Vous êtes sur la page 1sur 7

Journal des savants

La question du priscillianisme (premier article)


E.-Ch. Babut. Priscillien et le Priscillianisme.
Paul Monceaux

Citer ce document / Cite this document :

Monceaux Paul. La question du priscillianisme (premier article). In: Journal des savants. 9ᵉ année, Février 1911. pp. 70-75;

https://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1911_num_9_2_3679

Fichier pdf généré le 20/11/2018


70 PAUL MONCEAUX.

LA QUESTION DU PRISCILLIANISME,

E.-Ch. Babut. Priscillien et le Priscillianisme.


In-8° de xn-3 1 6 pages. — Paris, H. Champion, 1 909.

PREMIER ARTICLE.

Il y a dépuis vingt ans , depuis la découverte d'une partie des œuvres


de Priscillien, une question du Priscillianisme, on pourrait presque dire,
une énigme. Comme il arrive souvent, plus la vérité se dérobe, plus on
s'acharne à la poursuivre. Divers savants, qui croyaient l'avoir saisie,
ont proposé des explications de plus en plus hardies; mais la hardiesse
des hypothèses n'est pas toujours en rapport avec la solidité des résultats.
À son tour, dans un livre ingénieux et bien documenté, M. Babut tente
de pénétrer l'énigme. Pour cela, il procède très méthodiquement;
laissant de côté toutes les polémiques du ve siècle pour surprendre le
Priscillianisme à son origine , il remonte aux sources , aux documents
contemporains du drame de Trêves, surtout à l'œuvre même de Priscillien. Il
a voulu seulement , dit-il, résumer la doctrine du maître et préciser ce qu'on
sait de sa vie. Mais, en fait, il donne beaucoup plus qu'il ne promet; car
on ne saurait raconter en détail la vie de Priscillien ni exposer
sérieusement sa doctrine , sans chercher à expliquer l'une et l'autre. D'où
l'importance de l'enquête, qui intéresse l'histoire entière du Priscillianisme
et l'histoire religieuse du temps, sans parler de l'histoire littéraire.
L'occasion est bonne, pour un témoin impartial, de chercher où en est
réellement la question du Priscillianisme.

I
Rappelons d'abord les faits, ceux du moins qui semblent bien
établis W.
Vers l'année 378, on parlait beaucoup en Espagne d'une confrérie

