. en carbone lui-même chauffé par induction électromagnétique)
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coefficient de dilatation.
L’évolution de ces matériaux composites était initialement liée au développe-
ment des industries aéronautiques et aérospatiales où ils sont très appréciés
comme matériaux de structure pour le gain de masse qu’ils procurent par rap-
port aux matériaux métalliques classiques. Les matériaux composites peuvent
également présenter d’excellentes caractéristiques thermomécaniques en
ambiances érosive et corrosive. Ils nécessitent cependant une technologie et un
savoir-faire particuliers. Ainsi, de nouvelles techniques sont donc continuelle-
ment développées et doivent être diffusées dans l’industrie.
Les nombreux matériaux composites diffèrent les uns des autres selon les
caractéristiques suivantes :
— la morphologie des constituants élémentaires : trichites (fibres discontinues
monocristallines), fibres, lamelles, filaments, particules, etc. ;
— leur nature respective : organique, métallique, verre, céramique... ;
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La galvanoplastie est une méthode très appropriée pour produire Le tableau 1 présente un aperçu des propriétés des revêtements
des revêtements métalliques, par conséquent, la codéposition élec- électrodéposés utilisés jusqu’à présent.
trochimique est une bonne alternative dans le domaine des revête-
ments composites. Elle permet d’associer deux matériaux différents ■ Les principales applications de ces matériaux se rapportent :
pour obtenir une combinaison de propriétés qui tire avantage de — aux produits résistants au frottement, obtenus par dispersion
chacun. de poudres réfractaires (carbures de silicium ou de tungstène, pou-
dre de diamant, oxydes d’aluminium, de zirconium, de titane, etc.) ;
Bien que plus onéreux que les revêtements classiques, les revête- — aux produits autolubrifiants, obtenus par dispersion de gra-
ments composites présentent des caractéristiques performantes qui phite colloïdal, de bisulfure de molybdène, de nitrure de bore, de
surmontent l’inconvénient de leur surcoût de production. Cepen- polytétrafluoroéthylène (PTFE), etc. ;
dant, comme avec n’importe quel procédé nouveau, le manque de
connaissances dans cette nouvelle technique d’élaboration a limité — aux produits résistants à l’oxydation à haute température ou à
les premières applications. la corrosion, obtenus par dispersion d’oxydes métalliques (chrome,
magnésium), de kaolin, etc.
■ Jusqu’au début des années 1970 la codéposition électrolytique ● Depuis 1961, date à laquelle sont apparus, en Allemagne, les
releva plus de la curiosité de certains laboratoires que de la réalité premiers revêtements composites industriels, les applications n’ont
industrielle. Ces travaux ont toutefois permis de déceler un certain cessé d’évoluer.
nombre de facteurs régissant la codéposition de telles particules
Exemple : notons par exemple, les dépôts Ni-SiC dans le domaine
solides, notamment :
de l’anti-usure (cf. [7] à [12]), les revêtements chimiques de nickel-
— la densité de courant ; PTFE pour leurs caractéristiques anti-adhérentes et autolubrifiantes
— la concentration en particules dans le bain d’électrolyse ; (cf. [13] à [19]), les revêtements électrolytiques avec particules de
— l’agitation du bain d’électrolyse ; zinc pour la protection contre la corrosion de panneaux de signalisa-
— l’ajout de tensioactifs de différentes natures (anionique, catio- tion routière ou bien ceux de Co-Cr2O3 pour la résistance à l’abrasion
nique ou non ionique) ; à hautes températures.
— le pH et la composition de l’électrolyte (nature du cation Aujourd’hui les composites à matrice métallique sont de plus en
métallique) ; plus utilisés, que ce soit pour l’aérospatiale que pour les moteurs à
— la structure et la granulométrie des particules ; hautes performances, à un tel point que toutes ces applications réunies
— éventuellement le vieillissement du bain d’électrolyse. font du composite déposé par galvanoplastie une réalité industrielle.
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Cependant, des problèmes subsistent et des obstacles doivent être mage en aluminium, laiton et cuivre, à cause de la dureté apportée
surmontés : la reproductibilité, le post-usinage, le soudage et les en surface. Dans le domaine du moulage de caoutchouc par injec-
tests d’acceptation de qualité sont encore en exploration. Les pro- tion ou compression, le démoulage se fait sans problème même
priétés anisotropes des composites rendent difficile l’augmentation lorsqu’il y a des produits adhérants, c’est-à-dire des pièces compor-
des performances de stabilité thermique, de résistance aux fissures tant des inserts métalliques, les revêtements composites évitant
et de fatigue. Différents laboratoires de recherche ont donc dû se alors l’emploi d’agents démoulants et l’encrassement des moules [16].
pencher sur ces problèmes.
● Le composite Fe-Ni-Cr [20] élaboré en incorporant des particules
de carbure de chrome dans une matrice Fe-Ni éveille toujours
l’attention des chercheurs. En effet, les particules de carbure de 2. Codéposition électrolytique
chrome sont codéposées avec un alliage binaire Fe-Ni.
métal-particules
Après traitement thermique, le chrome diffuse dans le revêtement
et forme ainsi une couche d’acier inoxydable Fe-Ni-Cr.
