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Synergy between pollen and air chemical pollutants: The cross risks

Article  in  Environnement, Risques & Santé · March 2002

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3 authors, including:

Mohamed Laaidi Karine Laaidi


Université de Versailles Saint-Quentin Institut de veille sanitaire
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Synthèse
Synergie entre pollens
et polluants chimiques de l’air :
les risques croisés
Résumé. Bien qu’il soit difficile en ce domaine de mettre en évidence une stricte relation de cause
à effet, cet article se propose de faire la synthèse des principales études consacrées à l’influence
de la pollution chimique de l’air sur le pollen et les pollinoses. Depuis sa découverte à la fin du
XIXe siècle, l’allergie (pollinique, en particulier) n’a cessé de progresser, en parallèle, semble-t-il,
avec l’augmentation de la pollution chimique. Cette dernière peut agir sur l’allergénicité du pol-
len en majorant le nombre d’allergènes à l’intérieur des grains et en facilitant leur sortie ; les oxydes
MOHAMED LAAIDI
KARINE LAAIDI d’azote, l’ozone et les particules diesel sont alors les polluants les plus souvent incriminés, le rôle
JEAN-PIERRE BESANCENOT du dioxyde de soufre et du monoxyde de carbone paraissant plus aléatoire. Mais les polluants
Climat et Santé, sont également des irritants respiratoires, qui jouent le rôle de facteurs adjuvants dans la réaction
Centre Universitaire allergique, la pollution photo-oxydante étant cette fois mise en avant par rapport à la pollution
d’Épidémiologie de Population,
acido-particulaire. Ainsi, associés au pollen, l’ozone et le dioxyde d’azote peuvent accentuer la
Faculté de médecine,
BP 87900, réponse bronchique, ainsi que les manifestations de rhinite ou de conjonctivite des allergiques,
21079 Dijon Cedex, France. et abaisser leur seuil de réponse aux allergènes auxquels ils sont sensibilisés. Quant aux parti-
<mohamed.laaidi@u- cules diesel, en stimulant la synthèse des IgE et des cytokines, elles facilitent la sensibilisation
bourgogne.fr> allergique des sujets prédisposés. Enfin, alors que la recherche a jusqu’ici presque exclusivement
Tirés-à-part : Mohamed Laaidi considéré les effets à court terme de la pollution chimique sur les allergies, l’hypothèse d’un impact
à long terme ne peut pas être écartée.

Synergy between Abstract. Although it is difficult in such a field to highlight a clear-cut relation of cause and effect,
this paper aims to extract the essential facts from the main studies about the influence of atmos-
pollen and air pheric chemical pollution on pollen and pollinosis. Since it was discovered at the end of the XIXth
century, the allergy (especially pollen allergy) increased continually, apparently in parallel with
chemical the increase in chemical pollution. The latter can work on the allergenicity of pollen by increa-
pollutants: sing the number of allergens inside the grains and by facilitating their exit; nitrogen oxides, ozone
and diesel exhaust particles are generally incriminated, while the part played by sulphur dioxide
the cross risks and carbon monoxide seems more random. But pollutants are also respiratory irritants that act as
auxiliary factors in the allergic reaction, photo-oxidizing pollution being put ahead compared to
Mots clés : pollen, pollution chi-
acido-particulate pollution. Thus, in interaction with pollen, ozone and nitrogen dioxide can
mique, risques croisés, allergie, pol- increase the bronchial answer and the symptoms of rhinitis or conjunctivitis of allergic people,
linose. and lower their response threshold to the allergens to which they are sensitized. As for diesel
exhaust particles, they stimulate the IgE and the cytokines synthesis and thus facilitate the aller-
Key words: pollen, chemical pollu- gic sensitization of predisposed subjects. Lastly, although research has focused on the short-term
tion, cross risks, allergy, pollinosis. effects of chemical pollutants on allergy, a long-term impact cannot be ruled out.

L a pollution de l’air inquiète autant les populations que les pou-


voirs publics. Mais, si l’impact des principaux polluants chi-
miques de l’atmosphère sur la mortalité et sur la morbidité fait
conjonctivite [1], à d’autres qui peuvent être fatales comme
l’asthme, responsable chaque année d’environ 2 000 décès sur
le territoire national. De surcroît, les deux pollutions, chimique
l’objet de nombreuses études, le rôle de la pollution biologique et biologique, sont susceptibles de cumuler, voire de potentiali-
de l’air est presque toujours minimisé : en France, par exemple, ser leurs effets sur la santé. Le présent article se propose de faire
la loi sur l’air du 30 décembre 1996 n’y fait quasiment pas allu- le point de la question, en montrant l’influence qu’exercent cer-
sion. Or, que ce soit sous la forme de pollens ou de spores de moi- tains polluants atmosphériques, d’une part sur l’incidence et la
sissures, la pollution biologique est à l’origine d’une gamme éten- prévalence des allergies au pollen (pollinoses), et d’autre part,
due de pathologies, des plus bénignes comme la rhinite ou la sur l’allergénicité de leur principal agent causal, le pollen.