(1) Priscillien, Tractatus I-III; Sul- natura boni, l\r]\ Ad Orosium contra
pice Sévère, Chron., II, 46 -5i; Phi- Priscillianistas , 1; Contra mendaciam, 1
lastrius , Haeres. , 84 ; Ambroise, Epist. et suiv.; Epist. 237; Léon le Grand,
a4 et 26; Jérôme, De vir. ill., 12 1-1 23; Epist. i5; Isidore de Seville, De vir.
Epist. 75 et i33; Orose, Commonito- ili., i5; Mansi, Condì., t. III, p. 633
riam, 2-3; Augustin, Haeres., 70; De et 997.
LE PRISCILLIANISME. 71
religieuse, qui devait être alors de fondation assez récente, mais qui déjà
comptait des groupes d'adhérents, d'initiés, dans un grand nombre de
villes. Le chef de cette confrérie , ou l'un des chefs , était un laïque,
nommé Priscillianus : homme riche, d'une famille noble d'Espagne,
éloquent et très instruit, élève des rhéteurs et nourri de l'Ecriture sainte,
familier même avec l'astrologie et autres sciences occultes. Ce Priscillien,
nous ne savons comment ni pourquoi, s'était fait prédicateur
d'ascétisme ^.
La confrérie qu'il dirigeait était une association d'ascètes ou d'initiés ,
de chrétiens qui se croyaient d'un ordre supérieur : dévots ambitieux,
privilégiés de la foi ou de la vertu, à qui ne suffisait pas la règle vulgaire
de la discipline ni l'enseignement de l'Eglise , et qui , par la méditation
constante des mystères, par les rigoureuses observances d'une vie
ascétique, prétendaient réaliser sur la terre l'idéal du Christ. Sans rompre
avec le commun des fidèles, les confrères vivaient à part, et tenaient
entre eux des réunions secrètes. Ils avaient des pratiques anormales, des
jeûnes particuliers; ils disparaissaient à certaines époques de Tannée, au
moment de certaines fêtes. On remarquait que des docteurs laïques,
même des femmes, occupaient dans leurs groupes une place importante.
On savait aussi qu'ils ne se contentaient pas des livres saints admis au
canon, et qu'ils lisaient dévotement beaucoup d'apocryphes. Tout cela
semblait étrange. Bien des gens suspectaient l'orthodoxie des confrères,
qu'on accusait tout bas , puis tout haut , de manichéisme ('2'.
L'association n'en prospérait pas moins. Elle étendait en tous sens ses
ramifications. Dans presque toute l'Espagne, surtout en Lusitanie, en
Bétique, en Galice, jusque dans le midi de la Gaule, elle recrutait des
prosélytes aussi nombreux qu'enthousiastes. Elle commençait la
conquête du clergé. Deux de ses membres , Instantius et Salvianus , avaient
été élevés à l'épiscopat. D'autres évêques , comme Symposius d'Astorga ,
se montraient favorables à ces nouveautés ®.
La propagande et le succès des confrères, le mystère dont s'entourait
la confrérie, finirent par inquiéter sérieusement plusieurs des chefs de
l'Église espagnole. Un parti d'opposition se forma. Il eut bientôt à sa
tête les deux évêques qui allaient devenir les adversaires les plus
implacables de Priscillien : Hydace d'Emerita, métropolitain de Lusitanie, et
Ithace d'Ossonova. D'accord avec le pape Damase, les opposants deman-
(1) Suipice Sévère, Chron., II, 46, Priscillien , Tractatus 1, 1 (p. 4Schepss);
3-5. II, 4i-4a (p. 34-35).
(a) Ibid., II, 46, î et 5-6; Mansi, (3) Suipice Sévère, Chron., II, 46, 7;
Condi., t. III, p. 633 et suiv. — Cf. Priscillien, Tractatus II, 48-4g (p. 4o).
72 PAUL MONCEAUX.
pèrent une enquête. Ce fut l'objet principal du concile de Saragosse,
réuni en 38o. Mais cette assemblée, au lieu de trancher la question, ne
fit que l'embrouiller. Elle condamna en principe les doctrines et les
pratiques attribuées aux confrères , mais sans condamner ni même désigner
expressément les personnes (1). Aussi le bruit courut, et les opposants
purent soutenir, que Priscillien et ses amis avaient été condamnés (2^ ; et
cependant Priscillien put affirmer qu'il ne l'avait pas été (3).
Les confrères poursuivirent hardiment leur propagande. Priscillien
lui-même fut élu évêque d'Avila; il eut d'autant plus d'autorité dans son
parti, qui prit son nom'4'. A son tour, il menaça. Beaucoup de fidèles
et de clercs d'Emerita étaient affiliés à la confrérie : pour se débarrasser
d'Hydace , leur adversaire et leur évêque , ils l'accusèrent de divers
méfaits. Priscillien et ses amis soutinrent l'accusation, et dénoncèrent à
l'épiscopat espagnol le métropolitain de Lusitanie. On s'attendait à un
nouveau concile, où domineraient sans doute les Priscillianistes(5). Hy-
dace para le coup en faisant intervenir le pouvoir séculier. Appuyé par
Ambroise de Milan , qu'il réussit à convaincre ou à circonvenir, il obtint
de l'empereur un rescrit contre « les pseudo-évêques et les Manichéens » ^.
Cette fois encore, on ne nommait personne; mais tout le monde
comprit en Espagne , d'autant mieux qu'Hydace se mit en devoir de préciser.
Il faut croire que les Priscillianistes , eux aussi, s'étaient reconnus dans
ces « Manichéens » et ces « pseudo-évêques »; car ils s'empressèrent d'aller
plaider leur cause en haut lieu. Priscillien partit pour l'Italie,
accompagné de Salvianus et d'Instantius. Les plaignants s'adressèrent d'abord
aux autorités ecclésiastiques, mais sans aucun succès. A Milan, ils furent
très mal accueillis par Ambroise ^7). A Rome, ils eurent beau produire
un mémoire justificatif; le pape Damase ne voulut même pas les
recevoir, et Salvianus mourut en attendant l'audience toujours refusée (8).
Déçus de ce côté, Priscillien et Instantius revinrent à Milan, et
changèrent de tactique : ils se tournèrent vers la cour. Malgré l'opposition
d'Ambroise , qui n'était pas alors en faveur, et grâce à la protection d'un
ministre, le maître des offices Macedonius, ils obtinrent de l'empereur un
(1) Priscillien, Tractatus II, 4a -43 (5) Priscillien, Tractatns II, 48-5o
