Vous êtes sur la page 1sur 11

Arrêts de la jurisprudence administrative

1/Arrêt Canal, Robin et Godot, CE, Ass., 19 octobre 1962

En 1962, le gouvernement français du général DG a négocié avec les organes représentatifs


des mouvements indépendantistes, pendant les accords d’Evian. Un référendum a été organisé
en France pour transposer en droit interne un accord international. Cette loi référendaire du 13
avril 1962 (adoptée selon la procédure l’article 11) donne la possibilité au général DG
d’adopter un certain nombre d’ordonnances dans le domaine législatif.

Recours pour excès de pouvoir contre décision d’instituer une cour militaire de justice.
C’est une juridiction spéciale qui doit juger les auteur de délits et d’infraction en lien avec les
« événements d’Algérie ». Cette juridiction est faite par ordonnance par le biais de la loi du
juillet 1962 des accord d’Algérie.
On crée pour les auteurs des membres de l’OAS qui était favorable à l’Algérie française. Ils
sont condamnés à mort par cette cour. Ils ne peuvent pas former de recours contre cette
décision car l’ordonnance qui a institué la cour de justice n’a pas prévu de recours.
Une seule possibilité leur reste, ils vont contester la décision qui a institué la cour militaire de
justice.

 cet arrêt est très important. Il va contester la création de cette juridiction, et effectivement
cette juridiction ne va pas demeurer et va être changé en 1963 par la Cour de sûreté (qui va
disparaitre avec l’arrivé de la Gauche). Les décision qu'elle a rendues ne sont donc pas
fondées, donc les décisions ont annulées. Cette décision va rendre DG fou, il veut réformer le
CE pour le rendre plus docile.

2/Arrêt Conseil de la concurrence, CC, 23 janvier 1987

Sur le contentieux administratif


En l’espèce, en vertu de l’art 38 de la constitution, le gouvernement a été autorisé le 3 juillet
1986 à prendre par voie d’ordonnance diverses mesures permettant de mettre fin au système
de réglementation des prix. Ainsi, est parue le 1er décembre 1986, une ordonnance portant sur
la liberté des prix à la concurrence. Celle-ci prévoit la création d’un conseil de la concurrence.

La distinction de la police judiciaire et de la police administrative

3/Arrêt Frampar, CE., Ass., 24 juin 1960

À la fin de l’année 1956 le Préfet d’Alger fait saisir certains journaux par des arrêtés en vue
d’éviter des troubles. Or, plutôt que de se fonder sur des dispositions exceptionnelles lui
permettant de rétablir l’ordre en Algérie, le Préfet se fonde sur le Code de l’instruction
criminelle dont le champ d’application est limité à la constatation des crimes et des délits
contre la sûreté de l’Etat et d’en livrer les auteurs aux tribunaux chargé de les punir. Il se
référait de plus à l’article 80 du Code pénal relatif au crime d’atteinte à la sûreté extérieure de
l’Etat et précisait que les écrits contenus dans les numéros saisis était de nature à porter
atteinte la sûreté extérieure de l’Etat.
 L’arrêt permet la distinction entre les mesures de police administrative et judiciaire et
coupe court les difficultés de distinction des polices administratif et judiciaire. Pour cela, il y a
une substitution du critère matériel au critère organique (pour opérer la distinction).

4/Arrêt Société « Le Profil » c/ Ministre de l’Intérieur, TC,12 juin 1978

La société Le profil qui veut se faire aider dans du transport de fond demande une escorte
policière pour apporter ses fonds et les placer à la banque. Donc l’escorte de police
accompagne le transport de fond pour prévenir les troubles qui pourraient se produire. Un
holdup intervient au moment où les fonds sont déposés à la banque, et là l’escorte policière au
lieu de rester à côté de la caisse se dérobe et disparait et donc la société Le Profil souhaite
obtenir réparation du dommage qui lui a été causé.

