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Exercices Meca
Exercices Meca
Christophe Ancey
ii
C. Ancey,
EPFL, ENAC/IIC/LHE,
Ecublens, CH-1015 Lausanne, Suisse
christophe.ancey@epfl.ch, lhe.epfl.ch
2 Analyse dimensionnelle 7
3 Hydrostatique 37
4 Principes de conservation 63
5 Hydraulique 109
Bibliographie 241
Bibliographie 241
Index 243
iii
CHAPITRE 1
Propriétés des fluides
Rappel du cours
Loi de Newton
Tirée d’expériences en cisaillement simple entre deux parois, la loi de Newton énonce
la proportionnalité entre contrainte de cisaillement τ et le rapport entre vitesse relative U
des parois et l’entrefer h :
U
τ =µ ,
h
avec µ la viscosité dynamique [Pa·s].
Tension de surface
La force résultant de la tension de surface sur tout élément de longueur ds de l’inter-
face orientée par la normale n est
dF = γn × ds
où γ est la tension de surface [N·m−1 ]. À travers toute interface entre deux fluides, il existe
une saute de pression ∆p égale à
1 1
∆p = pi − pe = γ + ,
R R′
avec R et R′ les rayons de courbure principaux (R > 0 si la surface est convexe, et R < 0
si elle est concave), et où pi et pe désignent les pressions intérieure et extérieure. C’est la
loi de Laplace.
1
2 Chapitre 1 Propriétés des fluides
contraintes τi (norme et direction) exercées par les fluides sur chacune des parois quand la
plaque centrale mobile se déplace à la vitesse u = 4 m/s parallèlement aux autres plaques.
On supposera que le profil de vitesse entre les plaques est linéaire et qu’il n’y a pas d’effet
de bord.
Exercice 7
Un tube en verre de diamètre 3 mm ouvert à ses deux extrémités est plongé dans un
bac de mercure liquide à 20 ◦ C. Quelle va être la différence de hauteur entre le mercure du
tube et celui contenu dans le bac ?
L’angle de contact mercure/verre est de 130◦ , la tension de surface γ = 0,485 N/m, et
la masse volumique ρ = 13 546 kg/m3 .
Chapitre 1 Propriétés des fluides 5
Correction de l’exercice 5 θ = 149,3◦ . Si la lame n’est pas évidée, elle ne peut pas
flotter.
Rappel du cours
ϱU H U
Re = et F r = √ ,
µ gH
où a, b, …, s sont des coefficients à déterminer de telle sorte que le produit des unités
des ai soit cohérent avec l’unité de x.
– théorème de Vaschy-Buckingham. Dans un problème avec k variables et dont le
rang de la matrice dimensionelle est r, on peut former n − r nombres sans dimen-
sion.
– adimensionnalisation des équations. Quand on dispose d’un jeu d’équations décri-
vant la physique du problème, on peut introduire des variables adimensionnelles et
des échelles caractéristiques à la place des variables dimensionnelles. On peut ainsi
former des nombres sans dimension.
Dans tous les cas, on doit déterminer l’unité de chaque variable. Le plus souvent en méca-
nique, on se sert d’un système MLT (masse, longueur, temps).
7
8 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle
Exercice 1
Soit F une force, P une pression, a une accélération, E une énergie et x une longueur,
R
quelles sont les dimensions dans le système métrique de a, F , P , dF /dx, d3 P /dx3 , F dx,
E?
Exercice 2
Lors d’un examen, des étudiants ont utilisé les formules suivantes :
– a = U t/l où U est une vitesse, t un temps, l une longueur ;
– F = ϱV U /t où F est une force, V un volume, ϱ une masse volumique ;
– E = mV gz où g est la constante de gravité, V un volume, z une hauteur et m une
masse.
Identifier celles qui sont fausses à l’aide d’arguments dimensionnels.
Exercice 3
Si p est une pression, V une vitesse et ϱ une masse volumique, quelles sont les dimen-
sions de p/ϱ, pϱV et p/(ϱV 2 ) ?
Exercice 4
Retrouver la dimension de la viscosité dynamique µ, puis celle de la viscosité ciné-
matique ν = µ/ϱ, où ϱ est la masse volumique du fluide. Soit V une vitesse et l une
longueur, identifier les combinaisons adimensionnelles parmi les suivantes : νlV , lV /ν,
νV 2 et V /(νl).
Exercice 5
Déterminer les dimensions des coefficients A et B de l’équation homogène suivante :
d2 x dx
+A + Bx = 0 (2.1)
dt2 dt
où x est une longueur et t un temps.
s’exprime comme :
πR4 ∆p
Q= (2.2)
8µl
où R est le rayon de la conduite, ∆p la chute de pression le long de la conduite, µ la
viscosité dynamique du fluide et l la longueur de la conduite. Déterminer la dimension de
la constante π/8. Peut-on qualifier cette équation d’homogène ?
Exercice 7 : sténose
La différence de pression ∆p à travers une obturation partielle (appelée sténose) d’une
artère peut être estimée par l’équation
2
µV A0
∆p = Kv + Ku −1 ϱV 2 (2.3)
D A1
Exercice 8 : déversoir
La formule suivante sert à estimer le débit Q par-dessus un barrage (déversoir pour
l’évacuation des crues) : p
Q = C 2gB(H + V 2 /2g)3/2 (2.4)
où C est une constante, g l’accélération de la gravité, B la largeur du déversoir, H la
profondeur de l’eau au-dessus du déversoir, et V la vitesse de l’eau juste à l’amont du
barrage. Cette équation est-elle valide dans n’importe quel système d’unités ?
Exercice 9
Utiliser le tableau 2.1 pour exprimer les quantités suivantes en unités SI : 10,2 in/min ;
4,81 slugs ; 3,02 lb ; 73,1 ft/s2 ; 0,0234 lb · s/ft2 .
10 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle
Exercice 10 : sédimentation
On veut calculer une vitesse de sédimentation. On se place dans de l’air de masse vo-
lumique ϱf et nous considérons la chute d’une sphère de rayon R = 5 cm et de masse
volumique ϱs . Faire le bilan des forces qui s’exercent sur la sphère et calculer la vitesse
de sédimentation en régime permanent. La force de traînée est donnée par l’équation sui-
vante :
1
FD = CD ϱf Sv 2 , (2.5)
2
où CD est le coefficient de traînée qui peut être estimé par l’abaque de la figure 2.2 (qui
montre CD en fonction du nombre de Reynolds Re), S la surface projetée de la sphère
(πR2 ), et v sa vitesse. On supposera le nombre de Reynolds très grand. Une fois la vitesse
limite calculée, vérifier cette dernière hypothèse. Nous utiliserons les données suivantes :
ϱf = 1,2 kg·m−3 , µf = 2 × 10−5 Pa·s et ϱs = 1000 kg·m−3 .
Exercice 11 : soufflerie
Un avion de ligne d’envergure L vole à une vitesse de croisière U dans l’air. On sou-
haite étudier en soufflerie certaines propriétés de l’avion et pour cela on a recours à l’uti-
lisation d’un modèle réduit à l’échelle ε = 1/10. On rappelle les viscosités dynamiques de
l’air (1,8 × 10−5 Pa·s) et de l’eau (1,0 × 10−3 Pa·s).
E = KϱR5 t−2 ,
avec K = 0,857 pour un gaz diatomique comme l’air (si on le considère majoritai-
rement constitué d’azote). En déduire la valeur du nombre sans dimension associé
et l’énergie de l’essai Trinity.
Exercice 13 : déversoir
On étudie un seuil à paroi mince, avec un déversoir de forme triangulaire d’angle
ϕ, comme le montre la figure 2.4. Ce déversoir contrôle le débit dans un canal ; l’eau est
déversée dans un canal en contrebas, qui n’a aucune action en retour sur l’écoulement
amont (seuil dénoyé). La hauteur d’eau au niveau du déversoir est H. Le débit Q transitant
est fonction de H, de la vitesse U à l’approche du déversoir (resserrement des lignes de
12 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle
Figure 2.3 : essai Trinity dans le cadre du projet Manhattan à t = 0,025 s le 16 juillet 1945
au Nouveau-Mexique.
digue
mer H
1. Identifier les paramètres qui contrôlent cet écoulement. Sans utiliser le théorème de
Vaschy-Buckingham, quel plan d’expérience envisageriez-vous pour réaliser cette
expérience?
14 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle
2d dP
f=
ρU 2 dx
en fonction du nombre de Reynolds Re pour un tube cylindrique de diamètre d. Sur
la base de ce que vous avez déterminé avec le théorème de Vaschy-Buckingham, ex-
pliquer l’intérêt de ce graphique ? Existe-t-il un degré de liberté supplémentaire qui
aurait été oublié dans l’analyse dimensionnelle ? Indiquer le nombre d’expériences
nécessaires pour décrire le phénomène pour Re ≫ 105 et une rugosité de Dϵ = 0,03
Exercice 16
On introduit une plaque rectangulaire de largeur w et de hauteur h dans un écoule-
ment. Celle-ci est placée perpendiculairement à l’écoulement afin de provoquer une forte
traînée. On suppose que la force de traînée ne dépend que de w, h, la viscosité µ du fluide,
sa masse volumique ϱf et sa vitesse v. Déterminer les termes adimensionnels Π (coefficient
de traînée) nécessaires à l’étude expérimentale de ce problème.
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 15
∆P dP
Figure 2.6 : diagramme de Moody montrant comment varie l = dx en fonction du
nombre de Reynolds.
16 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle
Figure 2.7 : gravure à l’eau forte (attribuée à Théophile Steinlen) montrant le lac du Giétro
en mai 1818. Source : Médiathèque du Valais.
Dans ce problème, vous devez étudier les premiers instants du drainage. Le lac glaciaire
était alimenté par les eaux de la Drance avec un débit d’environ Qin = 20 m3 /s. La surface
du lac était de S = 800 × 103 m2 et son volume V atteignait 2,5 × 107 m3 au moment
où le drainage commença. Dès que l’eau pénétra dans le tunnel creusé par Venetz, le lac
entama sa phase lente de drainage, avec un débit estimé en première approximation avec
une formule de type « seuil » p
Qout = Cd wd gd,
avec Cd ≈ 0,6 le coefficient de débit, w = 1 m la largeur du tunnel, et d = h − zs la
difference de cotes entre le niveau d’eau du lac h(t) et la cote du fond du tunnel zs (t).
Initialement, on a zs (0) = 60 m. On prend comme origine des temps le moment où le
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 17
drainage commence. Les cotes h et zs sont mesurées à partir du fond du lac. L’eau entre
dans un tunnel de longueur L = 195 m et de pente i = 1 %. La section du tunnel est rec-
tangulaire (largeur w = 1 m, hauteur D = 5 m). La figure montre une coupe schématique
du barrage à l’instant initial de la vidange.
22 m
tunnel
195 m
zs = 60 m
70 m barrage de glace
600 m
sol
Figure 2.8 : schéma de définition d’après une esquisse du pasteur Gilliéron établie juste
après la catastrophe.
(a) Faire le bilan de masse du lac et montrer que l’évolution de d(t) est décrite par une équation
différentielle ordinaire du premier ordre.
(b) Adimensionnaliser l’équation en introduisant les échelles de longueur et de temps sui-
vantes :
Sw
L∗ = w et T∗ = .
Qin
Quel est le nombre adimensionnel Π qui en résulte ? Faire une application numérique. On
mettra l’équation différentielle adimensionnelle sous la forme
ddˆ ˆ Π),
= F (d, (2.6)
dt̂
La débâcle du Giétro a été décrite dans les deux articles de Ancey et al. (2019a) et
Ancey et al. (2019b).
18 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle
(a) Quelle est la puissance Pm des efforts exercés par l’eau sur le modèle réduit ? En déduire,
quelle devrait être la puissance des pompes du modèle réduit s’il était équipé de pompes
comme le modèle en grandeur réelle (au lieu d’être immobilisé et que cela soit l’eau envi-
ronnante qui est mise en mouvement).
(b) Quelles sont les variables du problème et combien de nombres adimensionnels indépen-
dants peut-on former ?
(c) Exprimer sous forme adimensionnelle la relation liant la puissance P et les autres variables
du problème ? Parmi les groupes adimensionnels, on prendra √ soin d’introduire le nombre
de Reynolds Re = ϱU L/µ et le nombre de Froude F r = U / gL, et on justifiera ses choix
pour les autres groupes adimensionnels.
(d) Selon vous, est-il possible de réaliser une similitude complète entre le cargo et le modèle
réduit ? Si ce n’est pas possible que proposeriez-vous comme critère de similitude ? Justifier
votre choix.
(e) Faire une application numérique si la puissance déduite expérimentalement est Pm = 1 W :
que vaut P ?
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 19
(a) Nous avons une dinde de 6 à 7 kg. Estimer alors le temps de cuisson tc en fonction des
données du problème (voir figure 2.10) en considérant que le temps de cuisson est linéaire
avec le poids de la dinde. Qu’en pensez vous ? On souhaite affiner cette première approche.
Une analyse dimensionnelle de la cuisson de la dinde doit nous permettre de déterminer
la relation entre le temps de cuisson et la taille L de la volaille. Le transfert de chaleur
dans la dinde se fait par conduction donc le temps de cuisson tc dépend notamment de
la longueur L, de la diffusivité thermique χ de la chair ainsi que de la température que
l’on veut atteindre Tc en comparaison avec la température du four Tf . Pour rappel, voici
l’équation de la chaleur qui sert à identifier le lien entre ces différentes grandeurs (il ne
faut pas la résoudre) :
∂T ∂2T
=χ 2 (2.7)
∂t ∂x
(b) Utiliser le théorème de Vaschy-Buckingham pour établir une relation générale entre la
température dans la dinde et le temps passé dans le four ainsi que les autres paramètres
sans dimension du problème.
(c) En supposant que, quand elles grossissent, les dindes restent géométriquement semblables
et gardent les mêmes valeurs de ϱ et de χ, trouver la relation entre masse et temps de
cuisson dans un four à température Tf .
(d) Application numérique : dans ces conditions, quel est le temps de cuisson d’une dinde de
6 à 7 kg ? Comparer le temps de cuisson nécessaire avec celui trouvé en 1.
Pour en savoir plus, le problème de la cuisson de la dinde est abordé par Carslaw
& Jaeger (1959), et plus récemment par This (1993). Ce dernier révèle les « secrets de la
casserole » et comment la loi de Fick vient au secours du cuisinier.
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 23
(d) On simplifie la géométrie de la rame en considérant que la section d’une rame (voiture et
essieu) peut être remplacée par une section rectangulaire de largeur W et hauteur h ; voir
figure 2.13. La masse est uniformément répartie. On néglige la force de frottement et de
réaction du sol. Sous l’action d’un vent latéral créant une force Fy , la rame peut pivoter
autour du point O. Faire le bilan des forces. À quelle hauteur par rapport au sol s’applique
la force Fy ? Écrire le moment des forces en O. Pour quelle vitesse |u| (connaissant la
vitesse du train et l’angle d’incidence du vent) le train se renverse-t-il sous l’effet d’un
vent latéral de vitesse constante ?
(e) Faire l’application numérique. Il s’agit d’un modèle très simple. Que feriez-vous pour amé-
liorer le calcul de stabilité tout en restant dans le cadre de calculs réalisables à la main ?
Figure 2.13 : renversement d’une rame de train. Le rectangle en tireté symbolise la section
équivalente sur laquelle on fait le calcul de stabilité.
Données numériques :
– coefficient de traînée Cd = 2,0 ;
– longueur L = 42 m ;
– largeur W = 2,6 m ;
– hauteur h = 4 m ;
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 25
– masse m = 63 t ;
– vitesse du vent : u = 100 km/h ;
– vitesse du train : v = 100 km/h ;
– angle d’incidence : ψ = 90°.
26 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle
Correction de l’exercice 2
– [U t/l] = [−] : sans unités, donc faux ;
– [ϱV U /t] = M LT −2 : homogène donc juste ;
– [mV gz] = M L5 T −2 : non homogène donc faux.
Correction de l’exercice 3
– [p/ϱ] = L2 T −2 ;
– [pϱV ] = M 2 L−3 T −3 ;
– [p/(ϱV 2 )] = [−].
Correction de l’exercice 4
– [µ] = M L−1 T −1 ;
– [ν] = L2 T −1 ;
– [νlV ] = L4 T −2 ;
– [lV /ν] = [−] ;
– [νV 2 ] = L4 T −3 ;
– [V /(νl)] = L−2 .
Correction de l’exercice 5
– [A] = T −1 ;
– [B] = T −2 .
Correction de l’exercice 9
– 4,3 × 10−3 m/s ;
– 70,2 kg ;
– 13,4 N ;
– 22,28 m/s2 ;
– 1,12 Ns/m2 .
Correction de l’exercice 11 (1) L’écoulement en soufflerie doit être 10 fois plus ra-
pide si la maquette est à l’échelle 1/10. (2) FFm = 1. (3) La vitesse dans la veine liquide doit
être égale à la vitesse de l’avion.
Correction de l’exercice 12 (1) R ∝ E 1/5 ϱ−1/5 t2/5 . (2) RE −1/5 ϱ1/5 t−2/5 = C ⇔
R = C × E 1/5 ϱ−1/5 t2/5 . (3) On ne peut pas répondre car l’équation fait intervenir le
produit C × E 1/5 , et on ne peut donc déterminer que ce produit avec l’information dispo-
nible. (4) En comparant l’expression de Taylor et la formulation adimensionnelle, on tire
5
que C = 1,03 ≈ 1 De là on déduit E = ϱR t2
= 7,14 × 1013 J, si on prend ϱ = 1,25 kg m−3 ,
ce qui correspond à 16,8 kilotonnes équivalent TNT. La vraie valeur de l’essai Trinity était
de 18,6 kilotonnes ; c’est donc le bon ordre de grandeur.
2 Ur2
Correction de l’exercice 14 mr = mm LL2r 2
Um
= mm
e3
= mm × 8000 = 8000 kg
m
Correction de l’exercice 15 (1) Les différentes variables qui contrôlent cet écoule-
ment sont la masse volumique ϱ de l’eau exprimée en M L−3 , la viscosité dynamique µ
de l’eau exprimée en M L−1 T −1 , le rayon R de la conduite exprimé en L, la vitesse U de
l’écoulement exprimé en LT −1 et la chute de pression par unité de longueur dP /dx de
l’eau exprimée en M L−2 T −2 dans un système d’unités M LT . (2) Le théorème de Vaschy-
Buckingham nous assure que Φ(Re,Π1 ) = 0 ou bien encore Π1 = f (Re). (3) Le coefficient
de frottement de Darcy-Weissbach f est équivalent à Π1 à un facteur 4 près.
Correction du problème 1
Question (a)
Pendant un temps dt, la variation incrémentale de volume V du lac est
soit encore
dh p
S = Qin − Qout = Qin − Cd wd gd,
dt
et comme h = zs + d, on a aussi dh = dd. L’équation de conservation s’écrit finalement
dd p
S = Qin − Cd wd gd. (2.8)
dt
Question (b)
On introduit les échelles de longueur et de temps
Sw
L∗ = w et T∗ = .
Qin
Question (c)
Quand t est grand, on peut supposer que l’équation (2.8) admet une solution asympto-
tique correspondant à dd/dt = 0. L’équation (2.8) devient
2/3
p Qin
Cd wd∞ gd∞ = Qin ⇒ d∞ = √ . (2.10)
Cd w g
Question (d)
Comme Π est petit, on peut négliger le terme Πdˆ3/2 dans l’équation (2.9)
ddˆ
= 1,
dt̂
dont l’intégration est triviale : dˆ = t̂ compte tenu de la condition initiale. (On a donc
A = 1.) Donc aux petits temps, la formulation dimensionnelle de cette solution est
L∗ Qin
d(t) = t= t. (2.11)
T∗ S
Question (e)
On peut estimer le temps de convergence tc vers la solution asymptotique en cherchant
quand
2/3
S Qin S
d(tc ) = d∞ ⇒ tc = √ = 2/3 1/3 1/3 2/3
Qin Cd w g c g Q w
Application numérique : tc = 53 h.
3
d (m)
0
0 50 100 150 200
t (h)
Figure 2.14 : solution numérique de l’équation (2.8) avec report des solutions asympto-
tiques (2.11) (pour t ≪ tc ) et (2.10).
Correction du problème 2
Question (a)
La puissance des efforts est Pm = Um Fm . Les moteurs doivent fournir une puissance
qui compense exactement la puissance dissipée, donc la puissance des moteurs est Pm .
30 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle
Question (b)
Il y a en tout n = 7 variables : P , U , ϱ, µ, g, L, et M . On ne compte pas la force F
parmi ces variables car il y aurait redondance avec P . Les unités sont au nombre de K = 3.
D’après le théorème de Vashy-Buckingham, on peut dont former n − K = 4 nombres sans
dimension indépendants.
Question (c)
Il y a une infinité de possibilités. On cherche une expression adimensionnelle de la
relation explicite
P = P (U, ϱ, µ, g, L, M ).
On pourrait employer une matrice dimensionnelle comme en cours (exercice du calcul de
la force de traînée). On va procéder ici de façon plus empirique (et efficace). Comme√ on
impose d’employer les nombres de Reynolds et de Froude (Re = ϱU L/µ et F r = U / gL),
il ne reste qu’à adimensionnaliser la puissance du cargo et trouver un quatrième nombre
traduisant le rôle joué par la masse. Pour ce dernier, c’est simple : on définit le nombre
adimensionnel Π de la façon suivante
m
Π= .
ρL3
Pour la puissance, il faut réfléchir un peu plus. La puissance des pompes sert à vaincre les
forces de frottement Ff , qui sont de type traînée, donc de la forme Ff ∝ Cd ϱU 2 S avec S
la surface exposée et le Cd le coefficient de traînée. Cela implique que la puissance varie
comme P ∝ Ff U c’est-à-dire P ∝ ϱU 3 L2 . On en déduit que la relation adimensionnelle
peut s’écrire sous la forme
P
= P (Re, F r, Π) .
ϱU 3 L2
Question (d)
Si on impose une similitude complète, alors on doit avoir
Um
Re = Rem ⇒ = k −1 = 100,
U
tandis que
Um
F r = F rm ⇒ = k 1/2 = 0,1,
U
et donc en déduit une incompatibilité. En hydraulique, comme les phénomènes faisant
intervenir de la turbulence développée ne dépendent que faiblement de Re, on fonde la
similitude sur le respect du nombre de Froude.
Question (e)
La similitude partielle impose
Um
F r = F rm ⇒ = k 1/2 = 0,1 donc Um = 1 m/s
U
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 31
et
Mm
Πm = Π ⇒ = k 3 = 0,1 donc Mm = 10 kg
M
donc on déduit
3
Pm P U
3 2
= ⇒ P = k −2 = 0,1 donc Mm = 10 MW
ϱm U m L m ϱU 3 L2 Um
Correction du problème 3
Question (a)
On calcule tout d’abord les caractéristiques de l’air à T = 293 K et pa = 105 Pa. Par
interpolation linéaire des valeurs tabulées, on trouve
On en déduit que
45 × 0,01 × 1,21
Red = = 3 × 104
1,81 × 10−5
Les valeurs tabulées dans la figure 2.9 nous disent que l’on devrait avoir Cd = 0,91. Quand
on calcule le coefficient de traînée du cylindre en soufflerie, on a
F 2,2
Cd = = = 0,905
1
2 ϱSu
2 0,5 × 0,2 × 0,01 × 1,2 × 452
Question (b)
La figure 2.9 nous dit que la valeur Cd = 0,91 est valable pour la plage 104 < Red <
105 , or comme
µ
Uchem. = Red ,
ϱd
cela implique que la gamme de validité en termes de vitesse va de 15 cm/s à 1,5 m/s.
Question (c)
La nature du matériau n’importe pas, ce qui compte c’est la rugosité de la surface. En
effet, le coefficient de traînée dépend de la rugosité à grand nombre de Reynolds. Ici on
n’indique pas de rugosité. Un béton lisse se comporte a priori comme de l’aluminium lisse
en laboratoire, donc le choix du matériau ne semble pas poser de problème.
32 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle
Correction du problème 4
Question (a)
Il y a n = 6 variables : ϱ, µ, Q, L, D, et ∆H. Il y a 3 unités physiques. On peut former
la matrice
ϱ µ Q L D ∆H
m -3 1 3 1 1 1
kg 1 -1 0 0 0 0
s 0 -1 -1 0 0 0
dont le rang est r = 3. On peut former n − r = 3 nombres sans dimension: ∆H/L,
L/D, et Re = ϱuD/µ (avec u = 4Q/(πD2 ) la vitesse débitante).
Question (b)
Question (c)
On doit résoudre l’équation
µa D
ϱa ua Da /µa = 1,06 × 105 ⇒ ua = 1,06 × 105 avec Da = .
ϱa D a 50
On trouve ua = 110 m/s.
Correction du problème 5
Question (a)
D’après les livres de cuisine, il faut 50 minutes pour cuire 1 kg de dinde, ce qui pour
une dinde de 6 à 7 kg nous donne un temps de cuisson d’à peu près 300 minutes, soit 5 h.
Question (b)
L’équation de la chaleur s’écrit
∂T ∂2T
=χ 2,
∂t ∂x
ce qui nous permet de définir les unités du coefficient de diffusion thermique comme [χ] =
L2 T −1 . Les variables importantes du problème sont la température de la dinde T exprimée
en K, la température du four Tf exprimée en K, la taille ℓ de la dinde exprimée en L, le
temps de cuisson tc de la dinde exprimé en T et la masse m de la dinde exprimé en M .
Le tout est exprimé dans un système d’unités KM LT ou K est la température. Étant
Chapitre 2 Analyse dimensionnelle 33
donné que l’on a six variables pour quatre dimensions, il y a donc 6 − 4 = 2 nombres
adimensionnels qui caractérisent ce problème. Ils s’écrivent sous la forme
f =0
2c + d = 0
e−c=0
a + b = 0.
Il y a six variables pour trois équations, on peut donc choisir librement trois paramètres
parmi les cinq (a, b, c, d, e et f ). Cependant on voit tout de suite que f = 0 quel que soit
le choix des paramètres. On a donc finalement plus que deux options possibles. On choisit
a et c car le premier paramètre correspond à la température, soit la variable physique qui
nous intéresse réellement, et le deuxième paramètre correspond à la variable qui contient
le plus de dimensions. Dans un premier temps, on fixe c = 0 et a = 1. La résolution du
système d’équations donne donc b = −1 et f = c = d = e = 0. Le nombre adimensionnel
correspondant est
T
Π1 = .
Tf
Dans un deuxième temps on fixe c = 1 et a = 0. La résolution du système d’équations
donne donc e = −1, d = −2 et f = b = e = 0. Le nombre adimensionnel correspondant
est
χ
Π2 = 2 .
ℓ tc
Question (c)
On suppose que les propriétés physiques de la dinde ne changent pas avec la tempé-
rature, ce qui veut dire que χ et ϱ sont constants malgré le changement de température.
On va utiliser le nombre Π2 pour estimer la relation entre les temps de cuisson pour deux
dindes de taille différente (ou de masse différente).
χtc χtc
= ,
ℓ2 1 ℓ2 2
1/2
ℓ1 tc1
⇒ = .
ℓ2 tc2
Maintenant on peut exprimer le rapport des longueurs des dindes par un rapport des
masses des dindes, en supposant que m = ϱℓ3 . On a donc que m1 = ϱℓ31 et m2 = ϱℓ32 , ce
qui nous permet d’écrire la relation entre les masses et les longueurs
ℓ1 m1 1/3
= .
