SÉNAT
SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2012-2013
RAPPORT D´INFORMATION
FAIT
au nom de la commission des finances (1) sur le dispositif public de soutien aux
exportations agroalimentaires,
Par MM. Yannick BOTREL, Joël BOURDIN, Christian BOURQUIN et André
FERRAND,
Sénateurs.
(1) Cette commission est composée de : M. Philippe Marini, président ; M. François Marc, rapporteur général ;
Mme Michèle André, première vice-présidente ; Mme Marie-France Beaufils, MM. Jean-Pierre Caffet, Yvon Collin, Jean-Claude
Frécon, Mmes Fabienne Keller, Frédérique Espagnac, MM. Albéric de Montgolfier, Aymeri de Montesquiou, Roland du Luart,
vice-présidents ; MM. Philippe Dallier, Jean Germain, Claude Haut, François Trucy, secrétaires ; MM. Philippe Adnot, Jean
Arthuis, Claude Belot, Michel Berson, Éric Bocquet, Yannick Botrel, Joël Bourdin, Christian Bourquin, Serge Dassault, Vincent
Delahaye, Francis Delattre, Mme Marie-Hélène Des Esgaulx, MM. Éric Doligé, Philippe Dominati, Jean-Paul Emorine, André
Ferrand, François Fortassin, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Charles Guené, Edmond Hervé, Pierre Jarlier, Roger Karoutchi, Yves
Krattinger, Dominique de Legge, Marc Massion, Gérard Miquel, Georges Patient, François Patriat, Jean-Vincent Placé, François
Rebsamen, Jean-Marc Todeschini, Richard Yung.
-3-
SOMMAIRE
Pages
AVANT-PROPOS ...................................................................................................................... 7
2. Une montée en puissance différenciée selon les régions et leurs spécificités ......................... 93
a) Des compétences mises en œuvre de manière très diversifiée…........................................ 93
b) … avec une présence de plus en plus affirmée des régions à l’international … ................. 94
c) … et le développement de stratégies spécifiques .............................................................. 94
AVANT-PROPOS
Mesdames, Messieurs,
Cette citation de Jules Méline est plus que jamais d’actualité pour
notre pays, dont le déficit du commerce extérieur se creuse année après
année. La situation de la balance commerciale de la France constitue en effet
un enjeu stratégique et participe à l’équilibre des finances publiques par la
production de richesses et les emplois qu’elle induit. Dans le contexte de
dégradation de notre solde commercial, déficitaire de 67 milliards d’euros en
2012, les industries agricole et agroalimentaire représentent un atout pour la
balance commerciale française avec un excédent de 11,5 milliards d’euros
en 2012. Mais cet atout est très fragile.
A l’occasion de l’examen des crédits de la mission « Economie » pour
2012, deux de vos rapporteurs spéciaux s’étaient ainsi interrogés sur l’érosion
des exportations françaises en matière agricole et agroalimentaire1 qui
avaient alors aussi, sur l’exercice 2011, généré un excédent de 11,6 milliards
d’euros. Aussi, ont-ils souhaité évaluer, dans le cadre des travaux de contrôle
de la commission des finance, l’efficience du dispositif de soutien aux
exportations agroalimentaires, en mettant notamment l’accent sur les
opérateurs chargés d’assurer la promotion internationale des produits
alimentaires français, l’entreprise Sopexa et l’établissement public
Ubifrance principalement, la question de leur coordination optimale
apparaissant essentielle.
Au cours de sa réunion du 1 er février 2012, la commission des
finances du Sénat a donc confié le soin de conduire, en application de
l’article 57 de la loi organique n° 2001-692 du 1 er août 2001 relative aux lois
1
La France perd année après année des parts de marché, et ce pour tous les produits agricoles
et agroalimentaires. Il résulte de ces pertes de parts de marché que notre pays, encore deuxième
exportateur mondial agroalimentaire à la fin des années 1990 après les États-Unis, n’arrive
depuis 2009 qu’au quatrième rang, après les États-Unis, les Pays-Bas et l’Allemagne et depuis
2012 au cinquième rang, le Brésil lui ayant ravi la quatrième place. Hors boissons, il faut
souligner que la balance commerciale agroalimentaire est négative.
-8-
1
Matthieu Crozet, Thierry Mayer, Florian Mayneris et Daniel Mirza, « L’efficacité des
dispositifs de soutien à l’exportation des firmes françaises », rapport pour les ministères de
l’économie et des finances et du commerce extérieur, 21 septembre 2012.
2
Seuls ces trois opérateurs sont couverts par le champ de cette étude.
-9-
1
Cf. la fiche détaillée figurant en annexe 5 du présent rapport.
- 10 -
1
Cf. le détail de ce programme dans l’annexe I du présent rapport.
2
Le compte-rendu de ce déplacement figure en annexe III du présent rapport.
3
Communiqué de presse de la commission des finances n° 768 du 18 octobre 2012.
- 11 -
1
Cf. Annexe II « Les actes de la table ronde du 22 février 2013 sur le dispositif régional d’appui
aux exportations ».
- 12 -
les États-Unis, elle n’arrive depuis 2012 qu’au cinquième rang après ce pays,
les Pays-Bas, l’Allemagne et le Brésil.
En s’interrogeant sur l’efficience du dispositif public de soutien aux
exportations agroalimentaires, ce rapport met en évidence le fait qu’il se
caractérise par une dispersion des moyens entre trois ministères, quatre
opérateurs (Ubifrance, Sopexa, Adepta et FranceAgrimer) et un ensemble
d’acteurs publics et privés (régions, réseaux consulaires, opérateurs
spécialisés du commerce international). L’absence de stratégie commune ne
semble ni garantir une utilisation optimale des crédits budgétaires, ni assurer
une visibilité et une attractivité efficace de l’offre française.
Partant de ces constats sévères, et à l’heure où le Gouvernement
doit arbitrer les axes de la modernisation de l’action publique, les
rapporteurs spéciaux jugent nécessaire et urgente une réforme ambitieuse
du dispositif public de soutien aux exportations agroalimentaires. Ils
proposent quatre séries de recommandations :
- pour une réforme courageuse de la gouvernance nationale de
l’appui aux exportations agroalimentaires ;
- pour une agriculture tournée vers l’export ;
- pour organiser le réseau international d’appui à l’export et
donner du corps à la « diplomatie économique » ;
- pour un dispositif régional de soutien à l’export des PME et TPE
lisible et efficace.
- 13 -
PREMIERE PARTIE –
CONSTATS ET ÉLÉMENTS DE CONTEXTE
1
Les IAA regroupent principalement les activités de transformation de biens agricoles en
produits alimentaires. On y rattache également quelques fabrications non alimentaires comme
celles de l’amidon ou des produits à base de tabac, et la production de toutes les boissons y
compris celles qui n’ont pas d’origine agricole, comme l’eau minérale.
- 18 -
Source : Insee
1
Soit environ 1 %, quand l’emploi dans les industries manufacturières perdait 23 % entre 2000
et 2010.
- 20 -
1
La « boîte verte » regroupe les aides publiques autorisées par l’OMC, c’est-à-dire ceux dont les
effets de distorsion sur les échanges sont nuls ou minimes.
- 22 -
1
La directive a été transposée par la loi n° 2001-1168 du 11 décembre 2001 portant mesures
urgentes de réformes à caractère économique et financier (dite loi « MURCEF »).
2
Les campagnes de promotion confiées par un organisme de droit public à des sociétés privées
sont ainsi rentrées dans ce champ. Par ailleurs, les offices agricoles, qui entretenaient des
relations privilégiées avec Sopexa, sont eux-aussi devenus des « pouvoirs adjudicateurs » et ont
eu l’obligation, dès lors qu’ils désiraient mettre en œuvre une campagne de promotion des
produits agro-alimentaires, de déposer des appels d’offre, et l’interdiction d’utiliser directement
les services de Sopexa sans mise en concurrence. Enfin, les rapports de Sopexa avec les
interprofessions ont également évolué sous l’effet du droit communautaire : alors que ces
organismes, de droit privé, avaient pour habitude d’utiliser les conseils de la société, fournis à
titre gracieux au titre de sa mission d’intérêt général, ils ont ensuite dû être facturés comme les
autres clients.
- 24 -
1
Pour la politique monétaire, la compétence de l’UE n’est exclusive que pour les Etats membres
de l’Eurogroupe qui utilisent l'euro.
- 25 -
1
La dernière décision européenne est en date du jeudi 18 juillet 2013. Dans le cadre des
pouvoirs délégués au comité de gestion des mesures de marché de la PAC, il a été décidé, suite à
une proposition de la Commission européenne, de supprimer totalement les restitutions
européennes dédiées aux exportations de volaille, seules restitutions à l’exportation qui
demeuraient. Ces aides ne profitaient quasiment plus qu’à la France (93 %) et la décision
fragilise donc la filière avicole française, notamment les groupes Doux et Tilly-Sabco. Les
montants de leurs restitutions perçues pour l’exercice 2012 représentaient respectivement
55 millions d’euros et 20 millions d’euros.
- 26 -
1
Pour une compréhension des origines, des enjeux et des évolutions du statut de Sopexa, vos
rapporteurs spéciaux renvoient au rapport de votre rapporteur spécial Joël Bourdin, réalisé en
2004 avec votre collègue Marc Massion au nom de la commission des Finances. Il est, en effet,
consacré au bilan et aux perspectives de Sopexa (n° 25, 2004-2005).
- 29 -
Source : Sopexa
Sopexa a, par ailleurs, indiqué avoir organisé sur les années 2011 et
2012, 28 pavillons France dans les salons internationaux et 40 000 journées
d’animation dans les réseaux de distribution dont 25 000 sous la signature
« France bon appétit ». Parmi ces journées, les « apéritifs à la française » ont
concerné 10 pays, avec 21 600 journées de promotion avec 254 entreprises
partenaires dans 2 200 points de vente, soit un total estimé de
26 000 participants aux événements et une couverture médiatique plus grande
encore, évaluée à 51 000 personnes touchées à travers la presse et les médias.
Le renouvellement de la DSP de promotion de produits
agroalimentaires pour la période 2013 à 2017 a conduit à l’élaboration d’un
nouveau cahier des charges1 articulé autour de trois axes :
- la concertation et l’accompagnement des filières agricoles et
agroalimentaires sur les pays à fort potentiel de croissance ;
- le renforcement de la présence d’entreprises françaises
agroalimentaires sur des marchés prioritaires et matures mais fortement
concurrencés ;
1
Le texte de la convention instaurant la DSP figure en annexe 6 du présent rapport.
- 32 -
1
Cf. l’article 6-2 de la convention instaurant la DSP en annexe VI.
- 33 -
Source : Sopexa
1
Cf. l’article 10 de la convention précitée.
- 34 -
Source : Sopexa
1
Parmi ces interprofessions figurent le CNIEL, INTERBEV, INTERFEL, ANIVIN de France,
INTERCÉRÉALES, CNIV, CIVA, CIVC, CIFOG, SIGF, BIP, CNPA, CNIPT, GIPT, GNIS, CIP.
2
On dénombre aussi parmi ces organisations professionnelles l’ANIA, l’APCA, COPICA,
l’APPA et le CNMCCA.
- 35 -
Source : Sopexa
Source : Sopexa
Cette liste de missions est le fruit d’une évolution historique, qui est
bien antérieure à 2004, date de création d’Ubifrance.
Historique d’Ubifrance
1923 - Création du Comité permanent des foires à l’étranger (CPFE).
1941 - Transformation du Comité en association régie par la loi de 1901.
1945 - Création du Centre national du commerce extérieur (CNCE).
1959 - Fondation de l’Association pour l’organisation de stages en France (ASTEF).
1962 - Création de l’Association pour l’organisation des missions de coopération
technique (ASMIC).
1968 - Création de l’Agence pour la coopération technique, industrielle et économique
(ACTIM) qui fusionne l’ASTEF et l’ASMIC.
1973 - Le CNCE devient par décret le Centre français du commerce extérieur (CFCE).
1974 - Le Comité permanent des foires à l’étranger prend la dénomination de Comité
français des manifestations économiques à l’étranger (CFME).
1997 - Fusion du CFME et de l’ACTIM. Naissance du CFME-ACTIM.
2001 - Le CFME-ACTIM prend le nom d’Ubifrance.
