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CHAUFFAGE CENTRAL A EAU CHAUDE

La conduite qui amène l’eau de la chaudière vers les radiateurs est appelée
conduite de départ. La conduite qui ramène l’eau des radiateurs à la
chaudière s’appelle conduite de retour.

1. Principe
Dans une installation de chauffage central à eau chaude, l’eau est
réchauffée dans la chaudière (production) à une température maximum de
90°C sous une pression maximum de 3 bars (300 kPa). Un système de
distribution, composé d’une tuyauterie avec départ et retour (distribution),
amène cette eau chaude dans les corps de chauffe qui émettent la chaleur
nécessaire dans les locaux où ils sont installés (émission).
De ce fait, l’eau refroidit. Elle s’écoule ensuite dans la tuyauterie de retour
pour regagner la chaudière où le cycle recommence.
L’eau circule ainsi en circuit fermé. La circulation d’eau peut se faire
naturellement et on parle alors de circulation naturelle (thermosiphon), ou
artificiellement et on parle alors de circulation forcée (circulation par
pompe).

2. Les régimes de température

On appelle " régime de température " l'indication des températures de


départ et de retour du circuit de chauffage par grand froid (pour la
température extérieure minimale, dite température extérieure de base).

Le " régime de température " le plus usuel était autrefois le régime 90/70 [°C].
Depuis 1990, on utilise des régimes moins chauds et un peu plus confortables
de type 75 /65 [°C] et la tendance est aujourd'hui à l'abaissement de ces
températures.

Le choix du régime de température est effectué par le bureau d’études de


conception des installations de chauffage. Il dépend du type d’émetteur et
d’habitudes professionnelles.

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La température de départ des circuits de chauffage a été adaptée au fil des
ans :

 Pour ne pas être trop élevée (pour éviter les risques de brûlures)
 Etre suffisamment élevée (pour ne pas devoir installer des émetteurs
trop encombrants)

En tout état de cause la température maximale d’entrée dans les émetteurs


à eau chaude est, par sécurité, limitée à 110 [°C].
De plus, si elle est comprise entre 100 et 110 [°C], l’émetteur doit être placé
derrière un grillage pour ne pas pouvoir être touché (anciens émetteurs à
vapeur basse pression).
Il en est de même dans les maternelles et les crèches dans lesquelles un
émetteur à eau chaude accessible ne devra pas pouvoir dépasser 60 [°C] si
les émetteurs peuvent être touchés par les enfants.

Notons enfin que la tendance est à l’abaissement des régimes de


température d’eau car :

 Les puissances à installer sont de plus en plus faibles du fait de l’isolation


des bâtiments.
 Le confort augmente avec la baisse des températures des émetteurs
 Les pompes à chaleur et les chaudières à condensation fonctionnent
mieux avec des températures de retour d’eau faibles.

Les régimes de température


Tdépart ou Tentrée Tretour ou Tsortie
Régime de température utilisé avant 1990
90 °C 70°C pour sélectionner les radiateurs et
convecteurs
C’est le régime utilisé aujourd’hui pour le
75°C 65°C
calcul usuel des installations de chauffage
Radiateurs basse-température, ventilo-
60°C 40°C
convecteurs
45°C 35°C Plancher chauffant
45°C 40°C Ventilo-convecteurs

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3. Conception d’une installation de chauffage central
Lorsqu’on dimensionne une installation de chauffage central, la 1ère tache est
de calculer les déperditions thermiques pièce par pièce.

Cette tache effectuée, on a donc la puissance à fournir dans chaque pièce


pour obtenir la température ambiante souhaitée.

Cette puissance est fournie par des émetteurs de chaleur (radiateurs,


convecteurs, plancher chauffant, panneaux radiants,….)

La 2ème tache est de déterminer l’emplacement et la dimension de l’émetteur

3.1. L’emplacement des radiateurs


L’emplacement le plus favorable est le voisinage des parois froides. Ceci
pour deux raisons essentielles:

 Améliorer la sensation de confort en diminuant les échanges avec les


surfaces froides environnantes.

 Améliorer le rendement du radiateur. Celui-ci placé sur une partie


froide, échangera le mieux sa chaleur.

L’emplacement le plus favorable est donc sous les fenêtres. Dans ce cas,
il faut veiller à ne pas dépasser la largeur de la fenêtre et respecter les
côtes ci-dessous :

 Prendre en compte la répartition de la chaleur. Pour obtenir un meilleur


confort, ne pas laisser un espace supérieur à 7m entre deux radiateurs.

 Prévoir l’occupation de la pièce considérée par les meubles ou les


équipements. Placer dans la mesure du possible, les radiateurs dans
des espaces difficilement utilisables ou non utilisables.