ℓ2 m2
34 Chapitre 2 Analyse dimensionnelle
En remplaçant cette expression dans l’expression des temps nous obtenons donc
tc2 m2 2/3
= .
tc1 m1
Question (d)
En utilisant le temps de cuisson obtenu à la question 1, on peut estimer le temps de
cuisson pour une dinde de 3 à 4 kg. Ce temps sera notre temps tc1 = 150 min. On peut
donc maintenant estimer le temps de cuisson d’une dinde de 6 à 7 kg sachant le rapport
des masses. On a donc
2/3
m2 2/3 6
tc2 = tc1 = 150 = 238 min.
m1 3
Le temps de cuisson est donc bien inférieur à notre première approximation.
Correction du problème 6
Question (a)
Comme le train se déplace à vitesse constante, on se place dans un préférentiel galiléen
attaché au train. La vitesse relative du vent est w = v − u. On compte dans de problème
p = 7 variables indépendantes exprimées dans r = 3 unités physiques : la vitesse w =
|w|, F = |F | [kg m s−2 ] (comme on connaît sa direction, seule la norme entre dans le
décompte), la surface et hauteur de la rame A [m2 ] et h [m] (il est inutile de préciser la
longueur puisqu’elle est fixée par A et h), l’angle d’incidence ψ [°], la masse volumique et
la viscosité dynamique de l’air ϱ [kg m−3 ] et µ [kg m−1 s−1 ]. On peut former 4 nombres
sans dimension. Le problème est très proche de celui de la sédimentation d’une sphère
dans un liquide. En s’inspirant de ce résultat, on peut écrire
F ϱwh
2
= f (Re,A/h2 ,ψ) avec Re = .
ϱw A µ
Question (b)
Toujours par analogie avec la force de traînée d’une sphère, on introduit le coefficient
de traînée
F
Cd (Re,A/h2 ,ψ) = 1 2
2 ϱw A
Comme d’habitude on définit le coefficient de traînée par rapport à la surface apparente
A et l’inertie du fluide ϱw2 /2.
Question (c)
exercée par le vent n’en dépend pas. Au final, on retient une dépendance Cd (ψ). Pour un
problème de vent latéral qui est au cœur du problème, il faut probablement considérer que
l’on s’intéresse uniquement à la force dans la direction y et alors
1
Fy = Cd ϱw2 A.
2
Question (d)
Le profil de vitesse était uniforme, le point d’application de la force est h/2 par rapport
au sol. Le moment de force est donc :
h h
MO,F = Fy = Cd ϱw2 A.
2 4
Comme la masse est uniformément répartie, le point d’application du poids P est le centre
de gravité, et le bras de levier est donc W /2 :
W W
MO,P = − P = − mg.
2 2
En quasi-statique, l’équilibre des moments nous fournit
h W
Cd ϱw2 A = mg,
4 2
La vitesse relative du vent nécessaire à un basculement est donc
2 2 W m
wcr = g,
Cd h ϱA
Question (e)
On trouve Wcr = 42,9 m/s soit encore 154 km/h.
Le modèle a des hypothèses qu’on pourrait améliorer :
– considérer un vent avec un profil plus réaliste, p. ex. logarithmique ;
– un vent tempétueux souffle en rafale. Il faudrait caractériser ces rafales (intensité,
durée, fréquence) et voir en quoi le calcul est changé. Cela doit amener à se poser la
question du temps durant lequel la rafale doit souffler pour ébranler l’équilibre du
train ;
– prendre en compte le roulement du train (bougie et essieu). Le basculement se fait
au niveau des roues ;
– déterminer la dépendance Cd (ψ) ;
– prendre en compte l’écoulement d’air sous la rame.
CHAPITRE 3
Hydrostatique
Rappel du cours
Loi de Pascal
Un fluide au repos est soumis à un champ de pression p(z) en son sein qui est décrit
par la loi de Pascal ou loi hydrostatique
dp
= −ϱg,
dz
avec ϱ la masse volumique du fluide. Cette pression crée une force de pression infinitési-
male dF sur tout élément de surface dS orienté par sa normale n :
dF = −p ndS.
Principe d’Archimède
Le principe d’Archimède s’énonce ainsi : « tout corps immergé dans un fluide au repos
est soumis de la part du fluide à une poussée verticale, opposée à la force de gravité, égale
au poids du volume de fluide déplacé et appliquée au centre de masse de ce fluide. » Cette
force est appelée force (ou poussée) d’Archimède.
Exercice 1 : tube en U
Dans un tube en forme de U, on place un fluide de masse volumique ϱ1 = 1000 kg·m−3 .
On ajoute ensuite d’un côté du U un fluide non miscible de masse volumique ϱ2 < ϱ1 sur
une hauteur h2 . Que se passe-t-il ? Peut-on déduire la valeur de ϱ2 à partir des mesures
des hauteurs de fluide ?
37
38 Chapitre 3 Hydrostatique
sert d’un verre de rayon R, qui est initialement rempli jusqu’à une hauteur h0 . La paille, de
longueur totale l et de rayon r, est posée verticalement dans le verre. Une de ses extrémités
touche le fond du verre. Calculer ∆P = Pb − Patm nécessaire (le volume de jus de fruit
est conservé).
Patm
Pb
h0
Exercice 3
On dit que la pression atmosphérique Patm ressentie au niveau du sol est équivalente
au poids de la colonne d’air par mètre carré au-dessus du sol :
Z ∞
ϱgdz.
0
1. Est-ce vrai ?
2. Même question si on se place sous la coque d’un bateau. Est-ce que la pression au
point le plus bas correspond au poids de la colonne de bateau au-dessus de ce point ?
h a
Exercice 5 : iceberg
Un iceberg de masse volumique ϱg = 920 kg/m3 flotte sur l’océan (ϱe = 1020 kg/m3 ).
Quelle fraction de son volume se trouve sous l’eau ?
Exercice 6 : barrage-poids
Un barrage triangulaire de base l et de masse volumique ϱs retient un plan d’eau de
profondeur h et de masse volumique ϱ. Quelle est la force de pression (par unité de lon-
gueur) exercée sur le barrage ? Quelle est la condition de non-renversement ?
Indice : pour écrire la condition de non-renversement, déterminer les moments exercés
par chaque force.
L
Figure 3.5 : barrage-poids.
2. Quelle devra être la valeur minimale de la masse volumique du béton ϱb pour ga-
rantir l’équilibre des moments autour du point O ? Admettez qu’une sous-pression
Fs s’exerce sur la face horizontale du barrage. Cette dernière varie linéairement le
long de cette face depuis la pression maximale jusqu’à zéro (point O).
3. Quelles sont les faiblesses de ce calcul ? Que devriez-vous inclure en plus ?
Exercice 8
Un bassin contenant de l’eau sur une profondeur de 9 m est fermé par une porte ver-
ticale constituée par 3 panneaux plans A, B et C (figure 3.7).
1. Quelle doit être la hauteur hi de chaque panneau i pour que chacun supporte le
même effort total ? Donner les profondeurs z1 et z2 .
2. Chaque panneau doit être renforcé au niveau du centre de poussée zc . Calculer la
position de ces renforts.
3. Quelle est la valeur de la force agissant sur chaque panneau ?
h1= D
h
2
Σ
1
x
6m
h=8m
R=2m
(a) Déterminer la résultante des forces de pression exercées sur la paroi verticale (OADB)
par le liquide et l’air extérieur. Montrer que ces forces sont équivalentes du point de vue
de leur résultante et de leur moment résultant, à une force unique passant par un point P
de cette paroi (P est le centre de pression), dont on précisera la position.
(b) Déterminer la résultante des forces de pression exercées sur la paroi en quart de sphère,
et montrer de même l’équivalence à une force unique passant par un centre de pression Q
sur cette face.
(c) Retrouver la position de P à partir de celle du centre de masse G du liquide, que l’on
déterminera au préalable.
(b)
Figure 3.13 : (b) schéma de principe. (b) définition des variables pour le calcul infinitési-
mal.
(e) [0,40] Pour quelle hauteur d’eau le cylindre reste en place ? Est-ce que cette condition est
vérifiée ici ?
Problème 5
Dans son livre De Architectura, l’architecte romain Vitruve rapporte l’anecdote (sans
doute apocryphe) célèbre selon laquelle le grand Archimède, à qui le tyran de Syracuse
Hiéron II avait posé une énigme, sortit de sa baignoire et courut nu à travers Syracuse en
s’écriant ϵυρηκα (eurêka, « j’ai trouvé » en grec).
Hiéron souhaitait consacrer une couronne en or aux dieux, mais une rumeur lui mur-
mura à l’oreille que l’orfèvre avait détourné une partie de l’or nécessaire à la réalisation
de la couronne et l’avait substitué par de l’argent. Il demanda à Archimède de quelle façon
procéder pour déterminer si la couronne était d’or pur ou bien d’un alliage d’or et d’argent,
et cela naturellement sans endommager la couronne.
Si on peut douter de la véracité de l’anecdote, elle illustre le principe de fonctionne-
ment d’une balance de précision utilisée en joaillerie pour déterminer la masse volumique
d’objets plus lourds que l’eau ; comme elle utilise le principe d’Archimède, elle est appelée
« balance hydrostatique ».
La figure 3.14 illustre son fonctionnement. On mesure le poids d’un objet à l’aide d’une
balance ordinaire munie de deux plateaux. On place un récipient d’eau rempli à ras bord
sous le plateau de gauche [voir fig. 3.14(a)]. Si on suspend l’objet dans de l’eau tout en
continuant de mesurer sa masse, le plateau de droite penche vers le bas du fait de la poussée
d’Archimède exercée sur l’objet immergé ; en recueillant le trop-plein d’eau, qui a déversé
dans un petit récipient, on peut estimer le volume de l’objet [voir fig. 3.14(b)]. Si l’on retire
des poids sur le plateau ou bien si on place le récipient ayant recueilli le trop-plein sur le
plateau de gauche, on peut équilibrer la balance et déterminer le poids déjaugé de l’objet
[voir fig. 3.14(c)].
(b) [0,50] Déterminer la composition de la couronne : volumes respectifs d’or et d’argent (Vo
et Va ), et masses respectives d’or et d’argent (mo et ma ). Est-ce que l’orfèvre a triché ?
Chapitre 3 Hydrostatique 49
Exercice 2
R 2 h0 − r 2 l
∆P = −ϱg z −
R2 − r 2
Exercice 4 (a) Fhyd = ϱga2 π [h − 2a/3]. (b) Fhyd = 4694 MN, Fpoids = 2000 kg ×
9,81 m s−2 = 1962 kN, Fancrages = 10 kN/m×2πr = 6283 kN, Fin = Fpoids +Fancrages +
Fhyd = 4694,6 MN. Pour obtenir la pression intérieure maximum acceptable, il faut diviser
la force de pression associée Fin par la surface d’application, soit la projection du dôme
dans le plan horizontal (la résultante de la force de pression étant orientée verticalement) :
Pin = Fin /(πa2 ) = 1494 × 107 N m−2 .
p
Exercice 6 La hauteur d’eau maximale dans le barrage est h = l 2ϱs /ϱ pour que ce
dernier ne bascule pas.
2 1 2 3
Exercice 7 (1) F = ϱe g h2 . (2) ϱe g hl3 +ϱe g h6 = l2 + l1
ϱb g hl21 + 2l32 ϱb g hl22 +
cot α 3
2
2l1
l2 + 3 ϱe g h2 cot α. Avec ϱe = 1000 kg/m3 , h = 30 m , α = 65° et β = 45°, on obtient
alors l1 = tanh α = 14 m, l2 = tanh β = 30 m, l = l1 + l2 = 44 m, d1 = 29,3 m, d2 = 10,0
m, e1 = 34,67 m, e2 = 20m et e3 = 39,3 m. Ainsi, Fx = 4410 kN/m, Fz = 2056,4 kN/m,
Fs = 6468 kN/m, et donc ϱb = 957,7 kg/m3 . (3) On a négligé les ancrages.
– L = 2 m;
– h = 2 m;
– e = 1,8 m ;
– θ = arctan(3/4) = 36,87◦ .
L’énoncé demande de calculer le poids P de la vanne de telle sorte que celle-ci reste
fermée sous le poids de l’eau, ce qui signifie M C = 0.
La vanne est soumise à :
– son poids :
W = Mg
où
p(z) = ϱw g(h − z) = ϱw g(h − (−r cos θ))
− cos θ
n= 0
sin θ
Note : on considère une force infinitésimale pour la force de pression car celle-ci est répartie
sur la surface de la vanne, on ne connaît donc pas son point d’application pour le calcul du
moment. En revanche, le poids est une force ponctuelle appliquée au centre de la vanne.
Calculons maintenant le moment de chacune de ces forces. Pour rappel, le moment se
calcule comme : Z
MC = CP × dF
P
ou
|M C | = Force × d
L L
MPc y = W sin θ × = M g sin θ
2 2
où :
p(z) = ϱgR sin θ
− cos θ
n=
− sin θ
dS = LRdθ
= ϱgR L θ sin 2θ
2 2
−
2 4
0
2 sin θmax
= ϱgR2 L θmax sin 2θmax
2
−
2 4
!
ϱgL (R sin θmax )2
= h
2 R2 arcsin − R sin θmax R cos θmax
R
!
ϱgL h2
= h p
2 R2 arcsin − h R2 − h2
R
h2 r !
ϱgL
= 2 h h h2
2 R arcsin − 1− 2
R R R
Chapitre 3 Hydrostatique 53
Le résultat peut être exprimé à l’aide de la variable θmax ou par les variables h et R.
De plus, comme la vanne est circulaire et que la pression est normale à la surface de la
vanne, cette dernière agit sur le rayon de la vanne. La résultante de la force de pression
passe donc à travers le pivot.
Correction du problème 1
Question (a)
Tout d’abord, il faut définir le système de coordonnées que nous allons utiliser ; compte
tenu la géométrie de la surface, le système de coordonnées sphériques (r, θ, z ′ ) semble
judicieux (le zéro étant pris au centre du cercle). On a introduit la coordonnée telle que
z ′ = R sin θ.
R
La force de pression globale s’exprime comme F = dF où dF représente la force
de pression infinitésimale (appliquée sur une surface dS) :
dF = −pndS
54 Chapitre 3 Hydrostatique
où :
– p(z ′ ) = ϱ1 g(R − z ′ ) = ϱ1 gR(1 − sin θ) : le champ de pression. On vérifie bien que
p(z ′ = R) = 0 (on néglige la pression atmosphérique patm ) ;
– n = (− cos θ, sin θ) : vecteur normal orienté vers l’extérieur ;
– dS = LRdθ : l’élément de surface infinitésimal.
Ainsi, la force de pression totale du fluide 1 sur le cylindre est :
Z π/2
− cos θ
F1 = −ϱ1 gR(1 − sin θ) RLdθ
−π/2 sin θ
Z π/2
− cos θ + sin θ cos θ
= −ϱ1 gR L2
dθ
−π/2 sin θ − sin2 θ
Z π/2 Z π/2
− cos θ sin θ cos θ
= −ϱ1 gR L2
dθ−ϱ1 gR dθ
−π/2 − sin θ sin θ
2
−π/2
La deuxième intégrale est nulle car on intègre des fonctions impaires sur un intervalle
symétrique [−π/2,π/2]. De plus, on utilise la relation
1 − cos 2θ
sin2 θ =
2
et on déduit :
Z
π/2
− cos θ
F 1 = −ϱ1 gR L 2
dθ
−π/2 − 1−cos
2
2θ
2 2
= ϱ1 gR L π
2
Question (b)
La procédure de calcul est identique. Cependant, quelques variables doivent être redé-
finies :
– la distribution de pression est p(z ′ ) = ϱ2 gz ′ avec z ′ = −R sin θ (de sorte que
z ′ > 0) et p(z ′ = 0) = 0 ;
– n = (cos θ, sin θ) : vecteur normal orienté vers l’extérieur ;
– on intègre sur l’intervalle −π/2 ≤ θ ≤ 0.
Ainsi, la force de pression totale du fluide 2 sur le cylindre est :
Z 0
cos θ
F2 = −ϱ2 g(−R sin θ) RLdθ,
−π/2 sin θ
Z 0
2 cos θ sin θ
= ϱ2 gR L dθ,
−π/2 sin2 θ
1
2 −
= ϱ2 gR L π2 .
4
Chapitre 3 Hydrostatique 55
Question (c)
P Dans cette
P partie, on nous demande de vérifier l’équilibre du cylindre, c’est-à-dire que
Fx =0 et Fz =0. Le cylindre est soumis à :
Nous ne connaissons pas la force de réaction R. Ainsi pour qu’il y ait équilibre, il
faut que les composantes horizontale de F 2 et F 1 se compensent. Pour la direction z, les
forces de pressions tendent à soulever le cylindre, il faut donc que le poids soit supérieur
à F 1,z + F 2,z (la différence de forces sera reprise par la force de réaction du sol).
Mathématiquement, cela se traduit par :
(
F2,x = −F2,x
F2,z + F1,x ≤ M g
(
2ϱ1 gR2 L = 12 ϱ2 gR2 L
gR2 L( π2 ϱ1 + π4 ϱ2 ) ≤ ϱLπR2 g
(
4ϱ1 = ϱ2
ϱ2 + 2ϱ1 ≤ 4ϱ
56 Chapitre 3 Hydrostatique
Question (d)
On considère un volume de contrôle/système Σ1 . Ce système est choisi arbitrairement,
on peut donc lui assigner une valeur de largeur l arbitrairement telle que l ≥ R. Ce système
est soumis à:
– son poids propre P : poids du rectangle 2R × l – poids du demi-cylindre
1
P = −ϱ1 gL(l2R − πR2 )
2
– la force de réaction du sol S : inconnue
– la force de pression sur la surface droite à gauche du volume F p :
Z 2R 1
−1 ϱ gL(2R)2 2ϱ1 gLR2
Fp = −ϱ1 gz Ldz = 2 1 =
0 0 0 0
– la force de réaction du cylindre F cyl→Σ1 qui est l’opposée de la force F 1 :
F cyl→Σ1 = −F 1
Le bilan statique s’écrit donc:
(P
Fx = 0
P
Fy = 0
(
F1,x = Fp
F1,z = P − S
On conclut donc qu’un bilan des forces sur le volume de contrôle Σ1 permet de calculer
plus simplement que pour la question (a) la résultante des forces de pression. Notons que
l’application du principe d’Archimède ne nous aurait donné que la composante verticale
de cette résultante.
Correction du problème 2
Question (a)
La pression est hydrostatique, donc si on note z l’axe vertical orienté vers le haut, avec
pour origine le sol, on a
p(z) = ϱg(h − z),
avec ϱ et g la masse volumique de l’eau et l’accélération de la gravité.
Chapitre 3 Hydrostatique 57
Question (b)
On calcule la surface élémentaire sur laquelle s’exerce un incrément infinitésimal de
force de pression dF tel que p y soit homogène
et donc en intégrant
Z Z π/2
hπ R
F = dF = ϱg(h − R sin θ)2R2 cos2 θdθ = 2ϱgR2 − .
0 4 3
Question (c)
On trouve F = 440,784 kN.
Question (d)
Par définition le moment par rapport à l’axe Oy (y orienté perpendiculairement au
plan de la feuille) est
Z Z π/2
ϱgR3
M= zdF = ϱgR sin θ(h − R sin θ)2R2 cos2 θdθ = (16h − 3πR)
0 24
Par définition, le point d’application correspond au bras de force d tel que M = F d, d’où
Question (e)
AN : M = 356,9 kN·m et d = 81 cm.
58 Chapitre 3 Hydrostatique
Correction du problème 3
Question (a)
La pression du liquide à l’altitude z est P0 − ϱgz où P0 est la pression atmosphérique.
Mais l’air ambiant exerce également une pression P0 de l’autre côté
R Rde la paroi et P0 n’inter-
vient donc pas. La résultante cherchée est donc F , telle que F = (OADB) −ϱgz dS. Pour
calculer cette intégrale, décomposons le 1/2 disque en bandes parallèles à y ′ y, [z,z + dz].
z = −R sin θ,
dS = 2R cos θ dz = −2R2 cos2 θ dθ,
Z π/2
F = 2ϱgR3 sin θ cos2 θ dθ
0
π/2
= 2ϱgR3 − cos3 θ/3 0
d’où F = 2ϱgR3 /3. Le moment des forces de pression par rapport à Oy s’écrit :
Z Z Z π/2
MOy = − 2
ϱgz dS = 2ϱgR4 sin2 θ cos2 θ dθ
(OADB) 0
avec
1 2 1
sin2 θ cos2 θ = sin 2θ = (1 − cos 4θ)
4 8
et Z π/2
1 π
(1 − cos 4θ) dθ = .
0 8 16
On a donc MOy = −πϱgR4 /8. Le moment par rapport à Ox est nul (forces parallèles
à Ox); celui par rapport à Oz également en raison de la symétrie de la répartition de
pression par rapport au plan xOz. Le moment résultant des forces pressantes exercées
sur la paroi verticale en O, et par suite en tout point, est donc le même que celui d’une
force unique F = 2ϱgR3 ex /3, dont le bras de levier passe par le point P de Oz, tel que
MOy = OP × F . On en déduit : OP = MOy /Fx = −3πR/16 (le résultat est applicable à
tout système de forces parallèles : leur moment est le même que celui d’une force passant
par leur barycentre).
Question (b)
Les forces de pression exercées sur le 1/4 de sphère sont radiales donc leur moment en
O est nul. Analysons l’équilibre du liquide contenu dans le récipient : la contribution de
la pression atmosphérique P0 agit sur la totalité de la surface qui limite le liquide (surface
libre et action des parois), elle n’intervient donc pas. En éliminant P0 , le liquide ne subit,
en plus de la pesanteur, que des forces de résultante −F de la part de la paroi verticale
(OABD), et des forces de pression de la part du 1/4 de sphère dont nous noterons la
résultante −F ′ . L’équilibre des forces s’écrit donc mg − F + F ′ = 0 d’où :
2
Fx′ = −Fx = − ϱgR3 ,
3
′ π
Fz = −mg = − ϱgR3
3
Chapitre 3 Hydrostatique 59
ou Fx′ et Fz′ sont les composantes horizontale et verticale de F ′ . Leur moment en O étant
nul, les forces de pression exercées sur cette paroi en 1/4 de sphère sont équivalentes à une
seule force F ′ dont la direction passe par O et par un point Q de l’arc de cercle (CD) du
plan xOz. Ce point Q fait un angle α avec l’horizontal dont la tangente est défini par
Fz′
tan α = = π/2.
Fx′
Question (c)
Il suffit d’annuler le moment des actions exercées sur le liquide, par rapport a Oy, la
contribution de P0 étant nulle. Le moment des actions exercées par la paroi verticale est,
compte non tenu de P0 , OP × F ; celui qu’exerce le 1/4 de sphère est nul. Enfin le moment
des forces de pesanteur par rapport à Oy est xG × mg = πϱR3 g/3xG . On a donc
π 3
−OP × Fx + ϱR gxG = 0
3
d’où OP = πxG /2 = xG tan α. Le centre de masse G est situé dans le plan de symétrie
xOz, et sur la 1ère bissectrice des axes Ox et Oy, car le plan bissecteur de ces axes est
également plan de symétrie pour le récipient
√ : xG = zG . En décomposant le volume en
1/2 cylindres d’épaisseur dx et de rayon R2 − x2 , (x ∈ [−R,0]), donc de volume dV =
2 (R − x ) dx il vient :
π 2 2
Z Z
1 0
3 0
π 3
xG = x dV = x(R2 − x2 ) dx, V = R .
V −R 2R3 −R 3
√
Soit xG = zG = −3R/8 (on a donc OG = 3R 2/8). On retrouve alors OP =
−3πR/16.
z z
i) ii) iii)
z C O xG O
α x x
A B
O G G
θ
R A P
Q -F
D a
F' M g -F' Mg
D
Correction du problème 4
60 Chapitre 3 Hydrostatique
Question (a)
La pression est hydrostatique. En un point M d’altitude z, la pression sera le poids de
la colonne d’eau (par unité de surface) au-dessus de lui, soit :
p = ϱg(h − b − z) pour − b ≤ z ≤ a.
Question (b)
Le vecteur n a pour coordonnées
n = (sin θ, − cos θ) avec − α ≤ θ ≤ α,
et comme dS = Rdθ et z = R(cos α − cos θ), la force infinitésimale de pression est
sin θ sin θ
dF = −pR dθ = −ϱgR(h − b − R(cos α − cos θ)) dθ,
− cos θ − cos θ
Question (c)
On intègre dF sur −α ≤ θ ≤ α. Compte tenu de la symétrie du problème, la compo-
sante horizontale est nulle. La composante verticale est
F = ϱgR(αR + sin α(2h − 2b − R cos α)).
Question (d)
La difficulté dans l’application de cet exercice réside dans le fait que la partie immergée
du cylindre subit une force de pression qui est plus grande que le volume d’eau déplacé
puisqu’on a une surpression δp = ϱg(h − b) qui s’exercerait en sus si on appliquait le
principe d’Archimède. Le problème ressemble au problème no 4 du chapitre 3 dans le cahier
d’exercices.
Quand on applique le principe d’Archimède, il faut donc ajouter la surpression δp
appliquée sur la corde AB (voir figure 3.22).
Le poids de fluide déplacé est ϱgV avec V le volume immergé. Celui se calcule comme
étant la différence entre la surface de la portion de disque OAB et du triangle isocèle OAB :
V = αR2 − R2 sin α cos α.
La force liée à la surpression est à la longueur ℓ de la corde AB :
δF = δpℓ = ϱg(h − b) × 2R sin α.
Figure 3.22 : volume V immergé en hachures. Sur toute la corde AB, la surpression δp =
ϱg(h − b) s’exerce si on veut appliquer le principe d’Archimède. Sur l’arc AB, s’exerce la
pression hydrostatique p par le fluide situé sous le cylindre.
Question (e)
Le cylindre se soulève si la force de pression excède le poids du cylindre :
F ≥ ϱv gπR2 ,
Correction du problème 5
Question (a)
Le volume d’eau déplacé est Ve = 0,29 L. C’est aussi le volume de la couronne :
Vc = Ve = 0,29 L.
Pc
ϱc = = 16 872 kg · m−3 .
gVc
Question (b)
Pour déterminer la composition en or et en argent, on écrit la conservation de la masse
et du volume
ϱc V c = ϱa V a + ϱ o V o ,
Vc = Va + Vo ,
dont la solution est
ϱc − ϱa ϱo − ϱc
Vo = Vc = 0,21 L et Va = Vc = 0,08 L.
ϱo − ϱa ϱo − ϱa
Les masses d’or et d’argent sont
mo = ϱo Vo = 4,05 kg et ma = ϱa Va = 840g.
Rappel du cours
Dérivée matérielle
On appelle dérivée matérielle (ou de Lagrange) l’opérateur différentielle
df ∂f ∂f
= +u ,
dt ∂t ∂x
en dimension 1, ou bien
df ∂f
= + (u · ∇)f
dt ∂t
en dimension 2 ou 3, avec u (ou u) la vitesse du fluide.
