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Université de Douala

Ecole Nationale Supérieure


Polytechnique de Douala

Equations aux Dérivées partielles


Quelques implémentations avec Python

Année académique 2021-2022

Dr.rer.nat. Patrick Njionou, S.


Ph.D. in Mathematics
iEARN Master Teacher, USA
patrick.njionou@aims-cameroon.org
Table des matières

1 Rappels sur les séries de Fourier 1


1.1 Définitions et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Exercices d’entrainement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

2 Rappels sur les transformées intégrales 7


2.1 Transformée de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.1.1 Définitions et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.1.2 Exemples de transformées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.1.3 Propriétés de la transformée de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.1.4 Transformée de Fourier inverse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2 Transformée de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2.2 Quelques exemples de transformée de Laplace . . . . . . . . . . . 12
2.2.3 Dérivation d’une transformée de Laplace . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2.4 Transformée de Laplace des primitives et des dérivées . . . . . . 13
2.2.5 La transformée de Laplace d’un produit de convolution . . . . . 16
2.2.6 Transformée de Laplace d’une fonction périodique . . . . . . . . 16
2.2.7 Transformée de Laplace inverse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.2.8 Application à la résolution des équations différentielles . . . . . . 19
2.3 Exercices d’entrainement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.3.1 Exercices de transformée de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.3.2 Exercices de transformée de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

3 Rappels d’analyse vectorielle 25


3.1 Fonctions de plusieurs variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.2 Opérateurs différentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.3 Courbes paramétrées et dérivée directionnelle . . . . . . . . . . . . . . . 26

4 Généralités sur les équations aux dérivées partielles 27

5 Equations aux dérivées partielles du premier odre 28

6 Equations aux dérivées partielles du second odre 29

Annexes 30
Annexe A : Table de la transformée de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

ii
Chapitre 1

Rappels sur les séries de Fourier

1.1 Définitions et propriétés


Définition 1.1. On dit que f : R → R est régulière par morceaux so elle est régulière par
morceaux sur tout compact [ a, b], c’est-à-dire :
• f est continue par morceaux sur [ a, b], ce qui veut dire qu’il existe

a = a 0 < a 1 < . . . < a n +1 = b

tels que ∀i = 1, 1, . . . , n, la restriction de f à ( ai , ai+1 ) est continue et

lim f ( x ) = f ( ai + 0), lim f ( x ) = f ( ai+1 − 0)


x → ai+ x → ai−+1

existent et sont finies ;


• f 0 existe et est continue par morceaux sur ( ai , ai+1 ) et

lim f 0 ( x ) = f 0 ( ai + 0), lim f 0 ( x ) = f 0 ( ai+1 − 0)


x → ai+ x → ai−+1

existent et sont finies.

Définition 1.2. Soient N ≥ 1 un entier et f : R → R une fonction bornée, T-périodique,


T > 0, (c’est-à-dire f ( x + T ) = f ( x ), ∀ x) et intégrable sur [0, T ]. Soient n ∈ N et

2 T
 
2πn
Z
an = f ( x ) cos x dx, n = 0, 1, 2, . . .
T 0 T
2 T
 
2πn
Z
bn = f ( x ) sin x dx, n = 1, 2, . . .
T 0 T

1. On appelle série de Fourier partielle d’ordre N de f et on note


N     
a0 2πn 2πn
FN [ f ]( x ) = + ∑ an cos x + bn sin x .
2 n =1
T T

2. On appelle série de Fourier de f la limite, quand elle existe, de FN [ f ]( x ). On la note


∞     
a0 2πn 2πn
F [ f ]( x ) = lim FN [ f ]( x ) = + ∑ an cos x + bn sin x .
N →∞ 2 n =1
T T

1
Patrick Njionou,S.

Théorème 1.1 (Théroème de Dirichlet). Soit f : R → R une fonction T-périodique,


régulière par morceaux. Soient an , bn et FN [ f ] comme dans la définition précédente. Alors
la limite F [ f ]( x ) existe pour tout x ∈ R et
f ( x + 0) + f ( x − 0)
F [ f ]( x ) = , ∀x ∈ R
2
(où f ( x + 0) = lim f (y) et f ( x − 0) = lim f (y)). Donc, en particulier, si f est continue
y→ x+ y→ x−
en x, alors
F [ f ]( x ) = f ( x ).
De plus, si f est continue, alors la convergene de la série ci-dessus vers la fonction f est uni-
forme.
Corollaire 1.1. Soit f : R → R une fonction T-périodique, régulière par morceaux. Alors
F [ f ] est T-périodique et de plus
• si f est paire, alors bn = 0 et
∞  
a0 2πn
F [ f ]( x ) = + ∑ an cos x ;
2 n =1
T

• si f est impaire, alors an = 0 et


∞  
2πn
F [ f ]( x ) = ∑ bn sin T
x .
n =1

• La série de Fourier en notation complexes


∞ Z T
i 2πn 1 −2πn x
F [ f ]( x ) = ∑ cn e T x où cn =
T 0
f ( x ) ei T dx.
n=−∞

Théorème 1.2 (Dérivation terme à terme). Soit f : R → R une fonction T-périodique,


continue et telle que f 0 est régulière par morceaux. Soit
∞     
a0 2πn 2πn
+ ∑ an cos x + bn sin x
2 n =1
T T

sa série de Fourier. Alors la série obtenue par différentiation terme à terme de la série de Fourier
de f converge et pour tout x ∈ R, on a :

f 0 )( x + 0) + f 0 ( x − 0)
    
2πn 2πn 2πn
= ∑ bn cos x − an sin x .
2 n =1
T T T

Théorème 1.3 (Intégration terme à terme). Soit f : R → R une fonction T-périodique,


régulière par morceaux. Soit
∞     
a0 2πn 2πn
+ ∑ an cos x + bn sin x
2 n =1
T T

sa série de Fourier. Alors pour tout x0 , x ∈ [0, T ], on a


Z x Z x ∞ Z x    
a0 2πn 2πn
f (t)dt = dt + ∑ an cos x + bn sin x dt.
x0 x0 2 n =1 x0
T T

De plus, pour x0 fixé, la convergence est uniforme.

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Théorème 1.4 (Identité de Parseval). Soit f : R → R une fonction T-périodique, régulière


par morceaux. Alors
a20 ∞
2 T
Z
2
( f ( x )) dx = + ∑ ( a2n + bn2 ).
T 0 2 n =1

Corollaire 1.2 (Série de Fourier en cosinus). Soit f : [0, L] → R une fonction régulière par
morceaux. Alors la série suivante converge

a0  πn 
Fc ( x ) = + ∑ an cos x ,
2 n =1
L

où
2 L
Z  πn 
f (y) cos an = y dy.
L 0 L
De plus en tout points x ∈ (0, L) où f est continue, l’égalité suivante aura lieu

Fc ( x ) = f ( x ).

Corollaire 1.3 (Série de Fourier en sinus). Soit f : [0, L] → R une fonction régulière par
morceaux. Alors la série suivante converge
∞  πn 
Fs ( x ) = ∑ bn sin x ,
n =1
L

où
2 L
Z  πn 
bn = f (y) sin y dy.
L 0 L
De plus en tout points x ∈ (0, L) où f est continue, l’égalité suivante aura lieu

Fs ( x ) = f ( x ).

