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THEME 

: REGARDER LE MONDE, INVENTER DES MONDES


Objet d’étude : La fiction pour interroger le réel
4e

Séquence 1 : La nouvelle réaliste, miroir du réel ? La Parure  de Guy de


Maupassant

Problématique savante
- Le personnage et sa symbolique, son économie dans l’œuvre réaliste
- Le personnage comme le représentant d’une classe sociale
- l’enjeu de la nouvelle : l’instauration progressive, voilée, puis explicite de l’ironie
cruelle / « jeu » avec la forme brève que représente la nouvelle

Problématique didactique
Dans quelle mesure le narrateur transmet-il un regard personnel et critique sur le
réel ?

Objectifs / compétences

Lecture
• Entrer dans le Réalisme par une nouvelle et un auteur majeurs : comprendre le
projet de l’écrivain réaliste
• Comprendre la place et la portée du personnage dans une nouvelle réaliste
• Étudier les procédés d’écriture d’une nouvelle, dont, en l’occurrence, la chute
(bien qu’il existe des nouvelles sans chute)

Écriture
• Changer de point de vue
• Rédiger une suite
• Ménager un temps de description

Oral
• Mener un débat (s’exprimer de façon argumentée face à un auditoire)
• Travailler en équipe

Langue
• Le dialogue, le discours direct
• Les temps du récit

Culture littéraire et artistique


• Comparer de manière construite et raisonnée deux documents de nature
différente (texte littéraire VS court-métrage)
• Analyse de l’image picturale et de séquences cinématographiques

Étude en classe de la nouvelle, dans l’ordre.

Séance d’introduction / Oral + temps d’écriture


1h

Objectif : Mener une approche générale du Réalisme et de la nouvelle à partir de


documents composites

-Interroger les termes même de l’objet d’étude : « fiction », « réel », « réalisme »,


caractéristiques principales de la nouvelle (carte mentale ou arbre arborescent)
- Courbet, Un enterrement à Ornans (HDA)
-Mise au point sur les classes sociales au XIXe siècle + les écrivains et la presse
- A la fin, élaboration collective d’une synthèse : choisir la définition la plus pertinente et
élaborer une trace écrite à partir d’un texte à trous par exemple. Lecture éventuelle d’un
extrait court de la « Préface de Pierre et Jean » de Maupassant, qui contient en germe la
définition du Réalisme.

Séance 1 / Oral + L.A


1h

Objectif : Étude de l’incipit d’une nouvelle réaliste

-Lecture professorale de l’incipit : « C’était une de ces jolies et charmantes » à « ‘’le lundi 18
janvier’’ »
- premières impressions des élèves + s’inspirer des questions p.17
-L.A à partir des remarques suivantes :
Problématique de la L.A : Comment le narrateur nous donne-t-il à voir le personnage et
son environnement ?
• Titre programmatique : La Parure
• Présentation du personnage principal, pas encore nommé. Narrateur hétérodiégétique
(absent de l’histoire), mais quand même des interventions : présentatif « c’était »,
verbes, modalisateurs…
• Topos de la fatalité : « une erreur du destin »
• Point de vue interne + topos de la jeune femme mal mariée
• Champ lexical de la misère VS celui de la richesse. Dans une perspective réaliste, le
narrateur suggère déjà l’écart entre les classes sociales. « Pot au feu » = plat populaire
par excellence VS « truite » = plat plus noble
• Cet incipit pose déjà les fondements du conflit intérieur du personnage et de sa
condition sociale
• Rappeler les étapes du schéma narratif
• Etc.

Séance 2 / L.A : « Au lieu d’être ravie » à « puis s’enfuit avec son trésor »
1h

-Lecture professorale
Problématique : Que nous apprennent les dialogues sur les personnages  ?
Questions p.19

Séance 3 / Langue : le discours direct et les marques du dialogue


1h

Objectif : Reconnaître et analyser le DD/dialogue

Passages :
• « Or, un soir » à « ‘’Je n’y avais point pensé’’ »
• « Le lendemain, elle se rendit chez son amie » à « s’enfuit avec son trésor »
• « Ils se contemplaient atterrés » à « sous sa dictée »

Démarche inductive
-travail individuel : identification du DD et des marques du dialogue (démarche spiralaire,
notion déjà étudiée en 5e)
-Correction commune + notes sur le DD/marques du dialogue (ne pas faire recopier)
-Trace écrite élaborée avec les élèves sur DD

Séance 4 / L.A : « Le jour de la fête arriva » à « sous sa dictée »


1h

Objectif : Mettre en évidence la progression de la nouvelle par des procédés


d’écriture spécifiques

-Lecture professorale

-Problématique : Dans quelle mesure le narrateur fait-il de ce passage un point de


bascule dans la nouvelle ?
-premières impressions des élèves + organisation commune de leurs remarques. L.A qui se
constituera autour des remarques suivantes :

I- Un cadre réaliste

1. Récit d’un événement mondain

-scène de bal venant rompre temporairement la solitude de Mathilde (PS, on passe à une autre
étape du récit)
-sommaire : récit bref de la fête, cf.temps du récit : « Madame Loisel eut un succès ». Le
narrateur emploie le champ lexical du bonheur pour mieux préparer au contraste à venir. Ce
n’est pas tant la fête en elle-même qui importe (d’où le sommaire) que les conséquences qu’elle
va entraîner. Dans la nouvelle, aucun élément n’est gratuit.
-la rencontre entre deux mondes : de l’extase à la déception/l’angoisse.

