Méthémoglobinémies
et sulfhémoglobinémies
H. Wajcman
EMC - Hématologie 1
Volume 32 > n◦ 2 > mai 2021
http://dx.doi.org/10.1016/S1155-1984(20)44438-3
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13-007-D-10 Méthémoglobinémies et sulfhémoglobinémies
8,5
2 la cyanméthémoglobine. 1. Oxyhémoglobine ;
10 8,0
2. désoxyhémoglobine ; 3. cyanméthémoglo-
7,5
3 bine ; 4. méthémoglobine.
7,0
6,0 B. Effet du pH sur le spectre de la méthé-
5 4 moglobine.
noyau tétrapyrrolique qui, par la nature et la disposition de ses lui sont fixés [7] . Toutes les hémoglobines absorbent très forte-
groupes latéraux, est défini comme étant une protoporphyrine de ment dans une région spectrale appelée « bande de Soret », située
type IX. Dans la molécule d’hémoglobine, l’hème est enfoui dans entre 400 et 450 nm. Il existe toutefois des différences spécifiques
une poche polypeptidique en forme de V, constituée par un replie- à chacune d’elles dans la position du maximum d’intensité et
ment de plusieurs hélices ␣, qui le maintient dans une ambiance dans la valeur du coefficient d’extinction. Les différences spec-
réductrice [1–3] . C’est sous sa forme réduite (Fe2+ ) qu’on le trouve trales sont plus faciles à explorer dans la zone spectrale située
dans la désoxyhémoglobine et dans les formes ligandées (oxyhé- entre 480 et 650 nm (Fig. 2A). Dans cette région, le spectre
moglobine ou carboxyhémoglobine). Dans la méthémoglobine il d’absorption de la méthémoglobine varie considérablement en
est, à l’inverse, dans une forme oxydée (Fe3+ ). fonction du pH(Fig. 2B), démontrant qu’il est impératif de respec-
ter ce paramètre lors de tout dosage de méthémoglobinémie. La
Propriétés physicochimiques forme acide de la méthémoglobine, qui prédomine au pH intra-
cellulaire, est caractérisée par deux pics d’absorption situés à 630
Dans la structure oxygénée de l’hémoglobine, l’ion ferreux offre
et à 500 nm. Dans la méthémoglobine alcaline, les épaulements
six liaisons de coordinence : quatre interviennent dans la struc-
à 540 et 575 nm du spectre précédent deviennent prépondé-
ture de l’hème en se liant à l’azote de chacun des cycles pyrrols,
rants. La méthémoglobine se lie avec une très forte affinité aux
la cinquième amarre directement le fer à une histidine dite proxi-
ions cyanures et se transforme alors en cyanméthémoglobine. En
male (F8) et la sixième fixe le ligand. L’oxygène se positionne entre
laboratoire, pour effectuer le dosage de l’hémoglobine, toutes les
l’histidine E7, dite distale, et la valine E11. Cette sixième liaison
formes d’hémoglobine présentes dans l’hémolysat sont transfor-
disparaît dans la structure désoxygénée, où le degré de coordi-
mées en cette dernière forme pour donner un spectre unique.
nence du fer n’est plus que de cinq. Dans la méthémoglobine, la
Il faut distinguer la méthémoglobine vraie, enzymatiquement
sixième position de coordinence de l’ion ferrique est occupée de
réductible, observée dans les intoxications et les déficits enzy-
façon stable par une molécule d’eau à pH acide ou par un radical
matiques, des formes particulières, pratiquement irréversibles,
hydroxyle à pH plus alcalin (Fig. 1). Ces formes sont parfois dési-
caractéristiques des hémoglobines M. Il faut également la distin-
gnées respectivement sous les termes d’aquométhémoglobine et
guer des hémichromes, produits d’oxydation des hémoglobines
d’hydroxyméthémoglobine.
instables. Dans ces deux types de molécules (cf. infra), des résidus
La répartition des électrons sur les couches périphériques de
autres que l’histidine proximale, ou distale, interagissent directe-
l’atome de fer est à l’origine d’un certain nombre de proprié-
ment avec le fer de l’hème et sont responsables d’images spectrales
tés physicochimiques des hémoglobines, comme l’absorption de
particulières.
la lumière ou encore la résonance paramagnétique électronique.