- 38 -
Février 2004 - Mise en œuvre de la loi pour l’initiative économique du 1 er août 2003 :
Ubifrance et le CFCE forment la nouvelle Agence française pour le développement international
des entreprises, qui prend le nom d’Ubifrance.
2006 - L’État, représenté par la DGTPE (Minefi), délègue à Ubifrance le pilotage du
réseau des missions économiques et des DRCE en matière de prestation d’appui au
développement international des entreprises françaises.
Avril 2006 - Ubifrance quitte l’ancien hôtel particulier de Roland Bonaparte, siège
historique du CFCE et installe son nouveau siège au 77, boulevard Saint-Jacques, Paris 14ème,
partageant ces nouveaux locaux avec l’AFII.
2008 - Réforme du dispositif d’appui au commerce extérieur. L’année 2008 est par
ailleurs marquée par le développement de synergies entre Ubifrance et ses partenaires de
l’ensemble des régions françaises qui sont au plus près du tissu industriel local.
2011 - Ubifrance est désormais dotée de son propre réseau avec 1400 collaborateurs et
65 bureaux présents dans 46 pays.
Les objectifs de développement de la présence française ont fait l’objet d’une lettre de cadrage du
directeur général adjoint de la direction générale du Trésor et du directeur général d’Ubifrance, signée le
6 juin 2011. Ces objectifs sont au nombre de quatre :
- accompagner à l’international 17 000 PME et ETI différentes ;
- pour atteindre cet objectif, réaliser 60 000 prestations d’accompagnement de PME et ETI dont
au moins 70 % réalisés par Ubifrance en propre ;
- en termes de résultats concrets pour l’emploi, ces actions en propre d’Ubifrance devront
aboutir à développer 10 000 nouveaux courants d’affaires au bénéfice de 6 000 PME et ETI différentes ;
- recruter 15 000 volontaires internationaux en entreprise (VIE) dont 6 000 engagés par des
PME et ETI.
L’agence s’est engagée à mettre en place des objectifs sur l’amélioration de l’efficience et de la
bonne gestion et à en communiquer tous les mois à la direction générale du Trésor une synthèse de
l’atteinte des objectifs.
1
Cf. l’exemple d’une convention de partenariat entre Sopexa et Ubifrance, signée en 2010, en
annexe VII du présent rapport.
- 43 -
et de la mer, créé le 1er avril 2009, dans le cadre des mesures liées à la révision
générale des politiques publiques (RGPP). Il intervient aussi, à titre
secondaire, comme opérateur du dispositif public de soutien à l’export. Vos
rapporteurs spéciaux Yannick Botrel et Joël Bourdin ont publié en 2012, suite
à une enquête demandée à la Cour des comptes en application de
l’article 58-2° de la LOLF, un rapport d’information sur le bilan de cette
réforme des offices agricoles qui a consisté à procéder à une fusion de ces
derniers1.
En tant qu’opérateur de l’État, FranceAgriMer contribue à la mise en
œuvre de politiques publiques précises et, à cette fin, s’inscrit dans le cadre
d’un contrat d’objectifs et de performance, celui en vigueur couvrant la
période 2011-2013. Ce contrat mentionne « la perspective d’un meilleur
dialogue avec la tutelle par la prise en compte d’une dimension stratégique.
Cette démarche conduit également à partager les objectifs et à évaluer leur
réalisation sur la base d’indicateurs d’efficacité, d’efficience et de qualité de
service ».
FranceAgriMer assure ainsi pour le compte du ministère de
l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, la gestion de nombreuses aides
et procédures ; à l’image du développement du suivi de l’appui à l’exportation
à travers l’outil informatique « EXP@DON », informant des contraintes et des
procédures à l’export pour les produits animaux et les produits végétaux.
FranceAgriMer s’est aussi vu assigner un objectif d’animation des
filières. À ce titre, il lui est proposé de « devenir le lieu d’échange entre les
filières agricole, de la pêche et les pouvoirs publics. L’établissement, pour les
missions qu’il exerce, doit contribuer à l’émergence de consensus dans
l’orientation des productions et l’organisation des filières. Il doit être en
capacité de mettre à disposition des interlocuteurs professionnels, des
éléments fiables de suivi des marchés et une information économique
complète. FranceAgriMer mènera des actions destinées à structurer et à
enrichir le contenu des conseils spécialisés, des comités et des groupes de
travail professionnels pour en faire des lieux d’expression des besoins des
filières et de définition des priorités d’action de l’établissement. Ces conseils
devront permettre un dialogue professionnel de qualité entre les acteurs de la
filière, favorisant une analyse et une réflexion structurée en vue de
l’amélioration de l’organisation et de la structuration des filières, y compris
pour affronter les marchés à l’export ».
À cette fin, FranceAgriMer finance des actions de promotion, à
hauteur de 12 millions d’euros par an (montants 2011 et 2012). D’après le
ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt (MAAF), dans ses
réponses au questionnaire budgétaire pour le projet de loi de finances pour
2013 « ces crédits de promotion devront être, à l’avenir, fondés sur une plus
grande transparence des crédits de FranceAgriMer et déterminés selon une
1
« Les opérateurs de l’agriculture française : une modernisation inachevée ? », rapport
d’information n° 66 (2011-2012).
- 45 -
que les CCI et les régions. Les contours de cet ensemble sont certainement à
expertiser mais cette proposition va dans le bon sens.
Vos rapporteurs spéciaux ont eux-mêmes relevé l’intérêt, sur la base
d’un projet identifié aux Pays-Bas, qu’il y aurait à regrouper nos agences dans
une implantation commune qui serait une « maison de la France » à l’étranger,
lieu dans lequel nos régions et nos entreprises pourraient trouver un relais pour
leurs promotions internationales.
1
L’analyse de la direction générale du Trésor se base sur une sélection de 47 pays qui
regroupent 80 % des importations mondiales en 2012 et en 2022. Ils représentent 8 500 milliards
d’euros d’importations en 2012, et devraient en générer près de 12 000 milliards d’euros en
2022. Pour identifier les marchés géographiques les plus porteurs pour la France, l’analyse
s’appuie sur le croisement des performances de la France par pays et par secteur, et sur la
croissance attendue des importations pour chacun. Les expertises qualitatives des services
économiques de la direction générale du Trésor à l’étranger et des services d’Ubifrance ont
aussi été prises en compte.
- 48 -
- et mieux communiquer.
Il a pu être établi que l’offre commerciale française se caractérisait
par la qualité et la diversité des produits, la sécurité et la traçabilité
alimentaire, la diététique et les équipements agricoles ou destinés à l’industrie
agroalimentaire, et que les principaux pays cibles étaient la Chine, les
États-Unis, le Japon suivis de pays européens tels que l’Allemagne, le
Royaume-Uni, la Belgique, et les Pays Bas.
d) La diplomatie économique
Enfin, parmi les politiques que vos rapporteurs spéciaux estiment
aller dans le bon sens, il faut signaler la mise en œuvre du nouveau concept de
« diplomatie économique » qui, par avenant du 31 mai 2013 entre le ministère
- 50 -
1
Conférence des Ambassadeurs, essentiellement consacrée à ce thème, le 27 août 2012.
- 51 -
Les bourses en faveur des étudiants étrangers formés en France sont ciblées sur les pays à
fort potentiel et en tenant compte des disciplines qui correspondent aux intérêts économiques
français. Le réseau culturel contribue à la valorisation de la « marque France ».
Axe 7 : les visas
La politique des visas est aussi conçue comme un outil d’attractivité.
Des instructions sont données pour favoriser et simplifier les procédures d’obtention des
visas de court séjour vis-à-vis de certains acteurs des relations bilatérales : hommes d’affaires et
investisseurs potentiels, étudiants étrangers, touristes, etc. Des partenariats avec les entreprises,
les chambres de commerce et les universités sont noués afin de simplifier les procédures les
concernant.
Axe 8 : le soutien à l’expatriation
La mise en place d’un passeport "Grand Voyageur" vise à simplifier les procédures
administratives pour les milieux d’affaires. Elle s’accompagne de la négociation de conventions
internationales supplémentaires pour faciliter l’expatriation. Parallèlement, la Maison des
Français de l’étranger fournit aux Français un service public d’accompagnement à l’expatriation
et à la réinsertion en France.
Axe 9 : mieux communiquer avec les entreprises
Le ministre des Affaires étrangères a reçu les entreprises à l’occasion d’une journée portes
ouvertes, les Rencontres Quai d’Orsay-entreprises le 9 avril 2013, plus grand événement jamais
organisé par le Quai d’Orsay pour les entreprises (700 participants).
Axe 10 : les agents du ministère
Les modules de formation sur les enjeux économiques et commerciaux sont renforcés. Des
profils économiques sont recherchés, en particulier des profils universitaires économiques et des
profils issus d’écoles de commerce. La présence des diplomates dans les entreprises sera
encouragée et valorisée.
Source : Gouvernement
2. … qui va dans le bon sens mais qui reste à concrétiser par une
réforme ambitieuse du dispositif d’appui
DEUXIÈME PARTIE -
POUR UNE RÉFORME AMBITIEUSE DU DISPOSITIF
PUBLIC DE SOUTIEN
1
A cet égard il est également curieux de constater que, dans une brochure réalisée dans le cadre
de la DSP, il soit renvoyé au site www.sopexa.com pour obtenir des informations alors qu’il
existe un site gouvernemental www.franceagroalimentaire.com.
- 60 -
- les produits extra-frais du carreau des producteurs (salades, herbes aromatiques, etc.)
exportés directement depuis les producteurs d’Île-de-France vers les restaurateurs londoniens de
très haut de gamme ;
- les produits gastronomiques exportés vers toute l’Europe (foies gras, fromages,
huîtres, fruits et légumes, etc.).
Ces exportations reposent sur quelques éléments forts : la marque « RUNGIS »
porteuse d’une image très qualitative (des entreprises à Londres, à Berlin ou à Moscou affichent
la provenance de leurs produits) et la disponibilité en un même lieu et de manière permanente
d’une très large gamme de produits de qualité ;
- il y a également de nombreux exportateurs sur le marché. Ces volumes exportés
représentent environ 10 % du chiffre d’affaires du marché qui est cette année de 8 milliards
d’euros.
2. L’exportation du savoir-faire de Rungis
- la Semmaris exporte son savoir-faire en conception et gestion de plateforme
alimentaire à travers sa cellule de conseil Rungis Consultant (Moscou, Delhi, Montevideo,
Bruxelles, Afrique du Sud, Thaïlande etc.) ;
- ces prestations de conseil sont un vecteur d’exportation des technologies et industries
françaises concentrées sur le marché de Rungis, par exemple le système de manutention des
carcasses exportées à Shanghai en 2009 (mais aussi les systèmes de froid, de traitement de l’air,
d’accostage des poids lourds, de calibrage, de triage et d’empaquetage, etc.) ;
- enfin, le conseil permet de mettre en réseau les plateformes alimentaires et ainsi
dynamiser les échanges de produits alimentaires et le commerce agroalimentaire en général
(gastronomie fine vers les ambassades et les grands chefs cuisiniers, etc.).
Source : Semmaris
1
Fondée par Carlo Petrini en 1986, le « slow food » promeut une vision de la nourriture
porteuse de plaisir, de culture, de traditions, d’identité, et d’un style de vie respectueux des
territoires et des traditions locales. « Bon, propre et juste » sont les trois crédos du Slow Food
qui place la gastronomie comme un élément indissociable de la politique, de l’agriculture et de
l’environnement.
- 66 -
1
Aux termes de l’article 2.1 de l’accord SPS sur les règles sanitaires et phytosanitaires, pris
dans le cadre de l’OMC, le protectionnisme agricole est bien encadré par des normes de droit
international : « les membres ont le droit de prendre les mesures sanitaires et phytosanitaires qui
sont nécessaires à la protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux ou à la
préservation des végétaux à condition que ces mesures ne soient pas incompatibles avec les
dispositions du présent accord ».
2
Il s’agit d’un programme commun de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) consistant en un recueil de
normes, codes d’usages, directives et autres recommandations relatifs à la production et à la
transformation agroalimentaires qui ont pour objet la sécurité sanitaire des aliments, soit la
protection des consommateurs et des travailleurs des filières alimentaires, et la préservation de
l’environnement.
