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Bibliographie
Bournois Frank et Brabet Julienne (1997), « Qu’est-ce que la gestion des ressources humaines ? »,
Encyclopédie de gestion, tome 3, p. 2732-2752.
Cadin Loïc et Guérin Francis (2003), La gestion des ressources humaines, 2è édition, Dunod. Cadin Loïc,
Guérin Francis et Pigeyre Frédérique (2007), La gestion des ressources humaines, 3è édition, Dunod.
Citeau Jean-Pierre (2008), Gestion des ressources humaines, principes généraux et cas pratiques éditions
Sirey.
Freiche Janine (2006), « La dynamique de la régulation sociale en Europe », Encyclopédie des ressources
humaines, p. 1115-1122.
Igalens Jacques et Roger Alain (2007), Master Ressources Humines, éditions Eska.
Lethielleux Laëtitia (2006), L’essentiel de la gestion des ressources humaines, Gualino Editeur. Louart Pierre
2006), « La pratique du recrutement », Encyclopédie des ressources humaines, p.
1080-1091.
Peretti Jean-Marie (2002), Ressources humaines, 7è édition Vuibert.
Peretti Jean-Marie (2006), « La rémunération des dirigeants », Encyclopédie des ressources humaines, p. 1123-
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Bayad, Peretti, Alis et Chevalier (2004), Gestion des ressources humaines, 2è édition De Boeck Université.
Weiss Dimitri (2005), Ressources humaines, 3è édition, Edition d’organisation.
L’importance que l’entreprise souhaite accorder à la GRH n’est plus une idée très neuve, mais sa
réalité, décevable dans le développement des pratiques plus générales, semble beaucoup plus récente. Témoin
de l’évolution concrète des organisations depuis un quart de siècle, la fonction « RH » est devenue aujourd’hui
un des éléments stratégiques de la dynamique du changement dans les entreprises et un enjeu manifeste dans
la construction de l’entreprise « postindustrielle ».
Si la GRH n’a pas trouvé d’emblée de définition dans la gestion des entreprises, c’est que la
dimension humaine elle-même n’a pas été qualifiée spontanément au sein des organisations.
Grâce à l’utilisation de deux axes bipolaires, l’axe « système fermé/système ouvert » et l’axe «
système rationnel/système naturel », le schéma de W.R. Scott contribue à clarifier la place accordée à la
dimension sociale dans l’évolution des théories de l’organisation.
Rationnel
•1900-1930: •1960-1970:
organiser, adapter,
commander planifier
Naturel
L’axe horizontal porte sur les relations de l’organisation avec son environnement. avant les années
1960, l’organisation était envisagée comme un système fermé. L’attention était focalisée sur ce qu’il fallait
faire pour maximiser des ressources en tenant uniquement compte de ce qui se passait à l’intérieur de
l’organisation. Ce désintérêt pour l’environnement s’explique par la supériorité de la demande sur l’offre. A
l’inverse, depuis les années 1960, l’organisation est présentée comme un système ouvert, tout ou partie par
des éléments exogènes.
C’est l’axe vertical qui pose le problème de la place accordée au facteur humain dans l’organisation.
L’approche rationnelle met l’accent sur les éléments techniques et économiques, tandis que l’approche
naturelle souligne l’importance de la dimension humaine dans les organisations. Dans ce dernier cas de figure,
les choix apparaissent moins dictés par des réflexions rationnelles que par des coalitions de groupes,
2
L’évolution de la connaissance du fonctionnement des organisations serait une vaine entreprise si elle ne
devait pas déboucher sur des actions concrètes capables d’imprimer des changements profonds.
Cette problématique du changement semble bien au centre du discours managérial et sociologique, comme si
la « nouvelle entreprise », dans ses efforts pour créer une dynamique dans laquelle chacun de ses membres
trouve les raisons de son implication, avait fini par faire converger deux partis pris considérés pendant
longtemps comme irréconciliables. L’un et l’autre de ces discours se construisent à partir de nécessités et
réalisations objectives. En effet, pour résoudre les divers problèmes de qualité, de motivations, de
qualification, de risques potentiels, de sureffectifs, les entreprises ont à leur actif tout un faisceau
d’innovations, que Sainsaulieu qualifie de voies contemporaines de développement social. Nous nous
inspirerons librement des cinq types de changement qui lui paraissent avoir des effets de développement social.
Plan du cours :
Chapitre 1 : La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences
Chapitre 2 : Le processus de recrutement
Chapitre 3 : La formation
Chapitre 4 : Le système de rémunération
Chapitre 5 : La communication dans l’entreprise
Chapitre 6 : Les conditions de travail dans l’entreprise
Chapitre 7 : Les relations de travail dans l’entreprise
Chapitre 8 : Les outils de pilotage de la gestion des « ressources humaines »
I- LA NOTION DE COMPETENCE
Les outils de la GPEC sont multiples et d’un maniement plus ou moins complexe. Certains font partie
depuis longtemps de la boîte à outils du gestionnaire de personnel, toutefois le développement récent des
concepts et de méthodes plus formalisés sont un signe de maturation de la GPEC dans les entreprises. Leur
utilisation est liée aux différentes étapes de la démarche.
On peut les répertorier selon quatre grands types :
C’est probablement dans ce domaine que la GPEC a le plus renouvelé l’éventail des outils à la disposition des
gestionnaires du personnel. En effet, la nécessité de prendre désormais en compte, non seulement la
configuration d’un emploi, mais surtout sa dynamique a soulevé de nombreux problèmes méthodologiques
que se sont forcés de résoudre des organismes comme le CEREQ et Développement et Emploi.
L’effort méthodologique porte principalement sur l’analyse des métiers ou des emplois types. L’objectif
fondamental de l’analyse des métiers est de fournir une vision prospective de leur évolution et des exigences
liées à leur exercice, et ainsi de permettre aux entreprises de disposer d’une base de référence qualitative pour
l’élaboration de leur politique de recrutement, de mobilité et de formation. On appellera cette base de référence
une nomenclature des métiers ou un répertoire d’emplois types.
L’emploi type ou le métier désigne un ensemble de postes concrets qui présentent des proximités suffisantes
pour être étudiés et traités de façon globale. L’emploi type suppose donc des situations de travail suffisamment
communes pour pouvoir être occupées par un même individu. La notion d’emploi type élargit la notion de
poste qui désigne, elle, une situation de travail spécifique définie dans le temps et l’espace et qui se caractérise
par une mission et un ensemble de tâches précises.
Groupe d’analyse
prospective des
emplois
Hiérarchiques Techniciens
Le répertoire des emplois est souvent considéré comme un préalable indispensable à toute gestion
des compétences. Sa qualité et son efficacité résident en grande partie dans le travail fourni pour sa mise au
point.
NE PAS FAIRE : Réflexion en chambre des cadres. Reprise d'un répertoire existant.
Autre possibilité : approche par analyse du travail.
