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Module: Comptabilité Financière avancée 1

CHAPITRE 2– Évaluation des actifs corporels &


incorporels

À la fin de ce chapitre, vous devriez être capable de:


Identifier les éléments d’actifs corporels et incorporels dans les opérations
comptables
Evaluer et comptabiliser les actifs corporels et incorporels selon les différentes
formes de valeur
Faire un plan d’amortissement
Produire un bilan

Section I : Règles générales d’évaluation des actifs et des passifs

I.1. Bases légales

Les règles d’évaluation des actifs et passifs sont organisées par les dispositions
combinées des articles 35 à 65 de l’acte uniforme relatif au droit comptable et à
l’information financière (l’AUDCIF).

I.2. Les méthodes d’évaluation prévues par le Syscohada

Le Syscohada a consacré un chapitre entier aux règles d’évaluation des actifs et


passifs (chapitre 4, titre 1). Il précise que qu’à leur date d’entrée dans le patrimoine,
les biens acquis à titre onéreux sont comptabilisés à leur coût d’acquisition, les biens
produits sont comptabilisés à leur cout de production, la valeur d’apport pour ceux
apportés par l’Etat ou les associés, la valeur actuelle pour ceux acquis à titre gratuit
ou, en cas d’échange, par la valeur de celui des deux éléments dont l’estimation est
la plus sûre.
Cependant avec les nouvelles réformes, quelques modifications ont été prévues et
doivent donc être prises en compte.

Section II : Evaluation des immobilisations corporelles et


incorporelles selon le référentiel OHADA

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1- Valeur à l’entrée dans le patrimoine

A) Cas des immobilisations corporelles

Une immobilisation corporelle est définie comme un élément corporel destiné à


servir de façon durable à l’activité de l’entité.

Remarque : les biens de faible valeur peuvent être enregistrés en charge si leur
valeur unitaire est inférieure ou égale à 50.000 FCFA.

A-1) Coût d’acquisition (bien acquis à titre onéreux)

Le coût réel d’acquisition d’une immobilisation est constitué (article 37 du


règlement) :
- de son prix définitif d’achat facturé par le fournisseur net de remise et de rabais
commerciaux, d’escompte de règlement et de taxes récupérables ;
- des charges accessoires rattachables directement à l’opération d’achat ;
- des frais d’acquisition notamment les droits d’enregistrement, les honoraires, les
commissions, les frais d’acte, après déductions des taxes récupérables ;
- des charges d’installation qui sont nécessaires pour mettre le bien en état
d’utilisation.
De l’estimation initiale des coûts relatifs au démantèlement, à l’enlèvement de
l’immobilisation et à la remise en état du site sur lequel elle est située, si cette
obligation incombe à l’entité, soit du fait de l’acquisition de l’immobilisation
corporelle, soit du fait de son utilisation pendant une durée spécifique à des
fins autres que la production de stocks au cours de cette période. Ces coûts
comptabilisés comme un composant de l’immobilisation, font l’objet d’un
plan d’amortissement propre tant pour la durée que pour le mode.

Les taxes non récupérables font partie de la valeur du bien. En tout état de cause, le
compte 645 ne doit être utilisé.

* Les charges ou frais accessoires :


C’est-à-dire de celles qui sont directement liées à l’acquisition et à la mise en état
d’utilisation du bien dans la mesure où elles ont accru sa valeur vénale. Il s’agit
notamment des frais de transport, droits de douane, frais d’installation et de montage,
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des taxes non récupérables, la préparation du site, les commissions et honoraires


(d’architecte, d’ingénierie…).

* Les frais d’acquisition des immobilisations doivent être désormais comptabilisés


dans les subdivisions des comptes d’immobilisations concernées en insérant le
chiffre 8 en cinquième position (droits de mutation, commissions, frais d’actes,
honoraires, etc.) et en sixième position le détail des frais d’acquisition par nature.
Les subdivisions présentées ci-après sont une illustration s’appliquant à tous les
postes d’immobilisations concernés.
* Exemple :
24 MATÉRIEL
241 MATÉRIEL ET OUTILLAGE INDUSTRIEL ET COMMERCIAL
2411Matériel industriel
241181 : Droits de mutations
241182 : Commissions
241183 : Frais d’actes
241184 : Honoraires
241188 : Autres frais accessoires

Approche par les composants


 Lorsqu’une immobilisation corporelle peut être décomposée dès son acquisition
en éléments ayant chacun une durée d’utilité différente, chaque partie de ce bien
doit être comptabilisée séparément si son coût est significatif par rapport au coût
total du bien et peut être évalué de façon fiable. L’amortissement de chaque partie
de l’immobilisation corporelle doit se faire suivant la durée d’utilité qui lui est
propre.