2. Détails, toponymie évocatrice propres au Réalisme


-Noms propres : « Madame Loisel », « Madame Forestier »
- Personnages désignés par leur métier (pas trop de détails dans une nouvelle) : « les attachés
du Cabinet », « le Ministre »
-Lieux : « La Seine », « Paris », « la Préfecture de Police », « le Ministère »
-Toponymie : « Rue des Martyrs »

II-Acmé, élément perturbateur et anticipation de l’ironie cruelle

-La nouvelle met en place dès l’incipit l’ironie cruelle présente dans la chute. Tout converge
vers la déchéance de Mathilde et la révélation finale
-Définir le concept d’ironie cruelle

1. Les indices du narrateur  : la subjectivité

- « rue des Martyrs » : nom symbolique et ironique car les époux Loisel vont devenir en
quelque sorte des martyrs en s’endettant par la suite (toponymie prophétique)
-distance du narrateur par rapport à son personnage : « cette victoire si complète et si douce
au cœur des femmes » (ironie ? Adverbe intensif « si »)
-la perte inexpliquée de la rivière : lien possible avec le fantastique ?

2. Une tension croissante visible dans le discours des personnages


-ponctuation + types de phrases (dont succession de questions)
-la répétition : « il n’avait rien trouvé » + « il n’avait rien découvert »

Séance 5 / Langue : les temps du récit


A développer

Séance 6/ Écriture, évaluation formative


1h

Objectif : Réutiliser les procédés d’écriture étudiés auparavant : DD/dialogue, temps du récit

Support : « Le lendemain » à « avec à son trésor ».

Réécrivez cette scène du point de vue de Madame Forestier. Celle-ci montre son étonnement
face à l’agitation de son amie.
Consignes :
-conserver la troisième personne
-les temps du récit : PS et imparfait
-dialogue/DD avec verbes introducteurs de parole
-insérer une description
Deux pages

Séance 7 / L.A : « au bout d’une semaine » à « dix ans »


1h

Objectifs: Étudier la progression dramatique du récit / Revenir sur le schéma narratif

-lecture professorale

Problématique : En quoi le narrateur adopte-t-il un regard personnel sur la déchéance


des Loisel ?

- topos réaliste : la chute sociale et intérieure du personnage


-détails réalistes comme les prix
-acharnement du destin
-procédé du sommaire fréquent dans les nouvelles
-contraste entre la beauté intérieure de Mathilde et sa décadence
-le perso réaliste = un représentant d’une catégorie sociale : « On loua, on renvoya, on
changea » + « la femme forte des ménages pauvres ». « La » = article défini à valeur
générique. Cela montre l’intervention du narrateur, son regard distancié et personnel sur le
réel (subjectivité qui demeure)

Séance 8 / L.A : le dénouement, de « au bout de dix ans » à « cinq cent
francs »
1h

Objectif : Etudier la suite d’une nouvelle réaliste, c’est-à-dire ses spécificités

Problématique : Dans quelle mesure la chute de la nouvelle nous invite-t-elle à la


relire ?

Séance 9 / Oral : débat autour du court-métrage de Chabrol (p.30)


1h

Objectif : Comparer deux documents de nature différente


Les élèves prendront des notes pendant la diffusion (30 minutes). S’inspirer des questions
p.30.

Différences avec la nouvelle :


- pas le même ordre au début : le téléfilm commence directement par une première visite de
Mathilde à son amie, Mme Forestier, avant même que son mari ne lui fasse part de l’invitation
à la réception. Mis à part cela, l’ordre est respecté.
-ajout de scènes et de personnages : M.Maronsin, patron de M.Loisel + le bijoutier cupide (il
n’est que mentionné brièvement dans la nouvelle) + le banquier + un concierge :
1) Entrevues entre Maronsin et Loisel. Le personnage de Maronsin permet de donner de
l’épaisseur au téléfilm : c’est lui qui aide Loisel à se faire inviter par le Ministre + il illustre la
hiérarchie, l’écart social, de même pour le bijoutier et le banquier (à approfondir)
2) Exemples de deux scènes ajoutées : quand M.Loisel revient dans la nuit en catimini chez le
concierge de la salle de réception pour chercher la rivière...sans succès + quand Mathilde est
contrainte de renvoyer sa bonne
3) Évidemment, la richesse des dialogues, plus développés. Les dialogues permettent de
densifier l’identité des personnages
4) Les procédés cinématographiques : travelling, fondu, etc. (voir leurs effets de sens dans le
téléfilm avec les élèves)

-« Avez-vous préféré la nouvelle ou le court-métrage de Chabrol ? Pourquoi ? »


La classe est séparée en deux, chaque groupe prépare plusieurs arguments en faveur de la
nouvelle ou du téléfilm : il faudra prendre garde à ne pas répéter un argument déjà donné.

-Trace écrite

Séance 10
Évaluation sommative, 1h

Imaginez une suite à ce dénouement, en conservant le point de vue de Madame Loisel. Quelle
pourrait être sa réaction et celle de son mari, M. Loisel ?
Consignes :
-conserver la troisième personne
-fin heureuse ou malheureuse, au choix
-dialogue avec le mari
-utiliser les temps du récit

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