Théorème de transport
Le théorème de transport est le pendant de la définition de la dérivée matérielle pour
des quantités f intégrées sur un volume de contrôle matériel V , c.-à-d. qu’il est composé
de fluide et se déplace à la vitesse que le fluide. Il nous dit que l’on peut décomposer la
variation temporelle d’une quantité scalaire ou tensorielle f en une dérivée temporelle
locale et un dérivée convective liée au flux de f à travers la surface S (orientée par la
normale n) du volume de contrôle :
Z Z Z Z
d ∂f ∂f
f dV = dV + f u · ndS = + ∇ · (f u) dV.
dt V V ∂t S V ∂t
63
64 Chapitre 4 Principes de conservation
Théorème de Reynolds
Le théorème de Reynolds s’applique à des quantités massiques f
Z Z
d d
ϱf dV = ϱ f dV.
dt V V dt
Conservation de la masse
La conservation de la masse impose que pour un volume de contrôle V
Z Z
d d
ϱdV = ϱ f dV = 0
dt V V dt
∂ϱ(x, t)
+ ∇ · (ϱu) = 0.
∂t
Cette relation est appelée équation de continuité pour un fluide incompressible car elle
impose une contrainte de continuité sur les composantes du champ de vitesse u :
∇ · u = 0.
∇·u=0
∂ 1
u + (u · ∇)u = g − ∇p
∂t ϱ
La condition à la limite à la surface libre d’un écoulement dont la surface libre est
située en y = h(x, t) est
d dh ∂h ∂h
(y − h) = 0 ⇒ v(x, h, t) = = + u(x, h, t) .
dt dt ∂t ∂x
Théorème de Bernoulli
Le théorème de Bernoulli énonce que si
u2
Ψ = ϱgz + ϱ + p = cte.
2
66 Chapitre 4 Principes de conservation
Exercice 2 : pompe
Une pompe installée sur une conduite aspire de l’eau à la base d’un réservoir (hauteur
d’eau h = 2 m) pour la refouler dans un bassin à l’air libre dont la surface libre est située
à une hauteur de htot = 10 m par rapport au fond du reservoir. Le débit de la pompe est
de 50 l/s. Calculer la puissance de cette pompe
B
z
2m bassin
6m
h=2m
pompe
réservoir
O
A
Exercice 3 : torpille
Quelle est la pression qui s’exerce sur le nez d’une torpille se déplaçant sous 10 m d’eau
à la vitesse v = 50 km/h?
h2
h1
v
Figure 4.2 : schéma de l’installation rudimentaire de mesure.
Exercice 7 : contraction
Considérons un écoulement avec un débit Q, à travers une contraction. Les pressions
à l’amont et à l’aval de la contraction sont mesurées à l’aide d’un manomètre (voir figure
4.3) contenant de l’huile de masse volumique ϱhuile < ϱeau . Les sections amont et aval
sont notées respectivement A1 et A2. Déterminer la hauteur h donnée par le manomètre.
̺huile
A1
̺eau
A2
Exercice 8 : vidange
Le fond d’un récipient cylindrique, de rayon R et hauteur 2h, est percé à la base d’un
trou circulaire de rayon r. Initialement, le récipient est à moitié plein (voir figure 4.4).
2h
2r
2R
Hypothèses :
– les dimensions vérifient R ∼ h ≫ r ;
– l’eau s’écoule tant que la pression à l’orifice est plus grande que la pression atmo-
sphérique p0 ;
– l’air est un gaz parfait isotherme: p(z)V (z) = cte.
Exercice 9 : siphon
De l’eau circule dans un tuyau de siphonage immergé dans un réservoir (voir figure
4.5). Le niveau d’eau dans le réservoir est de 1,50 m. Le diamètre du tuyau est de 3 cm. Le
tuyau monte à 1 m au-dessus du niveau d’eau. L’eau quitte le tuyau à la même cote que la
base du réservoir.
2
b
1m
b b 1
3
1,50 m
Exercice 10 : tremplin
L’Exposition Eau 2020 est déjà en préparation. Un architecte est invité à faire une
création censée occuper un espace consacré au thème de l’eau. Il a fait un premier dessin
d’une fontaine, alimentée par un grand réservoir relié à un siphon. La sortie du siphon
est libre, formant un jet d’eau contre un déflecteur convexe. La trajectoire du jet est déviée
vers un petit lac (voir figure 4.6). L’architecte prévoit un passage pour les piétons au-dessus
du jet. Vous êtes l’ingénieur chargé de vérifier si l’effet désiré est réalisable. On néglige
les pertes de charges par frottement (et donc les vitesses aux points 1 et 2 sont égales).
Déterminer :
1. le débit du siphon. Justifier vos hypothèses ;
2. la force R exercée le fluide sur le point de liaison entre la structure concave et la
base (point F) ;
3. la hauteur zB minimale pour le passage des piétons au-dessus du jet.
Un tuyau d’arrosage fait 10 m de l’eau et son diamètre intérieur est 20 mm. Il sert à
vider un bassin comme le montre la figure 4.7. Quel est le débit à travers le tube (on néglige
les pertes de charge par frottement) ?
Exercice 12
Un véhicule est placé dans une soufflerie. L’air est injecté à la vitesse u = 90 km/h ;
sa densité est 1,3 × 10−3 . Un manomètre à deux fluides (eau et huile) est utilisé ; la masse
volumique est ϱ = 900 kg m−3 . La hauteur d’huile est 2,5 cm.
1. déterminer la pression donnée par le manomètre (on donnera la hauteur d’eau h) ;
2. déterminer la différence de pression entre le front de la voiture (point 3 sur la figure
4.8) et la section test (point 2).
Chapitre 4 Principes de conservation 71
(a) Quelle est la distribution de pression en fonction de la profondeur h dans la retenue (l’eau
étant au repos) ?
(b) Écrire la définition de la résultante des forces de pression. Déterminer l’expression de cette
force de pression dans le cas de la vanne fermée (voir figure 4.10(a)).
(c) Faire l’application numérique pour θ = π/4 et R = 2 m.
(d) Calculer le moment des forces de pression par rapport au pivot O.
(e) On ouvre partiellement la vanne (voir figure 4.10(b)). La hauteur d’eau sous la vanne est d,
et l’on suppose que la hauteur d’eau h reste constante dans la retenue. En négligeant les
pertes de charge locales, utilisez le théorème de Bernoulli en justifiant les hypothèses per-
mettant son application, puis calculez le débit transitant sous la vanne et faire l’application
numérique quand d = 50 cm et h = 3 m.
(f) On cherche maintenant à aller au-delà de l’approximation de Bernoulli, qui reste assez
sommaire. Comme alternative, on se propose d’utiliser les équations de conservation de
la masse et de la quantité de mouvement sur un volume de contrôle V (voir figure 4.10(b))
comme pour le calcul de l’équation de conjugaison pour le ressaut hydraulique, qui a été
vu en cours. Comment s’écrivent les équations de conservation en régime permanent ?
72 Chapitre 4 Principes de conservation
R
θ
x h
O Σ
(a)
z
R 1
écoulement
Σ
x h
O
V
d 2
(b)
Figure 4.10 : (a)schéma de définition et notation (vanne fermée). (b) vanne partiellement
ouverte. Le volume grisé représente le volume de contrôle considéré aux questions (f) et
(g). Σ désigne la surface de la vanne en contact avec le volume V .
Servez-vous de cette équation pour fermer l’équation de N . En vous servant de cette re-
lation, déterminez la nouvelle expression de la force adimensionnelle N̂ en fonction de la
hauteur adimensionnelle ξ = d/h. Tracez l’allure de la force adimensionnelle en fonction
de ξ (on rappelle que 0 ≤ ξ ≤ 1). On s’intéresse surtout à ξ ≤ 0,2. Qu’en concluez-vous
quant à la pertinence du théorème de Bernoulli ici ?
(k) On considère maintenant que la vanne libère un débit de Q = 20 m3 /s. On veut détermi-
ner ce qui passe dans le radier de pente i = 1/200. La hauteur d’eau initiale – compte
tenu de la contraction sous la vanne – est d = 50 cm. Calculer la hauteur critique et la
hauteur normale sur le radier. Caractériser le régime d’écoulement et tracer l’allure de la
courbe de remous. Est-ce qu’un ressaut hydraulique se forme ? Si oui, le caractériser et le
positionner approximativement sur la courbe de remous. Si vous faites l’approximation de
canal infiniment large, il convient de justifier cette hypothèse.
y h0
(a) Comment se traduit la conservation de la masse pour ϕ. Quelle est la condition aux limites
vérifiée par ϕ en y = 0 ?
(b) Écrire la conservation de la quantité de mouvement pour la composante v. Exprimer cette
équation en y = h et la condition à la limite afin d’obtenir un système d’équations pour v
et h. On fait une linéarisation, c’est-à-dire un développement asymptotique en ne gardant
que les termes du premier ordre ; on pose h = h0 + η (avec η ≪ h0 ), u ≪ 1 et v ≪
1, ce qui revient donc à supposer que les termes quadratiques d’accélération convective
disparaissent dans la conservation de la quantité de mouvement. Comment se simplifie le
système d’équations ? Et si on substitue v par ∂y ϕ, comment peut-on obtenir un système
d’équations pour η et ϕ ?
(c) En introduisant le potentiel gravitaire ψ = −gy (c.-à-d. g = ∇ψ), intégrer l’équation de
conservation de la quantité de mouvement selon y pour obtenir une équation aux dérivées
partielles pour ϕ sous la forme ∂t ϕ = f (ϕ, η, g, x, y, p) qui est valable en y = h. On
utilisera le fait que la constante d’intégration est nulle car ϕ est une fonction potentiel
(donc valable à une constante arbitraire près).
(d) On cherche à relier la pression p en h aux variations de η. Comment s’écrit la loi de Laplace
quand on fait un développement asymptotique au premier ordre ?
(e) En se servant de l’équation de continuité et de l’approximation de la loi de Laplace au pre-
mier ordre pour éliminer p et η, montrer par une différentiation appropriée que le système
d’équations pour ϕ et η peut se réduire à une seule équation linéaire aux dérivées partielles
pour ϕ d’ordre 3 :
∂2ϕ ∂ϕ ∂3ϕ
+ g + C = 0 en y = h.
∂t2 ∂y ∂y 3
(On démontrera ce résultat et on donnera l’expression de C).
(f) Pour résoudre cette équation, on applique la méthode de séparation des variables en cher-
chant ϕ sous la forme d’un produit ϕ = A(x, t)F (y) où A traduit le phénomène de pro-
pagation et prend une forme d’onde progressive A(kx − ωt), où ω est la pulsation 1 et k
est le nombre d’onde 2 ; F représente la variation du champ de vitesse avec la profondeur.
En considérant l’équation de continuité pour ϕ, montrer que F (y) est nécessairement de
la forme
F (y) = cosh(ky).
(L’éventuelle constante multiplicative – d’intégration – sera absorbée dans la constante A
ci-dessous).
(g) Comme nous sommes dans le domaine des ondes linéaires, on peut supposer que A peut
se décomposer en fonctions harmoniques et on pose donc A(x, t) = Aeı(kx−ωt) où A est
une constante et ı le nombre imaginaire. La vitesse de l’onde est c = ω/k. En vous servant
de l’équation obtenue précédemment et de l’équation obtenue à la question (e), écrire la
relation de dispersion, c.-à-d. la relation algébrique ω = ω(k).
(h) Quelle est la condition portant sur σ pour que l’effet de la tension de surface soit négli-
√ ? Montrer que lorsque kh0 ≪ 1 et que la tension de surface est négligeable, alors
geable
c = gh0 .
Formulaire :
(1 + x)n = 1 + nx + O(x2 )
tanh x = x + O(x3 )
cylindre alimentant
buse
la buse
r
Ae As
z
0
(b) z (c)
r z
r α
Figure 4.12 : (a) schéma de principe d’une buse placée à la sortie d’une conduite cylin-
drique. (b) Buse en position verticale. (c) Buse en position inclinée (d’un angle α par rap-
port à l’horizontale).
(c) On souhaite calculer la force F qu’il faut exercer pour maintenir en place la vanne lorsqu’il
y a écoulement. Pour cela on va se servir des équations de conservation sur un volume de
contrôle arbitraire fixe qui englobe la vanne et les deux tronçons du canal de part et d’autre
de la vanne (voir figure 4.13). Le fluide est parfait (non visqueux). Exprimer la conservation
de la masse en établissant une relation liant les variables h1 , h2 , u1 et u2 .
(d) Calculer la force de pression qui s’exerce sur la face amont et celle qui s’exerce sur la face
aval du volume de contrôle. On prendra garde de fournir ici des valeurs algébriques (la
projection de la force sur l’axe x).
(e) Calculer les flux de quantité de mouvement à travers les faces amont et aval du volume de
contrôle.
(f) En appliquant le principe de conservation de la quantité de mouvement, établir la force F
de réaction qui s’exerce sur la vanne.
(g) Faire l’application numérique.
Données :
– B = 10 m, d = 1 m
– h1 = 5 m et h2 = 80 cm.
F
aval
h1
u1
d h2
x u2
(a) On suppose que la rotation du ballon entraîne le fluide autour de lui. Déterminez dans le
référentiel du terrain, puis dans le référentiel du ballon, la vitesse du fluide au point A et
78 Chapitre 4 Principes de conservation
au point B (ces points étant très proches on pourra considérer qu’ils sont sur la surface du
ballon).
(b) A l’aide du théorème de Bernoulli déterminez la différence de pression entre A et B.
(c) En supposant que la pression A est homogène sur la demi-sphère supérieure et la pression
B homogène sur la demi-sphère inférieure, déterminez la force résultante sur la ballon.
Cette force est à l’origine de l’effet Magnus.
(d) En s’aidant du schéma ci-dessous trouver le rayon de courbure R de la frappe que l’on
considère constant. On négligera touts frottements et on traitera le problème dans le plan
horizontal (on ne prend pas en compte le déplacement vertical du ballon). Indication: la
force centrifuge (Fc = mω 2 R) doit être égale à la force de Magnus pour maintenir un
rayon constant.
(e) Considérons que Roberto Carlos a tiré le ballon de foot (de rayon a = 11 cm et de masse
m = 450 g) dans l’alignement du but à une distance l = 35 m. La balle garde une vitesse
constante de 130 km/h pendant le vol et sa vitesse de rotation est de 6 tr/s (dans le sens
inverse des aiguilles du montre). On néglige les frottements. Sachant que le ballon est tiré
avec un angle de α = 12o , déterminer si le ballon rentre dans les cages et si oui, à quelle
distance D du centre des cages (une cage de foot fait 7,3 m de large)? Indication : comme
R ≫ l on pourra considérer que la longueur de l’arc de la trajectoire du ballon est égale à
l.
dans le sens des x > 0. Les deux autres sections, notées S2 et S3 , ont un diamètre identique
D2 = D3 = 200 mm et sont verticales. Le débit à l’entrée S1 est Q1 = 300 l/s et la pression
(uniforme sur la section S1 ) vaut p1 = 500 kPa. Les conduites transportent de l’eau de
masse volumique ϱ = 1000 kg·m−3 . On prend g = 9,81 m·s −2 comme accélération
de la gravité. Pour le calcul des forces on considère également un volume de contrôle
avec une surface de contrôle, dont la normale n est orientée de l’intérieur vers l’extérieur
(convention usuelle).
S2
S x
1
V : volume de contrôle
S3
(a) Calculer les vitesses moyennes entrante (à travers S1 ) et sortantes (dans les sections S2 et
S3 ).
(b) Calculer les pressions dans les sections de sortie S2 et S3 (on négligera la différence d’al-
titude) ?
(c) Que valent les forces de pression (composantes cartésiennes) sur chacune des sections ?
(d) Que valent les flux de quantité de mouvement (composantes cartésiennes) sur chacune des
sections ?
(e) En vous servant de l’équation d’Euler sous forme intégrale et en négligeant la contribution
due aux forces de pesanteur, calculer la force de réaction (Fxr ; Fyr ) sur le fluide contenu
dans le volume de contrôle ?
80 Chapitre 4 Principes de conservation
Exercice 2 L’énergie par unité de volume fournie par la pompe au fluide : e = ϱg(htot −
h). Puisque l’on a un débit Q, la puissance P à fournir est : P = Qe = 3924 W.
Q2 1 − cos α
Exercice 4 F = ϱ .
πR2 − sin α
où :
– Vc est le volume de contrôle. Pour rappel, le principe fondamental de la dynamique
s’applique sur un système défini. Dans le cas des fluides, ce système correspond à
un volume de contrôle fixé et défini arbitrairement. Le volume de contrôle choisi
(Fig. 4.17) à 3 surfaces où le fluide rentre/sort, notées Σ1 , Σ2 et Σ3 ;
– les forces extérieures sont le poids W (dans la direction −ey ) et la force d’impact
R (dans la direction −ex ) ;
– u est le champ de vitesse du fluide ;
– la masse volumique ϱ est constante.
Ainsi, l’équation (4.2) est telle que:
Z Z
−R ∂ϱ(x,t)
= udV + ϱu(u · n)dS
−W Vc ∂t Σ
Z
v v −1
=0+ ϱ · dS
Σ1 0 0 0
Z Z
0 0 0 0 0 0
+ ϱ · dS + ϱ · dS.
Σ2 u u 1 Σ3 −u −u −1
Chapitre 4 Principes de conservation 81
Étant donné que nous souhaitons calculer R, on projette l’équation ci-dessus selon
−ex . On a finalement :
Z Z
R= ϱv 2 rdθdr,
r θ
Z a Z 2π
2
= ϱv ϱv 2 rdθdr,
0 0
1
= ϱv 2 2π a2 ,
2
= ϱv 2 πa2 .
Pour trouver l’élément infinitésimal de surface dS, nous effectuons une coupe de Σ1 . Σ1
correspond à un cercle de rayon a (fig. 4.18). L’élément infinitésimal de surface dS corres-
pondant s’exprime donc par rdθdr.
Note : on peut aussi appliquer le théorème de Bernoulli en calculant la pression au
point d’impact contre le mur, puis R = P ressionimpact × Surf ace. Cependant, la diffi-
culté réside dans le choix de la ligne de courant tout en considérant la symétrie des jets
verticaux et horizontaux.
q
4V 2
Exercice 6 vR = td2 π
+ 2gh2
1
ϱe gh − ϱh gh = ϱe (v12 − v22 ),
2
1 ϱe
h= (v 2 − v22 ).
2g ϱe − ϱh 1
Nous pouvons aussi exprimer le résultat en fonction des données du problème. En
effet, nous avons Q = A1 v1 = A2 v2 par conservation du débit (il n’y a aucune perte ou
aucun apport d’eau). Finalement, on obtient :
1 ϱe
h= Q2 (A−2 −2
1 − A2 ).
2g ϱe − ϱh
Chapitre 4 Principes de conservation 83
Question (a)
L’application du théorème de Bernoulli semble donc judicieux entre les points S et O situés
le long d’une ligne de courant.
1 1
Po + ϱvo (t)2 + ϱgzo (t) = Ps + ϱvs (t) + ϱgzs (t).
2 2
Or on a :
– Ps = Patm car le point S se situe à la surface ;
– Po = Patm , on suppose que le point O est pris à l’ouverture et donc que la pression
est la pression atmosphérique ;
– zs (t) = z(t) ;
– zo (t) = 0.
vs2 (t)
Comme ≪ 1, on a finalement :
vo2 (t)
p
vo (t) = 2gz(t).
Finalement, par l’équation (4.4), il est possible d’obtenir une équation différentielle
vérifiée par z(t) :
dz So
= −vs (t) = − vo (t),
dt Ss
dz r p
2
= − 2 2gz(t),
dt R
1 dz r2
√ √ = − 2 dt,
2g z R
Z 0 Z
1 r 2 Tf
√ z −1/2 dz = − 2 dt,
2g h R 0
1 h 1 1/2 i0 r 2 Tf
√ z = − t 0 ,
2g 1/2 h R2
1 √ r2
− √ 2 h = − 2 Tf ,
2g R
s
R2 2h
Tf = 2 .
r g
– R = 0,05 m ;
– r = 0,005 m ;
– ϱ = 1 g/cm3 ;
– Patm = 105 Pa.
On trouve Tf = 14,28 s.
Question (b)
P V = nRT = constante,
P0 V0 = Pf Vf ,
V0
Pf = P0 ,
Vf
86 Chapitre 4 Principes de conservation
h
Pf = Patm .
2h − z
Calculons maintenant la pression à l’orifice, celle-ci vaut la pression à la surface de
l’eau + la pression due au poids de l’eau:
Po = Pf + ϱgz.
h
Po = Patm + ϱgz.
2h − z
L’eau ne s’écoule plus lorsque la pression en O vaut la pression atmosphérique ; voyez cette
condition comme un équilibre des pressions, analogue à un équilibre des forces.
h
Patm + ϱgz = Patm .
2h − z
Patm h + ϱgz(2h − z) = Patm (2h − z),
ϱgz 2 − z(ϱg2h + Patm ) + Patm h = 0.
= 10003849444.
Comme on doit avoir z < h, la solution z2 est retenue. L’eau s’écoule donc de h − z2
= 1 mm avant de s’arrêter.
Question (a)
Tout d’abord, le débit est constant dans le siphon car il n’y a ni apport ni perte d’eau.
Le tuyau ayant un diamètre constant, cela signifie que la vitesse est constante le long du
siphon car Q = v × S. Ainsi, pour connaître le débit à travers le siphon, il suffit de calculer
la vitesse dans un point du siphon. Appliquons le théorème de Bernoulli en deux points A
et B (Fig. 4.22) judicieusement choisis le long d’une ligne de courant.
1 2 1 2
PA + ϱgzA + ϱvA = PB + ϱgzB + ϱvB
2 2
où:
– vA = 0 : surface libre ;
– PA = PB = Patm ;
– zB = 0 ;
– zA = h = 1,5 m.
Ainsi:
1 2
ϱv = ϱgzA
2 B
D’où:
p
vB = 2gh
= 5,42 m/s
Finalement:
p
Q=S 2gh,
D2 p
=π 2gh,
4
= 3,9 × 10−3 m3 /s.
Question (b)
Dans cette partie, il est demandé de calculer les pressions aux points 1, 2 et 3. Plus
particulièrement, on demande de calculer une différence de pression, c’est-à-dire ∆P =
P − Patm . Une autre manière serait de considérer Patm = 0, ainsi ∆P = P .
où :
– vA = 0 : surface libre ;
– PA = Patm ;
– z1 = zA ;
– v1 = vB = 5,42 m/s.
Ainsi:
1 2
Patm = P1 + ϱvB
2
∆P1 = P1 − Patm
1 2
= − ϱvB
2
= −14,7 kPa
Comme le point 3 se situe à la même hauteur que le point 1, et que la vitesse est
constante dans le siphon, on a directement : p3 = p1 = −14,7 kPa.
Appliquons une seconde fois le théorème de Bernoulli au point A et 2, situés le long
d’une ligne de courant :
1 2 1
PA + ϱgzA + ϱvA = P2 + ϱgz2 + ϱv22
2 2
où :
– vA = 0 : surface libre ;
– PA = Patm ;
– z2 − zA = H = 1 m ;
– v2 = vB = 5,42 m/s ;
Ainsi:
1 2
Patm = P2 + ϱgH + ϱvB
2
∆P2 = P2 − Patm
1 2
= −ϱgH − ϱvB
2
= −24,5 kPa
Question (a)
Tout d’abord, le débit à l’intérieur du siphon est constant. Il suffit d’appliquer la for-
mule de Torricelli qui établit que le carré de la vitesse d’écoulement d’un fluide, sous l’effet
de la pesanteur, est proportionnel à la hauteur de fluide située au-dessus de l’ouverture par
Chapitre 4 Principes de conservation 89
v s Ss = v o S o , (4.5)
vs So
= .
vo Ss
On suppose que la surface du réservoir est bien plus grande que la surface de l’orifice,
c’est-à-dire So /Ss ≪ 1 et finalement vs /vo ≪ 1. Cela signifie que l’on pourra négliger vs
devant vo dans la suite :
1 1
Po + ϱvo2 + ϱgzo = Ps + ϱvs + ϱgzs .
2 2
Or :
– Ps = Patm car le point S se situe à la surface ;
– Po = Patm , on suppose que le point O est pris à l’ouverture et donc que la pression
est la pression atmosphérique ;
– zs − zo = z1 = 5 m.
Q = vSsiphon
2
p D
= 2gz1 π
2
= 0,0778 m3 /s
Question (b)
où :
– Vc est notre volume de contrôle. Le volume de contrôle choisi (voir figure 4.24) a
deux surfaces par lesquelles le fluide rentre et sort, qui sont notées Σ1 et Σ2 ;
Chapitre 4 Principes de conservation 91
– la force R exercée le fluide sur le point de liaison correspond aux forces extérieures
appliquées. Le poids est ici négligé compte tenu du petit volume considéré ;
– u est le champ de vitesse du fluide ;
– la masse volumique ϱ est constante.
Ainsi, l’équation (4.6) est telle que :
Z Z
Rx ∂ϱ(x,t)
= udV + ϱu(u · n)dS
Rz Vc ∂t Σ
Z Z
0 0 0 v2 cos α v2 cos α cos α
=0+ ϱ · dS + ϱ · dS
Σ1 −v1 −v1 1 Σ2 v2 sin α v2 sin α sin α
Z Z 2
0 v2 cos α
= ϱ 2 dS + ϱ 2 dS
Σ1 v1 Σ2 v2 sin α
2
0 v2 cos α
=ϱ S 1 + S2
v12 v22 sin α
avec :
– v1 = v2 = v = 9,905 m/s car on ignore les frottements entre les points 1 et 2 ;
– Q = 0,0778 m3 /s ;
– α = 30◦ ;
– ϱ = 1000 kg/m3 .
Note : ici, on néglige le poids du volume de contrôle pour simplifier, cela peut s’avérer
être une grosse approximation selon la taille du volume V par rapport au changement de
quantité de mouvement. On néglige aussi le poids du déflecteur. Si on souhaitait faire un
calcul structurel, il aurait fallu en tenir compte.
Question (c)
dvx
m = 0,
dt
et
dvy
m = −mg
dt
92 Chapitre 4 Principes de conservation
avec vx et vy les composantes de la vitesse selon x et y. La première équation nous dit bien
que la vitesse selon x se conserve en l’absence de frottement. On peut arranger la seconde
équation en multipliant par vy :
1 dvy2
= −gvy
2 dt
or on a aussi (règle de composition des dérivées) :
dvy2 dvy2 dy
=
dt dy dt
Chapitre 4 Principes de conservation 93
et comme vy = dy/dt, on a :
1 2
ϱv = ϱgzb ⇒ zb = 1,25 m.
2 y
900×9,81×0,025−(−382)
Exercice 12 (1) h = ϱoilϱg0,025−p
water g
2
= 1000×9,81 = 0,0614 m. (2) p3 − p2 =
2 ϱv2 = 0,5 · 1,225 · 25 = 0,382 kPa
1 2 2
94 Chapitre 4 Principes de conservation
Correction du problème 1
Question (a)
La pression hydrostatique : p(z) = ϱg(h/2 − z) pour −h/2 ≤ z ≤ h/2.
Question (b)
Soit β l’angle de la normale n = (cos β, sin β). La résultante des forces de pression
est définie comme étant Z +θ
F =− pndS,
−θ
avec dS = W Rdθ. Après substitution et comme z = R sin β et h = 2R sin θ, on trouve
Z +θ Z +θ
F =− ϱg(h/2−z)(cos β, sin β)W Rdθ = −ϱgW R 2
(sin θ−sin β)(cos β, sin β)dθ
−θ −θ
Soit finalement
2 sin2 θ,
F = −ϱgW R 2
. (4.7)
−θ + sin θ cos θ
Question (c)
Application numérique :
−196,2
F = kN.