Opération à caractère préventif donc opération de police administrative.

 on voit donc qu'’il y a une finalité de la police administrative : prévenir les dommages à
l’ordre public, et quand cette finalité est essentielle elle conduit à retenir la compétence de la
juridiction administrative pour le contentieux.

 principe de la finalité de l’opération

5/Arrêt Delle Morvan, TC, 29 octobre 1990

Gardien de la paix assumant avec deux de ses collègues une mission nocturne de surveillance
générale à bord d’une voiture de patrouille. Toutefois, ces fonctionnaires avaient également, à
cette occasion, reçu la consigne d’intercepter et d’interpeller des individus qui avaient
provoqué une rixe dans un débit de boissons et s’étaient enfuis dans une voiture dont la
marque et la couleur leur avait été indiquées. Ayant aperçu, au cours de la nuit un véhicule
correspondant à cette description, ils ont pris en chasse se véhicule qui cherchait à leur
échapper et dont le conducteur a commis à cette occasion plusieurs infractions au code de la
route. Dans ces conditions, ils devaient être regardés comme exécutant une mission de police
judiciaire lorsqu’après avoir fait descendre les occupants de cette voiture, ils ont entrepris de
les fouiller, opération au cours de laquelle un coup de feu provenant de l’arme du gardien a
blessé accidentellement l’un deux. Dès lors, l’action en responsabilité dirigée par la victime et
par la caisse de sécurité sociale contre l’Etat relevait de la compétence des tribunaux de
l’ordre judiciaire.

6/Arrêt Loi relative au renseignement, CC, 23 juillet 2015

Le Conseil constitutionnel a jugé que le recueil de renseignement au moyen des techniques


définies par la loi relève de la seule police administrative. Il ne peut ainsi avoir d’autre finalité
que de préserver l’OP et de prévenir les infractions.

La distinction de la police administrative générale et des polices administratives spéciales

7/Arrêt Commune de Néris-les-Bains, CE, 18 février 1902

Il s’agissait d’une règlementation de jeux d’argent dans une station thermale. Le maire avait
décidé d’interdire les jeux d’argent.
Le CE va considérer au vue des circonstances locales que cette interdiction de police
administrative générale peut être prise par ce dernier. Donc l’intervention de police locale est
légale.

8/Arrêt Sté Les films Lutétia, CE, Sect., 18 décembre 1959

Dans cet arrêt, on est en présence d’un arrêté du maire de Nice qui interdit la diffusion du film
« Le feu dans la peau ». Dans cet arrêt, le CE va considérer que l’interdiction municipale est
légale, et il va donc ouvrir là un terrain d’élection à la mesure de police car il va considérer
qu'’il est possible de réglementer la diffusion d’un film et d’interdire dès lors que la projection
est susceptible d’entrainer des troubles sérieux (référence à l’OP matériel et extérieur), ou la
projection est susceptible d’être, à la raison du caractère immoral du dit film et des
circonstances locales, préjudiciables à l’OP.

Le CE légitime l’interdiction. Le commissaire du gouvernement avait soulevé l’existence


d’une vague d’immoralité sur la côte d’Azur dans les années 60. Ces circonstances locales
vont être jugées suffisantes pour le CE : en pratique donc le CE met plus l’accent sur
l’immoralité que sur une vérification précise des circonstances locales (il est laconique en la
matière).

9/Arrêt Association «  Promouvoir », CE, ord., 30 juillet 2015


10/Arrêt Houillères, CE, 29 septembre 2003

Concernant les houillères du bassin de lorraine : un maire d’une commune au titre de son
pouvoir de police administrative générale intervient dans les houillères, établissement classé,
qui relève normalement d’un pouvoir de police spéciale confié au préfet et au gouvernement.

Mais le maire devant le péril imminent est autorisé à intervenir.