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Mohamed Laaidi et al.

Méthode pollinose, mais trente ans plus tard leur effectif se chiffrait en
millions [5]. De même en Suède, la prévalence de la rhinite
Cette synthèse est fondée sur l’analyse d’un certain nombre allergique chez les enfants d’âge scolaire est passée de 5,45 %
d’articles. Leur sélection a été réalisée à partir de banques de en 1979 à 8,08 % en 1991 [6]. De même encore, chez les
données bibliographiques. Plusieurs d’entre elles ont été consul- adultes jeunes en région parisienne, le taux a grimpé de 3,8 %
tées pour la période 1960-2001 : Inist, Medline, Proquest et en 1968 à 30,8 % en 1992 [7], tandis que pour la France entière,
Science Direct. Les mots clés utilisés ont été « pollen et pol- c’est d’un triplement en 25 ans qu’il convient de parler [1]. On
luant », « pollen et pollution », « pollen et allergie », en fran- pourrait encore évoquer le cas du Japon, où Cryptomeria japo-
çais et en anglais. Les références incluses dans les documents nica fait depuis des siècles partie du paysage. Dans les années
ainsi obtenus ont également été inventoriées. Étant donné le 1920, les municipalités ont incité à la plantation de ce cèdre
volume important des publications sur le sujet, la liste des très décoratif. Mais c’est seulement dans les années 1960 que
articles cités n’est pas exhaustive mais tente de refléter au mieux l’on a assisté à l’explosion de l’allergie à son pollen, avec une
les différentes recherches effectuées sur les relations entre pol- occurrence passée de presque rien à 8, voire 10 %. La hausse
luants de l’air et allergie. Quelques ouvrages sur l’allergie ont est particulièrement marquée en ville et chez les sujets vivant
également été utilisés. le long des autoroutes ou des rocades, tous endroits qui sont à
la fois plantés de cèdres et exposés à de multiples polluants
issus de la circulation automobile, notamment les particules
Rhinite allergique diesel. La prévalence de cette pollinose [8] a été évaluée à
et pollution chimique de l’air : 13,2 % dans les villes ou les villages associant des taux élevés
de pollen de cèdre et un trafic automobile intense, à 9,6 % dans
une évolution historique les agglomérations polluées mais peu concernées par ce type
et géographique en parallèle de pollen, à 8,8 % là où les concentrations polliniques sont
élevées mais les niveaux de pollution chimique faibles, à 5,1%
Le mécanisme de l’allergie a été découvert par l’Anglais dans les régions forestières où les scores polliniques sont
Bostock en 1819, au début de l’ère industrielle. Bien que notables mais la circulation automobile presque nulle, et enfin
l’asthme soit connu depuis l’Antiquité, aucune description de à 1,7 % en montagne où pollens et polluants chimiques res-
symptômes saisonniers ne permet d’en soupçonner une ori- tent à des niveaux infimes. La médecine scolaire a pu confir-
gine allergique. On peut tout au plus évoquer, comme des- mer que l’allergie nasale au cèdre du Japon était spécifique du
cription ancienne de manifestations allergiques, le choc ana- milieu urbain, mais une franche augmentation de la prévalence
phylactique aux piqûres d’hyménoptères au temps des de cette pollinose a été récemment constatée en secteur mon-
Pharaons. Ce n’est qu’à la Renaissance que quelques obser- tagneux, où elle serait passée de 17 à 25 % entre 1987 et 1991 ;
vations isolées de Cardan, Mattioli ou Santorio évoquent or, ce sont précisément les années qui ont enregistré un accrois-
l’asthme allergique, provoqué par une literie en plume ou la sement spectaculaire du parc de véhicules diesel [9].
présence de chats [2]. Mais en ce qui concerne la rhinite pol- Certes on sait que l’atopie, c’est-à-dire la prédisposition à
linique, les premières mentions n’en sont faites qu’en 1830 développer une allergie, a une forte composante génétique,
dans la Ruhr, puis quelques années plus tard en Nouvelle-Angle- liée au chromosome 11q, si bien que le risque est majoré chez
terre. En France, le rhume des foins a été diagnostiqué pour la les enfants issus de parents allergiques [10]. Mais cette patho-
première fois en 1860. Que l’on n’ait pas découvert davantage logie, pour ainsi dire inconnue il y a deux siècles, touche aujour-
de rhinites au XIXe siècle ne semble dû ni à un désintérêt ni à d’hui plus de 15 % de la population mondiale, et vraisembla-
une méconnaissance de cette affection. Même s’il est vrai qu’à blement 20 à 30 % dans les pays industrialisés. Or, des
l’époque, les grands fléaux – famines et épidémies – préoccu- changements dans la constitution génétique nécessitent des
paient davantage les populations et le corps médical, la rhinite milliers d’années ; une telle progression ne peut donc avoir eu
allergique aurait été décrite si elle avait été rencontrée. En lieu sans que l’environnement n’en soit à tout le moins le révé-
revanche, il est frappant de constater que, partout, son appa- lateur.
rition s’avère concomitante de celle d’une pollution chimique
massive de l’atmosphère. On rappellera que la Grande-Bre-
tagne a été la première à réaliser sa révolution industrielle et
qu’elle a été suivie dans cette voie par l’Allemagne avec la Ruhr,
Action de la pollution sur le pollen
puis par les États-Unis avec la Nouvelle-Angleterre [3]. Il semble Différents travaux (tableau 1) ont établi que les polluants
donc bien que, contrairement à l’asthme dont les textes atmosphériques pouvaient faire varier tout à la fois la quantité
bibliques faisaient déjà mention, la rhinite soit une affection d’allergènes présents dans les grains de pollen, la capacité de
« moderne » apparue avec le début de l’ère industrielle [4]. ces allergènes à se libérer dans l’air et, par suite, l’allergénicité
Depuis lors, elle est en progression constante et sa prévalence des pollens [11]. C’est ainsi que les pollens d’ivraie récoltés
s’accroît avec la pollution chimique. dans une ville à fort taux d’ozone renferment l’un de leurs aller-
Plusieurs études réalisées à des dates différentes, en un gènes (Lol p5) à une concentration bien supérieure à celle
même lieu et suivant un protocole rigoureusement identique, retrouvée dans les mêmes pollens provenant d’une localité
témoignent de cette progression. Ainsi, en 1916, les États-Unis moins polluée [12] ; en outre, l’exposition expérimentale de
ne comptaient que quelques milliers d’individus souffrant de tels pollens à des teneurs en ozone de l’ordre de 130 µg/m3 se