 Lorsqu’à l’acquisition, une immobilisation compte des éléments qui ont chacun
une utilisation différente, les entités doivent ventiler le montant initialement
comptabilisé pour une immobilisation corporelle en ses parties significatives et
amortir séparément chacune de ces parties.
 Désormais, les entités doivent comptabiliser séparément les éléments d’une
immobilisation ayant des utilisations différentes, des durées de vie différentes ou
procurant des avantages à l’entité à un rythme différent. Chaque composant doit
avoir un plan d’amortissement propre.
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 Le référentiel donne comme exemple un immeuble qui peut faire l’objet d’une
décomposition en gros œuvre, toiture, ascenseurs, climatisation, étanchéité, etc.
 La décomposition d’une immobilisation en plusieurs éléments ne modifie pas le
coût global de l’immobilisation.
 Par contre, le renouvellement d’un composant pour un montant différent de celui
de la valeur d’origine modifie la valeur totale de l’immobilisation.

Exercices d’entrainements

1) La société ZYX a fait l’acquisition au 1er mars N d’un matériel industriel et a


effectué les dépenses suivantes :
- Prix d’achat brut du matériel : 50.000
- Remise accordée par le fournisseur : 2.500
- Escompte attribué par le fournisseur : 475
- Droits de douane : 6.000
- TVA récupérable : 10.393
- Frais d’installation nécessaires à la mise en utilisation du bien : 3.588
(dont Tva 588)
- Frais de transport postérieurs à la mise en utilisation : 2.392 (dont Tva :
392)

2- La société S réalise l’acquisition au 1er avril N d’un un ensemble


immobilier à rénover et effectue les opérations suivantes :
- Prix d’achat du terrain : 36.000
- Prix d’achat de la construction : 164.000
- Droits d’enregistrement : 9.600
- Frais d’acte : 700
- Honoraires notaire ; 2.990(dont Tva : 490)
- Commissions : 5.980 (dont Tva 980)
- Frais d’architectes : 4.784 (dont Tva : 784)
- Grosses réparations : 52.624 (dont Tva : 8.624)
- Charges financières exposées pour l’acquisition du terrain et de la construction
(période allant de la signature de l’acte à la mise en service) 1.000

A-2) Coût de production (immobilisations et stocks fabriqués)


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Les biens produits par l’entité sont comptabilisés à leur coût de production
correspondant au coût d’acquisition des matières et fournitures consommées auquel
s’ajoutent les charges directes de production qu’elles soient externes (services
extérieurs) ou internes (salaires, amortissements) ; les charges indirectes sont
également prises en considération dans la mesure où elles peuvent être
raisonnablement rattachées à la production des biens. Il s’agit du concept de coût
complet.
Les charges financières sont inclues à condition qu’elles se rattachent
indiscutablement au processus de production, jusqu’à la fin de ce processus
(achèvement des produits) ;
Pour les immobilisations fabriquées par l’entité, le coût de production doit inclure
l’estimation initiale des coûts relatifs au démantèlement à l’enlèvement de
l’immobilisation et à la remise en état du site dans les conditions susmentionnées.
Tous les frais accessoires encourus sont inclus dans le coût de production du bien
jusqu’à son lieu d’exploitation et sa mise en état de fonctionner.

Le coût de production peut inclure aussi les pertes, rebuts et déchets qui sont
inévitables et normaux.

N’entrent pas dans le coût de production des biens :

- les charges commerciales et les charges d’administration générale qui ne


rentrent pas dans le processus de production ;
- le coût de stockage du produit fini ;
- la quote-part de charges correspondant à la sous activité ;
- les pertes et les gaspillages de caractère accidentel ou anormal.

A-3) Biens acquis à titre gratuit

Les immobilisations transférées gratuitement à l’entité ou sous forme de subvention


sont enregistrées en comptabilité pour leur valeur actuelle au jour du transfert de
propriété.