● Les dépôts composites Ni-SiC récemment développés pour Jusqu’en 2002, une multitude de systèmes métal-particules a fait
revêtir les cylindres de moteur à essence sont produits par plusieurs l’objet de différentes études. Les matrices métalliques sont très
groupes automobiles (Suzuki (Japon) depuis 1978, PSA (France) diversifiées du fait de l’imagination grandissante de certains cher-
depuis 1980) et des options ont été prises pour l’utilisation de ces cheurs (cf. [1], [2], [7] à [223]), si bien qu’il nous est impossible de
dépôts sur des prototypes qui préfigurent l’avenir de l’automobile [21]. citer toutes les études menées jusqu’à maintenant tant le domaine
est varié. En effet les dépôts de nickel, de cuivre, d’argent, d’or, de
Encouragé par l’expérience positive des dépôts Ni-SiC, tant dans
chrome, d’étain, de zinc, de cadmium, et de plomb sont souvent
le domaine de l’allégement que dans ceux de la réduction du frotte-
assujettis à la codéposition de particules de différentes natures tel-
ment ou de l’amélioration de la résistance thermique, le groupe PSA
les que SiC, Al2O3, TiO2, ZrO2, Talc, MoS2, PTFE et bien d’autres...
a mis à l’étude l’application de dépôts composites sur les cylindres
Notons à titre d’exemple que la tenue à l’usure, l’augmentation de la
de moteur.
dureté, l’abaissement du coefficient de frottement, l’augmentation
● Notons à titre d’exemple que d’autres types de particules (pou- de la tenue à la corrosion, de la conductibilité thermique et électri-
dre de diamant, zircone (ZrO2) ou bisulfure de molybdène (MoS2)) que sont les principaux facteurs que l’on a cherché à améliorer au
[14] [22] sont codéposées à partir de bain chimique de nickel. Cepen- cours de ces différentes études.
dant, l’application industrielle de ces composites est confrontée à
des problèmes de stabilité et de durée de vie des bains suite à un Cependant le nombre important d’études menées sur l’obtention
dépôt autocatalytique incontrôlable sur les particules elles-mêmes. de dépôts composites électrolytiques ne prouve pas la maîtrise ou
la compréhension de l’influence des différents paramètres électro-
● L’industrie s’intéresse de plus en plus aux revêtements autolu-
chimiques engagés, ou du mécanisme d’incorporation. Ainsi dans le
brifiants [16] [23]. Les lubrifiants solides les plus utilisés en 2002
cas de particules isolantes, la surface des dépôts obtenus est plutôt
pour les études, la recherche et la pratique industrielle sont le gra-
homogène. Les particules non conductrices (figure 1 a) sont incor-
phite (cf. [24] à [29]), le bisulfure de molybdène (cf. [22] et [27] à [34])
porées et recouvertes au fur et à mesure de la croissance du dépôt
et le PTFE (cf. [13], [15] à [17], [19], [23], [26], [27], [31] et [35] à [62]).
dans la matrice métallique [77]. À l’opposé, les particules conductri-
L’utilisation du PTFE dans la pratique industrielle est bien connue ces (figure 1 b), au contact de la cathode se placent au potentiel de
depuis longtemps : ce matériau est apprécié là où une remarquable l’élément réduit. L’électrodéposition a alors lieu à la surface de cel-
résistance chimique et mécanique est requise. Les propriétés auto- les-ci, rendant ainsi le dépôt plus ou moins homogène [77].
lubrifiantes particulières du PTFE le rendent particulièrement indi-
qué dans tous les cas où les problèmes de frottement et d’usure se ■ La qualité du dépôt composite électrolytique dépend du taux
manifestent. d’incorporation de particules et de leur répartition ainsi que de l’affi-
nité de celles-ci avec la matrice métallique. Les paramètres habi-
Un bon emploi des composants en PTFE permet par ailleurs une
tuels de l’électrolyse (pH, densité de courant, température,
remarquable réduction des coûts, du point de vue soit de l’entretien,
agitation) ont une influence sur la quantité de particules incorpo-
soit de la gestion.
rées. Néanmoins, les relations ne sont pas simples et selon la nature
Ces propriétés uniques induisent un nombre important d’applica- du bain, le type des particules étudiées, leurs concentrations, leurs
tions concernant l’utilisation des revêtements électrolytiques avec tailles, les tensioactifs utilisés, et même selon le type d’agitation
incorporation de particules de PTFE dont la plupart ont été décidées appliqué, les résultats obtenus sont très contradictoires.