3
L’OIE, créée en 1924, est l’organisation mondiale de la santé animale, chargée d’améliorer la
santé animale dans le monde. Elle a ainsi pour missions prioritaires la transparence de la
situation sanitaire mondiale, l’excellence scientifique, la solidarité internationale et le rôle des
services vétérinaires, la sécurité du commerce international des animaux et de leurs produits, la
sécurité sanitaire des aliments et, enfin, le bien-être animal.
- 67 -
Source : DGAL
Source : DGAL
1
https://teleprocedures.franceagrimer.fr/Expadon/Accueil.aspx
- 69 -
1
On constatait ainsi en 2011 que seulement 18 % du total des entreprises exportatrices avaient
exporté tous les ans depuis 5 ans. Et en 2009, sur les 17 031 primo exportateurs accompagnés
dans le cadre des dispositifs de soutien à l’export, 70 % prolongeaient leur effort au-delà de la
première année, un chiffre qui tombait à 21 % pour la deuxième année et atteignait seulement
8 % après trois années. Enfin, 50 % des exportateurs n’avaient qu’un pays de destination : très
souvent, les entreprises françaises obtiennent un contrat à l’international avec un acheteur, puis
abandonnent une fois le contrat réalisé.
2
Vos rapporteurs spéciaux ont ainsi pu le constater lors de la « 4ème journée export de l’ANIA »
organisée le 3 juillet 2012 sur le thème « Comment exporter en Chine et en Asie du sud-est ».
- 72 -
1
Constitué des trois directeurs généraux des trois ports de Paris Seine Normandie, le conseil
d’administration chargé de la direction du GIE, a notamment pour fonction de valider les
décisions stratégiques. La présidence du GIE est tournante, pour une durée de 1 an, assurée
alternativement par chaque directeur général des ports. Le Président a notamment pour fonction
de s’assurer du fonctionnement du GIE, de la réalisation et de l’avancement des projets. Il
représente le Conseil d’administration dans les relations institutionnelles. Par son rôle
d’animateur, le GIE a pour mission de rénover profondément les rapports avec les différents
acteurs d’HAROPA en les invitant à participer aux réflexions stratégiques dans le cadre d’une
instance de concertation. Cette structure accueille diverses parties prenantes : collectivités
territoriales, tutelle d’État et opérateurs de réseaux (VNF, RFF) mais aussi des entreprises
(notamment des clients d’HAROPA), des syndicats de salariés et des associations
environnementales.
- 73 -
Présentation de Haropa
Les ports de Paris, Rouen et Le Havre se sont unis afin de proposer les solutions logistiques
les plus pertinentes pour leurs clients. Connecté au monde entier grâce à une offre maritime
internationale, Haropa constitue le cinquième ensemble portuaire nord-européen et assure le
trafic de plus de 120 millions de tonnes de marchandises.
1 - La vallée de la Seine, espace de développement
- Un savoir-faire industriel de pointe (pétrochimie, automobile, aéronautique/spatial,
agriculture, NTIC…) : première région industrielle de France ;
- Une main d’œuvre qualifiée : 160 000 emplois directs et indirects ;
- Un fort potentiel en termes de recherche et d’innovation : universités, centres de formation,
pôle de compétitivité…
- Plusieurs milliers d’hectares de terrains et réserves foncières destinés à des implantations
industrielles et logistiques ;
- Premier marché de consommation français et second européen ;
- Accès fluide et rapide au Grand Ouest européen.
2 - Haropa, accès privilégié à un hinterland européen majeur
Haropa constitue la «supply-chain» d’un bassin de vie de 25 millions de consommateurs et
participe à la création de valeur d’un nouveau territoire unifié par l’axe Seine.
Alors qu’un tiers du PIB français est concentré autour des berges de la Seine, Haropa est la
porte d’entrée sur la région parisienne.
3 - Les atouts de Haropa
- La qualité de service sur l’axe Seine : les marchandises sur la voie de l’excellence, avec un
engagement en termes de sûreté et de qualité de service grâce à la certification ISO 28 000 en
matière de sûreté au port du Havre et la certification ISO 9001 à la capitainerie de Rouen pour
l’accueil des navires, le transit des marchandises optimisé avec des procédures douanières
simplifiées, un guichet unique : le Cargo Community System AP+ ;
- Une offre multimodale connectée à l’international : des connexions maritimes
internationales avec tous les continents grâce à une position géographique idéale à
l’import/export en Europe du Nord, plus de 500 ports touchés dans le monde, des transit-times
compétitifs, une liaison directe avec 2 aéroports internationaux, 6 opérateurs de transport
combiné fluvial répartis sur 10 plateformes assurant la liaison permanente et régulière entre les
terminaux du Havre, Rouen et Paris, une infrastructure ferroviaire qui monte en gamme pour le
fret, en particulier avec le projet de contournement ferroviaire Nord de Paris, un projet de
terminal multimodal pour industrialiser les flux de marchandises, avec Port Seine-Métropole un
projet de plate-forme multimodale à la confluence de l’axe Seine et du futur canal Seine Nord
Europe, plus de 500 professionnels (commissionnaires de transport, armateurs, agents maritimes,
logisticiens), un réseau de correspondants dans le monde entier, une expertise et des services
conteneurs, vracs et conventionnel ;
- Une solution logistique compétitive et durable : intermodalité fleuve/fer/route, plus de
200 km de voies navigables à grand gabarit, 5 000 tonnes transportées par voie fluviale
= 250 camions en moins sur les routes et 500 tonnes de CO 2 économisées par convoi, plus de
50 terminaux.
- 74 -
4 - Bilan et perspectives
La première année de travail commun a évidemment été marquée par un contexte économique
difficile. Pourtant, malgré un marché maussade, Haropa développe sa prise de position dans des
filières stratégiques (conteneurs, automobile, chimie, logistique, agroalimentaire, croisière),
notamment à l’export, grâce à la confiance renouvelée des clients. Sur les marchés historiques, la
conjonction entre des marchés difficiles (notamment une année céréalière de quantité moyenne
après des années record) et la reconfiguration des trafics énergétiques (baisse des trafics de
pétrole brut) entraîne une baisse sensible des trafics globaux d’Haropa (- 9 %).
En 2013, Haropa, fort de bons fondamentaux, ambitionne une hausse sensible de ses trafics,
avec une accélération sur les segments stratégiques, en particulier les conteneurs et les céréales.
La récente décision de MSC, 2ème armateur mondial de conteneurs, d’ajouter dès à présent trois
lignes, soit 350 000 EVP, au Havre, témoigne ainsi de cette dynamique nouvelle.
En 2012, les grands acteurs du monde maritime et portuaire ont accueilli positivement la
démarche innovante de Haropa et de ses trois ports. En témoigne l’exceptionnelle série de
trophées décernés à Haropa en 2012 jusqu’à ce début d’année 2013 :
- Best Seaport in Europe pour Haropa-Le Havre ;
- Trophée CALA (China Automotive Logistics Association) pour le terminal roulier du
Havre ;
- Meilleur port mondial de vracs solides aux IBJ Awards à Hambourg pour l’alliance Haropa ;
- Port de l’année aux Trophées du Shortsea et de l’intermodalité pour l’alliance Haropa ;
- Trophée Roi de la Supply Chain pour le projet RORO MAX (terminal roulier Haropa-Port
du Havre).
Source : Haropa
1
Cf l’annexe III au présent rapport.
- 76 -
Source : Ubifrance
- 77 -
Source : Ubifrance
- 78 -
1
Rapport du comité Asie du 24 juillet 2013.
- 84 -
Source : Eataly.
Source : Eataly
1
Communication d’étape présentée le 17 octobre 2012 par André Ferrand (cf. annexe V).
- 89 -
Source : Ubifrance
TRAVAUX DE LA COMMISSION
réserve qu’il soit possible d’importer au regard des règles sanitaires chinoises.
Ainsi, les services économiques sur place nous ont fait part des marges très
importantes de progression en matière de produits laitiers, d’épicerie mais
aussi de charcuterie et de salaisons. Il faut signaler que ce dernier secteur
n’exporte pas vers la Chine laissant ainsi le champ libre aux filières
espagnoles et italiennes qui ont su mieux s’adapter aux exigences
réglementaires et sanitaires propres à ce pays.
La réalité du marché chinois demeure trop méconnue des filières
françaises, lesquelles sont majoritairement composées de PME insuffisamment
tournées vers l’export. Celles-ci gagneraient à être fédérées, à l’exemple des
filières de la viande et du secteur viti-vinicole. La réflexion stratégique des
filières agroalimentaires et de leurs interprofessions vis-à-vis de l’export vers
le marché chinois demanderait à être mieux soutenue, ce que commence à
faire l’association nationale des industries agroalimentaires (ANIA),
notamment par FranceAgriMer.
Les autorités chinoises dressent des barrières non tarifaires avec des
normes sanitaires parfois non-conformes aux engagements OMC, peu
transparentes et d’application variable selon les points d’entrée sur le
territoire. Nous avons appris que cette instabilité juridique procède de la
volonté des autorités de relever les normes, suite aux nombreux scandales
alimentaires, et aussi d’une approche protectionniste, visant à réduire la
concurrence générée pour les produits nationaux (amidon, produits laitiers
frais, vins…). Ce contexte permet aux produits français de jouir d’une bonne
réputation qu’il faut exploiter commercialement, notamment pour ce qui
concerne certains aliments : la poudre de lait infantile, les protéines de lait,
l’épicerie, la confiserie et le chocolat.
S’agissant des atouts et faiblesses de notre dispositif d’appui, il faut
tout d’abord relever l’effort important de maillage du territoire chinois par les
structures publiques et para-publiques, mais aussi par le réseau de la grande
distribution. Ainsi, les distributeurs Auchan et Carrefour, sur le segment des
produits transformés, nous ont-ils paru disposés à favoriser le développement
de ces exportations qui représentent 2 % du chiffre d’affaires global des
produits alimentaires et atteint 18 % pour les onze magasins sur 207 en Chine,
où ils sont significativement présents. Il est important dans le « jeu collectif »
que les « grands » puissent entraîner les « petits ».
Les difficultés auxquelles sont confrontées les exportations
agroalimentaires françaises en Chine sont donc un révélateur des atouts et des
faiblesses, tant de l’offre française que de son dispositif d’appui. Il ressort de
cette mission une série d’observations :
- en termes d’organisation, il existe un grand nombre d’institutions
chargées d’appuyer l’export et l’implantation des entreprises, mais l’effet de
dispersion des moyens déjà constaté au niveau national est reproduit
localement (Ubifrance, Sopexa, Régions, réseaux consulaires, conseillers du
- 103 -
pouvoirs publics. Notre mission a ainsi vu que différents rapports ont cherché,
ces dernières années, à identifier des pistes de réforme. Nous avons également
eu des échanges fréquents avec notre ancienne collègue Nicole Bricq, ministre
du commerce extérieur, et son cabinet. J’observe que le mois dernier, dans le
cadre de la modernisation de l’action publique (MAP), des recommandations
ont été faites par une mission sur l’efficacité du dispositif d’appui à
l’internationalisation des entreprises. Leurs conclusions sont assez proches des
nôtres et j’attends du Gouvernement qu’il reprenne ces recommandations.
Le champ de notre travail n’est pas allé jusqu’à inclure les questions
de compétitivité, mais nous avons bien compris qu’il s’agissait parfois d’un
frein à nos exportations. Je pense tout particulièrement au coût du travail par
rapport à d’autres pays de l’Union Européenne, au phénomène des travailleurs
détachés ou à l’appréciation de l’euro, qui sont - bien entendu - des facteurs
qui pèsent sur notre solde commercial, mais là n’était pas l’objet de notre
contrôle. Notre focalisation sur le dispositif public de soutien aux exportations
agroalimentaires n’interdit cependant pas de réfléchir aux autres éléments qui
limitent notre dynamisme.