11/Arrêt Commune de Saint-Denis, CE, 26 octobre 2011

Le maire de Saint-Denis a, par un arrêté du 14 septembre 2006, interdit l’installation des


antennes de téléphonie mobile dans un rayon de 100 mètres autour des crèches, des
établissements scolaires ou recevant un public mineur et des résidences de personnes âgées.
Les sociétés Bouygues Télécom, Orange France et SFR ont saisi le tribunal administratif de
Cergy-Pontoise afin de faire annuler cet arrêté. Celui-ci a, le 31 mai 2007 fait droit) leur
demande. La commune de Saint-Denis a, alors, fait appel devant la Cour administrative
d'appel de Versailles qui a, le 15 janvier 2009, confirmé la solution des juges de première
instance. La commune se pourvoit donc en cassation devant le CE : celui-ci confirme
l’illégalité de l’arrêté du maire.

Les faits de l’affaire mettaient donc en cause deux polices administratives : la PAG du maire
et la PAS des communications électroniques chargée de règlementer l’installation des
antennes de téléphonie mobile. La question posée était de savoir si la première pouvait
légalement intervenir dans le domaine réservé à la seconde. Le concours de polices
administratives était-il autorisé ?
 le CE répondit par la négative. Il fonda sa position sur sa jurisprudence classique en
matière de concours entre une police administrative générale et une police administrative
spéciale et maintenu cette solution malgré l’invocation du principe constitutionnel de
précaution.
12/Arrêt Commune de Valence, CE, 24 septembre 2012

Par un arrêt du 24 septembre 2012 (CE n°342990 Commune de Valence), le Conseil d’État a


jugé que le maire d’une commune ne pouvait pas concurrencer les autorités nationales en
édictant par arrêté municipal une interdiction de la culture en plein champ de plantes
génétiquement modifiées. Si cet arrêt sera sûrement mal reçu par les militants anti-OGM, il
présente un tout autre intérêt pour les étudiants en droit public. En effet cette décision illustre
une nouvelle fois les solutions jurisprudentielles existantes aux problèmes posés par le
concours de police administrative, spécifiquement entre police spéciale au niveau national et
police générale au niveau local.

13/Arrêt Commune de Sceaux, CE, réf., 14 juin 2020

Les composantes de l’ordre public général

14/Arrêt Commune de Morsang-sur-Orge, CE, Ass., 27 octobre 1995

Une discothèque de la ville de Morsang-sur-Orge organise un « lancer de nain ».


Concrètement, le nain est harnaché et utilisé comme un projectile par des spectateurs. Le but
est de le « lancer » le plus loin possible.
Deux précisions doivent être apportées :
 d’abord, la sécurité du nain est assurée puisque ce dernier est équipé d’un casque et
retombe (après le lancer) sur un matelas.
 ensuite, le nain est consentant ; il participe librement à cette activité et est d’ailleurs
payé pour cela.
Toutefois, le 25 octobre 1991, le maire de Morsang-sur-Orge prend un arrêté pour interdire
l’activité de lancer de nain qui devait avoir lieu dans la discothèque. Il se fonde sur l’ancien
article L. 131-2 du Code des communes, selon lequel « la police municipale a pour objet
d’assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publique ». Ainsi, le maire
considère que la protection de l’ordre public lui permet d’interdire le lancer de nain.

 Là où l’arrêt Commune de Morsang-sur-Orge innove, c’est en considérant que le respect


de la dignité humaine fait partie de l’ordre public. En conséquence, puisque le maire peut
interdire toute activité qui porte atteinte à l’ordre public, il peut interdire une activité qui porte
atteinte à la dignité humaine, et ce même en l’absence de circonstances locales particulières.
Autrement dit, en cas d’atteinte à la dignité humaine, la mesure d’interdiction n’exige pas la
concrétisation de circonstances locales ; elle n’a pas à être justifiée par un contexte local
particulier. Au contraire, la seule atteinte à la dignité humaine la justifie.

15/Arrêt Club indépendant sportif châlonnais, CE, 7 novembre 1924

Le CE considère que le motif de contrariété à l'hygiène morale est lié à l'ordre public et


permet de justifier une mesure de police administrative. (Arrêté sur l’interdiction de la boxe
motivée par la protection de l’hygiène morale).