L’opération est constatée par le truchement du compte 14 Subventions


d’investissement.
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S’il s’agit d’une entreprise individuelle, le bien acquis à titre gratuit doit être inscrit
dans les comptes d’immobilisations par le biais du compte 104 Compte de
l’exploitant. La dotation aux amortissements de ce bien n’est pas déductible
fiscalement.

A-4) Biens transférés à l’entité à titre d’apport en nature

Les biens reçus à titre d’apport en nature sont enregistrés en comptabilité aux valeurs
pour lesquelles ils figurent dans l’acte d’apport.

A-5) Biens acquis par voie d’échange

Une immobilisation est acquise par échange, pour tout ou partie, avec un autre actif,
elle doit être comptabilisée à sa valeur actuelle ou à la valeur nette comptable de
l’actif échangé, compte tenu de tout règlement ou encaissement supplémentaire ou
autre contrepartie (soulte). A cette fin, la valeur peut être déterminée par référence
soit à l’actif donné en échange, soit à l’actif acquis, suivant celle des deux valeurs qui
parait la plus sûre.

A-6) Cas particuliers

A-6-1) Bien acquis avec clause de révision de prix

Lorsqu'un bien est acquis avec une clause de révision de prix, le prix d’achat définitif
est celui qui tient compte de toutes les modifications de prix consécutives à la clause
de révision. Dans ce cas, la valeur d’entrée des immobilisations sera modifiée en
tenant compte des variations de prix.

Exercice d’entrainements

Le 30 Juin 2002, l’entité DIOP achète une machine à FCFA 100 000 à crédit sur 2
ans. Le contrat prévoit une clause de révision de prix à la fin de chaque année de
crédit sur la base du cours dollars :

- 30 juin 2002...................cours1 $ = 500 FCFA


- 30 juin 2003 ...........................1 $ = 600 FCFA
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La valeur immobilisée se présente ainsi :

a) 30 juin 2002, montant immobilisé = 100.000 FCFA

b) 30 juin 2003, le montant de l’immobilisation doit être modifié en tenant


compte du cours du dollar Montant immobilisé au 30 juin 2002 =
100.000
Révision du prix 200 (600 - 500) = 20.000

Nouvelle valeur immobilisation = 120.000

La valeur brute de l’immobilisation comptabilisée au 30 juin 2002 doit être modifiée


de la variation de prix de FCFA 20 000. En conséquence, la dotation aux
amortissements du 30 juin au 31 décembre 2002 doit être réajustée au 31 décembre
2003 pour tenir compte de l’incidence de la révision du prix par le biais du compte
68 Dotations aux amortissements.

La dotation de l’exercice du 1er janvier au 31 décembre 2003 doit être calculée sur
la nouvelle valeur, soit FCFA 120 000.

A-6-2) Biens dont la valeur est exprimée en monnaie étrangère

Lorsque le coût des immobilisations entrées dans le patrimoine est exprimé en


monnaie étrangère, le coût de ces immobilisations est converti en unité monétaire
légale au cours du jour de l’acquisition quel que soit le mode de paiement.

Si un crédit a été consenti par le fournisseur d’immobilisations, les différences de


change constatées lors du règlement sont inscrites dans le compte 676 Pertes de
change ou 776 Gains de change.

A-6-3) Biens acquis avec clause de réserve de propriété

Selon le Système Comptable OHADA, la clause dite de réserve de propriété est une
clause par laquelle le transfert de la propriété est suspendu, jusqu’à l’exécution
intégrale de la prestation due en contrepartie. Ainsi en vertu de cette clause
suspensive et protectrice du vendeur, le transfert de propriété du bien est différé
jusqu’à la date de paiement du dernier franc, nonobstant la livraison antérieure du
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bien de l’acheteur.

A-6-4) Biens acquis en nu-propriété et en usufruit

Les biens acquis en nu-propriété sont inscrits au bilan pour leur valeur d'apport et
sont, le cas échéant, amortissables sur cette base sur la durée d'utilisation ou de vie
du bien.

Les frais engagés pour satisfaire les obligations du nu-propriétaire ou de l'usufruit


sont des charges à inscrire dans les comptes de charges par nature.

En revanche, le Système Comptable OHADA est muet pour un bien reçu en usufruit.
En principe, il ne doit pas être inscrit dans les comptes d'actifs immobilisés corporels
en ce sens que l’entité n'est pas propriétaire, mais elle dispose d'un droit de
jouissance.