Je conclurai cette introduction en présentant les thèmes des trois
exposés qui vont vous être faits ce matin : je présenterai plutôt l’amont et
l’environnement général des filières et des entreprises exportatrices, en
plaidant pour une agriculture résolument tournée vers l’export, puis André
Ferrand rentrera dans les détails en faisant une présentation approfondie du
dispositif national d’appui à l’export, il retracera notamment les enjeux
budgétaires de ce dispositif, puis il préconisera une réforme ambitieuse de la
gouvernance de ce dernier. Enfin, Christian Bourquin nous parlera du rôle des
régions et en recommandant un dispositif régional de soutien à l’export lisible
et efficace en direction des petites et moyennes entreprises (PME) et des très
petites entreprises (TPE). Je relève à ce sujet, que lors du déplacement en
Bretagne, j’ai recueilli des appréciations très positives sur l’agence Bretagne
commerce international qui résulte de la fusion entre l’agence du conseil
régional dédié à l’export et la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de
Bretagne. Plusieurs entreprises m’ont d’ailleurs assuré ne pas connaître les
structures nationales d’appui à l’export, telles qu’Ubifrance ou Sopexa. J’ai
donc pu voir que l’échelon régional représentait un niveau pertinent
d’intervention, et Christian Bourquin nous en parlera de manière plus
approfondie tout à l’heure.
Premier enseignement de notre diagnostic de l’action publique en
matière de soutien à l’export dans l’agroalimentaire : un très grand nombre
d’acteurs, souvent compétents et impliqués, mais qui agissent, au mieux, de
façon peu coordonnée, au pire, sans aucune coordination. Je vous en cite
quelques-uns pour mémoire : Ubifrance, Sopexa et FranceAgriMer que je
viens de mentionner, mais aussi Adepta, les CCI, le programme de soutien à
l’export de l’Union Européenne, les régions, les douanes, les services
sanitaires et vétérinaires, le réseau diplomatique ou, encore, la Coface et la
Banque publique d’investissement (BPI) qui prend la suite d’Oséo à partir de
- 109 -
ANNEXE I :
LISTE DES PERSONNES RENCONTRÉES ET
CHRONOLOGIE DE LA MISSION
Auditions à Paris :
Ministère de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt :
MM. Guillaume Garot, ministre chargé de l’Agroalimentaire, Jean-Philippe
Dop, conseiller technique, Eric Allain, directeur général des politiques
agricoles, agroalimentaires et des territoires (DGPAAT), Mmes Marie-Hélène
Le Hénaff, sous-directrice chargée des échanges internationaux, Odile Dupuis,
chef du bureau de la promotion internationale
Ministère du commerce extérieur : M. Pierre Lellouche, secrétaire
d’État chargé du commerce extérieur, Mme Nicole Bricq, ministre du
commerce extérieur, MM. Yohann Petiot, chef de cabinet adjoint, et Vincent
Aussilloux, conseiller économique, Mme Anna Lipchitz, conseillère technique
chargée de la politique commerciale et des règles du commerce international
Délégué interministériel aux industries agroalimentaires et à
l’agroindustrie : M. Philippe Rouault, délégué, puis M. Alain Berger, délégué
Mission sur l’évaluation des dispositifs de soutien à
l’internationalisation des entreprises, dans le cadre de la modernisation de
l’action publique (MAP) : MM. Alain Bentéjac, Jacques Desponts et Cyrille
Rogeau
Direction générale des douanes et droits indirects : M. Jean-Michel
Thillier, sous-directeur du commerce international, Mmes Claire Lefèvre, chef
du département des statistiques et des études économiques et Laurence Jaclard,
chargée des relations institutionnelles
Direction générale de l’alimentation : MM. Patrick Dehaumont,
directeur général, Jean-Luc Angot, directeur général adjoint, Eric Zunino,
sous-directeur de la politique de l’alimentation, Mme Sophie Palin, adjointe du
sous-directeur, MM. Philippe Gonzales, sous-directeur du pilotage des
ressources et des actions transversales, Bruno Saimour, chef du service
d’inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières et Mme Catherine
Collinet, responsable de la brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et
phytosanitaires
Direction générale du Trésor : Mme Corinne Darmaillacq, chef du
pôle commerce extérieur
- 128 -
Rapporteurs
Dates et lieux spéciaux Evénements
concernés
ANNEXE II :
ACTES DE LA TABLE RONDE DU 22 FEVRIER 2013 SUR
LE DISPOSITIF RÉGIONAL D’APPUI AUX EXPORTATIONS
Introduction
M. Christian Bourquin, rapporteur spécial. – Mesdames et
Messieurs, mon cher collègue, outre mes fonctions de président de notre
région Languedoc-Roussillon, c’est plus particulièrement en ma qualité de
sénateur que j’ai le plaisir de vous accueillir aujourd’hui.
En effet, la commission des finances du Sénat m’a confié le soin de
conduire une mission d’information sur le dispositif public de soutien aux
exportations agroalimentaires avec mon collègue André Ferrand, co-rapporteur
des crédits de la mission « Economie » et qui me fait l’honneur de sa présence,
ainsi que nos collègues sénateurs Yannick Botrel et Joël Bourdin, co-
rapporteurs des crédits de la mission « Agriculture », qui n’ont pu venir
aujourd’hui.
Cette mission a pour objet de dresser un diagnostic de la situation à
l’export des industries agroalimentaires françaises et d’évaluer l’action
publique de l’État en la matière afin de porter une appréciation sur l’utilisation
des crédits budgétaires et l’efficience du dispositif. Nous avons engagé un
cycle d’auditions et de visites depuis maintenant un an. André Ferrand s’est
tout particulièrement attelé au volet international du réseau d’appui à nos
exportations, dont il est un spécialiste reconnu, et a d’ores et déjà versé au
débat des propositions pour renforcer l’efficacité de notre « diplomatie
économique ».
Pour ma part, j’ai souhaité axer mes travaux sur l’articulation des
dispositifs publics nationaux avec l’action régionale d’appui aux exportations
agroalimentaires. En effet, les régions participent très activement au
développement économique et à l’internationalisation des entreprises. C’est
pourquoi, sans que la mission parlementaire que je mène porte spécifiquement
sur la politique des régions, respectant en cela la libre administration des
collectivités territoriales, je me pose, comme beaucoup d’entre vous, de
nombreuses questions sur la manière de rendre encore plus performante l’offre
agroalimentaire française à l’étranger. Voilà le cadre de travail que je vous
propose.
À partir de cette thématique, des questions se posent. D’abord, notre
système est-il optimal ? Quels axes d’amélioration seraient souhaitables pour
renforcer la coordination avec l’ensemble des acteurs publics et privés qu’il
s’agisse des opérateurs de l’État, des réseaux consulaires, des filières, des
interprofessions, et des entreprises ?
- 136 -
Premier atelier : « Retour d’expérience et recueil des besoins exprimés par les
entreprises et opérateurs privés de l’export »
pour y arriver, les bonnes compétences et la taille critique qui varie selon le
secteur d’activité. Bien se préparer c’est bien réfléchir à ce que représente
l’entreprise, ses forces, ses faiblesses, écrire un plan, le budgéter, définir des
axes de progrès. Cette étape franchie, on dispose d’un plan clair, quitte à
appliquer des marges correctives. On sollicite ensuite le réseau d’aides,
extrêmement riche en Languedoc-Roussillon et doté d’un solide savoir-faire.
Ubifrance et Sopexa ici présents sont de formidables réseaux
accompagnateurs, il n’y a pas de problème à trouver des appuis, faire des
salons, des conseils spécifiques ; la richesse de l’information est là. C’est
avant tout une question d’analyse et d’introspective sur l’entreprise. Pour
conclure, c’est là le défaut dans la cuirasse du combattant français à l’export :
le manque d’aide à diagnostiquer en interne afin d’évaluer sa capacité à
attaquer les marchés. Une fois qu’on a fait ça, soit on se dit on n’y va pas
parce qu’on n’est pas prêt, évitant ainsi de gaspiller les aides publiques, mais
une fois la décision prise on trouve à sa disposition toutes les forces dans notre
pays. Dans toutes les régions, existent de forts potentiels. Lorsque M. Ferrand
évoque l’Allemagne dont l’export agroalimentaire dépasse celui de la France,
il faut mentionner aussi la Hollande dont le territoire est pourtant bien
inférieur au nôtre. C’est donc davantage un problème de comportement
managérial dans notre pays et d’appréhension du sujet.
Un petit mot pour terminer sur Val d’Orbieu-Uccoar. Le groupe
comprend 2 500 vignerons, douze coopératives de villages, des centres de
vinification où les vignerons apportent leurs raisins. Ces douze centres de
vinification sont des sociétés actionnaires-fournisseurs d’une société appelée
Val d’Orbieu qui elle-même dispose de quatorze filiales industrielle ou
commerciale, cela représente 500 employés. Finalement nous sommes
2 500 PME, chaque vigneron constitue une PME avec son compte
d’exploitation. Cela fait de nous le premier groupe coopératif viticole français
avec le devoir de réussir. Dans ce cadre, l’export est un élément essentiel de
notre développement. Notre ambition est d’arriver à 100 millions d’euros de
chiffre d’affaires à l’international le plus rapidement possible et nous
n’oublions pas la France qui demeure notre marché berceau. L’export est la
voie de croissance et de création de valeur essentielle pour notre groupe et
pour beaucoup d’acteurs, à condition d’adopter un comportement managérial
solide avec un accompagnement en matière de ressources et de mettre à profit
les dispositifs existants.
M. Christian Bourquin, rapporteur spécial. – Merci, je passe la
parole à M. Fabrice Rieu, vice-président des Vins du Roussillon.
M. Fabrice Rieu, vice-président des Vins du Roussillon. – Je suis
vice-président des vins des Roussillon mais je suis aussi négociant dans une
petite entreprise des Pyrénées orientales qui a été lauréate du premier prix
national d’innovation agroalimentaire en 2002 et du prix Alfred Sauvy en
2003. Mais malgré ces prix, le développement de notre entreprise à l’export a
été extrêmement difficile parce que nous faisons partie de ce que
Mme Bouillut a appelé les TPE-PME ou TPI-PME. Or, dans une petite
- 146 -
C’est en partie vrai mais, pour obtenir un visa, même quand en venant de
France, c’est extrêmement compliqué. On a mis quasiment huit mois pour
obtenir un visa de travail pour les États-Unis.
Ce dont on se rend compte aussi, en termes de contrainte à l’export,
c’est qu’il s’agit aussi d’un engagement humain. Aujourd’hui, nous avons une
personne qui travaille pour le marché américain mais la problématique, c’est
qu’elle est toute seule. On pourrait peut-être avoir des bureaux de pépinières
qui regrouperaient l’ensemble de ces sociétés, qu’elles soient petites ou
grosses. Cela créerait une sorte d’émulation et on pourrait mutualiser un
certain nombre de coûts mais je pense que c’est aussi un facteur de réussite
humaine. Si l’on envoie un salarié à l’étranger et qu’on ne peut le joindre que
téléphoniquement et ce uniquement quelques heures par semaine, qu’on ne
peut le rencontrer que quelquefois dans l’année, cela crée une difficulté. On
pourrait imaginer des bureaux dans des grandes villes telles que Shangaï ou
New York, une pépinière de plusieurs entreprises, de plusieurs forces
commerciales. Je crois à l’effet de réseau. Je crois aussi que le partage de
l’expérience au quotidien, le fait de dire : « J’ai un contact commercial sur
telle chaîne de distribution américaine, tel fournisseur logistique », est quelque
chose d’utile.
La troisième contrainte, qui a été soulevée, ce sont les aspects
logistiques, c’est la gestion des INternational COmmercial TERMS
(INCOTERMS). De nombreuses entreprises ont une vision partielle de ce
qu’est l’INCOTERM et des conséquences d’organisation et financières
qu’elles vont avoir. On se rend compte que plus on grossit à l’export, plus
l’INCONTERM devient complexe. Au départ, on commence à travailler en
« ex-works », c’est-à-dire que c’est le client qui se charge du transport. Et plus
on grossit, plus cette contrainte revient au fournisseur. Il y a des INCOTERMS
de style BTP, c’est-à-dire « rendu sur place avec les droits de douane payés ».
Quand on parle de pays comme les États-Unis, c’est extrêmement vaste et, au-
delà d’avoir de la connaissance commerciale, il faut aussi avoir une
connaissance des réseaux de distribution, des prestataires logistiques et, cela
impose une contrainte supplémentaire. Cela impose d’acquérir de nouvelles
compétences. La première étape consiste à connaître les contraintes légales
relatives au pays où l’on souhaite exporter. Et au fur et à mesure du
développement, ce sont les contraintes logistiques qui viennent complexifier
encore le dossier. Et c’est là où l’État peut nous être utile, dans la
connaissance et le conseil de tous ces réseaux de distribution.