Ainsi, à pH acide, la méthémoglobine présente un état de spin
élevé à l’origine de signaux caractéristiques observés en réso- Potentiel d’oxydoréduction
nance paramagnétique électronique et en spectrophotométrie In vitro, une solution d’hémoglobine s’oxyde lentement
d’absorption [4–6] . À pH alcalin, la molécule d’eau liée à l’hème sous l’effet de l’oxygène atmosphérique. Cette auto-oxydation,
est ionisée, formant un groupe OH− dont la liaison diminue l’état tout comme l’oxydation provoquée par n’importe quel agent
de spin et modifie les propriétés spectrales. oxydant, est facilitée dans la configuration désoxygénée de
Des spectres d’absorption particuliers correspondent aux l’hémoglobine. Elle est donc favorisée par les ligands allosté-
diverses formes d’oxydation de l’hémoglobine ou de ligands qui riques tels que les phosphates organiques et les anions, qui
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Méthémoglobinémies et sulfhémoglobinémies 13-007-D-10
FMN ou
2 cytochromes b5 (Fe3+) (oxydés) 2 cytochromes b5 (Fe2+) (réduits) bleu de méthylène
A B
Figure 3. Voies de réduction de la méthémoglobine.
A. Voie physiologique principale faisant intervenir la cytochrome b5 réductase. NADH : nicotinamide-adénine-dinucléotide.
B. Voie accessoire faisant intervenir la nicotinamide-adénosine-dinucléotide phosphate (NADPH) réductase. La flavine mononucléotide (FMN), intermédiaire
physiologique, peut être remplacée par le bleu de méthylène dans un but thérapeutique.
déplacent l’équilibre entre formes ligandées (R) et non ligandées nouveau-né) et l’âge du globule (perte progressive de l’activité
(T) vers la structure T. Le potentiel d’oxydoréduction du couple enzymatique).
méthémoglobine–hémoglobine se situe à +0,14 V, ce qui permet
son oxydation par les ions peroxydes et superoxydes, et sa réduc- Mécanismes physiologiques de réduction
tion par le bleu de méthylène ou l’acide ascorbique [4] . de la méthémoglobine
Dans le globule rouge, de nombreux facteurs favorisent
l’oxydation (phosphates, Cl– , désoxygénation partielle, tempé- Physiologiquement, environ 3 % de l’hémoglobine se trans-
rature, pH), mais ils sont efficacement contrebalancés par les forme chaque jour en méthémoglobine, mais une enzyme parti-
systèmes enzymatiques réducteurs (superoxyde dismutase, cata- culièrement active, la méthémoglobine réductase (nicotinamide-
lase, glutathion peroxydase, cytochrome b5 réductase). adénine-dinucléotide [NADH]) – cytochrome b5 réductase (EC
1.6.2.2), maintient en permanence son taux à moins de 0,5 %
dans le sang circulant [12] (Fig. 3A).
Méthémoglobine et transport d’oxygène
L’oxydation du fer de l’hème altère de plusieurs façons le trans-
port d’oxygène.