1.2 Exemples
Exemple 1.1. Trouver la série de Fourier de f ( x ) = cos x avec T = 2π.
Il est évident que la fonction f est paire donc bn = 0 pour tout n. De même, on observe
que an = 0 pour tout n 6= 1 et que
Z 2π
1
a1 = cos x cos xdx = 1.
π 0

Par conséquent,

F0 [ f ] = 0, F1 [ f ]( x ) = cos x, FN [ f ]( x ) = F1 [ f ]( x ) = F [ f ]( x ) = cos x, ∀ N.
Exemple 1.2. Soit (
1 si x ∈ [0, ı)
f (x) =
0 si x ∈ [π2π )
et par étendu par 2π-périodicité à R. Trouver la série de Fourier de f , comparer F [ f ] et f puis
calculer

(−1)n
∑ 2n + 1 .
n =0

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Détermination des coefficients de Fourier de f .

1 sin nx π
 
1 1
Z π Z π
a0 = dx = 1, an = cos nxdx = = 0, ∀n ≥ 1,
π 0 π 0 π n 0


1 π
Z
1 − cos nx
 π
1 0 si n pair
bn = sin nxdx = = (1 − (−1)n ) = 2 .
π 0 π n 0 nπ  si n impair

On obtient ainsi

1 si x ∈ (0, π )
2 ∞ sin((2n + 1) x )


1 
F [ f ]( x ) = + ∑ = 0 si x ∈ (π, 2π )
2 π n =0 2n + 1
1

si x = 0, π, 2π

2
π
En particulier, si x = , on obtient
2

(−1)n π
∑ = .
n=0 2n + 1 4

Exemple 1.3. Trouver la série de Fourier de



0x si x = −π


f (x) = si x ∈ (−π, π ) ,

 2
0 si x = π


1
pour x ∈ (−π, π ] et étendue par 2π-périodicité. Comparer F [ f ] et f . Calculer ∑ n2
.
n =1

On observe d’abord que comme la fonction donnée est impaire, tous les coefficients an
sont nuls. D’autre part, on a :

1 x 2 x (−1)n−1
Z π Z π
bn = sin nxdx = sin nxdx = .
π −π 2 π 0 2 n
Par le thérorème de Dirichlet, on a

(−1)n−1
F [ f ]( x ) = f ( x ) = ∑ n2 sin nx, ∀ x ∈ [−π, π ].
n =0

En utilisant l’identité de Parséval on obtient


∞ Z π 2  π
1 2 x 1 x3 π2
∑ n2 = 2π −π 4
dx =
π 12 −π
=
6
.
n =1

π−x
Exemple 1.4. Soit f la fonction 2π-périodique telle que f ( x ) = pour tout x ∈] − π, π [.
2
Ecrire la série de Fourier de f .

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Patrick Njionou,S.

Calculons les coefficients de Fourier complexes. On a


1 π−x 1 h −(π − x )2 iπ
Z π
π
c0 [ f ] = dx = = .
2π −π 2 2π 4 −π 2
Ensuite, pour n 6= 0,

1 π − x −inx 1 h einx e−int iπ (−1)n


Z π
cn [ f ] = e dx = (π − x ) − (−1) 2
= .
2π −π 2 4π −in (−in) −π 2in
Si l’on veut les coeffients trigonométriques, on a a0 [ f ] = 2c0 [ f ] = π, ensuite
an [ f ] = cn [ f ] + c−n [ f ] = 0∀n ≥ 1.
Enfin, pour n ≥ 1
(−1)n
bn [ f ] = i (cn [ f ] − c−n [ f ]) = .
n
On déduit que la série de Fourier de f est

π (−1)n
F [ f ]( x ) = +∑ sin nx.
2 n =1 n

Exemple 1.5. Soit f une fonction impaire T −périodique telle que



α pour tout t ∈ [0, T/2]
f (t) =
β pour tout t ∈] − T/2, 0[
Ecrire la série de Fourier de f .
On n’a pas défini f aux points − T/2, 0, T/2 qui n’interviennent pas dans le calcul des

coefficients de Fourier. On a en posant ω − ,
T
T
1 α+β
Z
2
c0 [ f ] = f ( x )dx =
T − T2 2
Z T T
1 β 0
Z Z
2 −inωx α 2
cn [ f ] = f ( x ) e dx = f ( x )e−inωx dx + f ( x )e−inωx dx
T T
−2 T −2T T 0
T
α h 1 i 2 β h 1 i 0
= e−inωx + e−inωx T
T −inω 0 T −inω −2
α−β
= (1 − (−1)n )
2iπn
Les coefficients trigonométriques sont donc
a0 [ f ] = α + β
an [ f ] = 0 ∀n ≥ 1
b2n [ f ] = 0 ∀n ≥ 1
α−β
b2n+1 [ f ] = 2 ∀n ≥ 1
πn
la série de Fourier de f est alors

α + β + ∞ 2( α − β )
F [ f ]( x ) = +∑ sin((2n − 1)πx ).
2 n =1
(2n − 1)π

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1.3 Exercices d’entrainement


Exercice 1.1. On considère la fonction f 2π périodique définie sur R par
f (t) = max(0, sin t).
+∞
1 −2 1
1. Montrer que sa série de Fourier est F [ f ]( x ) = π + 12 sin t + ∑ π 4n2 −1 cos 2nt.
n =1
2. Montrer que f est continue et C1 par morceaux.
+∞
(−1)n−1
3. Déduit que ∑ 4n2 −1
= π
4 − 12 .
n =1

Exercice 1.2. Soit f ∈ P définie par f ( x ) = x (2π − x ) pour tout x ∈]0, 2π [.


Développer f en série de Fourier. En déduire les sommes des séries :
+∞ +∞ +∞ +∞
1 1 1 (−1)n−1
∑ n4
, ∑ (2n+1)4
, ∑ n2
, ∑ n2
.
n =1 n =1 n =1 n =1

Exercice 1.3. Déduire de l’exercice précédent les sommes des séries


+∞ +∞ +∞
1 1 (−1)n
∑ n6
, ∑ (2n+1)6
, ∑ (2n+1)3
.
n =1 n =1 n =0

Exercice 1.4. Calculer les séries de Fourier associés aux fonctions 2π périodiques sui-
vantes :
1. f ( x ) = π − x pour 0 < x ≤ π et f paire.
2. g( x ) = π − x pour 0 ≤ x ≤ π et g impaire.

Exercice 1.5. Soit f la fonction paire, de période 2π, égale à (π − x )2 pour 0 ≤ x ≤ π.


1. Calculer les coefficients de Fourier de f .
2. Montrer que la série de Fourier de f converge simplement vers f sur R.
+∞ +∞
1 1
3. En déduire que ∑ n2
. Calculer également ∑ n4
.
n =1 n =1

Exercice 1.6. Soit f la fonction 2π −périodique telle que

f ( x ) = e− x , x ∈ [−π; π [.

1. Déterminer les coefficients de Fourier, puis la série complexes de f .


+∞
1
2. En déduire la valeur de ∑ 1+ n2
.
n =1

Exercice 1.7. Montrer que, pour tout x dans [0; 2π ], on a


h  i
∞ cos 1
π n+ 2 x
(π − x ) = ∑
8 n =0 (2n + 1)2

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Chapitre 2

Rappels sur les transformées intégrales

2.1 Transformée de Fourier


2.1.1 Définitions et propriétés
Définition 2.1. On note L1 (R) l’ensemble des fonctions définies de R dans R, continues par
morceaux et telles que :
Z +∞
| f (t)|dt existe.
−∞

L1 (R) est souvent appelé espace des signaux stables.