A partir de l'observation de situations concrètes de travail couvrant la réalité des emplois, des
personnes formées fournissent après observation et entretiens avec les titulaires et les responsables de
l'entreprise, une liste descriptive des emplois qui bénéficie d'une caution d'expertise.
RISQUE : manque d'adhésion à craindre car la hiérarchie n'est pas impliquée. De plus, la
1
méthode n'est pas pour autant scientifique. 0
C'est une technique qui permet de sélectionner les informations correspondant aux aspects cruciaux
du comportement. C'est au cours de l'évocation d'incidents critiques qu'il propose de faire apparaître les
comportements essentiels.
Par incident critique, il désigne une action observable, dont l'intention et les conséquences sont
claires, afin que l'observateur puisse en tirer des déductions et desprédictions sur la personne qui a effectué
l'acte. Le relevé des incidents critiques, à effets positifs ou négatifs, est effectué par entretiens structurés auprès
des personnes qui accomplissent les activités analysées. Les compétences sont extraites des récits des incidents
critiques et classées selon leur fréquence de citation.
La réussite d'une pratique de gestion ne dépend pas seulement de la qualité des outils
utilisés. Il faut aussi que la mise en œuvre soit de qualité. Pour mettre en place une gestion des compétences
pleinement efficace, certaines conditions doivent être réunies. La condition primordiale est un réelle
implication de la direction générale.Il faut que la ligne hiérarchique suive. L'encadrement ne jouera pleinement
son rôle que s'il est convaincu de l'intérêt de la démarche. Il doit y avoir sensibilisation aux enjeux et
participation active aux groupes de travail.
Un effort de communication doit être fourni vers les gérés, ce qui signifie une information large sur
les emplois, leur avenir, les compétences requises pour l'immédiat et à développer pour faire face aux
exigences du futur. Cette information est à conduire par les services de ressources humaines et aussi
directement par le canal de l'encadrement.
1
1
I La préparation du document
1) La demande de recrutement
A l’origine de la demande de recrutement se trouve habituellement un départ, une mutation, une promotion ou
un besoin supplémentaire prévisible. La décision de recruter peut être anticipée par une démarche de gestion
prévisionnelle des emplois et des compétences. Certaines grandes entreprises recrutent des jeunes sans besoin
précis à court terme mais prévoient à long terme leurs besoins de renouvellement de la main d’œuvre ou
d’augmentation du niveau de qualification.
L’analyse de la demande de recrutement vise à identifier la meilleure solution contractuelle qui dépend de la
durabilité du besoin, des moyens financiers et de la politique générale de recrutement de l’entreprise. Les
solutions les plus couramment retenues sont le contrat à durée déterminée (CDD), le contrat à durée
indéterminée (CDI), l’intérim et les stages. Mais il existe aussi de nombreux contrats spécifiques, notamment
pour le recrutement de jeunes salariés (contrat d’apprentissage, contrat de professionnalisation…).
1) Les critères de sélection
Pour déterminer les critères de sélection, le responsable du recrutement établit d’abord un profil de poste à
partir de la description de poste. L’approche ne doit pas être trop rigide car le recrutement représente l’occasion
idéale pour faire évoluer la définition du poste en fonction de l’environnement de travail et de la politique de
GRH.
Les employeurs accordent aujourd’hui une importance de plus en plus grande aux compétences
interpersonnelles, comme en témoigne un responsable du FNE : « au-delà des diplômes, nous recherchons
surtout le dynamisme, la détermination, la réactivité, l’envie de faire ». Le travail en équipe, le besoin
d’adaptation permanente, l’évolution des relations hiérarchiques en sont quelques facteurs explicatifs.
Parallèlement, dans un contexte d’offre de main d’œuvre abondante, les pratiques de surqualification se
multiplient dans le souci louable de retenir le « meilleur candidat ». Elle se justifie lorsqu’elle vise à assurer
une évolution professionnelle pour des jeunes salariés, mais elles deviennent dangereuses par l’insatisfaction
qu’elles provoquent lorsque les espoirs sont déçus ou lorsque les promesses ne peuvent pas être tenues.
Le choix des critères doit par ailleurs respecter la législation. En effet, dans le cadre de la lutte contre la
discrimination, la loi camerounaisen°96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitutiondéfinit un
ensemble de critères de sélection illégaux.
Le recruteur sera aidé pour la prise de décision s’il a préalablement hiérarchisé les critères selon leur
importance et s’il a distingué ceux pouvant être évalués de manière objective de ceux restant subjectifs (tableau
1). Au demeurant, les critères les plus importants sont souvent les plus subjectifs.
1
3
Les sources internes représentent un vivier privilégié de candidatures notamment pour les grandes entreprises.
Les Intranets permettent de faire connaître à tous les salariés les emplois disponibles pour des mutations
internes ou des promotions. Le recrutement de candidats en interne assure aux salariés une évolution
professionnelle et permet à l’entreprise de déployer sa politique de gestion des emplois et des compétences.
En outre, les salariés embauchés avec les contrats à court terme (stagiaires, apprentis, salariés intérimaires,
salariés en CDD) constituent une excellente source de candidatures. L’employeur, qui les a observés en
situation réelle, peut évaluer avec une grande fiabilité leur capacité à occuper le poste et à évoluer dans
l’entreprise. D’ailleurs, pour les jeunes salariés, ce mode de recrutement est devenu très fréquent. Les jeunes
doivent accepter une phase d’insertion professionnelle de plus en plus longue constituée d’emplois précaires
et de période d’inactivités avant d’obtenir une situation stable.
Lorsqu’aucun candidat en interne ne répond aux besoins, ou lorsqu’un apport de sang neuf paraît nécessaire,
les candidatures sont recherchées parmi les sources externes.
Dans un premier temps, l’employeur recherche le candidat adapté au poste dans son environnement proche,
dans les entreprises de moins de 50 salariés, le bouche à oreille représente en effet 42% des modes de prise de
contact et plus des 2/3 des entreprises de plus grande taille développent leur réseau relationnel comme mode
de sourcing (recherche de candidatures). Par exemple, le GICAM (Groupement Inter Patronal du Cameroun)
assure la mise en relation des candidats et des employeurs. Ainsi, le recrutement de proximité est largement
utilisé car il présente de nombreux avantages : le candidat est connu ou recommandé par des personnes de
confiance ce qui limite des erreurs d’évaluation de son potentiel, le candidat possède une image réaliste de
l’entreprise évitant des effets néfastes de déception et enfin, le coût du recrutement est limité pour développer
le recrutement de proximité, des campagnes de cooptation sont parfois organisés les salariés de l’entreprise
qui présentent des candidats au service RH sont récompensés par une prime par exemple, la SABC (Société
Anonyme des Brasseries du Cameroun) a mis en place un programme de « parrainage des talents » qui assure
10 à 15% des postes à pourvoir.
Dans un second temps, les candidatures sont recherchées parmi les personnes non connues dans l’entreprise.