55,99
Question (d)
La force infinitésimale de pression dF étant portée par n, qui passe par le point O,
le moment des forces est nul en O. C’est la raison pour laquelle les vannes-secteurs sont
intéressantes : un moindre effort pour les actionner, mais également moins de vibrations
(les forces sont transmises à l’axe du pivot), et elles retombent sous leur propre poids.
Question (e)
On applique le théorème de Bernoulli en faisant l’analogie avec la vidange d’une cuve
vue en cours (formule de Torricelli), c.-à-d. le long d’une ligne de courant allant de la sur-
face libre à l’amont de la vanne à la surface libre à l’aval. Les mêmes réserves s’appliquent
que pour la formule de Torricelli : il faut que les surfaces libres restent à la même cote au
cours du temps (hypothèse de régime permanent), que l’on puisse négliger la dissipation
d’énergie en dépit de la forte constriction de la veine d’écoulement et on fait le calcul sur
une courte distance (hypothèse d’écoulement non visqueux), et que la ligne de courant
existe telle qu’on l’imagine. Il y a une différence avec la cuve : la vitesse du point de départ
n’est pas nécessairement petite devant la vitesse de vidange.
Chapitre 4 Principes de conservation 95
Question (f)
En régime permanent, la conservation de la masse s’écrit
Z
ϱ(u · n)dS = 0,
S
Question (g)
La projection de la conservation de la masse sur l’axe x s’écrit par unité de largeur
u1 h1 = u2 h2 ⇒ q = u1 h = u2 d,
Question (h)
Quand q = 0, on a nécessairement d = 0 et u2 = u1 = 0, donc
N 1
= ϱgh21 ,
W 2
qui n’est rien d’autre que la force hydrostatique (4.7) trouvée précédemment à la question
(b) en remplaçant 2R2 sin2 θ par h2 /2.
96 Chapitre 4 Principes de conservation
Question (i)
Le débit calculé à l’équation (4.8) est
r
2g
q = dh
d+h
et il peut s’exprimer comme une fonction de ξ = d/h
2g ξ2
q 2 = d 2 h2 = 2gh3 .
d+h ξ+1
En reportant cette expression dans l’équation (4.9) mise sous forme adimensionnelle, on
trouve
N ξ2 1 ξ−1
N̂ = 1 2
=1−ξ +42
1− = 1 − ξ 2 + 4ξ . (4.10)
2 ϱgW h
1+ξ ξ 1+ξ
Question (j)
Le débit défini dans l’énoncé
p
q = Cd d 2gh (4.11)
q 2 = 2gCd2 h3 ξ 2 .
En reportant cette expression dans l’équation (4.9), on obtient une relation proche du ré-
sultat précédent
N̂ = 1 − ξ 2 + 4Cd2 ξ(ξ − 1). (4.12)
Comme le montre la figure 4.26, les deux expressions sont similaires dans l’allure géné-
rale, mais les différences sont importantes pour ξ ∼ 0,5 (l’écart atteint alors 100 %). Un
développement limité à l’ordre 1 en ξ = 0 donne
N̂ ≈ 1 − 4ξ
N̂ ≈ 1 − 4Cd2 ξ
pour la loi empirique et comme Cd ≈ 0,7 (et donc N̂ ≈ 1 − 2ξ), la pente varie d’un facteur
2 selon la méthode de calcul employé. Comme il n’y a pas de prise en compte de la perte
de charge, le théorème de Bernoulli tend à surestimer la force N .
Question (k)
On considère un canal par lequel transite un débit par unité de largeur q = Q/W =
4 m2 /s.
Comme ce canal est rectangulaire, la hauteur critique est
s
q2
hc = 3 = 1,17 m.
g
Chapitre 4 Principes de conservation 97
1.0
0.8
0.6
N
0.4
0.2
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
ξ
Avec une loi de Chézy et si on fait l’hypothèse un canal infiniment large, la hauteur
normale est 1/3
q2
hn = = 0,96 m. (4.13)
C 2 sin i
Avec hn /W ≈ 0,27, on n’est pas vraiment dans le domaine de validité de l’approximation
du canal infiniment large. Si on maintient cette hypothèse, on hn > hc donc le régime à
l’aval est supercritique. Comme initialement le régime est également supercritique puisque
q
Fr = p = 1,17.
gd3
0.9
0.8
h (m)
0.7
0.6
0.5
0 100 200 300 400 500
x (m)
Figure 4.27 : courbe de remous solution de l’équation de Bresse (4.14).
1.1
1.0
0.9
h (m)
0.8
0.7
0.6
0.5
0 100 200 300 400 500
x (m)
Figure 4.28 : courbe de remous : solution de l’équation de Bresse (4.14) (courbe en tireté).
Chapitre 4 Principes de conservation 99
Correction du problème 2
Question (a)
La conservation de la masse implique
∇·u=0
or comme u = ∇ϕ, on a
∂2ϕ ∂2ϕ
∇ · ∇ϕ = 0 ⇒ + 2 = 0. (4.17)
∂x2 ∂y
Question (b)
De l’équation de conservation de la quantité de mouvement
∂ 1
u + (u · ∇)u = g − ∇p,
∂t ϱ
∂v ∂v ∂v 1 ∂p
+u +v = −g −
∂t ∂x ∂y ϱ ∂y
qui est valable quel que soit y. La condition à la limite à la surface libre y = h s’exprime
de la façon suivante
dh ∂h ∂h
v(x, h, t) = = + u(x, h, t) ,
dt ∂t ∂x
et lorsqu’on linéarise les équations (c’est-à-dire on fait un développement au premier ordre
en η et v), on a
∂v 1 ∂p
= −g − ,
∂t y=h ϱ ∂y y=h
v(x, h, t) = ∂η .
∂t
On se sert de la relation v = ∂y ϕ et on obtient
2
∂ ϕ 1 ∂p
∂t∂y = −g − ,
y=h ϱ ∂y y=h
(4.18)
∂ϕ ∂η
= .
∂y y=h ∂t
100 Chapitre 4 Principes de conservation
Question (c)
On peut récrire la première équation du système (4.18) sous la forme
∂ ∂ϕ p
+ gy + = 0 en y = h,
∂y ∂t ϱ
Question (d)
La loi de Laplace s’écrit
σ h′′
p(h, t) = = −σ ,
R (1 + h′2 )3/2
dont le développement au premier ordre est
∂2η
p(h, t) = −σ .
∂x2
Question (e)
Le système d’équations (4.18) s’écrit donc
∂ϕ σ ∂2η
∂t + gη − = 0,
y=h ϱ ∂x2
(4.19)
∂ϕ ∂η
= .
∂y y=h ∂t
Pour réduire ce système d’équations à une seule équation, on différentie la première équa-
tion du système (4.19) par t et la seconde deux fois par x :
∂ϕ2 ∂η σ ∂ 3 η
+ g − = 0,
∂t2 y=h ∂t ϱ ∂x2 ∂t
(4.20)
∂ 3 ϕ ∂3η
∂y∂x2 = ,
y=h ∂t∂x2
ce qui donne
∂ϕ2 ∂ϕ σ ∂ 3 ϕ
+ g − = 0 en y = h. (4.21)
∂t2 ∂y ϱ ∂y∂x2
Comme l’équation de continuité (4.17) impose ∂xx ϕ = −∂yy ϕ, on obtient finalement le
résultat demandé
∂ϕ2 ∂ϕ σ ∂ 3 ϕ
+ g + = 0 en y = h (4.22)
∂t2 ∂y ϱ ∂y 3
On a donc C = σ/ϱ.
Chapitre 4 Principes de conservation 101
Question (f)
On pose
ϕ = A(kx − ωt, t)F (y).
La substitution dans l’équation de continuité (4.17) donne
k 2 F A′′ + AF ′′ = 0,
or comme A et F portent sur des variables différentes, on déduit que l’on doit avoir
A′′ + A = 0 et k 2 F − F ′′ = 0,
pour qu’en les ajoutant, les contributions de chaque variable se compensent exactement.
On note que A′′ +A = 0 donne bien naissance à une solution sous la forme d’harmoniques
tandis que l’équation k 2 F − F ′′ = 0 admet des solutions de la forme aeky + be−ky . La
condition à la limite ∂y ϕ(x, 0, t) = 0 implique a = b. Comme l’énoncé nous y invite, on
pose a = 1/2 en sorte que
F (y) = cosh(ky).
Question (g)
On pose maintenant
Question (h)
Dans l’équation (4.23), on voit que le terme pondérant les effets capillaires est
σ
κ = k2 ,
ϱ
et donc si κ ≪ g alors les effets de tension de surface sont bien négligeables devant la
gravité. Dans ce cas, on a :
ω 2 = gk tanh(kh) + o(κ).
Dans la limite kh ≪ 1, on a tanh(kh) = kh, donc
ω 2
ω 2 = gk 2 h + o(kh) ⇒ c2 = = gh.
k
102 Chapitre 4 Principes de conservation
Correction du problème 3
Question (a)
La conservation de la masse impose la conservation du débit, donc
Q = Ae v e = As v s . (4.24)
Question (b)
Dans le volume de contrôle ouvert Va , qui est stationnaire w, le fluide a un écoulement
permanent, donc les termes temporels disparaissent. L’équation de conservation
Z Z Z
d
ϱudV + ϱu[(u − w) · n]dS = ϱVa g + σ · ndS
dt Va Sa Sa
On a introduit ez le vecteur unitaire orientant l’axe z. Pour les forces qui s’exercent aux
frontières du volume de contrôle, on opère une décomposition similaire
Z Z Z Z
− pndS = − pndS − pndS − pndS.
Sa Ae As Ab
Question (c)
Le long de l’axe z, on a d’après Bernoulli
1 2 1
ϱv + pe = ϱvs2 + ps ,
2 e 2
or ps = 0, donc on tire
1 2 1 2 1 2 vs2
pe = ϱvs − ϱve = ϱve −1 ,
2 2 2 ve2
qui, compte tenu de la conservation débit (4.24), donne
1 1
pe = ϱve2 − 1 .
2 r2
L’équation (4.26) de la force peut s’écrire
−1 1 1
F = ϱQve (r − 1) − −1 ez ,
2 r2
soit après simplification
1 Q2
F =− 2
ϱ (1 − r)2 ez .
2r Ae
Notons le signe négatif : telle que calculée, F représente l’action de la buse sur le fluide.
Si on veut calculer l’effort généré par le fluide sur la buse, le principe d’action et réaction
nous dit que c’est −F .
Question (d)
On applique le théorème de Bernoulli le long d’une ligne de courant située au centre
du jet
1 1
ps + ϱgzs + ϱvs2 = pa + ϱgz + ϱv(z),
2 2
avec les hypothèses employées, on a pour expression de la vitesse ascendante
1 2 1 p
ϱvs − ϱgz = ϱv(z) ⇒ v(z) = vs2 − 2gz,
2 2
qui n’est définie que pour 0 ≤ z ≤ zlim = vs2 /(2g). La conservation de la masse implique
As vs z −1/2
Q = As vs = A(z)v(z) ⇒ A(z) = = As 1 − .
v(z) zlim
La section du jet s’élargit et devient infiniment grande à l’approche du point d’arrêt zlim .
Le calcul n’est pas réaliste loin de la buse car au fur et à mesure que la vitesse, et donc
l’inertie, diminue, les effets visqueux ne deviennent plus négligeables. De plus, le fluide va
finir par retomber, et donc perturber l’écoulement.
104 Chapitre 4 Principes de conservation
Question (e)
On introduit un repère cartésien (x, y) avec x selon l’horizontale et y la verticale. La
loi de Newton pour une parcelle de fluide de masse m et vitesse v(t) est
dv
m = mg,
dt
avec pour condition initiale v(0) = vs ez = vs (cos α, sin α). On en déduit la position de
la parcelle de fluide au temps t
1
x = vs t cos α et y = vs t sin α − gt2 .
2
Il n’y a aucune différence ici entre une parcelle de fluide et une masse ponctuelle ne su-
bissant aucun frottement. Comme on a ignoré la pression au sein du jet, le théorème de
Bernoulli est strictement équivalent au théorème de l’énergie cinétique pour une masse
ponctuelle.
Correction du problème 4
Question (a)
On reproduit le raisonnement suivi pour l’expérience de Torricelli. Un des points in-
connus est la vitesse d’un point sur une ligne de courant au niveau de la surface libre.
En première approximation, on va supposer qu’elle est nulle. De même, un autre point
concerne la pression au bout de la ligne de courant, au niveau de la vanne. Celle-ci n’est
pas égale à la pression atmosphérique comme dans l’expérience de Torricelli. L’ordre de
grandeur est ϱgd/2. On note qu’il y a un facteur 10 avec le terme potentiel ϱgh1 . Une ap-
proximation grossière consiste donc à considérer que l’ordre de grandeur de la vitesse au
niveau de la vanne est donnée par la formule de Torricelli
p
v ∼ 2gh1 ,
d’où l’on tire p
Q = Bd 2gh1 .
Question (b)
Compte tenu des approximations faites et des pertes de charges singulières, on s’attend
à avoir un débit plus faible que le débit théorique trouvé précédemment. Dimensionnellement,
la formule √précédente semble correcte. L’analyse dimensionnelle nous pousse à poser
Q = Cd Bd 2gh1 . Le fait que Cd < 1 est cohérent.
AN : Q = 66,4 m3 /s
Question (c)
La conservation de la masse implique la conservation du débit en régime permanent,
donc
Q
q= = u 1 h 1 = u 2 h2 .
B
Chapitre 4 Principes de conservation 105
Question (d)
La force de pression (projetée sur x) sur la face amont est facile à déterminée à partir
de la loi de Pascal
1
F1 = ϱgh21 B
2
tandis que sur la face aval on a
1
F2 = − ϱgh22 B.
2
Question (e)
Le flux de quantité de mouvement projeté sur x est
Z h1
P1 = e x · ϱu(u · n)dS
0
Question (f)
Le principe de conservation de la quantité de mouvement implique
P1 + P2 = F + F1 + F2 ,
1
F = P1 + P2 − F1 − F2 = ϱB(−u21 h1 + u22 h2 ) + ϱgB(h22 − h21 ),
2
ou bien encore
h1 1 h22
F = ϱu1 Q − 1 − ϱgBh1 1 − 2
2
h2 2 h1
Question (g)
AN F = −732,5 kN.
106 Chapitre 4 Principes de conservation
Correction du problème 5
Question (a)
Dans le référentiel du terrain, le ballon fait tourner localement l’air autour de lui.
vA,t = ω ∗ a et vB,t = −ω ∗ a. Dans le référentiel du ballon (en translation rectiligne
par rapport au terrain, c’est à dire sans rotation), tout se passe comme si l’air est animé de
la vitesse du ballon en sens opposé, vA,b = ωa − vballon et vB,b = −ωa − vballon .
Question (b)
On se place dans le référentiel du ballon car dans ce dernier l’écoulement est perma-
nent. On va supposer zA = zB . D’après le théorème de Bernoulli ce qui permet d’écrire
2
ϱvA,b 2
ϱvB,b
+ pA = + pB
2 2
d’où
ϱ 2 ϱ ϱ
pA −pB = vB,b − vA,b
2
= (−ωa − vballon )2 − (ωa − vballon )2 = (4ωavballon ) .
2 2 2
Comme pA − pB est positif, la balle va subir une force vers le bas sur le schéma.
Question (c)
On intègre la force sur la surface de la sphère et on trouve que la force exercé est la
différence de pression fois l’aire du disque :
Question (d)
mv
R= .
2πϱωa3
Question (e)
Nous avons maintenant l’ensemble des données nécessaires pour trouver la distance
D. Il faut pour cela faire un peu de trigonométrie. Sur la figure, ci-dessous, on a tracé la
courbe de la trajectoire de rayon R, dont la tangente en C fait un angle α avec AC. On
trouve le point B en traçant la perpendiculaire à AC, passant par A et coupant l’arc, le
point B correspond au point où la balle quitte le terrain. Le triangle OBC est isocèle donc
on a la relation
β + 2γ = π.
Chapitre 4 Principes de conservation 107
tan η = D/l.
Donc, on a :
D = l tan(α − β/2).
Il faut encore déduire l’angle β, on utilise pour cela l’approximation des petits angles on
disant que l est approximativement égal à l’arc entre B et C. Ainsi
l
β= .
R
On déduit
l
D = l tan(α − ).
2R
Application numérique : D = 3,6 m donc le ballon rentre bien dans les cages puisque
elles font 7,3 m de large.
D B
A
γ
l
η
β
γ
O C
Correction du problème 6
Question (a)
Il suffit d’écrire la relation entre débit et hauteur
Q1 Q2 Q3
u1 = 4 2 , u2 = 4 2 , et u3 = 4
πD1 πD2 πD32
Question (b)
On applique le théorème de Bernoulli
1
p2 = p3 = p1 + ϱ(u21 − u22 ),
2
dont l’application numérique fournit p2 = p3 = 490,38 kPa.
Question (c)
Les forces de pression ont pour amplitude Fi = pi πDi2 /4. Le signe dépend de chaque
section de contrôle : positif pour les sections 1 et 3, mais négatif pour la 2. Les valeurs
numériques sont F p1 = (79,52 ; 0) kN ; F p2 = (0 ; − 15,40) kN ; et F p3 = (0 ; 15,40) kN.
Question (d)
Par définition le flux est la force définie par
Z
m
Fi = ϱu(u · n)dS,
Si
Question (e)
On note que pour les sections 2 et 3, les forces de pression et de flux de quantité de mou-
vement se contrebalancent exactement, donc Fyr = 0. La section 1 (entrante) est associée
à une force effective totale
Z
F 1 = F p1 − F m
1 = − (pn + ϱu(u · n))dS,
S1
Rappel du cours
avec yℓ la cote du fond, h la hauteur d’eau, u la vitesse moyenne. Il est souvent plus com-
mode de travailler avec la charge spécifique Hs .
Condition d’équilibre
Pour un canal de section quelconque, l’écoulement est en équilibre si le frottement lié à
la contrainte pariétale τp le long du périmètre mouillé χ compense la composante motrice
du poids
χτp = Sϱg sin θ,
avec S la section mouillée et θ la pente du fond, ce qui donne la condition d’équilibre:
τp = ϱg sin θRH ≈ ϱgiRH ,
Pour des pentes faibles, on a en effet sin θ ≈ tan θ = i (i est la pente du lit). On a introduit
le rayon hydraulique RH = S/χ. Pour un canal infiniment large, la condition d’équilibre
devient
τp = ϱgh sin θ ≈ ϱgih.
Lois de frottement
La loi la plus employée car valable pour une large gamme de débits et de rugosité est
la loi de Manning-Strickler ; la contrainte pariétale τp s’écrit
ϱg ū2
τp = ,
K 2 R1/3
H
109
110 Chapitre 5 Hydraulique
κ2
τp = ϱū2 , (5.1)
ln2 (11h/ks )
avec κ la constance de von Kármán et ks une taille caractéristique des rugosités du lit
(ks ≈ 2d90 ).
Hauteur normale
La hauteur normale est la profondeur moyenne d’eau en régime permanent uniforme.
Elle se calcule en égalant contrainte pariétale et contrainte motrice. Par exemple, si l’on
applique une loi de type Manning-Strickler, on obtient une équation implicite pour hn
2/3 √
Q = h̄B ū = KRH iS,
Hauteur critique
La hauteur critique est la hauteur d’eau pour laquelle le nombre de Froude vaut 1. Pour
un canal quelconque caractérisé par la relation S(h), le nombre de Froude est défini par
Q2 ∂S
F r2 = .
gS 3 ∂h
Lorsque le canal est à section rectangulaire (largeur B), alors S(h) = Bh et Q = qB, et
donc la définition de F r se simplifie
q2 u2
F r2 = = .
gh3 gh
Chapitre 5 Hydraulique 111
Régimes d’écoulement
On distingue trois régimes d’écoulement :
– régime subcritique (ou fluvial) : F r < 1 ou encore hn > hc ;
– régime supercritique (ou torrentiel) : F r > 1 ou encore hn < hc ;
– régime critique : F r = 1.
Courbe de remous
L’équation de la courbe de remous est l’équation différentielle régissant la variation de
hauteur h(x) en régime permanent non uniforme. Pour un canal rectangulaire, elle s’écrit
dh jf − i
= 2 .
dx Fr − 1
Les conditions aux limites dépendent du régime d’écoulement :
– régime subcritique : il faut placer la condition sur h à l’aval ;
– régime supercritique : l’écoulement est commandé par l’amont.
Ressaut hydraulique
Un ressaut hydraulique se forme lorsque l’écoulement passe de supercritique à sub-
critique. Sous certaines conditions (voir cours), on peut calculer la hauteur h2 à l’aval en
fonction de ce qui passe à l’amont (hauteur h1 et Froude F r1 ) :
q
h2 1
= 1 + 8Fr1 − 1 .
2
h1 2
Cette relation s’appelle équation du ressaut ou équation de conjugaison.
Seuil et déversoir
Les déversoirs sont des ouvrages aux formes variées : déversoir à paroi mince pour
mesure un débit (plaque mince verticale), barrage-déversoir (barrage au fil de l’eau avec
évacuation du trop plein), déversoir mobile (vanne à clapet, vanne à batardeaux, etc.) qui
permet d’ajuster la pelle, et déversoir à seuil épais (ouvrage souvent profilé). Un seuil per-
met de « contrôler » un débit, par exemple pour créer un plan d’eau, pour augmenter les
hauteurs d’eau à l’étiage, ou alimenter des prises d’eau.
Lorsqu’un seuil est dénoyé (c.-à-d. l’aval n’influence pas l’amont), le débit au-dessus
du seuil vaut 3/2
√ 2
q = CD g (H − p) ,
3
112 Chapitre 5 Hydraulique
5. Calculer la hauteur critique hc puis la comparer avec h. Faire le lien avec la question
précédente.
Indications :
– Pensez à estimer la rugosité du lit à l’aide du d90 et ainsi pouvoir utiliser une loi de
frottement.
– Considérez les équations pour un canal infiniment large.
– Lorsqu’il y a passage brusque d’un régime supercritique à un régime subcritique,
un ressaut se forme. Suivant les conditions hydrauliques, le ressaut peut se former
dans la première partie de l’écoulement ou dans la seconde. Utiliser la méthode de
la courbe conjuguée pour déterminer la position du ressaut
vue de dessus
10.0 m
d90=0.1
d90=0.01
5.0 m
vue de côté
1.0 km
i = 0.005
1.0 km 1.0 m
1. Déterminer les hauteurs dans les sections (1) à (4), indiquées sur la figure, en négli-
geant les pertes de charge singulières.
2. Classifiez et tracez qualitativement la courbe de remous, avec les hauteurs caracté-
ristiques des différentes parties.
Chapitre 5 Hydraulique 117
hs a,μ
b1 b2 b1
Q
bA bB
Q
iA a
(1) (2) iB (3) (4)
ū2
h+z+ = H,
2g
avec h la hauteur d’eau, z la cote du radier, ū la vitesse moyenne. En différentiant par
rapport à x et en introduisant la pente d’énergie j = −H ′ (x) et la pente du radier i,
obtenir l’équation différentielle de la hauteur d’eau h.
(b) On suppose que la largeur du canal est grande par rapport à la hauteur en sorte de pouvoir
simplifier l’expression du rayon hydraulique. En déduire les équations algébriques vérifiées
par la hauteur normale hn et la hauteur critique hc (on rappelle que celles-ci correspondent
respectivement aux cas h′ = 0 et h′ → ∞).
(c) Dans le cas d’un radier droit (à largeur constante), quelle est la condition portant sur le
nombre de Froude pour que l’écoulement soit supercritique ? Dans le cas d’un frottement
de type Chézy, montrer que cette condition est indépendante du débit et permet de mettre
en évidence une pente critique séparant régimes sub- et supercritique.
(d) On considère le cas d’une convergence linéaire :
B(x) = B0 − kx,
Données numériques :
– Largeur des tronçons : W1 = 6 m et W2 = 2 m
– Hauteur mesurée h1 = 1 m
– Hauteur de la marche ∆z = 30 cm
Chapitre 5 Hydraulique 121
écoulement
coursier
écoulement
∆z
ressaut hydraulique
section 1 section 2
Problème 4 : embranchement
Un canal rectangulaire de largeur B = 5 m et de longueur l = 1000 m a une pente
i = 10−3 . Le débit vaut Q = 10 m3 /s et la hauteur d’eau est de h0 = 3,1 m dans la partie
du bief où la hauteur est uniforme. Ce canal se divise ensuite en deux canaux secondaires
de même section et de pente is = 1 % (voir figure 5.11).
(a) En supposant que la résistance du lit peut être décrite à l’aide de la loi généralisée de
Keulegan, déterminer la rugosité ks du lit. On prendra κ = 0,41 pour la constante de von
Kármán. Discuter la validité de cette formule dans notre cas.
(b) Répondre à la même question en prenant la loi de Manning-Strickler : que vaut le coeffi-
cient de Manning-Strickler K ?
(c) Quel est le débit Q1 correspondant à une hauteur d’eau h1 = 4,5 m dans le canal principal ?
On répondra en utilisant les lois de Keulegan et de Manning-Strickler.
(d) Calculer le nombre de Froude F r et le nombre de Reynolds Re pour le canal principal
lorsque le débit vaut Q1 . On utilisera le débit trouvé avec loi de Manning-Strickler. Caractériser
le régime d’écoulement. Rappel: pour les écoulements à surface libre, on utilise le rayon hy-
draulique RH comme dimension caractéristique dans la définition du nombre de Reynolds.
On utilise souvent Re = 4RH Ū /ν, avec ν la viscosité cinématique du fluide et Ū la vitesse
moyenne de l’écoulement.
(e) Quelle est la hauteur d’eau h2 dans les canaux secondaires pour un régime permanent
uniforme lorsque la hauteur vaut h1 dans le canal principal ? On négligera le coefficient
de perte de charge singulière au niveau de l’embranchement et on se servira de la loi de
Manning-Strikler.
(f) Que vaut la hauteur critique hc dans les canaux secondaires ?
(g) Quelle est la forme de la surface libre ? La tracer qualitativement en plaçant les éléments
remarquables.
(h) On remplace les canaux secondaires par des canaux à section trapézoïdale de base b = 3 m.
Le fruit des berges est 1:3. Calculer la hauteur d’eau pour un canal secondaire en régime
permanent uniforme lorsque le débit vaut Q1 . Calculer le nombre de Froude.
Figure 5.11 : vue en plan du canal principal se scindant en deux canaux secondaires.
124 Chapitre 5 Hydraulique
h
p
Données :
– la hauteur du barrage est h0 = 10 m ;
– la granulométrie du gravier du canal est d90 = 20 mm ;
– le diamètre de la buse est D = 0,5 m ;
– les longueur et largeur du canal sont respectivement L = 1000 m et ℓ = 5 m ;
– la pelle vaut p = 1 m et le seuil est dénoyé ;
– la pente du canal est i = 0,1 %.
(a) Calculez la force de pression totale par unité de largeur qui s’exerce sur la face amont du
barrage lorsque la retenue est pleine d’eau. Faites l’application numérique.
(b) En vous servant de la formule de Torricelli en déduire le débit transitant par la buse.
(c) En supposant que le jet à la sortie de la buse occupe immédiatement toute la largeur du
canal et que la vitesse reste identique, calculez la hauteur d’eau juste en aval de la buse ?
(d) Calculez le coefficient de Manning-Strickler en vous servant de la formule de Jäggi. Pour
la suite des calculs, on arrondira la valeur de K à la valeur entière la plus proche.
(e) Calculez la hauteur normale dans le canal en considérant une loi de Manning-Strikler pour
la résistance du lit (avec la valeur de K trouvée précédemment).
(f) Calculez la hauteur critique dans le canal.