M. Pierre Vialat, l’Olivie. – Je suis le patron du domaine de l’Olivie
où je produis et transforme des olives et de l’huile d’olives. Mon expérience
en matière d’export date de quatre ou cinq ans. J’ai connu deux sortes
d’expériences. Une très heureuse et une autre beaucoup plus longue à mettre
en place, par laquelle je vais commencer. Lorsque nous avons décidé de nous
lancer à l’export, nous avons participé à des salons organisés par Sud de
France à Montpellier. Mais nous nous sommes aperçus que les acheteurs
étaient surtout des acheteurs qui avaient, eux aussi, des petites structures,
- 149 -
c’est-à-dire une, deux ou quatre boutiques, et nous nous sommes vus émiettés
dans une dizaine de pays avec des petits importateurs. Petite entreprise, petit
importateur, des packagings très peu adaptés à chacun des pays, des coûts de
livraison très importants, impossibilité de développer une marque qui leur soit
propre. Nous nous sommes vus, petit à petit, émiettés et passer de pays à pays.
Donc une expérience très positive mais qui a montré la difficulté d’être présent
dans un pays de façon très sporadique, ce qui n’est pas bon pour nos petites
entreprises. Il est donc très important de bien connaître le pays, de bien
adapter le packaging et de se concentrer sur quelques pays uniquement, sans
s’éparpiller.
Deuxième expérience : nous avons répondu à l’appel d’offre d’une
chaîne de distribution qui s’appelle Loblaw, qui est une grosse chaîne de
distribution au Canada. Grâce à l’innovation de l’un de nos produits, nous
avons décroché un gros marché. Mais la première commande était de
75 000 bouteilles, ce qui est beaucoup pour de l’huile d’olive. Le temps
d’adapter le packaging à la législation du pays, etc…, il aurait fallu entre
quatre et six mois, ce qui était impensable pour le pays. Mais comme ils
voulaient cette huile d’olive, l’acheteur nous l’a importée en vrac et a créé lui-
même toute la chaîne, exactement la même que nous : la même bouteille, le
même type de bouchon, le même type de packaging mais aux couleurs de son
pays. Nous avons réalisé que, par manque de réactivité de l’ensemble de nos
entreprises, l’achat des bouteilles, l’achat des bouchons, le packaging, la
législation à mettre en place, le développement du pack, tout ça nous aurait
pris tellement de temps que, si ce pays n’avait pas tant aimé notre produit, il
n’aurait pas été présent là-bas. Ils auraient fait appel à un autre fournisseur,
nous étions en concurrence avec l’Italie et d’autres moulins en France.
Il est nécessaire d’une part, de cibler les produits, apprendre à bien
connaître le produit, le pays dans lequel on va importer. S’il n’y a pas le
marché, il ne faut pas y aller. Il faut nous aider à trouver les gros importateurs
et les grossistes, nous aider à nous adapter à ces grossistes, même si nous
sommes une petite PME. C’est ce que j’ai retenu de mes expériences et ce que
je souhaite pour continuer à exporter.
Mme Florence Pratlong, fromageries de Hyelvas. – Nous
fabriquons du fromage de brebis au lait cru et nous exportons principalement
vers l’Europe, l’Allemagne et la Belgique, et un petit peu sur les États-Unis
pour les fromages à affinage plus long. Donc il est possible d’exporter des
fromages au lait cru aux États-Unis même si c’est compliqué. Nous travaillons
pour l’export depuis une douzaine d’années. Cela a nécessité beaucoup de
préparation. Je crois qu’en tant que toute petite entreprise, ce dont nous avons
besoin, c’est effectivement de nous dire que nous travaillons dans la durée,
que nous avons besoin d’être préparés, que nous devons cibler, parce que,
justement, comme nous sommes petits, nous ne pouvons pas aller partout. On
choisit ce que l’on va faire et si on choisit, on se donne une piste et on peut
avancer. Il y a de la place pour les petites entreprises. Cela veut dire que, si on
se situe dans la durée, on n’est pas sur du trois ans mais sur plus. Cela veut
- 150 -
dire qu’il faut avoir anticipé. Il faut donc pouvoir être accompagné pour
développer une réflexion et une stratégie. C’est le seul moyen d’être efficace.
Et cet accompagnement doit s’inscrire sur le long terme, parce qu’une petite
structure ne dispose pas de gens qui ne sont là que pour réfléchir, pour
connaître le pays. Nous avons besoin d’aller chercher des informations qui ne
sont pas forcément toutes à disposition. Je suis également toujours très
préoccupée par tout ce qui est formation, scolarité et ambiance. J’ai bien aimé
que le sujet soit abordé parce que, dans nos entreprises, arrivent des salariés
qui ont été formés, des apprentis qui ont des idées. Nous avons du mal à
trouver des personnes qui, quel que soit le poste qu’elles occupent dans
l’entreprise, aient dans l’idée que l’export est une réalité. Nous ne travaillons
plus seulement dans notre département, dans notre région ni même dans notre
pays, nous pouvons aller plus loin. Si on veut bouger, il faut que cela
devienne, culturellement, quelque chose de naturel. Les langues, l’échange,
l’ouverture, les différences, les différences de consommation. Ce n’est pas
parce qu’on ne va pas consommer notre fromage comme en Lozère qu’il ne
sera pas bon. Tant mieux s’il est consommé autrement ailleurs. Osons,
acceptons et ouvrons-nous. Cela dépend aussi de choses qui ne sont pas
simplement des aides à l’export ou des salons qu’on va pouvoir faire, c’est
beaucoup plus large. Je me réjouis que cela ait été dit parce que je voulais en
parler. Les questions de logistique aussi sont importantes, surtout dans nos
régions d’accès difficile. L’accès aux transports est compliqué et en tant que
petite entreprise, nous avons besoin que les choses soient simples. Il faut que
ce soit simple, compréhensible et accessible, y compris pour les grandes
entreprises.
M. Christian Bourquin, rapporteur spécial. – L’accompagnement
spécifique des TPI-PME, est un thème fort. L’investissement et l’innovation,
la compétitivité et la fiscalité, la formation et la sensibilisation à l’export des
entreprises, le conseil en stratégie et commercialisation, la diffusion des
bonnes pratiques entre les entreprises exportatrices. Mais je vous pose une
question. Autour de la table, il y a des acteurs de l’État mais vous, en tant
qu’entreprises, avez-vous une vision claire de l’organisation du dispositif
public de soutien aux exportations ? Et, à cet égard, quelles seraient les
améliorations éventuelles que vous attendez ? Qui souhaite réagir ?
M. Bertrand Girard, UCCOAR-Vald’Orbieu. – Il y a une richesse
vraiment importante de compétence et de savoir-faire dans les réseaux d’appui
à l’export en France. Par contre, dénicher de manière exhaustive tout ce qui se
fait, clairement la réponse est non.
Il est toujours délicat de donner une appréciation. C’est comme quand
vous procédez à l’évaluation d’un collaborateur dans une entreprise, mais je
crois qu’il y a un décalage entre l’attente d’un système simplifié, abordable et
décodable pour une entreprise, qu’elle soit petite, moyenne ou grande. Nous
avons vraiment besoin de simplification dans les chemins organisationnels des
gens sur lesquels on peut s’appuyer. Nous avons besoin de clarté concernant
les compétences qui peuvent être affichés dans les différents appuis et c’est
- 151 -
parfois un peu compliqué voire une question de chance. Cela dépend des pays,
des secteurs, et un effort de clarification général serait nécessaire : le problème
n’est pas la compétence mais de trouver le bon interlocuteur, peut-être arrêter
une démultiplication d’interlocuteurs au dispositif qui, finalement, font
toujours appel aux même sources de financement et après, dans cette offre,
aller directement au bon interlocuteur avec la bonne compétence en face de la
bonne problématique. Et ça, ce n’est pas simple du tout.
M. Italo Pitis, Coop de France. – Tout a été dit, une remarque par
contre. Cette clé d’entrée, cette clé unique, cette simplification, ce guichet, on
peut l’appeler comme on veut mais qui permettrait une simplification serait le
bienvenu parce que tout le monde a exprimé ce souhait. Il ne faudrait pas, si ce
guichet unique se crée demain, quel que soit l’organisme ou l’instance qui le
pilote, que ce soit un « guichet pouvoir ». On a parlé de TPE, on a parlé de
grosses entreprises, d’entreprises moyennes, il faudrait que ce guichet soit à
l’écoute des entreprises et non pas une espèce de clé dentée où l’on se formate
à ce qu’on attend un peu de nous. Parce que, justement, il y a énormément
d’entreprises avec énormément de diversité. Il faut de la simplification mais il
ne faut pas que cela devienne un contrepouvoir ou un super pouvoir avec une
démarche qui ne tiendrait pas compte des spécificités.
M. Bertrand Gérard. – Si je peux me permettre de rajouter un mot,
je crois qu’il est nécessaire de faire émerger une classe d’entrepreneurs tant
dans le dispositif à l’appui que chez les entrepreneurs eux-mêmes. Nous
devons parler la même langue. Et c’est parfois compliqué. Il faut comprendre
quelles sont les attentes. L’accompagnement export, quel qu’il soit, s’il veut
être efficace, ne doit pas être une énième administration. Nous devons nous
trouver face à des compétences qui s’expriment avec un vrai comportement
d’entrepreneur. Je suis sûr que dans les réseaux, on « patine » parfois sur le
sujet. Et cela est très lié au phénomène d’une jeune génération pas tout à fait
formée selon ces préceptes d’entreprise si chers à d’autres économies, qu’elles
soient chinoise ou américaine aujourd’hui, culturellement. C’est un vrai sujet
d’éducation, c’est un des sujets phare. J’ai été effaré, lors d’une réunion à
laquelle participait Italo, il y a quelque temps, au cours de laquelle on a
demandé : « Avez-vous trouvé des stagiaires ou des jeunes cadres-export ? La
réponse était non, alors que dans la région, on a de très belles écoles. Quand
on cherche une personne pour faire un stage, elle demande combien elle sera
payée avant de demander ce qu’il y a à faire. Évidemment, on va payer un
stagiaire conformément à la loi, mais personnellement, lorsque je faisais des
entretiens d’embauche quand j’avais vingt ans, je ne me posais pas la question
de savoir combien j’allais gagner, j’essayais de me dire « je vais faire le
boulot ». C’est une question de comportement et de volonté d’apprentissage.
Cela se ressent pleinement dans toute la chaîne humaine et des compétences, y
compris auprès des prestataires d’accompagnement. On a besoin
d’entrepreneurs qui fassent des réponses simples. C’est une sorte de
comportement et de culture d’entreprenariat qui donnerait un sacré coup de
fouet à l’innovation et à l’export en général.
- 152 -
de l’utilisation des fonds européens, on peut avoir des factures qui sont
rejetées et après, lorsqu’on fait un appel d’offre, on ne peut choisir qu’une
seule structure unique sur le pays en question et s’engager pour plusieurs
années, ce qui peut priver de l’occasion de travailler avec d’autres structures
dans certains pays. Au final ce n’est pas que de la simplification dont nous
avons besoin, mais aussi de la flexibilité pour correspondre parfaitement avec
la réalité des marchés et avec la vitesse à laquelle certains marchés se créent à
l’export.
Mme Brigitte Bouillut. – Au sujet de votre question sur la
compréhension des compétences des différents acteurs, c’est vrai que nous
sommes une structure relais. L’un des intervenants a dit l’importance du relais.
Le patron d’une PME ne peut pas tout savoir, passer du temps à collecter
l’information, etc… Le fait que ce guichet unique éventuel soit aussi relié de
façon active à des systèmes-relais pourrait donner plus de puissance encore au
système. Au niveau de la connaissance des entreprises, si j’en juge par le
retour que me font les entreprises de l’industrie agroalimentaire de la région,
j’ai le sentiment - je parle sous le contrôle de ceux qui sont ici - qu’il y a deux
structures qui sont proches du terrain et qui les comprennent bien. D’une part,
Oseo, dont les acteurs sont implantés dans des départements très proches, qui
suivent les entreprises sur la durée et qui suivent l’évolution des entreprises
sur dix ans ou quinze ans, ce qui est très important pour connaître toute leur
solidité. Et d’autre part, Sud de France Développement qui a acquis une
connaissance du tissu des PME-PMI agroalimentaires assez importante.