Au Cameroun, le FNE (Fonds National de l’Emploi) assure le service public du placement, mission qui est
désormais ouverte à des organismes privés. L’APEC et l’ANPE constituent par ailleurs des sources
d’information approfondies sur le recrutement et le marché du travail pour les recruteurs et les candidats.
Les écoles et les Universités représentent la source idéale pour le recueil de candidature de jeunes qualifiés.
L’entreprise ayant régulièrement des postes de jeunes diplômés à pourvoir, établit des liens avec des
établissements de formation. L’entreprise Hewlett Packard a par exemple créée un poste de « campus manager
» dont le rôle est de créer et d’entretenir des relations étroites avec des étudiants des écoles et des Universités.
Quelque soit le vecteur choisit, la candidature se solde toujours par la réception d’une lettre manuscrite et d’un
CV. Le processus de sélection débute donc par l’analyse de ces lettres et du CV.
Cette première opération de tamisage a pour but de retenir les candidats dont on estime que la candidature
présente quelques intérêts. L’examen des candidatures se fait sur des critères relativement simples et 1
4
On distingue généralement trois grands types de tests dont la fréquence d’utilisation est aujourd’hui
inégalement répartit :
Les tests d’aptitudes sont utilisés pour mesurer ou vérifier le degré de compétence du candidat sur un registre
très précis. Ce genre de test est plutôt utilisé pour des recrutements d’emplois d’exécution ; on mesurera par
exemple, l’habileté d’un opérateur à usiner une pièce mécanique, ou la rapidité et la fiabilité d’exécution dans
un travail de dactylographie.
Les tests psychotechniques s’intéressent soient aux capacités psychomotrices soit aux aptitudes intellectuelles
(cognitives) des candidats. Bien que un peu démodé ces tests constituent encore un auxiliaire employé dans
l’appréciation des diverses facultés intellectuelles des individus (intelligence logique, intelligence verbale,
intuitive, mnésique…).
Les tests de personnalité ont pour objectif de « lever un coin du voile » qui entoure le mystère de l’individu.
En effet si le diplôme professionnel restel’un des critères déterminant dans le choix d’un candidat pour un
emploi, sa motivation, son équation personnelle, ses aptitudes relationnelles, en un mot sa personnalité, sont
également des facteurs émondements décisifs. La graphologie par du postulat que la diversité des formes
d’écriture reflète la diversité des personnalités et qu’il est donc possible d’inférer les traits de personnalité à
partir de leur manifestation (là encore on voit les liens étroits avec les approches typologiques de la
personnalité). C’est une démarche qui n’est pas très récente dans son principe mais que le progrès de la
psychologie ont permis d’améliorer et de systématiser. Le travail d’analyse graphologique consiste donc à
trouver un lien entre le signe graphique et le sens psychologique. Plusieurs composantes graphiques vont être
prises en considération simultanément : la pression, le type de mouvement, hauteur du corps des lettres,
l’inclinaison, l’orientation, la direction des lignes, le degré de liaison, le degré de structure, l’angularité,
l’espacement, afin d’établir le profil psychologique du scripteur. Près de 90% des entreprises qui mènent
régulièrement des opérations de recrutement reconnaissent recourir systématiquement ou très souvent à la
graphologie.
A l’instar des vieilles catégories morphologiques et de tempérament formulées par Hippocrate, dès le Vè siècle
avant Jésus Christ ; la morphologie propose d’établir des liens étroits entre les caractéristiques morphologiques
d’une personne et sa personnalité. Développée et actualisée par le docteur Corman, la morphologie rencontre
probablement plus de réticences et de scepticisme que la graphologie, puisqu’à peine 20% des entreprises
déclarent recourir régulièrement à cette méthode. Ses promoteurs défendent la méthode en estimant que si des
impressions doivent être établies à partir de « l’allure » d’une personne il est préférable qu’elles soient
davantage le produit d’une démarche analytique plus que la traduction de certains préjugés.
1
5
« Il n’y a de richesse que d’hommes » : cette expression formulée en 1576 par Jean Bodin a fait florès
depuis les années 1980 dans le monde des entreprises pour dire combien les compétences et l’implication des
salariés constituaient in fine, au-delà des capitaux et de la technique, le véritable facteur clé de succès
permettant à une firme d’accéder à une véritable différenciation.
Premier niveau : l’évaluation à chaud, où se mesure l’efficacité pédagogique du stage. Il s’agit de vérifier que
les bénéficiaires de l’action de formation possèdent – en cours ou au terme du stage de formation – les acquis
que la formation est censée leur apporter. C’est l’occasion aussi de recueillir le sentiment des stagiaires sur le
contenu et le déroulement de la formation, et ainsi apprécier leur degré de satisfaction. Cette démarche
d’évaluation des stages reste encore la pratique dominante de l’évaluation de la formation.
Deuxième niveau : l’évaluation différée, où l’on va s’efforcer de vérifier que les salariés formés sont capables
de transférer leurs acquis dans leurs situations de travail respectives et donc qu’ils possèdent bien les
compétences professionnelles pour lesquelles ils ont été préparés. Il faut donc identifier et mesurer les
éléments qui témoigneront des compétences acquises lors de la formation.
Troisième niveau : l’évaluation globale, où est censé se mesurer le véritable « retour sur investissement » de
la formation. C’est à ce niveau en effet que sera envisagée l’incidence sur « l’économie du système » de la
formation. Les gestionnaires de la formation sont comptables des budgets engagés au titre de la formation
professionnelle dans l’entreprise ; il leur faut non seulement fournir aux dirigeants des gages sur la bonne
utilisation des budgets-formation, mais également indiquer à un moment donné les « dividendes-formation ».
Deux types d’indicateurs peuvent aider à apprécier l’efficacité de la formation, des indicateurs de performance
qui témoignent de la participation de la formation au développement de l’activité de l’entreprise amis aussi
des indicateurs de progrès qui soulignent certaines améliorations des conditions générales de l’activité de
l’entreprise.
II Qualité et formation
La qualité et l’efficacité des actions de formation professionnelle continue représentent aujourd’hui un objectif
prioritaire pour l’entreprise et cela pour au moins deux raisons :
1
8
Si la formation est devenue la priorité de la GRH dans les années 90 c’est parce qu’elle est un lieu privilégié
de l’apprentissage du futur. La formation permet aujourd’hui de recruter des hommes et des femmes
qualifiables et non plus qualifiés.Les enquêtes annuelles réalisées par l’ANDRH (Association Nationale des
DRH) confirment depuis plusieurs années la tendance des actions de formation considérées comme prioritaires
par les entreprises. On recense notamment les actions orientées vers :
• La professionnalisation des emplois actuels ;
• L’animation d’équipes, la conduite de travail de groupe… ;
• La qualité ;
• La maîtrise des nouvelles technologies (comme la bureautique) ;
• La sécurité.
L’apprentissage du futur ne se fera pas par le choix de personnalités exceptionnelles dotées de toutes les
compétences adéquates, mais davantage par la capacité de l’entreprise à valoriser et à développer l’expérience,
les savoir-faire, les potentiels de ses ressources humaines.