La première, la plus évidente, est l’occupation du site du ligand “ Point important
par une molécule d’eau. Lorsque les quatre sous-unités d’un
tétramère d’hémoglobine sont oxydées, ce tétramère est tout On parle de méthémoglobinémie lorsque le taux de
simplement exclu de la fonction oxyphorique. Dans les tétra- méthémoglobine est supérieur à 1 %.
mères hybrides, où toutes les sous-unités ne sont pas oxydées,
la situation est différente : la capacité de transport d’oxygène est
moindre que ne le voudrait le taux de méthémoglobine puisque
la configuration spatiale de la sous-unité oxydée est de type r On dit qu’il existe une méthémoglobinémie lorsque le taux de
(ou relâchée), tout comme si elle avait fixé de l’oxygène. Il en méthémoglobine est supérieur à 1 %. Cette augmentation peut
résulte, en accord avec le modèle allostérique, que la transition être consécutive à un excès d’agents oxydants ou à une insuf-
vers la structure oxygénée est facilitée pour tout le tétramère, fisance du mécanisme réducteur (immaturité enzymatique de la
même s’il ne contient qu’une sous-unité méthémoglobinisée [8, 9] . période néonatale, déficit enzymatique héréditaire, hémoglobine
Cette molécule se comporte donc comme une hémoglobine anormale, etc.).
hyperaffine pour l’oxygène. Sa courbe d’oxygénation est dépla-
cée vers la gauche. Dans les globules rouges d’un patient atteint Voies accessoires de réduction
de méthémoglobinémie, il existe simultanément huit types de de la méthémoglobine
molécules, incluant toutes les formes hybrides résultant d’une
distribution statistique des sous-unités dans les tétramères. Cer- À côté de ce mécanisme physiologique de réduction de
tains de ces hybrides peuvent être mis en évidence par focalisation la méthémoglobine existent plusieurs voies accessoires. Elles
isoélectrique : les hybrides de valence ␣2 2+ 2 3+ et ␣2 3+ 2 2+ foca- ont un intérêt plus thérapeutique que physiologique. La voie
lisent respectivement à un point isoélectrique de 7,07 et 7,10 de la nicotinamide-adénosine-dinucléotide phosphate (NADPH)
alors que l’oxyhémoglobine A focalise à 6,96 et la méthémoglo- réductase (NADPH-diaphorase ou flavine réductase [EC 1.6.99.1])
bine à 7,20 [10, 11] . Les images électrophorétiques observées sont fonctionne physiologiquement par l’intermédiaire de la flavine
donc loin de refléter la complexité de la réalité intraérythrocy- mononucléotide (FMN) et réduit environ 5 % de la méthémo-
taire. De plus, dans un sang méthémoglobinisé, l’hétérogénéité globine formée. Elle peut être activée en remplaçant le FMN par
cellulaire intervient également : les possibilités de réduction enzy- un apport extérieur de bleu de méthylène (Fig. 3B). La voie de
matique d’un érythrocyte varient en effet considérablement avec la glutathion réductase agit sur le glutathion puis sur un couple
l’âge du patient (immaturation du système enzymatique chez le oxydoréducteur intermédiaire, tel que l’acide ascorbique, pour
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N term
FAD
5’ 3’
C term NADH
1 2 34 56 7 8 9
A B
Figure 4. Forme érythrocytaire de la cytochrome b5 réductase.
A. Structure du gène. Le gène est localisé sur le chromosome 22q13-qter, s’étend sur 31 kb et contient neuf exons. Le promoteur utilisé pour l’expression de
cette forme est localisé dans l’exon 2 et conduit à une protéine de 275 résidus. Les zones non transcrites sont indiquées en bleu.
B. Structure de la protéine. La nicotinamide-adénine-dinucléotide-cytochrome b5 réductase (NADH-cytochrome b5 réductase) (EC 1.6.2.2) est une fla-
voprotéine monomérique, qui transfère les électrons du NADH par l’intermédiaire du groupe prosthétique de l’enzyme, la flavine adénine-dinucléotide
(FAD).