(g) Quel est le régime d’écoulement une fois que l’eau a atteint un régime permanent uni-
forme ?
(h) En négligeant toute dissipation d’énergie en amont du seuil, calculez la charge spécifique
au niveau du seuil.
Chapitre 5 Hydraulique 125
(a)
(b)
Figure 5.13 : géométrie de la conduite. (a) vue de face. (b) vue de côté ; le cadre noir repré-
sente le volume de contrôle pour le calcul.
Chapitre 5 Hydraulique 127
(a) Quelle est l’expression de la hauteur normale en régime permanent ? (on se contentera de
donner l’équation implicite vérifiée par la hauteur normale).
(b) Calculer la relation entre section mouillée S, hauteur d’eau h, rayon R, et angle
√ θ. Montrer
qu’en première approximation, cette surface mouillée est voisine de S̃ = Dh3 . Quelle
est l’erreur (relative) maximale commise ?
(c) Écrire la définition de la charge spécifique Hs . On va s’inspirer ici de ce qu’on avait fait en
cours pour établir la hauteur critique. Montrer qu’à débit constant, la fonction Hs admet un
minimum, qui sépare deux domaines : le domaine supercritique et le domaine subcritique.
Quelle est la définition de la hauteur critique ? (on se contentera de donner l’équation
implicite vérifiée par la hauteur critique). √
(d) En vous servant de l’approximation √ S̃ = Dh et du développement asymptotique au
3
3 Q2 he
F r02 = et Y = .
4 gRh40 h0
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
On étude un ouvrage fente qui sert à contrôler le débit dans un cours d’eau (figure 5.15).
Un canal en béton armé transporte de l’eau avec un débit Q = 100 L/s. Il a une pente de
i = 1%. Il a une section rectangulaire de hauteur 1 m et de largeur W = 50 cm. En un
point A – ici de coordonnées (0, 0) dans le repère Axy de la figure 5.16 – il y a un ouvrage-
fente (slit dam) : il s’agit d’un mur droit qui occupe toute la largeur du canal. Une fente le
parcourt sur toute sa hauteur ; elle a une largeur b = 10 cm et elle est centrée par rapport
à l’axe du canal (voir figure 5.16). Au pied de la fente (côté aval), il y a une marche verticale
de pelle p. Le canal continue avec la même pente. Le coefficient de Manning-Strickler du
béton est K = 55 m1/3 /s.
Figure 5.15 : Exemple d’un barrage-fente (muni de barres horizontales pour filtrer le char-
riage torrentiel). Zinal (VS).
L’eau arrive par la droite sur la figure 5.16(a). Compte tenu de la pente, on suppose
en première approximation que le régime est supercritique dans la partie amont du bief.
Le passage de la fente conduit à un ralentissement significatif de l’écoulement. Le régime
est attendu être subcritique à l’amont immédiat de la fente. De ce fait, on suppose qu’il se
forme un ressaut hydraulique noté BC sur la figure 5.16. Compte tenu du fort rétrécisse-
ment et de la marche, l’écoulement est supposé devenir critique au point A. (Par commodité
de notation, on pourra appeler A’ le point A quand il est dans la fente de largeur b, et garder
la notation A quand il est du côté du canal avec une largeur W ). En résumé, une analyse
simplifiée conduit à considérer qu’en première approximation, lorsque l’on va de l’amont
vers l’aval (de la droite vers la gauche sur la figure 5.16(a)), on a un écoulement perma-
nent uniforme entre D et C, puis un ressaut entre C et B, et enfin une zone d’écoulement
subcritique avec une surface libre horizontale.
Données à télécharger : data_chap5_probleme7-9.zip
Problème 7
A A
le rayon hydraulique Rh varie comme la hauteur d’eau h dans le canal. On néglige les
pertes de charge au passage de la fente.
(a) [0,40] Si l’écoulement est critique au passage de la fente (en A), montrer que la charge
spécifique en A
s
3 3 Q2
Hs = .
2 gb2
(b) [0,40] Calculer la hauteur normale dans le bief amont (on suppose que hn = hC = hD )
avec l’hypothèse d’un canal infiniment large.
(c) [0,40] Calculer la hauteur du ressaut hB en B (qui est la hauteur conjuguée de hC ).
(d) [0,40] Calculer la hauteur d’eau juste en amont de la fente (au point A, avant le passage à
la hauteur critique).
(e) [0,40] Tracer les courbes de charge spécifique Hs (h) pour l’écoulement dans le canal et
celle à travers la fente. Positionner les points A, B, C, et D. En déduire la position du ressaut.
(f) [0,40] Est-ce qu’il existe un débit minimal au-dessous duquel aucun ressaut ne se forme.
Pour cela, on pourra montrer que la condition pour observer une courbe remous telle que
132 Chapitre 5 Hydraulique
Problème 8
On réalise maintenant une étude plus détaillée du comportement hydraulique.
(a) [0,40] En vous inspirant de ce qui a été fait en cours pour le seuil mince, montrer qu’en
l’absence de pertes de charge, le débit à travers la fente est
3/2
2 √
Q= hA b g.
3
(b) [0,40] Pour prendre en compte les pertes de charge, on introduit un coefficient de débit Cd
tel que
2 p 3/2
Q = Cd 2gbhA .
3
Faire une analyse dimensionnelle et établir la dépendance de Cd vis-à-vis des groupes
adimensionnels importants du problème. Une étude expérimentale 1 montre que
10
Cd = 0,562 + ,
Re0,45
√
où Re = 2ghb/ν est le nombre de Reynolds, et ν = 10−6 m2 s la viscosité cinématique
de l’eau. En déduire le hauteur d’eau hA juste à l’amont de la fente.
(c) [0,40] Calculer les hauteurs normale et critique le long du bief CD en prenant en compte
les parois latérales du canal. Dans quel régime d’écoulement est-on ?
(d) [0,40] Calculer la hauteur d’eau du ressaut hB .
(e) [0,40] Résoudre numériquement l’équation de la courbe de remous dans le canal.
(f) [0,40] Tracer la courbe de remous et la comparer avec celle idéalisée au problème 1.
Problème 9
On étudie maintenant les forces qui s’exercent sur la fente. Pour les applications nu-
mériques, on se servira des valeurs obtenues dans le calcul approché du problème 1.
(a) [0,40] Calculer la pression hydrostatique et la force de pression résultante sur chacune des
deux ailes de la fente en supposant que la hauteur d’eau est uniforme le long de la section
et vaut hA . Faire l’application numérique.
(b) [0,40] Considérer un volume de contrôle entre A et B. On suppose que la hauteur et la
vitesse moyenne sont uniformément constantes pour la section en B. Au point A, la vi-
tesse varie fortement au passage de la fente. On a fait des mesures de la composante
u selon x de la vitesse près de la fente. Les données sont accessibles à partir du fichier
profil_vitesse_z.txt. Tracer le profil de vitesse u pour les sections A et B.
1. Aydin, I., A.B. Altan-Sakarya, and A.M. Ger, Performance of slit weir, Journal of Hydraulic
engineering, 132 (9), 987-989, 2006.
Chapitre 5 Hydraulique 133
(c) [0,40] Écrire le théorème de conservation de la quantité de mouvement sous forme in-
tégrale en régime permanent et considérer sa projection sur l’axe Ax. Dans un premier
temps, on négligera le frottement sur les parois.
(d) [0,40] Exprimer la force de pression et le flux de quantité de mouvement pour la section B.
Faire l’application numérique. Faire la même chose pour la section passant par A.
(e) [0,40] Estimer la composante motrice du poids. Comparer la résultante des forces (pression
+ flux de quantité de mouvement + force motrice). Est-ce que les écarts peuvent s’expliquer
par le frottement sur les parois (que l’on a négligé) ?
(f) [0,40] Le profil de hauteur mesurée expérimentalement le long de Ax est disponible à partir
du fichier profil_hauteur_x.txt ; on dispose aussi du profil de hauteur le long
de l’ouvrage-fente selon z (il faut se reporter au fichier profil_hauteur_z.txt).
Tracer les profils de hauteur expérimental et théorique pour les directions x et z. Que
pensez-vous de l’accord entre théorie et expérience ?
(g) [0,40] Faire une estimation du terme de frottement. On pourra donner les bornes attendues
de variation en considérant que le frottement s’exerce uniquement sur le fond (hypothèse
d’un canal infiniment large) ou bien sur tout le périmètre mouillé (fond + parois latérales).
On négligera les pertes de charge singulière au passage de la fente.
(h) [0,40] En vous servant des données expérimentales fournies, refaire un bilan de quantité
de mouvement en tenant compte du frottement (et des incertitudes sur sa détermination).
134 Chapitre 5 Hydraulique
(a) [0,50] En appliquant le théorème de Bernoulli (formule de Torricelli), quel serait le débit
initial dans la source si on néglige les pertes de charge et tout effet d’instationnarité ?
(b) [0,50] Refaire le calcul en prenant en compte les pertes de charge.
(c) [0,50] En déduire l’équation différentielle qui régit la hauteur d’eau dans le gouffre en sup-
posant qu’on est suffisamment proche d’un régime permanent pour que le théorème de
Bernoulli soit valable. Est-ce que vous considérez que l’hypothèse de régime quasi perma-
nent est réaliste ?
(d) [0,50] Quelle est la hauteur d’eau à l’équilibre dans le gouffre (telle que le débit sortant au
niveau de la source soit égal au débit Q entrant dans le gouffre).
136 Chapitre 5 Hydraulique
(a)
(b)
Figure 5.19 : le seuil de la Matte sur l’Aar à Berne. (a) vue plongeante depuis le pont
de Kirchenfeld. (b) orthophotoplan du seuil de la Matte. Source : (a) C. Ancey, et (b)
map.geo.admin.ch.
5.20). Le canal principal est supposé être à section rectangulaire constante de largeur b, de
pente i. Il déverse une partie de l’eau dans un canal secondaire par le biais d’un déversoir
latéral de longueur L et de pelle p. On suppose que l’écoulement dans le canal secondaire
est sans influence sur l’écoulement principal (déversoir dénoyé). La hauteur d’eau est notée
h(x), et le débit Q(x) est le débit total. On notera Hs la charge spécifique et u la vitesse
moyenne dans le canal principal. Le débit entrant (juste à l’amont du déversoir) est Q0 . Le
point x = 0 (origine) marque le début (amont) du déversoir latéral.
(a)
canal
secondaire
déversoir
canal
principal
(b)
(a) [0,40] Calculer pour le canal principal : la hauteur normale, la hauteur critique, la charge
spécifique à l’amont immédiat du déversoir.
(b) [0,40] Calculer le nombre de Froude. Quel est le régime d’écoulement ? Tracer l’allure de
Hs en fonction de h, et placer le point correspondant à la condition hydraulique entrante.
138 Chapitre 5 Hydraulique
(c) [0,40] En supposant que la charge spécifique peut être considérée comme constante sur de
petites distances, déterminer l’expression du débit Q en fonction de la hauteur h et de la
charge spécifique Hs , et g la constante de la gravité.
(d) [0,40] Toujours en supposant que la charge spécifique ne varie pas de façon significative
le long du déversoir, établir l’équation différentielle régissant la variation de hauteur d’eau
infinitésimale h′ (x) en fonction de h(x), Q(x) et Q′ (x).
(e) [0,40] En supposant que le débit dQ transitant par unité de longueur dx du déversoir peut
être estimé à l’aide de la formule du seuil dénoyé :
p
dQ(x) = −c 2g(h − p)3/2 dx
(à noter : (i) le signe − compte tenu du fait qu’il s’agit du débit perdu par le canal principal,
(ii) c est le coefficient de débit), établir l’équation différentielle exprimant h′ en fonction
de Hs et h.
(f) [0,40] Adimensionnaliser cette équation différentielle en introduisant la hauteur adimen-
sionnelle η = h/Hs et l’abscisse adimensionnelle ξ = x/L. En supposant qu’on est à petit
nombre de Froude, et on suppose donc que ζ = 1−η est petit devant 0. Faire un développe-
ment limité en ζ pour obtenir une approximation de l’équation différentielle. On définira
aussi la pelle et la largeur adimensionnelle pour simplifier la notation :
p b Q
p̂ = , b̂ = et Q̂ = p .
Hs L b gHs3
Figure 5.21 : vue sur le saut du Doubs à la frontière entre France et Suisse (Le Locle, NE).
(a) [0,40] Que vaut le coefficient de Manning-Strickler (on arrondira à l’entier le plus proche) ?
(b) [0,40] Donner les expressions analytiques de la section mouillée, du périmètre mouillé, et
du rayon hydraulique.
(c) [0,40] Calculer les hauteurs normale et critique.
(d) [0,40] Calculer le nombre de Froude. Quel est le régime d’écoulement ?
(e) [0,40] Tracer la courbe de remous en amont de la chute d’eau.
140 Chapitre 5 Hydraulique
Question (a)
Question (b)
Question (c)
Tout d’abord, exprimons l’angle θ (voir figure 5.23) en fonction des données du pro-
blème.
d d
− (d − hmax ) = sin θ,
2 2
d d
hmax − = sin θ.
2 2
Chapitre 5 Hydraulique 141
Ainsi :
!
2 hmax − d
2
θ = arcsin
d
2hmax
= arcsin −1
d
= 0,644 rad
d d
χ=π +2 θ
2 2
= 2,21 m
– La surface mouillée :
2
d π d d
S= + θ + hmax − cos θ
2 2 2 2
2
d π
= + θ + sin θ cos θ
2 2
= 0,67 m2
La surface mouillée peut être vue comme la somme d’un cercle non rempli délimitée
par les angles −π −θ et π +θ et d’un triangle de base d cos θ et de hauteur hmax − d2
– Le rayon hydraulique :
S
RH =
χ
= 0,303 m
Question (d)
2/3 √
Q = SRH iK.
Question (e)
2/3 √
Q = SRH iK,
r
0,1
= 0,67 × 0.32/3 80,
100
= 0,77 m3 /s.
2/3 √
Q = KRH iS.
Deux états sont ici à considérer. On notera les variables (K, RH et S) par les indices 1
et 2, l’état neuf et abîmé, respectivement. Les variables Q et i ne dépendent pas de l’état du
canal. En considérant un canal trapézoïdal avec (b = 0), la section et le périmètre mouillé
s’expriment respectivement par :
– S = 21 Bh ;
2h
– χ= .
cos ϕ
En faisant référence à la figure 5.24, on a :
– B = 2L sin θ ;
– h = L cos θ ;
– ϕ = θ;
d’où :
– S = L2 sin θ cos θ ;
– χ = 2L.
Comme le débit est constant entre les deux états, nous avons d’après la loi de Manning-
Strickler :
2/3 √ 2/3 √
K1 RH,1 iS1 = K2 RH,2 iS2 ,
5/3 5/3
S1 S2
K1 2/3
= K2 2/3
,
χ1 χ2
8/3 1 8/3
L1 = L2 ,
2
3/8
L2 = 2L1 ,
L2 = 2,59 m.
Chapitre 5 Hydraulique 143
Question (a)
– Fr < 1, régime subcritique plus couramment appelé régime fluvial pour lequel on
a h > hc ;
– Fr > 1, régime supercritique plus couramment appelé régime torrentiel pour lequel
on a h < hc .
u
Fr = √ .
gh
qB
Bh
√ c = 1,
ghc
√
q= gh3/2
c ,
1/3
q2
hc = ,
g
hc = 0,30 m.
144 Chapitre 5 Hydraulique
Question (b)
Pour rappel, lorsque l’on considère un canal rectangulaire avec un débit constant q
[m2 /s],
l’énergie spécifique est telle que :
q2
Hs (h) = h + ,
2gh2
que l’on peut aussi écrire sous forme adimensionnelle en divisant par hc :
Hs 1 1
H∗ = =ξ+ ,
hc 2 ξ2
avec ξ = hhc . La charge totale se conservant entre l’amont et l’aval, on doit avoir une
diminution de la charge spécifique d’une valeur y2 (hauteur de la rampe) car :
H1 = H2 ,
u21 u2
y 1 + h1 + = y 2 + h2 + 2 ,
2g 2g
0 + Hs,1 = y2 + Hs,2 ,
Hs,2 = Hs,1 − y2 ,
y2
H∗,2 = H∗,1 − .
hc
À l’amont, nous avons un régime subcritique car h1 = 0,69 m > hc = 0,30 m. À l’aide du
diagramme fourni par la figure 5.25, on peut calculer la hauteur spécifique adimensionnelle
à l’aval et ensuite en déduire la valeur h2 . Par lecture graphique, on a :
h1
H∗,1 = 2.4 car = 2,3,
hc
d’où
y2
H∗,2 = H∗,1 − = 1,9,
hc
puis
h2
ξ= = {0,6; 1,7}.
hc
Le régime est subcritique à l’amont, donc est contrôlé par les conditions à l’aval. Le
changement de hauteur n’est pas suffisant pour arriver à la hauteur critique ; il n’y a pas
un changement de régime. Ainsi :
h2 = 1,7hc = 0,51 m.
Question (a)
En posant α = 45◦ , l’angle entre les berges et l’horizontal, on est capable de détermi-
ner :
– la largeur du miroir B = b + 2h tan α = 13 m ;
Chapitre 5 Hydraulique 145
2h
– le périmètre mouillé χ = + b = 16,3 m ;
cos (90◦ − α)
h
– la section mouillée S = (B + b) = 36 m2 ;
2
S
– le rayon hydraulique RH = = 2,21 m.
χ
Question (b)
Question (c)
Dans notre cas, il n’est pas possible de calculer la hauteur normale par la formule
3/5
hn = Kq√i car la condition B ≪ h n’est pas satisfaite. Physiquement, cela signifie
que le frottement au niveau des berges ne peut être négligé. Dans notre cas, l’écoulement
est permanent et uniforme. La hauteur d’eau h dans le canal est égale à la hauteur normale
hn . On a donc hn = 4 m.
Question (d)
u Q
Fr = √ = √ = 0,44.
gh S gh
Question (e)
Question (a)
La sécurité du pont est garantie au passage de la crue lorsque la hauteur d’eau dans
le tronçon 2 ne dépasse pas la hauteur du pont ; autrement dit si hn2 < h0 = 2,5 m.
Ce critère est très simplifié car nous ne considérons pas les phénomènes de transport des
sédiments ainsi que le phénomène d’érosion. La loi de frottement de Manning-Strickler
permet de relier le débit Q et la hauteur normale du tronçon 2 hn2 . Pour simplifier les
calculs, nous supposons que le canal est infiniment large. Ainsi la hauteur normale d’eau
s’exprime directement par
3/5
Q
hn2 = √ ,
BK iav
où :
– le débit de crue Q = 6 m3 /s est supposé constant le long de la rivière (régime
permanent et uniforme);
23,2
– la rugosité du lit est déterminée à l’aide de la formule de Jäggi : K = 1/6 = 30,3
d90
m /s ;
1/3
– la largeur du lit B = 4 m ;
– la pente du lit dans le tronçon 2 est iav = 0,5 %.
hn2 = 0,81 m.
Question (b)
Pour rappel, un ressaut est une variation rapide du niveau d’eau lors du passage d’un
écoulement supercritique à subcritique. En d’autres termes, il correspond à une vague
stationnaire au sein de laquelle le régime d’écoulement passe de supercritique à subcritique.
Il y a donc une perte d’énergie entre les deux régimes. Pour savoir s’il existe un ressaut,
nous devons donc déterminer les régimes d’écoulement dans le tronçon 1 et le tronçon 2.
La hauteur normale du tronçon 1 se calcule de la même manière que dans le tronçon 2 :
3/5
Q
hn1 = √ ,
BK iamont
hn1 = 0,27 m.
Comme nous avons hn1 > hc et hn2 < hc , le régime est supercritique dans le premier
tronçon et subcritique dans le deuxième tronçon. L’écoulement passe donc d’un régime
supercritique à un régime subcritique, il y a donc un ressaut qui se forme au changement
de régime. Dans la zone où se produit le ressaut, l’écoulement est très turbulent, locale-
ment la hauteur d’eau peut être importante avec une forte érosion. On va donc déterminer
la position du ressaut. Pour ce faire on va utiliser la méthode de conjugaison. Il faut com-
mencer par tracer l’allure des courbes de remous en résolvant l’équation de Bresse pour
une loi de Manning-Strickler.
dh 1 − (hn /h)10/3
=i . (5.3)
dx 1 − (hc /h)3
Comme dans le premier tronçon l’écoulement est partout supercritique car hn1 < hc ,
le ressaut ne pourra se former. Le ressaut se situera donc quelque part dans le deuxième
tronçon, nous allons donc tracer la courbe de remous afin d’estimer à quel endroit aura
lieu le ressaut. On doit donc résoudre numériquement l’équation 5.3. La résolution numé-
rique de cette équation peut se faire de plusieurs manières, soit avec l’outil Matlab soit en
utilisant la méthode des différences finies. En utilisant cette dernière méthode, les calculs
sont longs. Il est cependant bien de connaître cette méthode dans le cas où l’utilisation de
Matlab est impossible ou si on souhaite vérifier le résultat. On préférera donc la résolution
sur Matlab grâce à la fonction ode45. De cette manière, il vous sera possible de faire varier
les différents paramètres pour voir leurs influences sur la position du ressaut. Dans la suite
du corrigé, nous ne vous fournirons pas le code complet mais simplement les étapes que
vous devez effectuer afin de résoudre ce problème. Pour rappel, la hauteur conjuguée est
donnée par la formule de conjugaison
q
h2 1
= 1 + 8Fr1 − 1
2
h1 2
u
avec Fr1 = √
gh1
Chapitre 5 Hydraulique 149
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2 close all
3 clc
4
5
6 % 1 ) d e f i n i r l e s p a r a m e t r e s du probleme
7
8
9 Q = %[ m3/ s ]
10 B = %[m]
11 q = % [ m2/ s ]
12 g = %[m/ s 2 ]
13 i 1 = %[ −]
14 i 2 = %[ −]
15 d90 = %[m]
16 K = 23 . 2 / ( d90 ) ^ ( 1 / 6 ) % Formule de J a g g i [m^ ( 1 / 3 ) / s ]
17
18
19 % 2 . E n t r e r l a f o r m u l e d e s h a u t e u r s n or m a l e s e t c r i t i q u e .
20
21 hn1 = (Q/ (B∗K∗ i 1 ^0 . 5 ) ) ^ ( 3 / 5 )
22 hn2 = (Q/ (B∗K∗ i 2 ^0 . 5 ) ) ^ ( 3 / 5 )
23 hc = (Q/ (B∗g^0 . 5 ) ) ^ ( 2 / 3 )
24
25 % 3 . R e s o l u t i o n a l ' amont du r e s s a u t − s u p e r c r i t i q u e
26 % On va r e s o u d r e numeriquement l ' e q u a t i o n de c o u r b e de ...
remous a l ' a i d e du
27 % s o l v e r ode45 ( pour p l u s d ' i n f o r m a t i o n s a son s u j e t , t a p e r ...
” h e l p ode45 ”
28 % dans l e t e r m i n a l de Matlab ) . La r e s o l u t i o n s e f a i t ...
d ' amont en a v a l c a r
29 % l ' e c o u l e m e n t e s t s u p e r c r i t i q u e au n i v e a u de l a r u p t u r e de ...
pente , l a
30 % ha u t e u r d ' eau i n i t i a l e h0 e s t e g a l e a l a h a u t e u r d ' eau a ...
l a f i n du p r e m i e r t r o n c o n .
31 % On va r e s o u d r e a r b i t r a i r e m e n t de 0 a 14 m , c ' e s t l a
32 % v a r i a b l e xspan = [ 0 1 4 ] m q u i s p e c i f i e l e s b o r n e s de ...
resolution et l e
33 % s e n s de r e s o l u t i o n ( de 0 v e r s 14 m) .
34
35 xspan = [ 0 1 4 ] ;
36
37 h0 = hn1 ; % ha u t e u r i n i t i a l e : on c h o i s i t l a ha u t e u r normale ...
du p r e m i e r t r o n c o n
38
39 [ x2 , h2 ] = ode45 (@( x , h ) i 2 ∗ ( 1 − ( hn2/h ) ^ ( 1 0 / 3 ) ) / ( 1 − ...
( hc /h ) ^3) , xspan , h0 ) ; % l a f o n c t i o n ODEFUN c o r r e s p o n d a ...
l a f o n c t i o n f de l ' e q u a t i o n de B r e s s e t e l l e que dh/dx = ...
f (h , x)
40
41 % C a l c u l du nombre de Froude
42 Fr2 = q . / s q r t ( g∗ h 2 . ^3) ;
43
44 % C a l c u l de l a ha u t e u r c o n j u g u e e
45
150 Chapitre 5 Hydraulique
√ q
Exercice 5 B1 h ghF r1 = B2 h2 g h2 F r2 . En résolvant pour B2 on trouve B2 = 1,89
m.
3/5 3/5
Exercice 6 (1) hn2 = BKQ√i = 0,81. (2) On a hn1 = BK Q √
iam
= 0,27
2/3
av
m, hc = BQ √
g = 0,61 m. On trouve hn1 < hc < hn2 m. L’écoulement passe donc
d’un régime supercritique à un régime subcritique, il y a donc un ressaut qui se forme au
changement de régime.
Question (a)
Notons par les indices I et II, les variables correspondantes à la première partie (largeur
de 10 m) et à la seconde partie du canal (largeur de 5 m) respectivement.
152 Chapitre 5 Hydraulique
Question (b)
2/3 √
Q = KRH iS,
où :
23,2
K= 1/6
,
d90
23,2 23,2
KI = 1/6
= = 34,1 m1/3 /s ;
d90,I I 0,11/6
23,2 23,2
KII = 1/6 = 1/6
= 50 m1/3 /s .
d90,II 0,01
S
– RH : le rayon hydraulique tel que RH = . Dans le cas d’un canal rectangulaire,
χ
on a :
SI = BI hn,I ;
S = Bhn =
SII = BII hn,II .
χI = BI + 2hn,I ;
χ = B + 2hn =
χII = BII + 2hn,II .
En appliquant la loi de Manning-Strickler, on obtient une équation implicite pour hn :
2/3
Bhn √
Q−K iBhn = 0,
B + 2hn
√
Q(B + 2hn )2/3 − K(Bhn )5/3 i = 0,
f (hn ) = 0.
Chapitre 5 Hydraulique 153
Résoudre cette dernière équation est bien trop fastidieuse à la main. Nous utiliserons l’arl-
gorithme de Newton-Raphson qui nous donne une valeur approchée de la solution par
processus d’itération. La méthode est la suivante :
– On fixe une valeur initiale et cohérente de la solution. Dans notre cas, nous prenons
la hauteur normale d’un canal supposé infiniment large, c’est-à-dire :
3/5
3/5
hn (0)I =
20/10
√ = 0,89 m ;
Q/B 34,1 0,005
hn (0) = √ = 3/5
K i
20/5
hn (0)II = √ = 1,08 m
50 0,005
f (hn (i))
hn (i + 1) = hn (i) − ,
f ′ (hn (i))
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3 clc
4
5 %%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%
6 % Methode de Newton−Raphson %
7 % %
8 % hn_( i +1) = hn_( i ) − f (hn_( i ) ) / f ' ( hn_( i ) ) %
9 % %
10 %%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%
11
12 %% T o l e r a n c e de c o n v e r g e n c e %%
13 t o l =1e −3;
14
15 %% Parametres du probleme %%
16 Q=20;
17 i_p=0. 0 0 5 ; %p e n t e
18
19 B=10; %p a r t i e I
20 %B=5; %p a r t i e I I
21
22 K=34 . 1 ; %p a r t i e I
23 %K=50; %p a r t i e I I
24
25 %% C o n d i t i o n s i n i t i a l e s %%
26 hn = [ ] ;
27
154 Chapitre 5 Hydraulique
28 i =1; %i t e r a t i o n s
29
30 hn ( i ) =0; %on d e f i n i t une v a l e u r n u l l e pour e v a l u e r ...
abs ( hn ( i +1)−hn ( i ) )>t o l
31 hn ( i +1)=((Q/B) / (K∗ i_p ^0 . 5 ) ) ^ ( 3 / 5 ) ; %v a l e u r i n i t i a l e
32
33 %% Boucle jusqu ' a c o n v e r g e n c e de l a s o l u t i o n %%
34 w h i l e abs ( hn ( i +1)−hn ( i ) )>t o l
35
36 %% I t e r a t i o n s u i v a n t e %%
37 i f ( hn ( i )==0)
38 i =2;
39 else
40 i=i +1;
41 end
42
43 %% Methode d ' e v a l u a t i o n %%
44 f=Q∗ (B+2∗hn ( i ) ) ^ ( 2 / 3 )−K∗ ( i_p ^0 . 5 ) ∗ (B∗hn ( i ) ) ^ ( 5 / 3 ) ; ...