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Synergie entre pollens et polluants chimiques de l’air : les risques croisés

Tableau 1. Synthèse des études relatives à l’impact des polluants chimiques de l’atmosphère sur le pollen
les nombres entre crochets renvoient à la bibliographie
Références Pollens Polluants Type d’étude Effets

[12] Ivraie O3 Récolte sur site pollué Augmentation de la richesse en allergènes (Lol p5)
Exposition expérimentale
(130 µg/m3 d’O3)

[13] Bouleau Pollution Récolte sur site pollué Plus grande richesse en allergènes des pollens
automobile (NO2) récoltés en centre-ville par rapport à des zones
moins polluées

[14] Chêne, CO + NO2 + O3 Exposition expérimentale Modification du contenu du grain de pollen en


orme, acides aminés et de leur poids moléculaire
fétuque

[15, 16] Orme CO + NO2 + O3 Exposition expérimentale Doublement du nombre d’acides aminés
par rapport à des pollens « propres »

[16] Tous taxons SO2 Exposition expérimentale Diminution de la quantité d’allergènes libérés
COV Augmentation de la quantité d’allergènes libérés

[18] Bouleau Pollution générale Récolte sur site pollué Augmentation de la charge en polluants en zone
industrielle et en centre-ville
Fragilisation de la paroi externe du grain
de pollen (exine)

[19] Tous taxons Particules Récolte sur site (ville industrielle) Association particules/fragments de pollen

[20] Poacées PDi Exposition expérimentale Fixation des PDi sur les allergènes (Lol p1)
O3 : ozone ; NO2 : dioxyde d’azote ; SO2 : dioxyde de soufre ; CO : monoxyde de carbone ; COV : composés organiques volatiles ; PDi : particules diesel.

