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LES ETAPES DE CONVERTIBILITE DU DH

Il y a plus d’un an Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM),


annonçait la volonté du Maroc de passer d’un régime de change fixe vers un
régime flexible. Autrement dit, le dirham marocain deviendrait, à terme,
convertible, le marché déterminant sa valeur externe, sous le mécanisme de
l’offre et de la demande. L’Agence Reuters confirme que le Maroc a exprimé
son souhait d’élargir les ranges de fluctuations du dirham d’environ 5 % à partir
de 2017, par rapport à l’euro et au dollar, qui constituent le panier marocain de
devises ( 60 % et 40 % respectivement). Mais ça ce n’est pas pour demain. «
Nous n’en sommes pas encore là. Nous n’allons pas passer totalement à ce
régime pour le moment. Cela nécessite une période transitoire que nous devront
respecter », temporisait le Jouahri, lors d’une de ses sorties médiatiques, à
l’occasion du conseil trimestriel de la BAM.

La première étape :

Une première étape consacré à la libération partielle et sous contrôle de l’ETAT


c’est-à-dire la BAM l’office de change, et le ministère d’économie et des
finances. Mr Jaouhri (wali Bank al-Maghreb) a indiqué en effet que le Maroc
envisageait, dans un premier temps, d’élargir les bandes de fluctuation du
dirham et voir comment le marché réagira à ce changement. Après cette période
d’observation, il s’agira de permettre au marché de déterminer une part de plus
en plus importante de la valeur du dirham, avant une libération complète. Ainsi,
la même source a dévoilé que dans une première étape, la flexibilité ne sera pas
totale puisque la BAM effectuera quelques interventions pour agir sur les
fluctuations de la monnaie nationale, et ce, avant de passer la main
complètement au marché dans une étape ultérieure.

La deuxième étape :
Dans un deuxième temps, et de façon progressive, la parité du dirham sera
définie par les forces du marché (donc suppression de la fixité et de l’ancrage à
un panier de devises) avec toutefois une intervention de l’Etat, qu’il a qualifiée
de limitée. Enfin, dernière étape, qu’on imagine très lointaine celle-là, le dirham
sera librement convertible. En outre dans leurs dernier conférence de presse
dédiée à la présentation des indicateurs macroéconomiques en 2016 du moi
janvier 2017, le ministre M boussaid le ministre de l’Economie et des finances,
Mohamed Boussaid, a affirmé que Le passage d'un régime de change fixe à un
régime de change flottant se fera d’une manière "maitrisée, rationnelle,
graduelle et concertée". Le passage au régime de change flexible se fera en
étapes graduelles. La première, qui va s’étendre sur plusieurs années, sera
consacrée à l’estimation du coût de cette transition et elle va s’accompagner par
une politique de communication importante, a précisé M.Boussaid lors d’une
conférence de presse dédiée à la présentation des indicateurs
macroéconomiques en 2016. Ce passage s’avère nécessaire aujourd’hui, eu
égard aux indicateurs économiques rassurants, notamment le bon niveau des
réserves de changes, une politique budgétaire soutenable et système bancaire
solide, a estimé le ministre. "Nous travaillons en concertation avec Bank Al-
Maghrib pour lancer ce chantier dans les règles de l’art", a affirmé Boussaid. M.
Hassan Boulaknadal, DG de l’Office des Changes ajoute à ce point, que la mise
en place d’un régime flexible doit être opérée dans un contexte marqué par un
marché des changes stable et équilibré. Il faut rappeler que les pré-requis pour la
mise en place d’un régime de change flexible consistent principalement en un
cadre maitrisé du taux d’inflation et des équilibres budgétaires ; un niveau de
réserves de change suffisant et un système bancaire stable et performant. Les
excédents des règlements extérieurs du Maroc enregistrés depuis 2013 inhérents
à la baisse des prix des produits pétroliers, aux performances des secteurs
exportateurs marocains, au maintien de la dynamique positive des
investissements directs étrangers semblent indiquer que le timing prévu pour la
mise en place de la flexibilité est approprié. Enfin bien sue que la mise en place
d’un régime de change flottant est un processus, et, comme tel, il requiert du
temps. Surtout, il nécessite que soient réunies un certain nombre de conditions
comme des équilibres macroéconomiques maîtrisés de façon permanente, un
niveau suffisant de réserves de change, un secteur bancaire solide, une maîtrise
des risques de changes.

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