%f o n c t i o n : f
45 f p=Q∗ ( 4 / 3 ) ∗ (B+2∗hn ( i ) ) ^( −1/3)−K∗ ( 5 / 3 ) ∗ ( i_p ^0 . 5 ) ∗B∗ (B∗hn ( i ) ) ^ ( 2 / 3 ) ; ...
%d e r i v e e : f '
46
47 hn ( i +1)=hn ( i )−f / f p ;
48
49 end
Question (c)
On utilise la même procédure que dans la question (b) de l’exercice 3. La charge totale
se conservant entre l’amont et le seuil, on doit avoir une diminution de la charge spécifique
correspondant à la hauteur du seuil ys − ya = 1 m car :
Ha = Hs ,
u2a
y a + ha + = Hs ,
2g
2
Q
BII ha
ha + = Hs .
2g
Or la hauteur d’eau au niveau du seuil correspond à la hauteur critique, c’est-à-dire hs =
hc,II = 1,18 m. Donc
2 2
Q 20
BII hs 5 × 1,18
Hs = (ys − ya ) + hs + = 1 + 1,18 + = 2,765 m.
2g 2 × 9,81
Chapitre 5 Hydraulique 155
ha (0) = Hs = 2,765 m.
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3 clc
4
5 %%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%
6 % Methode de Newton−Raphson %
7 % %
8 % ha_ ( i +1) = ha_ ( i ) − f ( ha_ ( i ) ) / f ' ( ha_ ( i ) ) %
9 % %
10 %%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%
11
12 %% T o l e r a n c e de c o n v e r g e n c e %%
13 t o l =1e −3;
14
15 %% Parametres du probleme %%
16 Q=20;
17 B=5;
18 g=9 . 8 1 ;
19 hc=1 . 1 8 ;
20 y=1; %ha u t e u r du s e u i l : ys−ya
21 Hs=y+hc +((Q/ (B∗ hc ) ) ^2) / ( 2 ∗ g ) ;
22
23 %% C o n d i t i o n s i n i t i a l e s %%
24 ha = [ ] ;
25
26 i =1; %i t e r a t i o n s
27
28 ha ( i ) =0; %on d e f i n i t une v a l e u r n u l l e pour e v a l u e r ...
abs ( ha ( i +1)−ha ( i ) )>t o l
29 ha ( i +1)=Hs ; %v a l e u r i n i t i a l e
30
31 %% Boucle jusqu ' a c o n v e r g e n c e de l a s o l u t i o n %%
32 w h i l e abs ( ha ( i +1)−ha ( i ) )>t o l
33
34 %% I t e r a t i o n s u i v a n t e %%
35 i f ( ha ( i )==0)
36 i =2;
37 else
38 i=i +1;
39 end
40
41 %% Methode d ' e v a l u a t i o n %%
156 Chapitre 5 Hydraulique
Question (d)
Question (e)
Question (a)
Dans un premier temps calculons le débit par unité de largeur dans chacune des sec-
tions, le débit Q = 0,25 m3 /s étant constant. Il est à noter que les sections (1), (2), (4) et (5)
ont une largeur identique égale à b1 = 1 m. La section (3) a une largeur b2 = 0,3 m. On a
donc :
Q
q1 = q2 = q4 = q5 = = 0,25 m2 /s,
b1
Q
q3 = = 0,833 m2 /s.
b2
Les hauteurs dans les sections (4) et (5) sont dites conjuguées dès lors qu’elles vérifient
la formule de conjugaison :
q
h5 1
= 1 + 8Fr4 − 1 ,
2 (5.4)
h4 2
où : √
u4 b1 Q
Fr4 =√ = √ 3/2 .
gh4 gS
Pour connaître les hauteurs d’eau dans la section (5), il est nécessaire de calculer la
hauteur d’eau dans la section (4). Pour cela, nous utilisons la conservation de la charge
Chapitre 5 Hydraulique 157
totale entre les sections (3) et (4), ainsi qu’entre les sections (2) et (3) pour connaître la
hauteur h2 .
u3 2 u2 2
+ h3 + hs = + h2 + 0
2g 2g
2 2
u3 + h3 + hs = u4 + h4 + 0,
2g 2g
q32 q22
+ h 3 + h s = + h2 + 0
2gh23 2gh22
2 2
q3 + h3 + hs = q4 + h4 + 0.
2
2gh3 2gh24
Tout d’abord, la hauteur d’eau dans (3) correspond à la hauteur critique. En effet, à
l’amont, le régime est subcritique et la hauteur d’eau correspond à la hauteur normale.
Dans cette configuration, il y a trois possibilités pour la hauteur d’eau dans la section (3) :
– la hauteur d’eau reste normale ;
– la hauteur augmente car elle dépend des conditions imposées à l’aval ;
– la hauteur d’eau diminue en générant une chute d’eau, permettant ainsi une transi-
tion vers un régime supercritique.
Comme la porte verticale contrôle l’écoulement en amont de celle-ci, et qu’il y a un
ressaut entre (4) et (5), la hauteur d’eau dans la section (4) doit être inférieure à hc . C’est
donc la troisième condition qui est retenu ; la hauteur d’eau dans la section (3) correspond
donc à la hauteur critique. Ainsi:
1/3
q32
h3 = hc3 = = 0,414 m.
g
158 Chapitre 5 Hydraulique
On suppose que les pertes de charges sont négligeables de sorte que h1 = h2 = 0,816
m. En injectant la solution obtenue pour h4 dans l’équation 5.4, on obtient h5 = 0,412 m.
Question (b)
Pour connaître l’ouverture a dans cette condition, il faut calculer la hauteur d’eau
notée hµa au niveau de l’ouverture. On suppose qu’il y a conservation de la charge entre
les section (5) et (µa) :
u5 2 uµa 2
+ h5 + 0 = + hµa + 0
2g 2g
2
q52 qµa
+ h 5 = + hµa .
2gh25 2gh2µa
Cette équation nous donne deux solution pour hµa égales à 0,097 m et 0,412 m. Comme
cette hauteur d’eau est inférieure à celle dans la section (5), on a forcément hµa = 0,097
m. Au niveau d’une porte verticale, le flux se contracte de sorte que la hauteur du flux hµa
est égale à µa. Ainsi :
hµa
a= = 0,167 m.
µ
Question (a)
Dans un premier temps, nous calculons les hauteurs critiques hcA et hcB dans les
sections de largeur bA et bB respectivement :
2 1/3
Q
cA
h = = 0,225 m,
gb2A
2 1/3
Q
hcB = = 0,294 m.
gb2B
Trois hauteurs normales vont être observées dans ce canal ; le changement de ces hau-
teurs normales est dû soit à un changement de pente, soit à un changement de largeur.
Chapitre 5 Hydraulique 159
Pour déterminer la première hauteur normale dans la section correspondant à une largeur
bA et à une pente iA , on utilise la loi de Manning-Strickler :
p 2/3
Q=K iA SA RHA ,
Note : quand on a une simple calculatrice, cette équation peut se résoudre soit par la
méthode de Newton-Raphson, soit par calculatrice en isolant hnA . Si on a besoin d’une
valeur initiale pour commencer le calcul itératif, on peut prendre la hauteur dans le cas
d’un canal infiniment large :
3/5
Q
h0nA = √ = 0,186 m.
bA K i A
On trouve hnA = 0,205 m <hcA . L’écoulement dans la section (1) est donc supercri-
tique.
La hauteur normale dans la section de largeur bA et de pente iB , notée hn2/3 est dé-
terminée sur la base du même raisonnement que précédemment. On trouve alors hn2/3 =
0,573 m >hcA = 0,225 m. L’écoulement entre les sections (2) et (3) est donc subcritique.
De même pour la hauteur normale dans la section de largeur bB et de pente iB , notée
hnB , on trouve hnB = 0,873 m >hcB = 0,294. L’écoulement est donc sub-critique dans
cette partie du canal.
De cette manière, les hauteurs d’eau dans les sections (1) et (4) sont directement déter-
minées par les hauteurs normales dans les sections correspondantes, c’est-à-dire :
h1 = hnA = 0,205 m,
h4 = hnB = 0,873 m.
Question (b)
Cette question nécessite un peu de réflexion. La question qui se pose est de savoir s’il
y un ressaut hydraulique qui se forme entre les deux biefs A et B ou bien la courbe de
remous est continue.
Un ressaut ne se forme que si la courbe de remous h(x) coupe la hauteur critique hc .
Est-ce le cas ? Examinons les éléments à notre disposition :
– On a vu que le bief A jusqu’à la section 1 est en régime supercritique car hn < hc .
– Au niveau de la transition (1)-(2) il y a une chute d’eau. En principe cela implique
qu’on passe en critique au-dessus de la marche.
– Remarque Cela n’est vrai que si la chute n’est pas noyée, c’est-à-dire si l’écoulement
à l’aval n’influence pas l’amont (on ne voit pas les chutes dans le cours, mais uni-
quement les seuils ; le principe est toutefois le même pour toutes les singularités
telles que seuil, chute, et vanne : on distingue écoulements noyé et dénoyé). Pour
l’instant, on ne sait pas si la chute est noyée ou pas (et on n’a d’ailleurs pas de for-
mule qui permette de spécifier si cela est le cas). On suppose ici que le marche n’est
pas noyée.
160 Chapitre 5 Hydraulique
1.0
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
L’intersection de cette valeur donne deux points possibles (voir figure 5.28) : B’ (avec
h = 11 cm) et B” (avec h = 57 cm). On a vu en cours qu’on ne peut pas passer continûment
d’une branche super- à subcritique (ou vice-versa). On sait également que la section 3-4
est représentée par le point C avec une hauteur h = h3 = 88,3 cm et Hs,3 = 89 cm). On
doit aller de A à C.
Chapitre 5 Hydraulique 161
Figure 5.29 : schéma de principe de la courbe de remous (les distances sont arbitraires).
162 Chapitre 5 Hydraulique
Correction du problème 1
Question (a)
La conservation du débit nous impose
Q = B(x)h(x)ū(x). (5.5)
ū2 B ′
i−j+
g B
h′ = , (5.6)
1 − F r2
Question (b)
La hauteur normale hn est définie comme la hauteur pour laquelle le numérateur du
rapport dans l’équation de la courbe de remous (5.6) est nul :
ū2 B ′ ū2 Q2 B ′
i−j+ =i− 2 + 2 2 = 0,
g B C Rh gh B B
Pour la hauteur critique hc , on est en terrain connu puisque l’on retrouve la condition
sur le dénominateur nul, qui donne
s
Q2
F r 2 = 1 ⇒ hc = 3
.
gB 2
Chapitre 5 Hydraulique 163
Question (c)
Un écoulement est supercritique quand
F r > 1.
Question (d)
Avec B(x) = B0 − kx et Rh ∝ h, l’équation (5.7) devient
1 1k ih2 B 2
+ = .
C 2h g B Q2
Soit encore
Q2 k C 2h
h3 = 1+ ,
iC 2 B 2 g B
On a donc 1/3 1/3
Q2 k C 2h
h= 1+ ,
iC 2 B 2 g B
et comme k est petit, on a au premier ordre en k
1/3
Q2 1 k C 2h
h= 1+ .
iC 2 B 2 3g B
En regroupant les termes en h et en faisant un nouveau développement limité en k, on
déduit 1/3 1/3 !
Q2 1 k C2 Q2
hn = 1+ .
iC 2 B 2 3 g B iC 2 B 2
L’écoulement est supercritique lorsque hn < hc , soit quand
1/3 1/3 ! s
Q2 1 k C2 Q2 Q2
hn < h c ⇒ 1+ < 3
.
iC 2 B 2 3g B iC 2 B 2 gB 2
En simplifiant on trouve
1/3 s
1 k C2 Q2 3 iC 2
1+ < .
3g B iC 2 B 2 g
164 Chapitre 5 Hydraulique
On a vu au (c) que si le canal était droit (k = 0), la condition i > ic0 = g/C 2 est la condition
usuelle pour observer un écoulement supercritique avec un frottement à la Chézy, et cela
indépendamment du débit. On voit que la contraction du radier avec un coefficient k a
pour effet d’augmenter la pente à partir de laquelle le régime supercritique est observé car
le second terme dans le membre de droite dans (5.8) est positif (quelle que soit la valeur de
i). Pour s’en convaincre on peut poser i = ic0 + δi avec δi ≪ 1. En reportant dans (5.8),
on trouve 1/3
α k Q2
δi > avec α = .
1 + α/3 B ic0 C 2 B 2
Le facteur correctif dépend du débit.
Question (e)
Le débit critique est s
Q2
hc = 3
= 2,16 m
gB 2
La hauteur normale est solution de l’équation.
Bh
Q2 = B 2 C 2 ih2 ,
B + 2h
qui donne hn = 43 cm. Si on fait l’approximation d’un canal large, alors
r
3 Q2
hn = = 42,7 cm.
iC 2 B 2
Comme le régime est supercritique et que la condition initiale vérifie hc > h0 > hn ,
on doit avoir une courbe de remous décroissante qui tend vers son asymptote hn . Si on
intègre numériquement l’équation de la courbe de remous (5.6) avec pour condition initiale
h(0) = h0 on obtient la solution tracée sur la figure 5.30.
Cette figure a été obtenue avec Mathematica en quelques lignes
Q = 500
B = 50
i = 0.2
Ch = 80
q = Q/B
g = 9.81
eqn = NDSolve[{
h[0] == 1,
h'[x] == (i - q^2/Ch^2/h[x]^3)/(1 - q^2/g/h[x]^3)
}, h, {x, 0, 200}]
Plot[h[x] /. eqn, {x, 0, 200}, Frame -> True, FrameLabel -> {"x", "h"},
BaseStyle -> {FontFamily -> "Times New Roman", 12}]
Chapitre 5 Hydraulique 165
1.0
0.9
h 0.8
0.7
0.6
0.5
Correction du problème 2
Question (a)
L’énergie totale au point 2 (en prenant le fond du canal comme référence des z) est
u22
E2 = ∆z + h2 + ,
2g
3
E2 = ∆z + h2 ,
2
Question (b)
Par définition, on a
u21
E1 = ∆z + h1 +
2g
avec u1 = Q/(W1 h1 ).
166 Chapitre 5 Hydraulique
Question (c)
Les deux points étant sur le même plan, il y a égalité des énergies spécifiques en l’ab-
sence de perte de charge. Donc
s
u21 Q2 3 3 Q2
E1 = ∆z + h1 + = E 2 ⇒ h1 + =
2g 2gW12 h21 2 gW22
Question (d)
AN : Q = 3,5 m3 /s.
Question (e)
Comme l’écoulement est subcritique, on peut supposer que l’énergie cinétique est bien
plus faible que la pression, donc
Q2
h1 ≫
2gW12 h21
Il s’ensuit alors √
2 2g 3/2
Q ≈ √ W 2 h1
3 3
AN Q = 3,41 m3 /s. L’erreur relative est donc
∆Q 3,41 − 3,5
= = −2,6 %
Q 3,5
Correction du problème 3
Question (a)
Les parois en verre sont bien plus lisses que le fond en gravier. Le frottement y est
donc moindre. Négliger le frottement des parois en verre est donc pertinent.
Question (b)
1/6
On a K = 23,2/d90 = 54 m1/3 /s. On calcule les hauteurs demandées
3/5 1/3
q q2
hn = √ = 4,4 cm et hc = = 5,6 cm.
K i g
Chapitre 5 Hydraulique 167
Question (c)
p
Comme hn < hc le régime est supercritique. Le nombre de Froude est F r = q/ gh3n =
1,45 dans la partie du canal où la hauteur atteint la hauteur normale.
Question (d)
L’équation de la courbe de remous est
0.20
0.15
0.10
0.05
0.00
0 5 10 15 20
Figure 5.31 : solution numérique de la courbe de remous pour les trois conditions impo-
sées.
Correction du problème 4
168 Chapitre 5 Hydraulique
Question (a)
La formule généralisée de Keulegan permet d’exprimer la contrainte à la paroi τp (c.-
à.-d. le frottement au fond) en fonction de la hauteur d’eau h et de la vitesse moyenne de
l’écoulement ū :
κ2
τp = 2 11h ϱū2 .
ln ( ks )
κ2 Q2
ϱgRH i = ϱ ,
ln2 ( 11R
ks )
H B 2 h20
ou encore s !
κ2 Q 2
ks = 11RH exp ± .
gRH i B 2 h20
On remarque que h/ks < 10. La formule généralisée de Keulegan est donc valide dans
notre cas. Cependant, il faut garder à l’esprit que cela ne signifie pas qu’elle est forcément
la loi la plus adaptée.
Question (b)
2/3 √
D’après la loi de Manning-Strickler, Q = SRH iK. Ici, S = Bh0 et RH = h0 B/(2h0 +
B). En résolvant pour K on trouve K = 16,5 m1/3 s−1 . Cette valeur indique que le canal
est très rugueux.
Question (c)
Q1 = = 17,1 m3 /s
κ2
pour la formule généralisée de Keulegan et
2/3 √
Q1 = KRH iBh1 = 16,1 m3 /s
Question (d)
On trouve
Q1
Fr = √ = 0,11
Bh1 gh1
qui indique un écoulement subcritique (fluvial) et
4RH ū
Re = = 5 · 109
ν
qui indique un écoulement turbulent.
Question (e)
Le débit dans chacun des canaux secondaires vaut Q1 /2. En appliquant la loi de Manning-
Strickler dans un des canaux secondaires on peut donc écrire
Q1 2/3 √
= KRH is Bh2 .
2
En exprimant RH en fonction de h2 et en résolvant pour h2 , on trouve h2 = 1,15 m.
Question (f)
En partant de la définition de la hauteur critique et de la formule du nombre de Froude
on trouve
Q1 /2 2/3
hc = √ = 0,64 m.
B g
On remarque que h2 > hc dans les canaux secondaires, ce qui indique que le régime est
subcritique (fluvial). Le régime ne change donc pas du canal principal aux canaux secon-
daires. Il n’y a ni chute (passage de fluvial à torrentiel) ni ressaut hydraulique (passage de
torrentiel à fluvial).
Question (g)
Doivent figurer sur le schéma la hauteur d’eau h (c.-à.-d. la surface libre), la hauteur
normale hn et la hauteur critique hc pour chaque bief; ainsi que les éventuels ouvrages
hydrauliques et ressauts hydrauliques. Ici, de l’amont vers l’aval,
– h = hn loin de l’embranchement (régime permanent uniforme);
– hc < h < hn à l’approche de l’embranchement (la hauteur diminue mais il n’y a
pas de changement de régime, c.-à.-d. que h ne croise pas hc );
– après le changement de pente, h tend vers la nouvelle valeur de hn (le régime rede-
vient permanent uniforme loin de l’embranchement).
Puisque le régime est subcritique (fluvial) dans les deux biefs, h et hn sont toujours au-
dessus de hc .
170 Chapitre 5 Hydraulique
Figure 5.32 : courbe de remous qualitative au passage du canal principal aux canaux se-
condaires.
Question (h)
Par souci de simplification, on note ici Q le débit, h la hauteur d’eau et i la pente dans
chacun des canaux secondaires.
Dans le cas de la section trapézoïdale on a S = h(b + 3h) pour la section mouillée,
√ h(b+3h)
χ = b + 2h 10 pour le périmètre mouillé et RH = b+2h √
10
pour le rayon hydraulique.
La loi de Manning-Strickler permet d’écrire :
4/3
Q 2 − S 2 RH K 2 i = 0
On note f (h) cette fonction. La solution peut être approchée par la méthode itérative de
Newton qui dit que
f (hn )
hn+1 = hn − ′ .
f (hn )
Correction du problème 5
Question (a)
On va calculer la force de pression par unité de largeur qui s’exerce sur le barrage. En
considérant la pression atmosphérique comme patm = 0 Pa, on peut écrire la distribution
de pression hydrostatique le long du barrage comme p = ϱg(h0 − y). On a prit le fond du
lac comme altitude 0. On sait que la force de pression totale s’exprime comme:
Z
F = −pnds
S
ds
dy
φ
dx x
Figure 5.33 : Incrément de surface infinitésimale sur le barrage
Étant donné la géométrie du problème (voir figure 5.33) on peut exprimer ds en fonc-
tion de la hauteur du barrage comme suit : ds = ldy/ sin ϕ = 2ldy, où l est la largeur
(inconnue) du barrage. On veut calculer l’intensité de force de pression qui s’exerce sur le
barrage, c’est-à-dire la norme de F = ∥F ∥.
Z
Z Z
F = ∥F ∥ =
−pnds
=
∥−pn∥ ds = pds
S S S
Car ∥n∥ = 1. On peut donc écrire:
Z h0
1
F = ϱg(h0 − y)ldy = 2ϱgl[h0 y − y 2 ]h0 0 = ϱglh20 (5.9)
0 2
La force de pression totale par unité de largeur est donc f = F /l = ρgh20 . L’application
numérique donne: f = 981 kN/m
172 Chapitre 5 Hydraulique
Question (b)
En se servant de la formule de Torricelli, on peut évaluer la vitesse de l’écoulement en
sortie de la buse p
u = 2gh0 = 14 m s−1
Le débit correspondant à cette vitesse est
πD2
Q = uSbuse = u = 2,75 m3 s−1 (5.10)
4
Question (c)
Soit hsortie la hauteur de l’écoulement dans le canal juste en aval de la buse et Ssortie =
ℓhsortie la surface de l’écoulement dans le canal juste en aval de la buse. On a supposé que
l’écoulement occupe toute la largeur du canal. La conservation du débit impose
Q
Q = uSsortie = uℓhsortie ⇒ hsortie = = 3,9 cm
uℓ
Question (d)
En appliquant la formule de Jäggi:
23.2
K= 1/6
= 44,52 ≈ 45 m1/3 s−1
d90
Question (e)
Nous allons utiliser la loi de Manning-Strickler pour calculer la hauteur normale hn ,
c’est-à-dire la hauteur de l’écoulement en régime permanent et uniforme. Comme nous
supposons le canal infiniment large (ℓ ≫ h), le rayon hydraulique devient :
ℓhn hn
RH = = ≈ hn
ℓ + 2hn 1 + 2hℓn
ϱg u2
τp = = ϱgiRH
K 2 h1/3
n
u2
⇒ h1/3 =
K 2 iRH
Q2
⇒ h1/3
n =
h3n ℓ2 K 2 i
3/5
Q
⇒ hn = √
ℓK i
Question (f)
La hauteur critique du canal se calcule en considérant l’écoulement comme étant à
nombre de Froude égal à 1. Soit
u Q
Fr = 1 = √ = √
ghc ℓhc ghc
s
Q2
⇒ hc = 3 2 = 31,4 cm
ℓ g
Question (g)
Lorsque l’écoulement est permanent et uniforme la hauteur d’eau est hn (par défini-
tion). On peut donc calculer le nombre de Froude pour cette hauteur d’eau:
u Q
Fr = √ = 3/2 √ = 0,41
ghn ℓhn g
Question (h)
La charge spécifique est défini comme :
u2 Q2
Hs = h + =h+ 2 2 (5.11)
2g 2ℓ h g
On fait l’hypothèse que le seuil soit suffisamment épais pour que l’écoulement soit à la
hauteur critique au niveau du seuil (voir les notes de cours). La charge spécifique vaut
donc Hs = 0,47 m.
Question (i)
On suppose qu’il n’y a pas de dissipation d’énergie (question 8), on peut donc dire que
la charge totale se conserve. La charge totale étant défini comme :
H = Hs + p = 1,47 m
avec p la hauteur du seuil. On peut exprimer la charge totale en amont comme une fonction
de la hauteur en amont ha :
Q2
H= + ha
2ℓ2 h2a g
Q2
⇒ f (h) = h3a − Hh2a +
2ℓ2 g
174 Chapitre 5 Hydraulique
Correction du problème 6
Question (a)
La hauteur normale s’obtient en égalant force de frottement et composante motrice de
la gravité :
χτp = ϱgSi,
et comme on utilise la loi de Manning-Strickler, il vient :
ϱg ū2
χ = ϱgSi,
K 2 R1/3
h
Question (b)
Le calcul de la surface mouillée a été vu en cours. On considère une surface infinitési-
male
dS = 2R sin θ × dz (5.13)
Chapitre 5 Hydraulique 175
avec :
z = R cos θ et dz = −R sin θdθ.
L’angle θ est donné par
h
θ = arccos 1 − .
R
L’intégration donne
S = R2 (θ − cos θ sin θ).
1.5
1.0
0.5
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
Question (c)
La charge spécifique est
Q2
Hs = h + .
2gS 2
√
Comme S ∝ h, on a Hs ∝ h−1 quand h → 0 (domaine supercritique) et Hs ∝ h quand
h → ∞ (domaine subcritique). Il existe un minimum de Hs atteint quand la dérivée de Hs
s’annule :
dHs 2Q2 dS Q2 dS
=1− = 0 ⇒ 1 = .
dh 2gS 3 dh gS 3 dh
On peut transformer cette égalité en introduisant le nombre de Froude
Q2 dS
F r2 = . (5.14)
gS 3 dh
La hauteur hc qui vérifie F r = 1 est la hauteur critique. C’est une équation implicite.
Question (d)
√
Avecp
S̃ = Dh3 , on a d’après (5.12) et le développement asymptotique θ = arccos(1−
h/R) = 2h/R pour h ≪ R (l’erreur commise quand h → R est de l’ordre de 10 %) :
(2Rh3 )5/3
Q2 = K 2 S 10/3 χ−4/3 i ≈ K 2 i
(2hR)2/3
Q2
= h13/3
n
2K 2 iR
On obtient la solution recherchée
3/13
Q2
hn = . (5.15)
2K 2 iR
Q2 3 3 Q2
F r2 = 1 = (2Rh) 1/2
= .
g(2Rh3 )3/2 2 4 gRh4
√
Comme le montre la figure 5.36, l’approximation S̃ = Dh3 permet d’obtenir les
hauteurs normale et critique avec une erreur relative maximale de 13 % pour la gamme de
débits testés.
Chapitre 5 Hydraulique 177
0.15
0.10
0.05
0.00
0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25 0.30
(a)
0.35
0.30
0.25
0.20
0.15
0.10
(b)
Figure 5.36 : variation de la hauteur normale hn et de la hauteur critique hc en fonction
du débit Q. Les courbes continues sont les solutions aux équations implicites (5.12) et (5.14),
respectivement, et les courbes en tireté sont les solutions approchées (5.15) et (5.16).