1
Exemple 2.1. La fonction f (t) = est un élément de L1 (R). On a en effet,
1 + t2
Z +∞
| f (t)|dt = 2 lim arctan( x ) = π.
−∞ x →+∞

Définition 2.2. .
1. Soit f ∈ L1 (R), on appelle transformée de Fourier de f la fonction F ( f ) : R → C telle
que
Z +∞
F ( f )(s) = e−2πist f (t)dt.
−∞

2. L’application F : f 7→ F ( f ) est appelée transformation de Fourier.


3. La courbe d’équation y(s) = |F ( f )(s)| est appelée spectre de f .

Remarque 2.1. 1. ∀s ∈ R, |e−2πist f (t)| = | f (t)| dons la fonction F ( f ) est définie et


bornée sur R. On admettra que F ( f ) est continue sur R.
2. On démontre que lim |F ( f )(s)| = 0.
|s|→+∞
R +∞
Proposition 2.1. 1. Si f est paire, alors F ( f )(s) = 2 0 f (t) cos(2πst)dt.
R +∞
2. Si f est impaire, alors F ( f )(s) = −2i 0 f (t) sin(2πst)dt.

Démonstration. La preuve découle du fait que e−2πist = cos(2πst) − i sin(2πst) et que


si f est paire la fonction s 7→ f (t) cos(2πst) est paire et s 7→ f (t) sin(2πst) est impaire.

7
Patrick Njionou,S.

2.1.2 Exemples de transformées


Exemple 2.2 (Signal ”porte”). .
La fonction ”porte” noté Π est définie par :

Π(t) = 1 si t ∈ [− 12 ; 12 ]

.
Π(t) = 0 si t ∈/ [− 12 ; 12 ]

Comme f est paire, alors on a :


R 1/2
— si s = 0, F (Π)(0) = 2 0 1dt = 1.
— si s 6= 0,
Z 1/2  1/2
sin 2πst sin πs
F (Π)(s) = 2 Π(t) cos(2πst)dt = 2 = .
0 2πs 0 πs

En conclusion la transformée de Fourier de la fonction ”porte” Π est la fonction définie


de R dans R par :
sin πs
F (Π) : s 7→ .
πs
Cette fonction s’appelle sinus cardinal.
Exemple 2.3 (Fonctions impulsions). .
Ces fonctions notées Π T sont définies par :

Π T (t) = T1 si t ∈ [− T2 ; T2 ]


Π T (t) = 0 si t ∈/ [− T2 ; T2 ]

où T est un nombre réel strictement positif. On vérifie aisément que Π T (t) = T Π( T )
1 t

où Π est la fonction ”porte”. En posant u = Tt , on obtient facilement

sin πsT
F (Π T )(s) = .
πsT
Exemple 2.4 (Fonctions exponetielles). .
Soit a > 0, f : s 7→ e−a|t| . La fonction f est paire et on a
Z +∞
F ( f )(s) = 2 e−at cos 2πstdt.
0

Une double intégration par parties conduit à


2a
F ( f )(s) = .
a2 + 4π 2 s2

2.1.3 Propriétés de la transformée de Fourier


Proposition 2.2 (Linéarité). Soient f , g deux signaux stables et λ, µ ∈ C, alors

F (λ f + µg) = λF ( f ) + µF ( g).
df
Proposition 2.3 (Transformée d’une dérivée). Si f est continue et si f 0 = dt ∈ L1 ( R ) ,
alors :
F ( f 0 ) : s 7→ 2iπsF ( f )(s).

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Démonstration. On a :
Z +∞
F ( f 0 )(s) = e−2iπst f 0 (t)dt
−∞
Z +∞
−2iπst ∞
= [e f (t)]+
−∞ + 2πis e−2iπst f (t)dt
−∞
= 2πisF ( f )(s).

Proposition 2.4 (Règle de multiplication par t). Si la fonction t 7→ t f (t) est un signal
stable, alors on a :
d
(F ( f )) : s 7→ −2iπF (t f (t))(s).
ds
La notation abusive F (t f (t)) représente la transformée de Fourier de t 7→ t f (t).
Démonstration. Supposons que t 7→ t f (t) est un signal stable. Alors :
Z +∞ Z +∞
d d −2iπst
(F ( f ))(s) = (e f (t))dt = −2iπ (e−2iπst t f (t))dt = −2iπF (t f (t))(s).
ds −∞ ds −∞

Soit a un réel. On pose ∀t ∈ R,

τa f (t) = f (t − a).

τa est la translaté du signal f , si a > 0, on dit que le signal a ”retarde” de a.


Proposition 2.5 (Image d’une tanslaté (formule du retard si a > 0)). Soit a un réel, on a :

F (τa f ) : s 7→ e−2iπas F ( f )(s).

Démonstration. Soit f un signal stable et a un nombre réel. On a :


Z +∞ Z +∞
F (τa f )(s) = e−2iπst f (t − a)dt = e−2iπs(t+a) f (t)dt = e−2iπsa F ( f )(s).
−∞ −∞

Proposition 2.6 (Translation de l’image). Soit a un réel. On a :

F (e2iπat f (t)) : s 7→ F ( f )(s − a).

La notation abusive F (e2iπat t f (t)) représente le transformée de Fourier de la fonction t 7→


e2iπat t f (t).
Démonstration. Soit a un réel.
Z +∞ Z +∞
−2iπst 2iπat
F (e 2iπat
f (t)) = e e f (t)dt = e−2iπ (s−a)t f (t)dt = F ( f )(s − a).
−∞ −∞

Proposition 2.7 (Changement d’échelle). Soit ω > 0.


1 s
F ( f (ωt)) : s 7→ F ( f (t))( ).
ω ω

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Démonstration. Soit ω > 0. Si on pose u = ωt, alors on a


Z +∞ Z +∞
−2iπst 1 s 1 s
F ( f (ωt))(s) = e f (ωt)dt = e−2iπ ω u f (u)du = F ( f (t))( ).
−∞ ω −∞ ω ω

Définition 2.3. Soit f et g deux signaux, on appelle produit de convolution de f et g et on


note f ? g le signal défini par
Z +∞
( f ? g)(t) = f (u) g(t − u)du.
−∞
Remarque 2.2. Lorsqu’elles sont bien définies, f ? g = g ? f .
Lemme 2.1. Si f et g sont des signaux stables, alors f ? g est un signal stable.
Démonstration. Soit f et g deux signaux stable. Soit t ∈ R, alors par définition,
Z +∞
( f ? g)(t) = f (u) g(t − u)du,
−∞
donc
Z +∞ Z +∞ Z +∞

|( f ? g)(t)|dt = f (u) g(t − u)du dt
−∞ −∞ −∞

Z +∞ Z +∞
≤ | f (u)|| g(t − u)|dudt
−∞ −∞
Z +∞  Z +∞ 
≤ | g(t − u)|dt | f (u)|du
−∞ −∞
≤ N1 ( f ) N1 ( g) < +∞
donc f ? g est un signal stable.
Comme la convolution de deux signaux stables est un signal stable, on peut parler de
transformée de Fourier du produit de convolution de deux signaux stables et on a le
résultat suivant :
Proposition 2.8. Soit f et g deux signaux stables. Alors
F ( f ? g ) = F ( f ) × F ( g ).
Démonstration. Soit f et g deux signaux stables, alors f ? g est un signal stable
Z +∞
F ( f ? g)(s) = e−2iπst ( f ? g)(t)dt
−∞
Z +∞  Z +∞ 
−2iπst
= e f (u) g(t − u)du dt
−∞ −∞
Z +∞ Z +∞
= e−2iπst f (u) g(t − u)dudt
−∞ −∞
Z +∞ Z +∞
= e−2iπs(t+u) f (u) g(t)dudt
−Z∞+∞−∞   Z +∞ 
−2iπst −2iπsu
= e g(t)dt e f (u)du
−∞ −∞
= F ( f )(s)F ( g)(s).

