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L’époque moderne et la période coloniale

Et enfin, pendant 150 ans, il ne se passe rien de notable ! Mais dans les années 1820, le
souverain Alaouite s’attire les foudres de l’état français en soutenant Abd el-Kader qui lutte
contre la colonisation de l’Algérie. Les marocains sont battus à la bataille de l’Isly en 1844. Le
Maroc, ainsi affaibli, attire les convoitises européennes, d’abord espagnoles à l’extrême nord du
pays. En 1906, le sultan Moulay Abd el-Aziz signe le traité d’Algésiras, qui donne de grands
pouvoirs aux français. La situation du pays est difficile, le traité entraîne des résistances et des
émeutes anti-françaises donnent un prétexte à la France pour occuper les principales villes
marocaines. Même si Moulay Hafid, le frère du sultan, jugeant son frère trop passif, le remplace,
il se retrouve contraint de demander l’aide des français pour mater une rébellion berbère. Il signe
alors un protectorat en 1912.

C’est d’abord le maréchal Lyautey qui est chargé d’administrer le pays pour le compte d’un sultan
sans réel pouvoir. Il étend la zone contrôlée par les Français et entreprend l’aménagement du
pays après la Première Guerre Mondiale. Nous aurons l’occasion de voir cela plus en détails lors
des articles qui suivront. Cependant, Abd el-Karim, bien connu pour sa lutte contre la
colonisation, se rebelle dans le Rif. Le maréchal Lyautey, qui en plus prenait un peu trop le terme
de « protectorat » au pied de la lettre, est remplacé par le maréchal Pétain. Les derniers rebelles
prêtent allégeance à un sultan sous la coupe de la France en 1934.

Le développement économique du pays ne freinera pas la vague indépendantiste qui déferle sur
le monde après la Seconde Guerre Mondiale. Le futur Mohammed V rejoint le parti nationaliste
Istiqlal (comme la Grande Mosquée de Jakarta, souvenez-vous, cela signifie « indépendance »).
Il était le grand-père du Roi actuel.

De l’indépendance au XXIe siècle


 

Vers la fin de la colonisation


 
Le roi Mohammed V publie en 1944 un Manuel de l’Indépendance, ce qui lui vaudra l’exil en
Corse, puis à Madagascar. Tant qu’à faire. Il en revient fin 1955 et l’indépendance du pays est
proclamée en avril 1956. Son fils lui succède et devient le roi Hassan II, le 3 mars 1961. Il fait
d’abord approuver la Constitution sur laquelle son père a travaillé. Il contribue à bâtir de
nouvelles villes en périphérie des grandes villes pour diminuer la population de ces dernières.

Mais le Maroc n’en a pas fini avec la colonisation. En 1975 débute la Marche Verte, entreprise
par 300 000 personnes. Contrairement à ce que son nom pourrait faire penser, ce n’est pas une
grande marche pour l’écologie, mais une marche pour l’indépendance de la partie sud du Maroc,
connue aussi sous le nom de Sahara Occidental, colonisée par les Espagnols. Et quand je dis
« partie sud du Maroc », eh bien c’est encore en débat. La région revendique son indépendance
des Espagnols qu’elle obtient en 1975, mais aussi son indépendance des marocains. Le
référendum d’autodétermination est depuis sans cesse reporté.

Essor touristiques et enjeux du XXIe siècle


 

A partir des années 1990, Marrakech devient un haut lieu du tourisme dans le pays. Hassan II
meurt le 23 janvier 1999, trois ans après avoir fait voter la Cinquième Constitution, qui permet
notamment à l’Assemblée de débattre des programmes du gouvernement.

En ce début du XXIe siècle, Mohammed VI, le nouveau Roi du Maroc, a fort à faire. Les
bouleversements du siècle précédent n’ont pas empêché la population du pays d’être multipliée
par quatre, et les défis restent nombreux. Système de santé, assurance maladie obligatoire,
pauvreté, chômage, système de retraite sont autant de projets sur lesquels le gouvernement doit
travailler. L’essor du tourisme est aussi un enjeu, pour un pays dont la diversité ne saurait se
résumer à la seule ville de Marrakech. Si des mouvements de contestation, comme le
Mouvement du 20 février, sont toujours actifs, le pays continue sa modernisation.

Voilà pour cette partie historique. Ça vous permet de patienter jusqu’à la suite et surtout, de
mieux connaître l’histoire du pays et le contexte dans lequel ont été construits tel ou tel
monument dont il sera question par la suite. Car oui, nous reviendrons régulièrement à tout ça.

 
Enfin, merci à ma sœur pour le dessin ! Et désolé pour les marocains de ne pas avoir mis le
Sahara occidental, ne m’en voulez pas !

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