A-6-5) Biens acquis contre versement de rentes viagères :


Ces biens sont comptabilisés pour le montant stipulé dans le contrat ou, à défaut, la
valeur actuelle à la date du contrat. La contrepartie est portée pour la même valeur au
passif du Bilan dans le compte 1681 Rentes viagères capitalisées.
Le décès prématuré du crédirentier, ou sa survie, conduit à l'enregistrement du gain
correspondant en produits financiers 7781 Gains sur rentes viagères ou de la perte
6781 Pertes sur rentes viagères.

Exercice d’entrainements
La société B. a acquis le 1er janvier N contre une rente viagère de 6.000 KF Cfa
par an (payable en fin d’année) un ensemble immobilier (dont un terrain est
estimé à 20.000 KF).

Un versement initial a fait l’objet d’un chèque de 30.000 KF remis au crédirentier


le 1er janvier N.
L’espérance de vie du crédirentier est estimée à 20 ans et le taux d’actualisation
de la rente est fixé à 9%.

B) Cas des immobilisations incorporelles

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B-1) Règles d’évaluation des immobilisations incorporelles

Les immobilisations incorporelles sont constituées par les éléments autres que
corporels, devant servir de façon durable à l’activité de l’entité et susceptible de
générer des avantages futurs.

Les coûts d’entrée se déterminent de manière semblable aux coûts d’entrée des
immobilisations corporelles.

B-2) Cas particuliers

B-2-1) Frais de recherche et développement

Les dépenses engagées dans la recherche sont susceptibles d’être capitalisées à


condition de remplir les critères suivants :
- ne pas être de dépenses de recherche fondamentale,
- ne pas être de dépenses relatives aux exercices antérieurs,
- être engagées dans des projets identifiés et pouvant être mesurées de façon
fiable,
- engagées dans des projets dont la réussite technique peut être démontrée,
- engagées dans des projets pour lesquels il existe un marché potentiel faisant
espérer une bonne rentabilité commerciale,
- engagées dans des projets qui peuvent être menés à terme par l’entité.

Si les conditions ci-dessus sont remplies, les charges correspondantes sont


enregistrées au débit du compte 211 Frais de recherche et de développement par le
crédit du compte 721 Production immobilisée incorporelle.

Les frais de recherche et de développement doivent comprendre tous les coûts qui
sont directement imputables aux activités de recherche et de développement ou qui
peuvent être affectés de façon raisonnable à de telles activités.

Ils comprennent :

- les salaires, appointements et autres coûts annexes du personnel engagé dans les
activités de recherches ;

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- les coûts de matières premières et de services utilisés dans les activités de recherche
et de développement ;

- l’amortissement du matériel et des constructions, dans la mesure où ils sont utilisés


pour les activités de recherche et de développement;

- les coûts indirects, autres que les frais administratifs d’ordre général liés aux
activités de recherche et de développement. Ces coûts sont imputés sur des bases
analogues à celles retenues pour l’affectation des coûts indirects aux stocks ;

- les autres coûts, tels que l’amortissement des brevets et licences dans la mesure où
ces actifs sont utilisés pour la recherche et le développement ;

- les frais financiers imputables directement à la recherche et au développement.

Les coûts commerciaux ne sont pas compris dans les frais de recherche et de
développement.

Les frais capitalisés doivent être amortis sur une durée maximale de cinq ans avec
toutefois une possibilité d’une durée plus longue si cela était justifié (information à
fournir en annexe).

B-2-2) Logiciels

Les logiciels peuvent être


- Acquis
- Créés par l’entité.
*Logiciels acquis : deux cas :

a) Logiciels non dissociables du matériel acheté par l’entité. Dans ce cas,


la valeur du programme fera partie de celle du matériel et il ne sera pas effectué un
enregistrement propre au programme.

b) Logiciel dissociable et disposant donc d’une existence distincte de celle du


matériel, il sera comptabilisé à part. La valeur retenue est celle facturée par le
fournisseur en tenant compte éventuellement des frais nécessaires à son installation.

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* Logiciels créés par l’entité

Les programmes informatiques créés par l’entité ont un traitement à peu près
similaire à celui des frais de recherche et développement.