École Nationale Supérieure Polytechnique de Douala 10 Equations aux dérivées partuelles, 2021-2022
Patrick Njionou,S.

2.1.4 Transformée de Fourier inverse


Définition 2.4. Soit f un signal stable. On appelle transformée de Fourier conjuguée (ou
inverse) de la fonction f la fonction F ( f ) : R → C définie par
Z +∞
F ( f )(s) = e2iπst f (t)dt.
−∞

On admet le théorème suivant :

Théorème 2.1. Si f et F ( f ) sont dans L1 (R), alors

1
F (F ( f ))(t) = [ f (t + 0) + f (t − 0)]
2
où f (t + 0) et f (t − 0) représentent la limite à droite et à gauche en t. Si de plus f est continue,
alors
F (F ( f ))(t) = f (t)
et on peut écrire
Z +∞ Z +∞
−2iπst
F ( f )(s) = e f (t)dt ⇔ f (t) = e2iπst F ( f )(s)ds.
−∞ −∞

2.2 Transformée de Laplace


2.2.1 Définitions
Définition 2.5. Soit f : [0, +∞] → C, t 7→ f (t) une fonction. On appelle transformée de
Laplace de f la fonction
Z A Z ∞
− pt
L( f (t))( p) = lim e f (t)dt = e− pt f (t)dt = X ( p)
A→+∞ 0 0

où p = σ + iω est un complèxe tel que σ, ω ∈ R et

lim e− pt f (t) = 0. (2.1)


t→+∞

Remarque 2.3. Il découle de la linéarité de l’intégrale que si f et g sont deux fonctions qui
satisfont à la condition aux limites (2.1) alors pour tout α, β ∈ R, on a :

L((α f + β f )(t))(s) = αL( f (t))(s) + βL( g(t))(s)

Lemme 2.2. Soit f ∈ L1loc (R) (espace des fonctions localement intégrables). Si pour <( p) =
σ0 , la fonction e− pt f (t) est intégrable sur R+ , alors elle est intégrable dans tout le demi-plan
complexe tel que σ > σ0 .

Démonstration. p = σ + iω et pour tout σ > σ0


Z +∞ Z +∞ Z +∞
− pt f (t) −σt − pt f (t) −σt
|e |=e | f (t)| ⇒ |e |dt = e | f (t)|dt < e−σ0 t | f (t)|dt
0 0 0

il vient que e− pt f (t) est intégrable sur R+ .

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2.2.2 Quelques exemples de transformée de Laplace


Exemple 2.5. f (t) = eαt .
Z +∞  +∞
αt − pt 1 −( p−α)t 1
L( f (t))( p) = e e dt = − e = .
0 p−α 0 p−α
Exemple 2.6. f (t) = cos ωt.

eiωt + e−iωt
 
L(cos ωt)( p) = L ( p)
2
1h i
= L(eiωt )( p) + L(e−iωt )( p)
2 
1 1 1
= +
2 p − iω p + iω
p
= 2 .
p + ω2
eiωt −e−iωt
On montre de même en utilisant la relation sin ωt = 2i que
ω
L(sin ωt)( p) = .
p2 + ω2
Exemple 2.7. Fonction de Heaviside où échelon unité

1 si t ≥ 0
Γ(t) =
0 si t < 0
Z +∞ h 1 i+∞ 1
L(Γ(t))(s) = e−st dt = − e−st = ; s > 0.
0 s 0 s

2.2.3 Dérivation d’une transformée de Laplace


Proposition 2.9. Soit f une fonction telle que L( f (t)) existe. Alors :
d
1. L( f (t))( p) = −L(t f (t))( p).
dp
dm
2. pour tout entier m > 1, m L( f (t))( p) = (−1)m L(tm f (t))( p).
dp
Démonstration. On vérifie la première propriété et la seconde se fait par récurrence.
C’est une conséquence de la dérivation sous le signe intégral.
Théorème 2.2 (De la valeur initiale et de la valeur finale). Soit f un signal possédant une
transformée de Lapalce, alors :
f (0+ ) = lim pL( f (t))( p) et f (+∞) = lim pL( f (t))( p).
p→+∞ p →0

Démonstration. La preuve de ce résultat nécessite des connaissances soutenues et donc


nous admettons le résultat dans ce cours.
Remarque 2.4. La valeur finale ne peut être calculée que si elle existe. Mathématiquement
parlant, on ne peut calculer cette limite que si nous avons le droit de faire p = 0 pour L( f )( p)
ou encore si l’abscisse de convergence de pL( f )( p) contient l’axe réel. Ce qui n’est pas le cas
entre autre pour des fonctions du type eαt (avec α < 0), cos ωt, sin ωt.

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2.2.4 Transformée de Laplace des primitives et des dérivées


Cas des primitives
Soit f (t) un signal localement stable sur R+ ( f ∈ L1loc ) On définit une primitive de
Z t
f par Pf (t) = f (t)dt, ce qui est bien définie puisque f est localement stable. On a
0
clairement :
Z +∞ Z +∞ Z t Z +∞  Z t 
−σt
−σt
| Pf (t)|e dt = f (u)dt e dt ≤ | f (u)|du e−σt dt.
0 0 0 0 0

Mais en permuttant les intégrales, en tenant compte des variables, on a l’égalite


Z +∞  Z t  Z +∞  Z +∞ 
−σt −σt
| f (t)|du e dt = | f (u)| e dt du.
0 0 0 u

On remarquera en effet dans le membre de gauche, que lorsque t varie entre 0 et +∞,
u varie entre 0 et t. Ce qui est équivalent en permuttant les intégrales, à faire varier u
entre 0Zet +∞ et t entre u et +∞. On a ensuite :
+∞ 1
— e−σt dt = −σu avec la condition σ > 0
uZ σe
1 +∞
— | f (u)|e−σu du converge pour σ > σ f .
σ 0
En conclusion, la transformée de Laplace de la primitive de f (t) existe sous les condi-
tions σ > 0 et σ > σ f ou autrement dit σ > max{σ f ; 0}. Ce qui nous permet d’énoncer
le théorème suivant :
Théorème 2.3. Soit f un signal admettant Pf comme primitive. Alors, on a

1
L( Pf )(d) = L( f )( p).
p

Démonstration.
Z +∞  Z t  +∞
Z +∞
 Z +∞
1
Z
− pt − pt
f (u)du e dt = f (u) e dt du = f (u)e− pu du
0 0 0 u p 0
1
= L( f )( p).
p

Nous avons déterminer la transformée de Laplace de la primitive de f qui s’anule en


0. Et si la primitive était quelconque ? Plus précisément, si on écrit N(t) = f (u)du,
R
quelle relation y a t-il entre L(N) et L( f ). Le théorème suivant répond à cette question.
Théorème 2.4. Soit f un signal continue et N une primitive quelconque de f
1 1
L(N)( p) = L( f )( p) + L( f )(0).
p p
Z Z t
Démonstration. N(t) = f (u)du ⇔ f (u)du = N(t) − N(0). En remarquant que
0
1
L(N(0))( p) = N(0), le résultat découle du théorème 2.3.
p

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Ce résultat cache le fait que la transformée de Laplace permet de prendre en compte


des conditions initiales (dans ce cas sur les primitives).

