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Section 1 

: Les théories économiques avant 1974 :


1. Théorie monétariste :
Le monétarisme est un terme apparu à la fin des Années 1960 pour qualifier un
courant de pensée économique pour lequel l’action de l’Etat en matière
monétaire est inutile voire nuisible. Le chef de file de ce courant, Milton
Friedman, a cherché à réhabiliter la théorie quantitative de la monnaie
l’époque keynésianisme.

La théorie quantitative de la monnaie rappelle que la monnaie est un voile, elle


sert uniquement à faciliter les transactions économiques. La monnaie est une
marchandise comme une autre, sa seule fonction est de servir d’intermédiaire
des échanges. « La marchandise intermédiaire, qui facilite tous les échanges (la monnaie),
se remplace aisément dans ce cas-là par d’autres moyens connus des négociants, et bientôt
la monnaie afflue, par la raison que la monnaie est une marchandise, et que toute espèce de
marchandise se rend aux lieux où l’on en a besoin »1

En particulier dans sa réhabilitation de la théorie quantitative de la monnaie ,


qui explique les mouvements des prix par la variation de la masse monétaire :

Les prix varient proportionnellement à la quantité de monnaie, selon l'équation


de Fischer :

M*V = P*Q

Cette équation de base de la théorie quantitativiste pose l'équivalence entre ;


la production (Q) d'une économie pendant une période donnée corrigée par
l'évolution des prix (P) ; et la quantité de d'argent qui a été échangée dans
l'économie au cours de la période représentée par la quantité de monnaie en
circulation (M) factorisée par sa vitesse de circulation (V).

Friedman pense que les agents ont une demande de monnaie stable, car
fonction de leur revenu permanent.

Selon Friedman, pour les agents la monnaie est un bien patrimonial comme les
autres, et ils la demandent en fonction de leur revenu permanent, c'est-à-dire
du revenu actualisé qu'ils anticipent sur leur vie entière. Par conséquent,
puisque la demande de monnaie est stable, toute augmentation de l'offre de
1
Traité d’économie politique p 189, J-B SAY
monnaie ne modifie pas les encaisses réelles des agents. Ils utilisent, par
conséquent, la monnaie supplémentaire dont ils disposent pour consommer,
ce qui se traduit par une augmentation des prix.

Avec l’incapacité de l’Etat keynésienne d’adapter l’économie, les monétarismes


vont s’intervenir pour résoudre quelque sort les dégâts de cette analyse dans
un contexte inflationniste. Friedman a pris deux bases essentielles dans son
analyse, d’une part la neutralité de la monnaie et d’autre part la courbe de
Philips, qui porte sur la relation entre l’inflation et le chômage.

 La neutralité de la monnaie (la conception classique) :

S’explique principalement par la théorie quantitative de monnaie qui essai de


montrer, qui il y a lieu une corrélation forte entre la quantité de la masse
monétaire en circulation et l’impact inflationniste autrement dit chaque
élévation de la masse monétaire se traduit par un effet prix. Et donc la politique
keynésienne visant à augmenter la liquidité dans l’économie pour stimuler la
consommation ne peut être qu’inflationniste.

Cela a été justifié par un lourd phénomène c’est la stagflation, il s’agit d’un
double événement à la fois, d’un côté l’inflation et d’un autre la stagnation, car
on est dépassé le seuil du taux de chômage naturel. C’est le seuil au-dessous de
quel on ne peut pas adapter ni le chômage ni l’inflation.

 La courbe de Philips (conception keynésienne) :

2
https://boowiki.info/art/macroeconomie/courbe-de-phillips.html
En tant que la politique keynésienne est valable à court terme et pas valable à
long terme, il a pris la courbe de Philips qui porte sur la relation décroissante
entre le chômage et le niveau général des prix.