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Méthémoglobinémies congénitales
“ Point important récessives (OMIM 250800)
Scott et Griffith ont montré, en 1959 [44] , que le déficit congé-
Dans les méthémoglobinémies toxiques ou congénitales nital enzymatique en NADH-cytochrome b5 réductase dans les
récessives, la méthémoglobine a une structure protéique érythrocytes était à l’origine d’une maladie génétique rare, la
normale. La seule anomalie est une oxydation du fer méthémoglobinémie congénitale à transmission autosomique
récessive (MCR). Initialement observée chez les Inuits et Indiens
de l’hème qui se traite par une activation d’une voie
d’Alaska [12] , elle a été ensuite signalée dans d’autres populations
enzymatique secondaire par du bleu de méthylène ou
(Yakoutes, Indiens) [45] . Leroux et al., en 1975, ont décrit une forme
de l’acide ascorbique. Dans les méthémoglobinémies sévère de MCR où le déficit enzymatique était généralisé à tous les
d’origine toxique, dans un but de prévention, il est impor- tissus de l’organisme [46] . Depuis, le type sévère de la MCR a été
tant d’identifier l’agent toxique en cause. détecté dans le monde entier, avec une fréquence plus marquée
dans les populations à forte consanguinité. Deux formes biolo-
giques et cliniques de MCR, de pronostic très différent, sont donc
à distinguer : les MCR de type I et de type II [47–49] .
cutanéomuqueuse est le symptôme dominant, surtout visible
aux doigts, orteils et lèvres. En fonction de l’importance de la
méthémoglobinémie, des signes cardiovasculaires (tachycardie,
collapsus), des signes pulmonaires (dyspnée, voire arrêt respira-
toire) et des signes neurologiques (asthénie, vertiges, somnolence,
“ Point fort
coma, etc.) peuvent s’associer.
Le diagnostic de MCR est confirmé par mesure de l’activité
de la cytochrome b5 réductase.
Diagnostic biologique des méthémoglobinémies
d’origine toxique
Le diagnostic de méthémoglobinémie est réalisé par l’étude
spectrophotométrique de l’hémolysat. À rappeler que le spectre Méthémoglobinémies congénitales récessives
d’absorption de la méthémoglobine présente plusieurs pics dont de type I
l’un, très spécifique, a son maximum situé à 630 nm. Le taux
de méthémoglobine correspond au pourcentage d’hémoglobine Il s’agit d’une forme bénigne, où la maladie se résume à une
oxydée. Lorsque la méthémoglobine s’associe à la sulfhémoglo- cyanose due à une méthémoglobinémie chronique bien tolérée.
bine, il est impossible, à moins d’une étude spectrophotométrique Cette cyanose est particulièrement nette au niveau des doigts, des
complexe, de faire une mesure précise de chacune des formes en orteils et des lèvres. Dans cette forme, le déficit enzymatique est
présence. strictement érythrocytaire. Le degré de méthémoglobinémie est
variable, pouvant atteindre 20 à 40 % chez les sujets homozygotes.
Les porteurs hétérozygotes du déficit en cytochrome b5 réduc-
Traitement des méthémoglobinémies toxiques tase ont un taux de méthémoglobine normal ou légèrement
Si la cyanose est légère et le taux de méthémoglobine infé- augmenté, mais présentent une activité enzymatique réduite de
rieur à 20 % de l’hémoglobine totale, la simple suppression du moitié. L’activité de l’allèle normal est suffisante pour protéger de
toxique suffit à entraîner la guérison grâce à l’activité normale de la méthémoglobinémie. Les porteurs hétérozygotes et surtout les
la cytochrome b5 réductase érythrocytaire. sujets atteints de la MCR de type I peuvent avoir une hypersensi-
Dans les intoxications sévères, le médicament de choix est le bilité vis-à-vis d’agents toxiques méthémoglobinisants.