3- Evaluation postérieure à la date d’entrée : Amortissements &


dépréciation

A) Principes généraux

A l’inventaire, l’entité doit procéder au recensement et à l’évaluation de ses biens,


créances et dettes, à la valeur effective du moment, dite valeur actuelle. La valeur
actuelle s’apprécie en fonction du marché et de l’utilité du bien pour l’entité (article
42 de l’acte uniforme).

A la clôture de l’exercice, la valeur d’inventaire est égale à la valeur actuelle


(article 43 de l’acte uniforme).

A la date de clôture :
- la valeur brute des biens correspond à la valeur d’entrée dans le patrimoine, sauf
dans le cas des immobilisations réévaluées.

- la valeur nette comptable correspond à la valeur brute diminuée des


amortissements cumulés et des dépréciations.

- la valeur brute des éléments d’actif est comparée à la valeur d’inventaire à la


même date. La plus-value constatée entre la valeur actuelle d’un actif et sa valeur
d’entrée n’est pas comptabilisée ; ce serait contraire à la convention de prudence.
En revanche, les moins-values sont constatées en comptabilité.
- les moins-values constatées par différence entre la valeur brute et la valeur
actuelle, sont prises en compte dans les conditions suivantes :
o Pour les biens dont l’usage est limité dans le temps pour des raisons
physiques, techniques ou juridiques, l’entité établit un plan
d’amortissement qui permet de calculer la valeur nette comptable de ces
biens.
o pour les biens dont la valeur actuelle est significativement inférieure, soit
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à la valeur nette comptable, soit à la valeur brute. La comparaison entre la


valeur actuelle et la valeur brute ou la valeur nette comptable est effectuée
élément par élément.
B) Notion d’amortissement

B-1. Définitions

- Un actif amortissable est un actif dont l’utilisation par l’entité est déterminable,
c'est-à-dire qu’elle est limitée dans le temps.

La limitation de l’utilisation dans le temps peut résulter de critères physiques


(l’usure), techniques (obsolescence qui résulte de l’évolution des techniques) ou
juridiques (période de protection légale).

- L’amortissement selon l’article 45 de l’acte uniforme consiste pour l’entité à


répartir le montant amortissable du bien sur sa durée d’utilité selon un plan prédéfini.

NB : Même en cas d’absence ou d’insuffisance de bénéfice, il est procédé aux


amortissements (et dépréciations) nécessaires ». L’entité qui omettrait sciemment de
constater des amortissements serait passible des sanctions pénales frappant le délit de
« présentation de comptes annuels ne donnant pas une image fidèle de l’entité.»

B-2. Le plan d’amortissement

Le plan d’amortissement désigne le tableau prévisionnel où l’on inscrit les montants


respectifs répartis sur chacun des exercices comptables selon le rythme de
consommation des avantages économiques attendus en fonction de sa durée d’utilité.

Le plan d’amortissement est établi dès l’entrée du bien dans le patrimoine de l’entité
et toute modification doit être justifiée. Le plan d’amortissement est établi en fonction
:
- du montant amortissable d’un bien qui s’entend comme la différence entre le coût
d’entrée d’un actif et sa valeur résiduelle prévisionnelle.

La valeur résiduelle est le montant, net des couts de sortie prévus, qu’une entreprise
obtiendrait en cédant le bien en fin d’utilisation, compte tenu de sa vétusté. La valeur
résiduelle est déterminée aux conditions actuelles du marché. Elle n’est prise en
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compte pour déterminer le montant amortissable que lorsqu’elle est significative et


mesurable.

- de la durée d’utilité (DU) définie en fonction de l’utilité entendue de cet actif pour
l’entité. Tous les facteurs suivants sont pris en considération pour déterminer la durée
d’utilité d’un actif :
o l’usage attendu de cet actif par l’entité, évalué par référence à la
capacité ou à la production physique attendu de cet actif
o l’usure physique attendue dépendant notamment des cadences de
production et de la maintenance
o l’obsolescence technique ou commerciale découlant de changements
ou d’amélioration dans la production ou d’une évolution de la
demande du marché pour le produit ou le service fourni par l’actif
o les limites juridiques ou similaires sur l’usage de l’actif, telles que les
dates d’expiration des contrats de location.