traduit par une nette augmentation du contenu des grains en péri-urbaine ; on a forgé pour eux le néologisme de polluènes.
Lol p5. De même, les pollens de bouleau récoltés au centre- Venaient ensuite les pollens d’un carrefour routier du centre-
ville de Vienne se sont avérés plus riches en allergènes que ceux ville, puis ceux d’un secteur piétonnier, ces derniers étant essen-
provenant d’un parc de cette ville ou de deux petites agglo- tiellement porteurs de particules de suie et de fumées noires.
mérations ; cela semble, là encore, devoir être mis en relation Les grains recueillis en zone résidentielle étaient de loin les
avec la présence d’une forte pollution automobile, particuliè- moins souillés. L’examen au microscope des polluènes a révélé
rement en oxydes d’azote [13]. L’exposition in vitro de pollens une fragilisation de leur paroi externe et l’apparition à leur sur-
de chêne, d’orme et de fétuque à un mélange de SO2, de NO2 face de fissures et de trous susceptibles de faciliter la sortie des
et de CO a également révélé que le contenu des grains en acides allergènes. Ces observations doivent être rapprochées de celles
aminés était modifié, tout comme l’est leur poids moléculaire faites à Linz, ville industrielle du nord de l’Autriche, où les pol-
[14]. Pour le pollen d’orme, par exemple, on constate un dou- lens [19] sont fréquemment recouverts de fines particules de
blement du nombre d’acides aminés libres, donc une franche poussière, d’un diamètre inférieur à 3 µm, et de matériel orga-
augmentation de l’allergénicité [15, 16]. Par ailleurs, des nique de même taille constitué de petits morceaux de l’enduit
extraits de pollen de chêne pollués par du NO2 ont entraîné de qui recouvre habituellement le grain de pollen. Une fois déta-
la part des globules blancs de patients allergiques une libéra- chés, ces minuscules fragments organiques associés à des par-
tion d’histamine (médiateur chimique caractéristique de la ticules peuvent pénétrer dans les voies respiratoires, où leurs
réaction allergique immédiate) nettement supérieure à celle effets combinés sont susceptibles de rendre compte d’une sen-
observée avec des grains « propres ». sibilisation accrue aux allergènes polliniques. Mais si les pol-
Mais tous les polluants ne semblent pas exercer les mêmes luants se fixent sur les grains de pollen entiers, ils sont égale-
effets. Des expositions contrôlées de pollen à différents pol- ment capables de se lier directement à des allergènes libérés
luants gazeux [16] ont indiqué que la libération d’allergènes dans l’air à la suite de l’éclatement de grains, par exemple au
diminuait après exposition au SO2, alors qu’elle s’accélérait décours d’une averse. Il arrive ainsi qu’un allergène du pollen
en présence de composés organiques volatils (COV). On sup- de Poacées (Lol p1) se fixe aux fines particules émises par les
pose qu’en s’agglomérant à la surface du grain, ces COV indui- moteurs diesel pour former des agrégats de 1 à 2 µm, une taille
sent une préactivation qui, sous certaines conditions pas encore qui leur permet de pénétrer jusqu’aux bronches et, par consé-
bien élucidées, peut conduire à la libération de particules de quent, de favoriser le déclenchement d’une crise d’asthme [20].
taille micronique, portant une activité allergénique [17]. Encore la pollution chimique ne se borne-t-elle pas à agir
Dans un esprit assez voisin, ont été comparés des pollens indirectement, en augmentant l’allergénicité du pollen. Elle
de bouleau capturés dans différents quartiers de l’aggloméra- intervient aussi directement, en tant que facteur inducteur et
tion mulhousienne [18]. Les plus chargés en polluants étaient potentialiseur de la réaction allergique, via l’irritation des voies
ceux d’une zone industrielle située en bordure d’une autoroute respiratoires.

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Mohamed Laaidi et al.

Action de la pollution sur l’allergie rimentales, mais les résultats sont controversés et il serait pré-
maturé de conclure. Tout au plus dira-t-on que la théorie vers
Les polluants sont, dans leur majorité, des irritants qui ren- laquelle on s’oriente est que la pollution acido-particulaire
forcent l’hyperréactivité bronchique et accentuent l’irritation favoriserait les infections respiratoires par des virus ou des bac-
des muqueuses nasales ou oculaires. Ces phénomènes irrita- téries, qui atténuent ensuite la réponse de l’organisme vis-à-
tifs s’ajoutent alors aux effets de l’allergie pollinique [5]. Mais vis des allergènes. Inversement, en Europe occidentale, où la
là non plus, tous les polluants n’exercent pas la même influence pollution acido-particulaire est désormais bien contrôlée (en
(tableau 2). Ainsi, en dépit d’un patrimoine génétique com- dehors des particules fines) et où les infections respiratoires
mun et d’une flore peu différente, la fréquence de l’allergie pol- sont devenues relativement rares, la réponse immunitaire faci-
linique était, à la veille de la réunification, deux fois plus forte literait la sensibilisation aux allergènes de l’environnement
dans l’Ouest de l’Allemagne que dans l’Est [3, 21], le rapport [22]. Cela est corroboré par des études montrant que la vie à
étant inversé pour les affections bronchiques de type irritatif. la ferme, du fait d’une exposition à des micro-organismes variés
Or, à l’Ouest, la pollution est essentiellement liée à l’automo- pendant l’enfance, aurait un effet protecteur vis-à-vis des aller-
bile (NO2, O3) alors qu’à l’Est, elle est surtout d’origine indus- gies, de même que les antécédents de tuberculose pendant
trielle (SO2 et particules). La pollution acido-particulaire n’ac- l’enfance, mais les relations entre infections et risque atopique
croîtrait donc pas la prévalence des maladies allergiques, mais restent parfois confuses : ainsi la bronchiolite du nourrisson,
elle porterait la responsabilité d’infections respiratoires plus causée par le virus syncytial respiratoire et dont la prévalence
fréquentes, dont on sait qu’elles exercent ultérieurement un est en augmentation, représente un facteur de risque pour
effet « protecteur » vis-à-vis des diverses manifestations de l’al- l’asthme lorsqu’elle s’accompagne d’une importante éosino-
lergie. Le mécanisme explicatif a déjà fait l’objet d’études expé- philie [23]. Si l’on en revient au rôle proprement dit de la pol-