bleu de méthylène, qui ouvre la voie accessoire de réduction de
la méthémoglobine par la NADPH-diaphorase, normalement non Méthémoglobinémies congénitales récessives
fonctionnelle in vivo (Fig. 3B). Son action spectaculaire s’explique de type II
par la grande activité de l’enzyme, qui fabrique très vite du bleu
Dans cette forme sévère, la méthémoglobinémie est associée
de méthylène réduit (ou leucodérivé). Ce dernier est le véritable
à une encéphalopathie progressive avec arriération mentale pro-
agent réducteur agissant sur la méthémoglobine sans avoir besoin
fonde et athétose bilatérale. Les malades présentent un déficit
d’un intermédiaire. Le traitement « héroïque » est l’injection intra-
enzymatique généralisé de la cytochrome b5 réductase, affectant
veineuse lente d’une solution de bleu de méthylène à 1 % à la dose
à la fois les globules rouges et tous les autres tissus (cerveau,
de 1 mg/kg. Cette posologie peut être doublée chez le nourrisson.
Si la cyanose persiste encore après 1 heure, on peut encore réinjec- foie, muscles, leucocytes, plaquettes) [47] . À la naissance, rien ne
ter une nouvelle dose de 2 mg/kg. Il ne faut pas dépasser une dose distingue les deux formes, mais des signes cliniques non spé-
totale de 7 mg/kg, car le bleu de méthylène n’est pas exempt de cifiques apparaissent dans les jours qui suivent (cris incessants,
toxicité. Celle-ci se manifeste par une dyspnée, une agitation, une troubles de la déglutition, etc.). Les signes neurologiques (troubles
exagération paradoxale de la cyanose, voire une hémolyse. Ces du tonus, absence d’éveil psychomoteur) deviennent patents dès
deux dernières manifestations sont dues à une oxydation directe l’âge de 3 mois et le tableau typique est progressivement consti-
de l’hémoglobine par le bleu de méthylène, qui à forte dose est tué entre 3 et 9 mois [12] . Dans ce contexte neurologique, où
méthémoglobinisant. Dans les formes d’intoxication gravissime, l’atteinte cérébrale semble être la conséquence d’une perturbation
rebelles au bleu de méthylène, l’exsanguino-transfusion apparaît du métabolisme des acides gras insaturés, la cyanose et la méthé-
comme le seul recours. moglobinémie passent au second plan ; les enfants atteignent
Les formes mineures bénéficient du bleu de méthylène admi- rarement l’âge de 10 ans.
nistré par voie orale à la dose de 3 à 5 mg/kg et par jour.
L’acide ascorbique réduit directement la méthémoglobine par Mutations du gène de la cytochrome b5 réductase
un mécanisme non enzymatique. Il peut être utilisé comme trai- Le clonage du gène de la cytochrome b5 réductase et la
tement d’appoint en injection intraveineuse. Il faut éviter les connaissance de sa structure ont permis d’identifier les muta-
doses massives, car l’oxydation de l’acide ascorbique par l’oxygène tions responsables des formes bénignes ou sévères de MC [48–52] .
moléculaire libère de l’eau oxygénée. La première mutation (Ser127 → Pro) a été décrite en 1990 par
Il faut rappeler que ces traitements sont totalement contre- séquençage direct des neuf exons du gène, amplifiés par polymerase
indiqués chez les sujets porteurs d’un déficit en G6PD, puisque chain reaction à partir de l’acide désoxyribonucléique génomique
ces deux produits peuvent provoquer chez ces sujets une crise d’un patient atteint d’une forme sévère de la maladie [53] . Actuel-
hémolytique aiguë [42, 43] . lement on connaît plus d’une cinquantaine de mutations dont
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Absorbance
hémolysat contenant une hémoglobine M (hémoglo-
bine M-Saskatoon).
A. Hémolysat oxygéné. 1. Présence d’hémoglobine M
dans l’hémolysat (augmentation du spectre autour de
630 nm) ; en pointillés : normal (témoin).
B. Après oxydation par un excès de ferricyanure de
potassium. 1. Hémoglobine M ; 2. méthémoglobine ;
en pointillés : normal (témoin).