L’interdiction de déléguer la police administrative

16/Arrêt Ville de Castelnaudary, CE, Ass., 17 juin 1932


Le pouvoir de police administrative générale et l'activité de police ne peuvent pas être
délégués contractuellement à société privée.

17/Arrêt Commune de Menton, CE, 1er avril 1994

L’obligation d’exercer le pouvoir de police administrative

18/Arrêt Doublet, CE, 23 octobre 1959

Dans cette affaire, le préfet de Vendée a, par un arrêté du 06/03/1951 (modifié le 01/07/1955),
imposé certaines conditions à l’ouverture et à l’installation des terrains de camping du
département dans le cadre de l’exercice de ses pouvoirs de police administrative générale. Les
exploitants du terrain de camping de la rue des sports à Saint-Jean-des-Monts se montrant peu
scrupuleux dans le respect de ces prescriptions, M. Doublet, un voisin subissant de graves
troubles de jouissance, a, par une lettre du 14/06/1955, demandé au maire de la commune de
prendre un arrêté règlementant ledit terrain. Celui a refusé. Aussi, l’intéressé a saisi le
Tribunal administratif de Nantes pour faire annuler cette décision. Les juges de première
instance ont rejeté la requête le 01/02/1957. M. Doublet a, donc, saisi le Conseil d’Etat qui, le
23/10/1959, a également donné tort au requérant.
La problématique posée par M. Doublet était de savoir si le maire de Saint-Jean-des-Monts
avait l’obligation, en tant qu’autorité de police administrative générale dans la commune,
d’édicter un règlement de police pour mettre fin au trouble à l’ordre public causé par le
fonctionnement du terrain de camping litigieux. Le Conseil d’Etat constata, d’abord, que
celui-ci pouvait valablement intervenir concomitamment au préfet de Vendée en vertu de sa
jurisprudence classique sur les concours de police administrative. Puis, il consacra, à la charge
des autorités de police administrative, l’obligation d’exercer leur pouvoir de police initial en
cas d’existence d’un trouble à l’ordre public. Il complètera cette solution trois ans plus tard, à
l’occasion d’un second recours de M. Doublet, pour, cette fois-ci, imposer auxdites autorité
l’obligation d’appliquer un règlement de police préexistant.

19/Arrêt Ville de Chevreuse, CE, 8 juillet 1992


20/Arrêt Conseil représentatif des associations noires (CRAN), CE, ord, réf., 16 avril 2015
21/Arrêt Commune de Moissy-Cramayel, CE, 28 novembre 2003
22/Arrêt M. A…c/ Commune de Saint-Jouin-Brenuval, CAA Douai, 28 novembre 2012
23/Arrêt La Vie Dejean, CE, 9 novembre 2018
24/Arrêt Ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du Territoire c/ Grégoire, CE, 25
novembre 1994

Le contrôle juridictionnel des mesures de police administrative

25/Arrêt Abbé Olivier, CE, 19 février 1909


26Arrêt Benjamin, CE, 19 juin 1933

Principe de liberté : "la liberté est la règle, la restriction de police l'exception."


Une mesure de police ne doit pasimposer de contraintes nonnécessaires aux exigences de l’or
dre public. 

27/Arrêt Daudignac, CE, 22 juin 1951


Seul le législateur par une loi peut créer un régime d’autorisation/ déclaration administrative
préalable à l’exercice d’une activité. Sauf si celle-ci entraine l’occupation du domaine public.

28/Arrêt Baldy, CE, 17 août 1917

Les autorités publiques, chargées de garantir l’OP, ne peuvent apporter aux libertés que des
restrictions indispensables à l’atteindre cet objectif. Ces restrictions non nécessaires
prohibées.