Question (e)
On fait l’application numérique et on trouve : hn = 13 cm, hc = 35 cm. La résolution
des équations implicites (5.12) et (5.14) donne hn = 14,3 cm, hc = 32 cm. Le régime est
supercritique puis que hn < hc . L’ordre de grandeur de l’incertitude est 10 %. L’écart entre
hn et hc est un ordre de grandeur supérieur à cette incertitude, donc même en résolvant
les équations implicites (5.12) et (5.14), le régime ne changera pas de nature. En régime
supercritique, la condition à la limite se place à l’amont.
Le nombre de Froude vaut :
s
3 Q2
Fr = = 7,3.
4 gRh4
178 Chapitre 5 Hydraulique
Question (f)
En régime permanent, la charge s’écrit
Q2
H =z+h+ .
2gS 2
En différentiant par rapport à x, on obtient
dH dz dh Q2 dS
= + −2 ,
dx dx dx 2gS 3 dx
soit encore, après introduction de la pente d’énergie jf et de la pente du fond i :
dH dh Q2 dS dh
= −jf = −i + − .
dx dx gS 3 dh dx
On reconnaît le nombre de Froude (5.14), et on peut écrire :
dh i − jf
= .
dx 1 − F r2
√
Avec l’approximation S̃ = Dh3 et les expressions approchées (5.15) et (5.16) des
hauteur normale et critique, on a
1− ū2
dh 4/3
iK 2 Rh
=i .
dx 3 Q2
1−
4 gRh4
Si on considère le numérateur, on a
10/3 4/3
ū2 Sn χh
4/3
= 10/3 10/3 ,
iK 2 Rh S χn
dh 1 − (hn /h)p
=i ,
dx 1 − (hc /h)q
avec p = 13/3 et q = 4.
Question (g)
Le calcul de la force de pression nécessite de reprendre les éléments de calcul vus à la
question (b). La force infinitésimale de pression s’écrit :
dF p = −p(z)ndS,
Chapitre 5 Hydraulique 179
que l’on intègre sur [0,θ0 ] avec θ0 = arccos(1 − h0 /R). L’intégration donne
1
Fp = ϱgR3 2 sin3 (θ) + 3(ξ − 1)(θ − sin(θ) cos(θ)) ,
3
1
Fp = ϱgR3 (9 sin θ + sin(3θ) − 12θ cos θ) , (5.17)
12
ou bien de ξ
1 p
Fp = ϱgR3 (2 − ξ)ξ ξ 2 − 2ξ + 3 + 3(ξ − 1) cos−1 (1 − ξ) (5.18)
3
Comme le montre l’analyse rapide de (5.17), Fp est une fonction croissante de θ (Fp ∝
θ5 ). L’erreur est donc maximale quand θ = Π/2, et on trouve alors que
2
Fp = ϱgR3 ,
3
3
F̃p = ϱgR3 ,
4
soit une erreur relative de 12,5 %. L’approximation semble correcte. On peut réitérer cela
en deux ou trois points pour vérifier que l’approximation est correcte.
On peut le démontrer de façon plus rigoureuse en faisant un développement limité à
l’ordre 3 en ξ = 0 de (5.18) donne
8 √ 5/2
Fp = 2ξ ϱgR3 + O(ξ 7/2 ) (5.19)
15
8√ 3
2 = 0,7542 ≈ .
15 4
3
F̃p = ξ 5/2 ϱgR3 (5.20)
4
avec ξ0 = h0 /R. La figure 5.37 montre le bon accord entre solution théorique et approxi-
mation.
180 Chapitre 5 Hydraulique
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
Question (h)
La projection du flux de quantité de mouvement à travers S0 s’écrit
Z
Φ0 = ϱu · ex (u · n)dS = ϱu20 S0 ,
S0
Q2 Q2
Φ̃0 = ϱ = ϱp . (5.21)
S̃0 2Rh30
Question (i)
Comme les hypothèses sont identiques à celles utilisées pour la question (8), on déduit
immédiatement
Q2
Φe = ϱ ,
Se
p
et en se servant de l’approximation S̃e = 2Rh3e , on déduit
Q2 Q2
Φ̃e = ϱ = ϱp . (5.22)
S̃e 2Rh3e
Chapitre 5 Hydraulique 181
Question (j)
La conservation de la quantité de mouvement s’écrit
Z Z Z
d
ϱudV + ϱu(u · n)dS = ϱV g + σ · ndS, (5.23)
dt V S S
et donc en projetant sur x, en considérant un régime permanent (donc pas de terme d’ac-
célération) et les hypothèses de l’énonce, on aboutit à une équation relativement simple
Fp + Φ 0 = Φ e . (5.24)
On peut simplifier cette équation à l’aide des approximations (5.20), (5.21) et (5.22) vues
précédemment :
F̃p + Φ̃0 = Φ̃e ,
soit encore
3 5/2 Q2 Q2
ξ ϱgR3 + ϱ p = ϱ p .
4 2Rh30 2Rh3e
On divise cette équation par F̃p :
4 Q2 4 Q2
1+ p = p .
3 gR3 2Rh3 ξ 5/2 3 gR3 2Rh3 ξ 5/2
0 0 e 0
Question (k)
On a un régime supercritique. La condition à la limite est donnée par l’amont. La
condition initiale est entre les hauteurs normale hn et critique hc , donc la courbe de remous
va tendre vers hn (voir figure 5.39).
182 Chapitre 5 Hydraulique
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
0 1 2 3 4 5
35
30
25
20
15
0 10 20 30 40 50
Figure 5.39 : courbe de remous (trait continu) et hauteurs normale hn (trait discontinu)
et critique hc (trait pointillé).
Question (l)
Si la conduite est suffisamment longue et le régime supercritique, la hauteur d’eau à
la sortie de la conduite est très proche de la hauteur normale. On peut donc calculer la
courbe de débitance en servant de l’équation (5.15) de la hauteur normale. Il s’agit d’une
approximation précise à environ 10 %. Avec une simple règle, on peut mesurer la hauteur
he et en déduire Q avec une précision de l’ordre de 10 %.
Problème 7
Question (a)
Par définition, la charge spécifique en A’ (c’est le point A situé du côté aval de la fente,
donc associé à la largeur b) est
u′2
Hs = h′A + A ,
2g
avec u′A = Q/(bh′A ). Par ailleurs on suppose que la hauteur critique est atteinte au passage
du seuil, et donc on a aussi :
s
u′A 3 Q
2
F r = p ′ 1 ⇒ u′2 A = ghA ⇒ hA =
′
.
ghA gb2
Question (b)
La hauteur normale pour un canal infiniment large et une loi de Manning-Strickler est
3/5
q
hn = hC = √ = 14 cm,
K i
Question (c)
Question (d)
avec, cette fois-ci, uA = Q/(W hA ). Il faut donc résoudre une équation d’ordre 3. On
trouve
hA = 69 cm.
184 Chapitre 5 Hydraulique
Question (e)
La figure 5.40 montre la variation de la charge spécifique. Le point C est bien situé sur
la branche supercritique (celle de gauche) et le point B, qui est en régime subcritique, est
située sur la branche de droite. À l’approche de la fente, la hauteur augmente en longeant
cette branche subcritique jusqu’à atteindre la hauteur hA = 69 cm. De là, le passage de la
fente nous amène à changer de courbe de charge, et on saute du point A au point A’.
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
Question (f)
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.0
-0.1
-0.2
-0.3
-0.4
Problème 8
Question (a)
Question (b)
On suppose que la fente est dénoyée, c.-à-d. que l’écoulement à l’aval n’influence pas
l’écoulement amont. Les paramètres du problèmes sont alors : Q, h, W , b, i, g, et ν (viscosité
cinématique). Soit 6 variables dimensionnelles, une variable adimensionnelle (i) et 2 unités
physiques (m et s). On peut former 4 nombres sans dimension indépendants. Intuitivement
on doit tomber sur une relation de la forme
Q W h
p = C Re, , , i
b gh3 b b
Question (c)
2/3 √ Wh
Q = KRh iS avec S = W h et Rh = .
W + 2h
Chapitre 5 Hydraulique 187
On trouve hn = 17 cm, une valeur un peu plus grande que celle trouvée précédemment
avec l’approximation de canal infiniment large. La hauteur critique est :
s
Q2
hc = 3 = 16 cm.
gW 2
On est dans un régime légèrement subcritique car hn > hc . Cela peut se montrer aussi
avec le nombre de Froude
uC Q
Fr = √ = p = 0,93 < 1.
ghC W gh3n
Question (d)
Question (e)
Question (f)
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0 20 40 60 80 100
Figure 5.43 : courbe de remous du problème considéré. La courbe continue est la solution
numérique de l’équation de la courbe de remous (5.25). La courbe tiretée représente la
solution idéalisée du problème 1 telle qu’on peut la déduire de l’analyse de la figure 1.
Chapitre 5 Hydraulique 189
Problème 9
Question (a)
1 W −b
Fp′ = ϱgh2A = 481 N.
2 2
La force de pression totale sur l’ouvrage est donc
Fp = 2Fp′ = 962 N.
Question (b)
Q
uB = = 1,05 m/s.
W /hb
0.0
-0.5
-1.0
-1.5
Figure 5.44 : profil de vitesse à l’entrée et sortie du volume de contrôle. La courbe avec
les points correspond au fichier fourni tandis que la courbe continue rouge représente le
profil théorique en B. Les vitesses sont algébriques sur cette figure.
Question (c)
Question (d)
Sur la face amont (en B) du volume de contrôle on a comme flux de quantité de mou-
vement :
ΦB = ϱu2B W hB = 105 N
et force de pression
1
Fp,B = − ϱgW h2B = −89 N.
2
Sur la face aval (en A) du volume de contrôle on a comme flux de quantité de mouve-
ment : Z W
ΦA = −ϱhB u2 (0, z)dz = −129 N
0
et force de pression
1
Fp,A = ϱgW h2A = 1202 N.
2
Question (e)
P = −ϱgV i = −1113 N.
On notera que cette relation résulte de l’approximation d’une surface libre horizontale (et
donc d’un volume de contrôle trapézoïdal) :
hA + hB h A − h B 1
P = −ϱgV i = −ϱgiW = − ϱgW (h2A − h2B ) = Fp,B − Fp,A .
2 i 2
L’équilibre des forces n’est pas totalement respecté puisque ΦA + ΦB ̸= Fp,A + Fp,B +
Pm . Cependant, l’erreur commise est petite devant le terme de pression ((ΦA +ΦB )/PA =
2 %). Comme l’erreur est négative, le frottement qui a été négligé ne peut expliquer à lui
seul l’erreur. En effet, le frottement aurait une contribution positive (orientée vers la droite)
et sa prise en compte accentuerait l’erreur.
Question (f)
On reporte ici les profils de hauteur selon x (figure 5.45) et z (figure 5.46). Dans l’en-
semble, le calcul approché fournit une approximation correcte de ce qui est observé. On
note, toutefois, quelques différences pour l’axe x :
– un écart systématique d’environ 6 cm pour le profil de hauteur selon x sur les 50
mètres derrière la fente ;
– l’absence de ressaut d’après les mesures effectuées.
L’accord est bon loin en amont.
Pour l’axe z, il y a un creusement marqué de la surface libre au passage de la fente.
0.6
0.4
0.2
0.0
0 20 40 60 80 100
Figure 5.45 : profil de hauteur selon Ax. Courbe continue : mesures. Courbe tiretée rouge :
approximation obtenue au problème 1.
Question (g)
0.75
0.70
0.65
Figure 5.46 : profil de hauteur selon z le long de l’ouvrage-fente. Points : mesures. Courbe
tiretée rouge : approximation obtenue au problème 1.
Question (h)
hA = 76 cm, hB = 15 cm et xb = 61 m.
Sur la face amont (en B) du volume de contrôle on a comme flux de quantité de mouvement :
ΦB = ϱu2B W hB = 133 N
et force de pression
1
Fp,B = − ϱgW h2B = −55 N.
2
Sur la face aval (en A) du volume de contrôle on a comme flux de quantité de mouve-
ment : Z W
ΦA = −ϱhB u2 dz = −129 N
0
et force de pression
Z W
1
Fp,A = ϱg h(0, z)dz = 1342 N.
2 0
Pour le frottement, on a :
Φ = ΦA + ΦB = 133 − 129 = 4 N.
Fp,A + Fp,B + Pm + Ff = 28 ± 48 N.
Le frottement explique donc les différences constatées sur le bilan de force. Le résultat
dépend aussi, dans une moindre mesure, du détail de la surface libre et des profils de vitesse
en B.
Correction du Problème 10
Question (a)
Si on néglige les pertes de charges et qu’on considère une ligne de courant entre E et
C, qu’on suppose l’écoulement permanent avec une vitesse en E nulle (comme d ≪ 2R on
peut appliquer la formule de Torricelli), alors on déduit
u2C
+ zc = z e ,
2g
avec ze = h = 12 m et zc = ℓ tan θ = 2,6 m (la question se pose s’il faut appliquer en C
ou bien au milieu, mais une simple application numérique montre que cela ne change le
résultat que de 1 % environ). Le débit sortant en C est :
d2 p
QC = π 2g(h − zc ) = 2,67 m3 /s.
4
Question (b)
On recommence le calcul en prenant en compte les pertes de charge :
– régulièrement réparties le long du boyau
L u2
∆Hr = f ,
d 2g
avec L = ℓ/ cos θ la longueur du boyau ;
– singulières en C :
u2
∆Hs = (ζ1 + ζ2 ) .
2g
194 Chapitre 5 Hydraulique
u2C
+ zc + ∆Hr + ∆Hs = ze .
2g
On trouve facilement s
2g(h − zc )
uc = ,
1 + f Ld + ζ1 + ζ2
et donc comme débit sortant
d2
Qc = π uc = 369 L/s.
4
Question (c)
L’équation différentielle s’obtient en faisant un bilan de masse. Pendant un laps de
temps dt, il y a un volume d’eau qui entre en E : Qdt, et un volume qui sort en C : Qc dt. La
différence des deux provoque une variation de volume :
dV = πR2 dh = (Q − Qc )dt,
soit encore
dV dh
= πR2 = Q − Qc ,
dt dt
que l’on peut exprimer entièrement en fonction de h :
s
dh Q d2 2g(h − zc )
= − ,
dt πR2 4R2 1 + f Ld + ζ1 + ζ2
Comme d ≪ 2R, il semble a priori correct de supposer un régime permanent car la vitesse
de la surface libre varie en (d/R)2 de la vitesse au point de résurgence C.
Question (d)
La hauteur d’équilibre est atteinte lorsque les débits entrant et sortant sont égaux. Cela
revient à considérer dh/dt = 0, donc
s
d2 2g(h − zc )
Q=π ⇔ h = 13,6 m.
4 1 + f Ld + ζ1 + ζ2
Correction du Problème 11
Question (a)
La hauteur normale est la solution de l’équation implicite :
2/3
√ bh
Q = K ibh ⇒ hn = 2,23 m
2h + b
Chapitre 5 Hydraulique 195
Question (b)
Le Froude est dans un canal prismatique à section rectangulaire
u
F r = √ = 0,48,
gh
et donc on est en régime subcritique car F r < 1. On trace la charge spécifique Hs en
fonction de h et on reporte les conditions hydrauliques (hn , Hs (hn )). La figure 5.47 montre
comment varie Hs en fonction de h. Pour la branche subcritique, on a u2 /(2g) ≪ h et donc
Hs ∝ h.
7
0
0 1 2 3 4
Question (c)
La charge spécifique est par définition
u2
Hs = + h,
2g
196 Chapitre 5 Hydraulique
Question (d)
La charge spécifique est supposée constante
Q2
Hs = + h,
2gh2 b2
donc sa différentielle est nulle
QQ′ Q 2 h′
Hs′ = 2 − 2 + h′ = 0.
2gh2 b2 2gh3 b2
En regroupant les termes on trouve
QQ′
h′ = − .
Q2
gh b 1 − 3 2
2 2
gh b
On peut réarranger les termes
QQ′
h′ = −h . (5.29)
gh3 b2 − Q2
Question (e)
On utilise la relation du seuil dénoyé pour estimer la perte de débit Q′
p
Q′ (x) = −c 2g(h − p)3/2 ,
pour obtenir p
′ c (Hs − h)(h − p)3
h =2 . (5.30)
b 3h − 2Hs
Question (f)
Avec les notations proposées dans l’énoncé, on trouve après substitution dans l’équa-
tion p
′ dη c (1 − η)(η − p̂)3
η = =2 . (5.31)
dξ b̂ 3η − 2
Chapitre 5 Hydraulique 197
ζ ≪ 1 ⇒ 3 − 3ζ − 2 = 1 et 1 − ζ − p̂ = 1 − p̂.
On a finalement
cp
ζ ′ = −2 ζ(1 − p̂)3 , (5.32)
b̂
ou bien encore
ζ′ c
− √ = (1 − p̂)3/2
2 ζ b̂
qui est une équation différentielle à variable séparable (facile à intégrer).
Question (g)
L’intégration de l’équation (5.32) fournit
2
c c
ζ 1/2
= a + (1 − p̂) 3/2
ξ⇒ζ= a + (1 − p̂) 3/2
ξ
b̂ b̂
avec a une constant d’intégration. La constante d’intégration a est déterminée en posant
qu’en ξ = 0, on a
hn 1/2
ζ(0) = ζ0 = 1 − ⇒ a = ζ0 .
Hs
1/2
A.N. : a = ζ0 = 0,32. La hauteur adimensionnelle est
2
c
η = 1 − ζ = 1 − a + (1 − p̂) 3/2
ξ ,
b̂
ou sous forme dimensionnelle
3/2 !2
cx p
h(x) = Hs 1 − a+ 1− .
b Hs
Q p
Q̂ = p = 2η(1 − η),
b gHs3
198 Chapitre 5 Hydraulique
2.4887
2.4886
2.4885
2.4884
2.4883
0 2 4 6 8 10
et en donc ξ = 1, on a p
Q̂1 = Q̂(ξ = 1) = 2η1 (1 − η1 ).
p √
A.N. : Q1 = b gHs3 2η1 (1 − η1 ) = 84,7 m3 /s.
Le débit dérivé qui transite par le canal secondaire s’obtient par différence du débit
entrant Q et du débit Q1 :
p p
Qd = Q − Q1 = Q − b gHs3 2η1 (1 − η1 ) = 200 − 84,7 = 115,3 m3 /s.
Correction du Problème 12
Question (a)
On prend la formule de Strickler (5.6) du cours :
21,1
K= 1/6
= 40 m1/3 · s−1 .
d50
Question (b)
On considère un canal prismatique à section trapézoïdale. La section mouillée S d’une
section trapézoïdale de « fruit 2 » m = p−1 = 3/2 est
1
S= (b + B) h = (b + mh) h
2
avec B = b + 2mh la largeur au miroir (figure 5.49).
2. Le fruit m d’un talus est l’inverse de sa pente p.
Chapitre 5 Hydraulique 199
Question (c)
Il faut résoudre l’équation (non linéaire) du régime permanent uniforme
2/3 √
Q = KRh S i.
On trouve
hn = 1,86 m.
La hauteur critique est donnée par la définition (5.21) p. 122 des notes de cours (canal
prismatique de section quelconque) en résolvant :
S 3 (hc )
Fr = 1 ⇒ g = Q2 .
B(hc )
Soit encore
g (b + mhc )3 h3c = Q2 (b + 2mhc ).
On trouve
hc = 1,08 m.
Question (d)
Le nombre de Froude est donné par la définition (5.20) p. 122 :
Q
Fr = r = 0,4.
S
S g
B
On a Fr < 1 : le régime est subcritique (ce que l’on pouvait voir aussi en notant que hn >
hc ).
200 Chapitre 5 Hydraulique
Question (e)
Le régime étant subcritique, l’écoulement dépend d’une condition à la limite placée
à l’aval. La seule possible ici est la chute d’eau au Saut du Doubs : la hauteur doit y être
critique. La courbe de remous est une branche de type M2 sur le tableau de la figure 5.35
(p. 120) des notes de cours.
Pour tracer la courbe de remous, on considère l’équation (5.17) des notes de cours (p.
115) :
jf − i
h′ (x) = 2 (5.33)
Fr − 1
soumise à une condition à la limite en aval h = hc + ϵ (numériquement il faut prendre une
valeur un peu plus grande pour pouvoir résoudre numériquement l’équation). La solution
est une branche M2 qui part de h = hc en un point (posons arbitrairement x = 0) et tend
vers hn = 1,86 m quand on va dans le sens des x décroissants. La figure 5.43 montre une
solution numérique avec Mathematica (le script est donné à la figure 5.51).
(Pour l’examen on se contente d’un tracé qualitatif. On va ici un peu plus loin.)
1.8
1.6
1.4
1.2
Rappel du cours
Équations de Navier-Stokes
Lorsque le fluide est newtonien, les équations de conservation (masse et quantité de
mouvement) s’appellent équations de Navier-Stokes :
∂u
ϱ + u∇u = ϱg − ∇p + 2µ∇ · D.
∂t
∂v ∂v ∂v ∂v ∂p ∂2v ∂2v ∂2v
ϱ +u +v +w =− + ϱgy + µ + + ,
∂t ∂x ∂y ∂z ∂y ∂x2 ∂y 2 ∂z 2
∂w ∂w ∂w ∂w ∂p ∂2w ∂2w ∂2w
ϱ +u +v +w =− + ϱgz + µ + + ,
∂t ∂x ∂y ∂z ∂z ∂x2 ∂y 2 ∂z 2
avec p pression du fluide, u = (u, v, w) les composantes du champ de vitesse, g =
(gx , gy , gz ) l’accélération de la gravité. L’équation de continuité est
∂u ∂v ∂w
+ + = 0.
∂x ∂y ∂z
203
204 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes
Σt = −ϱ⟨u′ u′ ⟩.
d⟨u⟩
τ = µt ,
dy
avec µt la viscosité turbulente et ⟨u⟩ la vitesse moyennée. Dans ce modèle, la viscosité
turbulente vérifie
2 d⟨u⟩
µt = ϱℓ ,
dy
où ℓ = κy est la « longueur de mélange » (κ = 0,41 la constante de von Kármán).
1. Déterminer le champ de vitesse au sein de l’écoulement. Pour cela, partir des équa-
tions de Navier-Stokes, projeter les dans le repère xyz puis éliminer tous les termes
nuls et intégrer l’équation différentielle pour obtenir le champ de vitesse.
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 205
y
L
ℓ
2b x
S1 S2
y=e=2b
y=b
1. Le débit de sortie.
2. La vitesse moyenne et maximale de l’écoulement
3. La force totale de frottement sur le tube
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 207
y
x
H Glycérol
µ = 1 Pa · s
ρ = 1,3 · 103 kg/m3
L
2r
Exercice 4
En station d’épuration, une des étapes du traitement primaire des boues est la décan-
tation. Pour déterminer combien de temps on va devoir attendre pour que les particules
supérieures à un diamètre D = 10 µm soient déposées au fond du bassin, l’ingénieur doit
faire au préalable le calcul de la sédimentation de ces particules. Les particules ont une
masse volumique ϱp = 2650 kg/m3 , elles sédimentent dans de l’eau (ϱf = 1000 kg/m3 ,
ν = 10−6 m2 /s. On étendra le raisonnement à un parachutiste.
6.7). Il s’agit en fait de deux cylindres concentriques d’axe z entre lesquels se trouve le
fluide. Le cylindre intérieur de rayon R1 = 5,0 cm est en rotation à vitesse angulaire
constante Ω1 , tandis que le cylindre extérieur de rayon R2 = 5,5 cm est fixe (Ω2 = 0). Pour
entretenir la rotation, on doit appliquer un couple C constant sur le cylindre intérieur.
Hypothèses : écoulement laminaire, gravité négligée.
4. Donner l’expression du champ de vitesse dans la cellule grâce aux conditions li-
mites.
5. Déterminer la relation entre le couple qu’il faut exercer pour maintenir la vitesse
de rotation du cylindre intérieur constante et la viscosité du fluide sachant que les
cylindres ont une hauteur h = 10 cm. Calculer ensuite la viscosité du fluide sachant
que pour Ω1 = 0,1 rad/s on mesure un couple C = 2,42 · 10−3 N m.
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 209
ez
y
M
r
R1 θ
x
R2
Problème 1
Au LHE, un doctorant étudie les écoulements granulaires. À cet effet, il utilise un canal
incliné dont le fond est mobile (c’est un tapis roulant) ; voir figure 6.8. Avec ce dispositif,
il peut créer des écoulements permanents d’épaisseur uniforme h. La vitesse du fond est
notée u0 . L’écoulement granulaire est supposé isochore. Il est constitué de grains dont le
diamètre est d ; la masse volumique moyenne du mélange est ϱ. La pente du canal est noté
θ. Le fond est rugueux et il y a adhérence à la paroi. L’air n’exerce aucune contrainte sur
la surface libre. Voir figure 6.9.
Figure 6.8 : vue du canal incliné composé d’un tapis roulant. Dans cette expérience, un
fluide interstitiel est utilisé afin de rendre le mélange iso-indice (donc transparent). Les
particules sont marquées avec un colorant fluorescent qui réfléchit la lumière d’une nappe
laser émise dans une certaine longueur d’once, permettant ainsi de les repérer.
(a) Écrire les équations de conservation de la quantité de mouvement et les simplifier en tenant
compte des symétries du problème. Comment s’écrivent les conditions aux limites ?
(b) En déduire une relation pour la contrainte normale totale Σy = σy − p et la contrainte
tangentielle τ après intégration en fonction de y.
(c) En première approximation, le doctorant suppose que le matériau granulaire se comporte
comme un fluide newtonien de viscosité dynamique µ. Intégrer la relation τ (y) en tenant
compte des conditions aux limites afin d’obtenir le profil de vitesse u(y). Calculer le débit
(par unité de largeur) associé à ce profil.
(d) Il suppose maintenant que le matériau granulaire se comporte comme un fluide non new-
tonien dont la viscosité µ(γ̇) peut être estimée à partir de la loi empirique dite « µ(I) »
qui généralise la loi de Coulomb en supposant que le frottement varie avec le taux de
cisaillement γ̇
dγ̇
τ = µ(I)|σy | avec I = p
|σy |/ϱ
(I est un nombre adimensionnel appelé le plus souvent « nombre inertiel »). Le calage sur
des données de laboratoire a permis de proposer une loi (dite loi de Jop), qui a la forme
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 211
suivante
µ2 − µ1
µ(I) = µ1 + ,
I0 /I + 1
avec µ1 et µ2 deux constantes correspondant aux frottements en statique et dynamique, et
I0 une autre constante (reflétant un critère de transition entre régimes). On supposera que
la pression est nulle (p = 0) à travers toute la couche (dans ce modèle, on suit le principe
de Terzaghi, c’est-à-dire la contrainte totale Σy = σy − p résulte de la superposition d’une
contrainte fluide p – supposée isotrope – et d’une contrainte σy dite effective représentant
les contraintes dans le milieu granulaire). Intégrer τ (y) et obtenir u(y) en tenant compte
des conditions aux limites. Tracer l’allure du profil de vitesse ainsi obtenu et le comparer
avec le profil newtonien.
O
x
u(y)
u0
y=h
Figure 6.9 : schéma de principe du canal incliné composé d’un tapis roulant.