- de l’annuité : c’est la valeur de l’amortissement du bien en une année


correspondant à sa valeur d’origine divisée par la DU.
- du taux d’amortissement correspond au taux qui, appliqué à la base amortissable,
donne le montant de l’annuité.
- de la date de début d’amortissement qui correspond à la date à laquelle
l’immobilisation est en état de fonctionner et au lieu d’utilisation prévu par l’entité.
- de la valeur nette comptable (VNC) est la différence entre la valeur d’origine et les
annuités cumulées à une date donnée.

B-3. Méthodes et taux d’amortissement

En principe, il faut retenir la méthode qui reflète le mieux le rythme d’utilisation du


bien amortissable. Cette méthode est appliquée de manière constante pour tous les
actifs de même nature ayant des conditions d’utilisation similaires.
Différents modes d’amortissement sont préconisées par les dispositions de l’AU-
ODIF. Il s’agit :

B-3-1) les modes d’amortissements comptables


a) Amortissement linéaire ou constant
Ce mode est appliqué à défaut de mode mieux adapté.
L’annuité est obtenue soit :
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- en faisant le rapport entre le montant amortissable et la durée d’utilité,

- en appliquant au montant amortissable le taux d’amortissement.

* Le taux d’amortissement est égal au quotient suivant : 100 / DU

* La première annuité doit être réduite proportionnellement au temps


écoulé entre la date de début d’amortissement et la date de clôture.

Exemple de plan d’amortissement :


Acquisition le 13-04-97 d’une machine industrielle pour un montant F 6 500
000 et en état de fonctionner le 1er –05-97.
Durée d’utilisation prévue : 8ans - Valeur résiduelle : 500 000
TAF : Etablir le plan d’amortissement de la machine M sachant qu’elle est amortie
de façon linéaire.

b) Amortissement dégressif à taux décroissant ou méthode américaine Sum of


Years Digits.
Cette méthode de calcul à l’avantage de la simplicité. On effectue le total de la suite
arithmétique des chiffres du nombre d’années de durée prévue du bien considéré.
Elle sera le dénominateur de la fraction correspondant à l’amortissement annuel du
coût historique. Le numérateur de cette fraction correspond pour la première période
au nombre d’années d’utilisation. Puis à la fin de chaque année il décroît d’une unité.
Ce mode est recommandé pour une immobilisation qui engendre des revenus de
manière décroissante dans le temps ou dont on s’attend à un usage plus important
les premières années.

Exemple d’application:
Une entreprise a acquis le 1/1/N un camion d’une valeur de 24.000 KFCFA. La durée
utile est évaluée à 4 ans. TAF : Etablir le plan d’amortissement du matériel M
sachant qu’il est amorti suivant le mode dégressif à taux décroissant.

c) Le mode d’amortissement par les unités de production ou unités d’œuvre

Le mode d’amortissement par les unités de production ou unités d’œuvre consiste à


répartir le montant amortissable en fonction d’unités d’œuvre qui peuvent être le
nombre de produits fabriqués, le nombre de kilomètres parcourus, le nombre
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d’heures de fonctionnement d’une machine, le nombre d’heure de travail … Ce


mode s’applique bien aux immobilisations dont le rythme d’utilisation est régulier
et dont il est possible de prévoir les nombres d’unités d’œuvre relatives à son
utilisation. La particularité de ce procédé est que l’annuité d’amortissement est
calculée à partir du nombre d’unités d’œuvre prévu pour chaque année. On n’a pas
besoin de déterminer un taux.
Annuité = Base amortissable x Nombre d’unités d’œuvre consommées
Nombre total d’unités d’œuvre prévues

Exemple d’application :
Le 01/01/2012, l’entreprise BONUS a acquis un matériel industriel à 60 000 000 F.
La durée d’utilité de M est de 4 ans. Sa valeur résiduelle est estimée à 5 000 000 F.
Le matériel est amorti suivant le mode par unités d’œuvre. Pour ce faire, on prévoit
la production de 80 000 unités de produits finis sur les 4 ans. Les productions
suivantes ont été constatées :
Années Quantités de
produits finis

2012 14 000

2013 20 000

2014 24 000

2015 22 000

TAF : Etablir le plan d’amortissement du matériel.