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 Pour disposer de la puissance nominale annoncée par le fabricant, on
doit favoriser la circulation de l'air autour et à l'intérieur des émetteurs.

3.2. Le raccordement des radiateurs


Le raccordement des tuyauteries doit favoriser une bonne irrigation.
Pour cela il s’effectue autant que possible en diagonale:

Cependant, si la longueur est inférieure à la hauteur, le raccordement


peut sans grande perte de puissance être effectué du même côté. Si la
longueur est supérieure à la hauteur, le raccordement doit être effectué
en diagonale.

3.3. Détermination des radiateurs


Connaissant la puissance à fournir pour chaque local (déperditions) il
s’agit de choisir le radiateur adéquat.

Cependant la puissance émise par un radiateur dépend de la


température de l'eau qui y circule.

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Il existe plusieurs régimes de température:

 90/70 (haute température - ancienne chaudière)


 80/60
 75/65 (basse température - nouvelle chaudière - norme EN 442)
 45/35 (très basse température – plancher chauffant)
 Etc …

Selon la norme européenne EN 442, un équipement de chauffage


(chaudière, radiateur ou batterie de chauffage) est "dimensionné en
régime "75/65".

Cela signifie que si on choisit un radiateur de 2000 W dimensionné en


régime 75/65, l'eau entre dans le radiateur à 75°C et qu'elle cède 2 000 W
de chaleur pour un local à 20°C, et sort avec une température de 65°C.

On définit :

𝑡𝑒 + 𝑡𝑠
∆𝑡 = − ti
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avec

 te : température d’entrée de l’eau

 ts : température de sortie de l’eau

 ti : température ambiante

Pour la norme EN 442 nous obtiendrons donc ΔT = ((75+65)/2) - 20 = 50.

Δ T va nous servir pour choisir la puissance d’un radiateur dans la doc


fournisseur.

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3.4. Les réseaux de distribution
La tuyauterie a pour fonction de transporter l’eau chaude vers les corps de
chauffe et de ramener l’eau refroidie à la chaudière. Sa pose peut se faire
selon différents systèmes de distribution:
a. Le réseau bi-tube
C’est le mode de distribution le plus utilisé. Un tube aller amène l’énergie
aux émetteurs. Un tube retour ramène l’eau à la chaudière pour la
réchauffer. Il est employé en collectif et en individuel.

Avantages et inconvénients :

- Tous les radiateurs sont alimentés à la même température.

- Possibilités d’extensions

- Certains radiateurs sont plus favorisés donc nécessité d’équilibrage de


l’installation

b. Le réseau mono-tube
Chaque radiateur est équipé d’un robinet répartiteur. Ce robinet
comporte une entrée et une sortie. Sur l’entrée on raccorde le tube
venant de la chaudière, pour le premier radiateur. Sur la sortie on
raccorde l’entrée du robinet répartiteur du radiateur suivant. L’eau
revient du dernier radiateur au retour chaudière.

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Principe de fonctionnement d’un robinet répartiteur:

Une partie du débit de l’installation rentre dans le radiateur via le robinet


répartiteur. L’autre partie est bipassée directement sur le radiateur suivant.

35 % du débit total passe par le radiateur au maximum.

Il est conseillé de ne pas dépasser 0.6 m3/h par boucle soit 10 radiateurs
environ.

Détail d’un robinet répartiteur

Avantages et inconvénients :

- Un seul conduit d’alimentation.


- Les radiateurs ne sont pas tous alimentés à la même température.
- Dimensionnement des radiateurs plus délicat.
- Système esthétique.
- Plus facile à raccorder.
- Utilisable si les radiateurs sont en pourtour du logement.
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c. La boucle de Tichelmann
Ce système fait que les émetteurs favorisés en alimentation seront
d’autant handicapés pour le retour à la chaudière. Cette particularité
facilite l’équilibrage de l’installation mais en contre-partie les canalisations
sont plus importantes que le dans le réseau bi-tube.

Remarque importante :
Pour qu’une distribution de type Tichelmann suffise à elle seule
à l’équilibrage, il faudrait que tous les émetteurs alimentés soient de
même puissance et de même modèle, ce qui est rarement le cas. De ce
fait, la distribution en Tichelmann est rarement utilisée pour l’alimentation
des émetteurs eux-mêmes lorsqu’il s’agit de radiateurs. Ce sera plus
fréquent lorsqu’il s’agira de ventilo-convecteurs car il est fréquent qu’un
circuit comporte des antennes équipées de modèles identiques.

La distribution en Tichelmann est particulièrement utilisée pour l’irrigation


de chaudières, de capteurs solaires, de colonnes d’émetteurs
parfaitement identiques, etc..

d. La distribution centralisée (pieuvre)


Le circulateur de chaudière alimente les collecteurs de départ et de
retour. Les radiateurs sont raccordés directement aux collecteurs (en
cuivre ou plus souvent par des canalisations souples type PER). Les
tuyauteries d’alimentation passent dans le sol sous fourreaux.