29/Arrêt Cazorla, CE, 7 juillet 1993


30/Arrêt Commune de Méribel-Les-Alues, CE, 26 avril 1993
31/Arrêt SA Carmag, CE, 3 mars 1993
32/Arrêt Commune d’Arcueil, CE, 8 décembre 1997

CE dit qu'un arrêté municipal interdisant un affichage publicitaires pour des méssageries roses
est légal.

 moral dans l’OP

33/Arrêt SARL Les productions de la Plume et a., CE, 9 novembre 2015


34/Arrêt Fédération française de naturisme, TA Amiens, 16 juillet 2019
35/Arrêt Commune d’Orvault, CE, ord, réf., 26 février 2010
36/Arrêt SARL PCRL Exploitation, CE, ord, réf., 28 octobre 2011
37/Arrêt Ministre de l’Intérieur, CE, ord, réf., 9 janvier 2014
38/Arrêt Commune de Cournon d’Auvergne, CE, ord, réf., 6 février 2015
38/Arrêt Min. des solidarités et de la santé c. Association « Les Essentialistes », CE, ord., 6
septembre 2020

Théorie jurisprudentielle des circonstances exceptionnelles

40/Arrêt Heyriès, CE, 28 juin 2018


L’arrêt Heyriès a consacré la théorie des circonstances exceptionnelles, et qui permet à
l’autorité administrative, en temps de crise, de disposer de pouvoirs exceptionnellement
étendus pour assurer la continuité des services publics.

 le gouvernement avait dû prendre, pendant les premières semaines de la guerre 1914-1918,


un certain nombre de décrets qui excédaient ses pouvoirs normaux. La loi du 30 mars 1915
valida, après coup, un grand nombre de ces décrets, mais elle omit de valider un décret qui
avait suspendu l’application aux fonctionnaires civiles d’un article qui ordonnait la
communication au agents publics de leur dossier avant toute mesure disciplinaire. Le sieur
Heyriès ayant été ainsi révoqué, mit en cause la légalité de ce décret.

La suspension par décret d’un texte de loi constitue une illégalité flagrante et pourtant le
Conseil d'Etat a rejeté la requête. Il s’est fondé sur l’idée que le principe de la continuité des
services publics comportait des exigences exceptionnelles en temps de guerre, justifiant une
extension exceptionnelle des pouvoirs de gouvernement et de l’administration. Ainsi est
reconnue, de la manière la plus éclatante, non seulement l’existence d’une légalité spéciale
aux temps de crise, mais encore sa prééminence sur la légalité tout court.

État de siège et pouvoirs de crisse du président de la République


41/Arrêt Dames Dol et Laurent, CE, 28 février 1919

Il s’agit d’une décision consacrée à la thématique de la légalité administrative en période de


circonstances exceptionnelles et plus précisément lors d’un conflit armé de grande ampleur.

trois arrêtes préfectoraux adoptés par le préfet maritime de Toulon respectivement le 9


avril, le 13 mai et le 24 juin 1916 l’ont été pour interdire aux propriétaires de bars et de cafés
de la ville de recruter du personnel féminin dans leurs établissements afin de ne pas
compromettre les intérêts majeurs de la défense nationale française.
Deux filles de la ville de Toulon, les Dames Dol et Laurent décident de saisir le CE.

La présence d’une circonstance exceptionnelle permet aux autorités titulaires de prérogatives


de police administrative (comme les maires ou les préfets) d’adopter des mesures qui, en
temps de fonctionnement normal des institutions, auraient été déclarées illégales par le juge
administratif.

42/Arrêt Delmotte, CE, 6 août 1915

L'autorité militaire avait fermé autoritairement un débit de boissons au motif qu'elle pouvait
interdire les « réunions qu'elle juge de nature à exciter ou à entretenir le désordre », sur le
fondement de son article 9.