Trois conditions doivent être réunies pour faire de la formation dans l’entreprise un atout majeur de son
développement :
Un enjeu politique clair. La formation doit en finir avec les ambiguïtés et les caricatures qui l’ont trop souvent
caractérisée. La formation doit s’intégrer dans une véritable logique managériale, c’est-à-dire être finalisée
par des objectifs précis et transparents en rapport étroit avec ses ambitions économiques et sa réalité sociale,
et activée par un ensemble de moyens cohérents.
Un système de formation cohérent et performant. Les moyens doivent être à la hauteur des ambitions.
Proportionner les actions de formation aux obligations légales peut se révéler être un mauvais calcul.
1
Consacrer un pourcentage élevé de sa masse salariale à la formation ne garantit pas l’efficacité de 9
Identifier la rémunération dans l’entreprise comme un système c’est admettre la conjonction d’attributs qui
confère à cette activité de la GRH une spécificité et une complexité particulières. En effet, si l’on considère la
rémunération comme un système, c’est tout d’abord parce qu’il y a plusieurs éléments qui interviennent dans
la détermination d’une politique salariale et que toute variation d’un élément affecte les autres. C’est aussi
parce que la rémunération ne se borne pas à sanctionner monétairement un travail, mais s’intègre à une
fonction globale de rétribution et de régulation des ressources (développer la performance, éviter les
conflits…). C’est enfin parce que la rémunération engage des processus multiples : évaluation des emplois,
classifications, négociations salariales, logistique de la paie qui font que celle-là n’est pas une opération simple
mais une activité complexe. Le système de rémunération peut être abordé à partir de trois axes.
1 Equilibre financier
La nécessité de respecter l’équilibre financier peut s’exprimer de la manière suivante :
Capacité à payer (donnée économique) ≥ masse salariale (donnée budgétaire).
La masse salariale représente la totalité des dépenses engagées par l’entreprise au titre de la
rémunération du travail. Son calcul est lié à la définition précise que l’on en donne, puisqu’on 2
0
2 Cohérence externe
Certains niveaux de salaires constituent pour les entreprises des seuils incompressibles. Les salaires
minima professionnels négociés au niveau de chacune des grandes branches professionnelles, ainsi que le
SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) fixé régulièrement s’impose à toute entreprise. Au
Cameroun le SMIG (Salaire Minimum Interprofessionel Garanti) est de 36.270 FCFA depuis le 25 juillet
2014. Il est de 80.000F au Gabon.
D’autre part, les niveaux moyens de rémunération dans les différents secteurs pour les différentes catégories
professionnelles, constituent des points de références obligés dans la fixation des taux de rémunération des
entreprises. Quelle que soit l’inertie à la mobilité du personnel ou les craintes inspirées par le chômage, on
peut penser qu’une entreprise ne pourra payer des salaires très inférieurs au taux du marché sans le risque de
détériorer la qualité des ressources humaines.
3 Equité interne
Même si la notion d’équité salariale est une notion difficile à cerner, il est clair que tout sentiment d’injustice
exprimé ou vécu par les salariés est porteur de conflits potentiels ou est facteur de démotivation.
L’équité renverrait donc à la perception d’une adéquation entre le niveau et le type de contribution du salarié
et ceux de sa rémunération. L’équité peut aussi correspondre à l’idée que sa performance dans le travail justifie
les chances de sa progression dans l’entreprise. Deux aspects recouvrent aujourd’hui concrètement cette notion
d’équité, le salaire lié à la « qualification » et le salaire lié à la « performance ». Ex. cas d’ENEO.
La masse salariale est au cœur des équilibres économiques et sociaux de l’entreprise, elle constitue donc une
variable stratégique de la GRH. L’ensemble des choix de sa politique sociale a des répercussions sur la masse
salariale, il est donc tout à fait essentiel pour l’entreprise de maîtriser sa définition et son évolution.
Au plan comptable, la masse salariale totale représente le montant figurant dans les comptes annuels de
l’entreprise sous la rubrique « charges de personnel » (compte 66 du plan comptable OHADA). On considère
également que la masse salariale est représentée par l’ensemble des charges directes et indirectes imputées au
« coût du travail », à savoir :
• Les salaires bruts versés correspondant ou non à un travail effectif ;
• Les indemnités et primes non imposables et non soumises à cotisation ;
• Les charges fiscales assises sur les salaires ;
• Les frais de formation et d’apprentissage ;
• Les charges liées à divers chapitres de l’action sociale de l’entreprise.
Deux types de facteurs ont des incidences sur l’évolution de la masse salariale :
• Les variations quantitatives et qualitatives de la main d’œuvre et de son emploi à savoir :
• Les évolutions des effectifs par catégories ;
2
1
La politique d’emploi développée par l’entreprise se traduit par des embauches, des départs, des promotions,
des mutations, des choix concernant les formes d’emploi privilégiées (CDI ;
CDD ; Intérim) en d’autres termes de la gestion des emplois, des compétences et des carrières. Ces décisions
se répercutent sur la masse salariale par des effets d’effectifs, de structure et de Noria.
1 Effet d’effectif
L’effet d’effectif traduit l’incidence sur la masse salariale des évolutions d’effectifs (en plus ou en moins)
d’une période à une autre.
Exemple : cas Batirax – calcul de l’effet d’effectif global
Afin de pouvoir évaluer l’effet d’effectif et son impact réel sur la masse salariale il s’agit aussi de
prendre en considération les indemnités versées aux salariés lors de leur départ.
2 Effet de structure
On parle d’effet de structure sur la masse salariale lorsque la répartition des effectifs au sein des
catégories retenues par la classification change d’une période à l’autre. Les sources de l’effet de structure sont
internes, lorsque les salariés sont promus ou changent d’affectation, mais aussi externes, lorsque les
recrutements et départs modifient le poids des différentes catégories.
2
2
27
L’effet Noria correspond à un allègement de la masse salariale, à effectif constant, provoqué par le
remplacement d’un collaborateur ancien par un jeune dont la rémunération est inférieure à celle de son
prédécesseur.
• Scénario 1 : un jeune architecte qui termine son stage de fin d’étude pourrait être embauché
avec un salaire annuel de 28000.
• Scénario 2 : un architecte expérimenté arrive dans la région et pourrait
être embauché avec un salaire annuel 34000.
service étude masse 2006 masse 2007
scénario 1 scénario 2
Architecte 32.000
architecte intérieur 29.400 29.400 29.400
Assistant 22.000 22.000 22.000
Secrétaire 25.500 25.500 25.500
jeune 28.000
architecte
architecte 34.000
expérimenté
Total 108.900 104.900 110.900
scénario 1 : la masse salariale diminue de 108.900 à 104.900, soit une Noria négative
de 3,8% scénario 2 : la masse salariale augmente de 108.900 à 110.900, soit une Noria
positive de 1,8%
L’effet Noria est le plus fréquemment lié à un rajeunissement des effectifs et donc à diminution de la
masse salariale. Son impact à la baisse est cependant contrebalancé par les augmentations simultanées liées
notamment à la valorisation du mérite et de l’ancienneté. Par ailleurs, l’effet Noria peut être limité par la
redéfinition du poste qui accompagne souvent le remplacement.