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3.5. Dimensionnement de l’installation
Nous allons nous intéresser principalement aux réseaux de distribution bi-tube.

a. Tracé de l’installation
 Une fois les radiateurs implantés, on implante la chaudière.
 On fait le tracé des canalisations en cherchant le meilleur parcours :
o Trajets les plus courts possibles
o Trajets esthétiques (éviter les passages de porte, les colonnes
montantes en plein mur,…)

b. Découpage de l’installation
L’installation de chauffage peut être décomposée en boucles. Il y a
autant de boucles que de radiateurs. Un tronçon de boucle aura un
débit, une vitesse, une section et une température d’eau qui lui seront
propres

c. Détermination des débits


Pour déterminer le diamètre des différents tronçons, il faut d’abord
déterminer le débit d’eau qui y circule.

La formule P = Qv × 1,16 × ΔT permet de calculer les puissances de chauffage


ou de refroidissement véhiculées par l’eau. Mais, on peut la manipuler pour
calculer les débits d’eau nécessaire à la fourniture d’une puissance donnée :

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𝑃 0.86 𝑃
𝑄𝑣 = 𝑜𝑢 𝑄𝑣 =
1.16 ∆𝑇 ∆𝑇

Avec :

 Qv : débit d’eau en [m3/h]

 P : puissance en [kW]

 1,16 : chaleur volumique de l’eau en [kWh/m³°C] ou [kWh/m³ K]

 T : chute de température de l’eau dans le radiateur en [°C]

d. Détermination des diamètres des tronçons

Le choix du diamètre de la canalisation ne dépend pas uniquement du


débit mais aussi de la perte de charge et de la vitesse de l’eau.

 Une vitesse trop grande occasionnera des bruits et un risque de


corrosion des tuyauteries par abrasion.

 Une vitesse de circulation trop faible nécessitera des tuyauteries de


diamètres plus importants, ce qui entraînera un surcoût en matériels et
en travaux et une augmentation des pertes thermiques.

Ainsi, il est recommandé de respecter les valeurs suivantes :

Dans les locaux d’habitation V ≤ 0,5 m/s

Dans les couloirs et dégagements V ≤ 0,8 m/s

En chaufferie et locaux techniques V ≤ 1 m/s

Pour l’évaluation du diamètre du tube, on recommande les valeurs


suivantes pour les pertes de charges linéaires pour la boucle la plus
défavorisée.

Dans les locaux d’habitation J ≤ 10 mm CE/m

Dans le tertiaire J ≤ 15 mm CE/m

Dans l’industrie J de 15 à 20 mm CE/m

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Exemple :
Soit à dimensionner un tronçon de débit 300l/h.

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4. Détermination de la pompe de circulation
La pompe doit satisfaire deux conditions hydrauliques :

a. Le débit =  des débits de chaque radiateur

b. La hauteur manométrique HMT ou pression nécessaire pour permettre à


l’eau d’effectuer le trajet:

Chaudière  radiateurs  chaudière

Celle-ci doit donc être supérieure ou égale à la perte de charge totale


∆Ptotale du circuit le plus défavorisé

HMT  ∆Ptotale du circuit le plus défavorisé

∆Ptotale = ∆Ptuyauteries + ∆Pradiateur + ∆Pchaudière

Estimation rapide des pertes de charge

 Admettre une perte de charge linéaire J de 15 mmCE/m pour le circuit


le plus défavorisé.

 Admettre des pertes de charge singulières Z égales aux pertes de


charges linéaires.

Exemple:
Longueur du circuit le plus défavorisé (aller-retour)= 50 m.
J . L = 15 x 50 = 750 mmCE
Z = 750 mmCE
HMT = JL+Z = 1,5 mCE

5. Puissance de la chaudière

La chaudière doit être capable de produire la quantité de chaleur


nécessaire:
 Pour chauffer les locaux
 Pour compenser les pertes de chaleur le long des canalisations.

On adopte généralement les valeurs suivantes pour le surdimensionnement


de la puissance de la chaudière:
 Tuyauteries apparentes + 10%
 Tuyauteries encastrées + 15%

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La division de la puissance à installer en plusieurs chaudières est
essentiellement destinée à assurer la production en cas de panne d'une des
chaudières.

A titre d’exemple, on peut proposer la répartition de puissance suivante :

Des circonstances particulières peuvent justifier une subdivision différente,


comme lorsque certains besoins calorifiques sont permanents et d’autres
intermittents. Dans ce cas, une chaudière peut être dimensionnée pour
couvrir les besoins permanents.

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