212 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes
Problème 2
On considère l’écoulement permanent d’un fluide newtonien incompressible de visco-
sité cinématique ν entre deux plans parallèles de grandes dimensions, placés horizontale-
ment, et séparés d’une distance d (voir figure 6.10). Le fluide est mû par un gradient de
pression constant ∂px = −a < 0 (avec a une constante positive). L’axe x est orienté dans
le sens de l’écoulement.
(a) En supposant que l’écoulement est en régime laminaire, écrire les équations de Navier-
Stokes et les conditions aux limites. Les simplifier en tenant compte des symétries simples
du problème.
(b) Résoudre les équations : déterminer le profil de vitesse en fonction de a, le tracer. Quelle
est la vitesse moyenne du fluide ū ?
(c) Calculer la contrainte de cisaillement et tracer son profil.
(d) Le coefficient de Darcy-Weisbach f est lié aux pertes de charges (ici le gradient de pression
qu’il faut imposer pour mouvoir le fluide) de telle sorte que
1 L
|∆p| = f ϱū2
2 Dh
avec Dh = d le diamètre hydraulique, L la longueur sur laquelle est appliqué le gradient
de pression (si ∆p est la différence de pression entre deux points séparés de L, alors ∂x p =
∆p/L = −a), ϱ la masse volumique du fluide.
Calculer f en régime laminaire en fonction du nombre de Reynolds Re = 4Dh ū/ν.
(e) On considère maintenant que l’écoulement est en régime turbulent. On adopte une équa-
tion algébrique de fermeture de type « longueur de mélange » pour la viscosité turbulente.
Quelle est la forme du profil de vitesse moyennée près de la paroi (on supposera que la
contrainte est constante et égale à la contrainte pariétale).
y=d
g d
Problème 3
On étudie un des problèmes de Stokes : l’écoulement oscillant d’un fluide newtonien
de viscosité cinématique ν et masse volumique ϱ placé entre deux plaques (supposées
de dimensions infinies). L’épaisseur de fluide est notée h. La plaque supérieure subit un
mouvement oscillant dans la direction x : x(t) = A sin(ωt) avec A l’amplitude et ω la
fréquence angulaire du mouvement (ou pulsation). La plaque inférieure est immobile. On
cherche à calculer le champ de vitesse fluide entre les deux plaques. La pression est notée
p. Le champ de vitesse est noté u = (u,v). On admet qu’il n’y a pas de gradient de pression
dans le sens horizontal : ∂x p = 0. On introduit un repère cartésien galiléen fixe (0, x, y)
tel qu’il est montré sur la figure 6.11. Le vecteur gravité est dans ce repère g = (0, − g).
O x
Question (a)
Tout d’abord, le fluide considéré est un fluide newtonien avec une masse volumique ϱ
et une viscosité dynamique µ. L’écoulement est supposé
laminaire, et le champ de vitesse
peut donc s’écrire sous la forme u = u, v, w ; comme il est supposé permanent, les
fonctions u, v et w ne dépendent pas du temps. De plus, une pompe impose un gradient de
pression dp/dx dans la direction x. Les effets de pesanteur sont négligés. En considérant
les équations de Navier-Stokes dans le système (x, y, z), on a :
∂u
ϱ + u∇u = ϱg − ∇p + 2µ∇ · D.
∂t
∂v ∂v ∂v ∂v ∂p ∂2v ∂2v ∂2v
ϱ +u +v +w = ϱgy − +µ + + ,
∂t ∂x ∂y ∂z ∂y ∂x2 ∂y 2 ∂z 2
∂w ∂w ∂w ∂w ∂p ∂2w ∂2w ∂2w
ϱ +u +v +w = ϱgz − +µ + + .
∂t ∂x ∂y ∂z ∂z ∂x2 ∂y 2 ∂z 2
∂u ∂v ∂w
∇·u= + + = 0.
∂x ∂y ∂z
L’écoulement est unidirectionnel selon x,c’est-à dire que seule la composante u du champ
de vitesse est non nulle : u = u, 0, 0 . L’équation de continuité se réduit simplement
à:
∂u
= 0.
∂x
Reprenons les hypothèses afin de simplifier au maximum les équations de Navier-
Stokes :
– l’écoulement est permanent : le champ de vitesse ne dépend pas du temps, ainsi les
termes de la forme ∂t · = 0 ;
– l’écoulement est unidirectionnel donc v = 0 et w = 0 ;
– la conduite est supposée de dimension infinie dans la direction z, on se ramène donc
à un problème en 2D (x, y), les termes sous la forme ∂z · = 0 et ∂zz · = 0 ;
– les effets de pesanteur sont négligés : les termes ϱgx , ϱgy et ϱgz sont nuls ;
– l’équation de continuité nous dit que ∂x u = 0 et donc ∂xx u = 0 .
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 215
La deuxième équation nous permet de savoir que le champ de pression n’est pas fonc-
tion de y. En intégrant successivement la première équation, il est possible de déterminer
le champ de vitesse.
∂2u 1 ∂p
2
= ,
∂y µ ∂x
∂u 1 ∂p
= y + C1 ,
∂y µ ∂x
1 ∂p y 2
u(y) = + C1 y + C2 ,
µ ∂x 2
où C1 et C2 sont les constantes d’intégration déterminées par les conditions aux limites :
C2 = 0
u(y = 0) = 0
d’où b ∂p
u(y = 2b) = 0 C1 = −
µ ∂x
1 ∂p y2
µ ∂x − by
2
Ainsi le champ de vitesse s’exprime par u =
0
0
Question (b)
dq = u(y)dS.
dq
= u(y).
dy
Question (c)
Question (d)
dϕ = τ γ̇dV
1 ∂p 2
= (y − b)2 dy
µ ∂x
Question (a)
Le débit dans une artère Qart est simplement égal au débit artériel total Qtot = 5
L/min = 8,33 × 10−5 m3 /s divisé par le nombre d’artère n = 40. On a donc :
Qtot
Qart = = 2,08 × 10−6 m3 /s.
n
Question (b)
Qart
u= ,
Sart
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 217
où Sart est la surface d’une artère traversée par le débit Qart . On suppose qu’une artère
est assimilable à une conduite circulaire de diamètre d = 8 mm. Ainsi, Sart = π (d/2)2 =
50,3 × 10−6 m2 .
u = 0,0414 m/s.
Question (c)
Question (d)
Posons le champ de vitesse u = ur , uθ , uz dans le repère de coordonnées cylin-
driques. En partant de l’équation de continuité pour un fluide incompressible, on a :
∇ · u = 0,
1 ∂rur 1 ∂uθ ∂uz
+ + = 0.
r ∂r r ∂ϕ ∂z
On suppose que la vitesse est symétrique selon les coordonnées θ et z ainsi le champ
de vitesse est simplement fonction de r : u = u(r). L’équation de continuité se réduit à :
1 ∂rur
= 0.
r ∂r
Par intégration, on a :
rur = C,
C
ur = ,
r
où C est une constante d’intégration. On la détermine à l’aide des conditions aux limites :
ur (r = − d2 ) = ur (r = d2 ) = 0. On en déduit que C = 0, et par conséquent :
ur = 0.
∂uθ ∂uθ 1 ∂uθ ur ∂uθ 1 ∂p 1 ∂r2 Trθ 1 ∂Tθθ ∂Tθz
ϱ + ur + uθ + + uz =− + + + ,
∂t ∂r r ∂θ r ∂z r ∂θ r2 ∂r r ∂θ ∂z
∂uz ∂uz uθ ∂uz ∂uz ∂p 1 ∂rTrz 1 ∂Tθz ∂Tzz
ϱ + ur + + uz =− + + + .
∂t ∂r r ∂θ ∂z ∂z r ∂r r ∂θ ∂z
Nous devons faire quelques hypothèses afin de simplifier au maximum ces équations :
– l’écoulement est permanent : le champ de vitesse ne dépend du temps, ainsi les
termes de la forme ∂t · = 0 ;
218 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes
On a finalement :
∂p
− = 0,
∂r
∂p
− = 0,
∂θ
∂p 1 ∂ ∂uz
− + rµ = 0,
∂z r ∂r ∂r
Les deux premières équations nous montrent que le champ de pression p n’est pas
fonction de r et θ ; d’après l’énoncé, on a ainsi ∂z p = a = ∆p/L. Par intégration de la
troisième équation, on a :
∂ ∂uz r
r =a ,
∂r ∂r µ
∂uz a r2
r = + C1 ,
∂r µ 2
∂uz a r C1
= + ,
∂r µ2 r
a r2
uz = + C1 ln r + C2 ,
µ 4
0
0
u(r) =
2
a
4µ r2 − d
2
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 219
Question (e)
Question (f)
La variation de pression est négative, on en déduit qu’il y a une perte de pression le long de
la conduite dans la direction de l’écoulement. Cette variation de pression est proportion-
nelle à d−4 , ainsi pour des canaux plus fins, la perte de pression peut être très importante
et entraîner des complications au niveau du cœur.
Question (a)
πR4 ∂p
Q=−
8µ ∂z
∂p ∆p −ϱgH
= = .
∂z ∆z L
Finalement, nous avons :
πR4 ϱgH
Q= = 1,6 × 10−7 m3 .
8µ L
220 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes
Question (b)
Question (c)
Question (a)
Fh = 3µπDu∞
Question (b)
Les particules vérifient l’équilibre car la vitesse de sédimentation est considérée comme
constante. Ainsi : X
F = 0,
FP − FA − Fh = 0,
D3
(ϱp − ϱf )gπ − 3νϱf πDu∞ = 0,
6
1 ϱp − ϱf g 2
u∞ = D ,
18 ϱf ν
u∞ = 90 µm/s.
Question (c)
Question (d)
Le temps que mettent les particules à atteindre le fond du bassin – appelé temps de
sédimentation – est déterminé de la façon suivante :
H
ts = = 16 667 s = 4,6 h.
u∞,p
Question (e)
1 ϱeau − ϱair g 2
u∞,p = D ,
18 ϱair ν
u∞,p = 1,47 × 108 m/s.
Cela veut dire que le parachutiste chuterait à une vitesse proche de celle de la lumière
3 × 108 m/s, ce qui est irréaliste.
Question (f)
En moyenne, un parachutiste chute avec une vitesse de 10 m/s. Dans ce cas, le nombre
de Reynolds est donné par :
u∞,p D 10 × 1,8
Re = = = 1,8 × 106 .
ν 10−5
L’écoulement est turbulent. Dans un tel problème, il faudrait prendre en compte la force
de traînée donnée par Fd = Cd ϱf D2 u2∞,p .
222 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes
Question (a)
Question (b)
∂uθ ∂uθ 1 ∂uθ ur ∂uθ 1 ∂p 1 ∂r2 Trθ 1 ∂Tθθ ∂Tθz
ϱ + ur + uθ + + uz = ϱgθ − + + + ,
∂t ∂r r ∂θ r ∂z r ∂θ r2 ∂r r ∂θ ∂z
∂uz ∂uz uθ ∂uz ∂uz ∂p 1 ∂rTrz 1 ∂Tθz ∂Tzz
ϱ + ur + + uz = ϱgz − + + + .
∂t ∂r r ∂θ ∂z ∂z r ∂r r ∂θ ∂z
En outre, en supposant que le poids est négligeable et que l’on est dans un régime d’écou-
lement permanent, on peut simplifier les équations de Navier-Stokes :
2
u ∂p
ϱ − θ =− ,
r ∂r
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 223
1 ∂p 1 ∂r2 Trθ
0=− + 2 ,
r ∂θ r ∂r
∂p
0=− .
∂z
Finalement, on a donc :
u2θ
∂p
ϱ , =
r ∂r
1 ∂p 1 ∂ ∂uθ uθ
=µ r − 2 ,
r ∂θ r ∂r ∂r r
∂p
0= .
∂z
Question (c)
Question (d)
1 ∂(ruθ )
= C1 ,
r ∂r
d(ruθ ) = C1 rdr,
C1 2
ruθ = r + C2 ,
2
224 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes
C1 C2
uθ = r+ .
2 r
d’où
( R2
C2 = −C
1 2 2,
2
R
Ω1 = C21 1 − R22 .
1
Ainsi :
2Ω1
C1 =
R2
1 − 22
R1
R22
C2 = −Ω1
R2
1 − 22
R1
Finalement :
Ω1 r R2
uθ = 1 − 22
R2 r
1 − 22
R1
Question (e)
Ω1 R22
τrθ (r = R1 ) = 2µ .
R22 R12
1− 2
R1
Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes 225
R22
1−
C R12
µ=
4πhR22 Ω1
= 1,34 Pa · s.
Correction du problème 1
Question (a)
La conservation de la quantité de mouvement s’écrit
d
ϱ u = ϱg − ∇p + ∇ · σ.
dt
Comme on est en régime permanent uniforme, les termes en ∂x et ∂t disparaissent. Donc
on peut simplifier grandement. Par ailleurs l’équation de continuité impose que v = 0
(voir démonstration du cours). La projection de cette équation dans un repère cartésien
nous donne
dτ
0 = ϱg sin θ + ,
dy
et
dp dσy
0 = − − ϱgy cos θ + .
dy dy
Question (b)
En tenant compte de τ (h) = 0 et Σy (h) = 0, l’intégration est triviale et nous indique
que le champ de contraintes est linéaire avec la profondeur, et cela indépendamment de la
226 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes
Question (c)
La loi de comportement est τ = µγ̇ que l’on égale à la distribution (6.1):
du ϱ
γ̇ = = g sin θ(h − y),
dy µ
avec la constante d’intégration telle que u(0) = −u0 , donc C = −u0 . Le profil est donc
ϱ 1 2
u(y) = g sin θ hy − y − u0 . (6.3)
µ 2
avec ν = µ/ϱ.
Question (d)
La loi de comportement est τ = µ(I)σy que l’on égale à la distribution (6.1):
soumis à u(0) = −u0 . On a pris p = 0 et donc σy est donné par (6.2). On a donc
µ(I) = tan θ.
La figure 6.12 compare les deux profils, qui ont des formes assez similaires (ce qui est
normal car l’un varie en (h − y)2 et l’autre en (h − y)3/2 ) en dépit de la différence de
rhéologie.
1.0
0.8
0.6
y
0.4
0.2
0.0
-0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4
u(y)
Figure 6.12 : profil de vitesse pour un fluide newtonien (trait discontinu) – donné par
le profil (6.3) – et granulaire (trait continu) – donné par le profil (6.4) – ; les unités sont
arbitraires. Les paramètres ont été choisis en sorte que la vitesse au fond et celle à la surface
libre prennent les mêmes valeurs pour les deux rhéologies.
Correction du problème 3
Question (a)
Il y a adhérence du fluide aux parois donc u = 0 et v = 0 en y = 0, tandis qu’en y = h,
u = dx/dt = Aω cos(ωt) et v = 0.
228 Chapitre 6 Équations de Navier-Stokes
Question (b)
Le fluide est mu par la plaque supérieure. On s’attend à avoir une pression hydrosta-
tique, pas de vitesse verticale, et une vitesse horizontale qui ne dépend que de la profondeur
y. Donc u(y,t) et p(y) sont les variables qui nous intéressent.
Question (c)
L’équation originale à résoudre est
∂v ∂v ∂v ∂p ∂2v ∂2v
ϱ +u +v =− − ϱg + µ + ,
∂t ∂x ∂y ∂y ∂x2 ∂y 2
Compte tenu des symétries, on obtient directement
1 ∂p
0=− −g
ϱ ∂y
Question (d)
L’équation originale à résoudre est
∂u ∂u ∂u ∂p ∂2u ∂2u
ϱ +u +v =− +µ + 2 ,
∂t ∂x ∂y ∂x ∂x2 ∂y
Question (e)
Dans la limite h → ∞, l’effet de la paroi immobile sur l’écoulement devient négligeable.
On recherche alors une solution périodique de la forme
tandis que v = 0.
CHAPITRE 7
Écoulements en charge
Rappel du cours
L ū2
∆H = H1 − H2 = f ,
Dh 2g
où H2 est la charge à la sortie de la conduite, H1 celle à l’entrée de la conduite, L la longueur
de la conduite, Dh son diamètre hydraulique, ū la vitesse débitante, f le coefficient de
frottement (Darcy-Weisbach) qui est une fonction du nombre de Reynolds de l’écoulement
Re = Dh ū/ν.
Coefficient de Darcy-Weisbach
Le coefficient de Darcy-Weisbach f dépend :
– uniquement du nombre de Reynolds Re si la conduite est lisse (ou hydrauliquement
lisse) ;
– uniquement de la rugosité relative ks /R ou ks /b si la conduite est rugueuse (ou
hydrauliquement rugueuse) ;
– à la fois de Re et ks dans le régime de transition lisse/rugueux.
La séparation entre régime lisse et rugueux se fait à l’aide du nombre sans dimension
ks+ = ks u∗ /ν. Pour les conduites circulaires industrielles, la classification des régimes est
la suivante :
– si ks+ < 5, le régime est lisse ;
– si ks+ > 70, il est (pleinement) rugueux. La viscosité n’est alors plus importante, ce
qui explique que f devienne indépendant du nombre de Reynolds ;
– lorsque 5 ≤ ks+ ≤ 70 on parle de régime rugueux transitionnel.
231
232 Chapitre 7 Écoulements en charge
rectangulaire
q circulaire
q
1 1
lisse p = 2,5 ln Re Cf /2 − 0,25 p = 2,5 ln Re Cf /2 + 0,31
Cf /2 Cf /2
1 b 1 R
rugueux p = 2,5 ln + 6,04 p = 2,5 ln + 4,87
Cf /2 k s Cf /2 k s
ou encore
1 ks 2,51
√ = −0,91 ln 0,27 +√ .
f 2R f Re
Cette formule a l’avantage de donner un résultat relativement précis sans se soucier de
la nature du régime turbulent (lisse/rugueux), mais la précision peut être faible pour le
régime transitionnel 5 < ks+ < 70.
ū2
∆Hs = ζ [m],
2g
avec ζ le coefficient de perte de charge singulière. Le problème est de savoir dans quelle
section il faut prendre la vitesse débitante. On se souviendra qu’une perte de charge est
une perte d’énergie.
Chapitre 7 Écoulements en charge 233
Les notes de cours (voir § 7.5) fournissent quelques valeurs typiques du coefficient de
perte de charge singulière ζ.
Problème 1
Les châteaux d’eau sont des réservoirs d’eau qui servent à stocker l’eau, à la distribuer
sous pression dans un réseau gravitaire, et à équilibrer les variations de demandes et d’ap-
provisionnement en eau. La figure 7.1 montre un château d’eau, situé sur le plateau au
nord de Lausanne, d’une hauteur de 40 m.
On étudie un réseau gravitaire simplifié alimenté par un château d’eau (réservoir) qui
alimente un village (point C) et qui est relié au réseau principal d’adduction d’eau (point
A).
Les caractéristiques du réseau sont les suivantes :
– rayon du château d’eau R = 20 m ;
– hauteur d’eau dans le réservoir h = 20 m ;
– cotes zf = 50 m, ze = 30 m, zd = zb = za = 0 m, et zc = 10 m ;
– caractéristiques des conduites par tronçon
tronçon ED DB BA BC
diamètre d [cm] 50 50 30 20
longueur L [m] 100 500 200 100
234 Chapitre 7 Écoulements en charge
(quelles que soient les sections et les vitesses à travers ses sections) ;
– sortie ou entrée des conduites en C et A : on prendra ζ = 0.
On utilisera la formule de Darcy-Weisbach pour la perte de charge régulière pour une
conduite de longueur L et diamètre D :
L ū2
∆H = f ,
D 2g
avec un coefficient de frottement f = 0,005.
(a) [0,50] Dans un premier temps, on néglige les pertes de charge dans le réseau. Écrire la
conservation de la charge entre E (ou bien F) et A, puis entre E (ou F) et C, en l’absence
de pertes de charge. Que valent les débits à la sortie en A et en C ? (On supposera que ces
deux sorties sont à une pression égale à la pression atmosphérique).
(b) [0,50] Que vaut la vitesse en D si la sortie en C est fermée (la sortie en A restant ouverte) et
toujours dans l’hypothèse où les pertes de charge sont négligeables ? Quelle est la pression
qui s’exerce au point D du coude ?
(c) [0,50] Calculer la vitesse en D et la pression si maintenant les deux sorties sont ouvertes.
(d) [0,75] Refaire le calcul du débit en A en prenant en compte les pertes de charge entre E et
A, et en supposant que la sortie en C est fermée.
(e) [0,75] On considère maintenant qu’une pompe placée en A permet le remplissage du ré-
servoir du château d’eau. On considère que la sortie C est fermée. Montrer que la perte de
charge de l’écoulement de A vers E peut s’écrire sous forme compacte :
u2E
∆HA→E = Γ
2g
avec Γ une constante à déterminer et uE la vitesse dans la conduite DE. Écrire la conserva-
tion de la charge entre A et E en tenant compte des pertes de charge, de la charge fournie
par la pompe, et du rapport de diamètre β = dBA /dEB ; à cet effet, on continuera de
supposer que (i) le débit est constant entre A et E, (ii) la pression en A est la pression at-
mosphérique, (iii) la hauteur h dans le réservoir reste constante. La courbe caractéristique
de la pompe est de la forme :
Hp = γ − αQ2 ,
avec γ = 100 m la charge à vide et α = 0,5 s2 ·m−5 . Montrer qu’on peut écrire cette
caractéristique sous la forme
u2
Hp = γ − δ E
2g
et calculer δ. En déduire la vitesse uE en E en fonction de zf , γ, Γ et β. Déterminer le débit
refoulé par la pompe vers le réservoir.
236 Chapitre 7 Écoulements en charge
Correction du problème 1
Question (a)
Si on néglige les pertes de charges et qu’on considère une ligne de courant entre A et
F, qu’on suppose l’écoulement permanent avec une vitesse en E nulle (comme d ≪ 2R on
peut appliquer la formule de Torricelli), alors on déduit
u2A p
+ zA = zf ⇒ uA = 2gzf = 31,3 m/s
2g
avec zf = 50 m (la question se pose s’il faut définir l’altitude de A comme za = 0 ou
bien comme le milieu de la conduite za = 15 cm, mais une simple application numérique
montre que cela ne change le résultat que de quelques pourcent). Le débit sortant en A est :
d2BA p
QA = π 2gzf = 2,2 m3 /s.
4
On fait de même pour le point C
q
uC = 2g(zf − zc ) = 28,0 m/s.
Question (b)
On considère tout d’abord que la sortie C est fermée. En l’absence de pertes de charge,
l’équation de Bernoulli entre F et D s’écrit
u2D pD
z f + 0 + 0 = zd + + ,
2g ϱg
car la vitesse et la pression en F sont nulles, et on a posé zd = 0. La conservation du débit
implique que
π 2 π
d uD = d2BA uA ⇒ uD = β 2 uA
4 ED 4
où β = dBA /dEB = 3/5.
On déduit p
uD = β 2 2gzf = 11,3 m/s
et
1 1
pD = ϱgzf − ϱu2D = ϱgzf − ϱβ 4 2gzf = ϱgzf (1 − β 4 ) = 427 kPa.
2 2
Question (c)
On considère maintenant que les sorties A et C sont ouvertes. L’équation de Bernoulli
entre F et D s’écrit
u2 pD
zf = D + ,
2g ϱg
Chapitre 7 Écoulements en charge 237
or la conservation du débit implique que le débit dans ED vaut la somme des débits dans
BA et BC
π 2 π
dED uD = d2BA uA + πd2BC uC ⇒ uD = βa2 uA + βc2 uC
4 4
où βa = dBA /dEB = 3/5 et βc = dBC /dEB = 2/5.
On déduit q
p
uD = βa2 2gzf + βc2 2g(zf − zc ) = 15,8 m/s
et
1
pD = ϱgzf − ϱu2D = 366 kPa.
2
Question (d)
On recommence le calcul en prenant en compte les pertes de charge en E et A :
– Pertes de charge régulières le long des conduites
avec LEB = LED +LDB = 600 m la longueur totale de la conduite entre les points
E et B, et dEB = 0,5 m son diamètre. On peut écrire cette équation sous une forme
ne faisant intervenir qu’une seule vitesse, par exemple uE (le choix est arbitraire) :
LEB LBA u2E
∆Hr = f + β −4 ,
dEB dBA 2g
u2E
∆HE = ζe avec ζe = 0,57
2g
– en D (coude) :
u2E
∆HD = ζd avec ζd = 1
2g
– en B (embranchement) :
u2E
∆HB,1 = ζb,1 avec ζb,1 = 1,3
2g
– en B (contraction) :
u2A u2
∆HB,2 = ζb,2 = ζb,2 β −4 E avec ζb,2 = (1−1/(0,59+0,41β 6 ))2 = 0,41.
2g 2g
238 Chapitre 7 Écoulements en charge
u2A u2 u2
HA = + za + pa = A + 0 + 0 = β −4 E ,
2g 2g 2g
et celle en E (du côté du réservoir, donc juste au-dessus de l’entrée de la conduite, ce qui
implique uE = 0 ; pour éviter toute confusion, il peut être préférable de prendre la ligne
de courant AF)
u2
HE = E + zE + pE = 0 + ze + h.
2g
La conservation de la charge entre les points E et A doit prendre en compte les pertes
de charge singulière et régulière :
2 2
−4 uE LEB −4 LBA −4 uE
β + f +β f + ζe + ζd + ζb,1 + β ζb,2 = ze + h. (7.1)
2g dEB dBA 2g
ou encore
uA = β −2 uE = 12,9 m/s.
Le débit sortant vaut
d2BA
QA = π uA = 912 L/s.
4
Question (e)
La relation de perte charge entre A et E est identique à la perte de charge utilisée dans
l’équation (7.1)
2
LEB −4 LBA −4 uE
∆HA→E = f +β f + ζe + ζd + ζb,1 + β ζb,2 , (7.2)
dEB dBA 2g
On prendra garde que l’écoulement se fait maintenant de A vers E, donc les pertes de
charge singulières en E et B sont différentes :
– en E (entrée depuis une conduite dans un réservoir) :
u2E
∆HE = ζe avec ζe = 1
2g
– en D (coude) :
u2E
∆HD = ζd avec ζd = 1
2g
Chapitre 7 Écoulements en charge 239
– en B (embranchement) :
u2E
∆HB,1 = ζb,1 avec ζb,1 = 1,3
2g
– en B (expansion) :
u2A u2
∆HB,2 = ζb,2 = ζb,2 β −4 E avec ζb,2 = (1 − β 2 )2 = 0,41.
2g 2g
u2E π2
Hp = γ − αQ2 = γ − δ 4
avec δ = α gDED = 0,38. (7.3)
2g 8
En introduisant les deux équations (7.2) et (7.3) dans l’équation de Bernoulli considérée
entre les points E et A, on a
HE + ∆HA→E = Hp + HA , (7.4)
avec
u2E u2 u2
HE = + h + ze et HA = A = β −4 E
2g 2g 2g
Quand on substitue dans l’équation (7.4) et comme ze + h = zf , on a
u2E u2 u2
(1 − β −4 ) + zf + Γ E = γ − δ E ,
2g 2g 2g
soit encore
u2E
1 − β −4 + δ + Γ = γ − zf ,
2g
et de là on déduit la vitesse
s
2g(γ − zf )
uE = = 5,55 m/s
1 − β −4 + δ + Γ
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This, H. 1993 Les secrets de la casserole. Paris: Belin.
241
Index
243
244 Index
vague, 73
vanne
circulaire, 44
de fond, 41
radiale, 41
secteur, 71
vent, 23
vidange, 16, 68, 69, 206
viscosimètre, 207
viscosité, 2
cinématique, 8, 10
dynamique, 8, 10
volume
arbitraire, 63
de contrôle, 63, 127
matériel, 63