Exemple 2.8. Soit à trouver l’expression temporelle de la fonction suivante en utilisant la


propriété de la transformée de la primitive
 
−1 −1 1
y(t) = L [Y ( p)] = L
p ( p2 + ω 2
h i
On sait déjà que L − 1
( p
1
2 +ω 2 = ω1 sin ωt.
h i R
t
On cherche donc L−1 1p . ( p2 + 1
ω2
= 0 ω1 sin ωtdt = ω12 (1 − cos ωt).

Cas des dérivées


Soit f (t) un signal localement stable sur R+ , de classe C(m) pour tout t > 0 et telle que
toutes ses dérivées jusqu’à l’ordre m sont localement stables sur R+ . On suppose que
f et ses dérivée sont à croissante bornée ou de façon précise, qu’il existe un réel a et
m + 1 réels poisitifs A0 , A1 ,. . .,Am tels que

| f (t)| < A0 e at , . . . , | f (m) (t)| < Am e at pour tout t > t0 .

Ces hypothèses assurent l’existence de la transformée de Laplace pour f et toutes ses


dérivée successives avec σ > a.

Théorème 2.5. Soit f un signal tel que dans l’introduction ci-dessus. Alors :
 
df
1. L ( p) = pL( f )( p) − f (0).
dt
 n 
d f
2. L n
( p) = pn L( f )( p) − [ pn−1 f (0) + pn−2 f 0 (0) + pn−3 f 00 (0) + · · · + f (n−1) (0)].
dt
Démonstration. Nous prouvons le résultat 1. Le 2 s’obtient en itérant le premier résultat.
Z +∞ Z T  Z T 
0 − pt 0 − pt − pt T − pt
 
f (t)e dt = lim f (t)e dt = lim f (t)e 0
+p f (t)e dt
0 T →+∞ 0 T →+∞ 0

En tenant compte du fait que f est à croissance bornée, on a f (t)e− pT ≤ A0 e(a− p)T et
T
puisque <( p) > a, il vient que lim f (t)e− pt 0 = 0 et la première partie du théorème

T →+∞
est établie.

Exemple 2.9. Soit à déterminer la transformée de Laplace de f (t) = t2 en utilisant le théorème


2.5. On a
L( f 00 (t))( p) = p2 L( f (t))( p) − p f (0) − f 0 (0).
On en déduit
2
L(2)( p) = 2L(1)( p) = = p2 L(t2 )( p) − p × 0 − 0
p
et par suite
2
L(t2 )( p) = .
p3

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Exemple 2.10. L’on se propose de calculer la transformée de Laplace de f (t) = cos ωt. Par
application de la formule de la transformée de la dérivée seconde, on a f (0) = 1, f 0 (0) = 0,
f 00 (0) = −ω 2 cos ωt et

−ω 2 L(cos ωt)( p) = p2 L(cos ωt)( p) − p.1 − 0

et on en déduit
p
L(cos ωt)( p) = .
p2 + ω 2

Exemple 2.11. Trouvons la transformée de Laplace de f (t) = sin2 t par la méthode des dérivées
successives.
Nous pouvons ici nous limiter à la dérivée première car nous connaissons la transformée de
cette dérivée. On a f (0) = 0, f 0 (t) = 2 cos t sin t = sin 2t, et en utilisant la formule,

L( f 0 (t))( p) = pL( f (t))( p) − f (0)

On a
L(sin 2t)( p) = pL(sin2 t)( p) − 0
, mais on a
2
L(sin 2t)( p) = ,
p2 + 22
on en déduit que
2
L(sin2 t)( p) = .
p ( p2 + 4)
Exemple 2.12. Trouver la transformée de Laplace de f (t) = t sin ωt par le procédé de la
transformée des dérivées successives.
On a :

f (t) = t sin ωt ⇒ f (0) = 0


f 0 (t) = sin ωt + ωt cos ωt ⇒ f 0 (0) = 0
f 00 (t) = −ω 2 t sin ωt + 2ω cos ωt

En utilisant la formule

L( f 00 (t))( p) = p2 L( f (t))( p) − p f (0) − f 0 (0),

on arrive à
L[−ω 2 t sin ωt]( p) = p2 L[t sin ωt]( p) − p.0 − 0,
or :
2ωp
L[−ω 2 t sin ωt]( p) = −ω 2 L[t sin ωt]( p) + 2ωL[cos ωt]( p) = −ω 2 L[cos ωt]( p) +
p2 + ω2

on en déduit que
2ωp
L[t sin ωt]( p) = .
( p2 + ω 2 )2

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2.2.5 La transformée de Laplace d’un produit de convolution


On rappelle que le produit de convolution de deux fonctions f et g est défini par
Z +∞
f ? g(t) = f (u) g(t − u)du
0

Théorème 2.6. Soit f , g ∈ L1loc (R+ ), σ f et σg leurs abscisses de convergence respectives. On


pose a = max{σ f , σg }. f ? g existe et

L( f ? g)( p) = L( f )( p) × L( g)( p); <( p) > a.

Démonstration. Soit f et g comme dans le théorème. Alors :


Z +∞ Z +∞  Z +∞ 
− pt
( f ? g)(t)e dt = f (u) g(t − u)du e− pt dt
0 0 0
Z +∞  Z +∞ 
− pt
= f (u) g(t − u)e dt du
0 u
Z +∞  Z +∞ 
− pv
= f (u) g(v)e dv e− pu du
0 0
 Z +∞   Z +∞ 
− pu − pv
= f (u)e du g(v)e dv
0 0

2.2.6 Transformée de Laplace d’une fonction périodique


Théorème 2.7. Soit f : [0, +∞[→ C une fonction périodique de période T satisfaisant à (2.1),
alors : Z T
1
L( f (t))(s) = − st
e−st f (t)dt, s > 0.
1−e 0

Démonstration. On commence par écrire la dédinition dans le cas d’une fonction quel-
conque satisfaisant à (2.1)
Z ∞
L( f (t))(s) = e−st f (t)dt = lim Sn
0 n→+∞

où Z T Z 2T Z ( n +1) T
−st −st
Sn = e f (t)dt + e f (t)dt + ... + e−st f (t)dt.
0 T nT
Posons ensuite le changement de variable u = t − kT, alors t = u + kT et on a :
Z ( k +1) T Z T Z T Z T
−st −s(u+kT ) −skT −su −skT
e f (t)dt = e f (u + kT )du = e e f (u + kT )du = e e−su f (u)du.
kT 0 0 0

Ainsi on a :

1 − e − s ( n +1) T
Z T Z T
−st −2st −nst −st
Sn = (1 + e +e + ... + e ) e f (t)dt = e−st f (t)dt.
0 1 − e−sT 0

le résultat découle en faisant tendre n vers +∞.