(p. 35); Sulpice Sévère, Chron., II, 47, (p- 3()-4o ).
i-3; Mansi, Condì. , t. III, p. 633 et (6) Priscillien, Tractatus II, 5o (p. 4o-
suiv. 4i). — Cf. Sulpice Sévère, Chron., II,
(2) Sulpice Sévère , Chron. ,11, 4^7, 2-3. 47, 6.
<3) Priscillien, Tractatus, II, 42 et 48- (7) Sulpice Sévère, Chron., II, 48, 4.
49 (p. 35; 39-4o). w Ibid., II, 48, 4-6. — Cf. le Liber
(4) Sulpice Sévère, Chron., II, 47, 4; od Damasum de Priscillien ( Tractatus II,
Jérôme , De vir. ill., 121. 5i-Ô2, p. 4i)«
LE PRISCILLIANISME. 73
rescrit, qui semblait leur donner gain de cause W. Armés de ce décret,
ils retournèrent en Espagne, où ils reprirent aussitôt l'offensive. Priscil-
lien intenta un procès criminel à son ennemi Ithace d'Ossonova, qu'il
accusait de troubler la paix publique. Ithace n'avait pas la conscience
tranquille : il s'enfuit en Gaule, où il se cacha quelque temps, avec la
police à ses trousses (2). Les Priscillianistes triomphaient.
Leur triomphe ne dura guère, en raison d'événements imprévus qui
amenèrent un revirement complet dans l'attitude du pouvoir séculier.
On apprit tout à coup la révolte de Maxime dans l'île de Bretagne.
L'usurpateur débarqua vite en Gaule : vainqueur à Lyon au mois d'août
383 , il fit reconnaître son autorité clans toutes les Gaules et en Espagne.
Naturellement, les protégés de l'ancien gouvernement devenaient
suspects au nouveau; et le fait était grave pour les Priscillianistes, qui étaient
déjà suspects aux Eglises d'Espagne, d'Italie et de Gaule. Ithace
d'Ossonova vit le parti à tirer de la situation. Il sortit de sa cachette pour se
rendre à Trêves, où il réussit à gagner la confiance de l'empereur
Maxime (3). Bientôt l'on sut que Priscillien et plusieurs de ses amis,
accusés de divers méfaits, avaient été arrêtés en Espagne et amenés en
Gaule. En 384, ils fuient traduits devant un concile, à Bordeaux. Ithace
soutint l'accusation, et l'on s'aperçut vite que les juges lui donneraient
gain de cause. Voyant qu'on déposait son collègue Instantius, et que
lui-même allait être condamné comme hérétique, comme manichéen,
Priscillien en appela au tribunal de l'empereur (4).
C'est cet appel imprudent qui a rendu possible le drame de Trêves ,
et qui , d'un procès d'hérésie , a fait sortir un procès criminel. A Bordeaux,
sans doute , les accusateurs avaient déjà mêlé aux griefs théologiques des
griefs de droit commun, des inculpations de maléfices et de pratiques
immorales, et ce sont ces griefs accessoires qui autorisaient l'appel ; mais,
devant le Concile, les accusés ne risquaient guère que la déposition. L'appel
à la juridiction séculière transformait l'affaire et aggravait le risque. Devant
l'empereur, ou devant le tribunal constitué par lui, le procès des
Priscillianistes devenait un procès franchement criminel, qui pouvait se
terminer par une sentence capitale. C'est ce qui arriva.
Ithace veillait. En vain , Martin de Tours et d'autres évêques de Gaule
protestèrent énergiquement contre l'intervention du juge criminel dans
une affaire qu'ils estimaient une affaire de foi(5). L'empereur et ses
ministres pouvaient répondre que la doctrine n'était plus en cause après
W Sulpice Sévère, Chron., II, 48, 5. <4) Ibid., II, 49, 7-9.
w Ibid., II, 49 , 1-4. (5) Ibid., Il, 5o, 5-6.
w Ibid., II, 49, 5-6.
10
IE NATIONALE
74 PAUL MONCEAUX.
l'enquête du concile de Bordeaux, et que l'affaire était désormais de
droit commun. A Trêves, en 385 , on laissa donc de côté les accusations
d'hérésie, qui ne relevaient pas de juges séculiers; mais l'on retint les
autres griefs, inculpations de maléfices et d'attentats aux mœurs. Sur
les deux points , le préfet du prétoire Evodius , chargé de l'enquête , réussit
à convaincre les accusés , ou , du moins , le tribunal estima qu'il y avait
réussi. En conséquence, Priscillien fut condamné à mort et exécuté, avec
six de ses partisans. D'autres furent exilés, et l'empereur ordonna de
poursuivre en Espagne les complices des coupables M.
L'arrêt de Trêves et les sanglantes exécutions eurent un retentissement
extraordinaire. Surtout, semble-t-il, à cause du malentendu que nous
avons signalé : dans le procès de droit commun , l'opinion publique vit
un procès d'hérésie, aboutissant à des exécutions capitales. Les
protestations éclatèrent de toutes parts. Martin de Tours , Ambroise de Milan ,
le pape Sirice, donnèrent l'exemple. Non qu'ils prétendissent justifier les
Prisciilianistes : au contraire, ils les considéraient comme des hérétiques,
et ils auraient approuvé leur déposition par un concile. Mais , selon la
doctrine de l'Eglise en ces temps-là , ils n'admettaient point de
condamnation à mort dans les affaires de foi , et ils contestaient la compétence
des tribunaux séculiers dans un procès qui, suivant eux, relevait des
tribunaux ecclésiastiques^21. L'empereur Maxime eut beau écrire au pape
Sirice pour justifier l'arrêt de Trêves, en alléguant l'assimilation des
Prisciilianistes aux Manichéens, que plusieurs constitutions impériales
avaient menacés de la peine capitale^. Le pape, et Ambroise de Milan,
et la plupart des évêques de Gaule refusèrent de rester en communion
avec les accusateurs et les juges des Prisciilianistes , même avec les
partisans d'Ithace : il en résulta un schisme , qui dura longtemps en Gaule
et en Espagne w.
La réaction fut plus forte encore après la chute de l'empereur
Maxime, vaincu et tué dans l'été de 388. Ithace et Hydacè, les deux
principaux adversaires de Priscillien, furent arrêtés, puis internés à
Naples W. Pour les dévots de la secte, les victimes de Trêves devinrent
des martyrs, des saints. On transporta leurs reliques en Espagne, au