2
4
Les travaux de Bateson, Mead, Watzlawick-figures emblématiques de l’Ecole de PALO ALTOvont permettre
à la communication de faire sa plus grande avancée théorique. L’école de PALO ALTO est un courant
2
de pensées qui s’intéresse à la communication dans le « système familial », expression ô combien 6
Dans leur ouvrage, Henriet et Boneu (1990), estiment que la communication interne s’articule désormais
autour des quatre axes stratégiques :
o Restaurer la confiance autour d’une identité d’entreprise claire ; o Promouvoir
la connaissance par tous de l’entreprise ; o Favoriser l’expression du personnel ; o
Faire connaître les initiatives et les succès des équipes au travail.
Atravers ces objectifs stratégiques on retrouve les trois composantes classiques de la communication :
L’information descendante qui traduit sous forme de charte, des directives et des modalités d’application la
politique définie par les directions,
L’information ascendante qui permet aux salariés d’exprimer leurs aspirations, leurs interrogations, leurs
difficultés tout au long des lignes hiérarchiques,
L’information réciproque qui assure une possibilité d’échanges et de dialogue entre les services, entre les
salariés et leur hiérarchie, entre l’encadrement et les directions générales.
La communication interne pourra se définir comme l’ensemble des mécanismes formels ou informels
favorisant les possibilités d’un échange au cours duquel chacun des acteurs de l’entreprise aura le sentiment
d’avoir atteint ses objectifs d’information et d’écoute de l’autre. L’entreprise s’efforcera de promouvoir un
système de communication formelle à travers des structures hiérarchiques et des relais institutionnels, sachant
que se développeront inévitablement des modes de communication parallèle plus spontanés. Le tout sera
d’apprécier si ces réseaux informels sont complémentaires ou bien concurrentsde la structure formelle. Dans
ce cas ils constitueront une dérive symptomatique de contre pouvoir implicite qui pourront donner lieu à toute
sorte de distorsion de messages, préjudiciables à l’unité de l’entreprise. 2 La fonction communication
La communication est par nature une fonction partagée dans l’entreprise. Par conséquent, une des
priorités sera de préparer l’encadrement à être « communicant ». Toutefois, le problème d’un 2
8
L’action sur la sécurité et les conditions de travail est peut-être l’une des plus anciennes préoccupations de la
gestion des ressources humaines.
Dès les premiers faits constatant que l’organisation industrielle constituait un univers dangereux pour
l’intégrité physique et morale des personnes, des voix se sont élevées pour encourager les pouvoirs publics à
prendre des mesures appropriées et limiter ainsi certains risques.
Dans sa définition des six grandes fonctions de l’organisation de l’entreprise, Henri Fayol avait donné d’emblé
une place à la fonction sécurité, avant même d’envisager la pertinence éventuelle d’une fonction personnelle.
En pourtant l’action sur les conditions de travail dans les entreprises ne trouvera son véritable essor qu’à la fin
des années 60.
A cette époque tout concourt à convaincre les responsables qu’il n’est plus possible d’aborder le dernier quart
du xxe siècle avec les conditions du travail qui ont prévalu jusqu’à présent. Les grandes grèves et les
mouvements de révoltes des ouvriers spécialisés, la difficulté de trouver des travailleurs pour
l’accomplissement des tâches réputées pénibles, la désaffection des jeunes pour le travail manuel, la
dégradation de certains indicateurs de performance, les mouvements de démocratie industrielles dans les pays
de l’Europe du Nord, etc.., accentuent la nécessité ( déjà maintes fois soulignée par les différents travaux
visant les méfaits du taylorisme et les comportement au travail, cf introduction générale) de promouvoir des
situations de travail renouvelées.
Aussi le début des années 70 sera marqué par un vaste mouvement en faveur de l’amélioration des conditions
de travail. A ce titre l’évolution des conditions de travail est tout à fait significative du changement historique
concernant la prise en compte du facteur humain dans les organisations.
Aujourd’hui les actions d’amélioration des conditions de travail ne sont plus considérées comme une fin en
elles-mêmes. Elles sont davantage envisagées comme mesures d’accompagnement à la restructuration
d’activité ou à l’introduction de nouvelles technologies. A travers cette évolution plus récente, on perçoit
mieux aujourd’hui la dichotomie, sous-jacente à toute action sur les conditions de travail, entre la recherche
de gains de productivité, grâce notamment à une plus grande souplesse de l’appareil productif, et celle des
effets du travail sur le « bien être » des salariés.
« Les objectifs d’amélioration sont devenus plus complexes que dans le passé, et posent des problèmes de
cohérence ou d’intégration à la politique générale de l’entreprise » (Piganiol,515).
A. DEFINITIONS
Le terme « condition de travail », qui est par fois confisqué par l’ergonomie, recouvre un 3
contenu plus ou moins large selon les acceptions proposées par différents auteurs. Pour Leplat, les 2
• Les conditions extrinsèques du travail directement liées aux structures et aux processus mis en
œuvre dans la réalisation d’un travail particulier,
• Les conditions extrinsèques du travail associées aux dispositifs statutaires entourant la relation
du salarié à son travail,
• L’environnement global du travail,
Enfin De Montmollin considère que les conditions de travail expriment tout ce qui caractérise une
situation de travail et favorisent, ou freinent l’activité des travailleurs. On peut distinguer alors :
• Les conditions physiques, c'est-à-dire les caractéristiques des outils, des machines de
l’environnement immédiat du poste de travail (bruit, chaleur, éclairage…),
• Les conditions organisationnelles, notamment les horaires, les cadences, les procédures
prescrites,
• Les conditions sociales, en particulier la rémunération, la qualification, les relations avec la
hiérarchie, les conditions de transport…
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3
Document IX-1. – inventaire des facteurs liés aux conditions des travail (d’après P.
Jardillier)
B. LE CADRE JURIDIQUE
Le respect de la législation en matière d’hygiène et sécurité constitue pour toute entreprise le passage obligé
de toute action en faveur des conditions de travail. Un ensemble de textes législatifs et réglementaires, que
viennent compléter de nombreux dispositifs conventionnels,, précise les obligations des entreprises en matière
d’hygiène et de sécurité. 3
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C. LES INDICATEURS
L’objectif de l’analyse des conditions de travail est de découvrir, là où des situations critiques se sont
produites sou risquent de se produire, les éléments susceptibles d’infléchir voire de supprimer les risques
inhérents à l’exécution d’un travail. Avant d’entamer une analyse approfondie, l’observation de quelques
indicateurs simples, qui traduisent certains symptômes de dysfonctionnement, permet de se rendre compte très
rapidement de l’état des condit ions d travail dans une entreprise déterminée.