Tableau 2. Synthèse des études relatives à l’impact des polluants chimiques de l’atmosphère sur la pollinose
les nombres entre crochets renvoient à la bibliographie
Références Population Polluants Type d’étude Effets

[3, 21, 22] Allemagne Ouest/Est Pollution photo-oxydante/ Épidémiologique Allergies/infections respiratoires
acido-particulaire écologique
géographique

[24] Enfants hospitalisés Pollution automobile Étude exposés/non exposés Pas de différence entre le nombre d’urgences
pour asthme ou pour asthme chez des enfants vivant dans des
maladies respiratoires quartiers peu/très pollués

[25] Enfants hospitalisés Ozone, particules fines Épidémiologique Augmentation du nombre d’enfants traités pour
pour asthme écologique temporelle asthme aigu

[26] Patients hospitalisés NO2 Épidémiologique Recrudescence des hospitalisations en urgence


pour asthme écologique temporelle pour asthme

[27] Patients asthmatiques Pollution automobile Exposition dans un tunnel Augmentation de la réponse asthmatique
allergiques (NO2, PM < 2,5 µm) routier lors d’une inhalation d’allergènes

[28] Fumeurs Fumée de cigarette Étude cytologique Modification de l’épithélium nasal,


allergiques aux trouble de la sécrétion des IgA,
poacées (rhinite) augmentation de l’assimilation des allergènes

[29] Asthmatiques NO2 Exposition contrôlée Diminution du VEMS pour une dose
allergiques d’allergènes non symptomatique
au bouleau

[30] Sujets sains O3 Exposition contrôlée Augmentation de la perméabilité


de l’épithélium bronchique

[31] Asthmatiques O3 Exposition contrôlée Augmentation de la réponse bronchique


allergiques aux allergènes

[32] Allergiques au pollen SO2, CO, NO2, O3, Étude de panel Corrélations incidence de symptômes/
particules polluants (O3) si présence de pollen allergisant

[34, 35] Allergiques PDi Exposition contrôlée Augmentation de la réponse IgE spécifique
à l’ambroisie et de l’histamine

[37] Allergiques PDi Exposition contrôlée Augmentation des IgE et des cytokines
à l’ambroisie
O3: ozone ; NO2: dioxyde d’azote ; PDi : particules diesel ; VEMS : volume expiratoire maximum seconde.

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Synergie entre pollens et polluants chimiques de l’air : les risques croisés