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Exemple 2.13. f (t) = sin t. f est périodique de période 2π.


Z 2π
1
L( f (t))(s) = e−st sin tdt, s > 0.
1 − e−st 0
R 2π
On pose I = 0 e−st sin tdt. Une intégration par parties conduit à
h i2π Z 2π
I = − e−st cos t − se−st sin tdt
0 0

Une simplification, puis une seconde intégration par parties permet d’obetnir
h i2π Z 2π
−2sπ −st
I = (1 − e )−s −e cos t −s 2
e−st sin tdt,
0 0

ce qui conduit à la relation


(1 + s2 ) I = 1 − e−2sπ .
On en déduit que
1 1 − e−st 1
L( f (t))(s) = − st 2
= .
1−e 1+s 1 + s2

2.2.7 Transformée de Laplace inverse.


Le problème d’inversion de la transformée de Laplace est primordial en traitement du
signal. Il s’agit moins de mathématiques pures que de techniques mathématiques in-
troduisant des notions essentielles pour les sciences de l’ingénieur.

Ce problème est ainsi limité à une classe de problèmes qui sont rencontrés dans l’étude
des systèmes linéaires invariants dans le temps. Ces systèmes sont caractérisés par
l’étude des transformées de Laplace qui se mette sous la forme de fraction rationnelles
de polynômes en p soit :

nb
∑ b p xk
N ( p) k =0
L( f )( p) = = na .
D ( p)
∑ ap xi
i =0

Méthode de décomposition en élément simples


L’élément de base de la méthode est la relation :
1
L(eαt )( p) = .
p−α

On commence par écrire

nb−1
∏ ( p − pk )
N ( p) k =0
L( f )( p) = = K na−1 .
D ( p)
∏ ( p − pi )
i =0

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Si par exemple, le degré de N ( p) est inférieur à celui de D ( p), alors nous pouvons
écrire
Ci
L( f )( p) = ∑
i
p − pi
où les Ci sont des constantes convenablement choisies. Dans ce cas, l’inversion sera
telle que
f (t) = ∑ Ci e pi t .
i
Chaque terme de la somme est un mode de L( f )( p).
1
Exemple 2.14. Si L( f )( p) = , la décomposition en éléments simples donne
( p − a)( p − b)
 
1 1 1
L( f )( p) = −
a−b p−a p−b
et ainsi
1
(e at − ebt ), (t ≥ 0).
f (t) =
a−b
Il existe toute une thérie liée à cette méthode. Le lecteur curieux pourra contacter l’au-
teur pour amples imformations.

Méthode des résidus


Les deux théorèmes utilisés ci-dessous sont établis dans l’étude des fonctions de va-
riables complexes et de leur intégration dans le plan complexe. Leur démonstration
n’est pas immédiates et nous nous contenterons d’en exposer les résultats.
Théorème 2.8. Il est possible de retrouver la fonction f (t) connaissant sa transformée de
Laplace L( f )( p) par la formule :
1
I
f (t) = L( f )( p)e pt dp
2πi C
où C est un contour fermé orienté dans le sens direct.
Théorème 2.9 (Théorème des résidus). Si nous choisissons comme contour fermé C un
contour qui entoure tous les pôles pi de L( f )( p), nous pouvons alors écrire
x (t) = ∑ Res(L( f ), pi ).
pi

Proposition 2.10. Pour un pôle de multiplicité m, le résidu se calcule par :


1
Res(L( f )e pt , pi ) = lim ( p − pi )m L( f )( p)e pt .
 
( m − 1) ! p → pi
Exemple 2.15. L( f )( p) = 1
p− a)( p−b)
avec a et b sont deux réels distincts. Ainsi on a :
e pt
L( f )( p)e pt = ( p− a)( p−b)
. Les pôles sont p1 = a et p2 = b. Il y a donc deux résidus à
calculer.

e at ebt
Res(L( f )( p)e pt , a) = et Res(L( f )( p)e pt , b) = .
a−b b−a
Ainsi,
e at − ebt
x (t) = , t ≥ 0.
a−b

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Exemple 2.16. L( f )( p) = 1
( p − a )2
avec a réel. On a un pôle d’ordre 2 qui est p = a.
Res(L( f )( p)e pt , a) = lim (e pt )0 = te at .
p→ a

2.2.8 Application à la résolution des équations différentielles


Soit à résoudre l’équation différentielle linéaire du second ordre, à coefficients constants,
avec conditions initiales  00
 ay + by0 + cy = g(t)
y ( 0 ) = K0
y 0 ( 0 ) = K1

g(t) est l’entrée forcée et y(t) est la sortie que l’on veut observer.
Première étape Appliquer la transformée de Laplace aux deux membres de l’équation :

L[ ay00 + by0 + cy]( p) = L( g(t))( p)


aL(y00 )( p) + bL(y0 )( p) + cL(y)( p) = L( g(t))( p)
 
a p2 L(y)( p) − py(0) − y0 (0) + b ( pL(y)( p) − y(0)) + cL(y)( p) = L( g(t))( p)
( ap2 + bp + c)L(y)( p) − ay0 (0) − ( ap + b)y(0) = L( g(t))( p)

Deuxième étape Déduire que


1
L(y)( p) = L( g(t))( p) + ay0 (0) + ( ap + b)y(0)
 
ap2
+ bp + c
L( g(t))( p)
   0 
ay (0) + ( ap + b)y(0)
= +
ap2 + bp + c ap2 + bp + c
| {z } | {z }
solution particulière solution homogène

Troisième étape Une fois L(y) obtenu, il s’agit de déterminer y(t) par la formule du
Théorème 2.8
Remarque 2.5. Une formule analogue peut être établie pour des équations différentielles linéaires
d’ordre supérieur à 2.
2p+1
Exemple 2.17. 1. Décomposer en éléments simples la fraction : ( p−2)( p2 +1)
.
2. Résoudre l’équation différentielle
5 5
y00 ( x ) − y0 ( x ) + y( x ) = − sin x, avec y(0) = 0, y0 (0) = 2
2 2
Solution :
2p+1 1 p
1. On vérifie sans peine que ( p−2)( p2 +1)
= p −2 − p2 +1
.
2. La transformée de Laplace de l’équation différentielle est :
5 5 1
p2 Y − 2 − pY + Y = − 2 ;
2 2p +1
d’où
2p + 1
Y= ,
( p − 2)( p2 + 1)
et l’on déduit du 1. que y( x ) = e2x − cos x, qui vérifie bien les conditions initiales.

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Exemple 2.18. Résoudre le système

y00 + (z0 − y0 ) = − 34 y


z00 − (z0 − y0 ) = − 34 z

Solution : La transformée de Laplace du système est :

p Y − 1 + p( Z − Y ) = − 34 Y
 2

p2 Z + 1 − p( Z − Y ) = − 34 Z

Ce qui permet d’avoir

p2 (Y + Z ) = − 34 (Y + Z )


p2 (Y − Z ) − 2 + 2p( Z − Y ) = − 34 (Y − Z )

si bien que 
Y+Z =0
2p2 Y − 2 + 2pY = − 34 Y
on en déduit que
1 1
Y=− + = − Z.
s − 1/2 s − 3/2
Ainsi,
y( x ) = −e x/2 + e3x/2 = −z( x ),
qui vérifie bien les conditions initiales.