B-3-2). Les modes d’amortissements fiscaux

a) Le mode d’amortissement accéléré :


Selon le Code Général des Impôts (CGI), peuvent faire l’objet d’un amortissement
accéléré, les matériels et outillages neufs remplissant à la fois la double condition :
- d’être utilisés exclusivement pour les opérations industrielles de fabrication, de
manutention de transport ou d’exploitation agricole ; - d’être normalement
utilisables pendant plus de 5 ans. Le montant de la première annuité est doublé
(calculée sur 24 mois). Le nombre de ligne du plan d’amortissement se trouve de15 ce
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fait réduit d’une. Les annuités accélérées sont calculées, avec le taux linéaire, à partir
du premier jour du mois d’acquisition de l’immobilisation.

Exemple d’application :
Acquisition en début d’exercice L’entreprise LBT a acquis le 01/01/05, une machine
industrielle MX neuve pour 24.000.000 F, amortissable en mode accéléré. Durée
d’utilisation 8 ans. TAF : Etablir le plan d’amortissement de MX.
NB : pour ce type de matériel, sans l’autorisation de la Direction générale des impôts
(DGI), l’entreprise aurait pratiqué l’amortissement linéaire.

b) Amortissement dégressif fiscal


Selon le CGI, l’amortissement dégressif n’est applicable qu’à des matériels et
outillages neufs, dont la durée normale d’utilisation est au moins égale à trois
ans.

Peuvent bénéficier de ce régime : - les matériels et outillages de fabrication -


les matériels de manutention - certains équipements de bureau tels que les
ordinateurs - les installations de magasinage et de stockage à l’exception des
bâtiments qui les abritent.

Sont exclus : - les voitures de tourisme - le mobilier de logement et de bureau y


compris les climatiseurs - le matériel de bureau (machines à écrire, à calculer, à
photocopier) - les appareils divers de bureau (téléphone, télex, radio, ...).
Les annuités d’amortissement sont calculées en utilisant le taux dégressif :

Le taux dégressif est obtenu en multipliant le taux linéaire par un coefficient:

Durée d’utilisation Coefficient

3 ou 4 ans 1,5

5 ou 6 ans 2

Plus de 6 ans 2,5

Les annuités dégressives sont calculées à partir du premier jour du mois


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d’acquisition de l’immobilisation.
La première annuité est calculée à partir de la base d’amortissement (Vo – VR) ;
les autres annuités fiscales sont calculées à partir des valeurs nettes fiscales
diminuées de la VR.
Dans le cas de l’amortissement linéaire les annuités sont calculées à partir de la
base amortissable.
Les dernières annuités sont linéaires. On peut déterminer le nombre d’annuités
linéaires ou période charnière par la formule :
Période charnière = Durée d’utilisation / Coefficient Ou Période charnière =
1/taux dégressif
On considérera la partie entière.

Exemple d’application:
Acquisition en début d’exercice L’entreprise ESPERANCE a acquis un matériel
industriel MI le 01/01/2002 pour 60.000.000 F. Sa durée d’utilité est de 5 ans.
TAF : Etablir le plan d’amortissement de MI sachant qu’il bénéficie du régime
de l’amortissement dégressif.

NB : pour ce type de matériel, sans l’autorisation de la Direction générale des


impôts (DGI), l’entreprise aurait pratiqué l’amortissement linéaire.

B-4). Comptabilisation
B-4-1) Amortissement des biens d’exploitation
* Schémas comptables : Immobilisations incorporelles et corporelles

Débit Crédit Libellé Débit Crédit


6812/3 Dotat° aux amort. immob. Incorp X
(6812) corpor. (6813)
281/4 Comptes amort. Immob Incorp & X
corpor.

B-4-2. Cas particuliers :

B-4-2-1) Amortissements dérogatoires


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Module: Comptabilité Financière avancée 1

Des textes de nature fiscale autorisent la comptabilisation d’ « amortissements » qui


ne correspondent pas à l’objet normal d’un amortissement. On les appelle des
amortissements dérogatoires. C’est le cas pour l’amortissement accéléré de l’annuité
doublée.

851 Dotat° aux provisions réglementées X


151. Amortissements dérogatoires X
???
Partie de l’amortis. découlant des textes
fiscaux

a. La constatation d’un amortissement dérogatoire doit faire l’objet d’une


mention à l’état annexé.

b. A la sortie du bien faisant l’objet d’un amortissement d’un amortissement


dérogatoire :

o l’amortissement dérogatoire ne doit pas être utilisé pour la détermination


de la valeur comptable du bien,

o l’amortissement dérogatoire doit être repris par le biais du compte « 861 –


Reprises de provisions réglementées ».