Mais nous aussi, structures relais, avons parfois des difficultés.
Récemment, une entreprise sétoise avait un problème d’importation et
d’exportation, dans les deux sens. Elle avait une question très précise sur une
réglementation. Moi-même, structure-relais, même si je connais les grandes
missions de chacun, je n’ai pas trouvé pas du premier coup le bon
interlocuteur. Mais en deux coups de téléphone, oui. On peut y arriver. Ce
n’est pas une si grande confusion que cela pour nous, structures-relais. Par
contre, le chef d’entreprise ne savait absolument pas à qui s’adresser, il était
perdu, il tournait en rond.
M. Pierre Vialla. – Je pense que ce qui est important quand une
petite entreprise va à l’export, c’est qu’il faut qu’on comprenne qu’on ne va
pas chercher des aides, c’est l’inverse. Quand on part à l’export, c’est comme
quand on crée une nouvelle entreprise. On monte un projet et une fois qu’on a
monté un projet, démarché les banques, travaillé le packaging, et réalisé les
études de marché, on va chercher des aides. Il faudrait que les aides soient au
service d’un projet et il ne faut pas que l’entreprise se dise « Je vais aller à
l’export parce qu’il y a une aide pour exporter vers ce pays ». L’important est
de prendre le sujet dans l’autre sens afin que les acteurs publics qui viennent
aider le projet à se réaliser.
- 154 -
1
Cf. pièce jointe n° 1.
- 156 -
de 35 ans à l’étranger sur sept pays qui sont des pays phares pour le commerce
extérieur français, entre États-Unis, Inde, Chine, Corée, Moyen Orient et
Allemagne
Tout d’abord, je voulais dire combien il y avait de la résonance dans
ce que vous aviez dit pour les 800 collaborateurs que nous avons dans 70 pays
et 80 bureaux Ubifrance à travers le monde. L’expression de madame Brigitte
Bouillut « l’important c’est d’y rester » correspond à notre politique car nous
voulons que les entreprises s’installent et développent des courants d’affaires.
Le sondage IPSOS est essentiel pour mesurer des courants d’affaires car c’est
là notre indicateur de performances. Il faut véritablement s’inscrire sur la
durée et c’est le message que l’on envoie aux opérateurs en France et aux
régions. Faisons du partenariat sur le long terme avec une vision, une bonne
technologie, un bon produit, une bonne image, des ressources financières et
des cadres compétents. Si le chef d’entreprise n’a pas une bonne vision, elle
restera là et elle n’ira pas à l’international alors que son entreprise a un
potentiel comme M. Bertrand Girard l’a rappelé. Le succès à l’exportation est
une question d’hommes et de femmes. Il faut donc absolument que ceux qui
partent prospecter les marchés soient préparés à le faire. Négocier un marché
c’est également maîtriser les paramètres culturels. On ne s’improvise pas
négociateur en Chine ou au Moyen Orient sans avoir analysé un certain
nombre de différences culturelles. Tout ceci pour revenir sur ce qui sera
déterminant pour notre commerce extérieur. Bien sûr il y a les démarches
collectives, et on constate un peu partout dans les régions une véritable
synergie entre les partenaires et les opérateurs dans les démarches collectives.
Mais le résultat in fine que l’on constate sur le marché, c’est le succès d’une
démarche individuelle. C’est bien pour cela que nous mettrons des chargés
d’affaires à l’international au sein de la BPI qui se mettra en place, qui
s’occuperont d’un portefeuille de 15 à 20 entreprises qui ont un potentiel.
Nous nous occuperons d’elles pendant deux ans jusqu’à ce qu’elles soient un
champion reconnu dans leur branche au niveau international. Aussi je crois
que les régions ont un rôle à jouer dans cette démarche individuelle. Nous
sommes en train de réfléchir à une séquence que nous voulons proposer aux
régions : il s’agit de leur demander, à travers leurs outils et leurs instruments,
qu’elles identifient les entreprises qui ont à la fois les ressources humaines, le
bon produit, la bonne image et la volonté d’y aller. Ensuite on ne peut pas
embarquer tout le monde à la fois, il faut y aller par pallier. Que l’on prenne
10, 15 ou 20 entreprises, on s’en occupe sur 20 ans et l’on définit des
séquences. On ne peut rien faire si l’on n’y est pas bien préparé : diagnostic,
préparation, élaboration d’une stratégie, d’un plan d’action, d’un calendrier et
mesure des résultats au fur et à mesure. Ensuite il faut faire des
accompagnements sur des pays ciblés car on ne peut pas aller sur tous les pays
à la fois. Il faut établir une hiérarchisation des marchés. Lesquels sont les plus
solvables, lesquels sont les plus porteurs et lesquels sont les plus ouverts et ont
le moins de barrières douanières ou de contraintes techniques ? Une fois que
l’on emmène l’entreprise et qu’on la met en relation avec les bons partenaires,
il est indispensable de mettre en place un suivi. L’échec de la plupart de nos
- 162 -
PME sur nos marchés étrangers est dû à l’absence de réactivité dans les
six mois qui ont suivi la mise en relation. La plupart des interlocuteurs, qu’ils
soient du Moyen Orient ou d’ailleurs ne prennent pas en considération les
vacances d’été. Quand on est en Asie, on attend une réponse dans la semaine
qui suit la mise en relation. Et le dernier point, une fois que les entreprises ont
établi un contact, qu’elles ont établi un courant d’affaires, il faut absolument
qu’on participe à leur maintien sur leur marché. Le maintien est indispensable
et pour cela, il faut vraiment s’appuyer sur des prestataires de qualité qui sont
spécialisés à la fois dans le droit des sociétés, dans la logistique pour aider ces
entreprises à rester sur ces marchés. Je laisserai notre déléguée régionale Mme
Claudia Lelong parler très rapidement des synergies des partenaires au niveau
de la région Languedoc-Roussillon.
M. André Ferrand, rapporteur spécial. – Notre propos est
d’évaluer l’ensemble du système d’appui. Il est important qu’on y reste et j’ai
bien noté que vous étiez l’un des six directeurs inter régionaux d’Ubifrance.
Ce qui m’intéresserait est de savoir quel rôle joue un directeur interrégional ?
Vous-même étant en charge de l’Auvergne, du Languedoc-Roussillon, de
PACA et de Rhône Alpes.
M. Benoit Tarche. – Au quotidien dans les régions nous avons des
délégués régionaux qui sont en contact avec l’ensemble des partenaires qu’il
s’agisse des réseaux consulaires, des agences de développement de la région et
des directions des services de l’État. C’est un travail quotidien. Nos délégués
ont un rôle à la fois d’animation, de coordination et de facilitateur pour
amener les entreprises qui le souhaitent vers notre réseau étranger. Ils ont
également un rôle de promoteur des opérations du programme France export
national. Ainsi le programme France est décliné au niveau de la région
Languedoc-Roussillon où les partenaires s’approprient un certain nombre
d’opérations pour les inclure dans leur programme régional.
Les directeurs inter régionaux ont pour mission de mutualiser les
bonnes pratiques qui existent entre les différentes régions car on a des formats
très différents. Des régions travaillent avec une agence de développement
comme nous en avons une ici en Auvergne ou en Rhône-Alpes avec ERAI.
D’autres n’en n’ont pas et essaient alors de donner des orientations à nos
délégués pour porter un message un peu plus « politique » à destination des
directeurs en charge de l’économie dans les régions et des directeurs des
chambres de commerce pour essayer d’anticiper les fameuses décisions qui se
mettront en place dans les mois qui viennent. Nous restons également à la
disposition des régions pour participer à l’élaboration des PRIE. Nous sommes
une « courroie de transmission » en région entre nos directions régionales et
nos bureaux Ubifrance à l’étranger.
Mme Claudia Lelong, déléguée régionale d’Ubifrance. – Je suis en
poste en Languedoc-Roussillon depuis 2009. L’action en tant que déléguée
régionale est en synergie avec les équipes de Sud de France développement,
que ce soit dans la partie multi sectorielle, environnement, TIC multi
développement, et la partie agro qui est un pan important de notre économie.
- 163 -
voudrais donc citer trois axes forts de notre action en ce domaine. Le premier
axe est de nouer une relation avec les entreprises, cela fait plusieurs années
que l’on y travaille, à savoir une relation plus personnalisée en matière de
conseil. Nous avons créé depuis plusieurs années déjà dans chaque direction
interrégionale des pôles d’action économique comme à Montpellier, dont la
mission est de piloter la relation nouvelle que l’on entend développer avec les
entreprises. Cela repose essentiellement sur une cellule de conseil aux
entreprises, que chaque opérateur, chaque entreprise peut naturellement
consulter, sur deux types de missions, l’une dédiée aux « grandes entreprises »
et l’autre aux petites et moyennes entreprises.
Le deuxième axe, concerne le développement des outils de
dédouanement modernes et sécurisés, c’est-à-dire des procédures
dématérialisées et des téléprocédures. Notre système s’appelle DELTA et son
objectif est de supprimer tous les papiers en matière de formalités douanières.
L’objectif étant de réduire le délai de dédouanement. Ce délai moyen de
dédouanement est aujourd’hui de cinq minutes ce qui est extrêmement faible,
je pense que l’on peut l’améliorer un peu et c’est donc le résultat de la mise ne
place de ces téléprocédures.
Le troisième axe fort est la mise en œuvre d’un guichet unique des
formalités administratives. La douane a déjà dématérialisé 82 % de ses
procédures mais il en reste encore un certain nombre qui ne dépendent pas
directement de ses missions. Vous savez, la douane positionnée à la frontière
remplit un certain nombre de missions pour le compte d’autres administrations
françaises, voir communautaires et il y a un certain nombre de documents, dits
des documents d’ordre public, qui sont les certificats sanitaires,
phytosanitaires, les autorisations d’’exportation de matériel de guerre qui ne
nous concernent pas directement et qui sont encore en format papier.
En 2010 la Direction générale des douanes a reçu un mandat
ministériel pour mettre en place un guichet unique dont elle a la charge du
pilotage et dont l’objet est de simplifier le plus possible les relations avec les
autres administrations concernées avec le passage frontière, de simplifier les
réglementations et de coordonner les contrôles. Le but étant dans l’idéal
d’avoir un seul point d’arrêt pour les marchandises et de contrôle pour arrêter
la superposition des contrôles et des contraintes que cela impose pour les
transporteurs. Le troisième mandat est de dématérialiser les documents qui
viennent d’autres administrations : nous avons les outils informatiques depuis
mars 2013, la machine est en place et il suffit de la faire fonctionner. Deux
tiers des documents sanitaires pour les contrôles vétérinaires sont
dématérialisés donc on espère progresser encore dans ce domaine et rendre le
plus fluide possible le passage en douane.
Pour conclure le constat que je souhaitais faire, ce qui n’est pas
propre à cette région, c’est qu’il y a une relative méconnaissance des
entreprises, des règlementations douanières. Certes elles sont compliquées car
elles ne sont pas que nationales mais aussi communautaires. On s’aperçoit
aussi que beaucoup d’entreprises méconnaissent assez largement les
- 167 -
problèmes de logistique et cela peut les handicaper très fortement dans leurs
opérations d’importation comme d’exportation. La problématique est de savoir
comment mieux former ces entreprises. Nous y participons à travers des
actions dans les universités par exemple où il y a des cursus sur la logistique
ou le transport international, on organise des réunions douane – entreprises où
les entreprises peuvent poser des questions. Ce n’est peut-être pas suffisant et
il faudrait peut-être trouver des moyens de répondre à une culture
internationale notamment sur les aspects procéduraux, réglementaires et
logistiques.
M. Christian Bourquin, rapporteur spécial. –Merci à vous. Pour
Sud de France développement je propose à M. François Fourrier de prendre la
parole.