lution atmosphérique dans la pathogénie des affections aller- la libération et à la dissémination des pollens dans l’air. Rien
giques, les résultats sont parfois contradictoires selon le pays, d’étonnant, donc, à ce que les pics polliniques se surimposent
la méthodologie ou le type de pollution. Ainsi une étude réa- souvent aux pics d’ozone, les deux polluants (chimique et bio-
lisée dans le Nord-Ouest de Londres n’a pas permis de faire la logique) ajoutant alors leurs effets sur les allergiques. En effet
différence entre le nombre d’urgences pour asthme ou autres l’ozone, comme le NO2, altère les muqueuses respiratoires et
affections respiratoires chez des enfants vivant dans des quar- oculaires, renforçant ainsi le rôle néfaste des pollens. En outre,
tiers peu ou au contraire très pollués [24]. À l’inverse une étude il abaisse le seuil de réponse aux allergènes. C’est ce qui res-
portant sur 130 000 enfants à Atlanta a montré que le nombre sort [29] de la mesure par spirométrie du volume expiratoire
d’enfants traités pour asthme aigu augmentait parallèlement maximum seconde (VEMS) de sujets asthmatiques, allergiques
aux taux d’ozone et de particules fines dans l’atmosphère [25]. au pollen de bouleau ou de Poacées, après exposition à une
De même à Oulu (Finlande), des niveaux élevés de pollution, dose d’allergène préalablement déterminée au cas par cas
en particulier par le dioxyde d’azote, sont régulièrement asso- comme étant non symptomatique. L’expérience a été réalisée
ciés à une recrudescence des hospitalisations en urgence pour d’abord en air purifié, puis en présence de 500 µg/m3 de NO2.
asthme, les corrélations étant moins constantes et moins signi- Le VEMS a diminué faiblement mais significativement dans le
ficatives avec le SO2, le H2S et les particules en suspension [26]. second cas, aussi bien en phase précoce (15 minutes après l’ex-
On retrouve ce rôle néfaste du NO2, mais également des par- position à l’allergène) qu’en phase semi-tardive (3 à 10 heures
ticules de diamètre inférieur à 2,5 µm (PM2.5), dans l’expé- plus tard). Cela laisse entrevoir qu’une exposition répétée au
rience de Svartengren et al. [27] qui ont établi que l’exposition NO2 majore la réponse des voies respiratoires à une dose non
à certains polluants atmosphériques dans des tunnels routiers symptomatique d’allergènes. L’exposition de sujets sains à
pouvait accroître la réaction asthmatique lors d’une inhalation l’ozone (800 µg/m3 pendant 2 heures) montre également une
d’allergènes. L’étude des modifications épithéliales de patients augmentation de la perméabilité de l’épithélium bronchique
non fumeurs sensibilisés au pollen de Poacées et souffrant de 75 minutes plus tard, ce qui peut, là encore, faciliter la péné-
rhinite saisonnière [28] plaide dans le même sens : la cytolo- tration des allergènes dans l’épithélium des voies aériennes
gie a montré l’existence d’une prolifération cellulaire (hyper- [30]. De faibles concentrations d’ozone (0,12 ppm, valeur cou-
plasie) durant la pollinisation des Poacées, tandis que l’im- ramment enregistrée dans les grandes agglomérations) suffi-
munohistochimie révélait au niveau de l’épithélium altéré un raient d’ailleurs à augmenter la réponse bronchique aux aller-
manque d’immunoglobulines A (IgA, assurant la défense des gènes chez les asthmatiques réagissant au pollen de Poacées
muqueuses), rien de tel n’étant retrouvé dans un groupe témoin. et d’ambroisie [31].
En revanche, les mêmes constats ont été faits chez des fumeurs Une étude réalisée en Bourgogne [32], à partir d’un échan-
– ce qui suggère le rôle toxique de la fumée de cigarette, ainsi tillon d’une centaine de patients, a également vérifié la syner-
que d’autres polluants de l’air, sur l’épithélium nasal dont l’al- gie d’action entre ozone et pollen sur l’accroissement des symp-
tération pourrait conduire à des troubles de la sécrétion locale tômes d’allergie pollinique. De l’ensemble des polluants
d’IgA du système de défense immunitaire et, par suite, à une chimiques pris en compte (SO2, CO, NO2, O3, particules), c’est
augmentation de l’assimilation des allergènes. Les dommages l’ozone qui a été le plus souvent incriminé dans l’augmenta-
causés à la muqueuse nasale par les polluants de l’air pour- tion, en jours successifs, de la prévalence des manifestations
raient ainsi constituer un co-facteur important dans la patho- de pollinose (rhinite, conjonctivite, toux et asthme), et ce dès
genèse des maladies allergiques du tractus respiratoire. le seuil de 100 µg/m3. Des corrélations positives ont du reste
Il vaut la peine d’approfondir le cas de l’ozone, car les pics été retrouvées entre l’ozone et les quatre types de symptômes
de pollution par ce gaz sont souvent synchrones des pics pol- étudiés (0,27 < ρ < 0,65 ; p < 0,01), pendant la pollinisation
liniques, les deux phénomènes étant favorisés par le même des arbres (février-mai) plus que durant celle des herbacées
type de conditions météorologiques. On sait que l’ozone est (mai-septembre), ces corrélations étant les plus élevées pour
un polluant secondaire, issu de la transformation d’autres pol- les rhinites et les conjonctivites. Mais il a surtout été constaté
luants et notamment du NO2, sous l’action du rayonnement que, si les pics d’ozone et de symptômes étaient souvent conco-
ultraviolet. La production d’ozone dépend donc de la concen- mitants durant la pollinisation des principaux taxons allergi-
tration ambiante en « précurseurs » (oxydes d’azote, essen- sants, des concentrations en ozone bien supérieures au seuil
tiellement) et de l’ensoleillement. Tant que les teneurs en NOx préétabli de 100 µg/m3 n’ont engendré aucune recrudescence
restent faibles (zones rurales à l’écart de toute activité humaine), des symptômes en fin de saison pollinique (septembre), alors
la production d’ozone demeure infime. Elle s’élève avec les que les seuls pollens présents dans l’air étaient des orties,
teneurs en oxydes d’azote, pour culminer à la périphérie des presque jamais responsables d’allergies. Cela prouve la syner-
villes. Mais quand les taux de NOx deviennent très élevés gie d’action des deux types de polluants, biologique et chi-
(grandes agglomérations, zones industrielles), la production mique, sur les manifestations allergiques d’une population
d’ozone se trouve ralentie, les molécules d’O3 se dissociant en souffrant de pollinose, alors que l’ozone seul n’a aucun effet.
O2 et O, lequel atome d’oxygène se recombine aussitôt aux Reste le cas des particules diesel, dont l’influence sur l’al-
oxydes d’azote. On comprend par là pourquoi l’ozone est un lergie fait l’objet d’un nombre croissant de publications [22,
polluant des espaces périurbains, voire des milieux ruraux sous 33]. La thèse dominante est qu’en stimulant la synthèse de ces
le vent des métropoles. La production de ce polluant est favo- anticorps que sont les immunoglobulines E (IgE), elles facili-
risée par une longue durée d’insolation et par une légère agi- tent la sensibilisation allergique des sujets prédisposés. Il a ainsi
tation de l’atmosphère, deux conditions également propices à été démontré que des rats immunisés avec des allergènes du