Le stress au travail
Le management par le stress s’assimile à une certaine mode. Il est de bon ton, en particulier dans certains
secteurs comme la confection textile ou la grande distribution, de mettre la pression sur les salariés. Certes,
une absence totale de stress peut être préjudiciable à la performance, pas seulement dans l’entreprise mais
aussi dans les domaines sportifs ou artistique. A une jeune comédienne qui se vantait de ne jamais avoir le
trac, Sarah Bernhardt lui lança : « rassurez-vous, ça viendra avec le talent ! ». Mais le problème auquel sont
aujourd’hui confrontés les salariés, en particulier français si l’on en juge la surconsommation de tranquillisant,
d’antidépresseurs et de somnifère (3 à 4 fois plus par habitant qu’en GrandeBretagne, en Allemagne, en Italie
ou aux Etats-Unis), est bien celui de l’excès de stress. Plusieurs causes, qui ne sont d’ailleurs pas
indépendantes les unes des autres, méritent d’être soulignées.
La plus dévastatrice semble être c elle d’une charge de travail trop lourde. La chasse effrénée aux frais de
personnel a conduit à une situation de sous-effectif structurel. Les salariés sont bien sûr stressés par
l’incertitude sur leu r capacité à respecter le s ambitieux objectifs qui leur ont été fixés. Mais le stress résulte
aussi de la dégradation des liens sociaux, les travailleurs ayant au moins de temps à consacrer aux échanges
informels d’information (dont l’impact sur la productivité n’est pourtant pas négligeable) et au soutien de
leur collègue (lorsque salarié a des difficultés – il est par exemple harcelé par un supé rieur hiérarchique -,
l’entourage professionnel reste trop souvent passif).
Un manque de marge de manœuvre est frustrant pour les salariés. Contrairement à ce que l’on pourrait
supposer, le stress n’est pas un phénomène propre sur le stress occasionné par les faibles marges d’action
inhérentes à l’obligation de respecter des règles et procédures administratives perçues comme contraignantes,
voire inadaptées.
A l’incertitude de la charge de travail liée notamment à l’organisation en flux tendu et au développement
du management dans l’urgence, s’ajoute l’incertitude de l’avenir en raison des phénomènes de 3
réorganisation, de fusion-acquisitions, de dégraissage et de précarisation des emplois, 8
(…) Quand j’ai commencé à exercer des responsabilités dans le magasin, la consigne était très claire : «
diviser pour régner ». Toute forme de copinage était interdite, et il était même rigoureusement interdit que
deux membres du personnel sortent ensemble, car tout regroupement aurait pu déboucher sur un mouvement
de grève, ce qui aura été catastrophique : dans certains magasins, on avait vu des caissières ouvrir la caisse
et laissé passer les clients sans les faire payer, perspective terrifiante pour mes patrons. Dès qu’un semblant
de clan se constituait, il fallait le dissoudre, ne serait-ce qu’en jouant sur les horaires pour que les personnes
concernées ne travaillent pas en même temps ; c’était d’autant plus facile que la règle générale était le temps
partiel. Par ailleurs, quand je me suis mis à harceler les gens pour les pousser à démissionner, je faisais
exprès de m’acharner sur une seule personne à la fois et d’être plutôt plus agréable que d’habitude avec les
autres, qui avaient alors tendance à se mettre à couvert. Les choses auraient certainement été différentes si
tous les salariés avaient constitué un bloc contre moi ; mais ils ne l’on pas fait.
(…) le harcèlement auquel je me suis livré a peu à peu porté ses fruits : certains ont craqué et
démissionné. D’autre ont tenu bon et je les en remercie aujourd’hui, car c’est grâce à ceux que j’ai pris
conscience de ce que j’étais en train de faire.
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Phénomène qui tend à prendre de plus en plus d’ampleur, la violence au travail peut revêtir plusieurs formes.
De la plus bénigne à plus gr ave, on trouve l’incivilité, qui marque un manque de respect, l’agressivité, qui
témoigne de la volonté de faire mal, l’agression, qui montre la volonté d e détruire.
Certaines professions, relevant des services de l’ordre (militaires, policiers, etc.) ont toujours été plus ou
moins exposé à la violence. Ce qui est nouveau, c’est l’apparition de cibles dites « symboliques ». Il s’agit
par exemple des chauffeurs de bus, qui représentent l’ordre (tenue vestimentaire) et le pouvoir public. Au
début des années 2000, les conducteurs de bus se sont mis plusieurs fois en grève pour réclamer l’abaissement
de l’âge de l’âge de la retraite, essentiellement en raison de la pénibilité croissante de leur métier liée aux
agressions dont ils sont ou peuvent être victime. De la même façon, les employés de l’ANPE sont victimes
de violence au travail dans la mesure où ils représentent l’Etat incapable de trouver un emploi à chacun. On
peut de sur croît observer l’apparition de cible « gratuites », les pompiers ou les médecins faisant l’objet
d’agression dans certains quartiers alors qu’ils ne sont un enjeu ni économique ni symbolique.
L’action des entreprises en faveur de l’amélioration des conditions de travail s’est développée et
institutionnalisée au début des années 70. D’abord envisagé pour répondre aux facteurs de démotivation des
salariés, dont l’absentéisme, le turn-over, les conflits sociaux témoignaient, et aux excès de l’organisation
taylorienne, l’amélioration des conditions de travail s’est efforcée par la suite de trouver une légitimité autant
économique que sociale. A l’action portant sur l’amélioration de l’environnement physique du travail
(ambiance thermique, sonore…), à l’investissement consenti pour accroitre la sécurité au travail (protections
renforcées, formation à la sécurité campagnes d’informations…) se sont ajoutées d’autres actions, stimulées
par les changements technologiques et des besoins de flexibilité, visant l’aménagement des contenus du
travail et du temps de travail.
1. Aménagement
Les novelles formes d’organisation du travail (NFOT) vont être présentées par leurs promoteurs
comme la tentative moderne pour mettre un terme aux principes sur lesquels repose le taylorisme. Les formules
proposées élargissement et enrichissement des tâches, rotation sur postes, polyvalence des opérateurs
groupe semi-autonomes - visent avant tout à rendre le travail plus intéressant et donc plus motivant, à donner
plus de responsabilités à encourager l’initiative.
Cet éventuel de dispositifs a certes alimenté la recomposition du travail dans certaines entreprises et
administrations, mais il n’a pas connu de développements véritablement spectaculaires au point de
remettre en cause globalement le système taylorien.
Depuis plus de vingt ans, le travail à la chaîne n’a pas diminué de manière significative, pas plus
d’ailleurs que les assujettissements des opérateurs à des tâches répétitives sous cadence. Il semble même que
dans certains secteurs « ces formes d’organisation étendent leurs territoires » (Volkoff, 1990).