2.3 Exercices d’entrainement


2.3.1 Exercices de transformée de Fourier
Exercice 2.1. Pour un intervalle [ a, b], on appelle indicatrice de [ a, b] la fonction 1[a,b] :

1 si x ∈ [ a; b]
R → R définie par 1[a,b] ( x ) = .
0 si x ∈
/ [ a; b]
Calculer F ( H ) où H est l’indicatrice de [− 21 , 12 ].
2
Exercice 2.2. Soit α > 0 et f (t) = e−αt .
R +∞ 2 √
1. Montrer que −∞ e−u du = π.
2. Vérifier que f (t) = −2αt f (t).
3. On pose F (s) = F ( f )(s). Montrer que F est solution d’une équation différentielle
du premier ordre.
4. En déduire F.
Exercice 2.3. F ( f ) désigne la transformée de Fourier de f . a est un réel strictement
positif. On pose f (t) = e−a|t| .
1. Montrer que F ( f )(s) = 2a
a2 +4π 2 s2
.
2. Justifier que
Z +∞
2a 1
e− a|t| = e2iπst ds.
4π 2 −∞ a2
+ s2
4π 2

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3. Par un changement de variable convenable, montrer que la fonction


2
t 7→ 4π − a|t| est la transformée de Fourier de la fonction h : u 7 → 1
2a e a2
+ u2
.
4π 2

4. Déduire que la transformée de Fourier de h(u) = 1


α2 + u2
est F (h)(t) = π −2πα|t|
αe .
1
5. Déterminer la transformée de Fourier de f : t 7→ 1+ x 2
.

Exercice 2.4.
1. Etablir la propriété F e2iπxξ 0 f ( x ) (ξ ) = F [ f ( x )](ξ − ξ 0 ).
 

2. En déduire la transformée de Fourier de la fonction x 7→ cos(2πβx )e−α| x| où


α, β > 0.

Exercice 2.5.
1. Soit f une fonction continue de classe C1 par morceaux telle que f et f 0 sont dans
L1 . Trouver F ( f 0 ) en fonction de F ( f ).
2. Soit f ∈ L1 telle que x 7→ x f ( x ) soit dans L1 , quelle est la relation entre F ( f ) et
F ( x f ).
3. Déduire de la question 2 une expression de F ( x n f ) en fonction de F ( f ). L’on
prendra le temps de prouver correctement le résultat.
2a
4. On rappelle que F (e−a|t| )(s) = 2 pour a > 0.
a + 4π 2 s2
Exprimer en fonction de n F (tn e−a|t| )(s) pour un entier naturel n.
R +∞ 2 √
Exercice 2.6. On admet que −∞ e−t dt = π. Soit a un réel strictement positif. On
2
pose f (t) = e−at .
q 2 2
π − π as
1. Montrer que F ( f )(s) = ae .
t2

2. On définit pour tout σ > 0 la fonction f σ par f σ (t) = √1 e 2σ2 .
σ 2π
a. Déterminer F ( f σ ).
b. Montrer que f σ1 ? f σ2 = f √σ2 +σ2 .
1 2

Exercice 2.7. On définit la fonction ∧ définie par : ∧(t) = 1 − |t| si t ∈ [−1; 1] et


∧(t) = 0 ailleurs
1. Déterminer la transformée de Fourier de la fonction ∧.
2. Calculer la dérivée de ∧ et exprimer ∧0 à l’aide de la fonction Π.
3. Appliquer à la relation obtenue l’opérateur F. En déduire la transformée de Fou-
rier de ∧.
4. Vérifier que ∧ = Π ? Π. Retrouver le resultat de la question 3..
Z +∞ −t
e
Exercice 2.8. On se propose de déterminer de façon explicite la fonction f ( x ) = √ eitx dt.
Z +∞ 0 t
π 2
On rappelle que e−u du =
. On admet aussi que f est dérivable.
0 2
1. Calculer f 0 ( x ) pour tout réel x.

École Nationale Supérieure Polytechnique de Douala 21 Equations aux dérivées partuelles, 2021-2022
Patrick Njionou,S.

2. En utilisant une intégration par partie, montrer que

x+i
f 0 (x) = f ( x ).
2( x 2 + 1)

3. Déterminer alors f ( x ).

Exercice 2.9.
1
1. Soit a > 0, calculer la transformée de Fourier de la fonction f (t) = a2 + t2
.
2. Soit a, b tels que 0 < a < b. On considère l’équation intégrale

f (t) 1
Z
2 2
dt = 2 .
R ( x − t) + a x + b2

Ecrire cette équation sous forme d’une équation de convolution.


3. Déterminer F ( f )( x ) et en déduire f (t).

Exercice 2.10.
1. Soit f une fonction continue de classe C1 par morceaux telle que f et f 0 sont dans
L1 . Trouver F ( f 0 ) en fonction de F ( f ).
2. Soit f ∈ L1 telle que x 7→ x f ( x ) soit dans L1 , quelle est la relation entre F ( f ) et
F(x f )

Exercice 2.11. Soit f une fonction de L1 telle que pour tout n ∈ N∗ , t 7→ tn f (t) est
dn
dans L1 . Calculer pour tout n ∈ N∗ , n F ( f ).
dx
Exercice 2.12. On définit f sur R par f ( x ) = e−| x| .
1. Montrer que ( f ? f )( x ) = (1 + | x |)e−| x| .
2. Calculer la transformée de Fourier de f ? f . En déduire que la transformée de
Fourier de la fonction x 7→ (1 + x2 )−2 est la fonction ξ 7→ π2 (1 + |ξ |)e−|ξ | .

Exercice 2.13. Déterminer la transformée de Fourier de la fonction ∧ définie par :


∧(t) = 1 − |t| si t ∈ [−1; 1] et ∧(t) = 0 ailleurs.
Exercice 2.14. On reprend la fonction ∧ de l’exercice précédent.
1. Calculer la dérivée de ∧ et exprimer ∧0 à l’aide de la fonction Π.
2. Appliquer à la relation obtenue l’opérateur F. En déduire la transformée de Fou-
rier de ∧.
3. Vérifier que ∧ = Π ? Π. Retrouver le resultat de la question 2..

2.3.2 Exercices de transformée de Laplace


Exercice 2.15. Trouver la transformée de Laplace à partir de la propriété de la trans-
formée d’une dérivée n−ième, et des relations trigonométriques, des fonctions sui-
vantes :

École Nationale Supérieure Polytechnique de Douala 22 Equations aux dérivées partuelles, 2021-2022
Patrick Njionou,S.

1. f (t) = cos2 ωt 3. f (t) = cosh2 at


2. f (t) = te at 4. f (t) = sinh2 at.