43/Arrêt Rubin de Servens, CE, Ass., 2 mars 1962


Cet arrêt fait suite à une tentative de putsch à Alger. Le président de la République, Charles de
Gaulle a décidé tout d’abord de mettre en application l’article 16 de la constitution ainsi que
la création d’un tribunal militaire afin de lui permettre de juger des militaires ayant participé
au putsch. Le sieur Rubin de Servens ayant été condamné par ce tribunal, celui-ci a demandé
au CE d’annuler pour excès de pouvoir la décision prise par le président de la République
d’instituer ledit tribunal ainsi que soit ordonné le sursis à son exécution.

 c’est un arrêt de principe. Le juge administratif a considéré que la décision de mettre en


application l’article 16 constitue un acte de gouvernement insusceptible de recours.

État d’urgence

44/Arrêt Rolin, CE, ord. Réf., 14 novembre 2005

Pendant les émeutes. Le CE estime qu'il n’est pas possible de suspendre l’EU. Il y avait
encore un risque existant notamment l’aggravation des violences urbaines.
On détermine les circonscriptions territoriales à l'intérieur desquelles l’EU entre en vigueur.
Dans la limite de ces circonscriptions, les zones où l'état d'urgence sera appliqué, seront fixées
par décret.

45/Arrêt Ligue des droits de l’Homme, CE, ord. Réf., 27 janvier 2016

Dans une ordonnance du 27 janvier 2016, le juge des référés du Conseil d'État refuse de
suspendre l'état d'urgence ou d'ordonner au Président de la République d'y mettre fin.
Le CE rappelle que la France est engagée contre la lutte du terrorisme.
46/Arrêt M. Napol et M. Thomas, CE, Ass., avis contentieux, 6 juillet 2016

 Le Conseil d'Etat précise le régime juridique des perquisitions administratives effectuées


dans le cadre de l'état d'urgence : motivation des ordres de perquisition, contrôle par le juge
des motifs, conditions de réparation des dommages.

47/Arrêt Syndicat des jeunes médecins, CE, ord., 22 mars 2020

Par une ordonnance du 22 mars 2020, le Conseil d'État a rejeté les demandes du Syndicat des
jeunes médecins, de l'Intersyndicale des internes et du Conseil national de l'Ordre des
médecins d'enjoindre à l'État de mettre en place le confinement total pour lutter contre la
propagation de l'épidémie du Covid-19.

48/Arrêt Association la quadrature du net et Ligue des droits de l’homme, CE, ord., 18 mai
2020

Le préfet de police dans le cadre de l’épidémie de Covid-19 a pris des mesures instituant une
surveillance par drone de la pop pour veiller au respect des règles sanitaires mise en place.

Identification d’un service public

49/ CE, Sect., Narcy, 28 juin 1963

Arrêt principe  problème qui concerne l’industrie. Contentieux qui concerne des centres
techniques et industriels, organismes privés : poursuivent une mission d’IG car doivent
promouvoir le progrès technique dans l’industrie, améliorer le rendement industriel etc. ces
centres ont été créé par la loi, exercent leur mission sous la tutelle du ministre de l’industrie.
Contrôle de l’Etat sur ces centres techniques industriels. Le CE relève ce contrôle de l’Etat et
observe de surcroit que ces centres détiennent des prérogatives de puissance publique, d’une
part parce qu'’ils disposent d’un privilège d’exclusivité : en effet, il y a un centre technique
industriel par département et par branche industrielle.
Mais aussi une seconde prérogative de puissance publique, les membres de la profession
industrielle concernée sont obligatoirement tenus de cotiser au centre technique industriel.

C’est en s’appuyant à a fois sur l’IG de la mission poursuivie par les centres mais aussi sur le
contrôle de l’Etat et sut la détention de prérogatives de puissance publique que le CE conclu
que ces centres exercent une mission de service public.

Une activité d’intérêt général

50/ Rapport du Conseil d’Etat, 1999, Réflexions sur l’intérêt général, EDCE. p.253 et s.

L’intérêt général se situe, depuis plus de 200 ans, au cœur de la pensée politique et juridique
française, en tant que finalité ultime de l’action publique. Il occupe une place centrale dans la
construction du droit public par le CE.