M. François Fourier, directeur de Sud de France développement.
– Sud de France développement a pour mission d’accompagner les entreprises
depuis 2005 dans le secteur du vin de l’agroalimentaire, le multisectoriel et le
tourisme. Nous essayons de créer des synergies et d’accompagner à
l’international environ 1 800 entreprises chaque année avec 472 actions dans
le domaine du vin et de l’alimentaire. On a toujours à l’esprit d’accompagner
les entreprises au mieux et de leur faciliter la tâche. En région, il y a un besoin
de simplifier les choses. Pour les entreprises, c’est souvent un parcours du
combattant pour obtenir des informations. Il y a bien entendu l’accueil
physique, ne « pas parler à une machine », et il y a maintenant des moyens
techniques, avec des plates-formes techniques pour éviter de remplir x fois le
même dossier.
Deuxièmement nous accompagnons les entreprises internationales via
différents prestataires de services. Or, en région on a plus besoin d’avoir des
partenaires que des prestataires de services, surtout dans un contexte de
contraction des moyens financiers et de recherches de meilleures synergies.
Cela veut dire qu’il ne faut pas répercuter ces pertes financières à nos
entreprises via des prix au mètre carré de salon plus importants.
Que la région communique sous l’ombrelle « France » est important
mais ce n’est pas non plus vital si cela devient trop cher à nos entreprises d’y
être. Il faut donc vraiment que l’on arrive à trouver des synergies avec
UBIFRANCE dont nous sommes le premier client. Nous utilisons leurs
services tant à Paris qu’à l’international. Il faut surtout que Paris s’adapte
aussi à la demande des régions. Je sais que c’est complexe car chacun a ses
spécificités et ses besoins. A l’étranger les maisons internationales avaient été
critiquées mais plus de mille entreprises les utilisent tous les ans. On accueille
des commerciaux export, des VIE, avec cette mentalité « terrain-terrain » qui
correspond à la demande des entreprises. Comme l’a dit Madame Bouillut il
ne faut pas envoyer les entreprises au « casse pipe ». On reçoit de Paris – ce
n’est pas une critique… – un long programme d’opérations avec tous les
secteurs d’activité, mais nos entreprises n’ont pas la capacité financière de
participer à toutes ces opérations.
- 168 -
est aussi aller au-delà, je n’ai pas en tête les coopérations que vous menez au
niveau international en Languedoc-Roussillon, mais en Rhône-Alpes une
dizaine qui fonctionnent. On pourrait collaborer entre les régions puis
poursuivre une politique d’essaimage. Avec nos amis de Québec, ERAI a mis
en place une coopération depuis 1986 qui s’appuie sur une structure et
aujourd’hui nous communiquons sur une carte conjointe. Nous avons deux
bureaux aux États-Unis, l’un à Atlanta, l’autre à Philadelphie. Ils viennent
d’ouvrir en bureau à New-York. Nous n’aurions pas les moyens d’en ouvrir un
mais nous avons une place qui nous est réservée pour nos entreprises ce qui
nous permet d’avoir un pied d’accès à New-York. Inversement et cela nous va
très bien dans le modèle économique nous avons des entreprises québécoises à
Shanghai, en cours d’implantation à Casablanca et également au Burkina.
Nous venons de signer avec l’agence wallone à l’exportation, un peu sur la
même logique et avec l’Emilie Romagne en Italie.
M. Christian Bourquin, rapporteur spécial. – J’ai deux questions
auxquelles la réponse peut être rapide. La première, sur le fait que le
Gouvernement a lancé deux projets celui du plan d’action agroalimentaire à
l’export et celui de la création de référents régionaux en matière
agroalimentaire et du bois. Quels sont les objectifs de ces dispositifs et où en
est-on de leur déploiement ? Ma seconde question, et je l’ai entendue de la
part de certains d’entre vous, c’est au niveau régional : qui est le « chef
d’orchestre » pour les services de l’État ?
M. André Ferrand, rapporteur spécial. – On l’a déjà dit depuis ce
matin, pour aller à l’international il faut avoir une certaine taille et pour s’unir
et se regrouper il existe des coopératives. Pour ma part je connais mal les
coopératives mais si dans l’agroalimentaire c’est la bonne manière d’atteindre
la taille critique pour exporter, encore faut-il que le système juridique et
administratif des coopératives soit optimal. Il serait peut être intéressant si
l’on a quelques minutes pour notre rapport en particulier d’avoir un éclairage
sur ce plan.
Mme Brigitte Bouillut. – Lorsque l’on veut mutualiser les
entreprises pour l’export, la solution juridique du groupement d’intérêt
économique (GIE) vient spontanément à l’esprit pour permettre facilement à
un collectif d’entreprises qui vient de se créer de mener à bien un projet et de
le réussir. Les collectivités locales et publiques nous demandent souvent
d’avoir un groupement d’entreprises comme porteur d’un projet, on n’a pas
trouvé à cette heure la formule juridique simple, rapide qui permet de
multiplier les groupements d’entreprises ce qui me parait être une bonne
solution en plus de la coopération bien entendu. Je serai très intéressée sur une
recherche sur des formes juridiques le groupement d’entreprises.
M. Pascal Augier. – Pour compléter ce que vient de dire madame
Bouillut, j’avais été auditionné au Conseil économique et social sur la même
thématique, saisine que je peux vous faire parvenir qui comprend une des
propositions que j’avais émise : il s’agit de créer une société en actions
simplifiée (SAS) export avec un groupement d’employeurs (GE) ou un GIE. Il
- 174 -
l’international. Ceux qui les ont pratiqués se rendent compte que nous n’en
sommes pas encore arrivés à la situation optimale qui serait que le pavillon
France soit présent partout dans le monde avec tous nos opérateurs, sous le
même toit français. Ce n’est pas le cas. Je pense que tout le monde est
d’accord. Et là je voudrais l’avis de tous pour une ombrelle unique où il faut
raisonner international et agir régional. Cela peut résumer ce sur quoi nous
sommes tous d’accord. J’ai écouté ton discours sur le lien entre le tourisme et
le fait que les gens venaient dans un pays qu’ils appréciaient. Tout cela a
beaucoup de sens, d’autant plus que nous avons une région qui a une
personnalité, une identité véritablement forte avec ses propres couleurs.
Optimalement sous le grand toit français que l’on rencontrerait partout, les
couleurs, la forme on sait que c’est attractif, on retrouverait la Bretagne, la
Provence, Sud de France etc… Là je regarde Benoit Tarche et Philippe
Nauche pour dire que c’est encore quelque chose que l’on n’a pas encore
résolu et je vous pose la question pensez-vous que l’on va y arriver ? Allons-
nous progresser dans ce sens et qu’en pensez-vous ?
M. Philippe Nauche. – Si je peux me permettre mais je crois que
Benoît Tarche complètera sur le même registre que moi, dans ce que vous avez
indiqué M. Ferrand, il y a deux sujets. François Fourrier l’a évoqué tout à
l’heure, il y a le sujet de l’intelligente place à donner à la France, aux régions
et à l’entreprise dans le cadre d’un salon. Car l’image France est porteuse,
peut-être encore plus sur les pays tiers que sur les pays européens. Je pense
que la région a toute sa place sur un salon. C’est un équilibre architectural à
trouver sur lequel Ubifrance et Sopexa sommes en train de travailler : nous
avons fait des propositions en tous cas dans le cadre d’un « club des régions »
que nous avons créé pour améliorer la visibilité des régions cela est un premier
point. Il y a eu une demande de nos tutelles qui est la DGPAT et la DG Trésor,
pour faire en sorte que l’ensemble de nos pavillons France que ce soient ceux
menés par la CCI, Ubifrance, Sopexa, Adepta, Sud de France, et d’une
manière générale les opérateurs qui emmènent les entreprises à l’international
fassent en sorte que notre pavillon soit le même au niveau de la signalétique et
de la charte graphique que l’on soit au Bénin, en Allemagne, en Espagne ou
aux États-Unis. C’est une demande de nos tutelles de travailler dans ce
domaine-là. Nous sommes donc en train de travailler sur le sujet.
M. Benoit Tarche. – Juste pour compléter, effectivement dans la
question il y a deux niveaux. Il faut faire vivre l’identité régionale et dans les
produits agroalimentaires, il y a toujours des histoires à raconter. Or, les
régions sont plus fortes pour raconter des histoires auprès des acheteurs à
l’étranger. Donc évidemment on travaille depuis longtemps sur ces secteurs en
ménageant à chaque fois cette hiérarchie entre l’ombrelle France et faire vivre
dessous les identités régionales et la réalité propre de l’identité propre de
l’entreprise dans un savant mélange qu’il ne faut pas oublier, l’une a enrichit
l’autre. Si je prends les exemples de nos coopérations régulières avec Sud de
France, sur les salons en Chine particulièrement, il y a toujours un long travail
- 176 -
ANNEXE III :
COMPTE RENDU DU DÉPLACEMENT
DE M. ANDRÉ FERRAND EN CHINE
DU 29 MAI AU 6 JUIN 2012
1
La présente annexe a été élaborée sur la base des constats effectués avec le réseau
diplomatique : Slimane Kerchouni à Hong-Kong, François Blanc et Amaëlle Mayer à Shanghai,
Carole Ly et Thomas Pavie à Pékin.
- 178 -
Indice de développement humain 0,772 (92ème rang mondial) 0,961 (8ème rang mondial)
(IDH) 2007
PIB 2010 (milliard d’euros) 4 101 (2ème rang mondial) 1 952 (5ème rang mondial)
Exportations agricoles vers 653 M€ (2011 : +8%) 1 452 M€ (2011 : +51,4 Solde positif
l’autre pays 2011 (millions d’€) %) global :+ 735 M€
Dont :
et solde 1. Produits de la mer (205 Dont : Solde négatif en
M€ ; +20%), 3. vins et spiritueux = dehors des vins et
2. conserves de fruits et 879 M€ spiritueux = -88
légumes (122 M€ ; + 4%) 4. viande porc = 123 M€ M€
5. produits laitiers (yc
fromages et glaces) =
100 M€
6. aliments infantiles et
diététiques = 77 M€
7. céréales (dont orge de
brasserie) = 46 M€
8. bois brut = 44 M€
*
* *
Appendice
Visite des lycées français de Hong-Kong, Shanghai et Pékin
ANNEXE IV :
COMPTE RENDU DU DÉPLACEMENT
DE M. ANDRÉ FERRAND À NEW-YORK DU 8 JANVIER 2013
• Personnes rencontrées
M. Christophe Malvezin, Conseiller agricole, Service économique
régional, Ambassade de France
M. Arnaud Leretour, Directeur, et Mme Aude Guivarch, Chef de pôle
Agrotech, Ubifrance
Mme Pauline Oudin, Directrice, Sopexa
M. Philippe Yvergniaux, Président Amérique du Nord, AFII
Mme Anne-Laure Tuncer, Directrice USA, ATOUT FRANCE
M. Paul Bensabat, président de la section des CCEF
M. Daniel Boulud, Chef cuisinier et restaurateur
Mme Marianne Fabre-Lanvin, Directrice, Sud de France
Développement USA
Rapide contact avec M. FrédérickBouisset, Président USA de Lactalis
Echange par courriel avec Mme Ariane Daguin, fondatrice de la
société D’Artagnan
• Observations et impressions
L’ensemble des acteurs parait très impliqué et conscient de
l’importance de l’enjeu et des marges de progrès. Il existe dans le secteur
privé plusieurs acteurs très entreprenants et qui semblent très mobilisables sur
notre sujet.
Les conclusions du communiqué de presse du 18 octobre 2012 de la
commission des finances du Sénat ne sont pas remises en cause.
On souligne toutefois que le rôle de l’ambassadeur est bien
fondamentalement de « coordonner l’action et d’assurer la synergie »et non
pas, évidemment, d’assurer un « leadership technique ».
Plus qu’ailleurs, le modèle, les performances et le jeu collectif italiens
sont cités en exemple.
Les responsables d’Ubifrance comme de Sopexa déclarent travailler
de concert, chaque organisation ayant sa propre mission et ses propres
spécificités.
Globalement, « B to B » pour Ubifrance chargée d’amener et
d’accompagner des entreprises sur le marché américain ou d’obtenir des
référencements par les grandes surfaces et « B to C » pour Sopexa qui
- 188 -
• Principales conclusions
Le principal défi consiste à créer un lien actif entre un très grand
nombre d’acteurs privés à haut potentiel et souvent très positivement motivés.