B-4-2-2) Amortissements HAO

Le compte « 852 – Dotations aux amortissements HAO » est à utiliser dans les deux
cas suivants :

o la dépréciation irréversible est due à une destruction accidentelle ou à une


restructuration d’entreprise,

o l’amortissement concerne des actifs immobilisés ne participant pas au


processus de production. Ex. terrains et bâtiments inutiles à l’objet
économique de l’entité, œuvres d’art sans lien avec l’activité.

C. Les dépréciations des immobilisations (IAS 36)


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Module: Comptabilité Financière avancée 1

A la clôture de chaque exercice une entité doit apprécier s'il existe un quelconque
indice qu'un actif (immobilisation incorporelle ou corporelle) a subi une perte de
valeur. S'il existe un tel indice, l'entité doit estimer la valeur actuelle et la comparer
avec la valeur nette comptable. L'actif doit être déprécié lorsque sa valeur nette
comptable est supérieure à sa valeur actuelle et cette dépréciation doit être constatée
par une dotation pour dépréciation au débit du compte 6913 ou 6914 par le crédit du
compte 29.

a) - L'indice de perte de valeur peut être, entre autres :


- La baisse de la valeur de marché de l'actif ;
- La valeur comptable de l'actif net de l'entité est supérieure à sa capitalisation
boursière ;
- L'obsolescence ou la dégradation physique de l'actif.

NB : S'il n'existe pas d'indice de perte de valeur, aucun test de dépréciation n'est
requis !

b) - La valeur actuelle est le prix actuel d'achat de l'immobilisation. Si


l'immobilisation est amortissable, il faudra tenir compte de l'âge, donc de son plan
d'amortissement pour estimer sa valeur actuelle.
c) - La constatation de la perte de valeur d'une immobilisation a pour conséquences :

- La révision de son plan d'amortissement de sorte à repartir sa valeur actuelle sur la


durée d'amortissement restant.
- Lors de la reprise ultérieure d'une perte de valeur, la valeur comptable de
l'immobilisation augmentée de la reprise ne doit pas être supérieure à la valeur
comptable qui aurait été déterminée si aucune perte de valeur n'avait été
comptabilisée antérieurement.

d) - Lorsqu'une immobilisation corporelle a fait l'objet d'une réévaluation, la perte de


valeur s'impute d'abord sur l'écart de réévaluation en débitant le compte 1062, le solde
éventuel est enregistré en charge au débit du 6914 puis la contrepartie (le crédit) est
le compte 29.

NB : Les Frais de développement font également l'objet de test de dépréciation avec


la création du nouveau compte 2911 « Dépréciations des frais de développement » !

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Module: Comptabilité Financière avancée 1

4- Evaluation postérieure à la sortie : Cession & Mise au rebut

La cession des immobilisations est à priori anormale car on ne vend pas les moyens
de production. C’est ce qui explique que les comptes HAO sont utilisés pour
constater la cession des immobilisations aussi bien la valeur nette que le prix de
cession.

Cependant, s’il s’avère que la cession intervient dans le cadre d’une opération
récurrente et normale eu égard au secteur d’activité de l’entité (une entreprise de
location de véhicules qui cède systématiquement les éléments de son parc après une
période d’utilisation), la cession revêtira un caractère normal et les comptes
d’activités ordinaire seront utilisés.

Les éléments du patrimoine qui sont mis au rébus, détruits ou volés doivent être
soustraits de l’actif. La valeur résiduelle constituera une perte pour l’entité à inscrire
parmi les comptes HAO.

Exemple d’une cession d’immobilisation : valeur brute 2 000 000 FCFA,


Amortissement antérieur 400 000 FCFA, dotation le jour de la cession 200 000
FCFA ; Prix de cessions 1 500 000 FCFA.

Les écritures suivantes seront enregistrées :


Dotation complémentaire
Sortie d’actif du bien

28 Amortissement 600 000


654 Valeur nette comptable AO 1 400 000
812 Ou valeur nette comptable
HAO

Bien 2 000 000

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Module: Comptabilité Financière avancée 1

Cession au comptant

Déb it Crédit Libellé Débit Crédit

51 Banque chèque reçu 1 500 000

754 ou Prix de cession AO 1 500 000


822 Ou prix de cession HAO

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Module: Comptabilité Financière avancée 1

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