51/ Note du doyen Hauriou sous CE 7 avril 1916, Astruc, S.1916, III, p.41
Citer le commentaire du doyen Hauriou  sur l’arrêt Astruc (CE, 7 avril 1916) par lequel,
selon lui, « la juridiction administrative condamne la conception qui consisterait à ériger en
service public, comme à la période de la décadence romaine, les jeux du cirque »

52/ CE, 20 juillet 1971, Ville de Sochaux

Un décret autorisait la colonie d’Afrique occidentale française à procéder à des expropriations


pour cause d’utilité publique des immeubles nécessaire au fonctionnement de sociétés
indigènes de prévoyance et à se rémunérer sur la vente des produits de leurs adhérents.

53/ CE, Sect., 27 octobre 1999, Rollin

Monsieur Rollin considère que les décisions du PDG de la société sont illégales mais ce
dernier refuse d’accueillir positivement sa demande. Monsieur Rollin n’a alors qu'un objectif
en tête : obtenir leur annulation devant la haute juridiction de l’ordre administratif, le CE.

Une acticité rattachée à une personne publique

54/ CE, 13 mai 1938, Caisse primaire « aide et protection »

Il s'agit d'organismes privés d'associations locales qui gèrent un système de protection sociale.
Le Conseil d'Etat va dire que l'organisme privée gère un service public.
Le Commissaire du gouvernement Latourenie prend acte de cette dissociation effective entre
l'institution qui gère ce service et l'activité de service public. Avec cet arrêt, on voit le Conseil
d'Etat consacrer l'idée qu'une association privée peut effectuer une mission de service public.
Cet arrêt est le premier à marquer la dissociation après Conseil d'Etat plus explicite.
Dans la solution Caisse primaire Aide et protection, on considère qu’il faut mettre en place un
régime de non cumul d’activité salariée et de cotisation de retraite pour les employés des
services publics. On veut que les pensions soient versées aux gens qui ne travaillent pas. Cela
est-il applicable aux employés de la caisse primaire Aide et protection ? Jusqu’en 1938, on
aurait eu tendance à dire qu’elle gère une activité privée et que ce n’est pas un service public,
mais le Conseil d’Etat dit que c’est peut-être une personne privée mais que son activité peut
être qualifiée d’activité de service public.
Conséquence, c’est un service public, mais dans la mesure où il est géré par une personne
privée on n’appliquera pas le droit administratif avec autant d’enthousiasme que si c’était géré
par une personne publique.

55/ CE, Sect., 6 avril 2007, Commune d’Aix-en-Provence

Dans une décision du 6 avril 2007, le CE annule un arrêt de la Cour administrative d'appel de
Marseille du 4 juillet 2005 qui imposait de mettre en concurrence toute gestion de service
public par une association.

L’association qui gère le festival de musique d’Aix-en-Provence exerce une mission de


service public va se borner au-delà de l’intérêt général, il relève que l’association privé est
placée sous le contrôle des collectivités publiques. Le festival est subventionné par les
collectivités publiques, etc., et a un objet de diffusion des œuvres classiques. En se fondant
sur le seul contrôle, le CE dit que le festival assure une mission de service public.

56/ CE, 20 juillet, Ville de Melun


L’arrêt « « ville de Melun et Association Melun Culture- Loisirs » rendu par le CE le 20
juillet 1990 vient consacrer la méthode dite du faisceau comme technique d’identification
d’un service public, notamment en cas de silence de la loi 10 décembre 2018.

Ici une association ayant une responsabilité dans l’activité de culture et de loisir, donc
d’intérêt général, et l’association est privé. « L’association gère une mission de service public
alors même qu’elle ne dispose d’aucune prérogative de puissance publique ».
Le Conseil d'Etat conclut a la mission de service public en se fondant simplement sur le fait
qu’il existe un contrôle de la ville de Melun sur l’association : donc le lien entre la ville
personne publique et l’association personne privé est établit par le simple contrôle, sans qu’il
soit nécessaire d’ajouter une condition de détention de prérogative de puissance publique.