tl) Sulpice Sévère, Chron., II, 5.0, (4) Sulpice Sévère , Chron. , II , 5 1 , 8-
7-8; 5i, i-5; Dialog., Ill, 11, 9. 10; Dialog., Ill, ii-i3; Ambroise,
m Ambroise, Epist. 24, 12; Sul- Epist. s4, 12; 26, 3.
pice Sévère, Chron., II, 5o, 5; Coll. (5) Sulpice Sévère, Chron.. II, 5i,
Avell. , 4o. 5-6; Prosper, Chron. ad aim. 389; Isi-
(3^ Maxime, Epist. ad Sirie* 4 {Coll. dore de Seville, De vir. ill., i5.
Avell. , Ao).
LE PRISCILLIANISME. 75
milieu de l'enthousiasme des foules espagnoles , qui rendirent un cuite à
Priscillien comme à un prophète ou un demi-dieu (1'. Pendant les années
suivantes, le Priscillianisme gagna encore du terrain, principalement en
Galice, où presque tous les évêques étaient du parti (2).
L'unité religieuse ne se rétablit que lentement, et partiellement, en
Espagne. Un nouveau concile de Saragosse essaya vainement de ramener
les évêques priscillianistes , qui refusèrent de se présenter. Le pape Sirice
et Ambroise de Milan, puis leurs successeurs Anastase et Simplicien,
offrirent avec quelque succès leur médiation. En l'année /ioo, au concile
de Tolède, une scission se produisit dans le parti des Priscillianistes.
Quelques évêques se résignèrent à désavouer la doctrine de Priscillien,
et se rétractèrent plus ou moins franchement^. D'autres évêques
s'obstinèrent dans leur intransigeance, et, malgré les menaces des édits
impériaux'1', purent se maintenir en Galice. Les invasions de barbares
facilitèrent la résistance de la secte , que l'on combattait encore au temps du
pape Léon le Grand (5', et dont l'on trouve des traces jusqu'à la fin du
vie siècle (6).
Notons que depuis le concile de Tolède, tout au moins, les auteurs
sont unanimes à ranger les Priscillianistes parmi les hérétiques, en
compagnie ou à côté des Manichéens. Telle était l'idée que tous se faisaient
de Priscillien et de ses disciples, au temps d'Orose , d'Augustin ou de.
Léon le Grand (7). En Espagne, la défiance subsistait même après la
conversion et la rétractation des sectaires. Au lendemain du concile de
Tolède , beaucoup d'évêques espagnols , surtout en Bétique , se séparèrent
de ceux de leurs collègues qui étaient en communion avec les évêques
priscillianistes réconciliés : d'où un schisme, qui dura jusqu'aux invasions
barbares^. Chez ces orthodoxes intransigeants, la prévention contre les
anciens disciples de Priscillien survivait à la rétractation des suspects,
même au pardon de l'Eglise.
[La fin à un prochain cahier.)
Paul MONCEAUX.
(1) Sulpice Sévère, Chron., II, 5i, (5) Léon le Grand, Epist. i5.
7-8. — Cf. Mansi , Concil. , t. III , p. 1 006. (b) Concilium Bracarense de 563 :
(2) Mansi, Concil., t. III, p. 1006, — Proponila contra Priscillianam haeresim
Cf. Suipice Sévère, Chron., II, 5i, 7. capitala.
(3 Mansi, Concil. , t. III, p. ioo4 et ^ Orose, Commonitorium , 2-3;
suiv. Augustin, Haères. } 70; Epist. 237, 3;
l*> Cod. Theod., XVI, 5, 4o et 43; Contra mendacium, 1 et suiv.; Léon le
5, 48; 5, 5g et 65 (lois de 407, de Grand, Epist. i5.
4io, de 423, de 428). (8) Innocent I, Epist. 3, 2 et suiv.

Vous aimerez peut-être aussi