Il faut que le « club des exportateurs de l’agroalimentaire » prenne
rapidement corps et s’avère un succès.
Il lui appartiendra alors de définir des objectifs et de concevoir un
plan d’action.
Il existe encore de sérieuses marges de progrès quant aux actions à
mener en lien avec les filières pour satisfaire aux contraintes d’agrément
- 189 -
ANNEXE V :
LA STRATÉGIE D’EXPORTATION DES PAYS-BAS
(source : service économique de La Haye1)
Éléments de contexte :
Les Pays-Bas sont un pays commercialement très ouvert et tourné vers l’international.
L’export est essentiel pour ce pays, qui est le 5ème exportateur au monde et le 2ème
exportateur mondial dans le domaine agroalimentaire en 2011.
La valeur totale des échanges commerciaux s’élevait à 774 Md€ en 2011, soit 129% du
PIB. La balance commerciale néerlandaise est structurellement excédentaire (excédent de 44
Md€ en 2011). Les réexportations sont très importantes aux Pays-Bas (41% des exports en
2011) et passent par le port de Rotterdam (1er port européen), véritable plaque tournante du
commerce mondial.
La valeur totale des exportations était de 409 Md€ en 2011. Les principaux clients du pays
sont les pays européens, en premier lieu l’Allemagne (25% de la valeur des exportations
néerlandaises en 2011), la Belgique (12%) et, en troisième position, la France (9%). Les
principaux produits exportés sont les machines et équipements de transport, les
hydrocarbures et les produits chimiques, manufacturés et agroalimentaires.
La valeur totale des importations était de 365 Md€ en 2011. Les principaux fournisseurs des
Pays-Bas sont l’Allemagne (17% de la valeur des importations en 2011), la Belgique (10%)
et la Chine (16%) ; la France est le 7ème fournisseur des Pays-Bas (5%). Les principaux
produits importés depuis la France (valeur totale : 17 Md€ en 2011) sont des produits
pétroliers et chimiques, machines et voitures et produits alimentaires.
Les performances néerlandaises à l’export ont été généralement bonnes au cours des
dernières années malgré la crise. D’après les derniers chiffres, la valeur des exportations
néerlandaises s’établit par ailleurs à 431 Md€ en 2012, soit +5%. Toutefois, deux tiers de
1
Bernard BOIDIN, chef du service économique, Hedzer UULDERS et Jean-François
GAILLAUD.
- 192 -
Pour accompagner les entreprises néerlandaises à l’international les Pays-Bas ont mis en
place un certain nombre de dispositifs publics (garanties, cautionnement, subventions…).
En outre, ils privilégient l’export vers certains secteurs prioritaires et régions porteuses et
ont conçu à cet effet au cours des dernières années une stratégie intégrée d’exportation qui
s’appuie sur la « diplomatie économique ».
• AgentschapNL
L’accompagnement des entreprises néerlandaises à l’international passe essentiellement par
l’agence publique AgentschapNL du Ministère des affaires économiques, qui est en charge
de la mise en œuvre des politiques publiques en matière d’innovation, de durabilité et
d’entreprenariat international. Elle se compose de 5 divisions thématiques : Innovation,
International, Brevets, Environnement et Energie et climat. Ses principales activités sont le
financement (gestion de programmes de subvention et de crédits, mise en œuvre
d’instruments fiscaux), la mise en œuvre des législations et réglementations, l’information et
le conseil, la mise en réseau.
Le soutien des entreprises néerlandaises à l’export est l’une des attributions de la division
EVD Internationaal, équivalent de l’AFII et d’Ubifrance, qui dispose d’un réseau
international étendu comprenant 113 ambassades, 24 consulats, 21 Netherlands Business
Support Offices (NBSO’s), 20 bureaux NFIA (« Netherlands Foreign Investment Agency »)
ainsi que des attachés techniques et scientifiques (voir infra) dans 15 pays. S’y ajoutent les
missions politiques et diplomatiques néerlandaises à l’étranger et étrangères aux Pays-Bas.
L’EVD dispose actuellement de 344 ETP.
(http://www.agentschapnl.nl/organisatie/divisies/divisie/NL+EVD+Internationaal)
• FMO
La banque de développement FMO gère, avec le Ministère des affaires économiques, le
Fonds pour le pays émergents (FOM, voir infra), qui soutient les entreprises néerlandaises
investissant dans des pays en voie de développement. (http://www.fmo.nl/)
• Fenedex
Association privée indépendante d’entreprises exportatrices néerlandaises, Fenedex se
propose de professionnaliser l’internationalisation des entreprises néerlandaises. Elle est en
même temps un centre d’expertise sur l’exportation offrant des services de conseil et de mise
en réseau de partenaires, des formations et des publications. (www.fenedex.nl et
http://www.export.nl/)
• NCH
Le Centre néerlandais pour la promotion du commerce (Nederlands Centrum voor
handelsbevordering, NCH) est une initiative privée de promotion des activités
internationales des entreprises néerlandaises. Il dispose d’un réseau international organisé
par pays et offre des services de mise en réseau et d’accompagnement des entreprises à l’aide
d’information sur les marchés étrangers, salons de commerce, mission commerciales, etc.
Les produits publics financiers de soutien à l’export des entreprises néerlandaises, gérés par
l’AgentschapNL, sont les suivants :
AgentschapNL offre en outre 3 produits plus limités et non spécifiquement financiers afin
de soutenir l’export des PME et ETI :
• 2xplore : subventions aux consortia de PME ou ETI pour mener une étude de
faisabilité pour des projets dans des pays émergents. La subvention est de 50% du
coût, avec un maximum de 125 000€.
• Starters International Business (SIB) : pour les PME et les ETI avec peu
d’expérience à l’étranger, AgentschapNL, en lien avec la Chambre de commerce,
offre un bon d’internationalisation. Le voucher peut aider à payer pour une recherche
de partenaire ou une analyse de marché jusqu’à un maximum de 2 400€.
Enfin l’activité internationale des entreprises néerlandaises peut être soutenue à travers deux
mécanismes de soutien financier liés à l’aide au développement :
Ce fonds aide à financer les projets de développements d’activités économiques des filiales
néerlandaises ou joint-venture dans les pays émergents. L’aide financière sur mesure (prêt,
garantie, participation dans le cas de PME…) est procurée à l’entreprise locale sous
condition de co-investissement d’une entreprise néerlandaise.
Assurance-crédit
Les mécanismes financiers de soutien à l’export liés à l’assurance-crédit sont gérés par
Atradius pour le compte de l’État néerlandais (cf. supra).
Il existe des plafonds d’encours par pays, pour des risques supérieurs à 2 et 5 ans pour les
pays de l’OCDE. La PAC néerlandaise ne couvre pas le court terme (sauf quelques
opérations depuis le début de la crise). Chaque pays dispose de deux seuils d’alerte, un «
hard ceiling » (encours maximum) et un « soft ceiling » (seuil d’alerte). La couverture porte
sur 95% pour le risque commercial et 98% pour le risque politique mais elle peut dépendre
de la banque locale chargée de la transaction et être abaissée à 70 ou 80% si la situation
financière de celle-ci le justifie.
Atradius Dutch State Business gère également pour le compte de l’État un dispositif
d’assurance d’investissements (RIV) depuis 1969. Cette assurance couvre le risque politique
pour un maximum de 100 M€ par opération d’investissement. A la fin 2011, l’encours des
garanties d’investissement se montait à 195 M€ (214M€ en 2010) pour 23 dossiers dans 8
pays, dont principalement l’Indonésie, l’Ukraine et le Vietnam.
Dans ce cadre, l’État a sélectionné des « secteurs de pointe », qui bénéficient d’une attention
particulière. Les 9 secteurs prioritaires retenus sont l’agroalimentaire, l’agriculture,
l’eau, les hautes technologies, les sciences de la vie, la chimie, l’énergie, la logistique et
les activités de création, auxquels s’ajoutent les "centres de décision" (pour les sociétés
internationales). (www.top-sectoren.nl)
Ces secteurs ont été sélectionnés entre autres en fonction de leur poids dans l’économie
néerlandaise et de leur potentiel de croissance. En 2011 environ un quart des entreprises
néerlandaises (au nombre de 260 000) relevaient d’un de ces 9 secteurs. Ces entreprises
réalisent 38% de la production nationale. Les 9 secteurs sélectionnés offrent au total près de
1,4 millions d’ETP. Une de leurs caractéristiques essentielles est qu’ils sont tournés vers
l’export : environ 40% des exportations des Pays-Bas sont réalisées par un d’entre eux.
En termes de stratégie, les moyens se concentrent sur les pays dans lesquels l’État joue
un rôle important dans l’économie et qui ont le potentiel économique le plus important:
Chine, Inde, Pays du Golfe, etc. En outre, la composante économique est un élément-clé
de la politique d’aide au développement. Ainsi, l’aide développement destinée à l’Afrique
du Sud, au Vietnam et à la Colombie a été remplacée par une coopération économique
bilatérale offrant des possibilités aux entreprises néerlandaises. En outre, l’aide au
développement se concentre sur quatre domaines-clé où les Pays-Bas se distinguent (sécurité
et ordre juridique, gestion de l’eau, sécurité alimentaire et santé sexuelle).
Par ailleurs, pour mieux intégrer la politique des secteurs prioritaires dans la diplomatie
économique, le gouvernement précédent a mis en place le dispositif Partners in
International Business (PIB). Il s’agit d’un programme public-privé qui permet aux
entreprises des 9 secteurs prioritaires de faire conjointement leur entrée sur un marché
étranger en s’appuyant sur le réseau diplomatique (budget de 7M € en 2013). Par ailleurs,
chacun des secteurs prioritaires est tenu de publier une « offensive d’internationalisation »
du secteur en question et des « attachés pour la science et la technologie » ont été mis en
place au sein des postes du réseau diplomatique néerlandais.
Sous tutelle du Ministère des affaires économiques, ces services suivent plus
particulièrement les domaines d’innovation considérés comme prioritaires et stratégiques par
le gouvernement néerlandais. Ils sont positionnés au sein des ambassades dans le but de
renforcer la compétitivité des Pays-Bas à long terme. Le gouvernement néerlandais
désigne ce positionnement comme l’un des axes de sa « diplomatie économique ». Les
services travaillent en étroite collaboration avec AgentschapNL/Hollande Trade. Ils
constituent le support de ces agences sur les sujets relatifs aux sciences et technologies et
sont notamment au sein des pays à fort potentiel leurs relais afin d’identifier les opportunités
de coopération industrielle. Ces services s’intéressent très peu aux actions menées par les
universités, focalisant leur action sur les grands groupes et les clusters de visibilité mondiale.
L’ensemble des services pour la science et la technologie mène une action coordonnée
sur des thématiques définies annuellement pour l’ensemble du réseau afin qu’une vision
quasi exhaustive de la stratégie mondiale en fonction du sujet sélectionné puisse être
donnée aux industriels néerlandais. En 2012 le thème retenu portait sur les « matériaux
légers » notamment composites. Chaque service a conduit une étude exhaustive dans son
pays de référence et organisé des missions commerciales en partenariat avec AgentschapNL,
ainsi que des séminaires de réflexion croisée. Enfin, l’ensemble des attachés pour la science
et la technologie se réunissent en fin d’année pour un séminaire conclusif au cours duquel
chaque service invite une entreprise ou un cluster à illustrer la thématique retenue.
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Dans le même temps, il mettait en avant la modestie des dispositifs de soutien financier à
l’export néerlandais qui se limitent à des garanties et des assurances, restant en deçà de ce
qui se fait dans certains autres pays (Danemark, Allemagne, France), où l’intervention de
l’État était plus directe (financement de l’export par l’État lui-même, intérêt à taux
favorable, possibilités de refinancement…). Selon le ministre, ce serait également le cas pour
le financement concessionnel des projets d’aide au développement, mis en œuvre par ces
mêmes pays, mais inconnu aux Pays-Bas. L’on pourrait donc envisager une intervention
plus directe de l’État néerlandais dans ce domaine, d’autant plus que le financement
bancaire était sous pression suite aux nouvelles exigences de Bâle III.
ANNEXE VII :
LA CONVENTION DE PARTENARIAT
ENTRE SOPEXA ET UBIFRANCE
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