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Seul au milieu de la foule (chap 48)

 Situation de passage
   C’est l’ultime trajet du condamné. Après avoir procédé à sa «toilette» (chap. XLVIII), le bourreau et ses
aides l’ont fait monter dans une charrette pour gagner la place de Grève. De chaque côté des rues, la foule se
presse, rit, crie, applaudit, Le narrateur est pétrifié d’horreur et d’épouvante (peur).
 Premier axe de lecture
    L’effroi du supplicié (peine/torture/martyre)
   A- Une terreur absolue
   Hugo ne présente pas son personnage comme un héros exemplaire, affrontant courageusement la mort.
Voulant faire partager à son lecteur ce qu’on peut éprouver en de telles circonstances.
 La peur le saisit violemment. C’est autant la peur de l’échafaud, vers lequel il «chemine à grand-peine »,
que celle de la foule hurlante amassée sur les trottoirs. Car il est exposé à la curiosité hideuse des
Parisiens: «C’est une chose insupportable que le poids de tant de regards appuyés sur vous». Le «froid»
qu’il ressent n’est pas seulement dû à la pluie. Métaphoriquement, il est déjà celui de la mort: le narrateur
«tremble» et finit par «vaciller sur le banc».

   B- La perte de lucidité (clarté)


   Sous l’emprise de la terreur, le condamné perd ses facultés intellectuelles. Il  n’est plus que son
corps. C’est d’abord un réflexe de défense contre la pression de la foule: «Je me suis étourdi (agit sans
réflexion) moi-même pour être aveugle et pour être sourd à tout». Progressivement, toutefois : «J’étais ivre,
stupide, insensé». Les trois adjectifs dessinent une gradation: ivre signifie «ne plus se contrôler»; stupide,
ici, veut dire «paralysé par l’émotion», et insensé, «sans raison».
     Deuxième axe de lecture
    La solitude morale
   A- Le vain (futile) secours de la religion
   Du plus profond de son désespoir, le narrateur implore la pitié de Dieu ; dans un geste d’abandon et
d’appel au secours, il embrasse le «crucifix». Mais même cette consolation religieuse lui est refusée, les
«cahots» de la charrette l’empêchent de se recueillir et de prier.
   B- Seul au milieu de la foule
   La présence de la foule rend encore plus tragique la solitude du condamné
      À l’exception de quelques femmes qui le plaignent de devoir mourir  «si jeune», cette foule est
«cruelle», ce qui suscite un énorme sentiment de malaise.
Figures de style :
–          Depuis six heures, depuis six semaines, depuis six mois. ( Gradation)
–          Ces bourreaux sont des hommes très doux  ( antiphrase)
–          Cet atroce éloge. (Oxymore)
–          Une mer de têtes sur la place. ( Métaphore)
–          La place a éclaté en bruit. (hyperbole)
Les registres littéraires :
Le texte s’apparente à deux registres principaux :
Le registre tragique : le narrateur nous décrit le trajet allant de l’Hôtel de ville à la place de la grève, au fur et
à mesure que la charrette avance, la peur du narrateur s’accroît «  Le cœur m’a failli » «  j’ai tremblé ».
–          Le visage et les bras rouges des bourreaux renvoient au sang et connotent ainsi la mort.
–          L’attachement du narrateur  au moyen d’une corde, illustre son impuissance face à son destin, la
mort est de ce fait inéluctable (inévitable) .
Le registre ironique : Tout apeuré qu’il soit le narrateur ne manque pas de railler( se moquer) :
–          La foule qui demande sa tête : « Et les plus près de moi battaient des mains, si fort qu’on aime un roi,
ce serait moins de fête » «  eux les chapeaux moi la tête ».
–          Les bourreaux qui veillent à ce que tout ce passe dans les règles : «  ces bourreaux sont des hommes
très doux » « ils mettent de l’humanité là-dedans »

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