Les investissements lourds à consentir, le doute quant à l’impact possible des NFOT sur la motivation
des opérateurs, le poids des structures et traditions organisationnelles, le développement de
l’automatisation, limitent les perspectives des NFOT finalement aux entreprises « qui prennent conscience des
coûts économiques qu’entraînent certains dysfonctionnement sociaux » (ANACT, 1979).
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Dans ce domaine le nombre des accords signés au niveau de l’entreprise, voire de la branche reste modeste,
bien qu’il soit en évolution depuis 1987. Les organisations syndicales comme les employeurs sont pourtant
bien conscients, que, devant les transformations qui s’engagent, il n’ya guère d’alternative possible au
changement négocié.
Même si certain indicateurs témoignent que ces derniers années l’évolution des conditions de travail est
beaucoup plus contrastée que pendant les deux dernières décennies, soulignant probablement les effets pervers
d’une recherche tous azimuts de la flexibilité, l’accélération des changements technologiques a fait naître de
nouvelles perspectives dans l’approche de cette dimension de gestion des ressources humaines.
D’une part, l’analyse des conditions de travail qui s’est longtemps située dans une logique curative, s’inscrit
progressivement dans une logique préventive. D’autre part, si l’analyse des conditions est d’emblée une affaire
de spécialistes (ergonome, médecin du travail, bureau des méthodes, direction des ressources humaines), elle
tend de plus en plus à devenir le support concret à des démarches participatives, permettant ainsi à ceux qui
en sont directement affectés d’intervenir sur l’évolution de leur situation de travail.
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L’ergonomie
L’ergonomie française est née de la médecine du travail au lendemain de la seconde Guerre mondiale. Dans
sa conception la plus générale, l’ergonomie est définie comme l’étude spécifique du travail humain afin de
remédier aux inadaptations de l’outil et du processus industriel. La nature de son objet en fait une approche
multidisciplinaire du travail. L’ergonomie intervient soit pour corriger des situations de travail
préjudiciables au travailleur, soit au niveau de la conception même du processus industriel. Elle s’intéresse
également au produit lui-même.
Les relations du travail dans l’entreprise mobilisent encore une bonne partie du temps d’un responsable de
personnel ; nombreux sont encore les directeurs de personnel qui voient dans la gestion de ces relations une
attribution essentielle de leur charge. Dans les grandes entreprises l’un des services de la fonction ressources
humaines est d’ailleurs souvent consacré spécifiquement aux relations sociales.
Les relations du travail définissent l’ensemble des rapports individuels et collectifs qui se nouent, à l’échelon
d’une organisation ou à celui d’une économie globale à propos du travail. Ces relations traduisent plus ou
moins fortement des conflits d’intérêt entre les différents acteurs impliqués. Elles sont doc de nature plus ou
moins conflictuelle et nécessitent par conséquent des systèmes de régulation capables de canaliser les
affrontements inévitables entre les partenaires sociaux.
La formalisation (l’institutionnalisation) de ces relations de travail (structures et procédures) dans la majeure
partie des entreprises des pays industrialisés a conduit beaucoup d’auteurs à parler de système de relations de
travail (système de relations industrielles selon la terminologie anglo-saxonne) dont la vocation serait de
produire des normes de travail pouvant satisfaire le fonctionnement régulier et le développement « harmonieux
» des organisations. Dans un ouvrage qui fait toujours référence en Amérique du Nord, J.T. Dunlop (1958)
considère que le système de relations du travail – sous-système du système économique global – définit un
ensemble de relations, contingentes, car tributaires d’un contexte économique, politique et technologique,
entre trois grands types d’acteurs (les directions d’entreprise et/ou leurs organisations représentatives, les
salariés et leurs syndicats, l’état et ses structures administratives), et dont la fonction est d’élaborer des règles
formelles de travail.
Le système de relations de travail en France s’est structuré lentement et de manière moins précoce que dans
bien d’autres pays industriels. Après avoir connu un développement chaotique au début du XXe siècle, ce
n’est véritablement qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que le système de relations de travail
commencera à définir ses structures contemporaines.
Les caractéristiques majeures du système de relations du travail en France peuvent être résumées comme suit
:
o La multiplicité des structures de représentation du personnel au niveau de l’entreprise donne au
système une certaine complexité et une certaine lourdeur,
o La diversité des organisations syndicales permet sans doute des possibilités de choix d’engagement
pour tous les salariés, elle n’offre pas en revanche l’unité nécessaire à un contre-pouvoir pour être
réellement efficace,
o La spécificité de la représentativité des organisations syndicales et le caractère particulier de leur
audience auprès des salariés expliquent le paradoxe entre l’attachement de principe aux syndicats et le
faible taux de syndicalisation.
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Si les lois Auroux, en 1982, ont offert une plus grande sécurité des sécurités des mandats représentatifs, elles
ont surtout accru l’autonomie de l’activité syndicale dans le but évident de renforcer les moyens du dialogue
social dans l’entreprise et plus précisément ceux de la négociation collective. Le syndicat est devenu
l’interlocuteur « obligé » pour la négociation annuelle sur les salaires effectifs et le temps de travail.
Cette évolution de la loi n’a pourtant pas empêché une lente érosion du phénomène syndical en France dans
les années 80. Si la présence des syndicats dans les établissements de 20 salariés et plus augmente entre 1998
et 2005, le taux de syndicalisation des salariés reste à un faible niveau. Seul 7% des salariés enquêtés déclarent
adhérer à un syndicat, alors que 14% affirme avoir été syndiqués par le passé (Premières synthèses, Dares,
avril 2007, n° 14.2). Mais bien que peu syndiqués, les salariés restent favorables à la présence syndicale sur
leur lieu de travail.
Les éléments susceptibles de rendre comptent du mouvement à la baisse du taux de syndicalisation, que l’on
observe d’ailleurs dans tous les pays industrialisés, sont probablement plus de nature sociologique
qu’économique. En effet si la crise de l’emploi peut justifier d’une certaine érosion du taux de syndicalisation,
elle ne saurait à celle seule expliquer l’ampleur de ce phénomène.
Les enquêtes d’opinion sur les syndicats soulignent, notamment pour les trois plus grandes centrales, une lente
et constante dégradation de leur image auprès des salariés qui ont pourtant des attentes f or tes sur le plan
économique et social. La crise de confiance et de représentation, qui ressort de tels sondages, tend à modifier
les liens unissant traditionnellement les salariés et leurs organisations et accentue ainsi le déclin du
syndicalisme français », Liaisons sociale mensuelle, n° 54, Décembre 1990).
B. La négociation
« La négociation collective est un processus par lequel partenaires sociaux – employeur s et salariés – dé
finissent de façon concertée un ensemble de règles qui régiront le fond et la forme de leur rapport » (G. Caire,
une forme de régulation des rapports sociaux : la négociation collective, in Revue Connexions, n° 50/1987-2).
La négociation apparaît bien comme le processus type de la régulation des rapports sociaux puisqu’ elle tente,
à travers une procédure de discussion, de concilier par un accord, des points de vue, des intérêts qui ne sont
pas ‘emblée convergents. Elle évite ainsi d e s’enfermer dans des rapports d’autorité excessive ou d’entente
illusoire.