Environnement, Risques & Santé – Vol. 1, n° 1, avril 2002 5


Mohamed Laaidi et al.

• Le mécanisme de la réaction allergique : l’allergie est une réac- graver les troubles respiratoires [36]. On ajoutera que des expo-
tion excessive de l’organisme vis-à-vis d’un élément qui normale- sitions contrôlées à l’allergène de l’ambroisie associé à des par-
ment ne représente pas une agression car il n’est pas dangereux. ticules diesel ont confirmé l’augmentation de la production
Elle nécessite un premier contact sensibilisant avant que les mani- d’IgE et de cytokines, phénomènes qui ne se produisent pas
festations symptomatiques apparaissent. Le mécanisme de l’aller- après une exposition à l’allergène seul ou aux particules die-
gie peut se décomposer en trois étapes :
sel seules [37]. Il y a là de quoi rendre compte de l’élévation
1. La sensibilisation : quand il arrive au niveau de la muqueuse, le
grain de pollen libère ses allergènes solubles qui y pénètrent. Ces
graduelle de la prévalence des allergies au cours des deux der-
allergènes sont alors transportés vers des tissus lymphoïdes des niers siècles, et en particulier au cours des dernières décen-
voies respiratoires ou de la peau, où sont activés les lymphocytes nies, du fait d’une concentration accrue des particules diesel
TH2, qui vont à leur tour déclencher la production d’IgE. Les IgE dans l’environnement 1, la charge allergénique étant restée pra-
synthétisés se fixent préférentiellement sur les récepteurs de cer- tiquement inchangée en ce qui concerne les pollens [38].
taines cellules du tissu conjonctif (mastocytes) et du sang (baso-
philes), qui renferment des granulations riches en héparine et
en histamine.
2. La réaction allergique immédiate : lors d’un nouveau contact Conclusion
avec l’allergène, les mastocytes et les basophiles libèrent des
médiateurs chimiques comme les cytokines (glycoprotéines qui La découverte de l’allergie au pollen à la fin du XIXe siècle
stimulent la production d’IgE et interviennent dans les phéno- a coïncidé avec le début de la révolution industrielle et, par
mènes d’hyperréactivité bronchique et d’inflammation des suite, avec le renforcement de la pollution chimique de l’at-
muqueuses) ou l’histamine (médiateur entraînant dans le cas mosphère. Depuis lors, la prévalence de la pollinose n’a cessé
de la rhinite allergique des éternuements, une plus grande péné- de croître et nombre d’études ont mis en évidence le rôle joué
tration des allergènes dans la sous-muqueuse nasale, une vaso-
dans cette évolution par différents polluants, au premier rang
dilatation et une hypersécrétion de mucus). Des substances chi-
miotactiques puissantes sont libérées. desquels figurent les oxydes d’azote, l’ozone et les particules
3. La réaction allergique tardive : les substances chimiotactiques diesel qui représentent environ 40 % de la pollution particu-
attirent des cellules comme les éosinophiles ou les plaquettes laire urbaine. Or les modèles de prévision de la pollution atmo-
qui produisent des molécules cytotoxiques aggravant l’inflam- sphérique commencent à être très performants [39] ; ils pour-
mation, au niveau de la muqueuse nasale, de la conjonctive ou raient donc aider à prévoir les jours à risque allergénique élevé,
des bronches selon le type de symptôme. tout spécialement les jours à forte pollution par l’ozone, pol-
• Les principaux pollens allergisants : ils diffèrent selon le pays et
luant favorisé par les mêmes conditions météorologiques que
la nature du climat, qui conditionne les groupements végétaux. En
France, on trouve surtout des allergies au cyprès, à la pariétaire ou les pollens et dont la synergie d’action avec ces particules bio-
à l’olivier dans le Midi, au bouleau au nord de la Loire, au frêne logiques ne fait plus de doute.
dans le Nord-Est et à l’ambroisie dans la région lyonnaise. La pol- La démonstration paraît faite que les polluants chimiques
linose aux graminées est présente partout. agissent à la fois sur le pollen, en le rendant plus allergisant, et
sur les allergiques, dont ils augmentent l’irritation nasale et ocu-