Exercice 2.16. Toujours à l’aide de la propriété de transformée de la dérivée n−ième,


montrer que :
p2 − ω 2 p2 + ω 2
1. L(t cos ωt)( p) = ( p2 + ω 2 )2
. 3. L(t cosh ωt)( p) = ( p2 − ω 2 )2
.
2pω 2pω
2. L(t sin ωt)( p) = ( p2 + ω 2 )2
. 4. L(t sinh ωt)( p) = ( p2 − ω 2 )2
.

Exercice 2.17. Résoudre le problème à conditions initiales suivant par la méthode de


la transformée de Laplace :

y00 − y = t, y(0) = 1, y0 (0) = 1.

Exercice 2.18. Résoudre le problème à conditions initiales suivant par la méthode de


la transformée de Laplace :
π π π √
y00 + y = 2t, y( ) = , y0 ( ) = 2 − 2.
4 2 4
Exercice 2.19. En utilisant le produit de convolution, déterminer les originaux de :

1 1
, .
( p + 3)3 ( p + 2)( p2 + 1)
Exercice 2.20. Déterminer les transformées de Laplace des fonctions suivantes.

1. f (t) = sin 3t − 2 cos t 3. f (t) = e−αt cos ωt


2. f (t) = t2 e−t 4. f (t) = e−t sin2 t.

Exercice 2.21. f et g étant des fonctions causales, on appelle produit de convolution de


f (t) et g(t) la fonction causale notée f ? g et définie pour tout t ≥ 0 par
Z t
( f ? g)(t) = f (u) g(t − u)du.
0

On montre et c’est facile que L( f ? g) = L( f ) × L( g).


On donne f (t) = e−t et g(t) = cos 2t.
1. Expliciter ( f ? g)(t).
2. Déduire L( f ? g).
Exercice 2.22. Résoudre à l’aide de la transformée de Laplace l’équation différentielle

y00 + y0 − 2y = −6 sin 2x − 18 cos 2x, y(0) = −2, y0 (0) = 2.

Exercice 2.23. Déterminer les fonctions t 7→ x (t) et t 7→ y(t) solutions du système


différentiel (1) telles que x (0) = 1, y(0) = 0 ; ω > 0, k > 0.
 0
x (t) = −ωy(t) − kx (t)
(1)
y0 (t) = ωx (t) − ky(t)

Exercice 2.24.

École Nationale Supérieure Polytechnique de Douala 23 Equations aux dérivées partuelles, 2021-2022
Patrick Njionou,S.

1. Soit f (t) une fonction de transformeée de Laplace F (t). Soit n un entier naturel.
On suppose que f est n fois dérivable.
dn
a. Montrer que n F (s) = (−1)n L(tn f (t))(s).
ds
b. Montrer que
n −1
dn
 
L
dtn
f ( t ) ( s ) = s n
F ( t ) − ∑ s n −1− k f ( k ) (0 )
k =0
 
= sn F (t) − sn−1 f (0) + sn−2 f 0 (0) + ... + f (n−1) (0)

c. Soit m un entier naturel tel que m ≤ n.


dn


m
i. Donner une formule de calcul de L t f ( t ) ( s ).
dtn
ii. Utiliser cette formule ou toute autre méthode pour montrer que

L(t f 0 (t))(s) = −sF 0 (s) − F (0), L(t f 00 (t))(s) = −s2 F 0 (s) − 2sF (s) + f (0)

2. On considère l’équation différentielle

( E) : ty00 (t) + y0 (t) + 2y(t) = 0, y(0) = 1.

Soit Y 0 (s) la transformée de Laplace d’une solution de ( E).


a. Montrer que l’on a −s2 F 0 (s) + (2 − s) F (s) = 0.
b. En déduire une expression de F (s) en fonction de s. (On notera C la constante.)

(−1)n 2n tn
c. En déduire que y(t) = ∑ (n!)2 .
n =0
Cette fonction est connue sous le nom de fonction de Bessel et notée j0 (t).

École Nationale Supérieure Polytechnique de Douala 24 Equations aux dérivées partuelles, 2021-2022
Chapitre 3

Rappels d’analyse vectorielle

3.1 Fonctions de plusieurs variables

3.2 Opérateurs différentielles


Dans toute cette section Ω désigne un ouvert de Rn , n ≥ 2. On notera x = ( x1 , . . . , xn ).
Définition 3.1. Soit f ∈ C1 (Ω).
1. Pour tout x ∈ Ω, on définit
 
∂f ∂f
grad f ( x ) = ∇ f ( x ) = ( x ), . . . , (x) ∈ Rn
∂x1 ∂xn
appelé le gradient de f .
2. Si f ∈ C2 (Ω) on définit pour x ∈ Ω
n
∂2 f
∆ f (x) = ∑ ∂x2 (x) ∈ R
i =1 i

appelé le laplacien de f .
3. Soit F = F ( x ) = ( F ( x ), . . . , Fn ( x )), F ∈ C2 (Ω; Rn ). On définit pour x ∈ Ω
n
∂F
div F ( x ) = ∑ ∂xii (x) ∈ R
i =1

appelé la divergence de F (on note parfois ∇.F).


4. Si n = 2 et si F ( x ) = ( F1 ( x ), F2 ( x )), F ∈ C1 (Ω; R2 ), on définit pour x ∈ Ω
∂F2 ∂F
rot F ( x ) = ( x ) − 1 ( x ) ∈ R.
∂x1 ∂x2
Si n = 3 et si F ( x ) = ( F1 ( x ), F2 ( x ), F3 ( x )), F ∈ C1 (Ω; R3 ), on définit pour x ∈ Ω
 
∂F3 ∂F2 ∂F1 ∂F3 ∂F2 ∂F1
rot F ( x ) = (x) − ( x ), (x) − ( x ), (x) − ( x ) ∈ R3
∂x2 ∂x3 ∂x3 ∂x1 ∂x1 ∂x2
appelé le rotationnel de F (on note parfois ∇ ∧ F). On note aussi symboliquement

e1 e 2 e 3


∂ ∂ ∂
rotF ( x ) =

.
∂x1 ∂x2 ∂x3
F1 F2 F3

25
Patrick Njionou,S.

Remarque 3.1. On peut aussi définir le rotationnel de F pour n’importe quelle dimension. On
a alors pour n ≥ 2 et pour tout x ∈ Ω,
!!
∂Fi ∂Fj n ( n −1)
rot F ( x ) = (−1)i+ j (x) − (x) ∈R 2 .
∂x j ∂xi
1≤ i < j ≤ n

Théorème 3.1. 1. Soit f ∈ C2 (Ω), alors

divgrad f = ∆ f .

2. Soient n = 3, f ∈ C2 (Ω) et F ∈ C2 (Ω; R3 ), alors

rot (grad f ) = 0, div (rot F ) = 0.

3. Soient f ∈ C1 (Ω) et g ∈ C2 (Ω) alors

div ( f gradg) = f ∆g + grad f .grad g.

4. Soient f , g ∈ C1 (Ω) alors

grad( f g) = f grad g + g grad f .

3.3 Courbes paramétrées et dérivée directionnelle

École Nationale Supérieure Polytechnique de Douala 26 Equations aux dérivées partuelles, 2021-2022
Chapitre 4

Généralités sur les équations aux


dérivées partielles

27
Chapitre 5

Equations aux dérivées partielles du


premier odre

28
Chapitre 6

Equations aux dérivées partielles du


second odre

29
Annexes

Annexe A : Table de la transformée de Laplace

30

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