C’est la loi du 11 février 1950 qui institue véritablement la négociation collective en France. Mais c’est au
niveau de la branche professionnelle que la loi privilégie alors le développement des aspects contractuels des
relations de travail, ne laissant à la négociation d’entreprise qu’une place marginale. Complément de la loi,
la négociation collective et son produit la convention collective (ou l’accord ont comme conséquence de
préciser la relation de travail. Le contenu de la convention est en principe laissé à l’appréciation des
partenaires sociaux, sauf si la convention revêt un caractère extensible ; dans ce cas elle doit comporter
certaines clauses obligatoires. En règle générale le dispositif conventionnel concerne les salaires minima, les
classifications, les conditions de travail, la formation professionnelle, diverses garanties sociales, etc.
Toutefois la pratique de la négociation collective ne se diffuse que lentement dans les branches
professionnelles jusqu’en 1968. La crise de mai-juin 1968, l’impulsion gouvernementale (le pro jet de «
nouvelle société » de J. Chaban-Delmas, alors Premier ministre) vont donner un deuxième souffle à la
politique contractuelle. Des accords interprofessionnels importants seront signés et la négociation de branche
connaîtra, par ailleurs, un réel essor entre 1969 et 1975. A partir de 1975, la crise économique perturbe le
mouvement contractuel et favorise un regain d’interventionnisme de l’Etat. Les lois Auroux donneront une
nouvelle dynamique à la négociation sociale. 5
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La GRH occupe désormais une place centrale dans le dispositif managérial des organisations. Pour rendre sa
mission crédible et pour fonder les choix de politique sociale, la fonction ressources humaines doit disposer
de données précises. Si la fonction ressources humaines est désormais reconnue dans l’entreprise, elle ne l’est
que partiellement car ses messages restent trop souvent généraux et peu quantifiés. Il est donc indispensable
que les gestionnaires des ressources humaines puissent se doter d’instruments de mesure capables de rendre
compte des impératifs et de l’impact des politiques sociales qu’ils défendent.
En effet l’abandon progressif des standards de production et des normes bureaucratiques, qui avaient
l’avantage de lier le résultat à la prescription de la tâche, nécessite d’autres systèmes d’évaluation du travail
et des efforts consentis pour le rendre plus performant. Définir aujourd’hui la formation du personnel comme
un investissement, c’est admettre que l’on doit se préoccuper du retour sur investissement.
L’entreprise n’a pas une vocation philanthropique et l’on attend de ses dirigeants autre chose que de faire le
simple bonheur de leurs salariés, même si on peut admettre facilement qu’il existe une relation entre
l’efficience du travail et la satisfaction des salariés. Toute entreprise est contrainte à améliorer son efficacité,
par conséquent elle se doit d’identifier clairement ses gisements de productivité et d’évaluer précisément la
capacité de ses actions à les développer. Même si le problème n’est plus très nouveau puisque de multiples
tentatives autour de la comptabilisation des ressources humaines se sont développées il y a plus de 25 ans, le
poids croissant du personnel dans la gestion de l’entreprise souligne que la nécessité d’un véritable contrôle
de la gestion sociale se pose concrètement aujourd’hui dans les organisations. Dans beaucoup d’entreprises la
fonction ressources humaines s’est décentralisée vers tous les nivaux d’encadrement. Les décisions que les «
ligne hiérarchiques » sont amenées à prendre ont souvent des incidences sur les ressources humaines. Cela
nécessite donc de concevoir de nouveaux systèmes d’information et des outils d’aide à la décision. Il s’agit de
définir un système d’aide au pilotage social de l’organisation ayant pour objectif de contribuer à la GRH dans
l’appréciation concrète de leurs performances et de leurs coûts.
On complètera cette définition en précisant qu’un système de pilotage de la gestion sociale consiste :
o A concevoir, à alimenter et à maintenir un système d’information constitué par les bases de données
et tableaux de bord permettant d’observer l’activité et la performance des
RH, o A structurer et à valider l’analyse des différents éléments qui peuvent affecter la mobilisation
des RH sur une période donnée, afin de prévoir les mesures correctives à court terme que l’on doit
envisager,
o A construire des documents nécessaires à l’information des différents partenaires sociaux et
économiques de l’entreprise.
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II Le bilan social
Le bilan social s’inscrit dans une perspective plus globale et plus formelle, à la fois parce qu’il est plus
exhaustif et plus normalisé que le tableau de bord social et parce que son apparition dans le cadre législatif
coïncide, dans les années 70, avec un vaste mouvement en faveur d’une réforme de l’entreprise et de ses
méthodes de gestion.
L’une des conclusions du rapport Sudreau, qui fixait bien des challenges à l’entreprise « nouvelle », insistait
sur le fait que le bilan social devrait être cet outil de gestion et de dialogue capable de préparer les acteurs de
l’entreprise aux changements imposés par l’évolution de la société.
Le bilan social évoque en effet une question essentielle de la GRH : comment l’entreprise utilise-t-elle le
facteur travail pour atteindre ses objectifs ? Dans sa forme légale le bilan social ne peut répondre vraiment à
cette question, mais a pu et peut constituer encore une incitation à formaliser des outils de diagnostic. Le bilan
social n’est donc qu’une étape d’un mécanisme itératif devant conduire les organisations à gérer avec toujours
plus de méthodes leurs ressources humaines.
Avant d’envisager l’intégration du bilan social dans l’ensemble des procédures de la planification des RH, on
peut plus modestement, comme le suggère Danziger (1983), envisager trois types d’adaptations afin de le
rendre plus efficace : o La formalisation du contenu et des procédures de saisie est indispensable. Trop de
définitions restent floues et trop de méthodes de saisie sont à l’initiative de ceux qui ne participent pas
concrètement à l’élaboration du bilan social…,
o Le commentaire explicatif est une nécessité. L’absence de relation logique entre les diverses
informations, l’avalanche de chiffres que comporte un bilan social(…) justifient la rédaction d’une
note qui fasse ressortir les points faibles et les points forts, et qui s’ingénie à rapprocher les effets des
causes qui les ont engendrés,
o Le recours à un contrôle externe du bilan social permet de confirmer ou d’infirmer les affirmations des
responsables de l’entreprise.
Il est urgent de réformer l’outil. Sans doute faudrait-il abandonner l’idée que le bilan social puisse être un
instrument de concertation et de planification. Pour en faire un véritable outil d’information sociale, il semble
nécessaire : o D’actualiser les indicateurs dont certains sont trop associés aux préoccupations des années 70-
80,
o D’inciter les entreprises à accompagner certains indicateurs de politique de commentaires justifiant les
décisions qui s’y rapportent,
o De normaliser les indicateurs afin de clarifier les données et de permettre plus facilement des
comparaisons externes,
o De certifier le bilan social afin d’authentifier les données crédibiliser ainsi l’outil aux yeux de ses
utilisateurs.
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