1 2
1
Absorbance
550 650
Longueur d'ondes (nm) 450 550 650
Longueur d'ondes (nm)
A B
Coefficient d'absorption
2
tous les cas sont diagnostiqués.
20
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M M M M M M
Fe3+ Fe4+O Fe2+
P V P V P V
P M P M P M
Méthémoglobine
H2O2 Ferrylhémoglobine SH– = 2e– Sulfhémoglobine (désoxy-)
+ H2O + e– + OH–
Fe+++
His E7
His F8
Val 11
Atome de S
Causes de sulfhémoglobinémie [6] Perutz MF, Heidner EJ, Ladner JE, Beetlestone JG, Ho C, Slade EF.
Influence of globin structure on the state of the heme. III. Changes
La sulfhémoglobinémie est toujours d’origine toxique. Elle in heme spectra accompanying allosteric transitions in methemoglo-
s’observe donc chez des sujets exposés à des agents oxydants et bin and their implications for heme-heme interaction. Biochemistry
surtout aux arylamines. De nombreux cas de sulfhémoglobiné- 1974;13:2187–200.
mie ont été observés lorsque l’acétanilide et la phénacétine étaient [7] Van Assendelft OW. Spectrophotometry of haemoglobin derivatives.
largement employés comme analgésiques [77] . Chez certains sujets Assen: Royal Vangorcum Ltd; 1970. p. 47–83.
traités avec de l’acétaminophène, le taux de sulfhémoglobine pou- [8] Banerjee R, Cassoly R. Oxygen equilibria of human hemoglobin
valency hybrids. Discussion on the intrinsic properties of alpha and
vait même excéder celui de la méthémoglobine. La dapsone est
beta chains in the native protein. J Mol Biol 1969;42:351–61.
également connue pour former méthémoglobine et sulfhémoglo-
[9] Banerjee R, Henry Y, Cassoly R. Cooperative ligand binding by ferri-
bine [78] . Un tableau associant des troubles du transit intestinal, hemoglobin. Eur J Biochem 1973;32:173–7.
le plus souvent à type de constipation, et une cyanose a été [10] Bunn HF, Drysdale JW. The separation of partially oxidized hemoglo-
décrit sous le terme de « cyanose entérogène » ; il suivait le bins. Biochim Biophys Acta 1971;229:51–7.
plus souvent la prise d’un médicament oxydant [79] . Si un faible [11] Drysdale JW, Righetti P, Bunn HF. The separation of human and animal
taux de sulfhémoglobine est le plus souvent sans conséquence hemoglobins by isoelectric focusing in polyacrylamide gel. Biochim
autre que la cyanose chez un sujet ayant une hémoglobine nor- Biophys Acta 1971;229:42–50.
male, il n’en va pas de même chez un drépanocytaire, puisque [12] Jaffé ER, Hultquist DE. Cytochrome b5 reductase deficiency and enzy-
la présence de sulfhémoglobine déplace fortement vers la droite mopenic hereditary methemoglobinemia. In: Valle DL, Antonarakis S,
la courbe d’oxygénation, favorisant ainsi la falciformation [78, 79] . Ballabio A, Beaudet AL, Mitchell GA, editors. The Online Metabolic
Enfin, à signaler que lors d’intoxications accidentelles par de and Molecular Bases of Inherited Disease. New York: McGraw Hill;
l’anhydride sulfurique (SH2 ) on observe en général des taux élevés 2019.
de sulfhémoglobine (chutes dans fosses à purin ou dans des puits [13] Iyanagi T. Redox properties of microsomal reduced nicotinamide
géothermiques). adenine dinucleotide-cytochrome b5 reductase and cytochrome b5 .
Biochemistry 1977;16:2725–30.
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nicotinamide adenine dinucleotide-cytochrome b5 reductase system. J
Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
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d’intérêts en relation avec cet article.
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Wajcman H. Méthémoglobinémies et sulfhémoglobinémies. EMC - Hématologie 2021;32(2):1-12
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