À court terme : l’augmentation des salaires permet aux ménages de subir à


l’illusion monétaire, c’est de croire que le pouvoir d’achat augmente, mais
véritablement n’augmente que le salaire nominal, ainsi, la facilité d’obtenir la
liquidité auprès des banques, conduit les entreprises d’augmenter leurs
investissements et donc, il n’y a pas de chômage.

À long terme : les agents représentatifs ne peuvent pas subir durablement à


l’illusion monétaire, et ce la justifier par l’augmentation des prix, alors ils vont
allez chez les chefs des entreprises pour demander l’ajustement de leurs
salaires, ce qui il va obliger les chefs des entreprises de refuser leur demande et
donc le chômage.

Pour Friedman, il existe un taux de chômage naturel : c’est un taux en dessous


duquel on ne peut pas descendre car il dépend des structures du marché et de
celles de l’économie c’est à dire du fonctionnement même de l’économie. C’est
en fait le niveau de chômage que l’on observe lorsque l’économie fonctionne
de manière « naturelle », c’est à dire déterminé par le seul fonctionnement du
marché et sans intervention de l’Etat.

2. Théorie de déséquilibre :

Élaborée au début des années 1970, cette analyse a pour objectif de faire
la synthèse entre les approches keynésienne et néo-classique du chômage.
Selon les économistes (Robert Clower, Edmond Malinvaud, Jean-Pascal
Benassy) à l’origine de la théorie du déséquilibre, il est possible de distinguer
les situations de chômage keynésien et de chômage classique.

La théorie du déséquilibre part de l’hypothèse que les ajustements en termes


de prix, rôle du commissaire-priseur, se font avant que l’ensemble des
acheteurs et vendeurs sur les marchés se mettent d’accord sur un prix
d’équilibre. Les équilibres sont temporaires et se réalisent à prix fixes.
Les échanges à court terme vont donc se réaliser à des prix de déséquilibre et
les ajustements entre offres et demandes se font par les quantités. Ainsi, les
entreprises confrontées à une diminution de la demande vont réagir
en réduisant leur production et l’emploi plutôt que de baisser leur prix. La
situation de déséquilibre sur le marché des biens et des services se diffuse alors
au marché du travail. En retour, le déséquilibre sur le marché du travail conduit
à une réduction de la demande sur le marché des biens et des services. Ces
situations de déséquilibre visent à montrer que les comportements
microéconomiques peuvent conduire à des déséquilibres macroéconomiques
permanents.

 La première situation correspond au chômage keynésien qui se


caractérise par une situation d’excédent d’offre généralisé. L’offre des
entreprises et l’offre de travail des salariés sont rationnées. L’insuffisance
de la demande effective conduit à une offre de biens et de services
supérieure à la demande.
Dans le même temps, sur le marché du travail, l’offre est elle aussi
supérieure à la demande en raison de l’insuffisance de la production.
Pour rétablir le plein emploi, il faudra alors envisager une politique de
relance keynésienne en augmentant par exemple le niveau des dépenses
publiques afin de relancer la production et donc l’emploi.
 La deuxième situation renvoie à un chômage classique c'est-à-dire une
situation où les entreprises face à une demande de biens et de services
3
E.MALINVAUD, réexamen de la théorie du chômage.
supérieure à l’offre n’augmentent pas pour autant leur demande de
travail en raison d’une insuffisance des profits. L’insuffisance
de profitabilité des entreprises les conduit à rationner leur demande de
travail. Il va donc être nécessaire d’envisager dans ce cas une baisse du
coût du travail et des salaires pour rétablir un niveau de profit suffisant
et donc le plein emploi. 
 La troisième situation correspond à une situation d’inflation contenue.
Dans ce cas, ce sont les demandes de biens et de services, ainsi que la
demande de travail qui sont rationnées ce qui conduit à un
processus d’excédent de demande généralisé. Cette situation se
caractérise par une insuffisance de main d’œuvre et de production qui
conduit à une augmentation des prix, c’est-à-dire à de l’inflation.
C’est un cas d’une surproduction et d’une insuffisance de main d’œuvre.

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