pollen de cèdre synthétisaient des quantités modérées d’IgE laire, l’hyperréactivité bronchique et la synthèse des IgE. Mais
spécifiques dudit pollen alors que, si l’on immunisait ces ani- il est permis de regretter que la quasi-totalité des recherches se
maux avec le même allergène additionné d’un extrait de fumée soit jusqu’à présent focalisée sur les pics de pollution : il serait
diesel, la quantité d’IgE synthétisée s’élevait considérablement sans doute tout aussi utile de considérer la pollution de fond
[3]. Il faut se garder d’extrapoler les résultats de ces expériences et son rôle dans la sensibilisation des sujets atopiques aux aller-
à l’exposition humaine en milieu urbain, les conditions expé- gènes de l’air, ou pneumallergènes. En effet, une étude réali-
rimentales ne reflétant que très approximativement la réalité ; sée à Mexico [40] a découvert une relation nette entre les pics
ils fournissent néanmoins des éléments de réflexion indispen- de pollens ou de spores fongiques et les hospitalisations pour
sables à la compréhension des mécanismes capables de rendre asthme, sans que les pics de polluants ne semblent jouer un
compte des données épidémiologiques. Chez des volontaires rôle prépondérant. En revanche, le nombre annuel d’admis-
sains, l’instillation intranasale de particules diesel associées à sions pour asthme et la concentration moyenne annuelle en
l’allergène Amb a1 de l’ambroisie multiplie par 16 la produc- ozone ont révélé une tendance similaire sur les années 1988
tion des IgE spécifiques anti-ambroisie [34] et élève le taux à 1991, suggérant que l’exposition à une forte pollution de fond
d’histamine dans le liquide de lavage nasal [35]. Or la pro- par l’ozone, qui atteint des niveaux records dans la capitale
duction d’IgE joue un rôle décisif dans la réaction d’hypersen- mexicaine, pourrait renforcer la sensibilité aux allergènes.
sibilité immédiate, en induisant la dégranulation des masto- En dernier lieu, il n’est pas exclu que la pollution favorise
cytes. De telles études contribuent à expliquer l’aggravation aussi la production de pollen. Il a en effet été montré expéri-
des symptômes, asthme au premier chef, lors des pics de pol- mentalement [41] que, par rapport à une concentration
lution particulaire, le faible diamètre aérodynamique des par-
ticules diesel (0,2 µm en moyenne) leur permettant d’atteindre
le compartiment inférieur des voies aériennes, où elles séjour- 1. La composition des particules diesel a toutefois nettement évolué
nent parfois pendant plusieurs mois. Elles pourraient donc pro- ces dernières années. Les véhicules diesel de « nouvelle génération »
émettent dix fois moins de particules, ce qui les ramène au niveau des
voquer des crises d’asthme en présence de concentrations en véhicules à essence. Les quantités d’hydrocarbures aromatiques poly-
allergènes inférieures aux seuils d’action cliniques habituels cycliques adsorbés à la surface des particules sont également très dimi-
et, de plus, induire une réponse inflammatoire susceptible d’ag- nuées.

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Synergie entre pollens et polluants chimiques de l’air : les risques croisés

ambiante en CO2 de type préindustriel (280 µmol/mol), la pro- deux siècles. Ce n’est encore qu’une hypothèse, mais si de nou-
duction de pollen d’ambroisie augmentait de 131 % en pré- velles recherches la confirment, il faudra considérer comme
sence d’une concentration « actuelle » (370 µmol/mol), et de probable la progression du risque pollinique dans les décen-
320 % en présence d’une concentration projetée dans le nies à venir. Par ailleurs, l’accroissement des teneurs en CO2
XXIe siècle (600 µmol/mol). L’accroissement continu des teneurs atmosphérique, par le réchauffement climatique que cela
atmosphériques en CO2 pourrait donc bien influencer la pro- implique, risque également de modifier les dates de floraison
duction pollinique de certaines plantes allergisantes et contri- et les aires de répartition des végétaux et donc la précocité et
buer ainsi à expliquer la multiplication des allergies depuis la distribution des allergies. ✳

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