57/ CE, Sect., 22 février 2007, Association du personnel relevant des établissements pour
inadaptés

Dans cet arrêt le Conseil d'Etat pose très clairement les critères qui permettent de définir,
d'identifier le service public. C'était fait auparavant, mais des interrogations demeuraient.

C’est un arrêt clarificateur, un arrêt de codification des critères antérieurs.

Ici l’affaire oppose un membre du personnel qui a travaillé dans un centre d’aide au travail
(CAT) géré par une association familiale départementale, personne privée. L’APREIL
demande à l’association familiale de lui communiquer certains documents dont elle a besoin
pour vérifier des conditions d’embauche ou de réalisation de son travail. La loi du 17 juillet
1978 impose la transmission des documents administratifs à ceux qui les demandent, il y a
d’ailleurs une commission qui peut être saisie dans l’hypothèse où l’organisme saisi ne le fait
pas, la CADA (commission d’accès aux documents administratif). Un document administratif
est un document d’une administration de l’Etat ou d’une collectivité territoriale ou d’un
établissement public, mais c’est aussi un document détenu par un organisme privé chargé de
la gestion d’un service public.

La question qui se pose dans cette affaire est de savoir si l’association familiale doit ou non
communiquer, en application de la loi de 1978, les documents demandés par l’APREIL, c'est-
à-dire est-ce que cette association familiale est un organisme privé chargé de gérer un service
public.

Si oui, elle est tenue de communiquer ;


Si non, elle n’est pas tenue de le faire car ces documents ne sont pas considérés comme des
documents administratifs.

Le CE est saisi après que le TA, le premier saisi, ait considéré que l’association familiale
exerçait une mission de service public. La CAA avait elle considéré que l’association
n’assurait pas de mission de SP.
Le CE, saisi en cassation, partage le point de vue de la CAA. L’association familiale d’aide
aux handicapés n’assure pas de service public.

Le CE se fonde ici sur la volonté du législateur, précisément le texte de la loi et l’intention du


législateur.
Ce qui est intéressant à noter c’est surtout qu’après avoir observé, qu’à regarder la loi et ses
travaux préparatoires, le CE se croit obligé de donner les critères d’identification du service
public : il clarifie la situation en soulignant les deux hypothèses dans lesquelles il sera
possible de conclure à la mission de service public.

Ce qui ressort de cet arrêt APREIL, et de la jurisprudence antérieure que l’arrêt APREIL
clarifie essentiellement, est d’une part que :

la première chose à faire est de regarder si le législateur a qualifié l’activité ;


puis, à défaut de qualification légale, rechercher si l’activité satisfait au critère organique, que
précisément le CE explicite dans l’arrêt APREIL,
et enfin si l’activité satisfait à un critère matériel qui est d’être d’intérêt général.

En examen donc en trois temps.

57/ CE, 29 mars 1901, Casanova 

58/ CE, Sect., 30 mai 1930, Chambre syndicale du commerce en détail de Nevers

59/ CE, 31 mai 2006, ordre des avocats au barreau de Paris

Le respect de la liberté de commerce et d’industrie implique que les personnes publiques ne


peuvent intervenir sur un marché que dans la limité de leurs compétences et pour satisfaire un
intérêt public, lequel peut résulter notamment de la carence de l’initiative privée.

60/ CE, 30 juin 2004, Département de la Vendée

Le CE était saisi d’un recours pour excès de pouvoir à l’encontre d’un arrêté du président du
Conseil général de la Vendée réglementant l’utilisation des installations du port de
Fromentine à partir duquel est assurée la dessert de l’île d’Yeu.

61/ CE, 3 mars 2010, Département de la Corrèze

Le CE a ainsi précisé sous quelles conditions une collectivité territoriale pouvait prendre en
charge un service de téléassistance aux personnes âgées et handicapées.

62/ CE, 17 mars 2017, M. Perez et ordre des avocats de Paris

Vous aimerez peut-être aussi