à la suite de tests préliminaires en laboratoire auxquels ont succédé
des essais en champ extensif. Le taux d’incorporation αv (exprimé en % volumique) n’est donc
pas seulement fonction de la concentration en particules dans l’élec-
Les propriétés tribologiques (autolubrifiantes) [50] et physico-chi- trolyte. De nombreux paramètres interviennent, notons entre autres
miques (faible mouillabilité et remarquable résistance chimique les paramètres les plus souvent mentionnés :
face aux différents acides) font de ce matériau un candidat privilégié
dans différents domaines tels que l’électronique (notamment au — la nature de la particule étudiée (cf. [28], [33], [75], [128], [131],
niveau des contacts électriques), le moulage (du fait de sa très faible [172], [202] à [205]) ;
énergie de surface) et l’anticorrosion. — sa granulométrie (cf. [11], [20], [97], [105], [206], [207]) ;
Cependant, du point de vue des applications industrielles, l’utili- — sa concentration C dans l’électrolyte (exprimée en g · L−1)
sation des dépôts composites métal-PTFE se limite, en 2003, essen- (cf. [6], [10], [20], [25], [28], [29], [37], [52], [63], [70], [79], [82], [84],
tiellement aux dépôts chimiques Ni-PTFE pour lesquels ce procédé [97], [99], [105], [172], [177], [196], [202], [206], [208] à [211]) ;
est validé [16]. L’utilisation d’un tel matériau réside essentiellement — sa charge de surface (cf. [2], [9], [26], [36], [37], [66], [72], [75],
dans des applications de moulage plastique, dans le domaine pneu- [79], [84], [87], [93], [112], [127], [144], [205], [207], [211] à [217]) ;
matique, et dans le cas de réparation et de rattrapage de cotes de — la densité de courant appliquée J (exprimée en A · dm−2)
pièces usées. (cf. [25], [28], [29], [45], [63], [70], [77], [79], [84], [88], [95], [96], [99],
Exemples : moule d’injection plastique, nez de presse, buse [105], [118], [131], [159], [172], [181], [196], [202], [208], [209], [218] à
d’injection plastique, tige de vérin à gaz, came, piston de pompe, etc. [221], [224], [225]) ;
Concernant les moules pour injection des plastiques, une absence — le pH (cf. [9], [63], [66], [202], [206], [207], [209], [212], [226]) ;
de collage et une très bonne résistance à l’usure et à la corrosion — la température T (˚C) (cf. [25], [63], [66], [84], [206], [210]) ;
sont obtenues en utilisant des revêtements chimiques de Ni-PTFE. — le mode d’agitation (cf. [2], [6], [29], [36], [61], [63], [77], [88],
Les mêmes résultats ont été trouvés pour les moules de thermofor- [97], [113], [202], [205] à [208], [212], [214] à [216], [222], [223]).
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1.3 Hydrodynamique
0
0 0,5 1 1,5
1.3.1 Agitation
Position radiale r (cm)
■ Il est évident que les particules à incorporer doivent arriver à la
surface de la cathode et donc être transportées du sein de la solu- Figure 5 – Taux d’incorporation en fonction de la position radiale
tion vers la cathode [39]. Greco et Baldauf [5] se sont rendus sur la surface d’une électrode tournante [40]
compte que l’agitation du bain favorise le transport des particules
et que l’augmentation de l’agitation du bain conduit à une plus
grande quantité de particules incorporées. Cependant, quatre ans
plus tôt, Williams et Martin [2] ont signalé que trop d’agitation — pour le régime de transition, on observe une diminution, suivie
mène à une diminution de la codéposition de particules, car les d’une augmentation conséquente du taux d’incorporation ;
particules sont alors balayées loin de la surface de cathode avant — dans le régime turbulent, une diminution progressive du taux
qu’elles soient incorporées. Ces deux observations ont été d’incorporation a lieu.
confirmées par Lee et Wan [8], qui ont constaté que la courbe du En outre, la quantité de particules incorporées diminue du centre
taux d’incorporation de particules dans le revêtement en fonction vers les bords de l’électrode [9] [40] (figure 5).
de l’agitation de l’électrolyte présente un maximum.
Les travaux de Pena Munoz [29] illustrent ce phénomène dans le
Concernant l’effet de l’agitation du bain par une électrode tour- cas du système Ni-PTFE sur une électrode plane avec une agitation
nante, trois régimes différents d’écoulement peuvent être à barreau magnétique tournant : un maximum du taux d’incorpo-
distingués [25] (figure 4) : ration est observé en fonction de la vitesse d’agitation de la solu-
— dans le régime laminaire il n’y a aucune influence de la vitesse tion (figure 6), il y a de plus un décalage de ce maximum en
de rotation ; fonction de la concentration de PTFE en solution.
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Jean-Marc HEINTZ
Professeur des universités, Bordeaux INP
Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux (ICMCB), Pessac, France
et Amélie VEILLERE
Maı̂tre de conférences, Bordeaux INP
Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux (ICMCB), Pessac, France
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20 µm
20 µm
50 µm 50 µm
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Tableau 1 – Quelques propriétés des principaux métaux utilisés pour la fabrication des CMM
r Tfusion E s Max CDT l k
Matrice
(g/cm3) ( C) (GPa) (MPa) (10-6/K) (W/mK) (106 S/m)
E : Module d’Young
s Max : Contrainte maximale (UTS)
CDT : Coefficient de dilatation thermique
l : Conductivité thermique
k : Conductivité électrique
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